1231TI – Denier Tituria – Lucius Titurius Sabinus

1231TI – Denier Tituria – Lucius Titurius Sabinus Avers : SABIN (Sabinus) Tête nue et barbue de Tatius à droite; une palme sous le menton. Revers : L. TITVRI (Lucius Titurius) Deux soldats romains courant et enlevant chacun une Sabine dans leurs bras. British Museum 3.87g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 89 avant J.C. Matière : Argent Gens : Tituria Références : RRC 344/1b – B.2 (Tituria) – Syd.698a 👤 Identité du Monétaire Nom Complet: Lucius Titurius L. f. Sabinus Fonction: Triumvir Monetalis (un des trois magistrats chargés de la frappe des monnaies à Rome) Date d’émission: 89 av. J.-C. 🏛️ Contexte Historique L’émission de cette monnaie a lieu pendant la Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.), une période de crise majeure où Rome accorde la citoyenneté romaine aux alliés italiens après une guerre sanglante. La frappe de monnaies en cette période est souvent associée à un besoin accru de financement militaire. 📜 Le Thème de la Monnaie : Ses Racines Sabines L. Titurius Sabinus utilise le denier RRC 344/1, ainsi que les autres types de sa série, pour affirmer l’origine sabine de sa gens (sa famille, la gens Tituria). Avers (Tête): Il représente la tête du Roi Tatius, le légendaire roi des Sabins qui, selon la tradition, aurait codirigé Rome avec Romulus après l’enlèvement des Sabines. Revers (Scène): Il illustre l’Enlèvement des Sabines, l’événement fondateur qui a conduit à l’union des Romains et des Sabins. Cette référence explicite à l’histoire et à ses ancêtres (cognomen Sabinus signifiant « Sabins ») est une manière de glorifier sa famille et de se positionner politiquement à Rome. 👨👦 Postérité (Possibles Liens Familiaux) Bien que l’on n’ait pas beaucoup d’informations directes sur la carrière de ce Lucius Titurius L. f. Sabinus après son mandat monétaire, il est généralement considéré comme étant lié à des figures plus tardives : Il pourrait être le père de Quintus Titurius Sabinus, qui fut l’un des lieutenants (légats) de Jules César pendant la Guerre des Gaules et qui fut tristement célèbre pour son rôle dans le désastre d’Aduatuca en 54 av. J.-C. Pour voir d’autres photos de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon On connaît un certain Titurius qui eut, comme lieutenant de Q. Metellus Pius, un commandement dans la guerre contre Sertorius en Espagne, vers 675 (79 av. J.-C.); son fils Q. Titurius Sabinus fut lieutenant de César dans la guerre des Gaules, de 697 à 700 (57 à 54 av. J.-C.). Cavedoni, qui regarde les médailles ci-dessous décrites comme frappées vers 666 (88av. J.-C.), les donne au premier de ces deux personnages, dont le nom exact est L. Titurius L. f. Sabinus, comme l’indique la légende de l’as. Sur le denier, figure le monogramme TA (Tatius), pareil au monogramme inexpliqué sur des pièces anonymes et celles de Postumius (Postumia, 9). Ici l’interprétation de TA par Tatius n’est pas douteuse. C’est une allusion qui trouve sa raison d’être dans le nom Sabinus du monétaire. On voit, sur les médailles, le roi des Sabins, Titus Tatius, et l’enlèvement des Sabines représente sous diverses formes. Nous n’insisterons que sur le revers qui montre Tarpeia à moitié ensevelie sous les boucliers. Au-dessus de cette scène, on aperçoit le croissant lunaire et une étoile. Properce fait effectivement intervenir la Lune dans l’histoire de Tarpeia : Saepe illa immeritae causata est omnina lunae. Et sibi tinguendas dixit in amne comas. Sur les deniers de P. Petronius Turpilianus, figurent aussi tantôt un croissant et une étoile, tantôt le supplice de Tarpeia. Il paraît que l’édicule de la Lune sur la partie du forum romain appelée Graecostasis se rattache à la même tradition. Borghesi, dans une lettre à Mommsen, a proposé de restituer à L. Titurius un as qui est généralement classé à la famille Turillia et qui porte TVRI L. Le savant italien pense qu’une partie de la légende a été effacée et qu’il faut lire en réalité : [L. TI]TVRI. L[.F]. Nous avons vérifié sur plusieurs exemplaires la conjecture de Borghesi; elle est parfaitement exacte. Mais les autres pièces en bronze qui portent seulement la légende TVR appartiennent à la famille Turillia. On pourrait peut-être donner à la Tituria gens le victoriat qui a pour légende P. SABINVS; on le trouvera décrit à la famille Vettia. L. Titurius Sabinus paraît avoir formé un collège monétaire avec Q. Titius et C. Vibius Pansa. Lieux de découverte (246 exemplaires)
1763AN – Denier Marc Antoine – Marcus Antonius

1763AN – Denier Marc Antoine – Marcus Antonius Avers : ANT. AVG. III VIR. R. P. C (Antonius Augurus Triumviri Rei Publicæ Constituandæ, Antoine augure triumvir pour la restauration de la République) Trirème voguant à droite avec l’acrostolium. Revers : LEG PRI (Legionis Primae) Aigle légionnaire, “aquila” tournée à droite entre deux étendards, “signa”. British Museum 3.81g INDICE DE RARETE : 8 1 10+ ATELIER : Patras Datation : 32 – 31 avant J.C. Matière : Argent Gens : Antonia Références : RRC 544/13 – B.104 (Antonia) Marc Antoine, après avoir rompu avec Octave, joignit ses forces à celles de Cléopâtre et rencontra celles d’Octave à Actium (31 avant J.-C.). La flotte d’Octave, commandée par Agrippa, gagna la bataille navale tandis que la flotte égyptienne s’enfuyait, bientôt suivie par Antoine qui se retira en Égypte avant de se suicider l’année suivante avant l’arrivée d’Octave à Alexandrie. Le navire de guerre de l’avers (source : marine-antique.net) : Il est quasiment identique sur toute la série. Il est figuré complet vers la droite. Il s’agit peut-être du navire amiral d’Antoine, un 5.De la coque sortent X rames figurées par un simple trait. A leur sommet un petit disque forme une série en surépaisseur de la préceinte haute. Celle-ci se prolonge vers la proue jusqu’à un proembolon et vers la poupe jusqu’à l’aplustre. On ne peut affirmer que chaque disque représente un sabord de nage car l’emplacement de certains à la proue et à la poupe seraient étranges.Les rames masquent la préceinte basse qui sert de support à l’éperon. Elle se situe peu au dessus de la quille. L’éperon de ce navire est un éperon trident à 3 lames. La proue verticale est une arme de combat doté de l’éperon trident et du proembolon. Elle est surmontée d’un faux-stolos à volute qui sert de protection au pont et à l’abri de proue qui est surmonté d’un étendard.La poupe s’élance vers l’arrière par une courbure légère. Elle se termine par un aplustre à 5 branches fixées sous un disque. Un abri sur le pont à la poupe fait la symétrie avec celui de la proue. Le gouvernail dispose de 4 globules sur son axe vertical. Sur le pont, entre les deux abris, on distingue X globules qui représentent la tête de passagers ou des marins. LEGIO PRIMA C’était une unité distincte de la legio I d’Octave; à l’origine soulevée par César, la légion semble avoir été dissoute et ses troupes se sont soit retirées, soit ont fusionné avec les légions d’Octave après la réforme des armées par ce dernier après sa victoire à Actium. Lieux de découverte (15 exemplaires)
1124FO – Denier Fonteia – Manius Fonteius

1124FO – Denier Fonteia – Manius Fonteius Avers : P P (Penates Publici, Dieux Pénates du foyer familial) Têtes imberbes accolées des Dioscures (Castor et Pollux, les Gémeaux), surmontées chacune d’une étoile; sous le menton, marque de valeur (XVI) en monogramme. Revers : (MN) FO(NTE)I (Manius Fonteius) Galère voguant à droite avec la proue vue en perspective; lettre de contrôle. British Museum 3.9g INDICE DE RARETE : 6 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 108-107 avant J.C. Matière : Argent Gens : Fonteia Références : RRC 307/1a – B.8 (Fonteia) – Syd.566b Identité du Monétaire Nom : Manius Fonteius (souvent abrégé en Mn. Fontei sur la monnaie). Famille (Gens) : Fonteia, une famille plébéienne (roturière) qui a gagné en importance à la fin de la République. Datation de l’émission : Vers 108-107 av. J.-C. Il est important de noter que l’identification précise de ce monétaire Manius Fonteius dans les registres historiques est parfois complexe, car un autre Manius Fonteius est également connu plus tardivement, mais les numismates s’accordent sur le rôle de ce membre de la gens Fonteia pour ce denier. Contexte et Carrière Ce monétaire exerçait la fonction de triumvir monetalis (un des trois magistrats chargés de la frappe des monnaies) à Rome. Les types monétaires qu’il a choisis, notamment les Dioscures et la galère, ne sont pas anodins : Les Dioscures / Penates Publici (Avers) : Ces divinités sont souvent associées à la protection des voyageurs et des marins, et rappellent le culte particulier de la gens Fonteia (famille Fonteia), qui était originaire de Tusculum. La Galère (Revers) : Ce motif fait probablement allusion aux fonctions exercées par un ancêtre de la famille, peut-être Caius Fonteius Capito, qui fut préteur en Sardaigne, une province souvent associée aux affaires maritimes. Il peut aussi être une référence au premier denier Fonteia de C. Fonteius, qui utilisait déjà ce thème. Lien Familial Manius Fonteius est considéré comme étant le frère ou le cousin de Caius Fonteius, qui fut lui aussi monétaire quelques années auparavant (vers 114-113 av. J.-C.) et utilisa également des types iconographiques liés aux Dioscures et aux galères. Dans ce tableau, vous trouverez les lettres de contrôle de cette variante que j’ai pu observer. (cliquez sur la lettre pour voir le denier correspondant). Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Ce magistrat « Manius Fonteius » auquel les auteurs donnent quelquefois à tort le prénom de Marcus, parait être le Fonteius qui fut lieutenant en Gaule du proconsul Q. Servilius Caepio, en 663 (91 av. J.-C.)1. Les types du denier qu’on peut attribuer à ce Manius Fonteius sont intéressants. Au revers, figure une galère munie de rames, qui fait allusion, ainsi que nous l’avons expliqué plus haut, aux fonctions de C. Fonteius Capito, préteur en Sardaigne en 585 (169 av. J.-C.). Au droit, sont les têtes des Dioscures, accompagnées parfois des lettres P. P. qu’on a interprétées de diverses manières. Avant de chercher à les expliquer, rappelons d’abord qu’on voit sur les deniers de C. Sulpicius C. f. les mêmes têtes des Dioscures, accompagnées des lettres D. P. P., enfin sur un denier de C. Antius Restio (n. 2), ces mêmes têtes sont expliquées par la légende DEI PENATES. C’est en se fondant sur ces rapprochements, que Borghesi a interprété D. P. P. par Dei Penales Praestiles, et P. P par Pénates Praestites. Mommsen a lu à peu près dans le même sens Dei Penates Publici et Penales Publici. Plus récemment, Klügmann a voulu lire De Pecunia Publica et Pecunia Publica, en rapprochant cette légende des formules Argento publico, ex argento publico, et d’autres analogues qu’on trouve parfois sur les monnaies de la république romaine. Nous avons dit ailleurs que la formule Ex argento publico ne se rencontre sur les monnaies qu’à partir de la promulgation de la loi Papiria-Plautia, en 665 (89 av. J.-C.), c’est-à-dire que cette formule ou quelque autre ayant le même sens n’apparait que quinze ans après l’époque où Man. Fonteius était monétaire; le rapprochement proposé par Klügmann ne saurait donc être admis. Au surplus, les formules Ex argento publico, argento publico, Pllblicè, de thesauro, indiquent, comme l’on sait, que le métal qui a servi à la fabrication des espèces est pris sur la réserve métallique en lingots, conservée dans l’aerarium de l’Etat. Cette réserve non monnayée peut bien être désignée par les mots thesaurus, argentum, mais non par pecunia qui a exclusivement le sens de métal monnayé. Un autre ordre de considérations encore nous porte à admettre l’interprétation de Mommsen. C’est que dans l’antiquité romaine elle-même, on avait assimilé les Dioscures et les Pénates, notamment à Tusculum et à Lavinium, les villes regardées comme le berceau des Fonteii et des Sulpicii. Il n’est donc pas étonnant de constater cette assimilation sur des monnaies de membres de ces familles. Dans un temple du mont Velia, on voyait deux antiques statues de jeunes guerriers armés de la lance, que tout le monde appelait Castor et Pollux, et qu’une inscription désigne néanmoins sous le nom de Dii Pénates : AEDEM DEVM PENATIVM IN VELIA. Voilà donc la confirmation absolue de cette identification que l’on constate sur les médailles. Les deniers de L. Servius Sulpicius Rufus, en nous montrant une étoile au-dessus de la tête des jeunes guerriers, achèvent la démonstration que nous venons d’établir. Lieux de découverte (71 exemplaires)
1572JU – Denier Octave – Caius Julius Cæsar Octavianus

1572JU – Denier Octave – Caius Julius Cæsar Octavianus Avers : C·CAESAR III VIR R P C (Caius Cæsar Triumvir Republicae Constitudae) Tête nue d’Octave à droite. Revers : S.C (Senatus Consulto, Avec l’accord du Sénat) Statue équestre d’Octave à droite, élevant la main droite. British Museum 4g INDICE DE RARETE : 10 1 10+ ATELIER : Gaule cisalpine Datation : 43 avant J.C. Matière : Argent Gens : Julia Références : RRC 490/3 – B.65 (Julia) – Syd.1316 Ce denier est frappé au moment ou Octave devient Consul en remplacement des deux consuls morts au combat. Le Sénat lui accorda alors l’érection d’une statue équestre pour avoir sauvé la République. Peu après, Octave forme avec Lépide et Marc Antoine le second Triumvirat scellé par de nouvelles proscriptions dont Cicéron sera l’une des premières victimes. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Il est question sur cette médaille, ainsi que sur les deniers n°65 et 66, de la statue équestre d’Octave, dont parle Velleius Paterculus, et qui fut érigée à Rome, à la suite d’un décret du Sénat, au moment où Octave se préparait à la guerre contre Antoine, qui se termina par le siège de Modène, en 711. Lieu de découverte (2 exemplaires)
1292AN – Denier Annia – Caius Annius Luscus

1292AN – Denier Annia – Caius Annius Luscus Avers : C ANNI T F T N PRO COS EX S C (Caius Annius Titus filius Titus nepos Proconsul ex Senatus Consulto, Caius Annius fils de Titus, petit-fils de Titus proconsul par décret du Sénat) Buste de Anna Perenna diadémée et drapée à droite portant des boucles d’oreille et un collier. Le tout est compris dans un collier de perles. Avec ou sans, sous la tête, une marque de contrôle. Revers : L FABI L F HISP (Lucius Fabius Lucius filius Hispaniensis, Lucius Fabius Luc fils de l’espagnol) La Victoire est représentée dans un quadrige galopant à droite brandissant une palme de la main droite et tenant les rênes de la gauche. Avec ou sans marque de contrôle sous les chevaux. British Museum 3.84g INDICE DE RARETE : 7 1 10+ ATELIER : Espagne Datation : 82-81 avant J.C. Matière : Argent Gentes : Annia et Fabia Références : RRC 366/2 – B.3 (Annia) 🏛️ Magistrats Monétaires (82–81 av. J.-C.) Le monnayage RRC 366 a été émis sous l’autorité du général en chef, C. Annius T. f. T. n., qui a délégué l’autorité de frappe à ses légats/questeurs, dont C. Tarquitius P. f. 1. Caius Annius T. f. T. n. (Caius Annius Luscus) Identité et Rôle: Il est identifié comme Caius Annius Luscus, le général en chef de cette émission. L’inscription PRO COS (Proconsul) indique qu’il détenait un pouvoir militaire suprême (l’imperium) en tant que gouverneur. L’émission a été faite EX S C (par décret du Sénat), confirmant son statut officiel sous la faction de Sylla. Carrière: Annius était un partisan de Sylla et fut nommé proconsul en 82 av. J.-C. pour prendre le commandement en Hispanie (Espagne). Sa mission principale était de combattre Quintus Sertorius, un général populaire qui s’y était réfugié après la défaite de la faction marianne. Contexte de la Frappe: Ce monnayage a été frappé pour financer les coûts de l’armée durant la guerre civile et la campagne contre Sertorius, d’où la frappe hors de Rome (probablement en Italie du Nord ou en Espagne). Symbolique (Avers): La tête féminine est souvent identifiée à Anna Perenna, une divinité associée à la gens Annia (la famille d’Annius), renforçant son prestige. La balance (symbole de justice ou d’égalité monétaire) et le caducée (sur d’autres variantes de RRC 366) sont des symboles du proconsul. 2. Caius Tarquitius P. f. Identité et Rôle: Il était probablement le questeur ou le légat de Caius Annius Luscus. En tant que subordonné, il était chargé de l’administration, y compris la surveillance de la frappe des monnaies pour payer les troupes. Contexte de la Frappe: L’apparition de son nom sur le revers, associé à une Victoire dans un bige, suggère qu’il était directement responsable de l’atelier monétaire qui a produit cette série spécifique (RRC 366/4), très probablement en Espagne. Différence avec les autres variantes: Le denier RRC 366 existe en plusieurs variantes. Par exemple, le type RRC 366/1 mentionne un autre légat, L. Fabi L. f. Hisp. (Lucius Fabius Hispaniensis). Le fait que les deux légats/questeurs (Fabius et Tarquitius) aient leur nom sur le revers montre une délégation d’autorité exceptionnelle de la part d’Annius, typique des frappes militaires en province. En résumé, ce denier témoigne du financement des opérations militaires du parti Syllanien en Hispanie, sous l’autorité du proconsul C. Annius Luscus, et supervisé par son officier C. Tarquitius. Variante 1 avec une lettre de contrôle sous la tête d’Anna Perenna au droit. Références : RRC 366/2a – B.3 (Annia) – Syd.748c British Museum 3.95g Variante 2 avec une lettre de contrôle sous les chevaux au revers. Références : RRC 366/2b – B.3 (Annia) – Syd.748d British Museum 4.01g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Annius Luscus était fils de T. Annius Rufus consul en 626 (128 av. J.-C.), et petit-fils de T. Annius Luscus consul en 601 (153 av. J.-C.) qui lutta contre Tib. Gracchus. Les noms du père et du grand père de Caius Annius se trouvent à la fois mentionnés sur ses monnaies, ce qui est fort rare. L’histoire de C. Annius Luscus est bien connue. Après avoir servi sous Q. Metellus Numidicus, en Afrique, dans la guerre contre Jugurtha, en 647 (107 av. J.-C.) 4, et avoir commandé la garnison de Leptis, il fut envoyé par Sylla en Espagne, vers l’an 672 (82 av. J.-C.), avec le titre de proconsul, pour y combattre Sertorius qui s’était soulevé en faveur de Marius. Il fut victorieux dans les Pyrénées, et c’est à ses succès que font allusion ses médailles, où le revers est occupé par une Victoire dans un quadrige ou dans bige. Ces monnaies ont été frappées en Espagne, pendant que C. Annius était proconsul, par les soins des questeurs respectifs de l’Espagne citérieure et de l’Espagne ultérieure, C. Tarquitius et L.Fabius Hispaniensis. Ces deux noms et la différence de style indiquent que les pièces ont été émises dans l’une et l’autre de ces pro- vinces (v. Fabia et Tarquitia). La tête de femme qui figure au droit des monnaies du proconsul C. Annius,est la même que celle qu’on voit sur les deniers de Petronius Turpilianus. C’est Anna Perenna, dont le nom se rapproche à le fois de celui de la gens Annia et de celui de la gens Petronia. Ovide et Virgile ont raconté la légende de cette divinité qui passait pour la soeur de Didon. Après la mort de cette dernière, elle s’enfuit de Carthage et passa en Italie où elle fut accueillie par Enée. On faisait dériver son nom d’ ‘Amnis Perennis. Elle présidait à plusieurs sources ; l’une d’elles, le Numicius, se trouvait près de Rome, du côté du pont Milvius, dans la forêt qualifiée ainsi par Martial : Annce pomiferum nemus Perennæ. C’est là qu’on faisait le joyeux pèlerinage rustique décrit par Ovide (Annoe feslum geniale Perennæ), d’où le peuple de Rome revenait titubant : Quum redeunt, titubant, etc… C’est Anna Perenna qui, sous les traits d’une vieille femme, venait de Bovillae apporter des vivres aux plébéiens retirés sur le mont Sacré; aussi sa fête qui se célébrait aux ides de Mars, était-elle des plus populaires. Lieux de découverte
1269FO – Denier Fonteia – Manius Fonteius

1269FO – Denier Fonteia – Manius Fonteius Avers : MN. FONTEI C.F (Manius Fonteius Caii Filius, Manius Fonteius Fils de Caius) Tête laurée de Véjovis à droite; au-dessous, un foudre. Revers : Anépigraphe Génie ailé (Jupiter enfant) assis à droite sur une chèvre (Amalthée), surmonté des bonnets des Dioscures étoilés; à l’exergue, un thyrse couché; le tout dans une couronne de laurier. British Museum 3.9g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 85 avant J.C. Matière : Argent Gens : Fonteia Références : RRC 353/1c – B.10 (Fonteia) – Syd.724a Le monétaire responsable de l’émission de ce denier est Manius Fonteius C.f. (Manius Fonteius, fils de Gaius). Il a frappé cette monnaie à Rome vers 85 av. J.-C. La Gens Fonteia Statut: La gens Fonteia était une famille plébéienne (roturière) de la République romaine. Origine: Elle était originaire de Tusculum, une ville du Latium. L’orateur Cicéron mentionne que c’était l’une des familles les plus distinguées de ce municipe. Ancêtre mythique: Les Fonteii revendiquaient une ascendance mythologique, affirmant descendre de Fontus, le fils du dieu Janus. Lien avec l’Iconographie de la Pièce Le choix des motifs sur le denier est une forme de propagande personnelle et familiale, typique de l’époque: Le revers (Cupidon/Génie sur une chèvre, avec les pilei des Dioscures) est une référence directe aux origines de la famille à Tusculum. Les Dioscures (Castor et Pollux) étaient étroitement associés à cette ville, et la scène fait probablement allusion à un sanctuaire ou à un groupe statuaire local. L’avers (Tête d’Apollo ou Veiovis) pourrait également se référer à un culte local ou à une association avec la famille. Manius Fonteius C.f. a utilisé cette émission pour célébrer l’histoire, le statut, et les liens cultuels de sa famille au moment où il exerçait sa fonction de monétaire à Rome. Variante : Les bonnets des Dioscures de chaque coté de la chèvre Amalthée au revers Références : RRC 353/1d – B.11 (Fonteia) – Syd. 724b British Museum 4.07g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Il faut éviter de confondre le monétaire dont il s’agit ici avec le précédent qui porte le même nom. Celui dont nous allons décrire les espèces est appelé fils de Caius, et ce Caius est probablement le monétaire de ce nom dont il a été parlé plus haut. Cicéron nous apprend que, dans sa jeunesse, Man. Fonteius remplit la charge de triumvir; il désigne probablement par-là les fonctions de triumvir monetalis qu’il dut exercer vers 666 (88 av. J.-C.) après la promulgation de la loi Papiria, comme le prouve la mention Ex argento publico qu’on lit sur plusieurs de ses médailles1. Plus tard, vers 669 (85 av. J.-C.) il fut questeur; Mommsen croit qu’il fit battre monnaie pendant sa questure, mais rien n’autorise cette conjecture. Légat de Sylla dans l’Espagne citérieure et plus tard en Macédoine, nous le voyons enfin, entre 678 et 680 (76-74 av. J.-C.), préteur de la Gaule Narbonnaise. Ses exactions soulevèrent la province, et quelques années plus tard, vers 685 (69 av. J.-C.), le chef des Allobroges, Induciomarus vint l’accuser à Rome devant le Sénat. C’est dans cette circonstance que Cicéron prit sa défense et prononça le discours pro Fonteio. On ignore si Man. Fonteius fut acquitté; dans tous les cas, il cessa, à partir de ce moment, de jouer un rôle politique. Les monnaies de Man. Fonteius C. f., qui ont quelque rapport de fabrique avec celles de L. Julius Bursio, présentent des particularités fort intéressantes. Signalons d’abord, dans le champ du revers, les bonnets des Dioscures rappelant le culte de ces divinités à Tusculum, la patrie originaire des Fonteii. La tête qui figure au droit de toutes les pièces d’argent a les traits d’Apollon; d’autre part, le foudre qui est placé au-dessous est un attribut de Jupiter. Il s’agit donc d’une divinité qui réunit les attributs de Jupiter et d’Apollon : c’est Apollon Vejovis ou Vediovis, qui avait à Rome, entre l’Arx et le Capitole, un sanctuaire fameux. On voyait dans ce temple l’image de ce dieu avec une poignée de traits à la main, telle que nous la présentent les deniers de L. Caesius et de C. Licinius Macer. Ce dieu était représenté sous les traits d’un jeune homme; le témoignage d’Ovide confirme celui des médailles : Juppiter est juvenis, juveniles aspice vultus, Aspice deinde manum, fulmina nulla tenet, Fulmina post ausos coelum adfectare Gigantas Sumpta Jovi; primo tempore inermis erat. Si l ‘on voit au contraire le foudre sur les monnaies, c’est apparemment qu’il est fait allusion au combat de Jupiter contre les Géants. Le revers des deniers de Man. Fonteius se rapporte encore au culte d’Apollon Vejovis, car il y avait, dans le temple de cette divinité, une chèvre portant un enfant ailé qui représente le génie du dieu. La signification de ce symbole, reproduit sur nos pièces, doit être rattachée évidemment à l’enfance de Jupiter, nourri par la chèvre Amalthée dans un antre du mont Ida ou du mont Dicté en Crète. Aux nones de Mars on célébrait la fête annuelle d’Apollon Vejovis, et on lui sacrifiait une chèvre, rilu humano, dit Aulu-Gelle, pour exprimer que ce sacrifice était purement symbolique’. Ajoutons enfin que sur des monnaies d ‘Antonin le Pieux et de Gallien où l’on voit une chèvre avec l’inscription Jovi crescenti, il faut reconnaître la même allusion que sur nos deniers, à l’enfance d’Apollon Vejovis, et aux particularités de son culte. Lieux de découverte (194 exemplaires)
1333FA – Denier Farsuleia – Lucius Farsuleius Mensor

1333FA – Denier Farsuleia – Lucius Farsuleius Mensor Avers : MENSOR / S.C (Mensor Senatus Consulto, Mensor par Décret du Sénat) Buste diadémé et drapé de Libertas (la Liberté) à droite, portant boucles d’oreille et collier; derrière, un bonnet de liberté; le tout, entouré de la stemma, “corona infula”, (bandelette de laine). Revers : L. FARSVLEI (Lucius Farsuleius) Rome plutôt que Mars dans un bige à droite, invitant un personnage vêtu d’une toge à monter sur le char; Rome tient une longue javeline de la main gauche; au-dessous du bige, une marque de contrôle. Bibliothèque nationale de France 3.89g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 75 avant J.C. Matière : Argent Gens : Farsuleia Références : RRC 392/1b – B.2 (Farsuleia) – Syd.789 Le Monétaire L. Farsuleius Mensor Caractéristique Détails Nom Complet (Reconstitué) Lucius Farsuleius Mensor Période d’Activité Environ 75 av. J.-C. (date de son monnayage) Rôle Tresvir Monetalis (Un des trois fonctionnaires chargés de la frappe de la monnaie) Contexte Historique de son Monnayage (75 av. J.-C.) Les émissions de L. Farsuleius Mensor se situent dans une période extrêmement agitée de l’histoire romaine, juste après la mort de Sylla (78 av. J.-C.) et l’abolition progressive de ses lois. Les Proscriptions Syllaniennes : L. Farsuleius Mensor frappe sa monnaie dans le sillage immédiat des purges sanglantes et des exils ordonnés par Sylla. Restauration des Droits : Le thème de son denier (RRC 392/1), avec la figure togate (citoyen) montée dans le char, est très probablement une commémoration du rappel des exilés qui avaient fui les proscriptions ou avaient été bannis. Cette action politique de restauration des droits civiques était un événement majeur de l’époque. Interprétation de son Nom et du Surnom Mensor Le cognomen (surnom) Mensor signifie littéralement « arpenteur » ou « géomètre ». Ce surnom pourrait indiquer une profession ou une fonction héréditaire au sein de la famille Farsuleia, peut-être liée à la mesure et à l’attribution des terres (une activité essentielle dans la Rome antique, notamment après les guerres). Postérité Le rôle précis de L. Farsuleius Mensor après son monnayage n’est pas entièrement clair dans les sources historiques. Cependant, son émission monétaire, avec son iconographie politique très chargée (Libertas, rappel des exilés), reste un témoignage important des tensions et des espoirs de la République romaine à cette époque. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Farsuleius Mensor qui a fait frapper les médailles décrites plus loin, est inconnu historiquement, et même on ne connaît aucun autre membre de la famille Farsuleia. On classe les deniers de L. Farsuleius Mensor vers l’an 672 (82 av. J.-C.) environ. En l’absence de tout renseignement historique, il est bien difficile d’expliquer le type de ces pièces. Eckhel pense que ce type fait allusion à la lex Julia promulguée lors de la guerre Sociale en 665 (89 av. J.-C.) et par laquelle le droit de cité était accordé à tous les Italiens : ce serait pour ce motif qu’on verrait d’un côté le buste de la Liberté, et de l’autre le Génie du peuple romain dans un bige où il invite à monter le Génie plus petit de l’Italie. Ce n’est là qu’une conjecture ingénieuse, et d’après laquelle il faudrait un peu reculer l’âge de ces pièces. Ajoutons qu’on voit de même le buste de la Liberté sur les deniers de C. Egnatius Maximus dont le revers est non moins difficile à expliquer que celui des deniers de Farsuleius. Enfin le même droit figure sur les monnaies du proconsul C. Annius frappées en Espagne par le questeur L. Fabius Hispaniensis. Lieux de découverte (117 exemplaires)
1399CO – Denier Cornelia – Faustus Cornelius Sylla

1399CO – Denier Cornelia – Faustus Cornelius Sylla Avers : S·C (Senatus Consulto, Avec l’accord du Sénat) Buste imberbe d’Hercule jeune coiffé de la léonté. Revers : Anépigraphe Globe au centre entouré de quatre couronnes posées en croix; une des couronnes est accostée d’un aplustre et d’un épi de blé. British Museum 3.82g INDICE DE RARETE : 9 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 56 avant J.C. Matière : Argent Gens : Cornelia Références : RRC 426/4b – B.62 (Cornélia) – Syd.883 Faustus Cornelius Sylla est le fils de Sylla, dictateur en 81 avant J.-C. et de Metella, sa quatrième femme. Né en 86 avant J.-C., il reçut avec sa sœur jumelle, les prénoms de Fausta et de Faustus (prospère). Le revers fait directement référence au triple Triomphe de Pompée le 28 septembre 61. Faustus était le gendre de Pompée dont il avait épousé la fille Pompeia ; le vase à sacrifice et le lituus font peut-être référence au grand pontificat dont César avait été revêtu en 63 avant J.-C. Pompée et César étaient alliés, le premier ayant épousé la fille du second, Julia en 59 avant J.-C. Ce denier était précédemment daté de 61 avant J.-C. M. Harlan le date de 55 avant J.-C. Les trois premières couronnes du revers rappellent le triple Triomphe du beau-père de Sylla le Jeune sur les trois continents. La quatrième couronne, couronne d’or, Pompée la reçut en 63 avant J.-C. année du consulat de Cicéron avec l’autorisation de la ceindre en permanence dans ses fonctions. au droit, Faustus Sylla choisit la tête d’Hercule qui a ici comme dans le monnayage grec les traits d’Alexandre le Grand qui comme Pompée, partit à la conquête du monde. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon C’est en l’an 700 (54 av. J.-C.) que Faustus Sylla fut investi de la dignité de questeur urbain, et qu’il fit rebâtir la curia Hostilia. A cette époque, Pompée, son beau-père, reçut du Sénat une subvention de quarante mille sesterces pour acheter du blé, subvenir à l’alimentation de Rome et réparer les dégâts causés par une inondation du Tigre. Les monnaies frappées par Faustus Sylla ont sans doute été émises avec cette subvention extraordinaire. Elles célèbrent, en effet, la gloire de Pompée : Hercule (n. 61) rappelle que Pompée avait, jeune encore, parcouru, comme Hercule son protecteur, le monde en conquérant, et à la bataille de Pharsale, Pompée donnait encore, comme mot d’ordre à ses soldats : Hercules invictus. Les trois couronnes font allusion aux Ires coronae triumphales décernées à Pompée, pour ses victoires dans les trois parties du monde ; avec le globe terrestre qui figure au centre, elles semblent la paraphrase de ce passage de Cicéron : Cujus Ires triumphi lestes cssent totum orbem lerrarum noslro imperio teneri. « Les ornements de navire, ajoute Mommsen, et les épis, font allusion à l’approvisionnement de la ville confié à Pompée en 697 (57 av). sans qu ‘il soit nécessaire de l’attribuer à la défaite des Pirates. La grande couronne de métal est sans doute la grande couronne de laurier en or avec laquelle Pompée fut autorisé à paraître dans les fêtes publiques en 691 (63 av. J.-C). » Lieux de découverte (10 exemplaires)
1165CO – Denier Cornelia – Publius Cornelius Lentulus Marcellinus

1165CO – Denier Cornelia – Publius Cornelius Lentulus Marcellinus Avers : PE. S.C. (Publice, Senatus Consulto) Buste imberbe, héroïque et lauré d’Hercule à droite, vu de trois quarts en arrière, vêtu de la léonté, la massue sur l’épaule; derrière la tête, un bouclier macédonien; marque de contrôle dans le champ. Revers : LE(NT). (MAR). F (Lentulus Marcellinus Filius, fils de Lentulus Marcellinus) Rome casquée, vêtue militairement debout de face, tenant une haste renversée, couronnée par le génie du peuple romain, nu jusqu’à la ceinture, tenant une couronne de la main droite et une corne d’abondance de la main gauche dans le champ, marque de contrôle ; le tout dans une couronne. British Museum 3.91g INDICE DE RARETE : 9 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 100 avant J.C. Matière : Argent Gens : Cornelia Références : RRC 329/1d – B.25 (Cornelia) – Syd.605 Le monétaire de ce denier est Publius Cornelius Lentulus Marcellinus. Voici les informations clés disponibles sur ce personnage, membre de l’une des plus puissantes et prestigieuses familles patriciennes de Rome, la gens Cornelia. 🏛️ Identité et Contexte Familial Nom Complet: Publius Cornelius Lentulus Marcellinus. Période d’Activité Monétaire: 100 av. J.-C. Famille d’Origine (Contestée): Le monétaire est généralement considéré comme le fils de Marcus Claudius Marcellus (un personnage qui a servi sous Marius en Gaule vers 102 av. J.-C.). Il aurait été adopté dans la gens Cornelia par un membre de la branche des Lentuli. C’est l’explication courante pour le double cognomen « Lentulus Marcellinus », qui combine le nom de sa famille adoptive et celui de sa famille biologique (Marcellus). Filiation (sur la monnaie): La légende au revers de sa monnaie, LENT•MAR•F, est une abréviation de Lentulus Marcellinus Filius, mais elle peut être plus précisément interprétée comme Lentulus Marcelli Filius (Fils de Marcellus), ce qui soutient la théorie de l’adoption. 📜 Carrière Politique (Hypothèses) Bien que l’on ne sache pas grand-chose de certain sur la carrière de ce monétaire précis après son émission de 100 av. J.-C., il est souvent confondu ou identifié comme le père d’un personnage historique plus célèbre : Le Consul de 56 av. J.-C. : P. Cornelius Lentulus Marcellinus est souvent considéré comme le père de Cnaeus Cornelius Lentulus Marcellinus, qui fut consul en 56 av. J.-C. Un Orateur et Lieutenant de Pompée : L’historien de la numismatique Ernest Babelon (et d’autres) suggère que le monétaire de 100 av. J.-C. pourrait être le même personnage qui devint un orateur talentueux mentionné par Cicéron et un légat de Pompée lors de la guerre contre les pirates en 67 av. J.-C., avant d’accéder au consulat en 56 av. J.-C. Cependant, cette identification est contestée par les numismates modernes comme Crawford (RRC), qui distinguent souvent les générations. 💰 Signification de la Monnaie Le choix du revers de sa monnaie (d’où vient votre question) est très symbolique de la période. Représentant Rome couronnée par le Génie du Peuple Romain (ou Honos couronnant Virtus), l’émission met en avant les idéaux républicains et le rôle du peuple dans la puissance de Rome à une époque de forte agitation politique (peu avant les réformes de Marius et les guerres civiles). Variante 1 avec lettre de contrôle à droite de la tête d’Hercule à l’avers et à gauche de Roma au revers. Références : RRC 329/1d – B.25 (Cornelia) – Syd.605 British Museum 3.91g Variante 2 avec lettre de contrôle à gauche d’Hercule à l’avers et au milieu des deux personnages au revers. Références : RRC 329/1c – Syd.605a British Museum 3.92g Variante 3 avec lettres de contrôle différentes sur les deux faces. (Q / Théta accompagnée de deux globules) Bibliothèque nationale de France 3.62g Bibliothèque nationale de France 3.62g Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Le surnom de Lcnlitlus dérive de lens, comme Cicero de cicer. Il a été porté par une branche nombreuse et puissante des Comelii; nous le trouvons dès l’époque de l’invasion des Gaulois en 367 (387 av.J.-C.) avec le patricien L. Cornelius Lentulus. Quant au surnom de Marcellus, il est devenu le nom d’une branche importante de la Claudia. M. Claudius Marcellus qui servait en Gaule sous Marius en 652 (102 av. J.-C.) et prit une part active à la défaite des Teutons près d’Aquae Scxliac, eut deux fils M. Claudius Marcellus Acserninus et P. Cornelius Lentulus Marcellinus; ce dernier prit le nom de Cornelius Lentulus parce qu’il fut adopté par un des membres de cette branche des Cornelii, mais nous ne savons comment ni à quelle époque. P. Cornelius Lentulus Marcellinus est mentionné par.Cicéron comme un orateur de grand talent; c’est lui, sans doute, qui figure au nombre des lieutenants de Pompée dans la guerre des pirates en 687 (67 av. J.-C.); il fut consul en 698 (56 av. J.-C.). C est à ce personnage que conviennent les monnaies qui lui sont contemporaines- et qui portent Lentulus Marcelli filius. Le denier n. 26 porte P E. S. C. qu’on interprète PublicE Senatus Consulto, ce qui signifie que les pièces ont été émises par suite d’une délibération des comices populaires, avec l’autorisation du Sénat. C’est pour ce motif que le revers de ces deniers représente la dea Roma couronnée par le Génie du peuple romain. Sur l’as, la triquetra, emblème de la Sicile, qui est dans le champ du revers, fait allusion à la conquête de Syracuse par M. Claudius Marcellus en 542 (212 av. J.-C.).’ Depuis cette époque en effet, Syracuse ne cessa d’être sous le patronage des Marcelli et chaque année elle célébrait la fête de son illustre libérateur. Lieux de découverte (8 exemplaires)
1291AN – Denier Annia – Caius Annius Luscus

1291AN – Denier Annia – Caius Annius Luscus Avers : C ANNI T F T N PRO COS EX S C (Caius Annius Titus filius Titus nepos Proconsul ex Senatus Consulto, Caius Annius fils de Titus, petit-fils de Titus proconsul par décret du Sénat) Buste de Anna Perenna diadémée et drapée à droite portant des boucles d’oreille et un collier encadrée par un caducée ailé à gauche et une balance à droite. Avec ou sans marque de contrôle derrière la tête. Revers : HISP.Q // L FABI L F (Lucius Fabius Lucius filius Hispaniensis, Lucius Fabius Luc fils de l’espagnol) La Victoire est représentée dans un quadrige galopant à droite brandissant une palme de la main droite et tenant les rênes de la gauche. Avec ou sans marque de contrôle sous les chevaux. British Museum 4.05g INDICE DE RARETE : 7 1 10+ ATELIER : Espagne Datation : 82-81 avant J.C. Matière : Argent Gentes : Annia et Fabia Références : RRC 366/3 – B.5 (Annia) 🏛️ Magistrats Monétaires (82–81 av. J.-C.) Le monnayage RRC 366 a été émis sous l’autorité du général en chef, C. Annius T. f. T. n., qui a délégué l’autorité de frappe à ses légats/questeurs, dont C. Tarquitius P. f. 1. Caius Annius T. f. T. n. (Caius Annius Luscus) Identité et Rôle: Il est identifié comme Caius Annius Luscus, le général en chef de cette émission. L’inscription PRO COS (Proconsul) indique qu’il détenait un pouvoir militaire suprême (l’imperium) en tant que gouverneur. L’émission a été faite EX S C (par décret du Sénat), confirmant son statut officiel sous la faction de Sylla. Carrière: Annius était un partisan de Sylla et fut nommé proconsul en 82 av. J.-C. pour prendre le commandement en Hispanie (Espagne). Sa mission principale était de combattre Quintus Sertorius, un général populaire qui s’y était réfugié après la défaite de la faction marianne. Contexte de la Frappe: Ce monnayage a été frappé pour financer les coûts de l’armée durant la guerre civile et la campagne contre Sertorius, d’où la frappe hors de Rome (probablement en Italie du Nord ou en Espagne). Symbolique (Avers): La tête féminine est souvent identifiée à Anna Perenna, une divinité associée à la gens Annia (la famille d’Annius), renforçant son prestige. La balance (symbole de justice ou d’égalité monétaire) et le caducée (sur d’autres variantes de RRC 366) sont des symboles du proconsul. 2. Caius Tarquitius P. f. Identité et Rôle: Il était probablement le questeur ou le légat de Caius Annius Luscus. En tant que subordonné, il était chargé de l’administration, y compris la surveillance de la frappe des monnaies pour payer les troupes. Contexte de la Frappe: L’apparition de son nom sur le revers, associé à une Victoire dans un bige, suggère qu’il était directement responsable de l’atelier monétaire qui a produit cette série spécifique (RRC 366/4), très probablement en Espagne. Différence avec les autres variantes: Le denier RRC 366 existe en plusieurs variantes. Par exemple, le type RRC 366/1 mentionne un autre légat, L. Fabi L. f. Hisp. (Lucius Fabius Hispaniensis). Le fait que les deux légats/questeurs (Fabius et Tarquitius) aient leur nom sur le revers montre une délégation d’autorité exceptionnelle de la part d’Annius, typique des frappes militaires en province. En résumé, ce denier témoigne du financement des opérations militaires du parti Syllanien en Hispanie, sous l’autorité du proconsul C. Annius Luscus, et supervisé par son officier C. Tarquitius. Variante 1 avec une lettre de contrôle derrière la tête d’Anna Perenna au droit. Références : RRC 366/3a – B.5a (Annia) – Syd.748f British Museum 3.99g Variante 2 avec une lettre de contrôle sous les chevaux au revers. Références : RRC 366/3b – B.5 (Annia) – Syd.748g British Museum 3.98g Variante 3 avec une lettre de contrôle au-dessus des chevaux + lettre Q en dessous au revers. Référence : RRC 366/3c British Museum 3.88g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Annius Luscus était fils de T. Annius Rufus consul en 626 (128 av. J.-C.), et petit-fils de T. Annius Luscus consul en 601 (153 av. J.-C.) qui lutta contre Tib. Gracchus. Les noms du père et du grand père de Caius Annius se trouvent à la fois mentionnés sur ses monnaies, ce qui est fort rare. L’histoire de C. Annius Luscus est bien connue. Après avoir servi sous Q. Metellus Numidicus, en Afrique, dans la guerre contre Jugurtha, en 647 (107 av. J.-C.) 4, et avoir commandé la garnison de Leptis, il fut envoyé par Sylla en Espagne, vers l’an 672 (82 av. J.-C.), avec le titre de proconsul, pour y combattre Sertorius qui s’était soulevé en faveur de Marius. Il fut victorieux dans les Pyrénées, et c’est à ses succès que font allusion ses médailles, où le revers est occupé par une Victoire dans un quadrige ou dans bige. Ces monnaies ont été frappées en Espagne, pendant que C. Annius était proconsul, par les soins des questeurs respectifs de l’Espagne citérieure et de l’Espagne ultérieure, C. Tarquitius et L.Fabius Hispaniensis. Ces deux noms et la différence de style indiquent que les pièces ont été émises dans l’une et l’autre de ces pro- vinces (v. Fabia et Tarquitia). La tête de femme qui figure au droit des monnaies du proconsul C. Annius,est la même que celle qu’on voit sur les deniers de Petronius Turpilianus. C’est Anna Perenna, dont le nom se rapproche à le fois de celui de la gens Annia et de celui de la gens Petronia. Ovide et Virgile ont raconté la légende de cette divinité qui passait pour la soeur de Didon. Après la mort de cette dernière, elle s’enfuit de Carthage et passa en Italie où elle fut accueillie par Enée. On faisait dériver son nom d’ ‘Amnis Perennis. Elle présidait à plusieurs sources ; l’une d’elles, le Numicius, se trouvait près de Rome, du côté du pont Milvius, dans la forêt qualifiée ainsi par Martial : Annce pomiferum nemus Perennæ. C’est là qu’on faisait le joyeux pèlerinage rustique décrit par Ovide (Annoe feslum geniale Perennæ), d’où le peuple de Rome revenait titubant : Quum redeunt, titubant, etc… C’est Anna Perenna qui, sous les traits d’une vieille femme, venait de Bovillae apporter