1446JU – Denier César – Caius Julius Cæsar
1446JU – Denier César – Caius Julius Cæsar Avers : LII (52) Tête de Vénus ou de (Clementia) la Clémence laurée et diadémée à droite avec boucle d’oreille et collier. Revers : CAE – SAR Trophée gaulois composé d’un grand bouclier rond, d’un casque, d’une cuirasse, d’un carnyx entre une couronne et un bouclier. Devant un captif barbu (Vercingétorix) assis les mains attachées dans le dos. British Museum 3.37g INDICE DE RARETE : 10 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 48 avant J.C. Matière : Argent Gens : Julia Références : RRC 452/4 – B.27 (Julia) – Syd.1010 Ce denier qui est frappé en même temps qu’un aureus et un quinaire, commémore le cinquante-deuxième anniversaire de César né le 13 juillet 100 avant J.-C. Il est frappé après la bataille de Pharsale (9 août 48 avant J.-C.). Au revers, le trophée fait référence aux victoires remportées sur les Gaulois, en particulier, Alésia où Vercingétorix s’est rendu, et la Gaule a été subjuguée. Si le trophée et ses attributs font référence aux victoires de César, la hache à sacrifice surmontée d’une tête d’animal ou plutôt d’un chapeau de prêtre fait référence au grand pontificat (Pontifex Maximus) que César a reçu l’année précédente. Au droit, précédemment, la tête était décrite comme celle de Vénus, déesse protectrice du dictateur et ancêtre mythique de la gens Julia. D. R. Sear préfère y voir la Clémence, vertu modératrice de César qui va pardonner après la défaite du parti pompéien avant que son plus vieil ami/ennemi ne trouve la mort, assassiné par Ptolémée XIII (51-47 AC) le frère de Cléopâtre, l’année suivante. Variante : La tête de Vercingétorix est tournée vers le haut. Références : RRC 452/5 – Syd.1011 Moins de dix exemplaires observés de ce denier. Bibliothèque nationale de France 3.87g Lieux de découverte (4 exemplaires)
1432HO – Denier Hostilia – Lucius Hostilius Saserna
1432HO – Denier Hostilia – Lucius Hostilius Saserna Avers : Anépigraphe Tête barbue de guerrier gaulois à droite (Vercingétorix); derrière, un bouclier gaulois. Revers : L. HOSTILIVS / SASERN (Lucius Hostilius Saserna) Guerrier combattant dans un bige galopant à droite, conduit par un aurige, tenant les rênes de la main droite et un fouet de la main gauche; le guerrier, nu est tourné à gauche, brandissant une javeline de la main droite et tenant un bouclier de la main gauche. British Museum 4.18g INDICE DE RARETE : 6 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 48 avant J.C. Matière : Argent Gens : Hostilia Références : RRC 448/2a – B.2 (Hostilia) – Syd.952 C’est le plus gaulois des deniers romains ou le plus romain des guerriers gaulois. La tête échevelée et barbue n’a rien à voir avec le buste élégant et hellénisant des statères arvernes épigraphes de Vercingétorix. Néanmoins, dans de nombreux ouvrages d’histoire ou de latin, c’est le visage du vaincu qui a été retenu, pour illustrer le chef gaulois, pour nous représenter l’image du chef battu par César qui devait être peu âgé et à demi-barbare afin de symboliser le combat de titan qui avait opposé les deux hommes dans la dernière phase de la Guerre des Gaules. N’oublions pas, au contraire, que le chef gaulois était âgé d’une vingtaine d’années quand il souleva la Gaule contre l’envahisseur et, n’en n’avait pas trente quand il fut étranglé dans sa prison à Rome. Encore une fois, c’est un acteur direct de la Guerre des Gaules, Lucius Hostilius Saserna, collaborateur de J. César, qui a fait frapper ce denier, deux ans avant le quadruple Triomphe de son ami et mentor. Variante : La légende au revers est L. HOSTILIVS / SASERNA Référence : RRC 448/2b Variante plus rare, moins de dix exemplaires observés. Bibliothèque nationale de France 3.89g Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Hostilius Saserna. Monétaire vers 708 (46av. J.-C.) On trouve mentionnés dans les auteurs plusieurs personnages du nom de Saserna ; mais c’est la numismatique seule qui nous apprend que ce cognomen était commun dans la gens Hostilia. Du temps de Caton et de Varron, vivaient deux écrivains du nom de Saserna, le père et le fils, qui ont écrit sur l’agriculture. Deux autres personnages de ce nom, un Saserna dont on ne connaît pas le prénom, et P. Saserna étaient lieutenants de Jules César pendant la guerre d’Afrique en 708 (46 av. J.-C.). Les monnaies portent le nom de L. Hostilius Saserna, et il est probable qu’il s’agit du frère de P. Saserna dont les historiens taisent le prénom. Cicéron nous apprend qu’il devint ami d’Antoine et d’Octave après la mort de César, auquel il était demeuré toujours très attaché. Les monnaies de L. Hostilius Saserna ont été frappées entre les années 705 et 708 (49-46 av. J.-C.), car Saserna n’a pu remplir les fonctions de triumvir monetalis qu’avant la guerre d’Afrique à laquelle il prit part comme lieutenant de César. Les types des deniers de L. Saserna sont fort intéressants. Sur le denier n° 2, nous voyons au droit, comme l’a démontré Eckhel, la tête de Pavor ou la Peur, sous les traits d’un vieil-lard barbu, les cheveux hérissés; peut-être a-t-on donné à Pavor les traits du chef gaulois Vercingétorix qui venait d’être vaincu par Jules César; le bouclier gaulois placé derrière la tête autorise cette conjecture. Au droit du denier n. 3, c’est la tête de Pallor ou la Pâleur, sous les traits d’une femme au visage pâle et amaigri; on pourrait y voir la Gaule vaincue, à cause du carnyx gaulois qui l’accompagne. Mais cette adaptation des types de ces deniers aux faits récents de la conquête de la Gaule, n’empêche pas de reconnaître en même temps dans ces types, les antiques divinités Pallor et Pavor. Le monétaire L. Hostilius Saserna rappelait ainsi à ses contemporains, en même temps qu’un fait récent, une tradition de famille : son ancêtre le roi Tullus Hostilius avait, le premier, fait élever des temples spéciaux à Pavor et à Pallor. Ces deux divinités de la terreur panique qu’on identifia dans la suite avec les génies grecs avaient leur origine dans l’effroi qui saisit l’armée romaine, à l’époque de Tullus Hostilius, dans une bataille entre les Romains et les Veiens. Les Albains, alliés des Romains, s’étaient tout à coup tournés contre eux, et les soldats de Tullus Hostilius effrayés prenaient la fuite, lorsque le roi de Rome fit voeu, s’il remportait la victoire, d’élever un temple à Pavor et Pallor. Le revers du- n. 2 doit rappeler soit cette bataille où Rome courut de grands dangers, soit plutôt Vercingétorix combattant sur son char gaulois. C’est à Pavor et à Pallor que Scipion l’Africain l’Ancien sacrifia lors de sa campagne contre Asdrubal, pour que l’armée romaine fût délivrée de la terreur panique que causaient aux soldats les embûches nocturnes des Carthaginois.Nous avons dit que sur les deniers n. 3,4 et 5, on voit le carnyx. La trompette guerrière des Gaulois est si souvent reproduite sur les monnaies de la république romaine que nous croyons utile de rappeler ici les recherches du marquis de Lagoy à ce sujet, et de dire sommairement en quoi consistait cet instrument. Un passage des Commentaires d’Eusthate sur l’Iliade (v. 219) nous apprend que la trompette particulière aux armées gauloises avait le nom celtique de carnyx, ~Kapvug. Elle était, selon cet auteur, d’assez grande dimension, et l’embouchure était façonnée en forme de tête d ‘animal; le son qu’elle rendait était aigu et strident. On voit le carnyx non seulement sur tous les deniers de la république qui rappellent des défaites des Gaulois et des barbares, mais encore notamment sur les bas-reliefs de l’arc de triomphe d’Orange et sur les médailles gauloises elles-mêmes.Les têtes de Vercingétorix et de la Gaule, ainsi que la forme des carnyx et des boucliers qu’on reconnaît sur nos médailles, sont les mêmes que celles des deux captifs enchaînés aux pieds des trophées des monnaies de Jules César (V. Julia). Le revers du n. 3 est à rapprocher