1268FO – Denier Fonteia – Manius Fonteius

1268FO – Denier Fonteia – Manius Fonteius Avers : MN. FONTEI C.F (AP) (Manius Fonteius Caii Filius, Manius Fonteius Fils de Caius) Tête laurée de Véjovis à droite; au-dessous, un foudre; sous le menton, monogramme (ROMA). Revers : Anépigraphe Génie ailé (Jupiter enfant) assis à droite sur une chèvre (Amalthée), surmonté des bonnets des Dioscures étoilés; à l’exergue, un thyrse couché; le tout dans une couronne de laurier. British Museum 4.05g INDICE DE RARETE : 3 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 85 avant J.C. Matière : Argent Gens : Fonteia Références : RRC 353/1a – B.9 (Fonteia) – Syd.724 Le monétaire responsable de l’émission de ce denier est Manius Fonteius C.f. (Manius Fonteius, fils de Gaius). Il a frappé cette monnaie à Rome vers 85 av. J.-C. La Gens Fonteia Statut: La gens Fonteia était une famille plébéienne (roturière) de la République romaine. Origine: Elle était originaire de Tusculum, une ville du Latium. L’orateur Cicéron mentionne que c’était l’une des familles les plus distinguées de ce municipe. Ancêtre mythique: Les Fonteii revendiquaient une ascendance mythologique, affirmant descendre de Fontus, le fils du dieu Janus. Lien avec l’Iconographie de la Pièce Le choix des motifs sur le denier est une forme de propagande personnelle et familiale, typique de l’époque: Le revers (Cupidon/Génie sur une chèvre, avec les pilei des Dioscures) est une référence directe aux origines de la famille à Tusculum. Les Dioscures (Castor et Pollux) étaient étroitement associés à cette ville, et la scène fait probablement allusion à un sanctuaire ou à un groupe statuaire local. L’avers (Tête d’Apollo ou Veiovis) pourrait également se référer à un culte local ou à une association avec la famille. Manius Fonteius C.f. a utilisé cette émission pour célébrer l’histoire, le statut, et les liens cultuels de sa famille au moment où il exerçait sa fonction de monétaire à Rome. Variante : Légende du droit C·F (AP) à droite du buste Référence : RRC 353/1b Numismatica Ars Classica 4.14gr Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Il faut éviter de confondre le monétaire dont il s’agit ici avec le précédent qui porte le même nom. Celui dont nous allons décrire les espèces est appelé fils de Caius, et ce Caius est probablement le monétaire de ce nom dont il a été parlé plus haut. Cicéron nous apprend que, dans sa jeunesse, Man. Fonteius remplit la charge de triumvir; il désigne probablement par-là les fonctions de triumvir monetalis qu’il dut exercer vers 666 (88 av. J.-C.) après la promulgation de la loi Papiria, comme le prouve la mention Ex argento publico qu’on lit sur plusieurs de ses médailles1. Plus tard, vers 669 (85 av. J.-C.) il fut questeur; Mommsen croit qu’il fit battre monnaie pendant sa questure, mais rien n’autorise cette conjecture. Légat de Sylla dans l’Espagne citérieure et plus tard en Macédoine, nous le voyons enfin, entre 678 et 680 (76-74 av. J.-C.), préteur de la Gaule Narbonnaise. Ses exactions soulevèrent la province, et quelques années plus tard, vers 685 (69 av. J.-C.), le chef des Allobroges, Induciomarus vint l’accuser à Rome devant le Sénat. C’est dans cette circonstance que Cicéron prit sa défense et prononça le discours pro Fonteio. On ignore si Man. Fonteius fut acquitté; dans tous les cas, il cessa, à partir de ce moment, de jouer un rôle politique. Les monnaies de Man. Fonteius C. f., qui ont quelque rapport de fabrique avec celles de L. Julius Bursio, présentent des particularités fort intéressantes. Signalons d’abord, dans le champ du revers, les bonnets des Dioscures rappelant le culte de ces divinités à Tusculum, la patrie originaire des Fonteii. La tête qui figure au droit de toutes les pièces d’argent a les traits d’Apollon; d’autre part, le foudre qui est placé au-dessous est un attribut de Jupiter. Il s’agit donc d’une divinité qui réunit les attributs de Jupiter et d’Apollon : c’est Apollon Vejovis ou Vediovis, qui avait à Rome, entre l’Arx et le Capitole, un sanctuaire fameux. On voyait dans ce temple l’image de ce dieu avec une poignée de traits à la main, telle que nous la présentent les deniers de L. Caesius et de C. Licinius Macer. Ce dieu était représenté sous les traits d’un jeune homme; le témoignage d’Ovide confirme celui des médailles : Juppiter est juvenis, juveniles aspice vultus, Aspice deinde manum, fulmina nulla tenet, Fulmina post ausos coelum adfectare Gigantas Sumpta Jovi; primo tempore inermis erat. Si l ‘on voit au contraire le foudre sur les monnaies, c’est apparemment qu’il est fait allusion au combat de Jupiter contre les Géants. Le revers des deniers de Man. Fonteius se rapporte encore au culte d’Apollon Vejovis, car il y avait, dans le temple de cette divinité, une chèvre portant un enfant ailé qui représente le génie du dieu. La signification de ce symbole, reproduit sur nos pièces, doit être rattachée évidemment à l’enfance de Jupiter, nourri par la chèvre Amalthée dans un antre du mont Ida ou du mont Dicté en Crète. Aux nones de Mars on célébrait la fête annuelle d’Apollon Vejovis, et on lui sacrifiait une chèvre, rilu humano, dit Aulu-Gelle, pour exprimer que ce sacrifice était purement symbolique’. Ajoutons enfin que sur des monnaies d ‘Antonin le Pieux et de Gallien où l’on voit une chèvre avec l’inscription Jovi crescenti, il faut reconnaître la même allusion que sur nos deniers, à l’enfance d’Apollon Vejovis, et aux particularités de son culte. Lieux de découverte (572 exemplaires)
1123FO – Denier Fonteia – Manius Fonteius

1123FO – Denier Fonteia – Manius Fonteius Avers : Anépigraphe Têtes imberbes accolées des Dioscures (Castor et Pollux, les Gémeaux), surmontées chacune d’une étoile; sous le menton, marque de valeur (XVI) en monogramme. Revers : (MN) FO(NTE)I (Manius Fonteius) Galère voguant à droite avec la proue vue en perspective; lettre de contrôle. British Museum 3.87g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 108-107 avant J.C. Matière : Argent Gens : Fonteia Références : RRC 307/1b – B.8 (Fonteia) – Syd.566 👤 Identité du Monétaire Nom : Manius Fonteius (souvent abrégé en Mn. Fontei sur la monnaie). Famille (Gens) : Fonteia, une famille plébéienne (roturière) qui a gagné en importance à la fin de la République. Datation de l’émission : Vers 108-107 av. J.-C. Il est important de noter que l’identification précise de ce monétaire Manius Fonteius dans les registres historiques est parfois complexe, car un autre Manius Fonteius est également connu plus tardivement, mais les numismates s’accordent sur le rôle de ce membre de la gens Fonteia pour ce denier. 🏛️ Contexte et Carrière Ce monétaire exerçait la fonction de triumvir monetalis (un des trois magistrats chargés de la frappe des monnaies) à Rome. Les types monétaires qu’il a choisis, notamment les Dioscures et la galère, ne sont pas anodins : Les Dioscures / Penates Publici (Avers) : Ces divinités sont souvent associées à la protection des voyageurs et des marins, et rappellent le culte particulier de la gens Fonteia (famille Fonteia), qui était originaire de Tusculum. La Galère (Revers) : Ce motif fait probablement allusion aux fonctions exercées par un ancêtre de la famille, peut-être Caius Fonteius Capito, qui fut préteur en Sardaigne, une province souvent associée aux affaires maritimes. Il peut aussi être une référence au premier denier Fonteia de C. Fonteius, qui utilisait déjà ce thème. 🔗 Lien Familial Manius Fonteius est considéré comme étant le frère ou le cousin de Caius Fonteius, qui fut lui aussi monétaire quelques années auparavant (vers 114-113 av. J.-C.) et utilisa également des types iconographiques liés aux Dioscures et aux galères. Galerie d’image : dans ce tableau, vous trouverez les lettres de cette variante que j’ai pu observer. (cliquez sur la lettre pour voir le denier correspondant). Variante 1 avec la présence de deux points au revers. Référence : RRC 307/1c British Museum 3.88g Galerie d’image : dans ce tableau, vous trouverez les lettres de cette variante que j’ai pu observer. (cliquez sur la lettre pour voir le denier correspondant). Variante 2 avec la présence de trois points au revers. Référence : RRC 307/1d British Museum 3.96g Galerie d’image : dans ce tableau, vous trouverez les lettres de cette variante que j’ai pu observer. (cliquez sur la lettre pour voir le denier correspondant). Descriptif de la proue de navire : Le revers présente une galère de profil vers la droite avec la proue vue en perspective. La coque est masquée par une série de 10 ou 11 rames de taille décroissante pour augmenter l’effet de perspective. Elles sortent de la coque au niveau supérieur d’un support qui n’est pas une caisse de rames (sinon les rames en sortiraient par des sabords en son milieu) mais plutôt un apostis sur lequel elles prennent support. Au dessus des rames, on distingue un rang d’épontilles verticales qui supportent un pont représenté ici par une ligne surmontée d’un pavois où sont fixés des boucliers. La longue « barrière » sur le pont est plus surprenante. Il s’agit sans doute d’un dispositif de protection du pont central ou de la représentation de l’arrière du pavois de l’autre bord. Une cabine à toiture à double pente figure également à l’avant de cette installation qu’elle dépasse. La proue n’est pas dotée d’un éperon. Au dessus, l’étrave est décorée d’une paire d’yeux presque de face. Un immense stolos terminé en pointe compose le sommet de l’étrave. Il a changé de fonction : il sert maintenant de prolongation des pavois latéraux pour protéger le pont avant. La poupe s’élève légèrement plus haut, par un aplustre dont on reconnait le disque. Le timonier se tient droit et rappelle l’allure fière sur les monnaies de C. Fonteius. Il a un bras sur un bâton vertical ou sur le gouvernail. Ce navire cataphracte à un seul rang de rames représente une quinquérème qui est le navire romain par excellence de cette fin de IIe s. av. J.C. Elle se distingue par des évolutions (faux-stolos, pont de combat, etc.) qui montrent que la marine prend son autonomie vis-à-vis des marines étrangères. Source : marine-antique.net Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Ce magistrat « Manius Fonteius » auquel les auteurs donnent quelquefois à tort le prénom de Marcus, parait être le Fonteius qui fut lieutenant en Gaule du proconsul Q. Servilius Caepio, en 663 (91 av. J.-C.)1. Les types du denier qu’on peut attribuer à ce Manius Fonteius sont intéressants. Au revers, figure une galère munie de rames, qui fait allusion, ainsi que nous l’avons expliqué plus haut, aux fonctions de C. Fonteius Capito, préteur en Sardaigne en 585 (169 av. J.-C.). Au droit, sont les têtes des Dioscures, accompagnées parfois des lettres P. P. qu’on a interprétées de diverses manières. Avant de chercher à les expliquer, rappelons d’abord qu’on voit sur les deniers de C. Sulpicius C. f. les mêmes têtes des Dioscures, accompagnées des lettres D. P. P., enfin sur un denier de C. Antius Restio (n. 2), ces mêmes têtes sont expliquées par la légende DEI PENATES. C’est en se fondant sur ces rapprochements, que Borghesi a interprété D. P. P. par Dei Penales Praestiles, et P. P par Pénates Praestites. Mommsen a lu à peu près dans le même sens Dei Penates Publici et Penales Publici. Plus récemment, Klügmann a voulu lire De Pecunia Publica et Pecunia Publica, en rapprochant cette légende des formules Argento publico, ex argento publico, et d’autres analogues qu’on trouve parfois sur les monnaies de la république romaine. Nous avons dit ailleurs que la formule Ex argento publico ne se rencontre sur les monnaies qu’à partir de la promulgation de la loi
1091FO – Denier Fonteia – Caius Fonteius

1091FO – Denier Fonteia – Caius Fonteius Avers : Anépigraphe Tête imberbe janiforme des Dioscures (Castor et Pollux, les gémeaux); marque de contrôle à gauche sous le menton; marque de valeur (XVI) en monogramme à droite sous le menton; avec ou sans globule au-dessous. Revers : C FO(NT) / ROMA (Caius Fonteius / Roma) Galère voguant à gauche avec un pilote et trois rameurs, l’acrostolium à la poupe du navire. British Museum 4.01g INDICE DE RARETE : 4 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 114-113 avant J.C. Matière : Argent Gens : Fonteia Références : RRC 290/1 – B.1 (Fonteia) – Syd.555 Le Monétaire : Caius Fonteius Période d’activité : Il a exercé la fonction de triumvir monetalis (magistrat monétaire) vers 114-113 av. J.-C. La Gens Fonteia : Caius Fonteius appartenait à la Gens Fonteia, une famille plébéienne (roturière) de la République romaine. Origine : Cette famille était originaire de Tusculum, une ville du Latium très proche de Rome. La Signification des Types Monétaires Les motifs choisis par le monétaire ne sont pas aléatoires ; ils sont une forme de propagande familiale (types parlants) : Avers (Tête Janiforme) : La tête janiforme (à deux visages) est généralement identifiée comme celle des Dioscures (Castor et Pollux). Cette identification est forte car les Dioscures étaient vénérés avec des honneurs particuliers à Tusculum, la ville d’origine de la Gens Fonteia. Autre hypothèse : Certains y voient la tête de Fons (ou Fontus), le dieu romain des sources, qui, selon la légende, était le fils de Janus et dont la Gens Fonteia prétendait descendre (un jeu de mots sur le nom Fonteius). Revers (Galère) : Le motif de la galère (navire) voguant à gauche est une référence navale. Interprétations : Elle pourrait faire allusion à une victoire navale remportée par un ancêtre de Caius Fonteius, potentiellement Publius Fonteius Capito, préteur en Sardaigne en 169 av. J.-C. Elle pourrait également être une allusion au mythe de la fondation de Tusculum par Telegonus, qui serait arrivé par la mer. En frappant ce denier, Caius Fonteius mettait donc en valeur les liens familiaux (Tusculum), les affiliations religieuses (Dioscures / Fons) et les exploits ancestraux (victoire navale), illustrant l’importance de sa famille dans la vie politique et religieuse romaine. Descriptif des marques de contrôle : Nous trouvons à l’avers sous le menton de « Castor » une lettre de contrôle; celle-ci est associée ou non à un ou à plusieurs globules (jusqu’à sept). Ci-contre, un tableau relevant les 96 combinaisons que j’ai pu observer. Ci-dessous, un autre tableau avec les liens menant aux différentes photographies des combinaisons. Enregistrer Enregistrer Enregistrer Descriptif de la proue de navire : Le revers présente une galère de profil vers la gauche. La coque est arrondie et décorée de 2 ligne en écailles de poisson. La proue est dotée d’un éperon à trois lames au dessus duquel une autre lame dépasse de l’étrave. Un immense stolos terminé par un bouton compose le sommet de l’étrave. La poupe s’élève légèrement plus haut, par un aphlaston dont on reconnait le disque et 3 rubans au dessus et 2 en dessous (acrostolium). Une ceinture de cordage enserre verticalement la poupe au niveau du timonier. Une série de 5 rames sort d’une casse de rames. On ne distingue pas de pont de combat au dessus des rames (c’est une galère aphracte).Pour M. Crawford, ce revers serait une allusion à l’origine marine de Telegonus, fondateur de Tusculum. Il pourrait églement être une allusion à P. Fonteius Capitus, ancêtre du monétaire, préteur en Sardaigne en 169 avant J.-C. et qui aurait remporté une victoire navale. Visiblement l’accent est mis sur les personnages embarqués sur cette galère. Le timonier se tient droit, l’allure fière, le bras gauche vers le bas vers un gouvernail, le bras droit à l’horizontal, passant par dessus une cabine et tenant un bâton vertical (une canne ?). La tête de 3 passagers dépasse (ce ne sont pas des rameurs car les rames sont au nombre de 5 et leur orientation vers l’avant serait une erreur). Une 2e cabine à toiture à double pente figure également devant les passagers. Cette petite galère ne peut pas être une quinquérème car elles sont toujours cataphracte (donc pourvues d’un pont au dessus des rames). Un graffito d’Alba Fucens permet d’y reconnaitre une quadrirème. Source : marine antique.net Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon C. Fonteius. Monétaire vers 642 (112 av. J.-C.) Mommsen croit que cet officier monétaire pourrait être le Fonteius dont nous ne connaissons pas le prénom et qui périt à Asculum en 663 (91 av. J.-C.) au commencement de la guerre Sociale. Le denier de C. Fonteius présente, au droit, la tête bifrons de Fons ou Fontus, fils de Janus, l’ancêtre légendaire de la gens Fonteia et dont les fêtes appelées Fontinalia se célébraient le 13e jour du mois d’octobre. Le navire qui figure au revers du denier, et l’ancre qui est au revers de l’as paraissent rappeler les fonctions navales de l’un des ancêtres de la famille, P. Fonteius Capito, qui fut préteur en Sardaigne en 585 (169 av. J.-C.) et commandant de la flotte romaine dans cette île. Enregistrer Enregistrer Enregistrer Lieux de découverte (333 exemplaires)