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2222AU – Denier Auguste

Avers : AVGVSTVS DIVI F (Auguste, fils du divin Jules César)

Tête nue d’Auguste à droite.

Revers : IMP X. ACT (Imperator Decimum Actium (Empereur pour la dixème fois, Actium))

Apollon Citharoedus d’Actium, debout à gauche, tenant le plectre et la lyre.

British Museum 3.82g

1

10+

ATELIER : Lugdunum

Datation : 15-13 avant J.C.

Matière Argent

Gens : Julia

Références : RIC 171a, BMC 461 et 462, BN 1397 et 1398.

Cette monnaie fait partie de la grande série de pièces frappées en reconnaissance et en célébration de la grande victoire remportée à la bataille d’Actium sur les forces navales combinées d’Antoine et de Cléopâtre. L’ampleur et l’importance de cette victoire militaire écrasante ne peuvent être sous-estimées et se reflètent dans les grands travaux commémoratifs entrepris par Auguste, puis Octavien. Apollon Actius est ici honoré en raison du fait que sur le promontoire voisin surplombant la mer se trouvait un ancien temple arkadien dédié à Apollon, dont nous devrions sans aucun doute avoir sollicité le patronage divin avant la bataille, et cela a apparemment été accordé et manifesté par la destruction totale de la flotte antonienne-ptolémaïque.

L’ancien temple d’Apollon fut agrandi et rénové ; Konstantinos Zachos (Le tropaeum de la bataille navale d’Actium à Nikopolis : rapport intérimaire, Journal of Roman Archaeology Volume 16, 2003) suggère que cette action visait à souligner « la piété et la gratitude d’Auguste envers son dieu protecteur, et peut-être à tenter de convaincre la population locale qui n’était pas particulièrement amie de l’héritier de César ». De plus, « dans les arsenaux situés à proximité du sanctuaire, il consacra les principes du butin de la bataille navale sous la forme de 10 navires de guerre entiers, une dekania qui représentait un de chaque catégorie de navires ayant participé à la bataille, depuis les plus petits « uns » jusqu’aux « dizaines » (monokrotoi à dekereis). Strabon (7.7.6) rapporte que quelques années après la dédicace, les navires et les arsenaux furent détruits dans un incendie ».

À l’endroit même où la tente d’Octave avait été dressée avant la bataille et où les chefs des forces vaincues d’Antoine venaient déclarer leur capitulation, il construisit un tropaeum (monument trophée), dont la dédicace par un commandant victorieux était une ancienne coutume romaine, « avec 36 rostres de bronze sur sa façade dans un sanctuaire en plein air dédié à ses dieux protecteurs Mars, Neptune et Apollon. L’ensemble des structures qui composaient ce sanctuaire en plein air était à la fois un symbole de la victoire et du pouvoir d’Octave et aussi un monument de propagande politique et religieuse. Sa domination était due à la volonté des dieux qui l’avaient aidé dans la victoire et dans la création du nouvel ordre des choses, apportant la paix sur terre et sur mer » (Zachos, 2003).

Non satisfaite seulement de ces symboles permanents de son succès, une « Ville de la Victoire » entière (Nikopolis) fut fondée et construite, peuplée par la fusion forcée de plusieurs communautés locales existantes, dont Ambrakia, Anaktorion, Leukas et d’autres. Ce nouveau centre urbain reçut les statuts de « civitas libera » et devint rapidement le principal pôle politique, économique et social du nord-ouest de la Grèce. Pour célébrer davantage cette victoire, les jeux Actiens furent institués en l’honneur d’Apollon Actius, et devaient être célébrés tous les quatre ans dans une enceinte sacrée au nord de la ville.

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