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1693JU – Aureus Octave – Lucius Cornelius Balbus

1693JU – Aureus Octave – Lucius Cornelius Balbus Avers : C.CAESAR. III. – VIR R. P. C (Cæsar Triumvir Rei Publicæ Constituandæ, Octave triumvir pour la restauration de la République) Tête nue d’Octave à droite, légèrement barbue. Revers : BALBVS / PRO. PR (Balbus Pro Prætor, Balbus propréteur) Massue posée horizontalement à gauche. Bibliothèque nationale de France 6.72g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Italie Datation : 41 avant J.C. Matière : Or Gentes : Cornelia et Julia Référence : B.77 (Cornelia) Il s’agit du seul exemplaire de cette monnaie en or que nous avons répertorié et son poids est quelque peu louche. (6.72gr). Babelon référencie également cet aureus mais avec un poids « normal » de 8 gramme d’où la création de cette référence sur le site, en attendant peut-être l’apparition d’un autre exemplaire. À Octave est associé, au revers, Lucius Cornelius Balbus, originaire de Gades (Cadiz), “un dinosaure républicain” qui avait commencé sa carrière en luttant contre Sertorius. Citoyen romain en 72 avant J.-C., grâce à Pompée, il va traverser les quarante années suivantes parmi les grands. Ami tour à tour de Pompée et de César, il sert en Gaule. En 56 avant J.-C., Cicéron le défend d’avoir essayé d’usurper le droit de citoyenneté, il est acquitté. Neutre au début de la guerre civile, il choisit finalement le parti de César après Pharsale. Il soutient ensuite le petit-neveu du Dictateur, Octave. Il sera consul suffect en 40 avant J.-C., le premier à ne pas être né romain. Finalement Balbus meurt à la veille de la bataille d’Actium. Au revers de cet aureus, la massue rappelle les origines de Balbus où Hercule Gadinetes (de Gadès) était honoré. Balbus monnaie en tant que légat propréteur en pleine guerre de Pérouse qui oppose Octave et Antoine. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Cornelius Balbus. Propréteur en 713 (41 av. J.-C.) Le cognomen Balbus est commun à un grand nombre de familles romaines. Les Cornelii qui l’ont porté étaient plébéiens et il est probable qu’ils n’avaient qu’un lien de parenté fort éloigné avec les grandes familles patriciennes qui ont produit les Marcellus et les Scipions. L. Cornelius Balbus qui a frappé, comme propréteur en Gaule, les pièces d’or et d’argent décrites plus bas, était originaire de Gadès, en Espagne, et il se distingua dans l’armée romaine qui combattait Sertorius, notamment aux batailles de Turia et de Sucro. A la conclusion de la paix en 682 (72 av. J.-C.) Balbus vint à Rome où il prit parti pour Pompée et se fit adopter par un ami intime de ce grand homme, Théophanes de Mytilène. Néanmoins et malgré les faveurs dont il fut comblé par Pompée, Balbus profita de l’absence de son protecteur parti faire la guerre à Mithridate, pour se réconcilier avec César qui l’emmena avec lui en Espagne en 693 (61 av. J.-C.) en lui donnant la charge de praefectus fabrum. Il vint en Gaule avec César en 696 (58 av. J.-C.) et il finit par être accusé de s’être approprié illégalement les droits et les privilèges de citoyen romain ; mais il fut acquitté. Durant la guerre civile, il paraît avoir gardé la neutralité entre ses deux bienfaiteurs ; il se montra surtout l’ami de Cicéron qui lui écrivit de nombreuses lettres dont quatre nous sont parvenues . Après le meurtre de César, il se trouva dans une situation assez critique jusqu’au triomphe d’Octave qui le fit préteur urbain, on ne sait au juste en quelle année, et propréteur en Gaule en 713 (41 av. J.-C.). C’est en qualité de propréteur qu’il émit les monnaies décrites plus loin. Il fut enfin consul en 714 (40 av. J.-C.) malgré son origine plébéienne. On ignore la date de sa mort.

507AN – Denier Anonyme

507AN – Denier Anonyme Avers : Anépigraphe Tête casquée de Rome à droite; derrière, marque de valeur X. Revers : ROMA Les Dioscures, Castor et Pollux (Les Gémeaux) à cheval, galopant à droite. Ils sont cuirassés avec le manteau flottant sur l’épaule, coiffés d’un bonnet surmonté d’une étoile, tenant chacun une javeline. Au-dessous des chevaux, un chien. British Museum 3.93g INDICE DE RARETE : 8 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 206-195 avant J.C. Matière : Argent Gens : Anonyme Références : RRC 122/2 – Syd. 249 La signification exacte du « chien » sur cette monnaie est un sujet qui a fait l’objet de débats chez les numismates. Contrairement aux symboles plus tardifs qui sont clairement liés à des familles monétaires, ces marques de contrôle sur les premières émissions anonymes sont souvent plus mystérieuses. Voici quelques pistes pour comprendre la présence de ce chien : Marque d’atelier ou de série : Pendant la République romaine, la production monétaire était immense. Pour organiser et suivre les frappes, les responsables des ateliers (les monetales) utilisaient des marques de contrôle. Ces symboles (animaux, objets, lettres) permettaient d’identifier un lot de pièces, un graveur ou une série spécifique. Dans ce contexte, le chien serait une simple marque administrative sans signification symbolique profonde pour le public.  Symbole de la gens (famille) : Bien que les émissions de monnaies de cette période soient anonymes, il est possible que les marques de contrôle préfigurent les symboles des familles qui seront plus tard explicitement représentées sur les monnaies. Le chien est un animal qui apparaîtra plus tard sur des monnaies de la famille Antestia. Il est donc possible que cette marque fasse un lien avec un magistrat monétaire de cette famille, même si son nom n’est pas encore inscrit sur la pièce. Symbole mythologique ou religieux : Le chien, dans la mythologie romaine, est associé à plusieurs divinités. Il peut être lié à Minerve, à Diane (déesse de la chasse), ou même être une allusion à l’un des « gardiens » du monde souterrain comme Cerbère. Dans ce cas, la présence du chien pourrait avoir une signification religieuse ou honorifique, même si le lien direct avec la Victoire ou le trophée sur la pièce reste une interprétation. Allusion à un événement historique : Plus rarement, un animal sur une monnaie peut faire référence à un événement ou à une victoire militaire. Par exemple, le cochon sur une autre monnaie (RRC 122/10) a été interprété comme une allusion à la déroute des éléphants de Pyrrhus, effrayés par l’odeur des cochons. Dans le cas du chien, un tel lien n’est pas clairement établi, mais l’interprétation reste ouverte. En résumé, la théorie la plus communément admise par les numismates est que le chien est une marque de contrôle destinée à la gestion de la production monétaire, peut-être en lien avec la famille du magistrat responsable. Lieux de découverte (16 exemplaires)

1687AN – Denier Marc Antoine et Lucius Antoine – Marcus Antonius

1687AN – Denier Marc Antoine et Lucius Antoine – Marcus Antonius Avers : M·ANT·IMP·AVG·III·VIR·R·P·C·M·BARBAT·Q·P (Marcus ANTonius IMPerator AUGurus triumviri Rei Publicae Constituandae Marcus Barbatio Quaestor Pro Praetore; Marc Antoine Imperator augure triumvir pour la restauration de la République, Marcus Barbatius Pollio questeur propréteur) Tête nue de Marc Antoine à droite. Revers : L.ANTONIVS COS (Lucius Antoine consul) Tête de Lucius Antoine à droite. Bibliothèque nationale de France 4.09g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Ephèse Datation : 41 avant J.C. Matière : Argent Gens : Antonia Références : RRC 517/3 – Syd.1183 Le jeune frère de Marc Antoine, Lucius Antoine « Pietas » a naturellement soutenu la direction de son frère du parti césarien et sa tentative de prendre le contrôle de l’État, mais les deux ambitions ont été compliquées par l’arrivée du fils adoptif de César, Octave. Les relations entre les frères et Octave se sont nettement refroidies après la défaite finale des assassins de César en 42 av. La guerre froide s’est intensifiée lorsque Lucius Antony est devenu consul en 41 avant JC et a pris une position particulièrement hostile envers Octave. Il a été rejoint dans cette guerre de propagande par l’épouse de Marc Antoine, la fougueuse Fulvie, et les deux ont commencé à éveiller les villes italiennes contre le projet d’Octave d’installer 100 000 de ses vétérans sur des terres confisquées aux citoyens italiens. Octave a réagi rapidement et a rappelé son ami Agrippa d’Espagne à la tête de plusieurs légions vétérans, qui ont assiégé Lucius Antoine et Fulvie dans la ville de Perusia. Lorsque Lucius et Fulvie se sont rendus en février 40 avant JC, Marc Antoine s’est lavé les mains du fiasco et a suspendu sa femme et son frère pour qu’ils sèchent. Lucius et Fulvie moururent tous les deux plus tard en 40 av.J.-C., soi-disant de causes naturelles. Ce denier rare, qui porte les portraits des deux frères Antoine, a été frappé à un atelier inconnu de l’Est sous le contrôle de Marc Antoine. Lieu de découverte (1 exemplaire)

513AN – Denier Anonyme

513AN – Denier Anonyme Avers : Anépigraphe Tête casquée de Rome à droite; derrière, marque de valeur X. Revers : ROMA Les Dioscures, Castor et Pollux (Les Gémeaux) à cheval, galopant à droite. Ils sont cuirassés avec le manteau flottant sur l’épaule, coiffés d’un bonnet surmonté d’une étoile, tenant chacun une javeline. Au dessous des chevaux, un veau. British Museum 3.57g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 206-195 avant J.C. Matière : Argent Gens : Anonyme Référence : RRC 123/1 Sur cette monnaie, l’identification de l’animal représenté sous les Dioscures a fait l’objet de débats chez les numismates, certains le décrivant comme un bélier, d’autres comme un veau ou une génisse. La symbolique générale des bovins sur les monnaies romaines est la suivante : Richesse et monnaie : L’une des significations les plus directes est liée à la richesse. Le mot latin pour monnaie, pecunia, dérive de pecus qui signifie « bétail ». Cela souligne l’importance du bétail comme unité de richesse et de commerce dans la Rome archaïque. Des bœufs et des vaches étaient d’ailleurs représentés sur les premiers lingots de bronze non-circulaires (aes signatum) utilisés comme monnaie, bien avant l’introduction des pièces frappées. Connexion avec Junon : La génisse (en latin iunix) est étymologiquement liée à Junon, la reine des dieux. Junon était aussi la déesse protectrice des femmes, du mariage et, par son temple sur le Capitole, de l’atelier monétaire romain. Sa présence sur des monnaies, ou celle d’animaux qui lui sont associés, renforce l’autorité divine de la République sur la frappe de ses pièces. La présence du veau (vitulus en latin) sur cette monnaie n’est pas une simple coïncidence : elle est un canting coin type, c’est-à-dire un type monétaire qui est une représentation figurée du nom de famille du monétaire. Dans ce cas précis, le nom Vitulus, un cognomen de la famille Voconii, est directement illustré par un veau.

517AN – Denier Anonyme

517AN – Denier Anonyme Avers : Anépigraphe Tête casquée de Rome à droite; derrière, marque de valeur X. Revers : ROMA Les Dioscures, Castor et Pollux (Les Gémeaux) à cheval, galopant à droite. Ils sont cuirassés avec le manteau flottant sur l’épaule, coiffés d’un bonnet surmonté d’une étoile, tenant chacun une javeline. Au dessous des chevaux, une Meta. Bibliothèque nationale de France 4.02g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 206-195 avant J.C. Matière : Argent Gens : Anonyme Référence : RRC 124/2 Signification de la « Meta » sur une monnaie romaine La « Meta » n’est pas un simple détail architectural, mais un symbole fort qui évoque : Les jeux du Cirque : La meta est l’élément le plus reconnaissable du Cirque Maximus. Sa représentation sur une monnaie est une référence directe aux courses de chars, qui étaient les jeux les plus populaires et un élément essentiel de la vie sociale et politique de Rome. La victoire et le triomphe : La course de chars était une métaphore de la victoire et du triomphe. L’équipage qui franchissait la meta en tête célébrait une victoire, un concept central dans l’idéologie impériale romaine. Un empereur représentant la meta sur sa monnaie s’associait ainsi aux succès militaires et à la gloire de Rome. Le passage du temps et le destin : La course autour des sept metae représentait le parcours du soleil ou les sept jours de la semaine. Ainsi, la meta pouvait aussi symboliser la fin d’un parcours, la conclusion ou l’accomplissement d’une entreprise.

1266JU – Denier Julia – Lucius Julius Bursio

1266JU – Denier Julia – Lucius Julius Bursio Avers : Anépigraphe Buste drapé d’une divinité ternaire à droite (Véjovis ?) : Genius (Génie), lauré pour Apollon, ailé pour Mercure avec un trident sur l’épaule pour Neptune; derrière une marque de contrôle. Revers : EX A P (Ex Argento Publico / Issu de l’argent public) Victoire dans un quadrige galopant à droite, brandissant une couronne de la main droite et tenant les rênes de la main gauche. British Museum 3.93g INDICE DE RARETE : 8 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 85 avant J.C. Matière : Argent Gens : Julia Référence : RRC 352/1b – B 6 (Julia) – Syd.729 Le monétaire qui a frappé ce denier est Lucius Julius Bursio (L. IVLI. BVRSIO).   👤 Identité et fonction Nom (Latin) : Lucius Julius Bursio. Fonction : Il était l’un des trois Triumviri Monetales (magistrats monétaires) de la République romaine. Date d’activité : 85 av. J.-C. Famille : Il appartenait à l’illustre Gens Julia (famille Julia), une des plus anciennes familles patriciennes de Rome, et celle de Jules César.   📜 Contexte Historique et Monétaire Connaissance historique : Lucius Julius Bursio est un personnage qui nous est uniquement connu par ses monnaies. Les auteurs de l’époque ne le mentionnent pas, ce qui est assez courant pour les magistrats monétaires. Collègues : L’analogie de son monnayage avec celui de Manius Fonteius, ainsi que la présence de la formule EX A P (Ex Argento Publico – « issu de l’argent public ») sur certaines de leurs pièces, suggèrent qu’ils étaient collègues comme magistrats monétaires. Source de l’argent : Certains historiens, à la suite de Michael H. Crawford, pensent que cette émission exceptionnelle (qui est très vaste et comporte un grand nombre de marques de contrôle différentes) aurait été financée par le legs que le roi Ptolémée X Alexandre avait fait au peuple romain.   🎨 Allusion sur le revers (Avers du denier) Le buste syncrétique que l’on trouve à l’avers du denier (avec les attributs d’Apollon, Mercure et Neptune) est souvent interprété comme étant celui d’Apollon Vejovis (Vejovis). Cette interprétation est renforcée par le fait que la Gens Julia vénérait particulièrement cette divinité depuis la haute antiquité. Datation : 85 avant J.C. Matière : Argent Gens : Julia Référence : RRC 352/1b – B 6 (Julia) – Syd.729 Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Ce personnage n’est connu que par ses monnaies, et les auteurs n’en font nulle mention. L’analogie des pièces de L. Julius Bursio avec celles de Manius Fonteius, et la formule ex argento publico qui se trouve à la fois avec le nom de Bursio et avec celui de Fonteius, prouvent que, peu de temps après la promulgation de la loi Papiria, ces deux personnages furent collègues comme magistrats monétaires. Borghesi admet l’opinion qui voit au droit des très nombreuses monnaies de Bursio, une divinité panthée réunissant les attributs d’Apollon, de Mercure et de Neptune. On a supposé, en outre, que cette tête faisait allusion au roi de Thrace, Bursaeus, qui donna l’hospitalité à ces trois dieux et en obtint, en retour, un fils du nom d’Orion. Je crois plutôt qu’il faut reconnaître dans cette tête celle d’Apollon Véjovis, divinité pour laquelle les Julii avaient un culte spécial dès la plus haute antiquité. C’est ce que constate l’inscription suivante très archaïque, découverte en 1845 sur voie Appienne, au sacrarium de la gens Julia : VEDIOVEI. PATREI. GENTILES. IVLIEI Lieux de découverte (17 exemplaires)

1205CA – Denier Calpurnia – Lucius Calpurnius Piso Frugi

1205CA – Denier Calpurnia – Lucius Calpurnius Piso Frugi Avers : Anépigraphe Tête laurée d’Apollon à droite; avec ou sans marque de contrôle. Revers : L PISO FRVGI / ROMA en monogramme ou non (Lucius Piso Lucio filio Frugi, Lucius Piso fils de Lucius Frugi) Cavalier nu, galopant à droite ou à gauche, tenant une palme; avec ou sans marque de contrôle. Bibliothèque nationale de France 3.97g INDICE DE RARETE : 1 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 90 avant J.C. Matière : Argent Gens : Calpurnia Références : RRC 340/1 – B.12 (Calpurnia) Voir ci-dessous, un article sur les différents revers de ce denier : Les différents revers du denier de Lucius Calpurnius Piso Frugi 👤 Le Monétaire : L. Calpurnius Piso Frugi Il est identifié comme Lucius Calpurnius Piso (fils de Lucius, petit-fils de Lucius) Frugi (L. Calpurnius L.f. L.n. Frugi), dont le nom est abrégé en L. PISO FRVGI sur le revers de la monnaie. Date et Contexte : Il fut magistrat monétaire (Triumvir Monétaire) vers 90 av. J.-C., pendant l’époque critique de la Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.). Cette guerre nécessita un financement massif, ce qui explique l’énorme volume de l’émission RRC 340/1, l’une des plus importantes de l’histoire républicaine. Carrière Postérieure : Les magistrats monétaires poursuivaient généralement des carrières politiques au sein du cursus honorum. Cependant, l’identité précise et les autres magistratures occupées par ce Lucius Calpurnius Piso Frugi particulier ne sont pas bien documentées après son monnayage. Il est possible qu’il soit mort au combat durant la Guerre Sociale.   🌳 L’Héritage Familial (Gens Calpurnia) Le choix des types monétaires (Apollon et le Cavalier) est un hommage direct à l’histoire de sa famille : Ludi Apollinares : Le type monétaire (Apollon et le cavalier de course) fait référence à l’institution des Jeux Apolliniens (Ludi Apollinares). Ces jeux furent institués par un ancêtre de la famille, le préteur Lucius Calpurnius Piso, en 212 av. J.-C. Surnom Frugi : Le surnom Frugi (qui signifie littéralement « frugal », « honnête », ou « homme de bien ») fut d’abord donné à un autre ancêtre, Lucius Calpurnius Piso Frugi (consul en 133 av. J.-C.). Cet ancêtre était célèbre pour son intégrité et était un historien et annaliste romain. Le monétaire de 90 av. J.-C. porte le même nom en hommage à cet illustre ancêtre. La Loi Calpurnia : La Gens Calpurnia est également associée à d’importantes lois, notamment la Lex Calpurnia de repetundis de 149 av. J.-C., qui a créé le premier tribunal permanent pour juger les cas de concussion des gouverneurs provinciaux.   ➡️ Le Fils : Caius Calpurnius Piso Frugi (RRC 408/1) Il est intéressant de noter que le fils de ce monétaire, Caius Calpurnius Piso Frugi, frappa également des deniers à Rome une génération plus tard, vers 67 av. J.-C. (référence RRC 408/1). Son fils reprit exactement les mêmes types monétaires (Apollon / Cavalier), soulignant la fierté familiale pour cet héritage. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Calpurnius Piso Frugi. Triumvir monétaire vers 665 (89 av. J.-C.) Ce monétaire était fils d’un personnage du. même nom qui servit avec distinction en Sicile en 621 (133 av. J.-C.) et mourut en Espagne où il remplissait les fonctions de propréteur vers 642 (112 av. J.-C.). Le magistrat monétaire, mentionné à plusieurs reprises par Cicéron, était, comme ses ancêtres, un homme de la plus grande honorabilité. Il se porta comme accusateur de P. Gabinius en 667 (87 av. J.-C.) et il fut avec Verrès en Sicile comme propréteur, en 680 (74 av. J.-C.). Il exerça les fonctions d’officier monétaire vers l’an 665 (89 av. J.-C.), comme Borghesi l’a induit des pièces qui portent E. L. P. (Ex lege Papiria). La loi Plaulia Papiria qui contenait, entre autres, des dispositions relatives aux monnaies, fut promulguée, en effet, en 665 . La grande quantité des monnaies de L. Piso Frugi peut être attribuée aux frais occasionnés par la guerre Sociale. On a dû convertir en numéraire les lingots de la réserve métallique de l’ærarium. C’est à cette circonstance que nous devons de savoir que cette réserve, en 665, montait à 17.410 livres d’or, 22.070 livres d’argent en lingot,et 6.135.400 sesterces (= 18.230 livres) en argent monnayé On monnaya ces lingots, et L. Piso Frugi fut chargé avec D. Junius Silanus de diriger cette émission extraordinaire. Les marques monétaires si nombreuses, que l’on trouve sur les pièces, n’avaient pas d’autre but, que de distinguer les coins, pour les ouvriers de l’atelier, et de permettre la vérification et le contrôle de cette abondance inusitée. Le chiffre ((|)) (10,000) relevé par Cavedoni montre la quantité énorme de deniers qui ont dû être frappés. La tête d’Apollon qui figure au droit de toutes les pièces ainsi que le cavalier au galop qui tient dans la main une palme, un fouet ou une torche, font allusion aux jeux célébrés en l’honneur d’Apollon, et dont l’institution avait eu lieu en vertu d’un oracle du devin Marcius Nous avons déjà dit que ce fut un membre de la gens Calpurnia, le préteur C. Calpurnius Piso, qui, en 543 (211 av. J.-C.), régularisa les ludi Apollinares et en rendit la célébration périodique. Il y avait des courses de chars, et des courses de desultores, cavaliers qui conduisaient deux chevaux, et qui pendant la course sautaient de l’un sur l’autre. C’est à ces jeux que se rapporte le type des pièces de L. Piso ainsi que de C. Piso, son fils, que nous décrirons plus loin. Lieux de découverte (2082 exemplaires)

623FU – Denier Furia – Furius Purpureo

623FU – Denier Furia – Lucius Furius Purpureo Avers : Anépigraphe Tête casquée de Rome à droite; derrière, marque de valeur X. Revers : (PVR ) // ROMA) (Purpureo // Rome) Les Dioscures, Castor et Pollux (Les Gémeaux) à cheval, galopant à droite. Ils sont cuirassés avec le manteau flottant sur l’épaule, coiffés d’un bonnet surmonté d’une étoile, tenant chacun une javeline. British Museum 3.87g INDICE DE RARETE : 9 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 179-170 avant J.C. Matière : Argent Gens : Furia Références : RRC 155/1 – B 7 (Furia) –  Syd. 330 Le monétaire associé à ce denier est Purpurio, un membre de l’illustre gens Furia. Identité et Contexte Nom : Le monétaire est généralement identifié comme un Furius Purpurio. Gens : Il appartient à la gens Furia, une des plus anciennes et importantes familles patriciennes de Rome, qui a donné de nombreux magistrats à la République (dont le célèbre Marcus Furius Camillus). Période d’activité monétaire : Ses émissions monétaires, y compris ce denier, sont datées d’une période allant approximativement de 179 à 170 av. J.-C. Lien Historique (Attention aux Homonymes) Les historiens de la numismatique, comme Ernest Babelon, établissent un lien possible entre ce monétaire et une figure politique et militaire plus célèbre de la même famille, bien que les dates ne correspondent pas toujours parfaitement à une seule personne : Lucius Furius Purpureo (Consul de 196 av. J.-C.) : Un personnage du nom de L. Furius Purpureo fut un général et homme politique romain de premier plan. Il fut tribun militaire en 210 av. J.-C. (pendant la Seconde Guerre Punique). Il fut préteur en 200 av. J.-C., où il remporta une victoire notable contre les Gaulois et Hamilcar à Crémone, en Gaule Cisalpine, ce qui lui valut l’honneur d’un triomphe. Il fut consul en 196 av. J.-C. Il est fréquent dans la numismatique républicaine de voir des monétaires choisir des types monétaires (motifs) faisant allusion aux gloires de leurs ancêtres ou à l’histoire de leur famille (gens). Signification du Nom et des Motifs Le cognomen (surnom) Purpurio est particulièrement intéressant car il dérive de purpura, la pourpre. Dénomination : La famille Furia a pu tirer ce nom des vêtements de pourpre portés lors des honneurs et des triomphes, ou de toute autre association symbolique avec cette couleur prestigieuse. Symbole monétaire : Bien que non présent sur ce denier (qui a les Dioscures), d’autres émissions de Furius Purpurio (comme le RRC 187/1, daté plus tard par certains catalogues) comportent un coquillage murex (utilisé pour la teinture pourpre) au revers, ce qui constitue une référence parlante à son nom. Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine. E. Babelon Un personnage du nom de L. Furius Purpureo fut tribun militaire en 144 (210 av. J.- C.), préteur en 554 (200 av. J.-C.), gouverneur de la Gaule Cisalpine où il repoussa, à Cremona, les Carthaginois commandés par Hamilcar, enfin consul en 558 (196 av. J.-C.) avec M. Claudius Marcellus. Il remporta encore une grande victoire sur les Boii, et en mémoire de ses succès il fit bâtir trois temples à Jupiter qui furent consacrés en’ 560 et en 562 (194 et 192 av. J.-C.). Plus tard il fut mêlé aux événements d’Asie après la défaite d’Antiochus III le Grand, par L. Scipion Asiagenus. C’est là tout ce qu’on sait sur ce personnage qui a pu frapper les pièces suivantes vers l’an (217 av. J.-C.) et faire partie du même collège monétaire que Caecilius Metellus, Q. Lutatius Catulus et C. Terentius Varo, dont les pièces ont le même style. Lieux de découverte (8 exemplaires)

Lucius Antonius

Lucius Antonius Lucius Antonius (vers 81–40 av. J.-C.), connu aussi sous le nom de Lucius Antoine, était un homme politique romain, frère cadet du triumvir Marc Antoine. Issu de la gens Antonia plébéienne, il était le troisième fils de Marcus Antonius Creticus et de Julia, né probablement en 81 av. J.-C. Son cognomen, Pietas ou Pius, soulignait sa loyauté, particulièrement envers son frère. Après la mort de leur père, Lucius et ses frères furent élevés à Rome dans un milieu aristocratique, mais leur jeunesse fut marquée par des excès : fêtes, scandales, dettes de jeu et liaisons controversées. Malgré cela, Lucius reçut vraisemblablement une éducation soignée, typique des élites romaines. Aureus Marc Antoine et Lucius Antoine Carrière et loyauté envers Marc Antoine Lucius fut un fervent soutien de Marc Antoine tout au long de sa carrière. En 44 av. J.-C., en tant que tribun de la plèbe, il proposa une loi permettant à Jules César de nommer des magistrats en chef en son absence, renforçant le pouvoir de César. En 43 av. J.-C., lors des troubles suivant l’assassinat de César, Lucius réprima violemment une révolte à Parme, autorisant le saccage de la ville pour mater l’opposition. Cette action illustre son style de commandement, souvent impitoyable. En 41 av. J.-C., nommé consul par les triumvirs (Marc Antoine, Octavien et Lépide), il célébra un triomphe le 1er janvier pour ses victoires sur des tribus alpines, un honneur prestigieux. Cependant, cette année-là, des tensions émergèrent autour de la distribution des terres aux vétérans de la guerre civile, une tâche confiée à Octavien. Ces confiscations de terres en Italie provoquèrent un mécontentement généralisé parmi les propriétaires terriens et les sénateurs. Lucius, soutenu par Fulvia, l’épouse de Marc Antoine, saisit cette opportunité pour rallier les mécontents, cherchant à affaiblir Octavien et à renforcer la position de Marc Antoine, alors absent en Orient. La guerre de Pérouse (41–40 av. J.-C.) Ce conflit dégénéra en guerre ouverte, connue sous le nom de guerre de Pérouse. Lucius, prétendant agir au nom de son frère, s’opposa à Octavien, mais ses motivations semblent avoir divergé de celles de Fulvia. Alors que Fulvia cherchait principalement à sécuriser le pouvoir de Marc Antoine, Lucius adopta un discours aux accents républicains, critiquant l’autoritarisme des triumvirs et plaidant pour la restauration des institutions traditionnelles de la République. Cette rhétorique attira certains sénateurs et Italiens, mais sa coalition restait fragile, minée par des objectifs divergents. Lucius rassembla une armée et s’installa à Pérouse, mais Marc Antoine, retenu en Orient et concentré sur ses campagnes contre les Parthes, ne lui apporta ni soutien militaire ni directives claires. Octavien, bien organisé, assiégea Pérouse en 40 av. J.-C. Après plusieurs mois de siège, Lucius, affamé et abandonné par ses alliés, fut contraint de se rendre. Octavien, dans un geste de clémence stratégique (probablement pour éviter d’aliéner davantage Marc Antoine), épargna Lucius, mais exécuta plusieurs de ses partisans et rasa partiellement Pérouse pour l’exemple. Fin de vie et héritage Après sa défaite, Lucius fut envoyé en Hispanie comme gouverneur ou avec une mission administrative, mais il mourut peu après, vers 40 av. J.-C., dans des circonstances obscures, probablement de causes naturelles ou liées à son exil. Sa mort marqua la fin de son rôle politique, et il resta dans l’ombre de son frère Marc Antoine, dont la carrière domina la scène romaine. Lucius Antonius incarne une figure complexe : un loyaliste de Marc Antoine, mais aussi un acteur politique avec des ambitions et des idéaux propres, flirtant avec une rhétorique républicaine dans une époque dominée par les luttes de pouvoir des triumvirs. Son rôle dans la guerre de Pérouse, bien que marginal dans l’histoire romaine, illustre les tensions et les divisions de cette période charnière, entre République agonisante et montée de l’autocratie.

La représentation architecturale sur les deniers de la république romaine

La représentation architecturale sur les deniers de la république romaine 1) La « Columna Minucia » (135 av JC) La première représentation d’un bâtiment sur les monnaies républicaines est la « Columna Minucia ». Cette colonne de bronze fut élevée en l’honneur de Lucius Minucius Augurinus, préfet de l’Annone en 439 avant J.-C. pour avoir maintenu le prix des grains pendant une famine qui avait touché l’Urbs et se trouvait près du mur de Servius (Regio XIII) à l’extérieur de la “porta Trigemina”. Denier pour Caius Minucius Augurinus frappé en 135 avant J.C. Autre représentation de ce document sur le denier de Tiberius Minucius frappé en 134 avant J.C. 2) L ’Aqua Marcia Pour D. Sear, il pourrait s’agir sur ce denier d’une représentation de “l’Aqua Marcia”, représenté sur le revers du denier de Lucius Marcius Philippus frappé en 56 avant J.-C., qui a été érigé par Quintus Marcius Rex en 144 avant J.-C. Autre représentation de ce monument sur le denier de Lucius Marcius Philippus (56 avant J.C.). Ancus Marcius était le quatrième roi de Rome (640-616 avant J.-C.). La gens Marcia prétendait descendre directement de ce monarque qui avait introduit l’eau courante à Rome grâce à un aqueduc. La statue équestre fait référence à Quintus Marcius Rex, qui, en 144 avant J.-C., en tant que préteur, fit réparer les vieux aqueducs et édifier celui qui servait l’eau au Capitole (Aqua Marcia). Cet aqueduc se trouvait dans la Regio VIII du Forum. 3) Le  « Comitium » (113-112 av JC) Le denier de P. Licinius Nerva nous montre une scène de vote du Comitium qui était situé dans la Regio VIII en face de la maison du Sénat. Cet espace était ouvert et regroupait les trente curies où, originellement, les trois tribus de Rome étaient réunies pour voter les lois, élire les magistrats ou s’ériger en tribunal. C’est Caius Licinius Crassus, tribun de la Plèbe en 145 avant J.-C., qui le premier, introduisit le vote séparé pour les Comices. En 139 avant J.-C., l’urne de vote fut utilisée pour recueillir les suffrages permettant l’élection des magistrats. La scène de revers dépeint la scène de vote telle qu’elle se pratiquait depuis cette époque et qui n’est pas très éloignée de nos bureaux de vote actuels. Au revers de ce denier, le premier personnage remplit son devoir de citoyen en plaçant son bulletin (tabella) dans l’urne et le second reçoit son bulletin d’un assesseur pour aller voter à son tour. 4) Le temple de Jupiter Capitolin (78 av JC) Le Temple de Jupiter, placé sur le Capitole (Regio VIII) fut dédicacé en 509 avant J.-C. Le temple devait être d’ordre toscan. Il fut totalement détruit par un incendie le 6 juillet 83 avant J.-C. Le second temple ne sera achevé qu’en 69 avant J.-C. (Hill Monuments, op. cit., p. 24). D’après Mommsen, ce denier commémorait les Ludi Romani ou Magni, institués par Tarquin l’Ancien en l’honneur de Jupiter et organisés par les Édiles Curules, qui avaient lieu en septembre du 4 au 19. Les fêtes comprenaient des jeux, courses, luttes, des représentations théâtrales et une grande procession jusqu’au temple de Jupiter Capitolin. Denier pour Marcus Volteius frappé en 78 avant J.C. 5) Le temple de Préneste Le temple a été construit aux environs de 150 av JC. Il dominait un paysage de terrasses agrémentées d’escaliers, rampes obliques et bassins, dont il reste des vestiges importants. Denier pour Marcus Plaetorius Cestianus frappé 69 av. J.C. 6) Le puit Scribonien Le revers de ces deniers représente le « puteal Scribonianum », (le puits scribonien), autel érigé par un ancêtre du monétaire, qui se trouvait sur le Forum (Regio VIII) près de l’arc de Fabius (Actien) et dont les restes furent découverts dans les années 50. Denier pour Lucius Scribonius Libo frappé en 62 av J.C. Autre représentation du puit scribonien sur le denier de Lucius Æmilius Lepidus Paullus frappé en 62 avant J.C. 7) Le temple de Vénus Erycina Précédemment, ce denier était censé représenter le temple de Vénus à Eryx en Sicile, bâti selon la légende par Énée. Cette idée est aujourd’hui abandonnée au profit d’un temple de Vénus Erycina, placé juste à l’extérieur de la Porte Colline. C’est à cet endroit que les Syllaniens avaient écrasé les derniers partisans de Marius, victoire qui leurs ouvrit les portes de Rome. Devant le temple, l’enceinte de Servius est représentée devant la Porte Colline qui fut construit en 378 avant J.-C. et qui était attribué traditionnellement au roi Servius Tullius. Denier pour Caius Considius Nonianus frappé en 57 av J.C. 8) Temple hexastyle circulaire de Vesta (55 av J.C.) Le quatrième temple de Vesta qui figure sur le denier de Cassius Longinus a été bâti après la destruction du précédent en 241 avant J.-C. Il sera ensuite reconstruit en marbre par Auguste avant de disparaître dans le grand incendie de Rome en 64 sous Néron. Le revers fait référence au procès de trois Vestales mené par Lucius Cassius Longinus Ravilla en 113 avant J.-C. C’est pourquoi, sur la tablette de vote, se trouvent les lettres AC, Absolvo Condemno, (acquitté ou condamné). La tête de Libertas n’est pas sans similitude avec celle de Quintus Caepio Brutus. Denier de Quintus Cassius Longinus frappé en 55 avant J.C. 9) La Villa Publica (55 av J.C.) La Villa Publica était située sur le Champ de Mars (Regio IX), mais aucune trace n’en subsiste aujourd’hui. Elle était utilisée par les magistrats pour la réception des ambassadeurs étrangers. La Villa aurait été bâtie en 435 avant J.-C. (Tite-Live, IV, 22.7) et fut agrandie en 194 avant J.-C. (Tite-Live, XXXIV, 44.5), puis en 93 avant J.-C. par T. Didius, et enfin par Fonteius Capito en 34 avant J.-C. T. Didius, un ancêtre du monétaire avait été consul en 98 avant J.-C. puis Proconsul en Espagne. À la fin de la guerre, il reçut le titre d’Imperator et eut le privilège du Triomphe à son retour à Rome. Il restaura et embellit la Villa Publica. T. Didius appartenait au parti de Marius. Denier de Titus Didius frappé en 55 avant J.C. 10)