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Victoria (La Victoire)

Victoria dans la mythologie romaine

Victoria, déesse romaine de la victoire, est l’équivalent de la déesse grecque Niké. Elle incarne le triomphe sous toutes ses formes : militaire, sportif, ou personnel. Contrairement à d’autres divinités romaines dotées de récits complexes, Victoria est davantage une personnification abstraite, vénérée pour son rôle symbolique plutôt que pour des mythes narratifs élaborés. Elle était essentielle dans une société romaine où la victoire militaire était au cœur de l’identité de l’Empire.

Origines et associations

  • Équivalence grecque : Victoria est directement inspirée de Niké, mais son culte s’est adapté aux valeurs romaines, mettant l’accent sur la gloire de Rome et de ses armées.
  • Autres liens : Elle est parfois associée à Vacuna, une déesse sabine liée à la fertilité et à la victoire, et à Vica Pota, une divinité archaïque de la victoire et du pouvoir. Ces connexions montrent la fusion des traditions romaines et locales.
  • Parenté : Dans certaines sources, Victoria est présentée comme la fille du Titan Pallas et de Styx, la déesse du fleuve infernal. Ses frères et sœurs incluent Zelus (zèle), Kratos (force) et Bia (puissance), tous liés à des concepts de domination et de succès.

Rôle et importance

  • Victoire militaire : Victoria était invoquée avant et après les batailles pour assurer le succès des armées romaines. Les généraux victorieux lui rendaient hommage lors des triomphes, processions solennelles célébrant leurs exploits.
  • Symbole universel : Au-delà de la guerre, elle représentait la victoire dans les compétitions, les défis personnels et même la prospérité économique. Elle était une divinité accessible à tous, des empereurs aux citoyens ordinaires.
  • Culte : Son culte était répandu, avec des autels et des temples dédiés à Rome et dans les provinces. Le plus célèbre est l’autel de Victoria dans la Curie du Sénat romain, symbole de la suprématie de l’État. Son culte a toutefois été contesté sous l’Empire tardif, lorsque le christianisme a remis en question les divinités païennes.
Fliegende Victoria - Halbrondell Neues Palais Sanssouci

Iconographie

  • Représentation : Victoria est souvent dépeinte comme une jeune femme ailée, vêtue d’une longue robe romaine (stola). Ses attributs incluent :
    • Une couronne de lauriers, symbole de victoire, qu’elle place sur la tête des vainqueurs.
    • Une palme, associée au triomphe.
    • Parfois une trompette, pour annoncer la victoire.
  • Art et monuments : Elle apparaît fréquemment dans l’art romain, sur des pièces de monnaie, des reliefs, des arcs de triomphe (comme celui de Trajan) et des statues. Une statue célèbre de Victoria se trouvait dans le temple de Jupiter Capitolin, où elle était honorée aux côtés des divinités suprêmes.

Contexte culturel

  • Importance politique : Sous l’Empire, les empereurs associaient leur pouvoir à Victoria pour légitimer leur autorité. Auguste, par exemple, a promu son culte pour renforcer l’idée d’une Rome invincible.
  • Évolution : Avec l’avènement du christianisme, le culte de Victoria a décliné. L’enlèvement de son autel du Sénat en 382 apr. J.-C., sous l’empereur chrétien Gratien, a marqué un tournant symbolique dans la transition vers une Rome chrétienne.
Denier Mussidia – Lucius Mussidius Longus

Anecdote

Dans la culture populaire romaine, Victoria était si omniprésente que son image était gravée sur les pièces de monnaie, souvent accompagnée de l’inscription Victoria Augusta pour glorifier l’empereur régnant. Elle était aussi invoquée dans les jeux du cirque et les compétitions sportives, où les vainqueurs recevaient des couronnes en son honneur.

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