
Vercingétorix
Vercingétorix (vers 82–46 av. J.-C.) était un chef gaulois de la tribu des Arvernes qui mena une révolte majeure contre les forces romaines lors des guerres des Gaules de Jules César (58–50 av. J.-C.). Son nom, signifiant « grand roi guerrier » ou « roi des super-guerriers » en gaulois, reflète son rôle de leader unificateur. Né dans l’actuelle Auvergne, en France, il était le fils de Celtillus, un chef arverne exécuté pour avoir cherché à dominer la Gaule.
En 52 av. J.-C., Vercingétorix parvint à unir les tribus gauloises, souvent divisées, pour résister à la conquête romaine. Expulsé de Gergovie par son oncle et d’autres nobles réticents à défier Rome, il rallia les classes populaires, s’empara de Gergovie et fut proclamé roi. Il imposa une discipline stricte, utilisa des otages pour garantir la loyauté et forgea des alliances avec des tribus comme les Carnutes et les Bituriges. Ses tactiques incluaient la guérilla, la politique de la terre brûlée (détruire les ressources pour priver les Romains) et le repli dans des oppida fortifiés. Il épargna la capitale des Bituriges, Avaricum, à leur demande, mais César l’assiégea et la captura, massacrant près de 40 000 habitants.
Vercingétorix remporta une victoire notable à la bataille de Gergovie, repoussant les forces de César et gagnant le soutien des Éduens. Cependant, sa décision d’attaquer l’armée de César en retraite près de Dijon aboutit à une défaite de sa cavalerie, le forçant à se replier sur Alésia. Lors de la bataille d’Alésia (septembre 52 av. J.-C.), César assiégea les
efforts d’une coalition gauloise venue en renfort, estimée à 100 000 hommes selon César (chiffre probablement exagéré), Vercingétorix ne put briser le siège. Affamés et épuisés, ses hommes furent vaincus. En octobre 52 av. J.-C., Vercingétorix se rendit à César, dans un geste souvent décrit comme théâtral : selon Plutarque et Dion Cassius, il déposa ses armes aux pieds de César, bien que César lui-même, dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, reste vague sur les détails. Cette reddition marqua la fin de la résistance gauloise organisée.
Vercingétorix fut emmené à Rome, où il fut emprisonné dans le cachot du Tullianum pendant près de six ans. En 46 av. J.-C., lors du triomphe de César, il fut exhibé dans le cortège, puis exécuté, probablement par strangulation, selon la coutume romaine. Son sacrifice devint un symbole de la lutte pour la liberté.
Héritage
Vercingétorix est devenu une figure emblématique de l’identité française, particulièrement au XIXe siècle sous Napoléon III, qui en fit un héros national pour renforcer le sentiment patriotique. Une statue monumentale de Vercingétorix, sculptée par Bartholdi, fut érigée à Alésia en 1865. Aujourd’hui, il est célébré comme un symbole de résistance face à l’oppression, bien que les sources romaines, notamment César, soient les principales à relater ses exploits, ce qui pose des questions sur l’objectivité des récits. Aucun texte gaulois n’a survécu pour offrir une perspective alternative.