1479CA – Denier Carisia – Titus Carisius
1479CA – Denier Carisia – Titus Carisius Avers : S.C (Senatus Consulto, avec l’accord du Sénat) Buste de Victoria (la Victoire) à droite. Revers : T. CARISI (Titus Carisius) Victoria (la Victoire) dans un quadrige galopant à droite, tenant une couronne de la main droite et les rênes de la main gauche. Bibliothèque nationale de France 3.71g INDICE DE RARETE : 4 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 46 avant J.C. Matière : Argent Gens : Carisia Références : RRC 464/5 – B.3 (Carisia) – Syd.985 Droit et revers font référence aux récentes victoires de César en Afrique contre le parti républicain. Pour ce denier, il existe deux versions différentes avec ou sans SC au droit et avec un quadrige ou un bige au revers. La mention de Senatus Consulto au droit semble indiquer que le magistrat monétaire a obtenu une autorisation du Sénat afin de compléter l’émission au moment où César va licencier une partie des vétérans et leur verser une prime en numéraire et en terre, “honesta missio”. Curiosité : Exemplaire avec T.CARSI. comme légende au revers Bibliothèque nationale de France 3.78g Bibliothèque nationale de France 3.78g Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Les Carisii n’avaient pas de cognomen, et leur famille n’apparaît dans l’histoire que vers la fin de la République. Les deux seuls membres connus ont frappé monnaie : c’est T. Carisius et P. Carisius, personnages qui ont souvent été confondus par les historiens. T. Carisius. Monétaire vers l’an 706 (48 av. J.-C.) Ce personnage fut monétaire sous Jules César; on ne sait à peu près rien de son histoire, et les auteurs anciens l’ont souvent confondu avec son fils P. Carisius, chargé plus tard de faire la guerre en Espagne. Toutefois, une inscription de l’époque de la République, trouvée à Avignon et conservée au musée de cette ville porte : T. CARISIVS. T. F, PR. VOLCAR. DAT. Ce T. Carisius, préteur des Volkes, est probablement notre monétaire.Sur ses médailles, nombreuses et intéressantes, il prend quelquefois le titre de triumvir monetalis, avec la mention senatus consulto. Sur le n. 1, on voit la tête de Junon Moneta, déesse dans le temple de laquelle était établi l’atelier monétaire de Rome; au revers, sont gravés les emblèmes de la charge de monétaire : le coin, les tenailles, l’enclume et le marteau. Le coin monétaire, de forme conique, est entouré d’une couronne de laurier, comme le bonnet de Vulcain qu’on voit sur des monnaies italiotes ou étrusques d’Æsernia, d’Ariminum, de Populonia. Des coins monétaires de l’époque impériale, conservés au Cabinet de France, ont une forme à peu près identique.Le buste de la Victoire, ainsi que son char trainé par deux ou quatre coursiers, font allusion aux triomphes de Jules-César, comme le sceptre, le globe, le sphinx, la corne d’abondance et le gouvernail rappellent sa puissance (V. Julia). Le quinaire n. 6 nous représente la dea Roma assise sur des boucliers, dans une position à peu près analogue à celle qu’elle a au revers du dernier anonyme décrit p. 72, du denier qui porte les trois noms de C. Malleolus, L. Metellus et A. Albinus, et enfin de la pièce des Locriens. Les sesterces (n. 7, 8 et 9) sont consacrés à Diane chasseresse. On a donné le nom de Sibylle à la tête des deniers 10 et II; pourtant cette tête n’est pas semblable à la Sibylle qui figure au droit du denier de L. Manlius Torquatus; le sphinx du revers, qui peut symboliser l’ambiguïté des paroles prophétiques de la Sibylle, est pareil au sphinx qu’on verra plus tard sur des monnaies d’Auguste. On n’a pas encore réussi à expliquer d’une manière satisfaisante la présence de la Sibylle et du Sphinx sur les monnaies de T. Carisius. On pourrait supposer qu’un des ancêtres de ce monétaire fut un des quindccimviri chargés de la garde des livres sibyllins, ou que ces types rappellent quelque oracle célèbre.Remarquons encore que la tête de cette prétendue Sibylle se voit au revers des deniers de L. Valerius Acisculus, et qu’on la regarde alors, soit comme Valeria Luperca, soit comme la Junon de Faléries dont Valeria Luperca avait été prêtresse. Lieux de découverte (287 exemplaires)
1478CA – Denier Carisia – Titus Carisius
1478CA – Denier Carisia – Titus Carisius Avers : Anépigraphe Buste de Victoria (la Victoire) à droite. Revers : T. CARISI (Titus Carisius) Victoria (la Victoire) dans un quadrige galopant à droite, tenant une couronne de la main droite et les rênes de la main gauche. British Museum 4.12g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 46 avant J.C. Matière : Argent Gens : Carisia Références : RRC 464/4 – B.2 (Carisia) – Syd.986 Droit et revers font référence aux récentes victoires de César en Afrique contre le parti républicain. Pour ce denier, il existe deux versions différentes avec ou sans SC au droit et avec un quadrige ou un bige au revers. La mention de Senatus Consulto au droit semble indiquer que le magistrat monétaire a obtenu une autorisation du Sénat afin de compléter l’émission au moment où César va licencier une partie des vétérans et leur verser une prime en numéraire et en terre, “honesta missio”. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Les Carisii n’avaient pas de cognomen, et leur famille n’apparaît dans l’histoire que vers la fin de la République. Les deux seuls membres connus ont frappé monnaie : c’est T. Carisius et P. Carisius, personnages qui ont souvent été confondus par les historiens. T. Carisius. Monétaire vers l’an 706 (48 av. J.-C.) Ce personnage fut monétaire sous Jules César; on ne sait à peu près rien de son histoire, et les auteurs anciens l’ont souvent confondu avec son fils P. Carisius, chargé plus tard de faire la guerre en Espagne. Toutefois, une inscription de l’époque de la République, trouvée à Avignon et conservée au musée de cette ville porte : T. CARISIVS. T. F, PR. VOLCAR. DAT. Ce T. Carisius, préteur des Volkes, est probablement notre monétaire.Sur ses médailles, nombreuses et intéressantes, il prend quelquefois le titre de triumvir monetalis, avec la mention senatus consulto. Sur le n. 1, on voit la tête de Junon Moneta, déesse dans le temple de laquelle était établi l’atelier monétaire de Rome; au revers, sont gravés les emblèmes de la charge de monétaire : le coin, les tenailles, l’enclume et le marteau. Le coin monétaire, de forme conique, est entouré d’une couronne de laurier, comme le bonnet de Vulcain qu’on voit sur des monnaies italiotes ou étrusques d’Æsernia, d’Ariminum, de Populonia. Des coins monétaires de l’époque impériale, conservés au Cabinet de France, ont une forme à peu près identique.Le buste de la Victoire, ainsi que son char trainé par deux ou quatre coursiers, font allusion aux triomphes de Jules-César, comme le sceptre, le globe, le sphinx, la corne d’abondance et le gouvernail rappellent sa puissance (V. Julia). Le quinaire n. 6 nous représente la dea Roma assise sur des boucliers, dans une position à peu près analogue à celle qu’elle a au revers du dernier anonyme décrit p. 72, du denier qui porte les trois noms de C. Malleolus, L. Metellus et A. Albinus, et enfin de la pièce des Locriens. Les sesterces (n. 7, 8 et 9) sont consacrés à Diane chasseresse. On a donné le nom de Sibylle à la tête des deniers 10 et II; pourtant cette tête n’est pas semblable à la Sibylle qui figure au droit du denier de L. Manlius Torquatus; le sphinx du revers, qui peut symboliser l’ambiguïté des paroles prophétiques de la Sibylle, est pareil au sphinx qu’on verra plus tard sur des monnaies d’Auguste. On n’a pas encore réussi à expliquer d’une manière satisfaisante la présence de la Sibylle et du Sphinx sur les monnaies de T. Carisius. On pourrait supposer qu’un des ancêtres de ce monétaire fut un des quindccimviri chargés de la garde des livres sibyllins, ou que ces types rappellent quelque oracle célèbre.Remarquons encore que la tête de cette prétendue Sibylle se voit au revers des deniers de L. Valerius Acisculus, et qu’on la regarde alors, soit comme Valeria Luperca, soit comme la Junon de Faléries dont Valeria Luperca avait été prêtresse. Lieux de découverte (129 exemplaires)
1469PO – Quinaire Porcia – Marcus Porcius Cato Uticensis
1469PO – Quinaire Porcia – Marcus Porcius Cato Uticensis Avers : M. C(AT)O PRO. PR (Marcus Cato Proprætor, Marcus Caton propréteur) Tête de Bacchus (Liber) à droite avec une couronne de vigne, les cheveux longs tombant sur la nuque. Revers : VICTRIX Victoria (la Victoire) assise à droite, les ailes déployées, tenant une patère de la main droite. British Museum 1.81g INDICE DE RARETE : 7 1 10+ ATELIER : Afrique Datation : 47-46 avant J.C. Matière : Argent Gens : Porcia Références : RRC 462/2 – B.11 (Porcia)– Syd.1054a Caton d’Utique (95-46 AC.), le descendant de Caton l’Ancien (234-149 AC.), dans la tradition de son arrière-grand-père, était un républicain de cœur. Il rejoignit le camp de Pompée après que César eut franchi le Rubicon. Après Pharsale, il se réfugia en Afrique à Utique qu’il fortifia et choisit pour chef du parti pompéien Scipion, appartenant à une illustre famille, plutôt que Labienus, grand commandant militaire. Scipion, vaincu à Thapsus, Caton s’enferma dans Utique, préférant se suicider que de tomber vivant entre les mains de César. Il devint ainsi le modèle du martyr républicain et du Romain intègre, qui avait déclaré qu’il préférerait mourir avec la République que de vivre un jour sans elle. Son vœu fut exaucé. Droit et revers de cette monnaie trouvent leur modèle dans un denier de Marcus Porcius Cato frappé en 89 avant J.-C. en pleine Guerre Sociale. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon M. Porcius Cato. Propréteur, de 706 à 708 (48-46 av. J.-C.) Il s’agit ici de Caton d’Utique, arrière petit-fils de Caton l’Ancien et fils du monétaire du même nom dont nous avons plus haut étudié le monnayage. Il naquit en 659 (95 av. J.-C.), servit dans la guerre contre Spartacus en 682 (72 av. J.-C.), et cinq ans plus tard, fut envoyé en Macédoine comme tribun militaire. Nommé ensuite questeur, il fit rendre gorge aux agents de Sylla qui s’étaient enrichis au pouvoir, puis, sur l’invitation du roi Déjotare, il partit en Asie: Pompée le reçut à Ephèse avec de grands honneurs. Rentré à Rome, il prêta son concours à Cicéron pour démasquer la conspiration de Catilina, en 691 (63 av. J.-C.). César qui redoutait l’influence de Caton à Rome, le fit envoyer en Chypre avec la mission de substituer dans l’île la domination romaine à celle de l’Egypte. Ami de la liberté avant tout, Caton se montra l’adversaire des triumvirs César, Pompée et Crassus, et son ardeur à défendre L. Domitius Ahenobarbus, le rival de Pompée et de Crassus au consulat de l’an de 699 (55 av. J.-C.), faillit lui être funeste, car il fut blessé dans une échauffourrée et jeté en prison. Ses partisans le délivrèrent et lui firent accorder les honneurs de la préture. Dans la guerre civile entre César et Pompée, Caton suivit le parti de Pompée, comme celui de la justice et de l’équité, d’où ce vers fameux de Lucain :Victrix causa diis placuit, sed victa Catoni.Le Sénat envoya Caton avec le titre de propréteur pour défendre la Sicile, mais il fut obligé de quitter l’île et de rejoindre Pompée à Dyrrachium. Pompée vaincu, Caton se mit à la tête des légions cantonnées en Cyrénaïque et voulut rejoindre Scipion, beau-père de Pompée, qui en ce moment tenait toute l’Afrique, grâce à l’appui de Juba, roi de Mauritanie. La rencontre se fit à Utique, et peu après, fut livrée la bataille de Thapsus où Scipion et Caton furent définitivement vaincus. Ce dernier désespéré se perça de son épée, en 708 (46 av. J.-C.).Les monnaies de Caton d’Utique présentent les mêmes types que celles de son père, et nous n’avons pas à revenir sur leur explication. Mommsen pense qu’elles ont été frappées en Sicile, tandis que Caton était gouverneur ou propréteur de cette île. Elles n’ont pu, dit ce savant, être émises par lui pendant qu’il était en Afrique, quoi qu’en dise M. l’abbé Cavedoni, parce que Caton ne commandait pas en chef dans cette province, et que les pièces frappées dans ces conditions auraient sans doute mentionné également le nom de Scipion qui, en sa qualité de général de l’armée, avait positivement seul le droit de battre monnaie. » Cavedoni, d’autre part, fait remarquer que Caton ne fit que toucher à Syracuse en 705 (49 av. J.-C.), et qu’il abandonna la Sicile aussitôt qu’il se vit menacé par les forces supérieures des partisans de César. « Il n’eut certainement pas alors le temps de battre monnaie, tandis qu’à Utique, qu ‘il avait fortifiée et approvisionnée, il fut pour ainsi dire obligé d’avoir un atelier monétaire, puisqu’il envoyait des sommes considérables avec des vivres et des armes au camp de Scipion. Et comment aurait-il pu, pendant son court séjour en Sicile, faire fabriquer le grand nombre de coins connus des deniers, aussi bien que des quinaires qui portent son nom? L’absence du nom du général en chef ne serait pas, d’après Cavedoni, un fait isolé, puisque sur les monnaies de C. Coponius, préteur en 705 (49 av. J.-C.), il n’est pas fait mention de Pompée, ni des consuls de cette année . Il y a peut-être possibilité de concilier ces deux opinions, en admettant que l’atelier monétaire de Caton le suivait dans ses pérégrinations, qu’il fût propréteur en Sicile ou en Afrique. Il dut, dans l’une et l’autre circonstance, faire frapper monnaie, ce qui était d’urgence pour subvenir aux frais de la guerre. Toutes les espèces frappées du temps de la république, par des chefs militaires, ont de même été émises, dans les villes sucessives où les armées ont été forcées de cantonner. Lieux de découverte (44 exemplaire)
1468PO – Denier Porcia – Marcus Porcius Cato Uticensis
1468PO – Denier Porcia – Marcus Porcius Cato Uticensis Avers : M. CATO PRO. PR / RO(MA) (Marcus Cato Proprætor / Roma, Marcus Caton propréteur / Rome) Buste d’une femme drapée à droite. Revers : VIC(TR)IX (Victorieuse) Victoria (la Victoire) assise à droite, les ailes déployées, tenant une patère de la main droite. British Museum 3.88g INDICE DE RARETE : 7 1 10+ ATELIER : Afrique Datation : 47-46 avant J.C. Matière : Argent Gens : Porcia Références : RRC 462/1a – B.10 (Porcia) – Syd.1053 Caton d’Utique (95-46 AC.), le descendant de Caton l’Ancien (234-149 AC.), dans la tradition de son arrière-grand-père, était un républicain de cœur. Il rejoignit le camp de Pompée après que César eut franchi le Rubicon. Après Pharsale, il se réfugia en Afrique à Utique qu’il fortifia et choisit pour chef du parti pompéien Scipion, appartenant à une illustre famille, plutôt que Labienus, grand commandant militaire. Scipion, vaincu à Thapsus, Caton s’enferma dans Utique, préférant se suicider que de tomber vivant entre les mains de César. Il devint ainsi le modèle du martyr républicain et du Romain intègre, qui avait déclaré qu’il préférerait mourir avec la République que de vivre un jour sans elle. Son vœu fut exaucé. Droit et revers de cette monnaie trouvent leur modèle dans un denier de Marcus Porcius Cato frappé en 89 avant J.-C. en pleine guerre Sociale. Variante 1 : Victoria tenant une couronne de laurier de la main droite au revers. Références : RRC 462/1b – Syd.1053a British Museum 3.66g Variante 2 : Victoria tenant une patère de la main droite au revers et légende de l’avers M. CATO PRO. PR. Références : RRC 462/1c – Syd.1052 British Museum 3.89g Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon M. Porcius Cato. Propréteur, de 706 à 708 (48-46 av. J.-C.) Il s’agit ici de Caton d’Utique, arrière petit-fils de Caton l’Ancien et fils du monétaire du même nom dont nous avons plus haut étudié le monnayage. Il naquit en 659 (95 av. J.-C.), servit dans la guerre contre Spartacus en 682 (72 av. J.-C.), et cinq ans plus tard, fut envoyé en Macédoine comme tribun militaire. Nommé ensuite questeur, il fit rendre gorge aux agents de Sylla qui s’étaient enrichis au pouvoir, puis, sur l’invitation du roi Déjotare, il partit en Asie: Pompée le reçut à Ephèse avec de grands honneurs. Rentré à Rome, il prêta son concours à Cicéron pour démasquer la conspiration de Catilina, en 691 (63 av. J.-C.). César qui redoutait l’influence de Caton à Rome, le fit envoyer en Chypre avec la mission de substituer dans l’île la domination romaine à celle de l’Egypte. Ami de la liberté avant tout, Caton se montra l’adversaire des triumvirs César, Pompée et Crassus, et son ardeur à défendre L. Domitius Ahenobarbus, le rival de Pompée et de Crassus au consulat de l’an de 699 (55 av. J.-C.), faillit lui être funeste, car il fut blessé dans une échauffourrée et jeté en prison. Ses partisans le délivrèrent et lui firent accorder les honneurs de la préture. Dans la guerre civile entre César et Pompée, Caton suivit le parti de Pompée, comme celui de la justice et de l’équité, d’où ce vers fameux de Lucain :Victrix causa diis placuit, sed victa Catoni.Le Sénat envoya Caton avec le titre de propréteur pour défendre la Sicile, mais il fut obligé de quitter l’île et de rejoindre Pompée à Dyrrachium. Pompée vaincu, Caton se mit à la tête des légions cantonnées en Cyrénaïque et voulut rejoindre Scipion, beau-père de Pompée, qui en ce moment tenait toute l’Afrique, grâce à l’appui de Juba, roi de Mauritanie. La rencontre se fit à Utique, et peu après, fut livrée la bataille de Thapsus où Scipion et Caton furent définitivement vaincus. Ce dernier désespéré se perça de son épée, en 708 (46 av. J.-C.).Les monnaies de Caton d’Utique présentent les mêmes types que celles de son père, et nous n’avons pas à revenir sur leur explication. Mommsen pense qu’elles ont été frappées en Sicile, tandis que Caton était gouverneur ou propréteur de cette île. Elles n’ont pu, dit ce savant, être émises par lui pendant qu’il était en Afrique, quoi qu’en dise M. l’abbé Cavedoni, parce que Caton ne commandait pas en chef dans cette province, et que les pièces frappées dans ces conditions auraient sans doute mentionné également le nom de Scipion qui, en sa qualité de général de l’armée, avait positivement seul le droit de battre monnaie. » Cavedoni, d’autre part, fait remarquer que Caton ne fit que toucher à Syracuse en 705 (49 av. J.-C.), et qu’il abandonna la Sicile aussitôt qu’il se vit menacé par les forces supérieures des partisans de César. « Il n’eut certainement pas alors le temps de battre monnaie, tandis qu’à Utique, qu ‘il avait fortifiée et approvisionnée, il fut pour ainsi dire obligé d’avoir un atelier monétaire, puisqu’il envoyait des sommes considérables avec des vivres et des armes au camp de Scipion. Et comment aurait-il pu, pendant son court séjour en Sicile, faire fabriquer le grand nombre de coins connus des deniers, aussi bien que des quinaires qui portent son nom? L’absence du nom du général en chef ne serait pas, d’après Cavedoni, un fait isolé, puisque sur les monnaies de C. Coponius, préteur en 705 (49 av. J.-C.), il n’est pas fait mention de Pompée, ni des consuls de cette année . Il y a peut-être possibilité de concilier ces deux opinions, en admettant que l’atelier monétaire de Caton le suivait dans ses pérégrinations, qu’il fût propréteur en Sicile ou en Afrique. Il dut, dans l’une et l’autre circonstance, faire frapper monnaie, ce qui était d’urgence pour subvenir aux frais de la guerre. Toutes les espèces frappées du temps de la république, par des chefs militaires, ont de même été émises, dans les villes sucessives où les armées ont été forcées de cantonner. Lieux de découverte (45 exemplaires)
1466CA – Denier Scipion et Crassus – Q. Cæcilius Metellus Pius Scipio
1466CA – Denier Scipion et Crassus – Q. Cæcilius Metellus Pius Scipio Avers : Q. METEL. PIVS/ SCIPIO IMP / GT. – A (Quintus Metellus Pius Scipio Imperator / Genius Tetelaris Africæ, Quintus Metellus pieux Scipion imperator/ Génie tutélaire de l’Afrique) Genius (Génie) de l’Afrique (Sekhet) debout de face avec le masque de lion, tenant l’ankh de la main droite. Revers : P. CRASSVS IVN/ LEG PRO PR (Publius Crassus Iunianus Legatus Pro Prætor, Publius Crassus Junianus légat propréteur) Victoria (la Victoire) debout à gauche, tenant un caducée de la main droite et un petit bouclier rond de la gauche. British Museum 3.84g INDICE DE RARETE : 9 1 10+ ATELIER : Utique Datation : 47-46 avant J.C. Matière : Argent Gens : Caecilia et Licinia Références : RRC 460/4 – B.51 (Caecilia) – Syd.1050 Cette pièce est traditionnellement décrite comme représentant le Genius Terrae Africae, ou Sekhmet tenant un ankh, mais cette statue remarquable n’est pas égyptienne – la pièce est frappée en Afrique et donc un symbole ankh n’a aucun sens dans un contexte punique carthaginois. En fait, le symbole est bien évidemment celui de Tanit qui était communément représenté par un simple abstrait féminin linéaire. L’identité du personnage doit donc également être remise en cause à la lumière des statues récupérées à Carthage et à Tunis que certains universitaires prennent pour représenter la divinité carthaginoise elle-même sous une forme léontocéphale.Quoi qu’il en soit, la monnaie de Scipion montre une rupture dramatique avec la tradition républicaine. Aucune déesse locale ou urbaine n’avait été représentée auparavant sur l’avers de la monnaie romaine autre que Roma elle-même, et certainement jamais une étrangère ! Dans ce cas, cela était d’autant plus répréhensible qu’il était ou détenait le symbole de Tanit – un dieu dont le peuple avait tué des centaines de milliers de soldats romains et presque entièrement vaincu Rome. Il n’y avait d’ailleurs aucun précédent pour la représentation d’un Génie autre que le Genius Populi Romani. Scipion n’utilise nullement sa monnaie pour défendre la cause de la République ; bien qu’il ait pu être conçu pour s’attirer les faveurs de la population de leur dernier territoire restant, l’effet est qu’il apparaît néanmoins tout à fait dans le style d’un souverain oriental. César ne doit pas avoir pu croire à sa chance, car rien ne pouvait mieux démontrer à la base la justesse de leur cause que les profondeurs tout à fait anti-romaines dans lesquelles Scipion s’était abaissé. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Q. Caecilius Metellus Puis Scipio. Imperator en 706-708 (40-46 av J.-C.) Q. Caecilius Metellus Pius Scipio était fils de P. Cornélius Scipio Nasica préteur en 660 (94 av. J.-C.). Il appartenait donc naissance par sa à la gens Cornelia; mais il fut adopté par Q. Caecilius Metellus Pius, fils de Metellus le Numidique, consul en 674 (80 av. J.C) et dont nous avons donné plus haut les médailles (n°8 à 44). Q. Metellus Pius Scipio est mentionné pour la première fois dans l histoire en 691 (63 av. J.-C.) pour avoir porté, pendant la nuit, à Cicéron une lettre l ‘avertissant de la conspiration de Catilina. En 694 (60 av. J.-C.) il fut tribun du peuple et il brigua victorieusement le consulat en l ‘an 702 (52 av. J.-C.), en concurrence avec Plautius Hypsaeus et Milon. Nommé ensuite gouverneur de Syrie, il se fit remarquer par ses exactions et il avait même projeté de piller le temple de Diane à Ephèse; à la suite d’une expédition contre les populations du mont Amanus, il prit le titre d’imperator qui figure sur ses médailles. Partisan de Pompée, dans la guerre civile, il commandait le centre de l’armée pompéienne à Pharsale ; en 706 (48 av. J.-C.) après la perte de la bataille, il passa en Afrique pour s’allier à Juba roi de Mauritanie; il s’y fit détester comme en Syrie jusqu’au jour où il fut de nouveau battu à Thapsus, en 708 (46 av. J.-C.); il mourut peu après, au moment où il allait tomber entre les mains de ses ennemis.Les monnaies qui portent son nom et sur lesquelles il prend le titre d’imperator ont été frappées en Afrique, de 706 à 708 (48-46 av. J.-C.), c’est-à-dire pendant son séjour dans cette province, comme lieutenant de Pompée; c’est ce qu’indiquent les pièces qui portent le Génie de l’Afrique. L’éléphant qui figure au revers du premier denier (n. 47) est le symbole de la famille adoptive de Q. Metellus Pius Scipio : on peut croire que le buste en Terme qui figure au droit des n. 47 et 48, représente Jupiter Terminalis ou Terminus, comme le prouvent la tête d’aigle et le sceptre qu’on voit sous ce terme. Ce buste de Jupiter Terminalis se voit aussi sur les monnaies de M. Terentius Varro. Le Génie de l’Afrique qui paraît sur les n. 50 et 51, suffirait, à défaut d’autres renseignements historiques, à établir le lieu d’émission de ces monnaies; c’est à tort que Cohen a interprété la légende par Genio tutelari Ægypti; Q. Metellus Scipion n’a jamais joué aucun rôle en Egypte. Mais il a aussi fait frapper, avant la bataille de Pharsale, des médaillons cistophores dans l’atelier de Pergame; nous n’avons pas à en parler ici, parce que le nom de l’atelier est inscrit sur ces pièces. Nous ajouterons quelques autres détails relatifs à ces monnaies, aux familles Eppia et Licinia auxquelles appartiennent M. Eppius et P. Licinius Crassus Junianus qui ont fait frapper quelques-unes de ces pièces, comme lieutenants de Metellus Scipion. Lieux de découverte (7 exemplaires)
1431HO – Denier Hostilia – Lucius Hostilius Saserna
1431HO – Denier Hostilia – Lucius Hostilius Saserna Avers : Anépigraphe Tête féminine, “Clementia”, (la Clémence) à droite, coiffée d’une couronne de chêne, “corona civica”. Revers : L. HOSTILIVS / SASERNA (Lucius Hostilius Saserna) Victoria (la Victoire) marchant à droite, tenant un trophée de la main gauche et de la main droite, un caducée. British Museum 3.94g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 48 avant J.C. Matière : Argent Gens : Hostilia Références : RRC 448/1a – B.5 (Hostilia) – Syd.951 La tête au droit était précédemment décrite comme celle de Pietas (la Piété), plutôt que celle de Clementia (la Clémence). Le style de ce denier est complètement différent de ceux avec le buste de Vercingétorix ou de la Gaule. Au droit, le portrait ressemble à celui des deniers de Jules César avec la tête de Vénus. Le revers rappelle les récentes victoires de César sur ses adversaires. Variante : Légende du revers L·HOSTILIVS SASERN Références : RRC 448/1b – Syd.951a Variante quatre fois moins observée. British Museum 3.91g Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Hostilius Saserna. Monétaire vers 708 (46av. J.-C.) On trouve mentionnés dans les auteurs plusieurs personnages du nom de Saserna ; mais c’est la numismatique seule qui nous apprend que ce cognomen était commun dans la gens Hostilia. Du temps de Caton et de Varron, vivaient deux écrivains du nom de Saserna, le père et le fils, qui ont écrit sur l’agriculture. Deux autres personnages de ce nom, un Saserna dont on ne connaît pas le prénom, et P. Saserna étaient lieutenants de Jules César pendant la guerre d’Afrique en 708 (46 av. J.-C.). Les monnaies portent le nom de L. Hostilius Saserna, et il est probable qu’il s’agit du frère de P. Saserna dont les historiens taisent le prénom. Cicéron nous apprend qu’il devint ami d’Antoine et d’Octave après la mort de César, auquel il était demeuré toujours très attaché. Les monnaies de L. Hostilius Saserna ont été frappées entre les années 705 et 708 (49-46 av. J.-C.), car Saserna n’a pu remplir les fonctions de triumvir monetalis qu’avant la guerre d’Afrique à laquelle il prit part comme lieutenant de César. Les types des deniers de L. Saserna sont fort intéressants. Sur le denier n° 2, nous voyons au droit, comme l’a démontré Eckhel, la tête de Pavor ou la Peur, sous les traits d’un vieil-lard barbu, les cheveux hérissés; peut-être a-t-on donné à Pavor les traits du chef gaulois Vercingétorix qui venait d’être vaincu par Jules César; le bouclier gaulois placé derrière la tête autorise cette conjecture. Au droit du denier n. 3, c’est la tête de Pallor ou la Pâleur, sous les traits d’une femme au visage pâle et amaigri; on pourrait y voir la Gaule vaincue, à cause du carnyx gaulois qui l’accompagne. Mais cette adaptation des types de ces deniers aux faits récents de la conquête de la Gaule, n’empêche pas de reconnaître en même temps dans ces types, les antiques divinités Pallor et Pavor. Le monétaire L. Hostilius Saserna rappelait ainsi à ses contemporains, en même temps qu’un fait récent, une tradition de famille : son ancêtre le roi Tullus Hostilius avait, le premier, fait élever des temples spéciaux à Pavor et à Pallor. Ces deux divinités de la terreur panique qu’on identifia dans la suite avec les génies grecs avaient leur origine dans l’effroi qui saisit l’armée romaine, à l’époque de Tullus Hostilius, dans une bataille entre les Romains et les Veiens. Les Albains, alliés des Romains, s’étaient tout à coup tournés contre eux, et les soldats de Tullus Hostilius effrayés prenaient la fuite, lorsque le roi de Rome fit voeu, s’il remportait la victoire, d’élever un temple à Pavor et Pallor. Le revers du- n. 2 doit rappeler soit cette bataille où Rome courut de grands dangers, soit plutôt Vercingétorix combattant sur son char gaulois. C’est à Pavor et à Pallor que Scipion l’Africain l’Ancien sacrifia lors de sa campagne contre Asdrubal, pour que l’armée romaine fût délivrée de la terreur panique que causaient aux soldats les embûches nocturnes des Carthaginois.Nous avons dit que sur les deniers n. 3,4 et 5, on voit le carnyx. La trompette guerrière des Gaulois est si souvent reproduite sur les monnaies de la république romaine que nous croyons utile de rappeler ici les recherches du marquis de Lagoy à ce sujet, et de dire sommairement en quoi consistait cet instrument. Un passage des Commentaires d’Eusthate sur l’Iliade (v. 219) nous apprend que la trompette particulière aux armées gauloises avait le nom celtique de carnyx, ~Kapvug. Elle était, selon cet auteur, d’assez grande dimension, et l’embouchure était façonnée en forme de tête d ‘animal; le son qu’elle rendait était aigu et strident. On voit le carnyx non seulement sur tous les deniers de la république qui rappellent des défaites des Gaulois et des barbares, mais encore notamment sur les bas-reliefs de l’arc de triomphe d’Orange et sur les médailles gauloises elles-mêmes.Les têtes de Vercingétorix et de la Gaule, ainsi que la forme des carnyx et des boucliers qu’on reconnaît sur nos médailles, sont les mêmes que celles des deux captifs enchaînés aux pieds des trophées des monnaies de Jules César (V. Julia). Le revers du n. 3 est à rapprocher de celui du denier de P. Silius Nerva où l’on voit des personnages qui s’avancent sur une passerelle pour aller déposer dans une urne leur bulletin de vote. Ici, nous avons de même trois électeurs qui marchent d’un air recueilli sur la passerelle, l’un derrière l’autre, pour éviter l’encombrement et le désordre autour du scrutin. Cette passerelle appelée pons ou ponticulus qui donnait accès vers l’urne de vote, avait été, sur l’ordre de Marius, rétrécie pour empêcher les hommes influents d’y stationner et d’exercer une pression sur les votants. César fit construire de vastes enclos (saepta) où devaient se réunir les comices, et Suétone nous représente le dictateur se tenant, dans une circonstance importante, sur le pons du scrutin et appelant les tribus ad suffragia. Le monétaire L. Hostilius Saserna, dévoué
1415VI – Denier Vinicia – L. Vinicius
1415VI – Denier Vinicia – L. Vinicius Avers : CONCORDIAE (Concordiae, A la Concorde) Tête laurée de Concordia à droite. Revers : L.VINICI (Lucius Vinicius) Victoria (la Victoire) portant une branche de palmier et quatre couronnes. British Museum 4.02g INDICE DE RARETE : 10 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 52 avant J.C. Matière : Argent Gens : Vinicia Références : RRC 436/1 – B.1 (Vinicia) – Syd.930 Ce revers représente la Victoire portant quatre couronnes attachées à une feuille de palmier, faisant référence aux trois triomphes récents de Pompée sur trois continents (Europe, Asie et Afrique), ainsi qu’une quatrième couronne, qui est la couronne d’or, qui lui a été conférée par le Sénat à l’occasion de son triomphe en 63 av. Le revers célèbre également les bonnes relations entre Pompée, Jules César et Crassus. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Vinicius. Monétaire vers 696 (58 av. J.-C.) Ce personnage fut tribun du peuple en 703 (51 av. J.-C.) et, en cette qualité, il opposa son veto à un sénatus-consulte dirigé contre Jules César. Il devint consul suffectus en 721 (33 av. J.-C.); on ne connaît pas autrement sa carrière. Les deniers qu’il a fait frapper vers l’an 696 (58 av. J.-C.) portent des types qu’on voit fréquemment à cette époque et dans les années suivantes. Ils sont en l’honneur de la Concorde, qu’on n’invoque jamais tant que durant les guerres civiles; ici, elle se rapporte au triumvirat de Pompée,César et Crassus, conclu en 695 (59 av. J.-C.). Cavedoni, après Vaillant, a reconnu dans les couronnes suspendues à la palme que tient la Victoire les quatre couronnes qui figurent sur un denier, presque contemporain, de Faustus Sylla (Cornelia, 61). Ces couronnes font allusion, comme nous l’avons dit ailleurs, aux succès de Pompée : trois d’entre elles rappellent ses victoires dans les trois parties du monde, et la quatrième est la couronne de laurier en or avec laquelle Pompée fut admis à paraître dans les cérémonies officielles. Lieux de découverte (3 exemplaires)
1389NO – Denier Nonia – Sextus Nonius Sufenas
1389NO – Denier Nonia – Sextus Nonius Sufenas Avers : S. C – SVFENAS (Senatus Consulto / Sufenas, avec l’accord du Sénat / Sufenas) Tête barbue de Saturne à droite; derrière, tête de harpon et pierre conique. Revers : PR. L. – .V. P. F // SEX.NONI (Sextus Nonius prætor ludos Victoriæ primus fecit, Sextus Nonius a institué les premiers jeux de la Victoire) Rome assise à gauche sur un monceau d’armes, tenant une haste de la main droite, couronnée par la Victoire debout derrière elle, tenant une couronne de la main droite et une palme de la main gauche. British Museum 4.02g INDICE DE RARETE : 8 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 59 avant J.C. Matière : Argent Gens : Nonia Références : RRC 421/1 – B.1 (Nonia) – Syd.885 Sextus Nonius Sufenas, le neveu de Sylla et peut-être le père de Marcus Nonius institua en 81 avant J.-C. les « ludi Victoriæ Sullanæ » afin de commémorer la victoire de son oncle à la porte Colline en 82 avant J.-C., que rappelle le revers de ce denier. Marcus Nonius Sufenas fut questeur en 60 avant J.-C. et tribun de la plèbe en 56 avant J.-C. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon M. Nonius Sufenas. Vers l’an 694 (60 av. J.-C.) Ce magistrat désigné seulement par Sufenas sur ses deniers, est sans doute M. Nonius Sufenas qui fut tribun du peuple en 698 (56 av. J.-C.) avec C. Cato et Procilius. Sufenas et ses collègues abusèrent de leur influence pour faire élire consuls Pompée et Crassus. En l’an 704 (50 av. J.-C.), nous trouvons Sufenas propréteur en Asie, et pendant la guerre civile qui éclata entre César et Pompée, il fut un des lieutenants de ce dernier. Il assistait à la bataille de Pharsale.Le denier qui suit présente, au droit, la tête de Saturne avec senatus consulto, ce qui indique que Sufenas le fit frapper pendant qu’il était questeur urbain, magistrature qu’il dut exercer vers l’an 694 (60 av. J.-C.) Le revers est consacré à honorer la mémoire de Sextus Nonius, ancêtre du monétaire, qui, en qualité de préteur urbain, avait jadis inauguré à Rome les ludil Victoriæ. On a généralement, à la suite d’Eckhel, interprété par ludos votivos, les lettres, L. V., mais Mommsen a démontré que ces jeux votifs étaient aussi anciens que Rome elle-même et que Sex. Nonius ne pouvait les avoir créés, ce préteur ayant exercé sa charge seulement vers 673 (81 av. J.-C.). Il s’agit certainement des ludi Viclorioe Sullanoe, institués en 672 en l’honneur de la victoire de la porte Colline remportée par Sylla . Le préteur Sex. Nonius fut le premier à les faire célébrer; le type de Rome couronnée par la Victoire indique bien qu’il s’agit de ludi Viclorioe plutôt que de ludi volivi. Le collègue du questeur Sufenas paraît avoir été C. Considius Nonianus. Lieux de découverte (141 exemplaires)
1339CO – Denier Cornelia – P. Cornelius Lentulus Spinther
1339CO – Denier Cornelia – P. Cornelius Lentulus Spinther Avers : Q.S.C (Quaestor, Senatus Consulto) Tête nue et barbue d’Hercule à droite. Revers : P LENT P F/ L N (Publius Lentulus, Publii Filius, Lucii Nepos) Le Génie du Peuple Romain assis de face sur une chaise curule, tenant une corne d’abondance et un sceptre, son pied droit posé sur un globe, couronné par la Victoire volant à gauche. British Museum 4.13g INDICE DE RARETE : 9 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 74 avant J.C. Matière : Argent Gens : Cornelia Références : RRC 397/1 – B.58 (Cornelia) – Syd.791 Publius Cornelius Lentulus, surnommé Spinther en raison de sa ressemblance avec un acteur populaire de ce nom, est issu d’une ancienne famille patricienne romaine de la gens Cornelia. Bien que traité avec une grande faveur par Jules César, Spinther finit par soutenir la cause sénatoriale aristocratique du grand rival de César Pompée et s’aligna sur ce parti. Cela s’est avéré une décision imprudente qui conduirait finalement à sa destruction politique et peut-être à sa mort. Bien que son exécution sur les ordres de César ne soit pas vérifiée, cela peut expliquer pourquoi son fils (P Cornelius P. f. P. n. Lentulus Spinther) a rejoint les assassins de César, Brutus et Cassius, et a frappé des pièces pour eux pendant leur guerre civile contre les forces de Marc Antoine et Octave. Comme son père avant lui, le jeune Spinther a également mis son propre nom et surnom « Spinther » au revers de ses pièces, dont l’avers présente le buste de Libertas. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon P. Cornelius Lentulus Spinther. Questeur vers l’an 680 (74 av. J.-C.) Tout concourt à faire admettre avec Cavedoni que le denier décrit ci-dessous a été frappé la même année que ceux du questeur Cn. Cornelius Lentulus Marcellinus dont nous venons de parler. Le style des pièces est le même et l’analogie des types est frappante, puisque celui-ci encore représente le Génie du peuple romain. En outre P. Cornélius Lentulus Spinther qui fit frapper le denier y prend le titre de quaeslor comme le monétaire précédent ; il est donc probable que P. Spinther et Cn. Marcellinus ont rempli cette charge en même temps. Dans tous les cas, P. Spinther fut édile curule en 691 (63 av. J. -C.), l’année même du consulat de Cicéron ; il fut préteur en l’an 694 (60 av. J.-C.). Après être demeuré quelque temps en Espagne, il devint consul en 697 (57 av. J.-C.), grâce à l’influence de César . Plus tard nous le trouvons proconsul de Cilicie, de l’an 698 à 701 (56 à 53 av. J.-C.) 4 et il fut salué imperator dans une expédition au mont Amanus. A l’époque de la guerre civile, il se déclara contre César, suivit Pompée en Grèce et après Pharsale, il l’accompagna en Egypte. A partir de ce moment P. Spinther cesse d’être mentionné par les historiens. Le type d’Hercule, sur son denier, ressemble à celui des pièces d’Osca en Espagne. Lieux de découverte (9 exemplaires)
1329EG – Denier Serratus Egnatia – Caius Egnatius Maxsumus
1329EG – Denier Serratus Egnatia – Caius Egnatius Maxsumus Avers : MAXSVMVS Buste diadémé et drapé de Vénus à droite, portant boucles d’oreille et collier; derrière, un petit buste de Cupidon sur l’épaule. Revers : C. EGNATIVS CN. / F. / CN. N (Caius Egnatius Cnæi Filius Cnæi Nepos, Caius Egnatius fils de Cneius petit-fils de Cneius) Libertas (la Liberté) dans un bige au pas à gauche, tenant les rênes de la main droite et un sceptre transversal de la main gauche. Victoria (La victoire) volante couronnant Libertas. British Museum 3.82g INDICE DE RARETE : 8 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 75 avant J.C. Matière : Argent Gens : Egnatia Références : RRC 391/1a – B.1 (Egnatia) – Syd.786 Le type doit faire allusion à l’adoption de la « Lex Julia » en 90 avant J.-C. qui donna le droit de citoyenneté à tous les Latins. Pour M. Crawford, il pourrait faire allusion au retour de la Liberté après les heures sombres de la guerre civile et les proscriptions de Sylla. Au revers, ce n’est plus Rome qui serait alors représentée, mais tout simplement la “Respublica”. Ne pourrions-nous pas imaginer, à l’image du temple de Jupiter distyle de Jupiter et de la Liberté, “Ædes Jovis Libertatis” que nous serions en face de la représentation d’un groupe culturel? Cette impression est renforcée sur cet exemplaire par le fait que le nom du monétaire semble prendre place sur une base sous le groupe formé par Rome et Vénus. Variante avec chiffre de contrôle à l’avers sous le buste de Vénus. Référence : RRC 391/1b Bibliothèque nationale de France 3.89g Bibliothèque nationale de France 3.89g Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon La gens Egnatia était originaire du Samnium, probablement même de la ville de Teanum. Gellius Egnatius commandait les Samnites pendant les grandes guerres que le Samnium soutint contre Rome, au troisième siècle avant notre ère’. Marius Egnatius fut aussi un des principaux chefs des alliés italiens dans la guerre Sociale qui prit fin en 665 (89 av. J.-C.). Fixée à Rome à la suite de tous ces événements, la gens Egnatia y obtint d’être admise au Sénat, et c’est un de ses principaux représentants, C. Egnatius Maximus,qui frappa les monnaies décrites plus bas; ce personnage accompagna M. Licinius Crassus dans son expédition contre les Parthes, et après le grand désastre de Carrhae en 701 (53 av. J.-C.), il s’échappa avec trois cents cavaliers. Appien le signale comme ayant été compris avec son fils dans la proscription de l’an 711 (43 av. J.-C.). C’est vers l’an 685 (69 av. J.-C.) qu’il exerça la charge de triumvir monétaire. Les types des médailles de C. Egnatius Maximus ont résisté jusqu’icià une interprétation satisfaisante. Le denier n. 1 indique par sa dentelure qu’il était destiné au commerce avec les peuples barbares. Le type de la Liberté, au revers, peut faire croire que l’un des ancêtres du monétaire contribua à la construction d’un atrium Libertatis. Sur le n. 2, l’association de la déesse Rome et de Vénus fait songer au temple qui fut plus tard élevé, sous le règne de l’empereur Hadrien, à Rome et à Vénus, Romae et Veneri, et dont on voit encore les débris près de l’arc de triomphe de Titus. Ainsi donc, depuis longtemps déjà, quand on bâtit ce temple, Rome et Vénus avaient été associées dans un même culte qui rappelait d’ailleurs l’origine troyenne de Rome. Sur le denier n. 3, on voit, comme l’a remarqué Cavedoni, le temple de Jupiter et de la Liberté, appelé aedes Joins Libertatis. En somme, nous trouvons sur les monnaies de C. Egnatius Maximus, Vénus et Cupidon, la Liberté, la déesse Rome et Jupiter, divinités bien caractérisées parleurs attributs, mais rien ne nous apprend pour quels motifs le monétaire choisit ces types. La forme Maxsumus pour Maximus est un archaïsme qui nous porte à croire que les types qui accompagnent cette légende se rapportent à un Egnatius Maxsumus, ancêtre plus ou moins éloigné du monétaire qui portait le même nom. Lieux de découverte (23 exemplaires)