1123FO – Denier Fonteia – Manius Fonteius
Avers : Anépigraphe
Têtes imberbes accolées des Dioscures (Castor et Pollux, les Gémeaux), surmontées chacune d’une étoile; sous le menton, marque de valeur (XVI) en monogramme.
Revers : (MN) FO(NTE)I (Manius Fonteius)
Galère voguant à droite avec la proue vue en perspective; lettre de contrôle.
INDICE DE RARETE : 5
1
10+
ATELIER : Rome
Datation : 108-107 avant J.C.
Matière : Argent
Gens : Fonteia
Références : RRC 307/1b – B.8 (Fonteia) – Syd.566
Les têtes au droit ont été identifiées comme étant celles des Dioscures, surmontées d’une étoile. Au revers un système très élaboré de marquage permet d’associer une lettre de l’alphabet romain à un système de codification comprenant un, deux ou trois globules. Chaque combinaison n’est associée qu’à un unique coin de revers. Manius Fonteius semble être le frère ou le cousin de Caius Fonteius, monétaire en 114-113 avant J.-C. qui avait eu recours aux mêmes types iconographiques dans un autre registre.
Variante 1 avec la présence de deux points au revers.
Référence : RRC 307/1c
Variante 2 avec la présence de trois points au revers.
Référence : RRC 307/1d
Descriptif de la proue de navire :
Le revers présente une galère de profil vers la droite avec la proue vue en perspective. La coque est masquée par une série de 10 ou 11 rames de taille décroissante pour augmenter l’effet de perspective. Elles sortent de la coque au niveau supérieur d’un support qui n’est pas une caisse de rames (sinon les rames en sortiraient par des sabords en son milieu) mais plutôt un apostis sur lequel elles prennent support.
Au dessus des rames, on distingue un rang d’épontilles verticales qui supportent un pont représenté ici par une ligne surmontée d’un pavois où sont fixés des boucliers.
La longue « barrière » sur le pont est plus surprenante. Il s’agit sans doute d’un dispositif de protection du pont central ou de la représentation de l’arrière du pavois de l’autre bord. Une cabine à toiture à double pente figure également à l’avant de cette installation qu’elle dépasse.
La proue n’est pas dotée d’un éperon. Au dessus, l’étrave est décorée d’une paire d’yeux presque de face. Un immense stolos terminé en pointe compose le sommet de l’étrave. Il a changé de fonction : il sert maintenant de prolongation des pavois latéraux pour protéger le pont avant. La poupe s’élève légèrement plus haut, par un aplustre dont on reconnait le disque. Le timonier se tient droit et rappelle l’allure fière sur les monnaies de C. Fonteius. Il a un bras sur un bâton vertical ou sur le gouvernail.
Ce navire cataphracte à un seul rang de rames représente une quinquérème qui est le navire romain par excellence de cette fin de IIe s. av. J.C. Elle se distingue par des évolutions (faux-stolos, pont de combat, etc.) qui montrent que la marine prend son autonomie vis-à-vis des marines étrangères.
Source : marine-antique.net
Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon
Ce magistrat « Manius Fonteius » auquel les auteurs donnent quelquefois à tort le prénom de Marcus, parait être le Fonteius qui fut lieutenant en Gaule du proconsul Q. Servilius Caepio, en 663 (91 av. J.-C.)1. Les types du denier qu’on peut attribuer à ce Manius Fonteius sont intéressants. Au revers, figure une galère munie de rames, qui fait allusion, ainsi que nous l’avons expliqué plus haut, aux fonctions de C. Fonteius Capito, préteur en Sardaigne en 585 (169 av. J.-C.). Au droit, sont les têtes des Dioscures, accompagnées parfois des lettres P. P. qu’on a interprétées de diverses manières. Avant de chercher à les expliquer, rappelons d’abord qu’on voit sur les deniers de C. Sulpicius C. f. les mêmes têtes des Dioscures, accompagnées des lettres D. P. P., enfin sur un denier de C. Antius Restio (n. 2), ces mêmes têtes sont expliquées par la légende DEI PENATES. C’est en se fondant sur ces rapprochements, que Borghesi a interprété D. P. P. par Dei Penales Praestiles, et P. P par Pénates Praestites. Mommsen a lu à peu près dans le même sens Dei Penates Publici et Penales Publici. Plus récemment, Klügmann a voulu lire De Pecunia Publica et Pecunia Publica, en rapprochant cette légende des formules Argento publico, ex argento publico, et d’autres analogues qu’on trouve parfois sur les monnaies de la république romaine. Nous avons dit ailleurs que la formule Ex argento publico ne se rencontre sur les monnaies qu’à partir de la promulgation de la loi Papiria-Plautia, en 665 (89 av. J.-C.), c’est-à-dire que cette formule ou quelque autre ayant le même sens n’apparait que quinze ans après l’époque où Man. Fonteius était monétaire; le rapprochement proposé par Klügmann ne saurait donc être admis. Au surplus, les formules Ex argento publico, argento publico, Pllblicè, de thesauro, indiquent, comme l’on sait, que le métal qui a servi à la fabrication des espèces est pris sur la réserve métallique en lingots, conservée dans l’aerarium de l’Etat. Cette réserve non monnayée peut bien être désignée par les mots thesaurus, argentum, mais non par pecunia qui a exclusivement le sens de métal monnayé. Un autre ordre de considérations encore nous porte à admettre l’interprétation de Mommsen. C’est que dans l’antiquité romaine elle-même, on avait assimilé les Dioscures et les Pénates, notamment à Tusculum et à Lavinium, les villes regardées comme le berceau des Fonteii et des Sulpicii. Il n’est donc pas étonnant de constater cette assimilation sur des monnaies de membres de ces familles. Dans un temple du mont Velia, on voyait deux antiques statues de jeunes guerriers armés de la lance, que tout le monde appelait Castor et Pollux, et qu’une inscription désigne néanmoins sous le nom de Dii Pénates : AEDEM DEVM PENATIVM IN VELIA. Voilà donc la confirmation absolue de cette identification que l’on constate sur les médailles. Les deniers de L. Servius Sulpicius Rufus, en nous montrant une étoile au-dessus de la tête des jeunes guerriers, achèvent la démonstration que nous venons d’établir.
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Lieux de découverte (102 exemplaires)