Jupiter Ammon

Jupiter Ammon Dans la mythologie, Jupiter Ammon désigne une divinité syncrétique combinant le dieu romain Jupiter et le dieu égyptien Ammon (Amon), particulièrement vénérée dans le monde antique. Cette fusion est apparue durant la période hellénistique, notamment après la visite d’Alexandre le Grand à l’oracle d’Amon à Siwa en 331 av. J.-C., où il fut proclamé fils de Zeus-Ammon. Jupiter : Roi des dieux romains, équivalent du Zeus grec, associé au ciel, à la foudre et à l’autorité divine. Ammon (Amon) : Dieu égyptien de la création, de la fertilité et du soleil, souvent représenté avec des cornes de bélier, symbolisant puissance et éternité. Syncrétisme : La fusion de Jupiter et Ammon a créé un dieu incarnant un pouvoir divin suprême, adoré dans différentes cultures. Jupiter Ammon était souvent représenté avec des cornes de bélier, en référence à l’iconographie d’Amon. Contexte mythologique clé : La consultation de l’oracle de Siwa par Alexandre le Grand a renforcé l’association entre Ammon et Zeus/Jupiter dans la culture gréco-romaine. La déclaration de la filiation divine d’Alexandre a consolidé sa légitimité en tant que souverain. Jupiter Ammon était révéré comme un dieu de la prophétie, de la sagesse et de la royauté universelle, son culte s’étendant dans tout le bassin méditerranéen, notamment en Afrique du Nord et en Grèce. Dans l’art et la numismatique romaine, Jupiter Ammon était représenté comme une figure barbue avec des cornes de bélier, symbolisant l’autorité divine. Copie romaine d’un original grec de la fin du Ve siècle avant J.-C. Les Grecs du delta inférieur du Nil et de la Cyrénaïque combinaient des caractéristiques du dieu suprême grec Zeus avec des caractéristiques du dieu égyptien Ammon-Rê. Denier Cornuficia – Quintus Cornuficius Importance culturelle : Le culte de Jupiter Ammon était particulièrement important à Cyrène et dans la province romaine d’Afrique. Son image figurait sur les monnaies des souverains hellénistiques et des empereurs romains, soulignant leur légitimité divine. Les temples et oracles dédiés à Jupiter Ammon, comme celui de Siwa, étaient des centres religieux majeurs.
Victoria (La Victoire)

Victoria (La Victoire) Victoria dans la mythologie romaine Victoria, déesse romaine de la victoire, est l’équivalent de la déesse grecque Niké. Elle incarne le triomphe sous toutes ses formes : militaire, sportif, ou personnel. Contrairement à d’autres divinités romaines dotées de récits complexes, Victoria est davantage une personnification abstraite, vénérée pour son rôle symbolique plutôt que pour des mythes narratifs élaborés. Elle était essentielle dans une société romaine où la victoire militaire était au cœur de l’identité de l’Empire. Origines et associations Équivalence grecque : Victoria est directement inspirée de Niké, mais son culte s’est adapté aux valeurs romaines, mettant l’accent sur la gloire de Rome et de ses armées. Autres liens : Elle est parfois associée à Vacuna, une déesse sabine liée à la fertilité et à la victoire, et à Vica Pota, une divinité archaïque de la victoire et du pouvoir. Ces connexions montrent la fusion des traditions romaines et locales. Parenté : Dans certaines sources, Victoria est présentée comme la fille du Titan Pallas et de Styx, la déesse du fleuve infernal. Ses frères et sœurs incluent Zelus (zèle), Kratos (force) et Bia (puissance), tous liés à des concepts de domination et de succès. Rôle et importance Victoire militaire : Victoria était invoquée avant et après les batailles pour assurer le succès des armées romaines. Les généraux victorieux lui rendaient hommage lors des triomphes, processions solennelles célébrant leurs exploits. Symbole universel : Au-delà de la guerre, elle représentait la victoire dans les compétitions, les défis personnels et même la prospérité économique. Elle était une divinité accessible à tous, des empereurs aux citoyens ordinaires. Culte : Son culte était répandu, avec des autels et des temples dédiés à Rome et dans les provinces. Le plus célèbre est l’autel de Victoria dans la Curie du Sénat romain, symbole de la suprématie de l’État. Son culte a toutefois été contesté sous l’Empire tardif, lorsque le christianisme a remis en question les divinités païennes. Fliegende Victoria – Halbrondell Neues Palais Sanssouci Iconographie Représentation : Victoria est souvent dépeinte comme une jeune femme ailée, vêtue d’une longue robe romaine (stola). Ses attributs incluent : Une couronne de lauriers, symbole de victoire, qu’elle place sur la tête des vainqueurs. Une palme, associée au triomphe. Parfois une trompette, pour annoncer la victoire. Art et monuments : Elle apparaît fréquemment dans l’art romain, sur des pièces de monnaie, des reliefs, des arcs de triomphe (comme celui de Trajan) et des statues. Une statue célèbre de Victoria se trouvait dans le temple de Jupiter Capitolin, où elle était honorée aux côtés des divinités suprêmes. Contexte culturel Importance politique : Sous l’Empire, les empereurs associaient leur pouvoir à Victoria pour légitimer leur autorité. Auguste, par exemple, a promu son culte pour renforcer l’idée d’une Rome invincible. Évolution : Avec l’avènement du christianisme, le culte de Victoria a décliné. L’enlèvement de son autel du Sénat en 382 apr. J.-C., sous l’empereur chrétien Gratien, a marqué un tournant symbolique dans la transition vers une Rome chrétienne. Denier Mussidia – Lucius Mussidius Longus Anecdote Dans la culture populaire romaine, Victoria était si omniprésente que son image était gravée sur les pièces de monnaie, souvent accompagnée de l’inscription Victoria Augusta pour glorifier l’empereur régnant. Elle était aussi invoquée dans les jeux du cirque et les compétitions sportives, où les vainqueurs recevaient des couronnes en son honneur.
Roma

Roma Dans la Rome antique, l’allégorie de Rome était souvent personnifiée sous la forme d’une déesse ou d’une figure féminine symbolisant la grandeur, la puissance et l’éternité de la cité. Cette représentation, appelée Roma ou Dea Roma (la déesse Rome), incarnait l’esprit de la ville et, par extension, de l’Empire romain. Voici un aperçu détaillé de cette allégorie, ses caractéristiques, son iconographie et son rôle dans la culture romaine : Origines et concept Personnification : Roma était une divinité abstraite, représentant la ville de Rome et son empire. Contrairement aux déesses traditionnelles comme Junon ou Vénus, Roma n’avait pas de mythes narratifs détaillés, mais elle symbolisait l’unité, la souveraineté et la destinée romaine. Influence grecque : L’idée d’une ville divinisée s’inspire des cités grecques, où des figures comme Athéna incarnaient Athènes. Roma est cependant une création romaine, adaptée pour glorifier l’Empire. Culmination sous l’Empire : Le culte de Roma se développe surtout à partir du IIe siècle av. J.-C., particulièrement dans les provinces orientales, où elle était vénérée avec les empereurs divinisés. La déesse Roma (assise à droite) assiste à l’apothéose d’Antonin le Pieux et de Faustine. Relief de la base de la colonne d’Antonin le Pieux, Vatican. Iconographie de Roma Roma était représentée dans l’art, la sculpture, les monnaies et les reliefs avec des attributs spécifiques : Apparence : Une femme majestueuse, souvent assise sur un trône ou debout, portant une armure ou une robe longue (stola), symbolisant la dignité et la force. Attributs : Casque : Souvent un casque de type corinthien, évoquant Minerve ou Mars, pour la puissance militaire. Lance et bouclier : Symboles de protection et de victoire. Couronne murale : Une couronne en forme de remparts, représentant les fortifications de la ville. Globe ou sceptre : Signes de domination universelle. Victoire ailée : Parfois, Roma tient une petite statue de Victoire, soulignant les triomphes romains. Lupa Capitolina : Bien que distincte, la louve allaitant Romulus et Remus apparaissait parfois dans des représentations associées à Roma, renforçant le mythe fondateur. Culte et représentations Culte de Dea Roma : Dans les provinces, notamment en Asie Mineure, des temples étaient dédiés à Roma, souvent associés au culte impérial (ex. : temple de Roma et Auguste à Pergame). À Rome même, le culte était moins formel, car la ville elle-même était le sanctuaire vivant de Roma. Elle était honorée lors de fêtes ou de cérémonies publiques, comme les triomphes militaires. Monuments : Le Temple de Vénus et Roma (construit sous Hadrien, 121-141 ap. J.-C.) sur le Forum était l’un des plus grands temples de Rome, associant Roma à Vénus, ancêtre divine des Romains. Les statues de Roma ornaient les forums, arcs de triomphe (ex. : Arc de Constantin) et édifices publics. Monnaies : Roma apparaissait fréquemment sur les pièces romaines, notamment sous la République et l’Empire, souvent avec l’inscription ROMA ou URBS ROMA (Ville de Rome). Elle symbolisait la légitimité du pouvoir. Symbolisme et rôle culturel Unité impériale : Roma incarnait l’idée d’un empire unifié, englobant des peuples divers sous une même autorité. Propagande : Les empereurs utilisaient l’image de Roma pour légitimer leur règne, associant leur pouvoir à l’éternité de la ville (Roma Aeterna). Opposition au christianisme : Avec l’essor du christianisme (IVe siècle), Roma, symbole du paganisme, fut parfois critiquée, mais son image perdura dans l’art et la rhétorique. Exemples dans l’art et la littérature Littérature : Les poètes comme Virgile (Énéide) ou Ovide glorifiaient Rome comme une entité quasi divine, sans toujours nommer Roma explicitement. Dans l’Énéide, Rome est la destinée d’Énée, guidée par les dieux. Sculpture : La statue colossale de Roma dans le temple de Vénus et Roma ou les reliefs de l’Autel de la Paix (Ara Pacis) montrent son importance. Monuments ultérieurs : L’idée de Roma a influencé des œuvres postérieures, comme les représentations allégoriques de Rome dans l’art Renaissance ou baroque. Denier Anonyme Sources et approfondissement Sources antiques : Les écrits de Tite-Live, les poèmes d’Ovide (Fastes) et les descriptions de Pline l’Ancien mentionnent Roma indirectement. Les inscriptions et monnaies sont des sources primaires. Archéologie : Les fouilles du Forum Romain et des sites comme Pergame révèlent des temples et statues dédiés à Roma. Ouvrages modernes : The Cult of Roma de Ronald Mellor ou Roman Religion de Valerie Warrior explorent son rôle.