Enseigne principale de la légion romaine, faite d’argent ou de bronze, avec les ailes étendues. L’aigle est incontestablement l’animal dominant sur les enseignes militaires romaines. Il est le symbole du dieu des dieux, Jupiter. On le représente avec les ailes déployées, posé sur un foudre, autre attribut typiquement jupitérien (que l’on retrouve également sur les boucliers des légionnaires). Rien ne symbolise mieux la légion toute entière que l’aigle, comme on peut le constater par quelques textes très précis à cet égard. La perte de l’aigle est un déshonneur suprême pour les soldats. Dans la Guerre des Gaules, César rapporte que lors du débarquement en Bretagne, ses soldats hésitaient à sauter à la mer pour aller attaquer l’ennemi. Le porte-aigle (« Aquilifer ») de la dixième légion aurait alors déclaré : « Compagnons, sautez à la mer si vous ne voulez pas livrer votre aigle à l’ennemi ». César poursuit : « Alors les nôtres, s’exhortant entre eux à ne point souffrir un tel déshonneur, sautèrent, tous comme un seul homme, hors du vaisseau; ceux des navires voisins, témoins de leur audace, les suivirent et marchèrent à l’ennemi ». Sous le règne de Tibère (14-37 ap. JC), Muniatius Plancus, ancien Consul, est envoyé sur la frontière du Rhin où deux légions s’étaient révoltées. Celles-ci, inquiètes et gagnées par le sentiment de leur faute, pénètrent de force dans la demeure de Germanicus, leur général, et exigent qu’on leur remette les enseignes. Peu de temps après, les soldats s’en prennent à Plancus, qui se réfugie dans le camp de la 1ère légion. « Là, rapporte Tacite, embrassant les enseignes et l’aigle, il se mettait sous la protection de leur caractère sacré ». Il faut cependant toute l’autorité du porte-aigle (Aquilifer) Calpurnius pour empêcher les soldats de souiller les autels des dieux du sang d’un envoyé du peuple romain. La perte de l’aigle, en principe, se traduit par la dissolution de la légion : c’est le cas des XVIIème, XVIIIème et XIXème légions perdues lors du désastre de Varus, évoqué ci-dessus. Mais, on ne dissout point la XXI Rapax, qui a pourtant perdu son Aigle lors de la bataille de Bédriac. Enfin, on peut noter que sous l’Empire, les enseignes étaient présentes dans toutes les cérémonies militaires, et que la présence de l’Aigle, entourée des enseignes de cohortes, symbolisait l’ensemble de l’armée impériale. Source: https://www.sacra-moneta.com/Numismatique-romaine/Les-enseignes-militaires-romaines.html
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