
Séléné ou Luna
Dans la mythologie romaine, Luna est la déesse personnifiant la Lune, associée à sa lumière, ses phases et son influence mystique. Représentée comme une femme d’une grande beauté, elle porte souvent une couronne ornée d’un croissant lunaire et traverse le ciel nocturne dans un char d’argent (biga) tiré par des chevaux ou des bœufs blancs, symbolisant sa course céleste. En tant que sœur de Sol (dieu du Soleil) et d’Aurora (déesse de l’aube), Luna joue un rôle clé dans l’ordre cosmique, marquant le rythme des nuits et des saisons. Son nom, issu du latin luna (« lune »), est à l’origine de termes comme « lunaire » ou « lumineux », soulignant son essence de clarté nocturne.
Rôles et associations
Luna est étroitement liée à la déesse grecque Séléné, partageant des attributs comme la personnification de la Lune elle-même. Dans la tradition romaine, elle est parfois fusionnée ou confondue avec d’autres déesses lunaires, notamment Diane, déesse de la chasse et de la chasteté, qui prend souvent l’épithète de Diane Lucifera (« porteuse de lumière ») ou Diana Lucina, protectrice des femmes en couches. Luna peut également être associée à Junon, reine des dieux, dans son aspect de Juno Lucina, liée à la fertilité et à l’accouchement. Dans certains contextes, Luna forme une triade avec Diane et soit Proserpine (déesse des Enfers) soit Hécate (déesse de la magie), représentant les aspects multiples de la Lune : croissante, pleine et décroissante.
Cette syncretisation reflète la complexité de Luna, qui est à la fois une déesse indépendante et un aspect d’autres divinités. Elle incarne non seulement la lumière lunaire, mais aussi des concepts comme le temps, les cycles naturels et l’influence de la Lune sur les marées, l’agriculture et les rituels.
Culte et symbolisme
Le culte de Luna était relativement discret comparé à celui d’autres divinités romaines majeures, mais il revêtait une importance symbolique. Un temple dédié à Luna se dressait sur la colline de l’Aventin à Rome, construit sous le règne du roi Servius Tullius (VIe siècle av. J.-C.). Ce temple, mentionné dans les sources antiques, était célébré chaque année le 31 mars, jour anniversaire de sa fondation. Luna était également honorée lors de certaines fêtes lunaires et dans des rituels liés à la fertilité, à l’accouchement et à la magie, domaines où l’influence de la Lune était considérée comme puissante.
Dans l’art et la littérature, Luna est souvent dépeinte avec des attributs lunaires : un croissant, une torche ou un voile étoilé. Elle symbolise la douceur, le mystère et la contemplation, contrastant avec la force éclatante de son frère Sol. Son rôle dans la mythologie romaine met en lumière l’importance de la Lune dans la culture antique, non seulement comme phénomène astronomique, mais aussi comme force spirituelle et divine.
Influence culturelle
L’héritage de Luna se retrouve dans la langue et la culture modernes. Le terme « lunaire » évoque encore aujourd’hui la beauté et le mystère de la Lune, tandis que des expressions comme « lunatique » (du latin lunaticus, « influencé par la Lune ») rappellent les anciennes croyances en l’impact de la Lune sur le comportement humain. Luna reste une figure poétique et symbolique, invoquée dans la littérature, l’art et même l’astronomie, où son nom désigne l’astre lunaire.