1291AN – Denier Annia – Caius Annius Luscus
Avers : C ANNI T F T N PRO COS EX S C (Caius Annius Titus filius Titus nepos Proconsul ex Senatus Consulto, Caius Annius fils de Titus, petit-fils de Titus proconsul par décret du Sénat)
Buste de Anna Perenna diadémée et drapée à droite portant des boucles d’oreille et un collier encadrée par un caducée ailé à gauche et une balance à droite. Avec ou sans marque de contrôle derrière la tête.
Revers : HISP.Q // L FABI L F (Lucius Fabius Lucius filius Hispaniensis, Lucius Fabius Luc fils de l’espagnol)
La Victoire est représentée dans un quadrige galopant à droite brandissant une palme de la main droite et tenant les rênes de la gauche. Avec ou sans marque de contrôle sous les chevaux.
INDICE DE RARETE : 7
1
10+
ATELIER : Espagne
Datation : 82-81 avant J.C.
Matière : Argent
Gens : Annia et Fabia
Références : RRC 366/3 – B.5 (Annia)
Caius Annius Luscus était le fils de Titus Annius Rufus, consul en 128 avant J.-C. et le petit-fils de Titus Annius Luscus, consul en 153 avant J.-C. Il servit sous Quintus Cæcilius Metellus en Afrique en 107 avant J.-C. dans la guerre contre Jugurtha. Sylla le nomma proconsul en 82 avant J.-C. afin de combattre Sertorius en Espagne. Après avoir obligé Sertorius à trouver refuge en Maurétanie, Caius Annius Luscus triompha de Sertorius en 80 avant J.-C. et fut relevé de son commandement. Au revers de notre denier, Lucius Fabius Hispaniensis est le légat (questeur) de Caius Annius Luscus. Ce denier commémore peut-être les premiers succès du proconsul. Au droit Anna Perenna est décrite comme la sœur de Didon ; elle était adorée comme telle en Italie où la gens Annia prétendait lui faire remonter son origine. Pour M. Crawford, les deniers de Lucius Fabius Hispaniensis pourraient avoir été frappés en Italie tandis que les deniers de son second légat (questeur) Caius Tarquitius auraient été frappés en Espagne.
Variante 1 avec une lettre de contrôle derrière la tête d’Anna Perenna au droit.
Références : RRC 366/3a – B.5a (Annia) – Syd.748f
Variante 2 avec une lettre de contrôle sous les chevaux au revers.
Références : RRC 366/3b – B.5 (Annia) – Syd.748g
Variante 3 avec une lettre de contrôle au-dessus des chevaux + lettre Q en dessous au revers.
Référence : RRC 366/3c
Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon
Annius Luscus était fils de T. Annius Rufus consul en 626 (128 av. J.-C.), et petit-fils de T. Annius Luscus consul en 601 (153 av. J.-C.) qui lutta contre Tib. Gracchus. Les noms du père et du grand père de Caius Annius se trouvent à la fois mentionnés sur ses monnaies, ce qui est fort rare. L’histoire de C. Annius Luscus est bien connue. Après avoir servi sous Q. Metellus Numidicus, en Afrique, dans la guerre contre Jugurtha, en 647 (107 av. J.-C.) 4, et avoir commandé la garnison de Leptis, il fut envoyé par Sylla en Espagne, vers l’an 672 (82 av. J.-C.), avec le titre de proconsul, pour y combattre Sertorius qui s’était soulevé en faveur de Marius. Il fut victorieux dans les Pyrénées, et c’est à ses succès que font allusion ses médailles, où le revers est occupé par une Victoire dans un quadrige ou dans bige. Ces monnaies ont été frappées en Espagne, pendant que C. Annius était proconsul, par les soins des questeurs respectifs de l’Espagne citérieure et de l’Espagne ultérieure, C. Tarquitius et L.Fabius Hispaniensis. Ces deux noms et la différence de style indiquent que les pièces ont été émises dans l’une et l’autre de ces pro- vinces (v. Fabia et Tarquitia).
La tête de femme qui figure au droit des monnaies du proconsul C. Annius,est la même que celle qu’on voit sur les deniers de Petronius Turpilianus. C’est Anna Perenna, dont le nom se rapproche à le fois de celui de la gens Annia et de celui de la gens Petronia. Ovide et Virgile ont raconté la légende de cette divinité qui passait pour la soeur de Didon. Après la mort de cette dernière, elle s’enfuit de Carthage et passa en Italie où elle fut accueillie par Enée. On faisait dériver son nom d’ ‘Amnis Perennis. Elle présidait à plusieurs sources ; l’une d’elles, le Numicius, se trouvait près de Rome, du côté du pont Milvius, dans la forêt qualifiée ainsi par Martial : Annce pomiferum nemus Perennæ. C’est là qu’on faisait le joyeux pèlerinage rustique décrit par Ovide (Annoe feslum geniale Perennæ), d’où le peuple de Rome revenait titubant : Quum redeunt, titubant, etc…
C’est Anna Perenna qui, sous les traits d’une vieille femme, venait de Bovillae apporter des vivres aux plébéiens retirés sur le mont Sacré; aussi sa fête qui se célébrait aux ides de Mars, était-elle des plus populaires.
Lieux de découverte (26 exemplaires)