
991OP – Quadrans Opimia – Lucius Opimius
Avers : Anépigraphe
Tête d’Hercule à droite, coiffée de la peau de lion dans le champ, derrière trois points.
Revers : L. OPEIMI. ROMA (Lucuis Opeimius. Rome)
Massue; le tout dans une couronne de laurier.
INDICE DE RARETE : 10+
1
10+
ATELIER : Rome
Datation : 131 avant J.C.
Matière : Alliage cuivreux
Gens : Opimia
Références : RRC 253/3 – B.6 (Opimia)
Le monétaire responsable de l’émission de cette monnaie est Lucius Opimius (parfois inscrit L. OPEIMI sur la monnaie).
Ce magistrat monétaire (appelé triumvir monetalis) appartient à la gens Opimia, une famille plébéienne de la République romaine.
Contrairement aux deniers et aux semis, qui pouvaient comporter des éléments plus spécifiques à la famille du monétaire (comme la Victoire sur le denier), les dénominations de bronze inférieures (quadrans, sextans, uncia) conservaient le plus souvent les types traditionnels, comme la tête d’Hercule, de Saturne (pour le Semis), ou de Minerve, pour garantir la reconnaissance rapide de la valeur par le public. La marque du monétaire (L. Opimius) permettait toutefois d’identifier l’atelier et l’année de frappe.
1. Rôle du Monétaire (131 av. J.-C.)
Identité : Lucius Opimius (fils de Quintus Opimius, consul en 154 av. J.-C.).
Fonction : Il était l’un des trois tresviri monetales (magistrats monétaires) en 131 av. J.-C., chargés de superviser la frappe de la monnaie à Rome.
2. Le Célèbre Consul Lucius Opimius
Le monétaire est très probablement le même Lucius Opimius qui devint l’une des figures politiques les plus importantes et controversées de la fin de la République :
Prétor (125 av. J.-C.) : Il s’est distingué en réprimant la révolte de la ville latine de Frégelles (Fregellae).
Consul (121 av. J.-C.) : Il atteint l’apogée de sa carrière en tant que consul, devenant le chef de file de l’aristocratie sénatoriale (les Optimates).
Le Décret du Sénat (Senatus Consultum Ultimum) : C’est sous son consulat qu’il fait voter le fameux Senatus Consultum Ultimum (SCU), le décret d’urgence du Sénat confiant aux consuls des pouvoirs exceptionnels pour « sauvegarder la République ».
Mort de Caius Gracchus : Il utilisa ce décret pour traquer et écraser les partisans de Caius Gracchus et de Marcus Fulvius Flaccus sur la colline de l’Aventin, ce qui entraîna la mort de Gracchus et de milliers de ses partisans. Cet épisode marqua l’histoire romaine par l’usage violent et institutionnalisé contre des citoyens romains.
Exil et Chute : Bien qu’acquitté pour la répression des Gracques, il fut plus tard impliqué dans des scandales de corruption (notamment suite à une ambassade en Afrique pour Jugurtha) et fut finalement condamné à l’exil, où il mourut.
3. L’Opus Magnum : Le Vin d’Opimius
Un autre fait notable, bien que non directement lié à la monnaie, est son association avec le millésime du vin le plus célèbre et légendaire de l’Antiquité romaine, le Vin d’Opimius (Vinum Opimianum). Ce vin, de l’année de son consulat (121 av. J.-C.), fut considéré comme exceptionnel et sa mémoire fut conservée dans les écrits pendant plus de 200 ans.
Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon
L. Opeimius. Monétaire vers 620 (134 av. J.-C.)
Ce magistrat doit être L. Opimius, fils de Q. Opimius, consul en 600 (154 av. J.-C.), avec L. Postumius Albinus. Préteur en 629 (125 av. J.-C.), L. Opimius s’empara de Fregellae qui s’était révoltée contre l’autorité romaine . Devenu ensuite le chef du parti aristocratique, il se montra l’un des plus ardents à poursuivre C. Gracchus; ce dernier s’efforça de son côté de l’empêcher d’arriver au consulat. Opimius fut néanmoins élu en 634 (120 av. J.-C.) avec Q. Fabius Maximus Allobrogicus. Il fit rendre, par le Sénat, le décret contenant ces mots fameux : caveant consules! En conséquence, Opimius poursuivit avec acharnement C. Gracchus et ses partisans, et on l’accusa même d’avoir abusé de sa victoire. En l’an 63 5 (119 av. J.-C.), il eut à justifier ses actes devant des juges; mais, défendu par le consul, C. Papirius Carbo, il fut acquitté. En 642 (112 av. J.-C.), envoyé en Afrique pour partager entre Jugurtha et Adherbal l’empire laissé par Micipsa, il favorisa Jugurtha outre mesure et mécontenta tellement les Romains, qu’à son retour, il fut condamné à l’exil: il se retira à Dyrrachium, où il finit ses jours . Le type de son denier fait peut-être allusion au triomphe qu’obtint son père, Q. Opimius, pour sa victoire sur les Ligures, qui avaient attaqué Marseille, Antibes et Nice, cités alliées du peuple romain . Le style des deniers de L. Opeimius ressemble à celui des deniers de M. Opeimius et de Sex. Julius Caisar.