Avers : Anepigraphe
Tête du préteur Lucius Livineius Regulus à droite.
Revers : L·LIVINEIVS – REGVLVS (Lucius Livineius Régulus)
Modius entre deux épis.
Atelier
Rome
Datation : 42 avant J.C.
Matière : Argent
Gens : Livineia
Références : RRC 494/29 – B.13 (Livineia) – Syd.1111
Descriptif : Ce monnayage très important fait référence à une double nomination, celle du père du monnayeur comme Préteur et du monétaire lui-même comme Préfet de la Ville, le premier appartenant à l’ordre sénatorial, le second à l’ordre équestre.
Le revers fait référence à l’approvisionnement de Rome en grains et au service des Alimenta qui se développe au cours du Ier siècle avant J.-C. « Panem et circenses » (du Pain et des Jeux). À la fin de la République, l’alimentation est sous la responsabilité du Préfet de la Ville avant la création de la Préfecture de l’Annone sous Auguste. De plus au revers, le modius était la plus grande des mesures sèches à Rome et correspondait à 16 sextarii (environ 8,788 litres). Il servait à mesurer le blé après qu’il ait été battu. Ici, avec le blé en épis, nous pourrions avoir affaire au « corbis messoria » ou panier qui servait pour mesurer le blé en épis.
Galerie : Deniers classés par ordre décroissant de masse.
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Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon
Le gentilicium Livineius n’a été porté que par des Reguli qui eux-mêmes n’étaient qu’une branche de la gens Atilia. On considère comme certain que les deux frères L. Regulus et M. Regulus, que Cicéron cite parmi ses meilleurs amis, étaient des Livineii. On connaît encore un Livineius Regulus qui fut sénateur sous Tibère. Deux membres de la famille Livineia ont frappé monnaie; ils portent l’un et l’autre le nom de L. Livineius Regulus.
L. Livineius Regulus. Monétaire en 711-712 (43-42 av. J.-C.)
Ce personnage est historiquement inconnu; tout ce que l’on peut dire avec certitude, c’est qu’il fut triumvir monétaire avec L. Mussidius Longus, P. Clodius et C. Vibius Varus. La date des fonctions de ce collège est l’an 711-712 et non, comme l’a cru Mommsen, l’an 716.
Les monnaies de L. Livineius Regulus, comme celles de ses collègues, peuvent se partager en diverses catégories : 1° celles qui portent la tête de Jules César, mort l’année précédente; 2° celles qui ont la tête de Marc Antoine; 3° celles qui ont la tête d’Octave: 4° celles qui ont la tête de Lépide; 5° enfin celles qui portent exclusivement des types spéciaux au monétaire et se rapportant à l’histoire de sa famille. La tête qui figure sur les médailles de cette dernière série (n° 8 à 13) est celle du préteur L. Livineius Regulus, père du monétaire. Ce portrait figure sur les monnaies à titre de souvenir de famille, et l’on constate des exemples analogues pour C. AntiusRestio, M. Arrius Secundus, C. Numonius Vaala, C. Coelius Caldus et d’autres encore. Le préteur L. Regulus est probablement l’ami de Cicéron dont nous avons parlé tout à l’heure et qui fut lieutenant de Jules César pendant la guerre d’Afrique en 708 (46 av.J.-C.).
La médaille n° 8 exige un commentaire particulier à cause de sa légende. Le magistrat monétaire s’appelle ainsi sur cette pièce : Regulusfilins, praefectus Urbis. Il était donc préfet de Rome quand il lit frapper cette monnaie et les suivantes ; mais les pièces précédentes lui donnent le titre de quatuorvir auro publico feriundo. Par conséquent, il faut admettre l’une des deux hypothèses suivantes : ou bien, qu’il s’agit de deux personnages différents, l’un qui a été magistrat monétaire en 711-712, l’autre qui a frappé monnaie comme praefectus Urbis, peut-être en 709 (45 av. J.-C.), avec L. Munatius Plancus,pendant que César était parti pour son expédition d’Espagne, abandonnant aux préfets urbains le gouvernement de Rome’; ou bien, que le triumvir monétaire de l’an 711 fut, peu après l’expiration de sa charge en 712, élevé aux fonctions de praefectus Urbis- et qu’il continua en cette qualité à battre monnaie. Nous préférons cette dernière hypothèse. Les monnaies en question sont donc un peu postérieures à celles où le même personnage porte le titre de quatuorvir ; leurs types de revers se rapportent soit aux fonctions du pracfecius Urbis qui était chargé de l’approvisionnement de Rome (n° 13), soit aux insignes de sa dignité, comme la sella curulis (nos 8, 9 et 10), soit enfin aux jeux et aux fêtes données pendant l’exercice de sa charge (n° 12) : nous savons précisément qu’en l’an 712, Octave fit donner des jeux Apollinaires splendides dans lesquels figurèrent des combats d’animaux féroces.
Lieux de découverte (29 exemplaires)
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