1602JU – Denier César – Lucius Livineius Regulus
Avers : Anepigraphe
Tête laurée de Jules César à droite entre une branche de laurier à gauche et un caducée à droite.
Revers : L·LIVINEIVS – REGVLVS (Lucius Livineius Regulus)
Taureau chargeant à droite.
INDICE DE RARETE : 9
1
10+
ATELIER : Rome
Datation : 42 avant J.C.
Matière : Argent
Gentes : Livineia et Julia
Références : RRC 494/24 – B.57 (Julia)
La signification du revers n’est pas certaine. Il fait très probablement référence à un événement de 47 av.J.-C., mentionné à la fois par Dio Cassius (xli.39.2) et Suétone (Cés.59), où pendant la guerre africaine, César effectuait un sacrifice avant la bataille imminente de Thapsus contre les forces combinées de Scipion et Juba. Le taureau sacrificiel s’est échappé, mais malgré ce sinistre présage, César n’a pas été dissuadé de commencer la bataille. Nous savons qu’un préteur du nom de L. Livineius Regulus a servi avec César pendant la guerre d’Afrique, et nous pouvons supposer que ce préteur, qui était peut-être présent et a joué un rôle important à Thapsus, était un proche du monétaire. Bien sûr, cette référence au sacrifice de Thapsus n’est pas la seule interprétation du revers. Le taureau représente également le signe zodiacal du Taureau dans Vénus, et nous devrions donc probablement voir une allusion à la prétendue descendance divine de César de la déesse Vénus.
Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon
Le gentilicium Livineius n’a été porté que par des Reguli qui eux-mêmes n’étaient qu’une branche de la gens Atilia. On considère comme certain que les deux frères L. Regulus et M. Regulus, que Cicéron cite parmi ses meilleurs amis, étaient des Livineii. On connaît encore un Livineius Regulus qui fut sénateur sous Tibère. Deux membres de la famille Livineia ont frappé monnaie; ils portent l’un et l’autre le nom de L. Livineius Regulus.
L. Livineius Regulus. Monétaire en 711-712 (43-42 av. J.-C.)
Ce personnage est historiquement inconnu; tout ce que l’on peut dire avec certitude, c’est qu’il fut triumvir monétaire avec L. Mussidius Longus, P. Clodius et C. Vibius Varus. La date des fonctions de ce collège est l’an 711-712 et non, comme l’a cru Mommsen, l’an 716.
Les monnaies de L. Livineius Regulus, comme celles de ses collègues, peuvent se partager en diverses catégories : 1° celles qui portent la tête de Jules César, mort l’année précédente; 2° celles qui ont la tête de Marc Antoine; 3° celles qui ont la tête d’Octave: 4° celles qui ont la tête de Lépide; 5° enfin celles qui portent exclusivement des types spéciaux au monétaire et se rapportant à l’histoire de sa famille. La tête qui figure sur les médailles de cette dernière série (n° 8 à 13) est celle du préteur L. Livineius Regulus, père du monétaire. Ce portrait figure sur les monnaies à titre de souvenir de famille, et l’on constate des exemples analogues pour C. AntiusRestio, M. Arrius Secundus, C. Numonius Vaala, C. Coelius Caldus et d’autres encore. Le préteur L. Regulus est probablement l’ami de Cicéron dont nous avons parlé tout à l’heure et qui fut lieutenant de Jules César pendant la guerre d’Afrique en 708 (46 av.J.-C.).
La médaille n° 8 exige un commentaire particulier à cause de sa légende. Le magistrat monétaire s’appelle ainsi sur cette pièce : Regulusfilins, praefectus Urbis. Il était donc préfet de Rome quand il lit frapper cette monnaie et les suivantes ; mais les pièces précédentes lui donnent le titre de quatuorvir auro publico feriundo. Par conséquent, il faut admettre l’une des deux hypothèses suivantes : ou bien, qu’il s’agit de deux personnages différents, l’un qui a été magistrat monétaire en 711-712, l’autre qui a frappé monnaie comme praefectus Urbis, peut-être en 709 (45 av. J.-C.), avec L. Munatius Plancus,pendant que César était parti pour son expédition d’Espagne, abandonnant aux préfets urbains le gouvernement de Rome’; ou bien, que le triumvir monétaire de l’an 711 fut, peu après l’expiration de sa charge en 712, élevé aux fonctions de praefectus Urbis- et qu’il continua en cette qualité à battre monnaie. Nous préférons cette dernière hypothèse. Les monnaies en question sont donc un peu postérieures à celles où le même personnage porte le titre de quatuorvir ; leurs types de revers se rapportent soit aux fonctions du pracfecius Urbis qui était chargé de l’approvisionnement de Rome (n° 13), soit aux insignes de sa dignité, comme la sella curulis (nos 8, 9 et 10), soit enfin aux jeux et aux fêtes données pendant l’exercice de sa charge (n° 12) : nous savons précisément qu’en l’an 712, Octave fit donner des jeux Apollinaires splendides dans lesquels figurèrent des combats d’animaux féroces.
Lieux de découverte (8 exemplaires)