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1407LI – Denier Licinia – Publius Licinius Crassus

1407LI – Denier Licinia – Publius Licinius Crassus Avers : S.C (Senatus Consulto, avec l’accord du Sénat) Buste diadémé, lauré et drapé de Vénus à droite avec boucle d’oreille et collier. Revers : P. CRASSVS – M. – F (Publius Crassus Marci Filius, Publius Crassus fils de Marcus) La Gaule debout de face devant son cheval qu’elle tient par la bride de la main droite et une longue javeline de la main gauche; bouclier et cuirasse à ses pieds. British Museum 3.82g INDICE DE RARETE : 6 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 55 avant J.C. Matière : Argent Gens : Licinia Références : RRC 430/1 – B.18 (Licinia) – Syd.929 Le revers a été diversement interprété. Le personnage a été décrit comme un cavalier ou comme une femme. Dès 1986, Laurent Schmitt (VSO Burgan, 24 mai 1986, n° 460) avait été le premier à penser à une représentation de la Gaule, idée qui fut ensuite reprise au congrès international de Numismatique de Londres de 1986 et développée par le Dr Schultz de Berlin. C’est bien la Gaule qui semble représentée au revers de ce denier, au moment où Publius Licinius Crassus, fils de Crassus, et l’un des lieutenants de César fait frapper ce denier. Les auteurs du Roman Silver Coins faisaient remarquer que Crassus retournant à Rome en 55 avant J.-C. ramena avec lui mille cavaliers gaulois qui furent ensuite engagés dans la guerre Parthique où Crassus, son fils et la plus grande partie des troupes engagées devaient périr en 53 à Carrhæ. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon P. Licinius Crassus Dives. Questeur vers 696(58 av. J.-C.). Ce personnage est le deuxième des fils de M. Licinius Crassus. le triumvir tué à Sinnaca dans la guerre contre les Parthes en 701 (53 av. J.-C.). P. Crassus Dives fut questeur vers696 (58 av. J.-C.), époque où il frappa monnaie par délégation sénatoriale, ex senatus consulto ; il fut ensuite envoyé par César en Gaule, comme légat; il combattit contre Arioviste, les Vénètes et les Aquitains. Plus tard, il rentra à Rome, ramenant avec lui mille cavaliers gaulois enrôlés pour aller en Orient faire la guerre aux Parthes. A la fin de l’année 700 (54 av. J.-C.), il suivit son père dans son expédition, et il périt aveclui d ans le désastre de Sinnaca, près de Carrhæ, dans la haute Mésopotamie. La tête de Vénus qui figure sur son denier, est une flatterie à l’égard de Jules César qui se prétendait descendu de Vénus. Le type du revers est une allusion à la censure de M. Licinius Crassus, père du monétaire, en 689 (65 av. J.-C.), et à celle de son aïeul, P. Licinius Crassus, en 665 (89 av. J.-C.). On sait que les censeurs avaient dans leurs attributions l’inspection de la cavalerie romaine. Lieux de découverte (72 exemplaires)

1397CO – Denier Cornelia – Faustus Cornelius Sylla

1397CO – Denier Cornelia – Faustus Cornelius Sylla Avers : S·C (Senatus Consulto, Avec l’accord du Sénat) Buste lauré, diadémé et drapé de Vénus à droite vu de trois quarts en arrière avec le sceptre sur l’épaule. Revers : (FAVSTVS) en monogramme Trois trophées entre un capis (vase) et un lituus. British Museum 4.01g INDICE DE RARETE : 7 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 56 avant J.C. Matière : Argent Gens : Cornelia Références : RRC 426/3 – B.63 (Cornelia) – Syd.884 Faustus Cornelius Sylla est le fils de Sylla, dictateur en 81 avant J.-C. et de Metella, sa quatrième femme. Né en 86 avant J.-C., il reçut avec sa sœur jumelle, les prénoms de Fausta et de Faustus (prospère). Le revers fait directement référence au triple Triomphe de Pompée le 28 septembre 61. Faustus était le gendre de Pompée dont il avait épousé la fille Pompeia ; le vase à sacrifice et le lituus font peut-être référence au grand pontificat dont César avait été revêtu en 63 avant J.-C. Pompée et César étaient alliés, le premier ayant épousé la fille du second, Julia en 59 avant J.-C. Ce denier était précédemment daté de 61 avant J.-C. M. Harlan le date de 55 avant J.-C. Pour M. Crawford, les instruments pontificaux font référence à l’augurat de Pompée, mais en fait, ces instruments pourraient rappeler l’augurat de Sylla, père de Faustus, et en commémorer le vingt-cinquième anniversaire comme le triple trophée rappellerait les quinquennalia du triple triomphe de Pompée. Au droit, Vénus, déesse de l’amour, était la déesse tutélaire de Sylla, il est normal que son fils y fasse référence. Il ne faut pas négliger le rôle très important des commémorations dans le monde romain. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon C’est en l’an 700 (54 av. J.-C.) que Faustus Sylla fut investi de la dignité de questeur urbain, et qu’il fit rebâtir la curia Hostilia. A cette époque, Pompée, son beau-père, reçut du Sénat une subvention de quarante mille sesterces pour acheter du blé, subvenir à l’alimentation de Rome et réparer les dégâts causés par une inondation du Tigre. Les monnaies frappées par Faustus Sylla ont sans doute été émises avec cette subvention extraordinaire. Elles célèbrent, en effet, la gloire de Pompée : Hercule (n. 61) rappelle que Pompée avait, jeune encore, parcouru, comme Hercule son protecteur, le monde en conquérant, et à la bataille de Pharsale, Pompée donnait encore, comme mot d’ordre à ses soldats : Hercules invictus. Les trois couronnes font allusion aux Ires coronae triumphales décernées à Pompée, pour ses victoires dans les trois parties du monde ; avec le globe terrestre qui figure au centre, elles semblent la paraphrase de ce passage de Cicéron : « Cujus Ires triumphi lestes essent totum orbem terrarum nostro imperio teneri ». Les ornements de navire, ajoute Mommsen, et les épis, font allusion à l’approvisionnement de la ville confié à Pompée en 697 (57 av. JC) sans qu ‘il soit nécessaire de l’attribuer à la défaite des Pirates. La grande couronne de métal est sans doute la grande couronne de laurier en or avec laquelle Pompée fut autorisé à paraître dans les fêtes publiques en 691 (63 av. J.-C). Sur le troisième denier enfin (no 63), le buste de Vénus rappelle le temple de Vénus Victrix consacré par Pompée en 699(55 av. J.-C.) . Les trois trophées rappellent les Ires triumphi de Pompée; sur son cachet, ils étaient de même représentés, d’où on lui donne quelquefois le surnom de ….. Le praefericulum et le lituus rappellent que Pompée était augure. Le nom du questeur Faustus Sylla est tdujours en monogramme ; son collègue était peut-être Valerius Messala dont nous avons aussi des médailles. Lieux de découverte (50 exemplaires)

1384AE – Denier Lépide – Marcus Æmilius Lepidus

1384AE – Denier Lépide – Marcus Æmilius Lepidus Avers : Anépigraphe Tête féminine voilée à droite, (Vestale Æmilia), avec une couronne derrière et une patère devant. Revers : M. LEPIDVS à l’exergue // AN. XV. PR. – H.O. C. S (Marcus Lepidus // Annorum quidecem progressus hostem occidit civem servavit, Marc Aemilius Lépide âgé de quinze ans s’est jeté sur un ennemi, l’a tué et a sauvé un citoyen) Statue équestre de Marcus Aemilius Lépide, tenant un trophée sur l’épaule. INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 61 avant J.C. Matière : Argent Gens : Aemilia Références : RRC 419/1e – B.20 (Aemilia) – Syd.828a  Le Monétaire : Marcus Aemilius Lepidus (Lépide) Détail Information Nom Complet Marcus Aemilius Lepidus Période Monétaire 61 av. J.-C. Début de Carrière L’émission de cette pièce marque le début de son cursus honorum (sa carrière politique) en tant que Triumvir Monetalis (magistrat monétaire). Famille (Gens) Gens Aemilia (l’une des plus anciennes et des plus prestigieuses familles patriciennes de Rome). Père Marcus Aemilius Lepidus (Consul en 78 av. J.-C. et adversaire de Sylla).  Carrière Politique Ultérieure Après avoir été monétaire, sa carrière a culminé dans des fonctions majeures : Partisan de César : Il fut un allié clé de Jules César. Maître de la Cavalerie (Magister Equitum) de César. Consul en 46 av. J.-C. (avec César) et en 42 av. J.-C. Pontifex Maximus (Grand Pontife) à partir de 44 av. J.-C. Membre du Second Triumvirat : En 43 av. J.-C., il forma le Second Triumvirat avec Octave (futur Auguste) et Marc Antoine, partageant le pouvoir et dirigeant la République après l’assassinat de César. Il est célèbre pour être le Triumvir le moins influent, mais il détenait à un moment donné les provinces d’Hispanie et de Gaule Narbonnaise, ainsi que la province d’Afrique. Après une tentative de contestation du pouvoir d’Octave, il fut contraint à l’exil et vécut retiré jusqu’à sa mort vers 13/12 av. J.-C.  Référence à l’Ancêtre sur la Monnaie Il est important de noter que le revers de ce denier) ne représente pas le monétaire lui-même (le futur Triumvir), mais son illustre ancêtre, un autre Marcus Aemilius Lepidus (Consul en 187 et 175 av. J.-C.). Le message du revers (la statue équestre et l’inscription comme AN·XV·PR·H·O·C·S) sert à glorifier l’histoire et le prestige de la Gens Aemilia au moment où le jeune monétaire lançait sa propre carrière. Variante sans la légende AN. XV. PR. – H.O. C. S au revers British Museum 3.99g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Lépide, magistrat monétaire. Les premières pièces, nos 20, 21 et 22, qui représentent, au revers, une statue équestre portant un trophée, sont en l’honneur d’un des ancêtres du monétaire, M. Aemilius Lepidusqui fut censeur, pontifex maximus et consul en 567 (187 av. J.-C.) et en 579 (175 av. J.-C.). Au droit du premier denier, la couronne et le simpulum rappellent ses fonctions de grand pontife ; la statue qui est au revers est accompagnée d’une légende qu’on lit : LEPIDVS AN(norum) XV PR(ogressus) H(ostcm) O(ccidit) C(ivem) S(ervavit). Elle fut frappée en mémoire de ce que M. Lepidus, ancêtre du monétaire, étant âgé de quinze ans seulement, tua un ennemi et sauva un citoyen : c’est d’après Valère Maxime qu’on interprète ainsi avec certitude cette légende trop concise. On lit en effet dans cet historien : Aemilius Lepidus puer etiam tum progressas inaciem hostem interemit, civem servavit; cujus… operis index est in Capitolio statua bullata et incincta prétexta, senatus consulto posita. Eckhel a remarqué que le même exploit est raconté par Macrobe qui l’attribue au fils de Tarquin l’Ancien pendant la guerre contre les Sabins. Quoi qu’il en soit, en l’honneur de cet acte héroïque on érigea au jeune M. Aemilius Lepidus au Capitole la statue équestre représentée sur les monnaies de son arrière petit-fils.Les deux médailles suivantes (23 et 24) ont été également frappées en l’honneur du même personnage. Elles rappellent qu’il fut un des trois ambassadeurs envoyés parle Sénat en Egypte, l’an 553 (201 av. J.-C.) pour servir de protecteurs à Ptolémée V Epiphane, pendant la minorité de ce jeune prince. Il s’y fit remarquer par son énergie, et conquit en Egypte une grande influence. C’est lui qui fut à proprement parler, le tuteur du roi d’Egypte, et pour ce motif il est représenté posant la couronne royale sur la tête de Ptolémée. Ces médailles furent frappées vers l’an 693 (61 av. J.-C.) à l’époque où les Romains décidaient du sort de l’Egypte . Lépide était fier de montrer, par ses monnaies, que ses ancêtres avaient jadis tribué les premiers con- à implanter l’influence romaine sur les bords du Nil.Le denier suivant (n° 25) représente,au droit, la vestale Aemilia dont l’existence.est plus ou moins légendaire, mais qui comptait, nous l’avons vu plus haut, parmi les illustrations mythologiques de la Aemilia. D’après gens une tradition dont Plutarque s’est fait l’écho Aemilia serait identique à Rhea Sylvia, qui fut, malgré elle, enfermée dans un collège de Vestàles, et devint la mère de Romulus et de Rémus. C’est ainsi que les Aemilii prétendaient se rattacher au fondateur même de Rome. La basilique Emilienne qui figure au revers de la même pièce, est en l’honneur d’un troisième M. Aemilius Lepidus, celui-ci père du monétaire, et qui fut consul avec Q. Lutatius en 676 (78 av. J.-C.). Ce personnage fit, durant son consulat, et sur l’ordre du Sénat (senatus consulto) restaurer la basilique qui s’appela dès lors de son nom basilique Emilienne. Ce fait nous est raconté par Pline dans ce passage : M. Aemilius collega in consulatu Q. Lutalii, non in basilica modo Aemilia, verum et domi suae clipeos posuit.

1380AE – Denier Lépide – Marcus Æmilius Lepidus

1380AE – Denier Lépide – Marcus Æmilius Lepidus Avers : Anépigraphe Tête féminine diadémée à droite, (Vénus ou Rome). Revers : M. LEPIDVS à l’exergue // AN. XV. PR. – H.O. C. S (Marcus Lepidus // Annorum quidecem progressus hostem occidit civem servavit, Marc Aemilius Lépide âgé de quinze ans s’est jeté sur un ennemi, l’a tué et a sauvé un citoyen) Statue équestre de Marcus Aemilius Lépide, tenant un trophée sur l’épaule. Bibliothèque nationale de France 3.73g INDICE DE RARETE : 7 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 61 avant J.C. Matière : Argent Gens : Aemilia Références : RRC 419/1a – B.21 var (Aemilia) – Syd.827 👤 Le Monétaire : Marcus Aemilius Lepidus (Lépide) Détail Information Nom Complet Marcus Aemilius Lepidus Période Monétaire 61 av. J.-C. Début de Carrière L’émission de cette pièce marque le début de son cursus honorum (sa carrière politique) en tant que Triumvir Monetalis (magistrat monétaire). Famille (Gens) Gens Aemilia (l’une des plus anciennes et des plus prestigieuses familles patriciennes de Rome). Père Marcus Aemilius Lepidus (Consul en 78 av. J.-C. et adversaire de Sylla). 🚀 Carrière Politique Ultérieure Après avoir été monétaire, sa carrière a culminé dans des fonctions majeures : Partisan de César : Il fut un allié clé de Jules César. Maître de la Cavalerie (Magister Equitum) de César. Consul en 46 av. J.-C. (avec César) et en 42 av. J.-C. Pontifex Maximus (Grand Pontife) à partir de 44 av. J.-C. Membre du Second Triumvirat : En 43 av. J.-C., il forma le Second Triumvirat avec Octave (futur Auguste) et Marc Antoine, partageant le pouvoir et dirigeant la République après l’assassinat de César. Il est célèbre pour être le Triumvir le moins influent, mais il détenait à un moment donné les provinces d’Hispanie et de Gaule Narbonnaise, ainsi que la province d’Afrique. Après une tentative de contestation du pouvoir d’Octave, il fut contraint à l’exil et vécut retiré jusqu’à sa mort vers 13/12 av. J.-C. 🔙 Référence à l’Ancêtre sur la Monnaie Il est important de noter que le revers de ce denier) ne représente pas le monétaire lui-même (le futur Triumvir), mais son illustre ancêtre, un autre Marcus Aemilius Lepidus (Consul en 187 et 175 av. J.-C.). Le message du revers (la statue équestre et l’inscription comme AN·XV·PR·H·O·C·S) sert à glorifier l’histoire et le prestige de la Gens Aemilia au moment où le jeune monétaire lançait sa propre carrière. Variante sans la légende AN. XV. PR. – H.O. C. S au revers British Museum 3.88g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Lieux de découverte (29 exemplaires)

1329EG – Denier Serratus Egnatia – Caius Egnatius Maxsumus

1329EG – Denier Serratus Egnatia – Caius Egnatius Maxsumus Avers : MAXSVMVS Buste diadémé et drapé de Vénus à droite, portant boucles d’oreille et collier; derrière, un petit buste de Cupidon sur l’épaule. Revers : C. EGNATIVS CN. / F. / CN. N (Caius Egnatius Cnæi Filius Cnæi Nepos, Caius Egnatius fils de Cneius petit-fils de Cneius) Libertas (la Liberté) dans un bige au pas à gauche, tenant les rênes de la main droite et un sceptre transversal de la main gauche. Victoria (La victoire) volante couronnant Libertas. British Museum 3.82g INDICE DE RARETE : 8 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 75 avant J.C. Matière : Argent Gens : Egnatia Références : RRC 391/1a – B.1 (Egnatia) – Syd.786 👤 Caius Egnatius Maximus (vers 75 av. J.-C.) Fonction Monétaire : Il était l’un des triumviri monetales (triumvirs monétaires) en 75 av. J.-C., la fonction qui lui donnait le droit de frapper monnaie à Rome. Identité : L’inscription sur la pièce, C·EGNATIVS·CN·F / CN·N (Caius Egnatius, Gnaei filius, Gnaei nepos), indique qu’il était Caius Egnatius, fils et petit-fils d’un Gnaeus Egnatius. L’ajout de MAXSVMVS sur l’avers est le cognomen (surnom) de sa famille. Carrière : Sa frappe de monnaie est une étape au début de la carrière politique romaine (cursus honorum). La rareté des sources écrites pour cette période rend souvent difficile de reconstituer le reste de la carrière de ces individus, mais on trouve des mentions. 📜 Connexions Historiques et Famille La gens Egnatia était une famille d’origine samnite (une région d’Italie centrale) qui s’est installée à Rome. Ascendance Samnite : La famille semble avoir joué un rôle important dans la politique samnite avant de s’intégrer à l’aristocratie romaine. Postérité (Selon certaines sources) : Il est possible que C. Egnatius Maximus ait fait partie de l’entourage de M. Licinius Crassus. Certaines sources l’associent à l’expédition de Crassus contre les Parthes et au désastre de Carrhes en 53 av. J.-C., où il se serait échappé avec 300 cavaliers. L’historien Appien mentionne un Egnatius et son fils qui furent inclus dans les proscriptions de 43 av. J.-C. (les purges politiques menées par le Second Triumvirat) et exécutés. Il est possible, mais non certain, qu’il s’agisse de C. Egnatius Maximus et de son fils. 🪙 Le Message sur la Monnaie Les types monétaires qu’il a choisis (Venus, Cupidon, et Libertas) sont souvent des allusions aux valeurs familiales ou aux affiliations politiques : L’association de Libertas (la Liberté) avec la coiffure des affranchis (pileus) peut faire référence à un rôle joué par un ancêtre dans l’établissement ou la défense d’un lieu associé à la Liberté, comme l’Atrium Libertatis. L’utilisation de Venus et de son surnom MAXSVMVS (Maximus) est une façon pour lui de glorifier sa lignée. En résumé, C. Egnatius Maximus est principalement connu grâce à la monnaie qu’il a frappée en 75 av. J.-C., qui lui a permis de laisser sa marque dans l’histoire, avant de vraisemblablement poursuivre une carrière politique courante pour un noble romain de l’époque. Variante avec chiffre de contrôle à l’avers sous le buste de Vénus. Référence : RRC 391/1b Bibliothèque nationale de France 3.89g Bibliothèque nationale de France 3.89g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon La gens Egnatia était originaire du Samnium, probablement même de la ville de Teanum. Gellius Egnatius commandait les Samnites pendant les grandes guerres que le Samnium soutint contre Rome, au troisième siècle avant notre ère’. Marius Egnatius fut aussi un des principaux chefs des alliés italiens dans la guerre Sociale qui prit fin en 665 (89 av. J.-C.). Fixée à Rome à la suite de tous ces événements, la gens Egnatia y obtint d’être admise au Sénat, et c’est un de ses principaux représentants, C. Egnatius Maximus,qui frappa les monnaies décrites plus bas; ce personnage accompagna M. Licinius Crassus dans son expédition contre les Parthes, et après le grand désastre de Carrhae en 701 (53 av. J.-C.), il s’échappa avec trois cents cavaliers. Appien le signale comme ayant été compris avec son fils dans la proscription de l’an 711 (43 av. J.-C.). C’est vers l’an 685 (69 av. J.-C.) qu’il exerça la charge de triumvir monétaire. Les types des médailles de C. Egnatius Maximus ont résisté jusqu’icià  une interprétation satisfaisante. Le denier n. 1 indique par sa dentelure qu’il était destiné au commerce avec les peuples barbares. Le type de la Liberté, au revers, peut faire croire que l’un des ancêtres du monétaire contribua à la construction d’un atrium Libertatis. Sur le n. 2, l’association de la déesse Rome et de Vénus fait songer au temple qui fut plus tard élevé, sous le règne de l’empereur Hadrien, à Rome et à Vénus, Romae et Veneri, et dont on voit encore les débris près de l’arc de triomphe de Titus. Ainsi donc, depuis longtemps déjà, quand on bâtit ce temple, Rome et Vénus avaient été associées dans un même culte qui rappelait d’ailleurs l’origine troyenne de Rome. Sur le denier n. 3, on voit, comme l’a remarqué Cavedoni, le temple de Jupiter et de la Liberté, appelé aedes Joins Libertatis. En somme, nous trouvons sur les monnaies de C. Egnatius Maximus, Vénus et Cupidon, la Liberté, la déesse Rome et Jupiter, divinités bien caractérisées parleurs attributs, mais rien ne nous apprend pour quels motifs le monétaire choisit ces types. La forme Maxsumus pour Maximus est un archaïsme qui nous porte à croire que les types qui accompagnent cette légende se rapportent à un Egnatius Maxsumus, ancêtre plus ou moins éloigné du monétaire qui portait le même nom. Lieux de découverte (23 exemplaires)

1315NA – Denier Serratus Naevia – Caius Nævius Balbus

1315NA – Denier Serratus Naevia – Caius Nævius Balbus Avers : S.C (Senatus Consulto, avec l’accord du Sénat) Tête diadémée de Vénus à droite. Avec ou sans marque de contrôle devant la tête. Revers : CNÆ B(AL)B (Cneius Naevius Balbus) Victoria (la Victoire) dans un trige galopant à droite, tenant les rênes des deux mains; au-dessus, avec ou sans marque de contrôle. British Museum 3.92g INDICE DE RARETE : 3 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 79 avant J.C. Matière : Argent Gens : Naevia Références : RRC 382/1 – B.6 (Naevia) – Syd.769 🏛️ Qui était C. Naevius Balbus ? Rôle et Date : Il était l’un des trois tresviri monetales (magistrats monétaires) à Rome en 79 avant J.-C., l’année où il a émis ses célèbres deniers dentelés (serrati). Gens (Famille) : Il appartenait à la gens Naevia, une famille d’origine plébéienne et patricienne de Rome. L’ajout du surnom (cognomen) Balbus (qui signifie « le bégue ») indique une branche spécifique de la famille. Contexte Politique : Il est principalement connu pour avoir été un partisan de Sylla (Lucius Cornelius Sulla). Son émission monétaire est fortement liée au contexte de la dictature de Sylla, qui venait de reprendre le contrôle de Rome après les guerres civiles. 💰 L’Émission Monétaire L’émission de C. Naevius Balbus est massive, ce qui corrobore son rôle de soutien à Sylla : Fonds de Guerre : L’inscription S·C (Senatus Consulto – « Par décret du Sénat ») sur l’avers indique que la frappe a été autorisée par un décret spécifique du Sénat. Cette autorisation extraordinaire était probablement destinée à financer les vastes opérations militaires et les besoins de trésorerie de Sylla pour consolider son pouvoir. Symbolisme : Vénus : La tête diadémée de Vénus sur l’avers était une divinité très populaire à Rome, et elle était également la déesse protectrice de Sulla (elle sera plus tard associée à Jules César). Victoire en Trige : Le revers montre la déesse Victoria (la Victoire) conduisant un trige (un char tiré par trois chevaux), un motif rare sur les monnaies républicaines. C’était un symbole de triomphe et de victoire militaire écrasante, un message politique clair en faveur du général triomphant, Sylla. En résumé, C. Naevius Balbus est un exemple typique de magistrat monétaire de la fin de la République, dont la fonction était souvent un tremplin politique et dont les émissions servaient directement les intérêts du parti politique au pouvoir, en l’occurrence celui de Sylla. Variante 1 avec une lettre de contrôle au droit devant la tête de Vénus Références : RRC 382/1a British Museum 3.91g Variante 2 avec un chiffre romain au revers au-dessus des chevaux Références : RRC 382/1b British Museum 3.89g Variante 3 avec une lettre de contrôle au revers au-dessus des chevaux British Museum 3.79g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon C. Naevius Balbus. Monétaire vers 680 (74 av. J.-C.) Ce monétaire est inconnu dans l’histoire. Il est peut-être un descendant de L. Naevius Balbus que nous avons cité plus haut, et qui vivait environ un siècle auparavant. Remarquons que le char de la Victoire est conduit par trois chevaux. Borghesi cite à ce sujet le témoignage de Denys d’Halicarnasse, qui raconte que les Romains avaient emprunté aux Grecs l’usage de se servir parfois dans les combats, de chars attelés de trois chevaux. La dentelure des bords et les lettres S. C., ainsi que l’abondance des marques d’atelier, sont des signes certains d’un monnayage de nécessité fait dans un pressant besoin d’argent, sous l’autorité du Sénat. Nous sommes au temps de la guerre de Sertorius en Espagne, époque où, nous l’avons constaté souvent, le numéraire fut si abondant. Lieux de découverte (851 exemplaires)

1307CO – Denier Cornelia – Lucius Cornelius Sylla

1307CO – Denier Cornelia – Lucius Cornelius Sylla Avers : Anépigraphe Tête diadémée de Vénus à droite, derrière une marque de contrôle. Revers : EX SC (Ex Senatus Consulto) Corne d’abondance, le tout dans une couronne de laurier. British Museum 4g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Incertain Datation : 81 avant J.C. Matière : Argent Gens : Cornelia Références : RRC 376/1 – B.44 (Cornelia) – Syd.763 L’information principale concernant le monétaire (magistrat monétaire) de ce denier est qu’il est classé comme Anonyme par Michael Crawford dans son ouvrage de référence Roman Republican Coinage. Voici le détail de l’autorité émettrice et le contexte historique : Monétaire (Autorité d’émission) : Anonyme (Anonymous). Contexte : Ce denier a été frappé vers 81 av. J.-C., pendant la période de la guerre civile et de la dictature de Sylla (Lucius Cornelius Sulla). Signification : L’émission est associée aux opérations militaires et financières de Sylla en Italie. L’absence de nom de monétaire est courante pour certaines émissions militaires ou de crise. L’inscription clé sur le revers du denier, EX S•C (ex Senatus Consulto, c’est-à-dire « par décret du Sénat »), indique que l’émission a été autorisée par le Sénat, même si elle était effectuée pour soutenir les efforts de Sylla. Le type au revers (Cornucopia dans une couronne de laurier) et à l’avers (tête de Vénus, la déesse tutélaire de Sylla) sont des références claires à Sylla et à son succès. information sur le monétaire : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Monnaies frappées par le Sénat en 674 (80 av. J.-C.) A peine Sylla fut-il rentré à Rome en triomphateur, l’an 674 (80 av. J.-C.) qu’il fit frapper, par le Sénat, le denier presque semblable à l’aureus précédent, qu’on a généralement classé à tort parmi les monnaies de la gens Julia, avec l’as qui y correspond . La mention ex senatus consulto, sans nom de monétaire, montre que le Sénat avait su rapidement redevenir l’ami du triomphateur. Au-dessus de la proue, sur l’as, il faut reconnaître le légionnaire de l’armée victorieuse appuyé sur sa lance ; le même soldat se voit sur l’as de C. Licinius Macer. Lieu de découverte (1 exemplaire)

1306CO – Denier Cornelia – Lucius Cornelius Sylla

1306CO – Denier Cornelia – Lucius Cornelius Sylla Avers : Anépigraphe Tête diadémée de Vénus à droite. Revers : Q (Quaestor) Double corne d’abondance. British Museum 3.96g INDICE DE RARETE : 7 1 10+ ATELIER : Incertain Datation : 81 avant J.C. Matière : Argent Gens : Cornelia Références : RRC 375/2 – B.32 (Cornelia) – Syd.755 👤 Le Monétaire « Q » Identité : L’identité exacte de ce monétaire est inconnue. L’inscription sur la pièce est simplement la lettre « Q », qui est l’abréviation de Quaestor (Questeur). Fonction : Il était donc un Questeur (Quaestor), un magistrat romain souvent chargé des affaires financières et assistant les commandants militaires, y compris pour la frappe de monnaie. Contexte de Frappe : Cette émission monétaire (RRC 375/1 et RRC 375/2) a eu lieu en 81 av. J.-C., pendant la guerre civile où Sylla luttait pour prendre le contrôle total de l’Italie face aux Marius (parti populaire). Le monnayage est clairement lié à Lucius Cornelius Sulla (Sylla), comme l’indiquent les types : la tête de Vénus (déesse protectrice de Sylla, qui s’était donné l’agnomen de Felix – le chanceux, le favori de Vénus) et la double corne d’abondance (symbole de prospérité et de l’ère nouvelle de Sylla). Il s’agit probablement d’un monnayage d’urgence frappé par les forces syllaniennes pour payer les troupes. Lieu de Frappe : L’atelier monétaire exact est inconnu (on parle d’un atelier monétaire mobile ou d’une ville italienne avec des installations de frappe établies), mais le style de la gravure, très fin, est souvent décrit comme étant plus grec que romain, suggérant potentiellement une influence orientale ou la présence de graveurs grecs dans l’équipe. En résumé, « Q » n’est pas un nom, mais un titre (Questeur) anonyme qui, dans le cadre d’un monnayage d’urgence de Sylla, a émis ces pièces en or (aureus) et en argent (denier). Datation : 81 avant J.C. Matière : Argent Gens : Cornelia Références : RRC 375/2 – B.32 (Cornelia) – Syd.755 Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Les monnaies d’or, d’argent et de bronze qui suivent, forment une série à part : elles ont été frappées après que Sylla fut revenu d’Orient, dans quelque atelier de l’Italie méridionale, durant la guerre’de 672 (82 av. J.-C.). Ce qui le prouve, c’est d’abord qu’on ne les trouve que dans ce pays; c’est ensuite l’analogie de leurs types avec les monnaies autonomes de villes de l’Italie méridionale. La double corne d’abondance qu’on voit sur l’aureus et les n. 35 à 37, est copiée sur le revers des monnaies de Valentia dans le Bruttium, ce qui paraît fixer le lieu où Sylla avait momentanément installé l’atelier monétaire de son questeur. Pendant ce temps, le Sénat, dominé par les partisans de Cinna, faisait battre monnaie de son côté par le préteur urbain Q. AntoniusBalbus (V. Antonia. n° 1). Lieux de découverte (41 exemplaires)

1282MA – Denier Marcia – Lucius Marcius Censorinus

1282MA – Denier Marcia – Lucius Marcius Censorinus Avers : L. CENSORIN (Lucius Censorinus) Buste diadémé, voilé et drapé de Vénus à droite avec boucles d’oreille d’oreille et collier. Revers : P·CREPVS / C·LIMETAN ou P·CREPVSI / C·LIMETA (Publius Crepusius, Caius Limetanus) Vénus dans un bige galopant à droite, drapée, tenant les rênes des deux mains. Marque de contrôle au dessus des chevaux (Chiffre I, II, III ou IIII). Bibliothèque nationale de France 3.78g INDICE DE RARETE : 6 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 82 avant J.C. Matière : Argent Gentes : Marcia, Crepusia et Mamilia Références : RRC 360/1a – B.25 (Marcia) – Syd.736 Ce denier a été frappé vers 82 av. J.-C. (une période de guerre civile entre les factions de Marius et de Sylla) par un collège de trois monétaires : L. Marcius Censorinus C. Mamilius Limetanus P. Crepusius Les noms des trois magistrats sont inscrits sur la monnaie : celui de L. Marcius Censorinus apparaît à l’avers (L·CENSORIN), et ceux de C. Mamilius Limetanus et P. Crepusius (C·LIMETA / P·CREPVSI) figurent au revers.   Contexte et biographie Le rôle de ces magistrats, appelés tres viri aere argento auro flando feriundo (les « trois hommes chargés de fondre et de frapper le bronze, l’argent et l’or »), était de superviser l’atelier monétaire de Rome. Malheureusement, comme le confirment les études numismatiques, très peu de choses sont connues sur ces hommes en dehors de leurs monnaies. P. Crepusius : Il est le plus souvent désigné comme l’émetteur principal pour ses propres séries (RRC 361), qui se distinguent par un système de marques de contrôle particulièrement complexe (avec lettres, symboles et numéros de série). L. Marcius Censorinus et C. Mamilius Limetanus : Ils ont également frappé leurs propres deniers individuels la même année (RRC 362 et RRC 363), en plus de cette émission commune. Le fait que cette monnaie soit signée par les trois monétaires atteste d’une émission extrêmement importante, probablement rendue nécessaire par les besoins financiers urgents de l’État romain en pleine guerre civile. C’est le seul exemple de l’histoire de la République où les trois monétaires ont émis à la fois des pièces individuelles et une pièce conjointe. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Marcius Censorinus. Monétaire vers 670 (84 av. J.-C.) Ce personnage fut triumvir monétaire avec P. Crepusius et C. Mamilius Limetanus . La date des deniers que ce collège fit frapper a été à peu près fixée par l’examen des trouvailles dans lesquelles on les a rencontrés; mais on sait fort peu de chose sur chacun des monétaires. Mommsen pense que L. Censorinus est probablement le frère du monétaire C. Marcius Censorinus dont nous venons de voir les monnaies. On le regarde comme le père de L. Marcius L. f. Censorinus, un des plus ardents partisans de Marc Antoine, qui fut préteur en 711 (43 av. J.-C.) et consul en 715 (39 av. J.-C.). Sur le denier n. 24, le satyre Marsyas rappelle le nom de Marcius3 Eckhel croit, non sans raison, que c’est la statue de Marsyas érigée au forum ; Marsyas, fils de Liber, est le symbole de la liberté dans les colonies du jus ilalicum, et son image sur les monnaies coloniales symbolise la possession du jus Latii. Sa statue se trouvait non seulement à Rome, sur le forum, comme symbole de la Liberté, mais dans plusieurs villes d’Asie Mineure et d’Afrique!. Quant à la colonne qu’on voit derrière la statue de Marsyas sur le denier de L. Censorinus, Cavedoni suppose que c’est celle dont parle Festus comme ayant été élevée à un comédien sur le Vulcanal. Lieux de découverte 

1281CO – Denier Sylla – Lucius Cornelius Sulla

1281CO – Denier Sylla – Lucius Cornelius Sulla Avers : L. SVLLA (Lucius Sylla) Tête diadémée de Vénus à droite; devant elle, une statuette de Cupidon ailé, nu debout à gauche, tenant une palme. Revers : IMPER / ITERV (Imperator Iterum, Revêtu de la deuxième acclamation impériale) Vase à sacrifices (capis) et lituus entre deux trophées. Bibliothèque nationale de France 4g INDICE DE RARETE : 6 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 84-83 avant J.C. Matière : Argent Gens : Cornelia Référence : RRC 359/2 – B. 29 (Cornelia) – Syd.761 Le Contexte : Une Monnaie Impératoriale Exceptionnelle Contrairement à la majorité des monnaies républicaines, qui étaient émises par des magistrats monétaires (les tresviri monetales) pour le Sénat, cet émission est une monnaie militaire (ou impératoriale). Elle est émise sous l’autorité directe d’un commandant doté de l’imperium. Le Monétaire : Lucius Cornelius Sulla (Sylla). La Légende : Le nom L. SVLLA (Lucius Sylla) apparaît clairement à l’avers, et le revers porte la mention IMPER ITERVM (Imperator Iterum, « Commandant acclamé pour la deuxième fois »). La Date/Lieu : Frappé autour de 84-83 av. J.-C. par un atelier monétaire itinérant (souvent considéré comme en Grèce ou en Italie du Sud) pour payer ses troupes alors qu’il préparait son retour à Rome après sa victoire contre Mithridate VI.   Pourquoi Sylla ? Autorité Militaire Suprême : L’émission de cette pièce d’or (l’aureus) est en soi un acte exceptionnel, reflétant un besoin de financement massif pour son armée, en dehors du contrôle habituel du Sénat. Seul un chef militaire comme Sylla, détenant l’imperium et des ressources financières (butin de guerre), pouvait le faire. Propagande Politique : Les symboles choisis sont une forme de propagande personnelle : Vénus et Cupidon (l’avers) : Vénus était sa divinité tutélaire, qu’il honorait publiquement. Le Lituus et le Capis (au revers) : Instruments sacerdotaux faisant référence à son augurat, soulignant son autorité religieuse et son statut. IMPER ITERVM : Affirmation de son prestige militaire et de sa légitimité à diriger les armées. Sylla est donc l’émetteur principal et la figure centrale de cette monnaie, qui préfigure les émissions personnalisées de la fin de la République, notamment celles de Pompée et de Jules César. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon D’après ce classement, les monnaies frappées par les soins du questeur L. Licinius Lucullus datent, les unes de l’an 667 et les autres de l’an 671 : ces monnaies étaient célèbres dans l’antiquité même sous le nom de monnaies luculliennes, et voici ce que Plutarque nous raconte à leur sujet : « C’est par les soins de Lucullus, que fut frappée, dans le Péloponèse, la plus grande partie de la monnaie émise pendant la guerre de Mithridate, d’où vint le nom de lucullienne à cette monnaie qui resta longtemps en circulation, ayant eu l’occasion de s’échanger rapidement en soldant les dépenses nécessitées par les besoins de la guerre . »L’aureus et le denier qui suivent ont été frappés dans la Grèce en 667 (87 av. J.-C.) après les victoires de Chéronée et d’Orchomène dont nous avons parlé plus haut : les deux trophées font allusion à ces deux victoires, tandis que le praefericulum et le lituus rappellent que Sylla était investi de la dignité d’augure. C’est au cours de cette expédition que Sylla fut proclamé pour la seconde fois imperator par ses troupes. « Le titre d’imperator iterum que lui donnent quelquefois les médailles, dit Mommsen, ne se rapporte pas aux nombreuses victoires qu’il remporta sur Mithridate, de 667 à 670; car un général ne pouvait être proclamé imperator qu’une seule fois dans la même guerre. Mais il est probable que ce titre lui avait été déjà donné une fois, soit dans sa campagne de Cilicie, qu’il fit en qualité de propréteur en 662 (92 av. J.-C.), soit pendant la guerre Sociale, et on avait tenu compte de ce renouvellement de titre, comme nous le verrons aussi pour L. Aemilius Paullus. Cependant, il ne faudrait pas regarder les monnaies sur lesquelles on lit IMP, comme plus anciennes que celles sur lesquelles on trouve IMP. ITERVM ; car nous savons par les inscriptions que l’usage d’ajouter iterum commença seulement à s’introduire vers cette époque et qu’il n’était pas encore devenu une règle fixe ni exactement suivie ».