1271FO – As Fonteia – Manius Fonteius

1271FO – As Fonteia – Manius Fonteius Avers : Anépigraphe Tête laurée de Janus, au-dessus marque de valeur I. Revers : (MN). FO(NT). ROMA (Manius Fonteius. Rome) Proue de navire tournée à gauche; au-dessus, les bonnets des Dioscures. Bibliothèque nationale de France 12.52g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 85 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Fonteia Référence : RRC 353/3 – B.14 (Fonteia) – Syd.725 Le monétaire responsable de l’émission de ce denier est Manius Fonteius C.f. (Manius Fonteius, fils de Gaius). Il a frappé cette monnaie à Rome vers 85 av. J.-C. La Gens Fonteia Statut: La gens Fonteia était une famille plébéienne (roturière) de la République romaine. Origine: Elle était originaire de Tusculum, une ville du Latium. L’orateur Cicéron mentionne que c’était l’une des familles les plus distinguées de ce municipe. Ancêtre mythique: Les Fonteii revendiquaient une ascendance mythologique, affirmant descendre de Fontus, le fils du dieu Janus. 💡 Signification La présence des Pilei des Dioscures sur le revers de cet As est l’élément clé qui relie la monnaie de bronze à l’émission en argent (le denier RRC 353/1). Cohérence Thématique: Comme pour le denier, la mention des Dioscures sert à rappeler l’origine de la gens Fonteia à Tusculum, où leur culte était particulièrement important. Le monétaire s’assure ainsi que le message familial et l’allégation d’ascendance sont véhiculés sur toutes les dénominations frappées. Janus: La tête de Janus est un motif classique des As, mais sa présence pourrait également renforcer l’allusion familiale puisque la gens Fonteia prétendait descendre de Fontus, le fils de Janus. Cet As est donc un excellent exemple de la manière dont les monétaires de la République romaine intégraient des symboles familiaux dans le cadre des types monétaires traditionnels. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Il faut éviter de confondre le monétaire dont il s’agit ici avec le précédent qui porte le même nom. Celui dont nous allons décrire les espèces est appelé fils de Caius, et ce Caius est probablement le monétaire de ce nom dont il a été parlé plus haut. Cicéron nous apprend que, dans sa jeunesse, Man. Fonteius remplit la charge de triumvir; il désigne probablement par-là les fonctions de triumvir monetalis qu’il dut exercer vers 666 (88 av. J.-C.) après la promulgation de la loi Papiria, comme le prouve la mention Ex argento publico qu’on lit sur plusieurs de ses médailles1. Plus tard, vers 669 (85 av. J.-C.) il fut questeur; Mommsen croit qu’il fit battre monnaie pendant sa questure, mais rien n’autorise cette conjecture. Légat de Sylla dans l’Espagne citérieure et plus tard en Macédoine, nous le voyons enfin, entre 678 et 680 (76-74 av. J.-C.), préteur de la Gaule Narbonnaise. Ses exactions soulevèrent la province, et quelques années plus tard, vers 685 (69 av. J.-C.), le chef des Allobroges, Induciomarus vint l’accuser à Rome devant le Sénat. C’est dans cette circonstance que Cicéron prit sa défense et prononça le discours pro Fonteio. On ignore si Man. Fonteius fut acquitté; dans tous les cas, il cessa, à partir de ce moment, de jouer un rôle politique. Les monnaies de Man. Fonteius C. f., qui ont quelque rapport de fabrique avec celles de L. Julius Bursio, présentent des particularités fort intéressantes. Signalons d’abord, dans le champ du revers, les bonnets des Dioscures rappelant le culte de ces divinités à Tusculum, la patrie originaire des Fonteii. La tête qui figure au droit de toutes les pièces d’argent a les traits d’Apollon; d’autre part, le foudre qui est placé au-dessous est un attribut de Jupiter. Il s’agit donc d’une divinité qui réunit les attributs de Jupiter et d’Apollon : c’est Apollon Vejovis ou Vediovis, qui avait à Rome, entre l’Arx et le Capitole, un sanctuaire fameux. On voyait dans ce temple l’image de ce dieu avec une poignée de traits à la main, telle que nous la présentent les deniers de L. Caesius et de C. Licinius Macer. Ce dieu était représenté sous les traits d’un jeune homme; le témoignage d’Ovide confirme celui des médailles : Juppiter est juvenis, juveniles aspice vultus, Aspice deinde manum, fulmina nulla tenet, Fulmina post ausos coelum adfectare Gigantas Sumpta Jovi; primo tempore inermis erat. Si l ‘on voit au contraire le foudre sur les monnaies, c’est apparemment qu’il est fait allusion au combat de Jupiter contre les Géants. Le revers des deniers de Man. Fonteius se rapporte encore au culte d’Apollon Vejovis, car il y avait, dans le temple de cette divinité, une chèvre portant un enfant ailé qui représente le génie du dieu. La signification de ce symbole, reproduit sur nos pièces, doit être rattachée évidemment à l’enfance de Jupiter, nourri par la chèvre Amalthée dans un antre du mont Ida ou du mont Dicté en Crète. Aux nones de Mars on célébrait la fête annuelle d’Apollon Vejovis, et on lui sacrifiait une chèvre, rilu humano, dit Aulu-Gelle, pour exprimer que ce sacrifice était purement symbolique’. Ajoutons enfin que sur des monnaies d ‘Antonin le Pieux et de Gallien où l’on voit une chèvre avec l’inscription Jovi crescenti, il faut reconnaître la même allusion que sur nos deniers, à l’enfance d’Apollon Vejovis, et aux particularités de son culte.
1260VE – As Vergilia – Gargilius, Ogulnius et Vergilius

1260VE – As Vergilia – Gargilius, Ogulnius et Vergilius Avers : Anépigraphe Tête laurée de Janus, au-dessus marque de valeur I. Revers : OGVL. GAR. VER. (Ogulnius, Gargilius, Vergilius. Rome) Proue de navire à gauche. British Museum 13.2g INDICE DE RARETE : 8 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 86 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Anonyme Références : RRC 350A/3c – B.8 (Ogulnia)– Syd.722b 🧑⚖️ Les Monétaires (Triumviri Monetales) Les noms abrégés figurant au revers de la monnaie sont : C. Gargilius Ogulnius M. Vergilius Leur titulature apparaît généralement sous la forme GAR OGVL VER (avec diverses variations dans l’ordre de l’abréviation) sur le revers, au-dessus ou dans l’exergue (la partie inférieure de la monnaie). ⏳ Contexte Historique (86 av. J.-C.) Le rôle des monétaires était administratif et technique, mais à cette époque troublée, les frappes prenaient souvent une dimension politique ou de propagande. Période de Crise : 86 av. J.-C. se situe en pleine période des guerres civiles entre les factions de Marius (ou ses successeurs comme Cinna) et de Sylla. La ville de Rome était alors sous le contrôle des partisans de Marius et de Cinna. Contrôle de la Monnaie : Ces monétaires ont probablement été nommés par le gouvernement en place à Rome (Cinna étant consul en 86 av. J.-C. jusqu’à son assassinat en janvier, puis L. Valerius Flaccus). Le contrôle de l’atelier monétaire était crucial pour financer les armées. Malheureusement, les informations biographiques précises sur les carrières ultérieures de C. Gargilius, Ogulnius et M. Vergilius eux-mêmes sont très rares pour cette période, au-delà de leur rôle de magistrats monétaires (triumviri a. a. a. f. f.). Variante 1 légende du revers : GAR OGVL VER Références : RRC 350A/3a – B.8 (Ogulnia)– Syd.723 British Museum 13.2g Variante 2 légende du revers : GAR VER OGVL Références : RRC 350A/3b – B.8 (Ogulnia)– Syd.722a British Museum 13.45g Variante 3 légende du revers : OGVL GAR VER Référence : RRC 350A/3c British Museum 10.45g Variante 4 légende du revers : OGVL VER GAR Références : RRC 350A/3d – B.8 (Ogulnia)– Syd.722c British Museum 11.52g Variante 5 légende du revers : VER GAR OGVL Références : RRC 350A/3e – B.8 (Ogulnia)– Syd.722d British Museum 12.68g Variante 6 légende du revers : VER OGVL GAR Références : RRC 350A/3f – B.8 (Ogulnia)– Syd.722d British Museum 12.39g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Les monnaies qui suivent, portent simplement l’abréviation VER. qu’on peut interpréter aussi bien par Verginius que par Vergilius. Le monétaire qui les fit frapper était en fonctions un peu avant 673 (81 av. J.-C.) avec ses collègues Gargilius et Oguinius. A cette date, on connaît un Virginius ou Verginius qui fut, plus tard, proscrit par les triumvirs en 711 (43 av. J.-C.); il descendait probablement du fameux Virginius, le père de Virginie, dont la fin tragique occasionna la chute des Décemvirs. A la même date aussi, on connait des Virgilii ou Vergilii. C. Virgilius, notamment, fut préteur en 692 (62 av. J.-C.) et l’année suivante gouverneur de Sicile; plus tard, il s’enrôla dans l’armée pompéienne. Le poète Virgile qui naquit en 684 (70 av. J.-C.) était peut-être issu de cette race. Pour nous conformer à l’usage généralement adopté, nous avons classé les médailles suivantes à la famille Vergilia plutôt qu’à la Verginia; on trouvera aux familles Gargilia et Ogulnia tous les détails qui concernent la fabrication de ces espèces.
1255RU – As Rubria – Lucius Rubrius Dossenus

1255RU – As Rubria – Lucius Rubrius Dossenus Avers : Anépigraphe Double tête composée d’une figure d’Hercule avec la peau de lion, et de la tête de Mercure avec le pétase allé; quelquefois, devant la figure d’Hercule, une massue, et devant la tète de Mercure, un caducée. Revers : L. RVBRI. DOSSEN. (Lucius Rubrius Dossenus) Proue de navire à droite, en partie dissimulée par un temple à deux colonnes et à fronton triangulaire; dans le temple, un autel de forme ronde autour duquel un serpent est enroulé. British Museum 13.16g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 87 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Rubria Références : RRC 348/6 – B.6 (Rubria) – Syd.710 👤 Le Monétaire : L. Rubrius Dossenus Nous avons peu de détails biographiques directs sur L. Rubrius Dossenus, mais les informations numismatiques et historiques nous permettent d’établir ceci : Période d’activité : Il a frappé monnaie en 87 av. J.-C., une période extrêmement instable à Rome, marquée par les guerres civiles et les luttes entre Marius et Sylla. Identité potentielle : Certains historiens, comme Ernest Babelon, suggèrent qu’il pourrait être le même personnage qu’un certain L. Rubrius, un sénateur mentionné comme ayant été fait prisonnier lors de la prise de Corfinium par Jules César au début de la guerre civile en 49 av. J.-C. (si cette identification est correcte, cela ferait de lui un homme qui a vécu de grandes époques de l’histoire romaine). La Gens Rubria : Il appartenait à la Gens Rubria (la famille Rubria), une famille d’origine plébéienne. Un membre de cette gens, un certain Rubrius, fut tribun de la plèbe avec Caius Gracchus en 123 av. J.-C. 🛡️ Avers : Têtes de Mercure et Hercule L’avers présente une tête bifrons (à deux faces) inhabituelle pour un As, qui n’est pas Janus, mais une association de deux autres divinités importantes : Divinités : La tête bifrons est celle d’Hercule (Hercules) et de Mercure (Mercurius). Hercule : Souvent la tête à gauche, laurée ou portant la peau de lion (bien que peu visible ici). Il symbolise la force et l’effort victorieux. Mercure : Souvent la tête à droite, reconnaissable à son pétase (chapeau ailé) ou son bonnet. Il est le dieu du commerce et des messagers. Symboles : Derrière la tête d’Hercule (à gauche) : Une massue (club). Derrière la tête de Mercure (à droite) : Un caducée. ⛵ Revers : Proue et Sanctuaire d’Esculape Le revers est l’endroit où le monétaire intègre son message civique spécifique : Image Principale : Proue de navire (prora) orientée vers la droite. C’est le type traditionnel des revers des As romains. Symbole Aditionnel : La proue est représentée émergeant de derrière un petit sanctuaire (small shrine) qui contient : Un autel guirlandé. Un serpent enroulé autour de cet autel. Légende : L • RVBRI DOSSEN (ou une forme abrégée) en dessous. Signification : Le serpent enroulé autour de l’autel est l’attribut d’Esculape (Aesculapius), dieu de la guérison. Ce motif fait allusion à la victoire de Rome sur une maladie ou une peste, et lie le monétaire aux thèmes de la santé publique et de la protection divine, un message récurrent dans cette émission (voir RRC 348/4 et 348/5). Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon La première fois que l’on voit apparaître la gens Rubria dans l’histoire, c’est lorsqu’il est fait mention d’un Rubrius qui fut tribun du peuple en même temps que C. Gracchus en 631 (123 av. J.-C.), et proposa d’établir une colonie romaine à Carthage. On cite plus tard Q. Rubrius Varro, déclaré ennemi public avec Marius en 666 (88 av. J.-C.); un autre Rubrius, ami de Verrès et complice de ses exactions en Sicile; enfin, Rubrius Ruga, un des meurtriers de César.La numismatique n’enregistre que le nom de L. Rubrius Dossenus qui paraît être le même personnage que le sénateur L. Rubrius, fait prisonnier à la prise de Corfinium, au commencement de 705 (49 av. J.-C.). Ses monnaies peuvent dater de l’an 671 (83 av. J.-C.). Leurs types sont fort intéressants : on y voit, au droit, les trois grandes divinités du Capitole, Jupiter, Junon et Pallas ou Rome, et au revers, les chars honorifiques de ces trois divinités, surmontés d’une Victoire; ce char triomphal ou tensa, rappelle les jeux du cirque et l’entrée solennelle des chars; Cavedoni croit que ce type a été choisi parce que la loi Rubria-Acilia, mentionnée dans une inscription, fait allusion à cette grande solennité. Rappelons que le char du revers de ces pièces ressemble à celui qu’on voit plus tard sur des deniers d’Auguste (Julia, 119).Les types du quinaire de L. Rubrius Dossenus n’ont pas été jusqu ‘ici suffisamment expliqués. La Victoire se rapporte aux fêtes populaires dont il vient d’être question. L’autel entouré d’un serpent est l’autel d’Esculape, dans l’île du Tibre. Quant à la tête de Neptune, nous ne pouvons l’expliquer qu’en la rapprochant de la proue de navire qui paraît sur l’as n. 6 et sur le sextans n. 9 : elle rappelle le voyage maritime que dut faire un ancêtre du monétaire, allant chercher Esculape à Epidaure ; pour faire cesser la peste qui désola Rome en 461 (293 av. J.-C.), les livres sibyllins avaient conseillé d’introduire à Rome le culte du dieu grec et de lui bâtir un temple. Une légende analogue est racontée au sujet de l ‘introduction à Rome du culte de Cybèle, la grande déesse de Pessinunte, et ce fait est également traduit sur des médailles de la famille Volteia. Au revers de l’as n. 6 et du sextans n. 9, figure le même autel d ‘Esculape que sur le quinaire; le temple d’Esculape est aussi sur l ‘as n. 6 et sur le sextans n. 9; la proue de navire fait enfin, comme la tête de Neptune sur le quinaire, allusion au vaisseau qui amena d ‘Epidaure à Rome le dieu de la médecine sous la forme d’un serpent. On est ainsi amené à supposer que L. Rubrius Dossenus et M. Eppius dont les
1254RU – As Rubria – Lucius Rubrius Dossenus

1254RU – As Rubria – Lucius Rubrius Dossenus Avers : Anépigraphe Tête laurée de Janus, au milieu un autel avec un serpent enroulé. Revers : L. RVBRI. DOSSEN. (Lucius Rubrius Dossenus) Proue de navire à droite, devant marque de valeur I. Bibliothèque nationale de France 9.51g INDICE DE RARETE : 10 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 87 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Rubria Références : RRC 348/5 – B.5 (Rubria) – Syd.709 👤 Le Monétaire : L. Rubrius Dossenus Nous avons peu de détails biographiques directs sur L. Rubrius Dossenus, mais les informations numismatiques et historiques nous permettent d’établir ceci : Période d’activité : Il a frappé monnaie en 87 av. J.-C., une période extrêmement instable à Rome, marquée par les guerres civiles et les luttes entre Marius et Sylla. Identité potentielle : Certains historiens, comme Ernest Babelon, suggèrent qu’il pourrait être le même personnage qu’un certain L. Rubrius, un sénateur mentionné comme ayant été fait prisonnier lors de la prise de Corfinium par Jules César au début de la guerre civile en 49 av. J.-C. (si cette identification est correcte, cela ferait de lui un homme qui a vécu de grandes époques de l’histoire romaine). La Gens Rubria : Il appartenait à la Gens Rubria (la famille Rubria), une famille d’origine plébéienne. Un membre de cette gens, un certain Rubrius, fut tribun de la plèbe avec Caius Gracchus en 123 av. J.-C. 🌳 Avers de l’As : Une exception notable Cette inclusion de l’autel et du serpent sur l’As est l’élément clé qui rompt avec la tradition standard de la monnaie de bronze et permet de relier fermement l’As à l’ensemble de l’émission du monétaire L. Rubrius Dossenus : Lien avec le Quinaire (RRC 348/4) : Ce même motif (l’autel avec le serpent d’Esculape) est le symbole central du revers du Quinaire (RRC 348/4), qui célébrait la victoire sur une épidémie (via le culte d’Esculape). Fonction de marque : L’ajout de ce symbole sur l’As permet au monétaire d’apposer sa « marque » ou le message spécifique de son émission même sur le monnayage de bronze, traditionnellement plus conservateur. En résumé, l’avers de cet as n’est pas seulement le Janus standard, mais le Janus avec le symbole de l’autel et du serpent, ce qui intègre cette monnaie de bronze au programme iconographique politique et religieux de l’ensemble de l’émission. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon La première fois que l’on voit apparaître la gens Rubria dans l’histoire, c’est lorsqu’il est fait mention d’un Rubrius qui fut tribun du peuple en même temps que C. Gracchus en 631 (123 av. J.-C.), et proposa d’établir une colonie romaine à Carthage. On cite plus tard Q. Rubrius Varro, déclaré ennemi public avec Marius en 666 (88 av. J.-C.); un autre Rubrius, ami de Verrès et complice de ses exactions en Sicile; enfin, Rubrius Ruga, un des meurtriers de César.La numismatique n’enregistre que le nom de L. Rubrius Dossenus qui paraît être le même personnage que le sénateur L. Rubrius, fait prisonnier à la prise de Corfinium, au commencement de 705 (49 av. J.-C.). Ses monnaies peuvent dater de l’an 671 (83 av. J.-C.). Leurs types sont fort intéressants : on y voit, au droit, les trois grandes divinités du Capitole, Jupiter, Junon et Pallas ou Rome, et au revers, les chars honorifiques de ces trois divinités, surmontés d’une Victoire; ce char triomphal ou tensa, rappelle les jeux du cirque et l’entrée solennelle des chars; Cavedoni croit que ce type a été choisi parce que la loi Rubria-Acilia, mentionnée dans une inscription, fait allusion à cette grande solennité. Rappelons que le char du revers de ces pièces ressemble à celui qu’on voit plus tard sur des deniers d’Auguste (Julia, 119).Les types du quinaire de L. Rubrius Dossenus n’ont pas été jusqu ‘ici suffisamment expliqués. La Victoire se rapporte aux fêtes populaires dont il vient d’être question. L’autel entouré d’un serpent est l’autel d’Esculape, dans l’île du Tibre. Quant à la tête de Neptune, nous ne pouvons l’expliquer qu’en la rapprochant de la proue de navire qui paraît sur l’as n. 6 et sur le sextans n. 9 : elle rappelle le voyage maritime que dut faire un ancêtre du monétaire, allant chercher Esculape à Epidaure ; pour faire cesser la peste qui désola Rome en 461 (293 av. J.-C.), les livres sibyllins avaient conseillé d’introduire à Rome le culte du dieu grec et de lui bâtir un temple. Une légende analogue est racontée au sujet de l ‘introduction à Rome du culte de Cybèle, la grande déesse de Pessinunte, et ce fait est également traduit sur des médailles de la famille Volteia. Au revers de l’as n. 6 et du sextans n. 9, figure le même autel d ‘Esculape que sur le quinaire; le temple d’Esculape est aussi sur l ‘as n. 6 et sur le sextans n. 9; la proue de navire fait enfin, comme la tête de Neptune sur le quinaire, allusion au vaisseau qui amena d ‘Epidaure à Rome le dieu de la médecine sous la forme d’un serpent. On est ainsi amené à supposer que L. Rubrius Dossenus et M. Eppius dont les types monétaires ont du rapport avec ceux-ci (Eppia, 2 et Pompeia, 19), s’honoraient de compter parmi leurs ancêtres les ambassadeurs qui furent envoyés à Epidaure, chercher le serpent divin. Plus tard, un médaillon de bronze de l’empereur Adrien fait allusion au même événement.
1248MA – As Marcia – Caius Marcius Censorinus

1248MA – As Marcia – Caius Marcius Censorinus Avers : NVMA POMPILIO. ANCVS (MAR)CI Tête barbue de Numa Pompilius et tète imberbe d’ Ancus Marcius, accolées et diadémées, à droite. Revers : C. CENSO. ROMA (Caïus Censorinus. Rome) Deux proues de navire, à droite; entre elles, une colonne surmontée de la Victoire qui tient une palme et une couronne. Bibliothèque nationale de France 9.25g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 88 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Marcia Références : RRC 346/4a – B.21 (Marcia) – Syd.715 Variante : Sans la légende ROMA au revers Références : RRC 346/4b – Syd.715a Bibliothèque nationale de France 11.69g Bibliothèque nationale de France 11.69g C. Marcius Censorinus (Caius Marcius Censorinus) est une figure importante des troubles politiques de la fin de la République romaine. Voici les informations sur sa carrière et les raisons probables de son choix de motifs monétaires : 👤 Identité et Affiliation Politique Nom : Caius Marcius Censorinus. Fonction : Triumvir Monetalis (l’un des trois magistrats chargés de la frappe des monnaies) vers 88 av. J.-C. Gens (Famille) : Faisait partie de la gens Marcia, une famille plébéienne très influente, souvent liée au parti des Populares. Allégeance : Il était un fervent partisan de Caius Marius et un adversaire de Sylla (Lucius Cornelius Sulla). Il a eu un commandement dans l’armée de Marius. Il fut d’ailleurs l’un des officiers qui fit un ultime effort pour briser les lignes de Sylla lors de la bataille de la Porte Colline en 82 av. J.-C. 🪙 Contexte de la Frappe (88 av. J.-C.) L’année 88 av. J.-C. est une période de grande crise à Rome, marquée par la fin de la Guerre Sociale et le début de la première Guerre Civile entre Marius et Sylla. La frappe de monnaies par C. Marcius Censorinus se déroule dans ce contexte de tension extrême. 👑 Iconographie et Signification L’iconographie de cet As est particulièrement riche en références généalogiques et historiques, visant à légitimer la gens Marcia en pleine période de guerre civile. Avers (Droit) : Les Rois Ancestrales Motif : Têtes accolées et diadémées de Numa Pompilius (barbu, le deuxième roi de Rome) et d’Ancus Marcius (imberbe, le quatrième roi de Rome), tournées vers la droite. Légende : NVMA·POMPILI·ANCVS·MARCI (Numa Pompilius, Ancus Marcius). Signification : La gens Marcia prétendait descendre de ces deux figures légendaires de l’histoire romaine. En inscrivant explicitement leurs noms, Censorinus proclame l’ascendance royale de sa famille, soulignant une histoire qui remonte aux fondateurs de Rome. C’était un puissant message d’ancienneté et de noblesse. Revers (Revers) : Les Œuvres Civiques Motif : Deux arches (symbolisant un aqueduc ou un pont), avec une colonne en spirale portant une statue de la Victoire sous l’arche de gauche, et une proue de navire (avec parfois un croissant) sous l’arche de droite. Légende : C·CENSO / ROMA (Caius Censorinus / Rome). Signification : Victoire sur Colonne : Peut faire allusion à une victoire militaire de Censorinus ou de ses ancêtres, ou simplement à la gloire de Rome. Proue de Navire : Probablement une référence aux victoires navales ou à des constructions maritimes attribuées à Ancus Marcius (comme la fondation d’Ostie). Les Arches : Elles sont généralement interprétées comme une allusion à l’Aqua Marcia (l’aqueduc Marcia), une œuvre publique majeure attribuée à Q. Marcius Rex (un préteur de 144 av. J.-C.), soulignant ainsi le rôle de la famille dans l’amélioration des infrastructures romaines. En conclusion, cet as est une monnaie de propagande exceptionnellement claire. Elle utilise l’histoire familiale pour affirmer l’importance et la légitimité de C. Marcius Censorinus et de la gens Marcia au sommet du pouvoir romain, juste avant l’escalade de la guerre civile. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon C. Marcius Censorinus. Monétaire vers 670 (84 av. J.-C.) On connaît C. Marcius Censorinus qui fut un des plus ardents partisans de Marius; il se posa en adversaire de Sylla dès 663 (91 av. J.-C.), et eut un commandement important dans l’armée de Marius; après la chute de ce grand homme, il fut envoyé par le consul Papirius Carbo, avec huit légions, au secours du fils de Marius assiégé dans Préneste. Pompée le battit et, après la défaite de Brutus Damasippus et de Carrinas, il fut, jeune encore, mis à mort par ordre de Sylla en 673 (81 av. J.-C.).Ses deniers présentent deux types différents. Sur les uns, on voit la tête d’Apollon et un cheval en course, ou deux chevaux montés par un seul cavalier, types qui font allusion aux ludi Apollinares dont l’institution avait eu lieu en vertu d’un oracle du devin Marcius et que C. Calpurnius Piso avait rétablis en 543 (211 av. J.-C.) : ces jeux en l’honneur d’Apollon consistaient principalement en courses de chars et en courses de cavaliers ou desultores qui conduisaient deux chevaux, et qui, pendant la course, sautaient de l’un sur l’autre. D’autres deniers ainsi que l’as, présentent les têtes des rois Numa Pompilius et Ancus Marcius dont les Marcii se prétendaient descendus. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie :
1247MA – As Marcia – Caius Marcius Censorinus

1247MA – As Marcia – Caius Marcius Censorinus Avers : NVMA POMPILI. ANCVS (MAR)CI. (Numa Pompilius, Ancus Marcius) Tête barbue de Numa Pompilius et tète imberbe d’ Ancus Marcius, accolées et diadémées, à droite. Revers : C. CENSO. ROMA (Caïus Censorinus. Rome) Deux arches; sous l’une, on voit une proue de navire; sous l’autre, une colonne surmontée de la Victoire qui tient une palme et une couronne. Bibliothèque nationale de France 11.72g INDICE DE RARETE : 10 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 88 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Marcia Références : RRC 346/3 – B.20 (Marcia) – Syd.709 C. Marcius Censorinus (Caius Marcius Censorinus) est une figure importante des troubles politiques de la fin de la République romaine. Voici les informations sur sa carrière et les raisons probables de son choix de motifs monétaires : 👤 Identité et Affiliation Politique Nom : Caius Marcius Censorinus. Fonction : Triumvir Monetalis (l’un des trois magistrats chargés de la frappe des monnaies) vers 88 av. J.-C. Gens (Famille) : Faisait partie de la gens Marcia, une famille plébéienne très influente, souvent liée au parti des Populares. Allégeance : Il était un fervent partisan de Caius Marius et un adversaire de Sylla (Lucius Cornelius Sulla). Il a eu un commandement dans l’armée de Marius. Il fut d’ailleurs l’un des officiers qui fit un ultime effort pour briser les lignes de Sylla lors de la bataille de la Porte Colline en 82 av. J.-C. 🪙 Contexte de la Frappe (88 av. J.-C.) L’année 88 av. J.-C. est une période de grande crise à Rome, marquée par la fin de la Guerre Sociale et le début de la première Guerre Civile entre Marius et Sylla. La frappe de monnaies par C. Marcius Censorinus se déroule dans ce contexte de tension extrême. 👑 Iconographie et Signification L’iconographie de cet As est particulièrement riche en références généalogiques et historiques, visant à légitimer la gens Marcia en pleine période de guerre civile. Avers (Droit) : Les Rois Ancestrales Motif : Têtes accolées et diadémées de Numa Pompilius (barbu, le deuxième roi de Rome) et d’Ancus Marcius (imberbe, le quatrième roi de Rome), tournées vers la droite. Légende : NVMA·POMPILI·ANCVS·MARCI (Numa Pompilius, Ancus Marcius). Signification : La gens Marcia prétendait descendre de ces deux figures légendaires de l’histoire romaine. En inscrivant explicitement leurs noms, Censorinus proclame l’ascendance royale de sa famille, soulignant une histoire qui remonte aux fondateurs de Rome. C’était un puissant message d’ancienneté et de noblesse. Revers (Revers) : Les Œuvres Civiques Motif : Deux arches (symbolisant un aqueduc ou un pont), avec une colonne en spirale portant une statue de la Victoire sous l’arche de gauche, et une proue de navire (avec parfois un croissant) sous l’arche de droite. Légende : C·CENSO / ROMA (Caius Censorinus / Rome). Signification : Victoire sur Colonne : Peut faire allusion à une victoire militaire de Censorinus ou de ses ancêtres, ou simplement à la gloire de Rome. Proue de Navire : Probablement une référence aux victoires navales ou à des constructions maritimes attribuées à Ancus Marcius (comme la fondation d’Ostie). Les Arches : Elles sont généralement interprétées comme une allusion à l’Aqua Marcia (l’aqueduc Marcia), une œuvre publique majeure attribuée à Q. Marcius Rex (un préteur de 144 av. J.-C.), soulignant ainsi le rôle de la famille dans l’amélioration des infrastructures romaines. En conclusion, cet as est une monnaie de propagande exceptionnellement claire. Elle utilise l’histoire familiale pour affirmer l’importance et la légitimité de C. Marcius Censorinus et de la gens Marcia au sommet du pouvoir romain, juste avant l’escalade de la guerre civile. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie :
1243CO – As Cornelia – Cnæus Cornelius Lentulus Clodianus

1243CO – As Cornelia – Cnæus Cornelius Lentulus Marcellinus Avers : Anépigraphe Tête laurée de Janus. Revers : CN·LENTVL ou CN·LENTV ou CN·LENT ou CN·LEN (Cnaeus Lentulus) Proue de navire à droite. British Museum 12.63g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 88 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Cornelia Références : RRC 345/3 – B.52 (Cornelia) – Syd.704 Le monétaire ayant frappé cette monnaie est Cn. Cornelius Lentulus Clodianus. Il était issu de la puissante gens patricienne des Cornelii, une des familles les plus influentes de la République romaine. 🏛️ Carrière Politique et Contexte Historique Bien qu’il ait frappé ce denier en tant que triumvir monétaire (ou magistrat monétaire) autour de 88 av. J.-C., sa carrière se déroule principalement dans les décennies suivantes, au cœur des troubles de la République tardive. Triumvir Monétaire (c. 88 av. J.-C.) : Sa frappe de monnaie a lieu pendant les périodes turbulentes des guerres civiles romaines et des conflits entre Marius et Sylla. Consul (72 av. J.-C.) : Il atteint la plus haute magistrature en devenant consul en 72 av. J.-C., avec pour collègue Lucius Gellius Publicola. Guerre contre Spartacus (72 av. J.-C.) : Durant son consulat, Lentulus Clodianus et son collègue mènent les légions romaines contre l’armée d’esclaves rebelles de Spartacus (la Troisième Guerre servile). Malheureusement, leurs armées subissent des défaites humiliantes, et le Sénat leur retire finalement le commandement au profit de Marcus Licinius Crassus. Censeur (70 av. J.-C.) : Il est élu censeur, la plus haute fonction morale et administrative, en 70 av. J.-C., toujours aux côtés de Lucius Gellius Publicola. Soutien à Pompée : Par la suite, il devient un ardent défenseur de Pompée le Grand, notamment en soutenant la Lex Manilia en 66 av. J.-C., qui accordait à Pompée le commandement suprême contre Mithridate VI. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Cn. Cornelius Lentulas P. j. Marcellinus. Monétaire vers 670 (84 av. J.-C.); questeur vers 680 (74 av.J.-C.) Ce personnage est le fils de P. Cornélius Lentulus Marcellinus. Il se signala par son dévouement pour les Siciliens opprimés, et l’ardeur qu’il mit à accuser Verrès ; Cicéron le qualifie à cette occasion de clarissimus adolescens . Il fut questeur vers 680 (74 av. J.-C.), préteur en 695 (59 av. J.-C.), et l’année suivante, nommé gouverneur de Syrie où il resta deux ans occupé à réprimer les incursions des Arabes . En 698 (56 av. J.-C.) il fut élevé au consulat avec L. Marcius Philippus. Il sollicita le retour de Cicéron exilé et eut à lutter contre la faction de Clodius ; il fit aussi, plus tard, partie du collège des épulons 6. Cn. Corn. Lentulus Marcellinus fit frapper des monnaies à deux reprises ; une première fois comme magistrat monétaire, avant sa questure, et une seconde fois comme questeur, vers 680. Nous ne nous occupons présentement (nos 50 à 53), que des pièces que Cn. Cornelius Lentulus Marcellinus fit frapper comme triumvir monétaire. La triquetra,emblème de la Sicile, qui figure quelquefois sur l’as, montre bien qu’il s’agit d’un Marcellus et qu’on ne peut songer, avec Borghesi, à donner ces pièces à Cn. Lentulus Clodianus qui fut consul en 682 (72 av. J.-C.). Lieu de découverte (1 exemplaire)
1237TI – As Tituria – Lucius Titurius Sabinus

1237TI – As Tituria – Lucius Titurius Sabinus Avers : Anépigraphe Tête laurée de Janus, au-dessus marque de valeur I. Revers : L. TITVRI. L. F. SABINVS (Lucius Titurius Lucii filius, Sabinus) Proue de navire, à droite; devant, une Victoire debout. British Museum 10.29g INDICE DE RARETE : 7 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 89 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Tituria Références : RRC 344/4a – B7 (Tituria) – Syd.701a 👤 Identité du Monétaire Nom Complet: Lucius Titurius L. f. Sabinus Fonction: Triumvir Monetalis (un des trois magistrats chargés de la frappe des monnaies à Rome) Date d’émission: 89 av. J.-C. 🏛️ Contexte Historique L’émission de cette monnaie a lieu pendant la Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.), une période de crise majeure où Rome accorde la citoyenneté romaine aux alliés italiens après une guerre sanglante. La frappe de monnaies en cette période est souvent associée à un besoin accru de financement militaire. 👨👦 Postérité (Possibles Liens Familiaux) Bien que l’on n’ait pas beaucoup d’informations directes sur la carrière de ce Lucius Titurius L. f. Sabinus après son mandat monétaire, il est généralement considéré comme étant lié à des figures plus tardives : Il pourrait être le père de Quintus Titurius Sabinus, qui fut l’un des lieutenants (légats) de Jules César pendant la Guerre des Gaules et qui fut tristement célèbre pour son rôle dans le désastre d’Aduatuca en 54 av. J.-C. Variante 1 avec la victoire au revers qui est remplacé par une marque de valeur I. Références : RRC 344/4b – B7 (Tituria) – Syd.701c British Museum 9.56g Variante 2 sans marque de valeur I à l’avers et au revers. Référence : RRC 344/4c British Museum 8.56g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon On connaît un certain Titurius qui eut, comme lieutenant de Q. Metellus Pius, un commandement dans la guerre contre Sertorius en Espagne, vers 675 (79 av. J.-C.); son fils Q. Titurius Sabinus fut lieutenant de César dans la guerre des Gaules, de 697 à 700 (57 à 54 av. J.-C.). Cavedoni, qui regarde les médailles ci-dessous décrites comme frappées vers 666 (88av. J.-C.), les donne au premier de ces deux personnages, dont le nom exact est L. Titurius L. f. Sabinus, comme l’indique la légende de l’as. Sur le denier, figure le monogramme TA (Tatius), pareil au monogramme inexpliqué sur des pièces anonymes et celles de Postumius (Postumia, 9). Ici l’interprétation de TA par Tatius n’est pas douteuse. C’est une allusion qui trouve sa raison d’être dans le nom Sabinus du monétaire. On voit, sur les médailles, le roi des Sabins, Titus Tatius, et l’enlèvement des Sabines représente sous diverses formes. Nous n’insisterons que sur le revers qui montre Tarpeia à moitié ensevelie sous les boucliers. Au-dessus de cette scène, on aperçoit le croissant lunaire et une étoile. Properce fait effectivement intervenir la Lune dans l’histoire de Tarpeia : Saepe illa immeritae causata est omnina lunae. Et sibi tinguendas dixit in amne comas. Sur les deniers de P. Petronius Turpilianus, figurent aussi tantôt un croissant et une étoile, tantôt le supplice de Tarpeia. Il paraît que l’édicule de la Lune sur la partie du forum romain appelée Graecostasis se rattache à la même tradition. Borghesi, dans une lettre à Mommsen, a proposé de restituer à L. Titurius un as qui est généralement classé à la famille Turillia et qui porte TVRI L. Le savant italien pense qu’une partie de la légende a été effacée et qu’il faut lire en réalité : [L. TI]TVRI. L[.F]. Nous avons vérifié sur plusieurs exemplaires la conjecture de Borghesi; elle est parfaitement exacte. Mais les autres pièces en bronze qui portent seulement la légende TVR appartiennent à la famille Turillia. On pourrait peut-être donner à la Tituria gens le victoriat qui a pour légende P. SABINVS; on le trouvera décrit à la famille Vettia. L. Titurius Sabinus paraît avoir formé un collège monétaire avec Q. Titius et C. Vibius Pansa. Lieux de découverte (6 exemplaires)
1225VI – As Vibia – Caius Vibius Pansa

1225VI – As Vibia – Caius Vibius Pansa Avers : Anépigraphe Tête laurée de Janus. Revers : ROMA Trois proues de navire, à droite; au-dessus, une branche de laurier; devant, bonnets des Dioscures. Bibliothèque nationale de France 10.2g INDICE DE RARETE : 7 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 90 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Vibia Références : RRC 342/7b – B.10 (Vibia) – Syd.690 C.Vibius C.f. Pansa (Caius Vibius, fils de Caius) était un important monétaire de la République romaine, actif autour de 90 av. J.-C. à Rome. 🏛️ Informations Clés sur le Monétaire Identité : C. Vibius C.f. Pansa (Caius Vibius, fils de Caius, surnommé Pansa). Période : Vers 90 av. J.-C. (pendant la Guerre Sociale). Rôle : Magistrat monétaire (tresviri monetales), responsable de la frappe des monnaies. Famille : Il appartenait à la gens Vibia, une famille plébéienne. Postérité Numismatique : Il est le père (probable) de C. Vibius Pansa Caetronianus, qui fut consul en 43 av. J.-C. et qui frappa également des monnaies (RRC 449) reprenant certains types de son père (comme le masque de Pan). ⚔️ Contexte de Frappe La période durant laquelle C. Vibius C.f. Pansa a frappé monnaie (90 av. J.-C.) correspond à la Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.), un conflit majeur opposant Rome à ses alliés italiens. Ses émissions de deniers, qui étaient très importantes en quantité, ont largement servi à financer l’effort de guerre de la République romaine. Les types les plus courants de ses deniers (RRC 342/5) représentent souvent la tête laurée d’Apollon à l’avers et Minerve conduisant un quadrige à l’inverse, commémorant peut-être les premières victoires romaines dans ce conflit. 🖼️ Analyse de l’Iconographie du Revers (Trois Proues) Le revers de cet as est une variation élaborée et hautement symbolique du type standard de la proue de navire (la proue étant le type de revers habituel pour l’As). Les Trois Proues : L’ajout de trois proues peut être interprété comme une référence à la puissance navale triomphante de Rome. Ce n’est pas un type commun pour un As de cette époque, qui n’affiche normalement qu’une seule proue. La Branche de Laurier : Cet ajout renforce le thème de la Victoire. Compte tenu de la date (90 av. J.-C., en pleine Guerre Sociale), c’est un message d’encouragement et d’affirmation du succès de Rome. Les Bonnets des Dioscures (pilii) : Les Dioscures (Castor et Pollux) sont des divinités associées à la cavalerie, aux batailles et à l’aide divine à Rome. Leurs bonnets, souvent vus avec une étoile, sont un signe archaïque de protection et de victoire. En conclusion, l’As de C. Vibius Pansa se démarque des autres Asses contemporains en transformant l’iconographie standard (Janus/Proue) en une véritable déclaration de propagande militaire et de puissance navale par l’utilisation du triple motif des proues, de la branche de laurier et des symboles des Dioscures. Le monétaire insère ainsi un message d’espoir et de triomphe sur sa monnaie de bronze la plus élémentaire. Variante 1 : Légende C·VIBIVS·C·F PANSA au revers Référence : RRC 342/7a Bibliothèque nationale de France 9.48g Bibliothèque nationale de France 9.48g Variante 2 : Présence marque de valeur I à l’avers Référence : RRC 342/7c Bibliothèque nationale de France 14.65g Bibliothèque nationale de France 14.65g Variante 3 : Présence marque de valeur I au revers à droite de la proue. Référence : RRC 342/7d Bibliothèque nationale de France 14.04g Bibliothèque nationale de France 14.04g Pour plus de clichés de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon C. Vibius C. j. Pansa. Monétaire vers 664 (90 av. J.-C.) Il est probable que ce magistrat est le père de C. Vibius Pansa C. f. C. n. qui fut consul en 711 (43 av. J.-C.). Le prénom concorde parfaitement avec cette identification, ainsi que le style des médailles. Mais on ne sait rien sur l’histoire de ce monétaire, sinon qu’il fut proscrit par Sylla en 672 (82 av. J.-C.). Il fit partie du même collège monétaire que Q. Titius dont les deniers sont de style semblable.Nous avons fait remarquer ailleurs que Q. Titius copia sur ses pièces de bronze la plupart des types des deniers de C. Vibius Pansa. Ajoutons ici que l’as n. 10 de C. Vibius Pansa porte, au droit, une tête de Janus à barbe pointue, pareille à celle qui figure sur l’as de Q. Titius. Nous n’avons rien à dire de la tête d’Apollon et du quadrige de Pallas identifiée à la dea Roma, qu’on voit sur les cinq premières médailles. Sur le denier n. 6, Cérès ou Déméter, tenant deux torches, est à rapprocher de Diane Lucifera sur un denier de P. Clodius Turrinus ; c’est un type emprunté à la numismatique des villes grecques ou siciliennes, sans que nous connaissions les motifs de ce choix. Le cochon qui accompagne souvent Cérès à la recherche de sa fille Perséphone, rappelle les cochons qui, suivant la légende, bouleversèrent le sol afin de cacher la trace du passage de Perséphone. Les masques bachiques sur les autres deniers, sont des types parlants qui font allusion au cognomen du monétaire. Lieux de découverte (5 exemplaires)
1215TI – As Titia – Quintus Titius

1215TI – As Titia – Quintus Titius Avers : Anépigraphe Tête laurée et stylisée de Janus. (Sans marque de valeur I) Revers : Q. TITI. (Quintus Titius) Proue de navire a droite. British Museum 9.47g INDICE DE RARETE : 6 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 90 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Titia Références : RRC 341/4a – B.4 (Titia) – Syd.694 Variante 1 : présence de la marque de valeur I à l’avers. Références : RRC 341/4b – B.4 (Titia) – Syd.694a British Museum 6.61g Variante 2 : présence d’une marque de contrôle à droite de la proue au revers. Référence : RRC 341/4d British Museum 9.23g 👤 Le Monétaire Q. Titius Fonction : Monétaire (un des magistrats chargés de la frappe des monnaies à Rome). Date d’activité : Vers 90 av. J.-C. Contexte Historique : Son émission de monnaie a eu lieu pendant la Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.), une période de crise majeure et de réformes importantes pour la citoyenneté romaine. Identité Personnelle : On ne sait pas avec certitude qui était ce Quintus Titius. Certains chercheurs suggèrent qu’il pourrait être identifié à un certain Q. Titius mentionné par Plutarque comme s’occupant de commerce, qui serait venu voir Sylla en 86 av. J.-C., mais cette identification reste hypothétique. 🏛️ La Gens Titia et les Monnaies La famille (ou gens) Titia était d’origine plébéienne et n’a accédé à une visibilité politique significative que très tardivement dans l’histoire de la République. Aucun de ses membres n’a atteint le consulat avant la fin de la République. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon La famille Titia, d’origine plébéienne, était néanmoins sénatoriale dès le VIle siècle de Rome. On trouve Sex. Titius, tribun du peuple en 665 (89 av. J.-C.); il se montra le vengeur de Saturninus et de Glaucia tués l’année précédente. A la même époque, vivait un de ses parents, C. Titius, orateur distingué. Nous citerons encore M. Titius un des chefs de la flotte romaine, qui fut fait prisonnier en l’an 714 (40 av. J.-C.) par Sex. Pompée, sur les côtes de la Gaule Narbonnaise. On le trouve en Orient, dans la guerre des Parthes, sous les ordres de Marc Antoine, en 718 (36 av. J.-C.); il se rallia plus tard à Octave et fut consul suffectus, en 723.Les médailles donnent le seul nom de Q. Titius, monétaire vers 664 (90 av. J.-C.) avec C. Vibius Pansa. Mais on ne sait quel est ce personnage, à moins qu’on ne l’identifie avec Q. Titius qui s’occupait de négoce, et vint, selon Plutarque, trouver Sylla en 668 (86 av. J.-C.) après la bataille de Chéronée.Sur le denier n. 1, on voit la tête du dieu Mutinus ou Mutunus Tilinus, surnom de Priape; c’est un type parlant, faisant allusion au nom de famille Titius. Dans la même intention, le chef gaulois Tatinos a reproduit aussi cette tête avec une barbe cunéiforme et des ailerons, sur ses monnaies. Festus rapporte que le dieu Mutinus Titinus avait, à Rome, un temple où les matrones romaines venaient sacrifier, revêtues de robes prétextes : les jeunes mariées étaient tenues d’offrir symboliquement à Mutinus Titinus le tribut de leur virginité. Le Pégase, au revers du même denier, se rapporte aussi à cette même divinité : c’est le type des monnaies de Lampsaque, ville où le culte de Priape était particulièrement en honneur. Sur le denier n. 2, figure la tête de Bacchus, ordinaire aussi sur des monnaies grecques de Lampsaque. L’analogie de ces types s’explique « non par une intention d’imitation servile de la part de l’artiste romain, mais par une communauté de culte entre les deux villes Rome et Lampsaque, communauté qui devait produire des figures semblables pour les mêmes divinités’ » Le Cabinet des Médailles possède un buste de marbre, à double tête comme Janus, dont une des têtes est celle de Bacchus imberbe et couronné de lierre, et l’autre, celle du dieu priapique Mutinus Titinus, ailée, avec la barbe cunéiforme. L’association de ces deux têtes montre le rapport qui existait entre le culte de Bacchus et celui de Mutinus Titinus, le Priape romain. Lieux de découverte (4 exemplaires)