Salus est le nom ordinaire de la déesse romaine de la guérison ; elle est aussi d’origine sabine, aussi son temple était-il sur le Quirinal, près d’une colline qui reçut le nom de Salutaire. On lui avait fondé ce temple pendant la guerre du Samnium, et il était particulièrement cher aux Romains parce qu’un de leurs concitoyens, Fabius Pictor, en avait peint les murs. La fête de cette déesse était le 8 août; on l’invoquait aussi dans les prières pour la ville et pour l’empereur; de là une Salus publique qu’on nommait à côté des trois dieux capitolins, et cette Salua Augusta, si souvent retrouvée sur les médailles et inscriptions.
On l’invoquait très souvent sous ces deux noms, mais surtout lors de l’Augurium Salutis, l’une des plus importantes cérémonies de Rome. Les augures, les pontifes, les magistrats, allaient solennellement appeler sur Rome, sur tout l’État, la bienveillance de la déesse. Quelquefois aussi, mais exceptionnellement, on invoquait Salus pour une seule personne : on le fit pour Pompée, par exemple, lors de sa maladie à Naples. Sous les empereurs, ce devint l’usage ordinaire, et Néron fonda même des jeûx spéciaux; les Neronia, pour le bonheur et la durée de son règne. On s’habitua aussi à jurer par le salut de l’empereur, les chrétiens surtout, qui regardaient ce serment comme innocent, tandis qu’ils repoussaient comme criminel celui par le Génie on la Fortune de l’empereur. D’ailleurs, il arriva avec le temps de Salus ce qui arrivait de tous les autres cultes indigènes, elle s’identifia peu à peu avec l’Hygiéia grecque, la fille d’Esculape, et son nom ne rappela plus à l’esprit que cette déesse hellénique. (L. Preller). Sources: https://www.cosmovisions.com/$Salus.htm