
1083SE – Denier Sergia – Marcus Sergius Silus
Avers : ROMA / EX. S. C (Roma / Ex senatus consulto, Rome / par décret du Sénat)
Tête casquée de Rome à droite; derrière la tête marque de valeur (XVI en monogramme).
Revers : Q / M. SERGI // SILVS (Quæstor / Marcus Sergius Silus, Questeur / Marc Sergius Silus)
Cavalier casqué bondissant à gauche, brandissant une épée et tenant de la main gauche une tête coupée et de la main droite, un bouclier.
INDICE DE RARETE : 3
1
10+
ATELIER : Rome
Datation : 116-115 avant J.C.
Matière : Argent
Gens : Sergia
Références : RRC 286/1 – B.1 (Sergia) – Syd.534
Le monétaire à l’origine de ce denier est une figure intéressante de la République romaine :
M. SERGIUS SILUS
| Détail | Information |
| Nom du Monétaire (Émetteur) | Marcus Sergius Silus (M. SERGI SILVS sur la monnaie). |
| Fonction | Questeur (Q.) (indiqué par la lettre Q sur le revers). Il a frappé cette monnaie par décret spécial du Sénat (EX S C – Ex Senatus Consulto), ce qui était inhabituel pour un questeur. |
| Date d’émission | Vers 116-115 avant J.-C. |
| Gens (Famille) | La Gens Sergia, une famille patricienne romaine. |
🗡️ L’Hommage à l’Ancêtre Héroïque
Le monnayage de M. Sergius Silus est célèbre non pas pour ses propres actions, mais pour l’hommage qu’il rend à son aïeul, qui portait le même nom, Marcus Sergius Silus.
L’Ancêtre : Il s’agit du grand-père (ou possiblement l’arrière-grand-père) du monétaire, un officier militaire qui s’est illustré pendant la Deuxième Guerre Punique (fin du IIIe siècle av. J.-C.).
L’Exploit : L’histoire, rapportée notamment par Pline l’Ancien (Histoire Naturelle, VII, 104), raconte que cet ancêtre a perdu sa main droite au combat. Cependant, il a refusé de quitter l’armée et s’est fait fabriquer une prothèse en fer (dextra ferrea) pour continuer à se battre, utilisant sa main gauche restante pour manier l’épée.
Le Revers du Denier : La scène représentée au revers de ce denier — le cavalier casqué tenant une épée et une tête coupée de Barbare dans sa main gauche tout en portant un bouclier du bras droit — est l’illustration directe de cet exploit.
📜 Note Historique Additionnelle
Le monétaire M. Sergius Silus (celui de la pièce) est parfois considéré comme le père ou le grand-père de Lucius Sergius Catilina (simplement connu sous le nom de Catilina), le célèbre conspirateur dénoncé par Cicéron.
Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon
La gens Sergia, patricienne d’origine, prétendait descendre du Troyen Sergeste qui aurait accompagné Enée en Italie après la ruine de Troie :
Sergestusque domus lenet a quo Sergia nomen.
Le plus ancien de ses membres que mentionnent les auteurs est L. (ou M.) Sergius Esquilinus, décemvir en 304 (450 av. J.-C.). On pourrait croire qu’une partie de cette famille alla de bonne heure s’établir à Fidènes, car un bon nombre de ses plus anciens représentants portent le surnom de Fidenas. Nous citerons L. Sergius Fidenas qui fut consul pour la première fois en 317 (437 av. J.-C.) et son fils M. Sergius Fidenas, tribun consulaire en 350 (404 av. J.-C.). On connaît le célèbre conspirateur L. Sergius Catilina, contre lequel Cicéron prononça ses immortelles Calilinaircs, et qui mit la république romaine à deux doigts de sa perte.
Les médailles ne nous font connaître que M. Sergius Silus, probablement le père de Catilina, qui, vers l’an 6,0 (104 av. J.-C.), frappa un denier, en qualité de questeur, avec l’autorisation sénatoriale. Le cognomen Silus a été porté par le bisaïeul de Catilina, M. Sergius Silus, préteur en 557 (197 av. J.-C.) pendant la seconde guerre Punique; le fils de ce personnage et son petit-fils, c’est-à-dire le grand’père et le père de Catilina, ont également porté le même nom. On attribue donc avec quelque vraisemblance le denier qui suit à M. Sergius Silus, père de Catilina. Le type du revers est des plus intéressants. Cavedoni a démontré que le cavalier tient la tète d’un Gaulois vaincu. C’est une allusion à la bravoure de M. Sergius Silus, le préteur de l’an 557, car Pline raconte que ce personnage, quoique privé du bras droit, se distingua par son héroïsme pendant la seconde guerre Punique, contre Annibal et les Gaulois : en deux campagnes, il reçut vingt-trois blessures.
Lieux de découverte (770 exemplaires)
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