
César
Jules César, né Gaius Julius Caesar le 12 juillet 100 av. J.-C. (selon certaines sources, peut-être en 102 av. J.-C.), appartenait à la gens Julia, une famille patricienne prétendant descendre d’Énée et de la déesse Vénus. Malgré la noblesse de sa lignée, sa famille n’était pas particulièrement riche. Son oncle, Marius, un général influent, lui ouvrit des portes dans la politique romaine. Jeune, César se fit remarquer par son éloquence et son ambition. À 16 ans, il perdit son père et dut naviguer dans une Rome divisée par les luttes entre populares (partisans du peuple) et optimates (élite sénatoriale). Pour échapper aux purges de Sylla, un adversaire de Marius, il s’exila temporairement.
Carrière militaire et politique
César gravit les échelons du cursus honorum (carrière politique romaine) avec une habileté remarquable. Il occupa des postes comme questeur, édile et préteur, utilisant chaque rôle pour gagner la faveur du peuple, notamment par des jeux publics fastueux financés à crédit. En 59 av. J.-C., il devint consul, consolidant son pouvoir grâce à une alliance informelle, le Premier Triumvirat, avec Pompée, un général puissant, et Crassus, un homme d’affaires richissime.
Sa campagne dans les Gaules (58-50 av. J.-C.) fut un tournant. En soumettant les tribus gauloises, il étendit l’influence romaine jusqu’à l’Atlantique et au Rhin. Ses récits, les Commentaires sur la Guerre des Gaules (De Bello Gallico), sont à la fois un rapport militaire et une œuvre de propagande, glorifiant ses exploits. Ces succès lui valurent une immense popularité auprès du peuple et de son armée, mais aussi la méfiance du Sénat et de Pompée.
Dictature et réformes
En 49 av. J.-C., défiant le Sénat, César franchit le Rubicon avec son armée, déclenchant une guerre civile contre Pompée et les optimates. Sa victoire à Pharsale (48 av. J.-C.) et la mort de Pompée en Égypte consolidèrent son pouvoir. Il poursuivit ses ennemis à travers l’Empire, nouant au passage une alliance (et une liaison) avec Cléopâtre, reine d’Égypte, dont il eut un fils, Césarion.
Devenu maître de Rome, César centralisa le pouvoir. En 46 av. J.-C., il se fit nommer dictateur pour dix ans, puis à vie en 44 av. J.-C. Ses réformes furent audacieuses : il réorganisa le système judiciaire, agrandit le Sénat pour inclure ses partisans, et introduisit le calendrier julien, basé sur l’année solaire, qui inspira notre calendrier actuel. Il planifia aussi des campagnes contre les Parthes, mais n’eut pas le temps de les réaliser.
Assassinat et héritage
Son pouvoir quasi monarchique alarma les sénateurs, qui craignaient la fin de la République. Le 15 mars 44 av. J.-C., lors des Ides de Mars, César fut poignardé à mort dans la Curie de Pompée par une vingtaine de conspirateurs, dont Brutus, qu’il considérait comme un fils adoptif, et Cassius. Selon la légende, ses derniers mots auraient été : « Et tu, Brute ? » (Et toi, Brutus ?), bien que Suétone rapporte qu’il n’a rien dit, ou peut-être « Toi aussi, mon fils ? » en grec.
Sa mort plongea Rome dans le chaos. Une nouvelle guerre civile éclata, d’où émergea son petit-neveu et fils adoptif, Octave (futur Auguste), comme premier empereur. César devint une figure mythique, son nom devenant synonyme de pouvoir absolu (les titres « tsar » et « kaiser » en dérivent). Son règne marqua la fin de la République romaine et le début de l’Empire.
César dans la culture
César reste une icône : Shakespeare l’a immortalisé dans Jules César, où il est dépeint comme un homme à la fois grandiose et vulnérable. Ses citations, comme « Veni, vidi, vici » (Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu), résonnent encore. Il incarne l’ambition, le génie stratégique et la fragilité face à la trahison.