1265JU – Denier Julia – Lucius Julius Bursio

1265JU – Denier Julia – Lucius Julius Bursio Avers : Anépigraphe Buste drapé d’une divinité ternaire à droite (Véjovis ?) : Genius (Génie), lauré pour Apollon, ailé pour Mercure avec un trident sur l’épaule pour Neptune; derrière une marque de contrôle. Revers : L. IVLI. BVRSIO (Lucius Jules Bursio) Victoire dans un quadrige galopant à droite, brandissant une couronne de la main droite et tenant les rênes de la main gauche. On peut trouver au-dessus ou au-dessous du quadrige une marque de contrôle. British Museum 3.93g INDICE DE RARETE : 2 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 85 avant J.C. Matière : Argent Gens : Julia Références : RRC 352/1 – B.5 (Julia) – Syd.728 Le monétaire qui a frappé ce denier est Lucius Julius Bursio (L. IVLI. BVRSIO). 👤 Identité et fonction Nom (Latin) : Lucius Julius Bursio. Fonction : Il était l’un des trois Triumviri Monetales (magistrats monétaires) de la République romaine. Date d’activité : 85 av. J.-C. Famille : Il appartenait à l’illustre Gens Julia (famille Julia), une des plus anciennes familles patriciennes de Rome, et celle de Jules César. 📜 Contexte Historique et Monétaire Connaissance historique : Lucius Julius Bursio est un personnage qui nous est uniquement connu par ses monnaies. Les auteurs de l’époque ne le mentionnent pas, ce qui est assez courant pour les magistrats monétaires. Collègues : L’analogie de son monnayage avec celui de Manius Fonteius, ainsi que la présence de la formule EX A P (Ex Argento Publico – « issu de l’argent public ») sur certaines de leurs pièces, suggèrent qu’ils étaient collègues comme magistrats monétaires. Source de l’argent : Certains historiens, à la suite de Michael H. Crawford, pensent que cette émission exceptionnelle (qui est très vaste et comporte un grand nombre de marques de contrôle différentes) aurait été financée par le legs que le roi Ptolémée X Alexandre avait fait au peuple romain. 🎨 Allusion sur le revers (Avers du denier) Le buste syncrétique que l’on trouve à l’avers du denier (avec les attributs d’Apollon, Mercure et Neptune) est souvent interprété comme étant celui d’Apollon Vejovis (Vejovis). Cette interprétation est renforcée par le fait que la Gens Julia vénérait particulièrement cette divinité depuis la haute antiquité. Cette émission exceptionnelle fut frappée par les édiles plébéiens avec l’argent public prélevé sur les réserves d’argent de l’État. D. Sear à la suite de M. Crawford pense que cette émission fut financée grâce au legs de Ptolémée X Alexandre (106-88 avant J.-C.) que le roi avait fait au peuple romain. Au droit, la triple divinité avec les attributs d’Apollon, de Mercure et de Neptune est présentée comme Apollon Véjovis. Il existe, selon E. Babelon, au moins 182 marques de contrôle différentes que l’on peut trouver derrière le trident au droit de ce denier. Plusieurs variantes existent sur le denier Julia avec la présence ou non de marque de contrôle au droit ou au revers: Variante 1 avec marque de contrôle à l’avers. Références : RRC 352/1a – B.5 (Julia) – Syd.728 Variante 2 avec marque de contrôle à l’avers + une autre au revers. Référence : RRC 352/1c British Museum 3.9g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Julius Bursio. Monétaire en 666 (88 av. J.-C.) Ce personnage n’est connu que par ses monnaies, et les auteurs n’en font nulle mention. L’analogie des pièces de L. Julius Bursio avec celles de Manius Fonteius, et la formule ex argento publico qui se trouve à la fois avec le nom de Bursio et avec celui de Fonteius, prouvent que, peu de temps après la promulgation de la loi Papiria, ces deux personnages furent collègues comme magistrats monétaires. Borghesi admet l’opinion qui voit au droit des très nombreuses monnaies de Bursio, une divinité panthée réunissant les attributs d’Apollon, de Mercure et de Neptune. On a supposé, en outre, que cette tête faisait allusion au roi de Thrace, Bursaeus, qui donna l’hospitalité à ces trois dieux et en obtint, en retour, un fils du nom d’Orion. Je crois plutôt qu’il faut reconnaître dans cette tête celle d’Apollon Véjovis, divinité pour laquelle les Julii avaient un culte spécial dès la plus haute antiquité. C’est ce que constate l’inscription suivante très archaïque, découverte en 1845 sur voie Appienne, au sacrarium de la gens Julia : VEDIOVEI . PATREIGENTILES . IVLIEI Nous avons parlé d’Apollon Véjovis et de la formule ex argento publico en décrivant les monnaies de M’. Fonteius C. f. Lieux de découverte (1115 exemplaires)
1253RU – Quinaire Rubria – Lucius Rubrius

1253RU – Quinaire Rubria – Lucius Rubrius Avers : DOS-SEN (Dossenus) Tête laurée de Neptune à droite, un trident sur l’épaule. Revers : L. RVBRI (Lucius Rubrius) Victoria (la Victoire) marchant à droite, tenant une couronne et une palme; à ses pieds, un serpent enroulé autour d’un autel. Bibliothèque nationale de France 1.77g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 87 avant J.C. Matière : Argent Gens : Rubria Références : RRC 348/4 – B.4 (Rubria) – Syd.708 👤 Le Monétaire : L. Rubrius Dossenus Nous avons peu de détails biographiques directs sur L. Rubrius Dossenus, mais les informations numismatiques et historiques nous permettent d’établir ceci : Période d’activité : Il a frappé monnaie en 87 av. J.-C., une période extrêmement instable à Rome, marquée par les guerres civiles et les luttes entre Marius et Sylla. Identité potentielle : Certains historiens, comme Ernest Babelon, suggèrent qu’il pourrait être le même personnage qu’un certain L. Rubrius, un sénateur mentionné comme ayant été fait prisonnier lors de la prise de Corfinium par Jules César au début de la guerre civile en 49 av. J.-C. (si cette identification est correcte, cela ferait de lui un homme qui a vécu de grandes époques de l’histoire romaine). La Gens Rubria : Il appartenait à la Gens Rubria (la famille Rubria), une famille d’origine plébéienne. Un membre de cette gens, un certain Rubrius, fut tribun de la plèbe avec Caius Gracchus en 123 av. J.-C. 💡 Interprétation et Signification L’iconographie de ce quinaire est particulièrement riche en symboles qui ne sont pas directement liés à la Triade Capitoline, mais plutôt à des événements spécifiques ou à d’autres aspects de la tradition familiale : Neptune : Le dieu de la mer pourrait faire allusion à un triomphe naval ancestral de la gens Rubria ou à un aspect de la fonction du monétaire. Serpent et Autel : L’autel avec le serpent enroulé est un symbole fort. Le serpent est traditionnellement associé à Esculape (Aesculapius), le dieu de la médecine et de la guérison. Lien historique : Les numismates, dont Michael Crawford, suggèrent que ce motif pourrait faire référence à une épidémie de peste qui aurait ravagé Rome et dont la ville aurait triomphé, probablement peu de temps avant l’émission de cette monnaie. L’autel pourrait être spécifiquement celui d’Esculape sur l’Île Tibérine à Rome, lieu de son culte. La présence de la Victoire (Victoria) marchant est donc le témoignage d’une victoire sur cette maladie. Ce quinaire complète l’émission du monétaire en ajoutant un thème religieux et civique (santé publique et victoire) à ses Deniers, qui étaient axés sur la Triade Capitoline et les triomphes. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon La première fois que l’on voit apparaître la gens Rubria dans l’histoire, c’est lorsqu’il est fait mention d’un Rubrius qui fut tribun du peuple en même temps que C. Gracchus en 631 (123 av. J.-C.), et proposa d’établir une colonie romaine à Carthage. On cite plus tard Q. Rubrius Varro, déclaré ennemi public avec Marius en 666 (88 av. J.-C.); un autre Rubrius, ami de Verrès et complice de ses exactions en Sicile; enfin, Rubrius Ruga, un des meurtriers de César.La numismatique n’enregistre que le nom de L. Rubrius Dossenus qui paraît être le même personnage que le sénateur L. Rubrius, fait prisonnier à la prise de Corfinium, au commencement de 705 (49 av. J.-C.). Ses monnaies peuvent dater de l’an 671 (83 av. J.-C.). Leurs types sont fort intéressants : on y voit, au droit, les trois grandes divinités du Capitole, Jupiter, Junon et Pallas ou Rome, et au revers, les chars honorifiques de ces trois divinités, surmontés d’une Victoire; ce char triomphal ou tensa, rappelle les jeux du cirque et l’entrée solennelle des chars; Cavedoni croit que ce type a été choisi parce que la loi Rubria-Acilia, mentionnée dans une inscription, fait allusion à cette grande solennité. Rappelons que le char du revers de ces pièces ressemble à celui qu’on voit plus tard sur des deniers d’Auguste (Julia, 119).Les types du quinaire de L. Rubrius Dossenus n’ont pas été jusqu ‘ici suffisamment expliqués. La Victoire se rapporte aux fêtes populaires dont il vient d’être question. L’autel entouré d’un serpent est l’autel d’Esculape, dans l’île du Tibre. Quant à la tête de Neptune, nous ne pouvons l’expliquer qu’en la rapprochant de la proue de navire qui paraît sur l’as n. 6 et sur le sextans n. 9 : elle rappelle le voyage maritime que dut faire un ancêtre du monétaire, allant chercher Esculape à Epidaure ; pour faire cesser la peste qui désola Rome en 461 (293 av. J.-C.), les livres sibyllins avaient conseillé d’introduire à Rome le culte du dieu grec et de lui bâtir un temple. Une légende analogue est racontée au sujet de l ‘introduction à Rome du culte de Cybèle, la grande déesse de Pessinunte, et ce fait est également traduit sur des médailles de la famille Volteia. Au revers de l’as n. 6 et du sextans n. 9, figure le même autel d ‘Esculape que sur le quinaire; le temple d’Esculape est aussi sur l ‘as n. 6 et sur le sextans n. 9; la proue de navire fait enfin, comme la tête de Neptune sur le quinaire, allusion au vaisseau qui amena d ‘Epidaure à Rome le dieu de la médecine sous la forme d’un serpent. On est ainsi amené à supposer que L. Rubrius Dossenus et M. Eppius dont les types monétaires ont du rapport avec ceux-ci (Eppia, 2 et Pompeia, 19), s’honoraient de compter parmi leurs ancêtres les ambassadeurs qui furent envoyés à Epidaure, chercher le serpent divin. Plus tard, un médaillon de bronze de l’empereur Adrien fait allusion au même événement. Lieux de découverte (170 exemplaires)
1242CO – Quinaire Cornelia – Cn. Cornelius Lentulus Clodianus

1242CO – Quinaire Cornelia – Cnæus Cornelius Lentulus Marcellinus Avers : Anépigraphe Tête laurée de Jupiter à droite. Revers : CN. LE(NT) (Cneius Cornelius Lentulus) Victoire debout à droite couronnant un trophée. British Museum 1.99g INDICE DE RARETE : 4 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 88 avant J.C. Matière : Argent Gens : Cornelia Références : RRC 345/2 – B.51 (Cornelia) – Syd.703 Le monétaire ayant frappé ce denier est Cn. Cornelius Lentulus Clodianus. Il était issu de la puissante gens patricienne des Cornelii, une des familles les plus influentes de la République romaine. 🏛️ Carrière Politique et Contexte Historique Bien qu’il ait frappé ce denier en tant que triumvir monétaire (ou magistrat monétaire) autour de 88 av. J.-C., sa carrière se déroule principalement dans les décennies suivantes, au cœur des troubles de la République tardive. Triumvir Monétaire (c. 88 av. J.-C.) : Sa frappe de monnaie a lieu pendant les périodes turbulentes des guerres civiles romaines et des conflits entre Marius et Sylla. Contrairement au denier (qui portait Mars à l’avers et la Victoire en bige au revers), le quinaire utilise un ensemble iconographique classique et symbolique, qui met également l’accent sur la victoire. Les types du quinaire (Jupiter/Victoire couronnant un trophée) sont des types monétaires traditionnellement utilisés pour cette dénomination durant la République, renforçant l’idée de l’autorité républicaine et du succès de Rome Consul (72 av. J.-C.) : Il atteint la plus haute magistrature en devenant consul en 72 av. J.-C., avec pour collègue Lucius Gellius Publicola. Guerre contre Spartacus (72 av. J.-C.) : Durant son consulat, Lentulus Clodianus et son collègue mènent les légions romaines contre l’armée d’esclaves rebelles de Spartacus (la Troisième Guerre servile). Malheureusement, leurs armées subissent des défaites humiliantes, et le Sénat leur retire finalement le commandement au profit de Marcus Licinius Crassus. Censeur (70 av. J.-C.) : Il est élu censeur, la plus haute fonction morale et administrative, en 70 av. J.-C., toujours aux côtés de Lucius Gellius Publicola. Soutien à Pompée : Par la suite, il devient un ardent défenseur de Pompée le Grand, notamment en soutenant la Lex Manilia en 66 av. J.-C., qui accordait à Pompée le commandement suprême contre Mithridate VI. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Cn. Cornelius Lentulas P. j. Marcellinus. Monétaire vers 670 (84 av. J.-C.); questeur vers 680 (74 av.J.-C.) Ce personnage est le fils de P. Cornélius Lentulus Marcellinus. Il se signala par son dévouement pour les Siciliens opprimés, et l’ardeur qu’il mit à accuser Verrès ; Cicéron le qualifie à cette occasion de clarissimus adolescens . Il fut questeur vers 680 (74 av. J.-C.), préteur en 695 (59 av. J.-C.), et l’année suivante, nommé gouverneur de Syrie où il resta deux ans occupé à réprimer les incursions des Arabes . En 698 (56 av. J.-C.) il fut élevé au consulat avec L. Marcius Philippus. Il sollicita le retour de Cicéron exilé et eut à lutter contre la faction de Clodius ; il fit aussi, plus tard, partie du collège des épulons . Cn. Corn. Lentulus Marcellinus fit frapper des monnaies à deux reprises ; une première fois comme magistrat monétaire, avant sa questure, et une seconde fois comme questeur, vers 680. Nous ne nous occupons présentement (nos 50 à 53), que des pièces que Cn. Cornelius Lentulus Marcellinus fit frapper comme triumvir monétaire. La triquetra,emblème de la Sicile, qui figure quelquefois sur l’as, montre bien qu’il s’agit d’un Marcellus et qu’on ne peut songer, avec Borghesi, à donner ces pièces à Cn. Lentulus Clodianus qui fut consul en 682 (72 av. J.-C.). Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Lieux de découverte (380 exemplaires)
1241CO – Denier Cornelia – Cn. Cornelius Lentulus Clodianus

1241CO – Denier Cornelia – Cn. Cornelius Lentulus Clodianus Avers : Anépigraphe Buste héroïque casqué de Mars à droite, vu de trois quarts en arrière, tenant une lance transversale et le parazonium dont seule l’extrémité est visible. Revers : CN. LENTVL (Cnaeus Lentulus) Victoria (la Victoire) dans un bige galopant à droite, tenant une couronne de la main droite et les rênes de la main gauche. British Museum 3.92g INDICE DE RARETE : 2 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 88 avant J.C. Matière : Argent Gens : Cornelia Références : RRC 345/1 – B.50 (Cornelia) – Syd.702 Le monétaire ayant frappé ce denier est Cn. Cornelius Lentulus Clodianus. Il était issu de la puissante gens patricienne des Cornelii, une des familles les plus influentes de la République romaine. 🏛️ Carrière Politique et Contexte Historique Bien qu’il ait frappé ce denier en tant que triumvir monétaire (ou magistrat monétaire) autour de 88 av. J.-C., sa carrière se déroule principalement dans les décennies suivantes, au cœur des troubles de la République tardive. Triumvir Monétaire (c. 88 av. J.-C.) : Sa frappe de monnaie a lieu pendant les périodes turbulentes des guerres civiles romaines et des conflits entre Marius et Sylla. Le choix du dieu Mars et de la déesse Victoire sur sa monnaie pourrait être une allusion à l’ambiance militaire de l’époque, ou symboliser l’idéal de succès militaire de sa famille. Consul (72 av. J.-C.) : Il atteint la plus haute magistrature en devenant consul en 72 av. J.-C., avec pour collègue Lucius Gellius Publicola. Guerre contre Spartacus (72 av. J.-C.) : Durant son consulat, Lentulus Clodianus et son collègue mènent les légions romaines contre l’armée d’esclaves rebelles de Spartacus (la Troisième Guerre servile). Malheureusement, leurs armées subissent des défaites humiliantes, et le Sénat leur retire finalement le commandement au profit de Marcus Licinius Crassus. Censeur (70 av. J.-C.) : Il est élu censeur, la plus haute fonction morale et administrative, en 70 av. J.-C., toujours aux côtés de Lucius Gellius Publicola. Soutien à Pompée : Par la suite, il devient un ardent défenseur de Pompée le Grand, notamment en soutenant la Lex Manilia en 66 av. J.-C., qui accordait à Pompée le commandement suprême contre Mithridate VI. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Cn. Cornelius Lentulas P. j. Marcellinus. Monétaire vers 670 (84 av. J.-C.); questeur vers 680 (74 av.J.-C.) Ce personnage est le fils de P. Cornélius Lentulus Marcellinus. Il se signala par son dévouement pour les Siciliens opprimés, et l’ardeur qu’il mit à accuser Verrès ; Cicéron le qualifie à cette occasion de clarissimus adolescens . Il fut questeur vers 680 (74 av. J.-C.), préteur en 695 (59 av. J.-C.), et l’année suivante, nommé gouverneur de Syrie où il resta deux ans occupé à réprimer les incursions des Arabes . En 698 (56 av. J.-C.) il fut élevé au consulat avec L. Marcius Philippus. Il sollicita le retour de Cicéron exilé et eut à lutter contre la faction de Clodius ; il fit aussi, plus tard, partie du collège des épulons 6. Cn. Corn. Lentulus Marcellinus fit frapper des monnaies à deux reprises ; une première fois comme magistrat monétaire, avant sa questure, et une seconde fois comme questeur, vers 680. Nous ne nous occupons présentement (nos 50 à 53), que des pièces que Cn. Cornelius Lentulus Marcellinus fit frapper comme triumvir monétaire. La triquetra,emblème de la Sicile, qui figure quelquefois sur l’as, montre bien qu’il s’agit d’un Marcellus et qu’on ne peut songer, avec Borghesi, à donner ces pièces à Cn. Lentulus Clodianus qui fut consul en 682 (72 av. J.-C.). Lieux de découverte (1113 exemplaires)
1236TI – Denier Tituria – Lucius Titurius Sabinus

1236TI – Denier Tituria – Lucius Titurius Sabinus Avers : SABIN (Sabinus) Tête nue et barbue de Tatius à droite. Revers : L. TITVRI (Lucius Titurius) Victoria (la Victoire) dans un bige galopant à droite, tenant une couronne de la main droite et les rênes de la main gauche. Marque de contrôle sous la légende. British Museum 4.12g INDICE DE RARETE : 3 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 89 avant J.C. Matière : Argent Gens : Tituria Références : RRC 344/3 – B.6 (Tituria) – Syd. 700 👤 Identité du Monétaire Nom Complet: Lucius Titurius L. f. Sabinus Fonction: Triumvir Monetalis (un des trois magistrats chargés de la frappe des monnaies à Rome) Date d’émission: 89 av. J.-C. 🏛️ Contexte Historique L’émission de cette monnaie a lieu pendant la Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.), une période de crise majeure où Rome accorde la citoyenneté romaine aux alliés italiens après une guerre sanglante. La frappe de monnaies en cette période est souvent associée à un besoin accru de financement militaire. 📜 Le Thème de la Monnaie : Contrairement aux deux autres deniers qui utilisaient des légendes fondatrices (Enlèvement des Sabines et Châtiment de Tarpéia), le RRC 344/3 fait une référence plus générale et d’actualité : Référence à la Guerre Sociale : Étant donné que cette monnaie a été frappée en 89 av. J.-C., en pleine Guerre Sociale, la représentation de la Victoire est très probablement une allusion aux succès militaires de Rome contre les alliés italiens révoltés. Un Motif de Célébration : C’est une manière de célébrer l’espoir de la fin du conflit et de réaffirmer la puissance de Rome. 👨👦 Postérité (Possibles Liens Familiaux) Bien que l’on n’ait pas beaucoup d’informations directes sur la carrière de ce Lucius Titurius L. f. Sabinus après son mandat monétaire, il est généralement considéré comme étant lié à des figures plus tardives : Il pourrait être le père de Quintus Titurius Sabinus, qui fut l’un des lieutenants (légats) de Jules César pendant la Guerre des Gaules et qui fut tristement célèbre pour son rôle dans le désastre d’Aduatuca en 54 av. J.-C. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon On connaît un certain Titurius qui eut, comme lieutenant de Q. Metellus Pius, un commandement dans la guerre contre Sertorius en Espagne, vers 675 (79 av. J.-C.); son fils Q. Titurius Sabinus fut lieutenant de César dans la guerre des Gaules, de 697 à 700 (57 à 54 av. J.-C.). Cavedoni, qui regarde les médailles ci-dessous décrites comme frappées vers 666 (88av. J.-C.), les donne au premier de ces deux personnages, dont le nom exact est L. Titurius L. f. Sabinus, comme l’indique la légende de l’as. Sur le denier, figure le monogramme TA (Tatius), pareil au monogramme inexpliqué sur des pièces anonymes et celles de Postumius (Postumia, 9). Ici l’interprétation de TA par Tatius n’est pas douteuse. C’est une allusion qui trouve sa raison d’être dans le nom Sabinus du monétaire. On voit, sur les médailles, le roi des Sabins, Titus Tatius, et l’enlèvement des Sabines représente sous diverses formes. Nous n’insisterons que sur le revers qui montre Tarpeia à moitié ensevelie sous les boucliers. Au-dessus de cette scène, on aperçoit le croissant lunaire et une étoile. Properce fait effectivement intervenir la Lune dans l’histoire de Tarpeia : Saepe illa immeritae causata est omnina lunae. Et sibi tinguendas dixit in amne comas. Sur les deniers de P. Petronius Turpilianus, figurent aussi tantôt un croissant et une étoile, tantôt le supplice de Tarpeia. Il paraît que l’édicule de la Lune sur la partie du forum romain appelée Graecostasis se rattache à la même tradition. Borghesi, dans une lettre à Mommsen, a proposé de restituer à L. Titurius un as qui est généralement classé à la famille Turillia et qui porte TVRI L. Le savant italien pense qu’une partie de la légende a été effacée et qu’il faut lire en réalité : [L. TI]TVRI. L[.F]. Nous avons vérifié sur plusieurs exemplaires la conjecture de Borghesi; elle est parfaitement exacte. Mais les autres pièces en bronze qui portent seulement la légende TVR appartiennent à la famille Turillia. On pourrait peut-être donner à la Tituria gens le victoriat qui a pour légende P. SABINVS; on le trouvera décrit à la famille Vettia. L. Titurius Sabinus paraît avoir formé un collège monétaire avec Q. Titius et C. Vibius Pansa. Lieux de découverte (501 exemplaires)
1229PO – Quinaire Porcia – Marcus Porcius Cato

1229PO – Quinaire Porcia – Marcus Porcius Cato Avers : M. C(AT)O (Marcus Cato, Marcus Caton) Tête imberbe de Bacchus ou de Liber à droite, coiffée d’une couronne de vigne; au-dessous, marque de contrôle. Revers : VIC(TR)IX (de la victoire) Victoria (la Victoire) assise à droite, les ailes déployées, tenant une patère de la main droite. British Museum 2.25g INDICE DE RARETE : 3 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 89 avant J.C. Matière : Argent Gens : Porcia Références : RRC 343/2b – B.7 (Porcia) – Syd.597c Le monétaire de ce quinaire est Marcus Porcius Cato (M. Cato). 👨👩👧👦 Filiation et Famille Illustre Ce Marcus Porcius Cato n’est pas le célèbre Caton l’Ancien (Cato Censorius, censeur en 184 av. J.-C.), mais il est un membre direct de cette illustre lignée : Il était le petit-fils de Caton l’Ancien (Marcus Porcius Cato Censorius). Il était le père de Caton d’Utique (Marcus Porcius Cato Uticensis, le célèbre Républicain qui s’opposa à César). Il a exercé la magistrature de monétaire en 89 av. J.-C., une période extrêmement troublée par la Guerre Sociale. 🍷 Signification du type d’Avers : Liber Contrairement au denier (RRC 343/1) qui portait un buste féminin (Roma ou Liberté/Victoire) en lien avec la gloire militaire de la gens Porcia, le quinaire utilise la tête de Liber (ou Bacchus, dieu romain de la vigne, du vin et de la liberté). Interprétation : Ce choix iconographique est souvent interprété comme une référence à l’Italie et à la Liberté. Le culte de Liber était populaire dans la péninsule. En pleine Guerre Sociale, la monnaie peut ainsi faire allusion à l’obtention de la citoyenneté par les alliés (les Italiens), ou à la liberté que Rome était censée défendre ou garantir. Note technique : Liber/Bacchus était une divinité très présente dans l’iconographie des monétaires républicains à cette époque. 🌟 Thème du Revers : Continuité Le revers de la Victoire assise (VICTRIX) est le même que celui du denier, renforçant l’hommage à l’aïeul, Caton l’Ancien, qui avait voué un temple à Victoria Virgo. Le thème de la Victoire était particulièrement pertinent au milieu des conflits de la Guerre Sociale. En résumé, le quinaire RRC 343/2 est une pièce éminemment politique qui, par ses types monétaires, met en valeur à la fois l’héritage familial du monétaire (M. Cato) et les enjeux politiques et militaires de l’époque (Guerre Sociale, Liberté, Victoire). Variante sans marque de contrôle à l’avers. Références : RRC 343/2a – B.7 (Porcia) – Syd.597var Bibliothèque nationale de France 1.96g Bibliothèque nationale de France 1.96g Pour plus de clichés de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon M. Porcius Cato. Monétaire vers 653 (101 av. J.-C.) Ce personnage était le petit-fils de Caton l ‘Ancien, et le fils de M. Porcius Cato Salonianus. Il fut le père de Caton d ‘Utique. Il était l’ami de Sylla et mourut au moment d ‘être préteur, après 659 (95 av. J.-C.), année de la naissance de son fils, et avant 663 (91 av. J.-C.), époque où mourut M. Livius Drusus, à qui avait été confiée la tutelle de Caton d’Utique.La tête de la Liberté paraît sur ses pièces, comme sur celles d’un grand nombre de monétaires du parti républicain ; on l’identifia avec Rome, comme l’a remarqué Borghesi à cause de l’inscription Roma Viclrix. Le type de la Victoire rappelle le temple consacré à la Victoria virgo, par Caton l’Ancien, grand-père du monétaire, après ses succès militaires en Espagne. Ce type de la Victoire assise est copié sur les pièces autonomes de Terina dans le Bruttium. Sous le siège de la Victoire, on lit quelquefois les lettres ST, que Cavedoni a expliquées par stala, stabilis, en rapportant cette épithète à la Victoire; Borghesi lit stipendium : ces deux explications sont aussi peu sûres l’une que l’autre. Les types de ces pièces ont été imités sur les deniers italiotes frappés par les confédérés de la guerre Sociale. Lieux de découverte (619 exemplaires)
1228PO – Denier Porcia – Marcus Porcius Cato

1228PO – Denier Porcia – Marcus Porcius Cato Avers : RO(MA) / M C(AT)O (Roma / Marcus Cato, Rome / Marc Caton) Buste féminin drapé à droite, drapée, les cheveux attachés avec un bandeau. Revers : VIC(TR)IX (Victorieuse) Victoria (la Victoire) assise à droite, les ailes déployées, tenant une patère de la main droite et une palme de la main gauche. Bibliothèque nationale de France 4.09g INDICE DE RARETE : 4 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 89 avant J.C. Matière : Argent Gens : Porcia Références : RRC 343/1b – B.5 (Porcia) – Syd.596 Le monétaire de ce denier est Marcus Porcius Cato (M. Cato). 👨👩👧👦 Filiation et Famille Illustre Ce Marcus Porcius Cato n’est pas le célèbre Caton l’Ancien (Cato Censorius, censeur en 184 av. J.-C.), mais il est un membre direct de cette illustre lignée : Il était le petit-fils de Caton l’Ancien (Marcus Porcius Cato Censorius). Il était le père de Caton d’Utique (Marcus Porcius Cato Uticensis, le célèbre Républicain qui s’opposa à César). Il a exercé la magistrature de monétaire en 89 av. J.-C., une période extrêmement troublée par la Guerre Sociale. 🏛️ Le Type Monétaire et l’Héritage Familial Le choix des types sur sa monnaie est une façon claire d’honorer son célèbre grand-père : Le Revers : La représentation de Victoire assise avec l’inscription VICTRIX (Victorieuse) fait référence à la Victoria Virgo (Victoire Vierge). Lien familial : Caton l’Ancien avait dédié un temple à cette divinité après ses succès militaires en Espagne. En utilisant ce type, M. Porcius Cato mettait en avant la gloire et la virtus (vertu) de son ancêtre. ⚔️ Contexte Historique : La Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.) Le fait que ce denier ait été frappé en 89 av. J.-C. est crucial : Il fut émis en pleine Guerre Sociale, un conflit majeur entre Rome et ses alliés italiens qui réclamaient la citoyenneté romaine. L’inscription VICTRIX sur le revers peut également être une allusion aux premiers succès romains dans ce conflit sanglant. Son fils, Caton d’Utique, s’inspira d’ailleurs de ce monnayage familial lorsqu’il frappa ses propres deniers en Afrique (RRC 462/1) durant la guerre civile contre César, reprenant le thème de la Victoire et l’inscription VICTRIX. Variante 1 avec sceptre sur l’épaule du buste féminin à l’avers. Référence : RRC 343/1a SITNAM SITNAM Variante 2 : Légende ST sous la chaise au revers. Références : RRC 343/1c – B.6 (Porcia) – Syd.596a British Museum 3.99g Pour plus de clichés de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon M. Porcius Cato. Monétaire vers 653 (101 av. J.-C.) Ce personnage était le petit-fils de Caton l ‘Ancien, et le fils de M. Porcius Cato Salonianus. Il fut le père de Caton d ‘Utique. Il était l’ami de Sylla et mourut au moment d ‘être préteur, après 659 (95 av. J.-C.), année de la naissance de son fils, et avant 663 (91 av. J.-C.), époque où mourut M. Livius Drusus, à qui avait été confiée la tutelle de Caton d’Utique.La tête de la Liberté paraît sur ses pièces, comme sur celles d’un grand nombre de monétaires du parti républicain ; on l’identifia avec Rome, comme l’a remarqué Borghesi à cause de l’inscription Roma Viclrix. Le type de la Victoire rappelle le temple consacré à la Victoria virgo, par Caton l’Ancien, grand-père du monétaire, après ses succès militaires en Espagne. Ce type de la Victoire assise est copié sur les pièces autonomes de Terina dans le Bruttium. Sous le siège de la Victoire, on lit quelquefois les lettres ST, que Cavedoni a expliquées par stala, stabilis, en rapportant cette épithète à la Victoire; Borghesi lit stipendium : ces deux explications sont aussi peu sûres l’une que l’autre. Les types de ces pièces ont été imités sur les deniers italiotes frappés par les confédérés de la guerre Sociale. Lieux de découverte (251 exemplaires)
1214TI – Quinaire Titia – Quintus Titius

1214TI – Quinaire Titia – Quintus Titius Avers : Anépigraphe Buste ailé et drapé de Victoria (la Victoire) à droite, les cheveux tenus par un chignon. Revers : Q. TITI (Quintus Titius) Pégase s’élançant à droite. British Museum 1.78g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 90 avant J.C. Matière : Argent Gens : Titia Références : RRC 341/3 – B.3 (Titia) – Syd.693 👤 Le Monétaire Q. Titius Fonction : Monétaire (un des magistrats chargés de la frappe des monnaies à Rome). Date d’activité : Vers 90 av. J.-C. Contexte Historique : Son émission de monnaie a eu lieu pendant la Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.), une période de crise majeure et de réformes importantes pour la citoyenneté romaine. Identité Personnelle : On ne sait pas avec certitude qui était ce Quintus Titius. Certains chercheurs suggèrent qu’il pourrait être identifié à un certain Q. Titius mentionné par Plutarque comme s’occupant de commerce, qui serait venu voir Sylla en 86 av. J.-C., mais cette identification reste hypothétique. 🏛️ La Gens Titia et les Monnaies La famille (ou gens) Titia était d’origine plébéienne et n’a accédé à une visibilité politique significative que très tardivement dans l’histoire de la République. Aucun de ses membres n’a atteint le consulat avant la fin de la République. 1. Types Monétaires (Allusion Familiale) Le choix du Pégase au revers, comme sur les deniers RRC 341/1 et 341/2, maintient la cohérence de l’émission de Q. Titius et sert de marque d’identification du monétaire. Le Pégase, souvent associé à la rapidité ou à l’inspiration divine, est un motif fort. L’avers, avec la déesse Victoria, est en revanche un type plus conventionnel pour les quinaires, qui étaient traditionnellement frappés pour des besoins d’échanges secondaires et non pour des déclarations politiques aussi audacieuses que celles faites sur les deniers (Mutinus Titinus et Liber). 2. Autres Membres Connus Sex. Titius : Tribun de la plèbe en 89 av. J.-C., connu pour son action politique. M. Titius : Un chef de flotte sous Marc Antoine, qui se rallia plus tard à Octave et devint consul suffect en 31 av. J.-C. C’est le premier membre de la famille Titia à obtenir le consulat. En résumé, si nous connaissons le monétaire Q. Titius par ses monnaies datées de 90 av. J.-C., l’individu derrière le nom reste largement une énigme, bien que ses choix de motifs monétaires nous donnent un aperçu de son contexte familial et culturel. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon La famille Titia, d’origine plébéienne, était néanmoins sénatoriale dès le VIle siècle de Rome. On trouve Sex. Titius, tribun du peuple en 665 (89 av. J.-C.); il se montra le vengeur de Saturninus et de Glaucia tués l’année précédente. A la même époque, vivait un de ses parents, C. Titius, orateur distingué. Nous citerons encore M. Titius un des chefs de la flotte romaine, qui fut fait prisonnier en l’an 714 (40 av. J.-C.) par Sex. Pompée, sur les côtes de la Gaule Narbonnaise. On le trouve en Orient, dans la guerre des Parthes, sous les ordres de Marc Antoine, en 718 (36 av. J.-C.); il se rallia plus tard à Octave et fut consul suffectus, en 723.Les médailles donnent le seul nom de Q. Titius, monétaire vers 664 (90 av. J.-C.) avec C. Vibius Pansa. Mais on ne sait quel est ce personnage, à moins qu’on ne l’identifie avec Q. Titius qui s’occupait de négoce, et vint, selon Plutarque, trouver Sylla en 668 (86 av. J.-C.) après la bataille de Chéronée.Sur le denier n. 1, on voit la tête du dieu Mutinus ou Mutunus Tilinus, surnom de Priape; c’est un type parlant, faisant allusion au nom de famille Titius. Dans la même intention, le chef gaulois Tatinos a reproduit aussi cette tête avec une barbe cunéiforme et des ailerons, sur ses monnaies. Festus rapporte que le dieu Mutinus Titinus avait, à Rome, un temple où les matrones romaines venaient sacrifier, revêtues de robes prétextes : les jeunes mariées étaient tenues d’offrir symboliquement à Mutinus Titinus le tribut de leur virginité. Le Pégase, au revers du même denier, se rapporte aussi à cette même divinité : c’est le type des monnaies de Lampsaque, ville où le culte de Priape était particulièrement en honneur. Sur le denier n. 2, figure la tête de Bacchus, ordinaire aussi sur des monnaies grecques de Lampsaque. L’analogie de ces types s’explique « non par une intention d’imitation servile de la part de l’artiste romain, mais par une communauté de culte entre les deux villes Rome et Lampsaque, communauté qui devait produire des figures semblables pour les mêmes divinités’ » Le Cabinet des Médailles possède un buste de marbre, à double tête comme Janus, dont une des têtes est celle de Bacchus imberbe et couronné de lierre, et l’autre, celle du dieu priapique Mutinus Titinus, ailée, avec la barbe cunéiforme. L’association de ces deux têtes montre le rapport qui existait entre le culte de Bacchus et celui de Mutinus Titinus, le Priape romain. Lieux de découverte (221 exemplaires)
1206CA – Quinaire Calpurnia – Lucius Calpurnius Piso Frugi

1206CA – Quinaire Calpurnia – Lucius Calpurnius Piso Frugi Avers : Anépigraphe Tête laurée d’Apollon à droite; marque de contrôle derrière la tête. Revers : L PISO (Lucius Piso Frugi) Victoria (la Victoire) debout à droite tenant une couronne dans la main droite et une épée et une lance dans la main gauche. British Museum 1.97g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 90 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Calpurnia Références : RRC 340/2a – B.13 (Calpurnia) – Syd.672 👤 Le Monétaire : L. Calpurnius Piso Frugi Il est identifié comme Lucius Calpurnius Piso (fils de Lucius, petit-fils de Lucius) Frugi (L. Calpurnius L.f. L.n. Frugi), dont le nom est abrégé en L. PISO FRVGI sur le revers de la monnaie. Date et Contexte : Il fut magistrat monétaire (Triumvir Monétaire) vers 90 av. J.-C., pendant l’époque critique de la Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.). Cette guerre nécessita un financement massif, ce qui explique l’énorme volume de l’émission RRC 340/1, l’une des plus importantes de l’histoire républicaine. Carrière Postérieure : Les magistrats monétaires poursuivaient généralement des carrières politiques au sein du cursus honorum. Cependant, l’identité précise et les autres magistratures occupées par ce Lucius Calpurnius Piso Frugi particulier ne sont pas bien documentées après son monnayage. Il est possible qu’il soit mort au combat durant la Guerre Sociale. 🌳 L’Héritage Familial (Gens Calpurnia) Le choix des types monétaires (Apollon et le Cavalier) est un hommage direct à l’histoire de sa famille : Ludi Apollinares : Le type monétaire (Apollon et le cavalier de course) fait référence à l’institution des Jeux Apolliniens (Ludi Apollinares). Ces jeux furent institués par un ancêtre de la famille, le préteur Lucius Calpurnius Piso, en 212 av. J.-C. Surnom Frugi : Le surnom Frugi (qui signifie littéralement « frugal », « honnête », ou « homme de bien ») fut d’abord donné à un autre ancêtre, Lucius Calpurnius Piso Frugi (consul en 133 av. J.-C.). Cet ancêtre était célèbre pour son intégrité et était un historien et annaliste romain. Le monétaire de 90 av. J.-C. porte le même nom en hommage à cet illustre ancêtre. La Loi Calpurnia : La Gens Calpurnia est également associée à d’importantes lois, notamment la Lex Calpurnia de repetundis de 149 av. J.-C., qui a créé le premier tribunal permanent pour juger les cas de concussion des gouverneurs provinciaux. ➡️ Le Fils : Caius Calpurnius Piso Frugi (RRC 408/1) Il est intéressant de noter que le fils de ce monétaire, Caius Calpurnius Piso Frugi, frappa également des deniers à Rome une génération plus tard, vers 67 av. J.-C. (référence RRC 408/1). Son fils reprit exactement les mêmes types monétaires (Apollon / Cavalier), soulignant la fierté familiale pour cet héritage. Le thème de la Victoire était un motif de revers très courant pour les quinaires romains de cette période. Bien que les deux types de monnaies aient été frappés par L. Calpurnius Piso Frugi et partagent le même avers (Apollon), le revers est différent pour des raisons de différenciation de valeur et d’adhérence à la tradition iconographique des petites coupures. Variante 1 : Légende L·PISO FRVGI Victoire debout à droite, tenant une couronne dans la main droite et une branche de palmier vers le haut ou sur l’épaule gauche. Références : RRC 340/2b – B.13 (Calpurnia) – Syd.673 British Museum 2.03g Variante 2 : Légende L·PISO FRVGI Victoire debout à droite tenant une couronne dans la main droite et une épée et une lance dans la main gauche. Références : RRC 340/2c – B.13 (Calpurnia) – Syd.675 British Museum 2.05g Variante 3 : Légende L·PISO FRVGI Victoire debout à droite, tenant une couronne dans la main droite et une branche de palmier sur l’épaule gauche. Références : RRC 340/2d – B.13 (Calpurnia) – Syd.673b British Museum 1.88g Variante 4 : Légende L·PI SO FRVGI Victoire debout à droite, tenant une couronne dans la main droite et une branche de palmier sur l’épaule gauche. Références : RRC 340/2e – B.13 (Calpurnia) – Syd.672b British Museum 2.18g Variante 5 : Légende L·PI SO FRVGI Marque de contrôle sous le menton d’Apollon à l’avers. Références : RRC 340/2f – B.13 (Calpurnia) – Syd.672a British Museum 1.83g Variante 6 : Légende L·PI SO FRVGI Marques de contrôle sous le menton d’Apollon et derrière sa tête. Références : RRC 340/2g – B.13 (Calpurnia) – Syd.672g British Museum 1.69g Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Calpurnius Piso Frugi. Triumvir monétaire vers 665 (89 av. J.-C.) Ce monétaire était fils d’un personnage du. même nom qui servit avec distinction en Sicile en 621 (133 av. J.-C.) et mourut en Espagne où il remplissait les fonctions de propréteur vers 642 (112 av. J.-C.). Le magistrat monétaire, mentionné à plusieurs reprises par Cicéron, était, comme ses ancêtres, un homme de la plus grande honorabilité. Il se porta comme accusateur de P. Gabinius en 667 (87 av. J.-C.) et il fut avec Verrès en Sicile comme propréteur, en 680 (74 av. J.-C.). Il exerça les fonctions d’officier monétaire vers l’an 665 (89 av. J.-C.), comme Borghesi l’a induit des pièces qui portent E. L. P. (Ex lege Papiria). La loi Plaulia Papiria qui contenait, entre autres, des dispositions relatives aux monnaies, fut promulguée, en effet, en 665 . La grande quantité des monnaies de L. Piso Frugi peut être attribuée aux frais occasionnés par la guerre Sociale. On a dû convertir en numéraire les lingots de la réserve métallique de l’ærarium. C’est à cette circonstance que nous devons de savoir que cette réserve, en 665, montait à 17.410 livres d’or, 22.070 livres d’argent en lingot,et 6.135.400 sesterces (= 18.230 livres) en argent monnayé On monnaya ces lingots, et L. Piso Frugi fut chargé avec D. Junius Silanus de diriger cette émission extraordinaire. Les marques monétaires si nombreuses, que l’on trouve sur les pièces, n’avaient pas d’autre but, que de distinguer les coins, pour les ouvriers de l’atelier, et de permettre la vérification et le contrôle de cette abondance inusitée. Le chiffre ((|)) (10,000) relevé par Cavedoni montre la quantité énorme de deniers qui ont dû être frappés. La tête d’Apollon qui figure au droit de toutes les pièces ainsi que le cavalier au galop qui tient dans la main une palme, un fouet ou une torche, font allusion aux jeux célébrés en l’honneur d’Apollon, et dont l’institution avait eu lieu en
1193JU – Denier Junia – Decimus Junius Silanus

1193JU – Denier Junia – Decimus Junius Silanus Avers : Anépigraphe Tête casquée de Rome à droite, derrière la tête lettre de contrôle. Revers : D·SILANVS·L·F / ROMA (Decimus [Iunius] Silanus Lucii Filius” Decimus Junius Silanus fils de Lucius) Victoria (la Victoire) dans un bige galopant à droite, tenant les rênes des deux mains. Au-dessus, marque de contrôle. British Museum 4.04g INDICE DE RARETE : 2 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 91 avant J.C. Matière : Argent Gens : Junia Références : RRC 337/3 – B.15 (Junia) – Syd.646 Outre les informations que nous tirons de ses monnaies en tant que magistrat monétaire en 91 av. J.-C., voici ce que nous savons sur Decimus Junius Silanus: Appartenance familiale : Il fait partie de la prestigieuse gens Junia, une famille noble plébéienne avec une longue histoire politique à Rome. Ascendance : Il est le fils de Lucius (comme l’indique « L. F. » sur ses monnaies). Descendance : Il est le beau-père de Marcus Junius Brutus (l’un des assassins de César), ayant épousé la mère de Brutus, Servilia Caepionis. De ce mariage, il eut un fils (Marcus Junius Silanus) et trois filles (Junia Prima, Junia Secunda, et Junia Tertia). Carrière politique : Il fut édile en 70 av. J.-C. Il a tenté d’obtenir le consulat pour l’année 63 av. J.-C., mais a échoué. Il fut consul en 62 av. J.-C. avec Lucius Licinius Murena. En tant que consul désigné en 63 av. J.-C., lors du débat au Sénat sur la conjuration de Catilina, Cicéron (consul en exercice) le consulta en premier sur le sort des conjurés arrêtés. Silanus s’est initialement prononcé en faveur de leur exécution. Cependant, lorsque Jules César suggéra l’emprisonnement à vie, Silanus insista sur le fait que c’était ce qu’il avait réellement voulu dire. C’est finalement Caton le Jeune qui imposa la décision de les exécuter. Avec son collègue consul Lucius Licinius Murena, il proposa la lex Junia Licinia, qui stipulait qu’une rogatio (une proposition de loi) devait être promulguée trois jours de marché (nundinae) avant que le peuple ne vote. Cette loi confirmait également la lex Caecilia Didia. Traducteur : Un Decimus Junius Silanus, qui pourrait être le même ou un parent proche du IIe siècle av. J.-C., était un érudit réputé pour sa connaissance de la langue et de la littérature puniques. Après la destruction de Carthage en 146 av. J.-C., le Sénat romain lui confia la traduction en latin du grand traité agricole de Magon de Carthage, un ouvrage en 28 livres. Bien que cette traduction soit perdue, elle a influencé les auteurs romains ultérieurs sur l’agriculture. Il est important de noter qu’il existe plusieurs Decimus Junius Silanus dans l’histoire romaine, et les sources peuvent parfois prêter à confusion. Cependant, la convergence des dates et des fonctions (monétaire en 91 av. J.-C., puis édile et consul) suggère fortement qu’il s’agit bien de la même personne pour les informations concernant sa carrière politique mentionnée ci-dessus. Marque de contrôle : Pour cette émission, les coins sont numérotés à l’aide de l’alphabet latin pour le coin de droit et de chiffres romains au revers. Une lettre peut être associée à plusieurs chiffres pour le revers. Je compte 22 lettres latines dont le D inversé et 30 chiffres (de I à XXX). Pour les 660 combinaisons possibles (22×30), je n’en relève que 387. Chers lecteurs, si vous possédez un denier avec une combinaisons absentes de ce tableau, n’hésitez pas à me communiquer des clichés de cette monnaie via le formulaire en bas de page « identification de monnaie ». Retrouvez dans ce tableau toutes les combinaisons de marque de contrôle que j’ai pu observer. Pour afficher l’image correspondante, cliquez sur le « X ». Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon D. Junius Silanus L. f. Monétaire vers 665 (89 av. J.-C.). Ce magistrat ne peut être Decimus Silanus qui fut édile en 684 (70 av. J.-C.) et consul en 692 (62 av. J.-C.), car le père de ce dernier portait le prénom de Marcus et non de Lucius, comme le veulent les monuments numismatiques. Le nom de L. Silanus ne se rencontre pas dans les historiens du temps de la république . Quant aux types des monnaies de D. Silanus, ils sont assez faciles à expliquer. Le masque de Silène, analogue à celui de Pan sur les monnaies de C. Vibius Pansa, est une allusion directe au surnom de Silanus, et la charrue qu’on voit parfois (n° 19) sous ce masque, est une arme parlante pour le nom de Bubulcus, bouvier, qu’ont porté les ancêtres du monétaire. La tête de la Santé ou Salus (n. 17 et 18), rappelle le temple consacré à cette divinité, pendant les guerres du Samnium, en 452 (302 av. J.-C.), par le dictateur C. Junius Bubulcus Brutus. Salus était d’origine sabine, et c’est pour ce motif que le temple dont nous parlons fut bâti près du Quirinal, sur la collis Salularis ; Fabius Pictor y avait exécuté des peintures murales célèbres dans l’antiquité ; la fête de la déesse se célébrait le 8 août . Le torques qui figure autour de cette tête de Salus, comme sur les pièces des Manlii, symbolise la parenté des Junii Silani avec les Manlii Torquati : le jurisconsulte T. Manlius Torquatus avait été adopté par D. Junius Silanus vers l’an 552 (202 av. J.-C.). Le bige de la Victoire, type des plus ordinaires sur les monnaies de la république, pourrait être en même temps une réminiscence des succès de M. Junius Silanus pendant la seconde guerre Punique. Les sesterces mentionnent la loi Plaulia-Papiria, en vertu de laquelle ils furent frappés : cette loi est de l’an 665 (89 av. J.-C.), ce qui nous donne la date de la charge de D. Junius Silanus comme magistrat monétaire; un de ses collègues paraît avoir été L. Calpurnius Piso Frugi. Lieux de découverte (1348 exemplaires)