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1809QU – Statère Quinctia – Titus Quinctius Flamininus

Avers : Anépigraphe 

Tête barbue de T. Quinctius Flamininus à droite.

Revers : T·QVINCTI (Titus Quinctius Flamininus)

Victoria (la Victoire) debout à gauche, tenant une couronne dans la main tendue à droite et une branche de palmier dans la main gauche.

British Museum 8.44g

1

10+

ATELIER : Grèce

Datation 196 avant J.C.

Matière Or

Gens : Quinctia

Référence : RRC 548/1a

Variante : Légende du revers de bas en haut

Référence : RRC 548/1b

Numismatica Ars Classica 8.53g

Un des témoignages les plus prégnant et prestigieux du passage et de l’oeuvre de Flamininus en Grèce est son monnayage d’or frappé à son effigie. Seuls 10 exemplaires de ces statères nous sont parvenus. Quatre conservés dans les cabinets des médailles de Paris, Londres, Berlin, Athènes, et six dans des collections privées.

Ces émissions monétaires reprennent le calibre du statère attique avec un poids moyen de 8,53 grammes. Au droit, on trouve le portrait de Titus Quinctius Flamininus vers la droite, représenté barbu sur le mode du général en campagne, dans la force de l’âge. Les joues sont nettes et bien délimitées, le nez fort et aquilin, le menton fuyant, la pomme d’Adam saillante. Au revers, on trouve une représentation de la déesse Nikè, la Victoire, tenant dans la main une palme du vainqueur, et de l’autre une couronne qu’elle semble poser sur le nom du général inscrit au génitif sous la forme « T. QVINCTI ». Cinq coins différents ont été utilisés pour émettre ces monnaies. F. de Callataÿ suppose que loin d’être simplement une émission honorifique, il s’agissait d’une monnaie qui circulait en dehors des cercles des officiers et dignitaires de l’armée romaine en souvenir de la victoire de 197. Il estime qu’environ 100 000 de ces monnaies d’or furent frappées, mais ce chiffre semble largement exagéré au vu de l’utilité réelle de la monnaie d’or sur le marché de la consommation courante dans l’Antiquité.

Ce monnayage fit couler beaucoup d’encre, car il s’agissait de la première représentation d’un général romain sur une monnaie de son vivant. Il faut en effet attendre par la suite l’époque d’activité de Jules César ou de Marc-Antoine pour retrouver une telle représentation personnalisée et portraiturée dans la monnaie romaine. L’influence hellénistique à l’oeuvre dans la conception de cette frappe exceptionnelle ne fait aucun doute chez les historiens modernes, tant et si bien qu’il ne s’agit d’ailleurs pas, selon plusieurs d’entre-eux, d’une monnaie strictement romaine. Ces frappes reprennent en effet beaucoup des canons de la monnaie macédonienne contemporaine, et notamment les émissions de Philippe V de Macédoine, à la différence près que Titus Quinctius ne porte aucun insigne royal, comme le diadème. J. M. C. Toynbee formule même l’hypothèse que les graveurs ayant réalisé le coin étaient en fait issus d’ateliers travaillant pour la dynastie antigonide : au-delà même des ressemblances avec les portraits de Philippe et de ceux – plus tardifs – de Persée, l’imagerie de la Nikè était de fait courante depuis le monnayage d’Alexandre le Grand. La maladresse de réalisation du « Q », ressemblant à un rhô grec, appuie par ailleurs cette interprétation.

L’utilisation du type monétaire de la victoire ailée courante chez les souverains macédoniens renvoie selon les historiens à une signification multiple : affirmation et exaltation de ses exploits militaires à Cynoscéphales, affirmation de l’éthos guerrier aristocratique romain (reposant sur la virtus et la gloria), affirmation de sa propre individualité et personnalité grâce au portrait hellénistique dirigée à la fois vis-à-vis des Grecs qui doivent reconnaître son autorité, mais aussi vis-à-vis du Sénat, en tant que jeune imperator. Le proconsul s’inscrit donc dans la lignée des rois hellénistiques sur le plan idéologique, faisant de la victoire militaire la preuve de sa légitimité politique et de la faveur des dieux dans les paradigmes helléniques. (Source Wikipédia)

Titus Quinctius Flamininus, (né en 229 av. J.-C.- vers 174 av. J.-C.) est un homme politique et général romain. Issu d’une ancienne famille patricienne de Rome, la gens Quinctia, il entre sur la scène politique au cours des guerres puniques et des guerres de Macédoine. Au cours de sa carrière fulgurante, obtenant le consulat avant 30 ans, il évince Philippe V de Macédoine de Grèce et fait de Rome un interlocuteur incontournable des relations inter-étatiques et géopolitiques en Méditerranée orientale. Du fait de sa victoire, il fut le premier Romain à proclamer, en 196 av. J.-C., la liberté des cités grecques. Il est passé dans la postérité et dans l’imagerie collective comme l’incarnation du général philhellène, cultivé, rationnel et connaisseur des enjeux locaux et des rapports de force qui traversaient le monde grec. Il est l’objet d’une des Vies Parallèles de Plutarque.

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