1329EG – Denier Serratus Egnatia – Caius Egnatius Maxsumus

1329EG – Denier Serratus Egnatia – Caius Egnatius Maxsumus Avers : MAXSVMVS Buste diadémé et drapé de Vénus à droite, portant boucles d’oreille et collier; derrière, un petit buste de Cupidon sur l’épaule. Revers : C. EGNATIVS CN. / F. / CN. N (Caius Egnatius Cnæi Filius Cnæi Nepos, Caius Egnatius fils de Cneius petit-fils de Cneius) Libertas (la Liberté) dans un bige au pas à gauche, tenant les rênes de la main droite et un sceptre transversal de la main gauche. Victoria (La victoire) volante couronnant Libertas. British Museum 3.82g INDICE DE RARETE : 8 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 75 avant J.C. Matière : Argent Gens : Egnatia Références : RRC 391/1a – B.1 (Egnatia) – Syd.786 👤 Caius Egnatius Maximus (vers 75 av. J.-C.) Fonction Monétaire : Il était l’un des triumviri monetales (triumvirs monétaires) en 75 av. J.-C., la fonction qui lui donnait le droit de frapper monnaie à Rome. Identité : L’inscription sur la pièce, C·EGNATIVS·CN·F / CN·N (Caius Egnatius, Gnaei filius, Gnaei nepos), indique qu’il était Caius Egnatius, fils et petit-fils d’un Gnaeus Egnatius. L’ajout de MAXSVMVS sur l’avers est le cognomen (surnom) de sa famille. Carrière : Sa frappe de monnaie est une étape au début de la carrière politique romaine (cursus honorum). La rareté des sources écrites pour cette période rend souvent difficile de reconstituer le reste de la carrière de ces individus, mais on trouve des mentions. 📜 Connexions Historiques et Famille La gens Egnatia était une famille d’origine samnite (une région d’Italie centrale) qui s’est installée à Rome. Ascendance Samnite : La famille semble avoir joué un rôle important dans la politique samnite avant de s’intégrer à l’aristocratie romaine. Postérité (Selon certaines sources) : Il est possible que C. Egnatius Maximus ait fait partie de l’entourage de M. Licinius Crassus. Certaines sources l’associent à l’expédition de Crassus contre les Parthes et au désastre de Carrhes en 53 av. J.-C., où il se serait échappé avec 300 cavaliers. L’historien Appien mentionne un Egnatius et son fils qui furent inclus dans les proscriptions de 43 av. J.-C. (les purges politiques menées par le Second Triumvirat) et exécutés. Il est possible, mais non certain, qu’il s’agisse de C. Egnatius Maximus et de son fils. 🪙 Le Message sur la Monnaie Les types monétaires qu’il a choisis (Venus, Cupidon, et Libertas) sont souvent des allusions aux valeurs familiales ou aux affiliations politiques : L’association de Libertas (la Liberté) avec la coiffure des affranchis (pileus) peut faire référence à un rôle joué par un ancêtre dans l’établissement ou la défense d’un lieu associé à la Liberté, comme l’Atrium Libertatis. L’utilisation de Venus et de son surnom MAXSVMVS (Maximus) est une façon pour lui de glorifier sa lignée. En résumé, C. Egnatius Maximus est principalement connu grâce à la monnaie qu’il a frappée en 75 av. J.-C., qui lui a permis de laisser sa marque dans l’histoire, avant de vraisemblablement poursuivre une carrière politique courante pour un noble romain de l’époque. Variante avec chiffre de contrôle à l’avers sous le buste de Vénus. Référence : RRC 391/1b Bibliothèque nationale de France 3.89g Bibliothèque nationale de France 3.89g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon La gens Egnatia était originaire du Samnium, probablement même de la ville de Teanum. Gellius Egnatius commandait les Samnites pendant les grandes guerres que le Samnium soutint contre Rome, au troisième siècle avant notre ère’. Marius Egnatius fut aussi un des principaux chefs des alliés italiens dans la guerre Sociale qui prit fin en 665 (89 av. J.-C.). Fixée à Rome à la suite de tous ces événements, la gens Egnatia y obtint d’être admise au Sénat, et c’est un de ses principaux représentants, C. Egnatius Maximus,qui frappa les monnaies décrites plus bas; ce personnage accompagna M. Licinius Crassus dans son expédition contre les Parthes, et après le grand désastre de Carrhae en 701 (53 av. J.-C.), il s’échappa avec trois cents cavaliers. Appien le signale comme ayant été compris avec son fils dans la proscription de l’an 711 (43 av. J.-C.). C’est vers l’an 685 (69 av. J.-C.) qu’il exerça la charge de triumvir monétaire. Les types des médailles de C. Egnatius Maximus ont résisté jusqu’icià une interprétation satisfaisante. Le denier n. 1 indique par sa dentelure qu’il était destiné au commerce avec les peuples barbares. Le type de la Liberté, au revers, peut faire croire que l’un des ancêtres du monétaire contribua à la construction d’un atrium Libertatis. Sur le n. 2, l’association de la déesse Rome et de Vénus fait songer au temple qui fut plus tard élevé, sous le règne de l’empereur Hadrien, à Rome et à Vénus, Romae et Veneri, et dont on voit encore les débris près de l’arc de triomphe de Titus. Ainsi donc, depuis longtemps déjà, quand on bâtit ce temple, Rome et Vénus avaient été associées dans un même culte qui rappelait d’ailleurs l’origine troyenne de Rome. Sur le denier n. 3, on voit, comme l’a remarqué Cavedoni, le temple de Jupiter et de la Liberté, appelé aedes Joins Libertatis. En somme, nous trouvons sur les monnaies de C. Egnatius Maximus, Vénus et Cupidon, la Liberté, la déesse Rome et Jupiter, divinités bien caractérisées parleurs attributs, mais rien ne nous apprend pour quels motifs le monétaire choisit ces types. La forme Maxsumus pour Maximus est un archaïsme qui nous porte à croire que les types qui accompagnent cette légende se rapportent à un Egnatius Maxsumus, ancêtre plus ou moins éloigné du monétaire qui portait le même nom. Lieux de découverte (23 exemplaires)
1281CO – Denier Sylla – Lucius Cornelius Sulla

1281CO – Denier Sylla – Lucius Cornelius Sulla Avers : L. SVLLA (Lucius Sylla) Tête diadémée de Vénus à droite; devant elle, une statuette de Cupidon ailé, nu debout à gauche, tenant une palme. Revers : IMPER / ITERV (Imperator Iterum, Revêtu de la deuxième acclamation impériale) Vase à sacrifices (capis) et lituus entre deux trophées. Bibliothèque nationale de France 4g INDICE DE RARETE : 6 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 84-83 avant J.C. Matière : Argent Gens : Cornelia Référence : RRC 359/2 – B. 29 (Cornelia) – Syd.761 Le Contexte : Une Monnaie Impératoriale Exceptionnelle Contrairement à la majorité des monnaies républicaines, qui étaient émises par des magistrats monétaires (les tresviri monetales) pour le Sénat, cet émission est une monnaie militaire (ou impératoriale). Elle est émise sous l’autorité directe d’un commandant doté de l’imperium. Le Monétaire : Lucius Cornelius Sulla (Sylla). La Légende : Le nom L. SVLLA (Lucius Sylla) apparaît clairement à l’avers, et le revers porte la mention IMPER ITERVM (Imperator Iterum, « Commandant acclamé pour la deuxième fois »). La Date/Lieu : Frappé autour de 84-83 av. J.-C. par un atelier monétaire itinérant (souvent considéré comme en Grèce ou en Italie du Sud) pour payer ses troupes alors qu’il préparait son retour à Rome après sa victoire contre Mithridate VI. Pourquoi Sylla ? Autorité Militaire Suprême : L’émission de cette pièce d’or (l’aureus) est en soi un acte exceptionnel, reflétant un besoin de financement massif pour son armée, en dehors du contrôle habituel du Sénat. Seul un chef militaire comme Sylla, détenant l’imperium et des ressources financières (butin de guerre), pouvait le faire. Propagande Politique : Les symboles choisis sont une forme de propagande personnelle : Vénus et Cupidon (l’avers) : Vénus était sa divinité tutélaire, qu’il honorait publiquement. Le Lituus et le Capis (au revers) : Instruments sacerdotaux faisant référence à son augurat, soulignant son autorité religieuse et son statut. IMPER ITERVM : Affirmation de son prestige militaire et de sa légitimité à diriger les armées. Sylla est donc l’émetteur principal et la figure centrale de cette monnaie, qui préfigure les émissions personnalisées de la fin de la République, notamment celles de Pompée et de Jules César. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon D’après ce classement, les monnaies frappées par les soins du questeur L. Licinius Lucullus datent, les unes de l’an 667 et les autres de l’an 671 : ces monnaies étaient célèbres dans l’antiquité même sous le nom de monnaies luculliennes, et voici ce que Plutarque nous raconte à leur sujet : « C’est par les soins de Lucullus, que fut frappée, dans le Péloponèse, la plus grande partie de la monnaie émise pendant la guerre de Mithridate, d’où vint le nom de lucullienne à cette monnaie qui resta longtemps en circulation, ayant eu l’occasion de s’échanger rapidement en soldant les dépenses nécessitées par les besoins de la guerre . »L’aureus et le denier qui suivent ont été frappés dans la Grèce en 667 (87 av. J.-C.) après les victoires de Chéronée et d’Orchomène dont nous avons parlé plus haut : les deux trophées font allusion à ces deux victoires, tandis que le praefericulum et le lituus rappellent que Sylla était investi de la dignité d’augure. C’est au cours de cette expédition que Sylla fut proclamé pour la seconde fois imperator par ses troupes. « Le titre d’imperator iterum que lui donnent quelquefois les médailles, dit Mommsen, ne se rapporte pas aux nombreuses victoires qu’il remporta sur Mithridate, de 667 à 670; car un général ne pouvait être proclamé imperator qu’une seule fois dans la même guerre. Mais il est probable que ce titre lui avait été déjà donné une fois, soit dans sa campagne de Cilicie, qu’il fit en qualité de propréteur en 662 (92 av. J.-C.), soit pendant la guerre Sociale, et on avait tenu compte de ce renouvellement de titre, comme nous le verrons aussi pour L. Aemilius Paullus. Cependant, il ne faudrait pas regarder les monnaies sur lesquelles on lit IMP, comme plus anciennes que celles sur lesquelles on trouve IMP. ITERVM ; car nous savons par les inscriptions que l’usage d’ajouter iterum commença seulement à s’introduire vers cette époque et qu’il n’était pas encore devenu une règle fixe ni exactement suivie ».
1257ME – Denier Memmia – Lucius et Caius Memmius

1257ME – Denier Memmia – Lucius et Caius Memmius Avers : EX. S. C (Ex Senatus Consulto, Avec l’accord du Sénat) Tête laurée de Saturne à gauche; derrière la tête, une harpe; avec ou sans marque de contrôle sous le menton. Revers : L. C. MEMIES. L. F. / GAL (Lucius et Caius Memmius Lucii Filii Galerius, Lucius et Caius Memmius fils de Lucius Memmius Galère) Vénus dans un bige au pas à droite, tenant un sceptre de la main droite et les rênes de la main gauche, couronnée par Cupidon volant à gauche. British Museum 4.02g INDICE DE RARETE : 4 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 87 avant J.C. Matière : Argent Gens : Memmia Références : RRC 349/1 – B.2 (Memmia) – Syd.712 👤 Les Monétaires : Lucius et Gaius Memmius Père (L.f.) : Ils étaient les fils de Lucius Memmius Galeria, qui lui-même fut monétaire en 106 av. J.-C. (RRC 313/1) et avait utilisé un type de monnaie similaire (Vénus en bige). Le fait que les fils reproduisent en grande partie le type monétaire de leur père est un signe d’hommage ou de revendication d’héritage familial. Contexte Politique : L’année 87 av. J.-C. est marquée par le conflit civil entre les factions de Marius et de Sulla. Le père, Lucius Memmius Galeria, est souvent associé au parti marianiste. L’émission de ce denier a eu lieu après la prise de Rome par Marius et Cinna, dans une période de forte instabilité. L’inscription EX·S·C (par décret du Sénat) au droit est remarquable et indique que cette frappe fut spécifiquement autorisée par le Sénat, probablement pour financer les opérations militaires ou pour rétablir la frappe après une période de trouble. 📜 La Famille (Gens Memmia) La Gens Memmia était une famille plébéienne (non patricienne) qui a acquis une importance significative à la fin de la République. Ascendance Mythologique : Comme beaucoup de familles romaines influentes, les Memmii revendiquaient une origine glorieuse et troyenne, ce qui explique le choix de la déesse Vénus pour le revers de la monnaie. Vénus était la mère d’Énée, l’ancêtre mythique des Romains. Influence Postérieure : Les Memmii continuèrent à jouer un rôle important : Un autre Caius Memmius (poète et homme politique, préteur en 58 av. J.-C.), peut-être le petit-fils de l’un des monétaires, est célèbre pour avoir été le dédicataire de l’œuvre philosophique De rerum natura de Lucrèce. En résumé, les frères Lucius et Gaius Memmius étaient deux jeunes magistrats monétaires d’une famille plébéienne montante, qui ont frappé cette monnaie en pleine guerre civile, s’appuyant sur l’autorité du Sénat et revendiquant une noble ascendance par la représentation de Vénus. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Memmius L. f. Galeria. Monétaire vers 672 (82 av. J.-C.) L. Memmius, fils du précédent, n’a pas de surnom dans les auteurs. Sur ses monnaies, à la suite de son nom, on lit Gai… qu’on a interprété par Gallus et par Galbius, en croyant que c’était le cognomen du monétaire. Eckhel propose Galbius, parce qu’une inscription publiée par Gruter, mentionne un Memmius Galbius . Mommsen lit Galeria, nom de la tribu à laquelle appartenait L. Memmius, et cette interprétation paraît certaine, parce que ce mot se trouve inscrit aussi à la suite du nom de C. Memmius, frère de celui-ci, sur une monnaie que nous verrons plus loin. L. Memmius servit en Sicile, sous les ordres de Pompée ; puis il fut, avec son frère Caius, questeur en Espagne pendant la guerre de Sertorius, vers 672 (82 av. J.-C.), et c’est pendant cette guerre et dans cette province qu’il fit frapper les médailles ci-dessous décrites; enfin, il périt à la bataille de la Turia en 679 (75av. J.-C.). La présence de la tête de Saturne sur les monnaies de L. Memmius, indique que le denier a été frappé par un questeur, et non par un triumvir monétaire ordinaire; le revers qui représente Vénus couronnée par l’Amour, s’explique fort bien par la prétention des Memmii à se rattacher à une origine troyenne. C’est pour le même motif, a remarqué Borghesi que Lucrèce, en dédiant son poème De kalura rerum, au frère de L. Memmius, dont nous verrons ci-après les médailles, invoque Vénus comme sa protectrice . Lieux de découverte (293 exemplaires)
1152JU – Denier Julia – Lucius Julius

1152JU – Denier Julia – Lucius Julius Avers : CAESAR Tête casquée de Mars à gauche avec un casque richement ornementé. Au dessus, marque de contrôle. Revers : L. IVLI. L. F (Lucius Iulius Lucii Filius, Lucius Julius fils de Lucius) Vénus dans un chariot tiré par deux Cupidons; devant, une lyre. Au dessus, marque de contrôle. British Museum 4.06g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 103 avant J.C. Matière : Argent Gens : Julia Références : RRC 320/1 – B.4 (Julia) – Syd.593 📜 Qui était L. Julius Caesar ? Identité et Carrière : Il est très probablement le Lucius Julius Caesar qui devint Consul en 90 av. J.-C., au début de la Guerre Sociale. Il joua un rôle majeur dans la politique romaine de son temps. Il était le grand-oncle du célèbre Jules César, ce qui lui confère une place notable dans l’histoire de la famille. Fonction Monétaire : Il était l’un des tresviri monetales (ou quattuorviri monetales), les magistrats chargés de la frappe des monnaies à Rome en 103 av. J.-C. 🏛️ La Propagande Familiale sur la Monnaie Comme beaucoup de monétaires de la République tardive, Lucius Julius Caesar a utilisé son droit de frappe pour promouvoir sa famille, la Gens Julia. Vénus (Reverse) : La représentation de Vénus dans un char tiré par deux Cupidons n’est pas un choix anodin. La Gens Julia revendiquait une ascendance divine directe, descendant d’Énée, le prince troyen, fils de la déesse Vénus. En plaçant Vénus sur la monnaie, il réaffirme et popularise cette lignée mythique et prestigieuse. Mars (Avers) : La tête de Mars est également liée à la légende de la fondation de Rome (Romulus et Rémus étaient fils de Mars) et symbolise peut-être la valeur militaire de la famille. La Lyre : La lyre sous le char de Vénus est un autre symbole important, faisant référence au dieu Apollon, un autre dieu souvent associé aux prétentions divines de la Gens Julia. Ce denier s’inscrit parfaitement dans une tradition de propagande familiale qui sera plus tard magistralement exploitée par son illustre descendant, Caius Julius Caesar (Jules César). Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon La tète de Mars au droit du denier fait sans doute allusion au rôle du père du monétaire dans la guerre sociale ; quant au revers, Vénus dans un char traîné par deux Amours est un emblème du culte domestique de la famille Julia. Lieux de découverte (238 exemplaires)
1007JU – Denier Julia – Sextus Julius Cæsar

1007JU – Denier Julia – Sextus Julius Cæsar Avers : Anépigraphe Tête casquée de Rome à droite; derrière la tête une ancre; sous le menton marque de valeur (XVI). Revers : ROMA / SEX. I(VL)I // CAISAR (Roma / Sextus Iulius // Caisar, Rome / Sextus Jules César) Venus dans un bige gallopant tenant les rênes et un fouet, couronné par Cupidon. British Museum 3.97g INDICE DE RARETE : 7 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 129 avant J.C. Matière : Argent Gens : Julia Références : RRC 258/1 – B.2 (Julia) – Syd.476 Le monétaire qui a frappé ce denier est Sextus Iulius Caesar (Sex. Ivli. Caisar). Identité et Contexte Historique Le monétaire est identifié comme faisant partie de la famille des Julii Caesares, une branche de la prestigieuse Gens Julia. Fonction Monétaire : Il était l’un des tresviri monetales (ou quattuorviri monetales), les magistrats chargés de la frappe des monnaies à Rome en 129 av. J.-C. Carrière (Postérieure) : Il est très probablement le Sextus Iulius Caesar qui devint préteur urbain en 123 av. J.-C. La Gens Julia et le Type Monétaire Ce qui rend ce monétaire particulièrement célèbre dans le domaine numismatique, c’est le type qu’il a choisi pour le revers de sa monnaie, car il s’agit d’une affirmation politique et religieuse majeure pour sa famille : Vénus Genetrix : En représentant Vénus (mère d’Énée) couronnée par son fils Cupidon, Sextus Iulius Caesar est le premier des Julii à afficher clairement l’ascendance divine de sa famille sur une monnaie romaine. Signification : Le mythe fondateur de Rome veut que le prince troyen Énée, fils de Vénus, ait eu un fils, Iule (Ascagne), qui est l’ancêtre éponyme de la Gens Julia. En faisant frapper cette monnaie, Sextus Iulius Caesar rappelle et popularise cette lignée divine, conférant un prestige unique à sa famille. L’ancre est située derrière la tête de Roma, sur l’avers (droit) du denier, et sert de symbole de contrôle ou de marque personnelle du monétaire. Les deux principales interprétations, selon les numismates, sont les suivantes : Référence à l’Ascendance Troyenne et au Voyage (Théorie de M.H. Crawford) : Le numismate Michael Crawford (auteur du catalogue RRC) suggère que l’ancre est une allusion directe au long voyage d’Énée, l’ancêtre mythique de la Gens Julia, depuis Troie jusqu’en Italie. L’ancre symboliserait ainsi l’arrivée et l’établissement de la famille en Italie après une traversée maritime, faisant le parallèle entre les mythes fondateurs de la famille (Vénus/Énée) et un symbole nautique. Cette interprétation est cohérente avec le revers du denier, qui met en scène Vénus et Cupidon pour célébrer cette même ascendance divine. Référence à une Victoire Navale (Interprétation plus ancienne) : Une interprétation plus traditionnelle y voyait un rappel d’une victoire navale remportée par un ancêtre de la famille Iulia. Cependant, il n’existe pas de référence historique claire à un tel événement impliquant un Sextus Iulius Caesar à cette époque. De plus, la nature mythologique du revers rend l’interprétation en lien avec Énée plus plausible. C’est cette tradition de propagande familiale, initiée par ce monétaire en 129 av. J.-C., qui sera plus tard brillamment et intensivement exploitée par son descendant, le célèbre dictateur Caius Iulius Caesar (Jules César). Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Sex. Julius Caisar. Monétaire vers 620 (134 av. J.-C.) Le denier de ce monétaire se place, par son style, vers l’an 620 (134 av. J.-C.). Le type de Vénus qu’on voit au revers, est en l’honneur de la divinité protectrice de la gens Julia. Un Sextus Julius Caesar, fils d’un autre Sextus et petit-fils d’un Lucius Caesar, fut consul en 597 (157 av. J.-C.). Le monétaire est le fils de ce personnage ; il portait le même nom que son père et son grand-père, et il fut préteur urbain en l’an 631 (123 av. J.-C.). Il pourrait être le frère du monétaire précédent; mais la filiation de ces membres obscures de la gens Julia n’est pas certaine. Le denier de Sex. Julius Caisar a une assez grande analogie de fabrique avec les deniers de L. Opeimius et de M. Opeimius qui ont sans doute été ses collègues comme magistrats monétaires. Lieux de découverte (34 exemplaires)