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Avers : C CASSI IMP (Caius Cassius, Imperator)

Tête laurée à droite de Libertas.

Revers : M SERVILIVS LEG (Marcus Servilius Legatus)

Aplustre.


BNF 8.05gr


Indice de rareté

Atelier : Sardes

Datation : 43 – 42 avant J.C.

Matière : Argent

Gens : Cassia et Servilia

Références RRC 505/1 – B.20 (Cassia) – Syd.1311


Descriptif : Plutarque a tenu Cassius en basse estime, le décrivant comme un homme qui n’était pas très apprécié et qui dirigeait ses soldats par peur. Il écrivait: « … Cassius était connu pour être un homme aux passions violentes et incontrôlées, dont le besoin d’argent l’avait souvent tenté de s’écarter du chemin de la justice, et il semblait donc naturel que son motif de se battre, errant sur le l’empire et risquer sa vie n’était pas de gagner la liberté de ses compatriotes, mais de s’assurer une grande place pour lui-même. Plutarque a précisément le contraire à dire du co-conspirateur de Cassius: «Les vertus de Brutus, au contraire, l’ont rendu populaire auprès de la base, aimé de ses amis et admiré par la noblesse, alors que même ses ennemis le trouvaient. impossible de le haïr.  » Dans cet esprit, on peut imaginer le conflit mijotant entre les deux dirigeants, Cassius ressentant de plus en plus de ressentiment envers la popularité de Brutus; en effet, leur rivalité n’était pas moins importante que celle de leurs adversaires, Marc Antoine et Octave. Au moment où ils se sont rencontrés à Sardes et ont été salués imperator par leurs troupes, les tensions du partenariat avaient atteint un niveau intolérable. Plutarque déclare: « … comme cela arrive souvent dans les grandes entreprises dans lesquelles un grand nombre d’amis et de commandants sont engagés, il y avait eu des divergences nettes et des accusations mutuelles avaient été échangées. Donc … leur première action a été de se réunir en un face à face. Les portes étaient fermées, et sans personne d’autre, les deux hommes ont commencé à se blâmer, puis sont tombés dans des récriminations et des contre-accusations. Celles-ci ont rapidement conduit à des reproches indignés et des larmes, et leurs amis, qui ont été stupéfaits à la véhémence et à l’amertume de leur colère, craignaient que la querelle ne se termine par la violence.  » Cette confrontation a eu lieu juste avant le départ de Brutus pour faire campagne en Lycie et Cassius a entrepris de capturer Rhodes, ce qu’il a réussi, mais avec une extrême sévérité. Nous pouvons être sûrs que cet aureus a été frappé après la défaite des Rhodiens par Cassius, car le revers représente un aplustre, un ornement de navire qui symbolisait la victoire navale. Les fleurs aux extrémités de l’ornement suggèrent Rhodes puisque la rose avait été le symbole de cette île pendant de nombreux siècles. Sa symbolique est scellée lorsque l’autre numéro de ce légat est considéré: il montre un crabe tenant un aplustre dans ses griffes, au-dessus d’un diadème lâche et d’une rose. Cette rose est une certaine référence à Rhodes, et elle apparaît sous le crabe, insigne de l’île de Cos, près de l’endroit où la bataille décisive a eu lieu. Le diadème desserré pourrait symboliser la royauté que Cassius prétendait avoir défaite à Rhodes (Plutarque, Brutus, 30) ou il pourrait s’agir d’une référence générale à la fin de la tyrannie de Jules César quelques deux ans auparavant.

Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon

C. Cassius Longinus. Imperaior en 712 (42 av. J.-C.)

Il s agit du meurtrier de César ; son histoire est bien connue et nous n’en résumerons ici que les traits généraux. On le mentionne pour la première fois en 701 (53 av. J.-C.) : il remplissait alors les fonctions de questeur dans l armée de Crassus, lors de sa funeste expédition contre les Parthes. En 7o5 (49 av. J.-C.) il fut tribun du peuple et se déclara pour Pompée; après Pharsale, il se réconcilia avec César qui en fit un de ses lieutenants, et, en l’an. 710 (44 av. J.-C.), nommé prætor peregrinus, il devait partir l’année suivante pour la Syrie. Ce fut alors qu’il forma avec M. Brutus et d’autres conjurés le projet d’attenter à la vie du dictateur.
Après le meurtre de César, Cassius partit pour la Syrie où il eut à lutter contre les Parthes et contre les partisans de César.Après une victoire sur Caecilius Bassus et les Rhodiens en 712, il fut proclamé imperator à Sardes par ses troupes. On sait que l’armée de Brutus et de Cassius fut définitivement écrasée en Macédoine, dans les plaines de Philippes, en 712 (42 av. J.-C.), par les troupes des triumvirs Marc Antoine, Octave et Lépide ; Cassius désespéré se donna la mort.
Les monnaies sur lesquelles C. Cassius reçoit le titre d’imperator, ont été frappées en Orient par ses lieutenants M. Aquinus, P. Cornelius Lentulus Spinther, et M. Servilius. La tête de la Liberté rappelle que les Cassii s’étaient voués à la défense des revendications des plébéiens; le trépied qui fait peut-être allusion à la dignité de quindecimvir sacris faciundis, dont Cassius était investi rappelle -, en même temps les monnaies de Delphes, de Cyzique et de beaucoup d’ autres villes grecques; l’acrostolium, symbole de l’empire sur la mer, se voit notamment sur les médailles d’Aradus, de Berytus, de l île de Corcyre; le crabe parait sur les monnaies de Cos, et il figure ici, comme l’a montré Borghesi, parce que la victoire de Cassius sur les Rhodiens fut livrée en vue de cette île. On voit encore sur la même pièce une fleur; c’est la rose de Rhodes qui rappelle la victoire de Cassius, de même que le diadème dénoué fait allusion au titre de roi que les Rhodiens, suivant le récit de Plutarque, voulaient lui offrir, et qu’il refusa en se glorifiant d’être le meurtrier des rois.

Galerie (aureus classés par ordre décroissant de masse)

British Museum: 1864,1128.224

British Museum: 1964,1203.78

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