1215TI – As Titia – Quintus Titius

1215TI – As Titia – Quintus Titius Avers : Anépigraphe Tête laurée et stylisée de Janus. (Sans marque de valeur I) Revers : Q. TITI. (Quintus Titius) Proue de navire a droite. British Museum 9.47g INDICE DE RARETE : 6 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 90 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Titia Références : RRC 341/4a – B.4 (Titia) – Syd.694 Variante 1 : présence de la marque de valeur I à l’avers. Références : RRC 341/4b – B.4 (Titia) – Syd.694a British Museum 6.61g Variante 2 : présence d’une marque de contrôle à droite de la proue au revers. Référence : RRC 341/4d British Museum 9.23g 👤 Le Monétaire Q. Titius Fonction : Monétaire (un des magistrats chargés de la frappe des monnaies à Rome). Date d’activité : Vers 90 av. J.-C. Contexte Historique : Son émission de monnaie a eu lieu pendant la Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.), une période de crise majeure et de réformes importantes pour la citoyenneté romaine. Identité Personnelle : On ne sait pas avec certitude qui était ce Quintus Titius. Certains chercheurs suggèrent qu’il pourrait être identifié à un certain Q. Titius mentionné par Plutarque comme s’occupant de commerce, qui serait venu voir Sylla en 86 av. J.-C., mais cette identification reste hypothétique. 🏛️ La Gens Titia et les Monnaies La famille (ou gens) Titia était d’origine plébéienne et n’a accédé à une visibilité politique significative que très tardivement dans l’histoire de la République. Aucun de ses membres n’a atteint le consulat avant la fin de la République. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon La famille Titia, d’origine plébéienne, était néanmoins sénatoriale dès le VIle siècle de Rome. On trouve Sex. Titius, tribun du peuple en 665 (89 av. J.-C.); il se montra le vengeur de Saturninus et de Glaucia tués l’année précédente. A la même époque, vivait un de ses parents, C. Titius, orateur distingué. Nous citerons encore M. Titius un des chefs de la flotte romaine, qui fut fait prisonnier en l’an 714 (40 av. J.-C.) par Sex. Pompée, sur les côtes de la Gaule Narbonnaise. On le trouve en Orient, dans la guerre des Parthes, sous les ordres de Marc Antoine, en 718 (36 av. J.-C.); il se rallia plus tard à Octave et fut consul suffectus, en 723.Les médailles donnent le seul nom de Q. Titius, monétaire vers 664 (90 av. J.-C.) avec C. Vibius Pansa. Mais on ne sait quel est ce personnage, à moins qu’on ne l’identifie avec Q. Titius qui s’occupait de négoce, et vint, selon Plutarque, trouver Sylla en 668 (86 av. J.-C.) après la bataille de Chéronée.Sur le denier n. 1, on voit la tête du dieu Mutinus ou Mutunus Tilinus, surnom de Priape; c’est un type parlant, faisant allusion au nom de famille Titius. Dans la même intention, le chef gaulois Tatinos a reproduit aussi cette tête avec une barbe cunéiforme et des ailerons, sur ses monnaies. Festus rapporte que le dieu Mutinus Titinus avait, à Rome, un temple où les matrones romaines venaient sacrifier, revêtues de robes prétextes : les jeunes mariées étaient tenues d’offrir symboliquement à Mutinus Titinus le tribut de leur virginité. Le Pégase, au revers du même denier, se rapporte aussi à cette même divinité : c’est le type des monnaies de Lampsaque, ville où le culte de Priape était particulièrement en honneur. Sur le denier n. 2, figure la tête de Bacchus, ordinaire aussi sur des monnaies grecques de Lampsaque. L’analogie de ces types s’explique « non par une intention d’imitation servile de la part de l’artiste romain, mais par une communauté de culte entre les deux villes Rome et Lampsaque, communauté qui devait produire des figures semblables pour les mêmes divinités’ » Le Cabinet des Médailles possède un buste de marbre, à double tête comme Janus, dont une des têtes est celle de Bacchus imberbe et couronné de lierre, et l’autre, celle du dieu priapique Mutinus Titinus, ailée, avec la barbe cunéiforme. L’association de ces deux têtes montre le rapport qui existait entre le culte de Bacchus et celui de Mutinus Titinus, le Priape romain. Lieux de découverte (4 exemplaires)
1208CA – As Calpurnia – Lucius Calpurnius Piso Frugi

1208CA – As Calpurnia – Lucius Calpurnius Piso Frugi Avers : Anépigraphe Tête laurée de Janus, au-dessus marque de valeur I. Revers : L. PISO. FRVGI (Lucius Piso Frugi) Proue de navire à droite, surmontée d’une Victoire. British Museum 10.36g INDICE DE RARETE : 9 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 90 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Calpurnia Références : RRC 340/4 – B.18 (Calpurnia) – Syd.677 Curiosité : Bande de trois asses. https://www.britishmuseum.org/collection/object/C_R-5032 👤 Le Monétaire : L. Calpurnius Piso Frugi Il est identifié comme Lucius Calpurnius Piso (fils de Lucius, petit-fils de Lucius) Frugi (L. Calpurnius L.f. L.n. Frugi), dont le nom est abrégé en L. PISO FRVGI sur le revers de la monnaie. Date et Contexte : Il fut magistrat monétaire (Triumvir Monétaire) vers 90 av. J.-C., pendant l’époque critique de la Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.). Cette guerre nécessita un financement massif, ce qui explique l’énorme volume de l’émission RRC 340/1, l’une des plus importantes de l’histoire républicaine. Carrière Postérieure : Les magistrats monétaires poursuivaient généralement des carrières politiques au sein du cursus honorum. Cependant, l’identité précise et les autres magistratures occupées par ce Lucius Calpurnius Piso Frugi particulier ne sont pas bien documentées après son monnayage. Il est possible qu’il soit mort au combat durant la Guerre Sociale. 🌳 L’Héritage Familial (Gens Calpurnia) Le choix des types monétaires (Apollon et le Cavalier) est un hommage direct à l’histoire de sa famille : Ludi Apollinares : Le type monétaire (Apollon et le cavalier de course) fait référence à l’institution des Jeux Apolliniens (Ludi Apollinares). Ces jeux furent institués par un ancêtre de la famille, le préteur Lucius Calpurnius Piso, en 212 av. J.-C. Surnom Frugi : Le surnom Frugi (qui signifie littéralement « frugal », « honnête », ou « homme de bien ») fut d’abord donné à un autre ancêtre, Lucius Calpurnius Piso Frugi (consul en 133 av. J.-C.). Cet ancêtre était célèbre pour son intégrité et était un historien et annaliste romain. Le monétaire de 90 av. J.-C. porte le même nom en hommage à cet illustre ancêtre. La Loi Calpurnia : La Gens Calpurnia est également associée à d’importantes lois, notamment la Lex Calpurnia de repetundis de 149 av. J.-C., qui a créé le premier tribunal permanent pour juger les cas de concussion des gouverneurs provinciaux. ➡️ Le Fils : Caius Calpurnius Piso Frugi (RRC 408/1) Il est intéressant de noter que le fils de ce monétaire, Caius Calpurnius Piso Frugi, frappa également des deniers à Rome une génération plus tard, vers 67 av. J.-C. (référence RRC 408/1). Son fils reprit exactement les mêmes types monétaires (Apollon / Cavalier), soulignant la fierté familiale pour cet héritage. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Calpurnius Piso Frugi. Triumvir monétaire vers 665 (89 av. J.-C.) Ce monétaire était fils d’un personnage du. même nom qui servit avec distinction en Sicile en 621 (133 av. J.-C.) et mourut en Espagne où il remplissait les fonctions de propréteur vers 642 (112 av. J.-C.). Le magistrat monétaire, mentionné à plusieurs reprises par Cicéron, était, comme ses ancêtres, un homme de la plus grande honorabilité. Il se porta comme accusateur de P. Gabinius en 667 (87 av. J.-C.) et il fut avec Verrès en Sicile comme propréteur, en 680 (74 av. J.-C.). Il exerça les fonctions d’officier monétaire vers l’an 665 (89 av. J.-C.), comme Borghesi l’a induit des pièces qui portent E. L. P. (Ex lege Papiria). La loi Plaulia Papiria qui contenait, entre autres, des dispositions relatives aux monnaies, fut promulguée, en effet, en 665 . La grande quantité des monnaies de L. Piso Frugi peut être attribuée aux frais occasionnés par la guerre Sociale. On a dû convertir en numéraire les lingots de la réserve métallique de l’ærarium. C’est à cette circonstance que nous devons de savoir que cette réserve, en 665, montait à 17.410 livres d’or, 22.070 livres d’argent en lingot,et 6.135.400 sesterces (= 18.230 livres) en argent monnayé On monnaya ces lingots, et L. Piso Frugi fut chargé avec D. Junius Silanus de diriger cette émission extraordinaire. Les marques monétaires si nombreuses, que l’on trouve sur les pièces, n’avaient pas d’autre but, que de distinguer les coins, pour les ouvriers de l’atelier, et de permettre la vérification et le contrôle de cette abondance inusitée. Le chiffre ((|)) (10,000) relevé par Cavedoni montre la quantité énorme de deniers qui ont dû être frappés. La tête d’Apollon qui figure au droit de toutes les pièces ainsi que le cavalier au galop qui tient dans la main une palme, un fouet ou une torche, font allusion aux jeux célébrés en l’honneur d’Apollon, et dont l’institution avait eu lieu en vertu d’un oracle du devin Marcius Nous avons déjà dit que ce fut un membre de la gens Calpurnia, le préteur C. Calpurnius Piso, qui, en 543 (211 av. J.-C.), régularisa les ludi Apollinares et en rendit la célébration périodique. Il y avait des courses de chars, et des courses de desultores, cavaliers qui conduisaient deux chevaux, et qui pendant la course sautaient de l’un sur l’autre. C’est à ces jeux que se rapporte le type des pièces de L. Piso ainsi que de C. Piso, son fils, que nous décrirons plus loin. Lieux de découverte (4 exemplaires)
1200AN – As Anonyme

1200AN – As Anonyme Avers : Anépigraphe Tête laurée de Janus, au-dessus marque de valeur I. Revers : ROMA Proue de navire à droite. British Museum 11.4g INDICE DE RARETE : 10 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 91 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Anonymes Références : RRC 339/1a – Syd.679 Variante 1: La marque de valeur I au-dessus de la proue au revers Référence : RRC 339/1b Bibliothèque nationale de France 14.29g Bibliothèque nationale de France 14.29g Variante 2: La marque de valeur I à droite de la proue au revers Référence : RRC 339/1c British Museum 12.8g Cette monnaie appartient à une série de bronzes « anonymes » émis vers 91 av. J.-C., une période marquée par le déclenchement de la Guerre sociale (91–88 av. J.-C.), un conflit opposant Rome à ses alliés italiens (Socii). La production de monnaie de bronze (aes) fut importante durant cette période pour soutenir l’effort de guerre, bien que les standards de poids aient souvent été réduits (standard oncial ou semi-oncial). Il est fréquent de retrouver ce type de pièce utilisé comme « flan » pour des surfrappes ultérieures (notamment par des ateliers militaires ou irréguliers en Espagne ou en Italie centrale lors des guerres civiles).
1196AN – As Anonyme

1196AN – As Anonyme Avers : Anépigraphe Tête laurée de Janus, au-dessus marque de valeur I. Revers : L·P·D·A·P Proue de navire à droite. Bibliothèque nationale de France 13.23g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 91 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Anonymes Références : RRC 338/1 – Syd.678 Signification de l’inscription L.P.D.A.P. Cette monnaie est célèbre pour la légende unique présente au revers. L’abréviation L·P·D·A·P signifie : « Lege Papiria De Assis Pondere » (En vertu de la loi Papiria sur le poids de l’As) Cette émission commémore l’adoption de la Lex Papiria (vers 91 av. J.-C.). Cette loi a officiellement réduit le poids standard de l’As du système oncial (env. 27g) au système semi-oncial (env. 13,5g). Contexte historique : Cette réduction drastique du poids permettait à l’État romain de frapper deux fois plus de monnaie avec la même quantité de bronze. Cette mesure d’urgence visait probablement à financer la Guerre sociale (91–88 av. J.-C.) qui éclata cette même année contre les alliés italiens de Rome.
1195JU – As Junia – Decimus Junius Silanus

1195JU – As Junia – Decimus Junius Silanus Avers : Anépigraphe Tête laurée de Janus, au-dessus marque de valeur I. Revers : D. SILANVS L. F. (Décimus Silanus, Lucii filius) Proue de navire à droite. British Museum 10.01g INDICE DE RARETE : 8 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 91 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Junia Références : RRC 337/5 – Syd.649 Outre les informations que nous tirons de ses monnaies en tant que magistrat monétaire en 91 av. J.-C., voici ce que nous savons sur Decimus Junius Silanus: Appartenance familiale : Il fait partie de la prestigieuse gens Junia, une famille noble plébéienne avec une longue histoire politique à Rome. Ascendance : Il est le fils de Lucius (comme l’indique « L. F. » sur ses monnaies). Descendance : Il est le beau-père de Marcus Junius Brutus (l’un des assassins de César), ayant épousé la mère de Brutus, Servilia Caepionis. De ce mariage, il eut un fils (Marcus Junius Silanus) et trois filles (Junia Prima, Junia Secunda, et Junia Tertia). Carrière politique : Il fut édile en 70 av. J.-C. Il a tenté d’obtenir le consulat pour l’année 63 av. J.-C., mais a échoué. Il fut consul en 62 av. J.-C. avec Lucius Licinius Murena. En tant que consul désigné en 63 av. J.-C., lors du débat au Sénat sur la conjuration de Catilina, Cicéron (consul en exercice) le consulta en premier sur le sort des conjurés arrêtés. Silanus s’est initialement prononcé en faveur de leur exécution. Cependant, lorsque Jules César suggéra l’emprisonnement à vie, Silanus insista sur le fait que c’était ce qu’il avait réellement voulu dire. C’est finalement Caton le Jeune qui imposa la décision de les exécuter. Avec son collègue consul Lucius Licinius Murena, il proposa la lex Junia Licinia, qui stipulait qu’une rogatio (une proposition de loi) devait être promulguée trois jours de marché (nundinae) avant que le peuple ne vote. Cette loi confirmait également la lex Caecilia Didia. Traducteur : Un Decimus Junius Silanus, qui pourrait être le même ou un parent proche du IIe siècle av. J.-C., était un érudit réputé pour sa connaissance de la langue et de la littérature puniques. Après la destruction de Carthage en 146 av. J.-C., le Sénat romain lui confia la traduction en latin du grand traité agricole de Magon de Carthage, un ouvrage en 28 livres. Bien que cette traduction soit perdue, elle a influencé les auteurs romains ultérieurs sur l’agriculture. Il est important de noter qu’il existe plusieurs Decimus Junius Silanus dans l’histoire romaine, et les sources peuvent parfois prêter à confusion. Cependant, la convergence des dates et des fonctions (monétaire en 91 av. J.-C., puis édile et consul) suggère fortement qu’il s’agit bien de la même personne pour les informations concernant sa carrière politique mentionnée ci-dessus. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon D. Junius Silanus L. f. Monétaire vers 665 (89 av. J.-C.). Ce magistrat ne peut être Decimus Silanus qui fut édile en 684 (70 av. J.-C.) et consul en 692 (62 av. J.-C.), car le père de ce dernier portait le prénom de Marcus et non de Lucius, comme le veulent les monuments numismatiques. Le nom de L. Silanus ne se rencontre pas dans les historiens du temps de la république . Quant aux types des monnaies de D. Silanus, ils sont assez faciles à expliquer. Le masque de Silène, analogue à celui de Pan sur les monnaies de C. Vibius Pansa, est une allusion directe au surnom de Silanus, et la charrue qu’on voit parfois (n° 19) sous ce masque, est une arme parlante pour le nom de Bubulcus, bouvier, qu’ont porté les ancêtres du monétaire. La tête de la Santé ou Salus (n. 17 et 18), rappelle le temple consacré à cette divinité, pendant les guerres du Samnium, en 452 (302 av. J.-C.), par le dictateur C. Junius Bubulcus Brutus. Salus était d’origine sabine, et c’est pour ce motif que le temple dont nous parlons fut bâti près du Quirinal, sur la collis Salularis ; Fabius Pictor y avait exécuté des peintures murales célèbres dans l’antiquité ; la fête de la déesse se célébrait le 8 août . Le torques qui figure autour de cette tête de Salus, comme sur les pièces des Manlii, symbolise la parenté des Junii Silani avec les Manlii Torquati : le jurisconsulte T. Manlius Torquatus avait été adopté par D. Junius Silanus vers l’an 552 (202 av. J.-C.). Le bige de la Victoire, type des plus ordinaires sur les monnaies de la république, pourrait être en même temps une réminiscence des succès de M. Junius Silanus pendant la seconde guerre Punique. Les sesterces mentionnent la loi Plaulia-Papiria, en vertu de laquelle ils furent frappés : cette loi est de l’an 665 (89 av. J.-C.), ce qui nous donne la date de la charge de D. Junius Silanus comme magistrat monétaire; un de ses collègues paraît avoir été L. Calpurnius Piso Frugi.
1182PO – As Poblicia – Caius Publicius Malleolus

1182PO – As Poblicia – Caius Publicius Malleolus Avers : Anépigraphe Tête laurée de Janus, au-dessus marque de valeur I. Revers : ROMA (Rome) Proue de navire à droite, au-dessus un marteau. Bibliothèque nationale de France 28.89g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 96 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Poblicia Référence : RRC 335/4 👤 Focus sur C. Publicius Malleolus Le Cognomen (Surnom) et le Marteau : Son cognomen, Malleolus, est un diminutif du mot latin malleus, qui signifie marteau ou maillet. Le petit marteau que l’on voit au droit de la monnaie, au-dessus de la tête de Mars, est un symbole éponyme (jeu de mots sur son nom de famille) utilisé comme marque personnelle. Contexte Familial et Carrière Politique : Il appartient à la gens Publicia, une famille qui a connu son apogée entre le IIIe siècle av. J.-C. et le début du Ier siècle av. J.-C. La frappe de la monnaie (vers 95-92 av. J.-C.) correspond à l’une des premières étapes du cursus honorum (la carrière politique romaine) qu’il a franchie en tant que triumvir monetalis. Il est probablement le même Caius Publicius Malleolus qui devint questeur en 80 av. J.-C. en Cilicie, sous le proconsul Gnaeus Cornelius Dolabella. Controverse et Fin de Vie : Son mandat de questeur ne fut pas sans histoire. Il se serait rendu coupable de prévarication et de concussion (malversations, extorsion de fonds) au détriment des habitants locaux. Il semble qu’après s’être considérablement enrichi, il soit mort de manière suspecte en Cilicie, ou à tout le moins prématurément. L’historien et orateur Cicéron accusera plus tard son successeur, Verrès, du meurtre de Malleolus (peut-être une hyperbole rhétorique, mais cela souligne la nature trouble des affaires dans les provinces à cette époque). Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Ce magistrat est probablement le personnage du même nom qui fut questeur de Cn. Dolabella en Cilicie, et qui mourut dans l’exercice de cette charge en 674 (80 av. J.-C.). Il fut triumvir monétaire avec A. Postumius Albinus Sp. f. et L. Caecilius Metellus. Les deniers de ces magistrats ont été copiés par les insurgés italiotes de la guerre des Marses. Le marteau ou maillet que l’on voit sur un grand nombre de ces pièces est le symbole du nom de Mallealus. Les autres emblèmes qui figurent sur ces monnaies font allusion à la guerre Sociale et aux événements qui en marquèrent le cours : la dea Roma est assise sur des monceaux d’armes, en signe de la victoire de Rome sur les cités italiotes insurgées. La tête de Mars, et non de la déesse Rome, sur les deniers n. 6 et 8, est aussi une allusion à la guerre. Le héros qu’on voit au revers des mêmes médailles est peut-être le Génie du peuple romain, venant de pacifier l’Italie. La tablette, au revers du denier n. 6, peut indiquer la loi Plautia-Papiria, ou la loi Pompeia, décrétées toutes deux en 665 (89 av.J.-C).
1172PO – As Pomponia – Lucius Pomponius Molo

1172PO – As Pomponia – Lucius Pomponius Molo Avers : Anépigraphe Tête laurée de Janus, au-dessus marque de valeur I. Revers : (LP)O(MP). ROMA (Lucius Pomponius. Rome) Proue de navire à droite. Bibliothèque nationale de France 24.49g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 97 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Pomponia Références : RRC 334/2 – B.1 (Pomponia) – Syd.608 👤 Le Monétaire : L. Pomponius Molo Nom Complet : Lucius Pomponius Molo Fonction : Triumvir Monetalis (magistrat monétaire) Date d’activité : Vers 97 av. J.-C. Malheureusement, en tant qu’individu, L. Pomponius Molo est peu connu par les sources historiques. Les monétaires de cette époque étaient souvent de jeunes hommes au début de leur carrière politique (cursus honorum), et leurs noms n’apparaissaient pas toujours dans les grands récits historiques, sauf s’ils atteignaient des magistratures supérieures (comme le consulat) plus tard, ce qui n’est pas le cas documenté pour lui. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Pomponius Molo. Monétaire vers 660 (94 av. J.-C.) Ce personnage est inconnu dans l’histoire et l’on ne voit pas que le cognomen Molo ait été porté par un autre. Son denier est fort intéressant parce qu’il fait allusion aux prétentions des Pomponii qui se disaient descendus de Pompo, fils de Numa. La tête d ‘Apollon figure au droit, et au revers on voit un sacrifice à ce dieu offert par le roi Numa lui-même. D’après les rites romains, le pontife devait toujours avoir la tête voilée; ici, la tête de Numa n’est pas recouverte d’une draperie, ce qui indique que le sacrifice du bouc est accompli selon les rites grecs. Cavedoni qui a fait cette remarque, cite un passage de Tite Live qui la confirme : Senatus consultum factum est, ut decemviri sacra graeco ritu facerent Apollini bove aurato et capris duabus albis auratis. Ce texte se rapporte à l’an 542 (212 av. J.-C.) et prouve que les sacrifices graeco ritu continuèrent longtemps à être en usage à Rome. Le denier de L. Pomponius Molo a une grande analogie de fabrique avec le denier frappé par le collège composé de L. Caecilius Metellus, C. Poblicius Malleolus et A. Postumius Albinus.
1166CO – As Cornelia – Publius Cornelius Lentulus Marcellinus

1166CO – As Cornelia – Publius Cornelius Lentulus Marcellinus Avers : Anépigraphe Tête laurée de Janus, au-dessus marque de valeur I. Revers : LENT. MAR. F. ROMA (Lentulus Marcelli filius. Roma) Proue de navire à droite; devant, la triquetra. Fitzwilliam Museum 27.34g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 100 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Cornelia Références : RRC 329/2 – B.27 (Cornelia) – Syd.606 Le monétaire de ce denier est Publius Cornelius Lentulus Marcellinus. Voici les informations clés disponibles sur ce personnage, membre de l’une des plus puissantes et prestigieuses familles patriciennes de Rome, la gens Cornelia. 🏛️ Identité et Contexte Familial Nom Complet: Publius Cornelius Lentulus Marcellinus. Période d’Activité Monétaire: 100 av. J.-C. Famille d’Origine (Contestée): Le monétaire est généralement considéré comme le fils de Marcus Claudius Marcellus (un personnage qui a servi sous Marius en Gaule vers 102 av. J.-C.). Il aurait été adopté dans la gens Cornelia par un membre de la branche des Lentuli. C’est l’explication courante pour le double cognomen « Lentulus Marcellinus », qui combine le nom de sa famille adoptive et celui de sa famille biologique (Marcellus). Filiation (sur la monnaie): La légende au revers de sa monnaie, LENT•MAR•F, est une abréviation de Lentulus Marcellinus Filius, mais elle peut être plus précisément interprétée comme Lentulus Marcelli Filius (Fils de Marcellus), ce qui soutient la théorie de l’adoption. 📜 Carrière Politique (Hypothèses) Bien que l’on ne sache pas grand-chose de certain sur la carrière de ce monétaire précis après son émission de 100 av. J.-C., il est souvent confondu ou identifié comme le père d’un personnage historique plus célèbre : Le Consul de 56 av. J.-C. : P. Cornelius Lentulus Marcellinus est souvent considéré comme le père de Cnaeus Cornelius Lentulus Marcellinus, qui fut consul en 56 av. J.-C. Un Orateur et Lieutenant de Pompée : L’historien de la numismatique Ernest Babelon (et d’autres) suggère que le monétaire de 100 av. J.-C. pourrait être le même personnage qui devint un orateur talentueux mentionné par Cicéron et un légat de Pompée lors de la guerre contre les pirates en 67 av. J.-C., avant d’accéder au consulat en 56 av. J.-C. Cependant, cette identification est contestée par les numismates modernes comme Crawford (RRC), qui distinguent souvent les générations. 🧭 La Signification du Triskèle Le détail le plus important de cette monnaie est l’ajout du triskèle. Cet emblème, qui représente l’île de Sicile, est un clin d’œil direct et un hommage aux origines de la branche des Marcelli : Rappel Historique : Le monétaire, Publius Cornelius Lentulus Marcellinus, est (comme nous l’avons vu) le fils d’un Marcus Claudius Marcellus, adopté par la gens Cornelia Lentula. Connexion aux Marcelli : Le triskèle fait allusion à la victoire décisive de Marcus Claudius Marcellus (le Grand Marcellus), qui fut le conquérant de Syracuse et de la Sicile lors de la Deuxième Guerre Punique (en 212 av. J.-C.). Héritage Familial : En incluant le triskèle sur sa monnaie, le monétaire s’inscrit clairement dans l’héritage de gloire militaire de sa famille d’origine, soulignant que, bien qu’adopté, il est fier du surnom de Marcellinus. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon P. Cornélius Lentulus Marcellinus. Monétaire vers 665 (89 av. J.-C.) Le surnom de Lenltulus dérive de lens, comme Cicero de cicer. Il a été porté par une branche nombreuse et puissante des Comelii; nous le trouvons dès l’époque de l’invasion des Gaulois en 367 (387 av. J.-C.) avec le patricien L. Cornelius Lentulus. Quant au surnom de Marcellus, il est devenu le nom d’une branche importante de la Claudia. M. Claudius Marcellus qui servait en Gaule sous Marius en 652 (102 av. J.-C.) et prit une part active à la défaite des Teutons près d’Aquae Sexliae, eut deux fils M. Claudius Marcellus Acserninus et P. Cornelius Lentulus Marcellinus; ce dernier prit le nom de Cornelius Lentulus parce qu’il fut adopté par un des membres de cette branche des Cornelii, mais nous ne savons comment ni à quelle époque. P. Cornelius Lentulus Marcellinus est mentionné par.Cicéron comme un orateur de grand talent; c’est lui, sans doute, qui figure au nombre des lieutenants de Pompée dans la guerre des pirates en 687 (67 av. J.-C.) ; il fut consul en 698 (56 av. J.-C.). C’est à ce personnage que conviennent les monnaies qui lui sont contemporaines et qui portent Lentulus Marcelli filius. Le denier n. 26 porte P E. S. C. qu’on interprète PublicE Senatus Consulto, ce qui signifie que les pièces ont été émises par suite d’une délibération des comices populaires, avec l’autorisation du Sénat. C’est pour ce motif que le revers de ces deniers représente la dea Roma couronnée par le Génie du peuple romain.
1156FA – As Fabia – Caius Fabius Hadrianus

1156FA – As Fabia – Caius Fabius Hadrianus Avers : Anépigraphe Tête laurée de Janus, au-dessus marque de valeur I. Revers : C. FABI. C. F / ROMA (Caius Fabius Caii Filius, Caius Fabius fils de Caius. Rome) Proue de navire à droite, sur laquelle est posé l’oiseau appelé buteo. Bibliothèque nationale de France 23.4g INDICE DE RARETE : 10 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 102 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Fabia Références : RRC 322/2 – B.16 (Fabia) – Syd.591 🏛️ Le Monétaire : Caius Fabius C. f. Hadrianus Nom Complet Probable : Caius Fabius Caii Filius Hadrianus. Fonction : Tresvir Monetalis (l’un des trois magistrats monétaires) à Rome en 102 av. J.-C. Gens : Il appartenait à la célèbre Gens Fabia, une des familles patriciennes les plus influentes de Rome. L’abréviation sur la monnaie, C. FABI C. F (Caius Fabius Caii Filius), confirme son identité. 📜 Le Contexte de son Monnayage (102 av. J.-C.) L’Oiseau (Buteo) (Revers) : La présence d’un oiseau ressemblant à une cigogne ou un héron devant le bige de la Victoire est un signe parlant (un indice visuel). Selon Pline l’Ancien, le surnom Buteo (signifiant une sorte de faucon ou héron) fut donné à une branche de la famille Fabia après qu’un tel oiseau se fut posé sur le navire du consul N. Fabius lors du siège de Drépanum (Deuxième Guerre Punique). L’inclusion de cet oiseau est une fière référence aux ancêtres du monétaire. 👤 Carrière Postérieure : Un Personnage Controversé L’identification la plus solide pour ce monétaire est Caius Fabius Hadrianus, qui poursuivit une carrière politique : Il devint Préteur en 84 av. J.-C. Il fut envoyé comme gouverneur d’Afrique (Province d’Afrique). Sa fin fut particulièrement violente et infâme, comme le rapporte Cicéron. En raison de son avarice et de son comportement tyrannique en tant que gouverneur, il fut brûlé vif par les citoyens romains à Utica dans sa propre maison en 84 av. J.-C., sans qu’aucune enquête officielle ne soit menée, car sa mort était considérée comme méritée. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Pline donne le nom de Buteo à une sorte d’oiseau se rapprochant du héron ou de la cigogne, et il rapporte que le surnom de Buteo fut attribué à une branche de la famille Fabia parce que cet oiseau vint se placer comme augure favorable sur la proue d’un navire commandé par un Fabius. Ce Fabius est probablement celui à qui on donna, le premier, le surnom de Buteo. Sur les monnaies que nous décrivons plus loin, on voit précisément un oiseau aquatique figuré au revers, et sur l’as, il est même perché sur la proue du navire, circonstance qui se rapproche d’une manière frappante du récit de Pline. Le buteo est donc en quelque sorte l’arme parlante de la famille, ainsi qu’on le constate pour d’autres emblèmes qui font allusion à un cognomen, comme Purpureo, Silanus, Gragulus, Malleolus, Crassipe. Borghesi a fait ressortir la justesse de ce rapprochement repoussé à tort par Mommsen . Les Fabii qui ont porté le nom de Buteo sont nombreux, mais nous n’en connaissons historiquement aucun qui ait porté le prénom de Caills, bien que nos pièces en mentionnent deux, le père et le fils.
1138ME – As Memmia – Lucius Memmius Galerius

1138ME – As Memmia – Lucius Memmius Galerius Avers : Anépigraphe Tête laurée de Janus, au-dessus marque de valeur I. Revers : L. (ME)MMI. ROMA (Lucius Memmius. Rome) Proue de navire à droite, terminée par une tête à de Vénus que couronne Cupidon. Bibliothèque nationale de France 19.86g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 106 avant J.C. Matière : Alliage cuivreux Gens : Memmia Références : RRC 313/2 – B.3 (Memmia) – Syd.575 👤 Le Monétaire : L. Memmius Galeria Information Détails Nom complet Lucius Memmius Galeria (ou Galerius) Fonction Triumvir Monetalis (magistrat monétaire) ou Questeur Date d’émission 106 av. J.-C. Famille (Gens) Gens Memmia, une famille plébéienne qui a gagné en importance à la fin de la République. Signification du Cognomen Galeria fait référence à la tribu à laquelle Lucius Memmius appartenait, plutôt qu’à un surnom (cognomen) personnel. L’ajout de Cupidon couronnant Vénus sur cette proue (ou de la tête de Vénus comme figure de proue) est une personnalisation de la Gens Memmia, liant la puissance de Rome (le navire) à l’ascendance divine de la famille (Vénus/Cupidon). Descriptif de la proue de navire : On trouve sur le revers cette proue très intéressante. Commençons par le bas, composé des premiers éléments visibles au-dessus de la ligne de flottaison. Le détail inattendu réside dans ces lignes obliques en écailles de poisson entre les préceintes. Sur d’autres variantes on trouve au même endroit des lignes sur une seule orientation. Mais des monnaies du IIIe siècle montre ce genre de détail sous la préceinte basse. L. Basch les interprétait comme des renforts sous-marin. Au dessus, le cadre avec la croix est la représentation de la face d’une caisse de rames. Puis un œil est représenté pour donner un profil vivant à ce « monstre » maritime. Enfin un faux-stolos occupe la partie supérieure de l’étrave ; il est orné d’une figure casquée qui pourrait bien être Vénus. Le petit personnage juché sur l’éperon et qui semble couronner cette figure avec une couronne de laurier est un Amour, peut-être Cupidon. Au dessus du plat-bord émergent des structures irrégulières au milieu desquelles se distingue un portique d’usage inconnu mais déjà repéré sur d’autres documents. Source : marine-antique.net Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Memmius L. f. Galeria. Monétaire vers 672 (82 av. J.-C.) L. Memmius, fils du précédent, n’a pas de surnom dans les auteurs. Sur ses monnaies, à la suite de son nom, on lit Gal… qu’on a interprété par Gallus et par Galbius, en croyant que c’était le cognomen du monétaire. Eckhel propose Galbius, parce qu’une inscription publiée par Gruter, mentionne un Memmius Galbius . Mommsen lit Galeria, nom de la tribu à laquelle appartenait L. Memmius, et cette interprétation paraît certaine, parce que ce mot se trouve inscrit aussi à la suite du nom de C. Memmius, frère de celui-ci, sur une monnaie que nous verrons plus loin. L. Memmius servit en Sicile, sous les ordres de Pompée ; puis il fut, avec son frère Caius, questeur en Espagne pendant la guerre de Sertorius, vers 672 (82 av. J.-C.), et c’est pendant cette guerre et dans cette province qu’il fit frapper les médailles ci-dessous décrites; enfin, il périt à la bataille de la Turia en 679 (75av. J.-C.) .La présence de la tête de Saturne sur les monnaies de L. Memmius, indique que le denier a été frappé par un questeur, et non par un triumvir monétaire ordinaire; le revers qui représente Vénus couronnée par l’Amour, s’explique fort bien par la prétention des Memmii à se rattacher à une origine troyenne. C’est pour le même motif, a remarqué Borghesi que Lucrèce, en dédiant son poème De ralura rerum, au frère de L. Memmius, dont nous verrons ci-après les médailles, invoque Vénus comme sa protectrice .