Les Lares, parfois aussi appelés Genii loci, sont des divinités romaines d’origine étrusque (de l’étrusque Lars, seigneur). Ils sont des divinités particulières à chaque famille, le Lar familiaris est le dieu de la maisonnée qui protège toute la famille. On les fête le 11 des calendes de janvier (22 décembre).
Les Étrusques, voisins archaïques de Rome, pratiquaient des cultes domestiques, ancestraux ou familiaux très similaires à ceux que les Romains dédièrent plus tard à leurs Lares : ainsi, une peinture murale à la Tomba dei Leopardi, chez les Tarquin étrusques, montre que des offrandes sont faites à des personnages à l’allure de Lares, ou à des ancêtres déifiés, dans une procession préparatoire à des jeux funéraires ; de même un vase étrusque à figures noires, et des reliefs étrusques, montre les formes des autels et l’iconographie qu’on retrouve dans le culte des Lares, y compris l’offre d’une couronne en guirlandes, le sacrifice d’un porc ou la représentation de serpents comme une force fertilisante et génératrice. Les auteurs de la Grèce et de la Rome antiques proposaient « héros » ou « démons » comme traductions de « Lares » ; Plaute utilise un « lar familiaris » comme gardien d’un trésor au nom d’une famille, ce qui équivaut à l’usage chez Ménandre d’un héroon (sanctuaire d’un héros ancestral). Weinstock propose une équivalence plus ancienne entre Lare et héros grec, qui s’appuie sur son interprétation d’une dédicace du IVème siècle av. J.-C. au héros ancestral romain Énée comme Lare.
Aucune image matérielle de Lare antérieure à la République n’a survécu, mais les références littéraires, comme celles de Plaute, suggèrent que le culte pouvait être offert à un seul Lare, ou parfois à plus : dans le cas des obscurs Lares grundules, ils pouvaient être jusqu’à trente. Leur développement comme divinités appariées pourrait être survenu à cause de l’influence de la religion grecque — on connaît en particulier les Dioscures, héros jumeaux, et toute l’iconographie romaine consacrée aux demi-dieux jumeaux et fondateurs, Romulus et Rémus. Les statues de Lares domestiques à partir du début de l’Empire montrent seulement des écarts stylistiques mineurs par rapport à un archétype commun : petits, jeunes, ce sont des personnages masculins vêtus de tuniques courtes, rustiques avec une ceinture — faite en peau de chien selon Plutarque. Ils prennent des attitudes de danseurs, sur la pointe des pieds ou légèrement balancés sur une jambe.
« Lar romano de bronce (M.A.N. Inv.2943) 01 » par Luis García. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.