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576AN – Semis Anonyme

576AN – Semis Anonyme Avers : Anépigraphe Tête laurée de Saturne à droite, derrière marque de valeur S. Revers : (MD) / ROMA Proue de galère tournée à droite, au-dessus un taureau, à droite marque de valeur S. Bibliothèque nationale de France 16.49g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 189-180 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Anonyme  Références : RRC 142/2 – Syd. 299a Monogramme MD : Il s’agit d’une marque de contrôle ou d’un monogramme lié au monétaire républicain (Republican Moneyer). Dans la numismatique romaine, les monogrammes comme MD (potentiellement les initiales d’un nom comme Manius ou Marcus suivi d’un cognomen, ou une abréviation contractée) servaient à identifier le responsable de l’émission. Le taureau (bull) est un symbole complémentaire, souvent placé au-dessus de la proue, symbolisant peut-être force ou fertilité, et associé au même émetteur. Ce n’est pas une légende complète, mais un monogramme compact (souvent entrelacé : M et D superposés ou liés), typique des bronzes républicains pour éviter l’encombrement du design. Le monétaire « MD » reste anonyme, mais il pourrait être lié à des familles plébéiennes impliquées dans les finances romaines de l’époque.

1249MA – Semis Marcia – Caius Marcius Censorinus

1249MA – Semis Marcia – Caius Marcius Censorinus Avers : Anépigraphe Tête laurée de Saturne à droite, derrière marque de valeur S. Revers : C. CENSORI  (Caïus Censorinus) Proue de navire à droite. Bibliothèque nationale de France 6.99g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 88 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Marcia Références : RRC 346/5 – B.23 (Marcia) C. Marcius Censorinus (Caius Marcius Censorinus) est une figure importante des troubles politiques de la fin de la République romaine. Voici les informations sur sa carrière et les raisons probables de son choix de motifs monétaires :   👤 Identité et Affiliation Politique Nom : Caius Marcius Censorinus. Fonction : Triumvir Monetalis (l’un des trois magistrats chargés de la frappe des monnaies) vers 88 av. J.-C. Gens (Famille) : Faisait partie de la gens Marcia, une famille plébéienne très influente, souvent liée au parti des Populares. Allégeance : Il était un fervent partisan de Caius Marius et un adversaire de Sylla (Lucius Cornelius Sulla). Il a eu un commandement dans l’armée de Marius. Il fut d’ailleurs l’un des officiers qui fit un ultime effort pour briser les lignes de Sylla lors de la bataille de la Porte Colline en 82 av. J.-C.   🪙 Contexte de la Frappe (88 av. J.-C.) L’année 88 av. J.-C. est une période de grande crise à Rome, marquée par la fin de la Guerre Sociale et le début de la première Guerre Civile entre Marius et Sylla. La frappe de monnaies par C. Marcius Censorinus se déroule dans ce contexte de tension extrême. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon C. Marcius Censorinus. Monétaire vers 670 (84 av. J.-C.) On connaît C. Marcius Censorinus qui fut un des plus ardents partisans de Marius; il se posa en adversaire de Sylla dès 663 (91 av. J.-C.), et eut un commandement important dans l’armée de Marius; après la chute de ce grand homme, il fut envoyé par le consul Papirius Carbo, avec huit légions, au secours du fils de Marius assiégé dans Préneste. Pompée le battit et, après la défaite de Brutus Damasippus et de Carrinas, il fut, jeune encore, mis à mort par ordre de Sylla en 673 (81 av. J.-C.).Ses deniers présentent deux types différents. Sur les uns, on voit la tête d’Apollon et un cheval en course, ou deux chevaux montés par un seul cavalier, types qui font allusion aux ludi Apollinares dont l’institution avait eu lieu en vertu d’un oracle du devin Marcius et que C. Calpurnius Piso avait rétablis en 543 (211 av. J.-C.) : ces jeux en l’honneur d’Apollon consistaient principalement en courses de chars et en courses de cavaliers ou desultores qui conduisaient deux chevaux, et qui, pendant la course, sautaient de l’un sur l’autre. D’autres deniers ainsi que l’as, présentent les têtes des rois Numa Pompilius et Ancus Marcius dont les Marcii se prétendaient descendus.  Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie :

1244CO – Semis Cornelia – Cnæus Cornelius Lentulus Marcellinus

1244CO – Semis Cornelia – Cnæus Cornelius Lentulus Marcellinus Avers : Anépigraphe Tête laurée de Saturne à droite, derrière marque de valeur S. Revers : CN. LEN  (Cnaeus Lentulus) Proue de navire à droite. British Museum 6.95g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 88 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Cornelia Références : RRC 345/4a – B.53 (Cornelia) Variante : Avec un trident sous la proue au revers Référence : RRC 345/4b Bibliothèque nationale de France 7.05g Bibliothèque nationale de France 7.05g Le monétaire ayant frappé cette monnaie est Cn. Cornelius Lentulus Clodianus. Il était issu de la puissante gens patricienne des Cornelii, une des familles les plus influentes de la République romaine.   🏛️ Carrière Politique et Contexte Historique Bien qu’il ait frappé ce denier en tant que triumvir monétaire (ou magistrat monétaire) autour de 88 av. J.-C., sa carrière se déroule principalement dans les décennies suivantes, au cœur des troubles de la République tardive. Triumvir Monétaire (c. 88 av. J.-C.) : Sa frappe de monnaie a lieu pendant les périodes turbulentes des guerres civiles romaines et des conflits entre Marius et Sylla.  Consul (72 av. J.-C.) : Il atteint la plus haute magistrature en devenant consul en 72 av. J.-C., avec pour collègue Lucius Gellius Publicola. Guerre contre Spartacus (72 av. J.-C.) : Durant son consulat, Lentulus Clodianus et son collègue mènent les légions romaines contre l’armée d’esclaves rebelles de Spartacus (la Troisième Guerre servile). Malheureusement, leurs armées subissent des défaites humiliantes, et le Sénat leur retire finalement le commandement au profit de Marcus Licinius Crassus. Censeur (70 av. J.-C.) : Il est élu censeur, la plus haute fonction morale et administrative, en 70 av. J.-C., toujours aux côtés de Lucius Gellius Publicola. Soutien à Pompée : Par la suite, il devient un ardent défenseur de Pompée le Grand, notamment en soutenant la Lex Manilia en 66 av. J.-C., qui accordait à Pompée le commandement suprême contre Mithridate VI. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Cn. Cornelius Lentulas P. j. Marcellinus. Monétaire vers 670 (84 av. J.-C.); questeur vers 680 (74 av.J.-C.) Ce personnage est le fils de P. Cornélius Lentulus Marcellinus. Il se signala par son dévouement pour les Siciliens opprimés, et l’ardeur qu’il mit à accuser Verrès ; Cicéron le qualifie à cette occasion de clarissimus adolescens . Il fut questeur vers 680 (74 av. J.-C.), préteur en 695 (59 av. J.-C.), et l’année suivante, nommé gouverneur de Syrie où il resta deux ans occupé à réprimer les incursions des Arabes . En 698 (56 av. J.-C.) il fut élevé au consulat avec L. Marcius Philippus. Il sollicita le retour de Cicéron exilé et eut à lutter contre la faction de Clodius ; il fit aussi, plus tard, partie du collège des épulons 6. Cn. Corn. Lentulus Marcellinus fit frapper des monnaies à deux reprises ; une première fois comme magistrat monétaire, avant sa questure, et une seconde fois comme questeur, vers 680. Nous ne nous occupons présentement (nos 50 à 53), que des pièces que Cn. Cornelius Lentulus Marcellinus fit frapper comme triumvir monétaire. La triquetra,emblème de la Sicile, qui figure quelquefois sur l’as, montre bien qu’il s’agit d’un Marcellus et qu’on ne peut songer, avec Borghesi, à donner ces pièces à Cn. Lentulus Clodianus qui fut consul en 682 (72 av. J.-C.).

1238TI – Semis Tituria – Lucius Titurius Sabinus

1238TI – Semis Tituria – Lucius Titurius Sabinus Avers : Anépigraphe Tête laurée de Saturne à droite, derrière marque de valeur S. Revers : L·(TVR) SAB Proue de navire à droite. Bibliothèque nationale de France 6.53g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 89 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Tituria Référence : RRC 344/5b  👤 Identité du Monétaire Nom Complet: Lucius Titurius L. f. Sabinus Fonction: Triumvir Monetalis (un des trois magistrats chargés de la frappe des monnaies à Rome) Date d’émission: 89 av. J.-C.   🏛️ Contexte Historique L’émission de cette monnaie a lieu pendant la Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.), une période de crise majeure où Rome accorde la citoyenneté romaine aux alliés italiens après une guerre sanglante. La frappe de monnaies en cette période est souvent associée à un besoin accru de financement militaire.   👨‍👦 Postérité (Possibles Liens Familiaux) Bien que l’on n’ait pas beaucoup d’informations directes sur la carrière de ce Lucius Titurius L. f. Sabinus après son mandat monétaire, il est généralement considéré comme étant lié à des figures plus tardives : Il pourrait être le père de Quintus Titurius Sabinus, qui fut l’un des lieutenants (légats) de Jules César pendant la Guerre des Gaules et qui fut tristement célèbre pour son rôle dans le désastre d’Aduatuca en 54 av. J.-C. Variante 1 : Il existe une variante avec la légende ci-dessous au revers : L·TITVRI·L·F (Pas d’exemplaire observé) Référence : RRC 344/5a Variante 2 : légende rétrograde au revers. Référence : RRC 344/5c British Museum 6.08g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon On connaît un certain Titurius qui eut, comme lieutenant de Q. Metellus Pius, un commandement dans la guerre contre Sertorius en Espagne, vers 675 (79 av. J.-C.); son fils Q. Titurius Sabinus fut lieutenant de César dans la guerre des Gaules, de 697 à 700 (57 à 54 av. J.-C.). Cavedoni, qui regarde les médailles ci-dessous décrites comme frappées vers 666 (88av. J.-C.), les donne au premier de ces deux personnages, dont le nom exact est L. Titurius L. f. Sabinus, comme l’indique la légende de l’as. Sur le denier, figure le monogramme TA (Tatius), pareil au monogramme inexpliqué sur des pièces anonymes et celles de Postumius (Postumia, 9). Ici l’interprétation de TA par Tatius n’est pas douteuse. C’est une allusion qui trouve sa raison d’être dans le nom Sabinus du monétaire. On voit, sur les médailles, le roi des Sabins, Titus Tatius, et l’enlèvement des Sabines représente sous diverses formes. Nous n’insisterons que sur le revers qui montre Tarpeia à moitié ensevelie sous les boucliers. Au-dessus de cette scène, on aperçoit le croissant lunaire et une étoile. Properce fait effectivement intervenir la Lune dans l’histoire de Tarpeia : Saepe illa immeritae causata est omnina lunae. Et sibi tinguendas dixit in amne comas. Sur les deniers de P. Petronius Turpilianus, figurent aussi tantôt un croissant et une étoile, tantôt le supplice de Tarpeia. Il paraît que l’édicule de la Lune sur la partie du forum romain appelée Graecostasis se rattache à la même tradition. Borghesi, dans une lettre à Mommsen, a proposé de restituer à L. Titurius un as qui est généralement classé à la famille Turillia et qui porte TVRI L. Le savant italien pense qu’une partie de la légende a été effacée et qu’il faut lire en réalité : [L. TI]TVRI. L[.F]. Nous avons vérifié sur plusieurs exemplaires la conjecture de Borghesi; elle est parfaitement exacte. Mais les autres pièces en bronze qui portent seulement la légende TVR appartiennent à la famille Turillia. On pourrait peut-être donner à la Tituria gens le victoriat qui a pour légende P. SABINVS; on le trouvera décrit à la famille Vettia. L. Titurius Sabinus paraît avoir formé un collège monétaire avec Q. Titius et C. Vibius Pansa.

1226VI – Semis Vibia – Caius Vibius Pansa

1226VI – Semis Vibia – Caius Vibius Pansa Avers : Anépigraphe Tête laurée de Neptune à droite, derrière marque de valeur S. Revers : C. VIBI. (PA)  (Caius Vibius Pansa) Proue de navire à droite. British Museum 5.19g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 90 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Vibia Références : RRC 342/8a – B.13 (Vibia) – Syd.690f C.Vibius C.f. Pansa (Caius Vibius, fils de Caius) était un important monétaire de la République romaine, actif autour de 90 av. J.-C. à Rome. 🏛️ Informations Clés sur le Monétaire Identité : C. Vibius C.f. Pansa (Caius Vibius, fils de Caius, surnommé Pansa). Période : Vers 90 av. J.-C. (pendant la Guerre Sociale). Rôle : Magistrat monétaire (tresviri monetales), responsable de la frappe des monnaies. Famille : Il appartenait à la gens Vibia, une famille plébéienne. Postérité Numismatique : Il est le père (probable) de C. Vibius Pansa Caetronianus, qui fut consul en 43 av. J.-C. et qui frappa également des monnaies (RRC 449) reprenant certains types de son père (comme le masque de Pan). ⚔️ Contexte de Frappe La période durant laquelle C. Vibius C.f. Pansa a frappé monnaie (90 av. J.-C.) correspond à la Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.), un conflit majeur opposant Rome à ses alliés italiens. Ses émissions de deniers, qui étaient très importantes en quantité, ont largement servi à financer l’effort de guerre de la République romaine. Les types les plus courants de ses deniers (RRC 342/5) représentent souvent la tête laurée d’Apollon à l’avers et Minerve conduisant un quadrige à l’inverse, commémorant peut-être les premières victoires romaines dans ce conflit. Pour plus de clichés de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon C. Vibius C. j. Pansa. Monétaire vers 664 (90 av. J.-C.) Il est probable que ce magistrat est le père de C. Vibius Pansa C. f. C. n. qui fut consul en 711 (43 av. J.-C.). Le prénom concorde parfaitement avec cette identification, ainsi que le style des médailles. Mais on ne sait rien sur l’histoire de ce monétaire, sinon qu’il fut proscrit par Sylla en 672 (82 av. J.-C.). Il fit partie du même collège monétaire que Q. Titius dont les deniers sont de style semblable.Nous avons fait remarquer ailleurs que Q. Titius copia sur ses pièces de bronze la plupart des types des deniers de C. Vibius Pansa. Ajoutons ici que l’as n. 10 de C. Vibius Pansa porte, au droit, une tête de Janus à barbe pointue, pareille à celle qui figure sur l’as de Q. Titius. Nous n’avons rien à dire de la tête d’Apollon et du quadrige de Pallas identifiée à la dea Roma, qu’on voit sur les cinq premières médailles. Sur le denier n. 6, Cérès ou Déméter, tenant deux torches, est à rapprocher de Diane Lucifera sur un denier de P. Clodius Turrinus ; c’est un type emprunté à la numismatique des villes grecques ou siciliennes, sans que nous connaissions les motifs de ce choix. Le cochon qui accompagne souvent Cérès à la recherche de sa fille Perséphone, rappelle les cochons qui, suivant la légende, bouleversèrent le sol afin de cacher la trace du passage de Perséphone. Les masques bachiques sur les autres deniers, sont des types parlants qui font allusion au cognomen du monétaire.

1216TI – Semis Titia – Quintus Titius

1216TI – Semis Titia – Quintus Titius Avers : Anépigraphe Tête laurée d’Apollon à droite, derrière marque de valeur S. Revers : Q. TITI. (Quintus Titius) Minerve tenant un sceptre, debout dans un quadrige au galop à droite. Bibliothèque nationale de France 5.63g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 90 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Titia Références : RRC 341/5 – B.5 (Titia) – Syd.695 👤 Le Monétaire Q. Titius Fonction : Monétaire (un des magistrats chargés de la frappe des monnaies à Rome). Date d’activité : Vers 90 av. J.-C. Contexte Historique : Son émission de monnaie a eu lieu pendant la Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.), une période de crise majeure et de réformes importantes pour la citoyenneté romaine. Identité Personnelle : On ne sait pas avec certitude qui était ce Quintus Titius. Certains chercheurs suggèrent qu’il pourrait être identifié à un certain Q. Titius mentionné par Plutarque comme s’occupant de commerce, qui serait venu voir Sylla en 86 av. J.-C., mais cette identification reste hypothétique.   🏛️ La Gens Titia et les Monnaies La famille (ou gens) Titia était d’origine plébéienne et n’a accédé à une visibilité politique significative que très tardivement dans l’histoire de la République. Aucun de ses membres n’a atteint le consulat avant la fin de la République.   🖼️ Le Choix Thématique Ce Semis est intéressant car il utilise des types iconographiques empruntés ou partagés avec le monétaire C. Vibius C.f. Pansa, qui a frappé simultanément avec Q. Titius. Apollon et Minerve en quadrige sont des types qui, à l’époque, étaient devenus populaires sur le monnayage de bronze divisionnaire. L’utilisation d’Apollon et de Minerve reflète une thématique plus large des jeux publics (Ludi Apollinares et fêtes en l’honneur de Minerve) ou peut symboliser la Victoire et la Sagesse au milieu de la Guerre Sociale. C’est une émission qui montre la diversité des types utilisés par Q. Titius, allant du très personnel (Mutinus Titinus sur le denier) au très traditionnel (Janus sur l’As) et au thématique (Apollon/Minerve sur le Semis). Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon La famille Titia, d’origine plébéienne, était néanmoins sénatoriale dès le VIle siècle de Rome. On trouve Sex. Titius, tribun du peuple en 665 (89 av. J.-C.); il se montra le vengeur de Saturninus et de Glaucia tués l’année précédente. A la même époque, vivait un de ses parents, C. Titius, orateur distingué. Nous citerons encore M. Titius un des chefs de la flotte romaine, qui fut fait prisonnier en l’an 714 (40 av. J.-C.) par Sex. Pompée, sur les côtes de la Gaule Narbonnaise. On le trouve en Orient, dans la guerre des Parthes, sous les ordres de Marc Antoine, en 718 (36 av. J.-C.); il se rallia plus tard à Octave et fut consul suffectus, en 723.Les médailles donnent le seul nom de Q. Titius, monétaire vers 664 (90 av. J.-C.) avec C. Vibius Pansa. Mais on ne sait quel est ce personnage, à moins qu’on ne l’identifie avec Q. Titius qui s’occupait de négoce, et vint, selon Plutarque, trouver Sylla en 668 (86 av. J.-C.) après la bataille de Chéronée.Sur le denier n. 1, on voit la tête du dieu Mutinus ou Mutunus Tilinus, surnom de Priape; c’est un type parlant, faisant allusion au nom de famille Titius. Dans la même intention, le chef gaulois Tatinos a reproduit aussi cette tête avec une barbe cunéiforme et des ailerons, sur ses monnaies. Festus rapporte que le dieu Mutinus Titinus avait, à Rome, un temple où les matrones romaines venaient sacrifier, revêtues de robes prétextes : les jeunes mariées étaient tenues d’offrir symboliquement à Mutinus Titinus le tribut de leur virginité. Le Pégase, au revers du même denier, se rapporte aussi à cette même divinité : c’est le type des monnaies de Lampsaque, ville où le culte de Priape était particulièrement en honneur. Sur le denier n. 2, figure la tête de Bacchus, ordinaire aussi sur des monnaies grecques de Lampsaque. L’analogie de ces types s’explique « non par une intention d’imitation servile de la part de l’artiste romain, mais par une communauté de culte entre les deux villes Rome et Lampsaque, communauté qui devait produire des figures semblables pour les mêmes divinités’ » Le Cabinet des Médailles possède un buste de marbre, à double tête comme Janus, dont une des têtes est celle de Bacchus imberbe et couronné de lierre, et l’autre, celle du dieu priapique Mutinus Titinus, ailée, avec la barbe cunéiforme. L’association de ces deux têtes montre le rapport qui existait entre le culte de Bacchus et celui de Mutinus Titinus, le Priape romain.

1209CA – Semis Calpurnia – Lucius Calpurnius Piso Frugi

1209CA – Semis Calpurnia – Lucius Calpurnius Piso Frugi Avers : Anépigraphe Tête laurée de Saturne à droite, derrière marque de valeur S. Revers : L. PISO. FRVGI  (Lucius Piso Frugi) Proue de navire à droite. Bibliothèque nationale de France 6.2g INDICE DE RARETE : 10 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 90 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Calpurnia Références : RRC 340/5a – B.19 (Calpurnia) – Syd.677a 👤 Le Monétaire : L. Calpurnius Piso Frugi Il est identifié comme Lucius Calpurnius Piso (fils de Lucius, petit-fils de Lucius) Frugi (L. Calpurnius L.f. L.n. Frugi), dont le nom est abrégé en L. PISO FRVGI sur le revers de la monnaie. Date et Contexte : Il fut magistrat monétaire (Triumvir Monétaire) vers 90 av. J.-C., pendant l’époque critique de la Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.). Cette guerre nécessita un financement massif, ce qui explique l’énorme volume de l’émission RRC 340/1, l’une des plus importantes de l’histoire républicaine. Carrière Postérieure : Les magistrats monétaires poursuivaient généralement des carrières politiques au sein du cursus honorum. Cependant, l’identité précise et les autres magistratures occupées par ce Lucius Calpurnius Piso Frugi particulier ne sont pas bien documentées après son monnayage. Il est possible qu’il soit mort au combat durant la Guerre Sociale.   🌳 L’Héritage Familial (Gens Calpurnia) Le choix des types monétaires (Apollon et le Cavalier) est un hommage direct à l’histoire de sa famille : Ludi Apollinares : Le type monétaire (Apollon et le cavalier de course) fait référence à l’institution des Jeux Apolliniens (Ludi Apollinares). Ces jeux furent institués par un ancêtre de la famille, le préteur Lucius Calpurnius Piso, en 212 av. J.-C. Surnom Frugi : Le surnom Frugi (qui signifie littéralement « frugal », « honnête », ou « homme de bien ») fut d’abord donné à un autre ancêtre, Lucius Calpurnius Piso Frugi (consul en 133 av. J.-C.). Cet ancêtre était célèbre pour son intégrité et était un historien et annaliste romain. Le monétaire de 90 av. J.-C. porte le même nom en hommage à cet illustre ancêtre. La Loi Calpurnia : La Gens Calpurnia est également associée à d’importantes lois, notamment la Lex Calpurnia de repetundis de 149 av. J.-C., qui a créé le premier tribunal permanent pour juger les cas de concussion des gouverneurs provinciaux.   ➡️ Le Fils : Caius Calpurnius Piso Frugi (RRC 408/1) Il est intéressant de noter que le fils de ce monétaire, Caius Calpurnius Piso Frugi, frappa également des deniers à Rome une génération plus tard, vers 67 av. J.-C. (référence RRC 408/1). Son fils reprit exactement les mêmes types monétaires (Apollon / Cavalier), soulignant la fierté familiale pour cet héritage. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Calpurnius Piso Frugi. Triumvir monétaire vers 665 (89 av. J.-C.) Ce monétaire était fils d’un personnage du. même nom qui servit avec distinction en Sicile en 621 (133 av. J.-C.) et mourut en Espagne où il remplissait les fonctions de propréteur vers 642 (112 av. J.-C.). Le magistrat monétaire, mentionné à plusieurs reprises par Cicéron, était, comme ses ancêtres, un homme de la plus grande honorabilité. Il se porta comme accusateur de P. Gabinius en 667 (87 av. J.-C.) et il fut avec Verrès en Sicile comme propréteur, en 680 (74 av. J.-C.). Il exerça les fonctions d’officier monétaire vers l’an 665 (89 av. J.-C.), comme Borghesi l’a induit des pièces qui portent E. L. P. (Ex lege Papiria). La loi Plaulia Papiria qui contenait, entre autres, des dispositions relatives aux monnaies, fut promulguée, en effet, en 665 . La grande quantité des monnaies de L. Piso Frugi peut être attribuée aux frais occasionnés par la guerre Sociale. On a dû convertir en numéraire les lingots de la réserve métallique de l’ærarium. C’est à cette circonstance que nous devons de savoir que cette réserve, en 665, montait à 17.410 livres d’or, 22.070 livres d’argent en lingot,et 6.135.400 sesterces (= 18.230 livres) en argent monnayé On monnaya ces lingots, et L. Piso Frugi fut chargé avec D. Junius Silanus de diriger cette émission extraordinaire. Les marques monétaires si nombreuses, que l’on trouve sur les pièces, n’avaient pas d’autre but, que de distinguer les coins, pour les ouvriers de l’atelier, et de permettre la vérification et le contrôle de cette abondance inusitée. Le chiffre ((|)) (10,000) relevé par Cavedoni montre la quantité énorme de deniers qui ont dû être frappés. La tête d’Apollon qui figure au droit de toutes les pièces ainsi que le cavalier au galop qui tient dans la main une palme, un fouet ou une torche, font allusion aux jeux célébrés en l’honneur d’Apollon, et dont l’institution avait eu lieu en vertu d’un oracle du devin Marcius Nous avons déjà dit que ce fut un membre de la gens Calpurnia, le préteur C. Calpurnius Piso, qui, en 543 (211 av. J.-C.), régularisa les ludi Apollinares et en rendit la célébration périodique. Il y avait des courses de chars, et des courses de desultores, cavaliers qui conduisaient deux chevaux, et qui pendant la course sautaient de l’un sur l’autre. C’est à ces jeux que se rapporte le type des pièces de L. Piso ainsi que de C. Piso, son fils, que nous décrirons plus loin.

1201AN – Semis Anonyme

1201AN – Semis Anonyme Avers : Anépigraphe Tête laurée de Saturne à droite, devant marque de valeur S. Revers : ROMA Proue de navire à droite, au-dessus marque de valeur S. Bibliothèque nationale de France 4.82g INDICE DE RARETE : 10 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 91 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Anonymes Référence : RRC 339/2 Cette monnaie appartient à une série de bronzes « anonymes » émis vers 91 av. J.-C., une période marquée par le déclenchement de la Guerre sociale (91–88 av. J.-C.), un conflit opposant Rome à ses alliés italiens (Socii). La production de monnaie de bronze (aes) fut importante durant cette période pour soutenir l’effort de guerre, bien que les standards de poids aient souvent été réduits (standard oncial ou semi-oncial). Il est fréquent de retrouver ce type de pièce utilisé comme « flan » pour des surfrappes ultérieures (notamment par des ateliers militaires ou irréguliers en Espagne ou en Italie centrale lors des guerres civiles).

1197AN – Semis Anonyme

1197AN – Semis Anonyme Avers : Anépigraphe Tête laurée de Saturne à droite, derrière marque de valeur S. Revers : L·P·D·A·P Proue de navire à droite. Bibliothèque nationale de France 6.85g INDICE DE RARETE : 10 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 91 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Anonymes Références : RRC 338/2 – Syd.678b Signification de l’inscription L.P.D.A.P. Cette monnaie est célèbre pour la légende unique présente au revers. L’abréviation L·P·D·A·P signifie : « Lege Papiria De Assis Pondere » (En vertu de la loi Papiria sur le poids de l’As) Cette émission commémore l’adoption de la Lex Papiria (vers 91 av. J.-C.). Cette loi a officiellement réduit le poids standard de l’As du système oncial (env. 27g) au système semi-oncial (env. 13,5g). Contexte historique : Cette réduction drastique du poids permettait à l’État romain de frapper deux fois plus de monnaie avec la même quantité de bronze. Cette mesure d’urgence visait probablement à financer la Guerre sociale (91–88 av. J.-C.) qui éclata cette même année contre les alliés italiens de Rome.

1183PO – Semis Poblicia – Caius Publicius Malleolus

1183PO – Semis Poblicia – Caius Publicius Malleolus Avers : Anépigraphe Tête laurée de Saturne à droite, devant marque de valeur S. Revers : ROMA (Rome) Proue de navire à droite, devant marque de valeur S, au-dessus un marteau. British Museum 14.64g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 96 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Poblicia Références : RRC 335/5b – Syd.616a 👤 Focus sur C. Publicius Malleolus Le Cognomen (Surnom) et le Marteau : Son cognomen, Malleolus, est un diminutif du mot latin malleus, qui signifie marteau ou maillet. Le petit marteau que l’on voit au droit de la monnaie, au-dessus de la tête de Mars, est un symbole éponyme (jeu de mots sur son nom de famille) utilisé comme marque personnelle. Contexte Familial et Carrière Politique : Il appartient à la gens Publicia, une famille qui a connu son apogée entre le IIIe siècle av. J.-C. et le début du Ier siècle av. J.-C. La frappe de la monnaie (vers 95-92 av. J.-C.) correspond à l’une des premières étapes du cursus honorum (la carrière politique romaine) qu’il a franchie en tant que triumvir monetalis. Il est probablement le même Caius Publicius Malleolus qui devint questeur en 80 av. J.-C. en Cilicie, sous le proconsul Gnaeus Cornelius Dolabella. Controverse et Fin de Vie : Son mandat de questeur ne fut pas sans histoire. Il se serait rendu coupable de prévarication et de concussion (malversations, extorsion de fonds) au détriment des habitants locaux. Il semble qu’après s’être considérablement enrichi, il soit mort de manière suspecte en Cilicie, ou à tout le moins prématurément. L’historien et orateur Cicéron accusera plus tard son successeur, Verrès, du meurtre de Malleolus (peut-être une hyperbole rhétorique, mais cela souligne la nature trouble des affaires dans les provinces à cette époque). Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Ce magistrat est probablement le personnage du même nom qui fut questeur de Cn. Dolabella en Cilicie, et qui mourut dans l’exercice de cette charge en 674 (80 av. J.-C.). Il fut triumvir monétaire avec A. Postumius Albinus Sp. f. et L. Caecilius Metellus. Les deniers de ces magistrats ont été copiés par les insurgés italiotes de la guerre des Marses. Le marteau ou maillet que l’on voit sur un grand nombre de ces pièces est le symbole du nom de Mallealus. Les autres emblèmes qui figurent sur ces monnaies font allusion à la guerre Sociale et aux événements qui en marquèrent le cours : la dea Roma est assise sur des monceaux d’armes, en signe de la victoire de Rome sur les cités italiotes insurgées. La tête de Mars, et non de la déesse Rome, sur les deniers n. 6 et 8, est aussi une allusion à la guerre. Le héros qu’on voit au revers des mêmes médailles est peut-être le Génie du peuple romain, venant de pacifier l’Italie. La tablette, au revers du denier n. 6, peut indiquer la loi Plautia-Papiria, ou la loi Pompeia, décrétées toutes deux en 665 (89 av.J.-C).