Avers : ANTON AVG IMP III COS DES III III V. R. P. C (Antonius Augurus Imperator tertium Consul designatus tertium Triumvir Rei Publicæ Constituandæ, Marc-Antoine, augure, Imperator pour la troisième fois, consul désigné pour la troisième fois Triumvir pour la restauration de la République)
Tête nue de Marc Antoine à droite.
Revers : M·ANTONIVS·M·F·F (Marcus Antonius Marci filius, filius)
Tête nue de Marc Antoine Junior à droite.
Atelier
Incertain
Datation : 34 avant J.C.
Matière : Or
Gens : Antonia
Références : RRC 541/2, Syd. 1207, B.91 (Antonia)
Descriptif : Connu par les Grecs sous le nom d’Antyllus, Marcus Antonius Junior était le fils aîné de Marc Antoine et de sa troisième épouse, Fulvie. Tout au long de sa courte vie, Antyllus a été préparé pour être l’héritier d’Antoine et, en 37 av.J.-C., dans le cadre du traité de Tarente, il a été fiancé à Julia, la fille unique d’Octave. Il avait six ans et elle en avait peut-être trois, ce qui sert à illustrer les rôles précaires dans lesquels ces enfants sont nés. Antyllus n’apparaît que sur cet auréus frappé à l’Est au printemps ou à l’été 34 av. Il avait environ neuf ans. Il avait rejoint son père dans une expédition punitive contre le roi arménien Artavasdus, qui deux ans plus tôt avait trahi Antoine, transformant la campagne romaine contre la Parthie en un désastre. Antoine a trouvé le succès dans cette entreprise, dont Antyllus a été témoin. Au début de l’été 32 avant JC, alors que les relations entre Antoine et Octave s’étaient suffisamment détériorées pour rendre la guerre civile inévitable, Antyllus a pris la décision fatidique de rester avec son père même si le reste ses frères et sœurs ont navigué en Italie avec Octavie, la sœur d’Octave, dont Antoine venait de divorcer. Lorsque la bataille anticipée à Actium a favorisé Octave, les vaincus se sont réunis à Alexandrie pour attendre leur destin. Dio Cassius enregistre les détails d’une tentative faite par Antoine et Cléopâtre de négocier pour leur vie après Actium (51.8): « Antoine fit alors une troisième approche, envoyant son fils Antyllus avec une grosse somme d’or. Octave a accepté l’argent, mais a renvoyé le garçon les mains vides sans message pour Antoine. Naturellement, de nombreux historiens doutent de la véracité de ce récit. Quoi qu’il en soit, alors qu’Octave marchait sur Alexandrie, ce n’était qu’une question de temps avant qu’Antyllus et Césarion, le fils de Cléopâtre et de Jules César, soient exécutés comme des rivaux potentiels d’Octave. Plutarque (Vie d’Antoine, 71) nous dit qu’à cette époque, Antyllus enfila sa toge virilis, le préparant à tout ce qui allait se passer, que ce soit la survie miraculeuse ou l’exécution. Antyllus semble avoir été trahi par son tuteur Théodore, et il s’est réfugié devant une image de Jules César divinisé. Ses appels à la miséricorde sont tombés dans l’oreille d’un sourd et il a été décapité sur les ordres d’Octave. Théodore, qui avait pris une pierre précieuse qu’Antyllus portait autour de son cou et la cacha dans sa ceinture, fut crucifié. Le frère cadet d’Antyllus, Iullus Antonius, survécut parce qu’il vivait alors sous la garde d’Octavie à Rome. Il a dû impressionner Octave, car il est devenu prêtre, préteur, consul en 10 av.J.-C., était proconsul en Asie et épousa Marcella, la fille d’Octavie et de Marcellus. Cependant, sa fortune s’est inversée en 2 av. quand il a été reconnu coupable d’adultère avec la fille de l’empereur, Julia et a été forcé de se suicider.
Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon
Marc Antoine eut, de son premier mariage avec Fulvie, deux fils : l’un, M: Antonius M. f. M. n. était appelé par les Grecs Antyllus, corruption du mot latin Antonillus, ou « petit Antoine ». Il portait les mêmes noms que son père. Le second s’appelait Julus Antonius M. f. M. n.; il joua un certain rôle politique sous le règne d Auguste. C’est le premier des fils de Marc Antoine qui est représenté sur les deux médailles décrites plus haut. On a longtemps discuté la question de savoir ce que signifiaient les lettres M. F. F. qui figurent sur la première médaille, à la suite de son nom, et l’on a parfois voulu lire M. E. E. au lieu de M. F. F. ce qui n’offrirait aucun sens.La lecture Marci filius, filius, se présente pourtant tout naturellement à l’esprit, car on voulait par là distinguer le fils du père, puisque tous deux portaient le même nom et étaient fils d’un Marais. D’ailleurs, les mentions de ce genre se rencontrent parfois aussi en épigraphie, et nous pouvons en citer un certain nombre d’exemples . La lecture que nous avons adoptée ne saurait donc faire l’objet d’un doute.
La deuxième médaille est datée du second consulat de Marc Antoine, qui est de l’an 720 (34 av. J.-C.); la même pièce fait mention de la troisème salutation impératoriale. Suivant le récit de Dion Cassius , Marc Antoine, fils d’Antyllus, reçut de son père la toga virilis après la bataille d’Actium, afin d’être à même de relever son parti. Mais ce fut en vain; le jeune Antyllus offrit la paix à Octave qui rejeta ses avances et le fit mettre à mort en 724 (30 av. J.-C.).
Galerie (aureii classés par ordre décroissant de masse)
- Source : British Museum
- Poids : 8.02g