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Avers : C CASSI IMP (Caius Cassius, Imperator)

Tête laurée à droite de Libertas.

Revers : M SERVILIVS LEG (Marcus Servilius Legatus)

Aplustre.


BNF 3.64g


Indice de rareté

Atelier : Sardes

Datation : 43 – 42 avant J.C.

Matière : Argent

Gens : Cassia et Servilia

Références RRC 505/2 – B.20 (Cassia) – Syd.1312


Descriptif : Shakespeare dépeint avec précision Cassius «maigre et affamé» comme le principal meneur de la conspiration contre Jules César, motivé plus par l’envie que par tout amour de la liberté. Né dans une famille sénatoriale mais sans réel talent pour la politique, Gaius Cassius Longinus rejoint le triumvir Crassus lors de son expédition condamnée contre les Parthes en 53 av. Cassius a réussi à se sauver lui-même et une poignée d’autres du massacre et s’est échappé en Syrie romaine. Il est retourné à Rome en tant que héros de guerre en 51 avant JC et est tombé dans la faction pompéienne, servant de tribun et commandant de la flotte de Pompée pendant la guerre civile de 49-48 avant JC. Après la défaite de Pompée, Cassius accepta le pardon de César et le servit loyalement pendant les quatre années suivantes. Cassius espérait peut-être atteindre le pouvoir suprême une fois que César se serait retiré, mais il est vite devenu évident que le dictateur n’avait aucune intention de démissionner. Ainsi, Cassius suborna son ami proche Marcus Junius Brutus dans une conspiration, et il fut l’un des premiers à plonger son poignard dans César aux ides de mars 44 avant JC. Après avoir fui Rome, Cassius retourna en Syrie et réquisitionna plusieurs légions de crack et une flotte, qu’il utilisa pour attaquer et piller la riche île de Rhodes. Il a uni ses forces avec Brutus en 42 avant JC et a marché en Thrace pour rencontrer les légions pro-Césariennes dirigées par Marc Antoine et Octave. Bien que leur armée soit plus nombreuse que les Césariens, Cassius et Brutus semblaient étrangement fatalistes et concluent un pacte de suicide qui devrait soit rencontrer la défaite soit la capture. Lors du premier affrontement à Philippes début octobre, Cassius a subi un revers et est tombé imprudemment sur son épée avant qu’on ne puisse lui dire que Brutus avait contre-attaqué et sauvé la mise. Démoralisé par la mort de son ami, Brutus fut facilement vaincu trois semaines plus tard et se suicida. Ce denier rare et remarquable a été frappé pour Cassius par son lieutenant Marcus Servilius, très probablement à Sardes en Asie Mineure. La tête de la Liberté à l’avers reflète la ligne du parti républicain contre les partisans du tyran mort César, tandis que le fanion naval, ou aplustre, fait référence à la victoire de Cassius à Rhodes.

Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon

C. Cassius Longinus. Imperaior en 712 (42 av. J.-C.)

Il s agit du meurtrier de César ; son histoire est bien connue et nous n’en résumerons ici que les traits généraux. On le mentionne pour la première fois en 701 (53 av. J.-C.) : il remplissait alors les fonctions de questeur dans l armée de Crassus, lors de sa funeste expédition contre les Parthes. En 7o5 (49 av. J.-C.) il fut tribun du peuple et se déclara pour Pompée; après Pharsale, il se réconcilia avec César qui en fit un de ses lieutenants, et, en l’an. 710 (44 av. J.-C.), nommé prætor peregrinus, il devait partir l’année suivante pour la Syrie. Ce fut alors qu’il forma avec M. Brutus et d’autres conjurés le projet d’attenter à la vie du dictateur.
Après le meurtre de César, Cassius partit pour la Syrie où il eut à lutter contre les Parthes et contre les partisans de César.Après une victoire sur Caecilius Bassus et les Rhodiens en 712, il fut proclamé imperator à Sardes par ses troupes. On sait que l’armée de Brutus et de Cassius fut définitivement écrasée en Macédoine, dans les plaines de Philippes, en 712 (42 av. J.-C.), par les troupes des triumvirs Marc Antoine, Octave et Lépide ; Cassius désespéré se donna la mort.
Les monnaies sur lesquelles C. Cassius reçoit le titre d’imperator, ont été frappées en Orient par ses lieutenants M. Aquinus, P. Cornelius Lentulus Spinther, et M. Servilius. La tête de la Liberté rappelle que les Cassii s’étaient voués à la défense des revendications des plébéiens; le trépied qui fait peut-être allusion à la dignité de quindecimvir sacris faciundis, dont Cassius était investi rappelle -, en même temps les monnaies de Delphes, de Cyzique et de beaucoup d’ autres villes grecques; l’acrostolium, symbole de l’empire sur la mer, se voit notamment sur les médailles d’Aradus, de Berytus, de l île de Corcyre; le crabe parait sur les monnaies de Cos, et il figure ici, comme l’a montré Borghesi, parce que la victoire de Cassius sur les Rhodiens fut livrée en vue de cette île. On voit encore sur la même pièce une fleur; c’est la rose de Rhodes qui rappelle la victoire de Cassius, de même que le diadème dénoué fait allusion au titre de roi que les Rhodiens, suivant le récit de Plutarque, voulaient lui offrir, et qu’il refusa en se glorifiant d’être le meurtrier des rois.

Galerie (deniers classés par ordre décroissant de masse)

British Museum: 1843,0116.474

British Museum: 2002,0102.4781