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1424SI – Denier Sicinia – Quintus Sicinius

1424SI – Denier Sicinia – Quintus Sicinius Avers : Q. SICINIVS – III. VIR (Quintus Sicinius Triumvir, Quintus Sicinius, magistrat monétaire) Tête diadémée d’Apollon à droite. Revers : C. COPONIVS – PR. S. C (Caius Coponius Prætor Senatus Consulto, Caius Coponius préteur avec l’accord du Sénat) Massue d’Hercule surmontée de la léonté, dont le tête est de profil, accostée d’un arc à droite et d’une flèche à gauche. British Museum 4g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Itinérant avec Pompée Datation : 49 avant J.C. Matière : Argent Gens : Sicinia et Coponia Références : RRC 444/1a – B.1 (Sicinia) Ce denier est dédié à Pompée et au parti pompéien. Quintus Sicinius a rejoint Pompée en Grèce où une partie du Sénat l’a accompagné. Caius Coponius agit comme préteur avec l’accord du Sénat. D. Sear émet l’idée que ce monnayage aurait été frappé pour financer la flotte pompéienne. Variante 1 avec la tête de la léonté qui n’est plus de profil mais de face Références : RRC 444/1b – Syd.939b British Museum 3.93g Variante 2 avec la tête d’Apollon tournée à gauche Références : RRC 444/1c – Syd.940 British Museum 3.83g Variante 3 avec la tête de la léonté qui n’est plus de profil mais de face et sans légende Bibliothèque nationale de France 4.03g Bibliothèque nationale de France 4.03g Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon La famille Sicinia est très anciennement illustre dans l’histoire de la république. Un de ses ancêtres, L. Sicinius Bellutus, fut le chef des plébéiens lors de leur retraite sur le mont Sacré, en 160 (494 av. J.-C.). Un seul des membres de la gens Sicinia, Q. Sicinius, a frappé monnaie: il fut triumvir en 705 (49 av. J.-C.). C’est peut être le personnage mentionné par Cicéron, seulement par son gentilicium Sicinius, en 703 (51 av. J.-C.).Un de ses deniers porte, avec son nom, celui du préteur C. Coponius, à cause des circonstances anormales au milieu desquelles eut lieu l’émission. C’était pendant la guerre civile entre César et Pompée. Ce dernier, qui avait fui en Orient avec le Sénat et toutes ses forces militaires, avait confié une partie de sa flotte au préteur C. Coponius, qui vint mouiller avec ses vaisseaux sur la côte de la Carie et de l’île de Rhodes. Là, obligé de battre monnaie pour solder ses troupes, il en chargea un des membres du collège monétaire de cette année, qui l’accompagnait, Q. Sicinius. Celui-ci, qui n’était que magistrat urbain de Rome, dut se soumettre à une condition essentielle pour que les nouvelles espèces pussent avoir cours légal et être accréditées dans le commerce de l’Orient : il fallut mentionner qu’elles étaient frappées par l’autorité du préteur qui commandait les troupes, et en outre par l’autorité du sénat. Émises dans l’atelier d’Alinda de Carie, la plupart de ces pièces reproduisent au revers le type monétaire principal de cette ville : la peau de lion posée sur la massue d’Hercule. Quant à la tête d’Apollon, c’est le type ordinaire des monnaies d’autres villes de Carie comme Alabanda et Antioche: nul doute qu’on ait aussi voulu imiter ces pièces grecques. Nous avons pu de même constater que d’autres monétaires Pompéiens avaient copié le type des monnaies des villes où étaient installés leurs ateliers provisoires. C’est ainsi que C. Considius Paetus, un des collègues de Q. Sicinius, imite les pièces d’Apollonie d’Illyrie., et que Man. Cordius Rufus, son autre collègue, imite les monnaies d’Amisus, dans le Pont, où il s’était trouvé transporté par suite de la révolution dont l’Italie était le théâtre. Le denier n. 5 de Sicinius paraît seul faire exception au fait que nous venons de signaler. Ses emblèmes, la Fortune du peuple romain, d’une part, le caducée et la palme ornée de bandelettes, d’autre part, sont tout en l’honneur de Pompée à qui ses partisans pouvaient d’avance lui décerner des palmes de victoire et dire qu’il personnifiait la fortune de la république. Cependant ce type, devons-nous ajouter, n’est pas, lui-même, sans analogie avec celui de quelques pièces d’Alinda au revers desquelles on voit deux thyrses en sautoir. Lieux de découverte (134 exemplaires)

1423JU – Denier César – Caius Julius Cæsar

1423JU – Denier César – Caius Julius Cæsar Avers : CAESAR Éléphant passant à droite; à ses pieds, un serpent (ou un carnyx). Revers : Anépigraphe Instruments pontificaux : simpulum, aspersoir, hache à sacrifice, chapeau à sacrifice. British Museum 4.02g INDICE DE RARETE : 2 1 10+ ATELIER : Gaule ou Italie Datation : 49 avant J.C. Matière : Argent Gens : Julia Références : RRC 443/1 –  B.9 (Julia) – Syd.1006 Le revers se réfère à la charge de Pontifex Maximus qui faisait de César le chef suprême de la religion romaine depuis 63 avant J.-C. L’explication du droit est difficile. Il semble que l’éléphant symbolise César lui-même, par un jeu de mot sur son nom. Le serpent pourrait bien être un carnyx, trompette gauloise au son strident qui se terminait sous la forme de gueule d’un animal. Ce monnayage destiné au paiement des troupes a été abondamment frappé, peut-être dans un atelier itinérant attaché à César. La fabrication de ce type a débuté avant l’invasion de l’Italie en 49 avant J.-C. La production pourrait avoisiner les deux à quatre millions de deniers. Les auteurs du CMDRR. ont isolé six variétés différentes pour ce denier. Pendant très longtemps, on pensa que ce denier avait été frappé par César pendant la Guerre des Gaules entre 58 et 52 avant J.-C., en Gaule même. En fait, il fut fabriqué au début des Guerres Civiles. Il a été imité servilement par les Trévires avec le bronze HIRTIVS (LT. 9235), fortement romanisé. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Ce denier a été restitué par Trajan. Il se rapporte à la victoire des légions romaines sur Arioviste et ses Germains en 696 (58 av. J.-C.). L’éléphant qui rappelle le type de certaines monnaies des Metelli (Caecilia, 43 et 50) est l’emblème du nom de César, mot qui en langue punique, prétendaient les anciens, signifiait éléphant. Les emblèmes du revers font allusion à la dignité de pontifex maximus dont César était investi depuis l’an 691 (63 av. J.-C.). Cette monnaie n’est pas antérieure à 696, mais c’est sans raisons sérieuses qu’on a voulu en fixer la fabrication à l’an 704 (50 av. J.-C.). Elle a pu être émise en Gaule, peu après la défaite d’Arioviste, car, vers le même temps, Aulus Hirtius, gouverneur de la Gaule Belgique, fit frapper aux mêmes types de petites pièces de cuivre, dans le pays des Trévires ; il se contenta de substituer son nom à celui de César. Lieux de découverte (1234 exemplaires)

1422AC – Denier Acilia – Manius Acilius Glabrio

1422AC – Denier Acilia – Manius Acilius Glabrio Avers : SALVTIS (légende de bas en haut) (Salutis, de la Santé) Tête de Salus (la Santé) laurée à droite. Revers : MN ACILIVS – IIIVIR VALETV (Manius Acilius Triumviri Valetudinis, Manius Acilius triumvir monétaire Valetudo) Valetudo (la Santé) debout à gauche, appuyée sur une colonne de la main gauche et tenant un serpent de la main droite. British Museum 4.29g INDICE DE RARETE : 3 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 49 avant J.C. Matière : Argent Gens : Acilia Références : RRC 442/1a – B.8 (Acilia) – Syd.922 La gens Acilia prétendait avoir introduit le premier guérisseur à Rome en 219 avant J.-C. (Pline H.N. XXIX., 1-6). Hill signale que le revers de ce denier pourrait représenter une statue de Nikeratos, placée dans le temple de la Concorde, (Hill, op. cit., p.75). Ce temple était situé dans la région du Forum romain (Regio VIII). C’est l’un des types monétaires qui permit de financer le parti sénatorial au début de l’année 49 avant J.-C. quand ce dernier rejoignit Pompée qui avait quitté Rome. Les auteurs du Catàlogo ont différencié trois variétés. Variante avec la légende du droit « SALVTIS » écrite de haut en bas Référence : RRC 442/1b British Museum 3.94g Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Man. Acilius Glabrio. Monétaire vers 700 (54 av. J. C.). Ce nouveau monétaire, du prénom de Manius, ajoute à son nom, sur ses pièces, le qualificatif de triumvir, ce qui prouve qu’il n’exerça pas cette charge avant l’an 700 environ (54 av. J.-C.). Or, à cette époque, plusieurs Manius Acilius sont mentionnés par les historiens. L’un d’eux, Man. Acilius Glabrio (appelé quelquefois à tort Marcus), fils d’un personnage du même nom, combattait sous les ordres de Jules César pendant la guerre civile, en 706 ; il était alors gouverneur d’Oricum en Epire. Nous le voyons, deux ans plus tard, propréteur en Sicile (46 av. J.-C.) et son nom figure avec ce titre sur un as de Panorme. Un bronze de la collection Bunbury, à Londres, frappé à Agrigente, a exactement les mêmes types que la pièce n° 10, qui a dû aussi être frappée à Agrigente ou à Panorme, pendant que Man. Acilius était gouverneur de Sicile. Il fit frapper aussi en Sicile l’as où il porte le titre de Quaestor.Quelques années après, Man. Acilius Glabrio fut nommé gouverneur de l ‘Achaïe où il succéda à P. Sulpicius Rufus en 710 (44 J.-C.). La médaille av. n° 11, qui n’est pas de coin romain, a été frappée à Corinthe, pendant que Glabrio était gouverneur d’Achaïe ; des pièces autonomes de Corinthe portent le même type. Enfin, Man. Acilius Glabrio devint consul suffectus en 721 (33 av. J.-C.). Tel fut le cursus honorum de ce personnage. Si ses pièces de bronze ont été émises en Sicile et en Grèce, il n’en est pas de même de son denier qui est bien de coin romain; il fut frappé en l’an 700 (54 av. J.-C.) pendant que Man. Acilius Glabrio était triumvir monétaire. Nous rappellerons enfin que les types de ce denier, avec Salutis et Valetudinis, ainsi que la pièce de bronze où figurent la tête et le bâton d ‘Esculape, sont des allusions évidentes à l’origine légendaire de la gens Acila, dont nous avons parlé plus haut. Les mots Salus et Valetudo sont synonymes, et la Santé ou Hygie a été figurée sous deux noms différents, au droit et au revers du denier. Hygie tenant le serpent avait à Rome, dans le temple de la Concorde, une statue qui passait pour l’un des chefs-d’oeuvre de Niceratus. Cette divinité romaine doit être rapprochée de la déesse italiote Angitia, honorée particulièrement dans le pays des Marses et dont M. Emm. Fernique pense avoir retrouvé une statuette en bronze. Lieux de découverte (652 exemplaires)

1421NE – Denier Neria – Cnæus Nerius

1421NE – Denier Neria – Cnæus Nerius Avers : NERI. Q. (VR)B (Nerius quæstor urbinus, Nerius questeur urbain) Tête de Saturne à droite avec un harpon derrière. Revers : L. LE(NT) / C. (MA)R/ CO-S / H – P (Lucius Lentulus, Caius Marcellus consules/ Hastati Principes, Lucius Lentulus Caius Marcellus consuls, Hastati et Principes) Aigle légionnaire (aquila) entre deux étendards de manipules des Hastati et des Principes. Bordure rayée. British Museum 3.86g INDICE DE RARETE : 8 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 49 avant J.C. Matière : Argent Gens : Neria, Claudia et Cornelia Références : RRC 441/1 – B.1 (Neria) – Syd.937 Le monétaire de ce denier est Cnæus Nerius, un personnage dont l’histoire est intrinsèquement liée aux premiers jours de la guerre civile entre Jules César et Pompée en 49 av. J.-C. Voici les informations clés sur ce magistrat et son rôle : 1. Identité et Origines Nom complet : Cnæus Nerius. Famille : Issu de la gens Neria, une famille plébéienne relativement modeste et peu documentée à Rome. Comme l’indique LesDioscures.com, il est le seul membre connu de cette famille à avoir exercé une haute magistrature et frappé monnaie. Étymologie : Son nom pourrait avoir des racines sabines ou ombriennes (Nerius signifiant « fort » ou « robuste »). 2. Sa fonction : Questeur Urbain (Quaestor Urbanus) Nerius n’était pas un simple magistrat monétaire (triumvir monetalis). Il occupait la charge de questeur urbain, une fonction prestigieuse qui lui confiait la garde du trésor public de l’État : l’Aerarium Saturni. Ce trésor était conservé dans le temple de Saturne, ce qui explique la présence de la tête de Saturne sur l’avers de la pièce. En tant que gardien des fonds, c’est lui qui a supervisé la frappe d’urgence pour le compte de la faction pompéienne (le Sénat). 3. Son rôle dans la Guerre Civile L’année 49 av. J.-C. est un tournant : César franchit le Rubicon et marche sur Rome. La fuite de Rome : Face à l’avance rapide de César, les consuls (Lentulus et Marcellus, cités au revers) décident d’abandonner la ville. Le Trésor : Nerius, en sa qualité de questeur, emporta avec lui une partie du trésor public (lingots et numéraire) pour financer l’armée de Pompée en Grèce. Lieu de frappe : Bien que les coins fassent référence à Rome, il est probable que cette monnaie ait été frappée soit juste avant le départ précipité de la ville, soit dans un atelier mobile (ou à Apollonie en Épire) une fois les pompéiens exilés. 4. Un message de légitimité En signant cette pièce, Nerius ne cherche pas seulement à faire circuler de l’argent, mais à envoyer un message politique fort : L’association de son nom (NERI.Q.VRB) avec celui des consuls (L.LENT C.MARC COS) souligne que l’argent légal de la République se trouve du côté de Pompée, et non de César, qu’ils considéraient comme un rebelle. Le message porté par ce denier est l’un des plus explicites de la fin de la République romaine. Il ne s’agit pas seulement d’un instrument financier, mais d’un véritable manifeste politique et militaire émis par le camp des « Optimates » (le Sénat et Pompée) contre Jules César. 1. La légitimité institutionnelle (L’Avers) Le choix de Saturne n’est pas esthétique, il est symbolique du droit républicain : Le Gardien du Trésor : Saturne est la divinité tutélaire de l’éventail public (Aerarium). En le faisant figurer, Cnæus Nerius affirme : « Nous possédons le Trésor légal de l’État ». L’ordre établi : Le titre de Q VRB (Questeur Urbain) accolé à la divinité rappelle que la gestion de cet argent suit les règles ancestrales de la République, par opposition aux fonds que César allait bientôt saisir par la force dans le même temple à son arrivée à Rome. 2. La légitimité légale (La Légende) La mention des consuls L. LENT C. MARC COS est cruciale : L’année de la République : À Rome, on compte les années par les noms des consuls. Inscrire leurs noms, c’est dire : « Nous sommes l’État en exercice ». Le front uni : En associant le Questeur (pouvoir financier) aux Consuls (pouvoir exécutif), la monnaie proclame l’unité totale des institutions contre le « tyran » César. 3. La démonstration de force (Le Revers) Le message devient purement militaire avec l’aigle légionnaire et les enseignes des Hastati et des Principes : L’armée du Sénat : Ce revers est un avertissement. Il signifie que les légions romaines sont (théoriquement) du côté de la loi. Appel à la loyauté : Cette monnaie servait à payer les soldats. En recevant un denier qui affiche les symboles de leur propre unité, les soldats étaient rappelés à leur serment de fidélité envers les magistrats légitimes. En résumé : Le « Denier de la Légalité » Le message global est le suivant : « Cet argent est l’argent légitime de Rome, protégé par Saturne, garanti par les Consuls et défendu par nos légions. Tout autre pouvoir (celui de César) est illégal. » C’est une ironie de l’histoire : malgré ce message de force et de légitimité, les pompéiens ont dû fuir Rome peu après la frappe, laissant derrière eux une partie du trésor que la monnaie prétendait protéger. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon On ne connaît de cette famille que Cn. Nerius dont le nom figure sur un des deniers décrits ci-après. Il fut questeur urbain en l’an 705 (49 av. J.-C.) et c’est pendant qu’il exerçait cette charge qu’il fit frapper le denier qui porte son nom associé à celui des deux consuls de l’an 705 : L. Cornelius Lentulus et C. Claudius Marcellus. La présence du nom des consuls est insolite, mais elle s ‘explique pourtant, à cette époque troublée, par la nécessité de légitimer l’émission de la monnaie d’Etat en dehors de Rome et de l ‘Italie. Fuyant devant les légions de César qui entraient à Rome, les consuls et le questeur urbain, avec une partie du parti pompéien, s’arrêtèrent d’abord à Capoue, puis, s’embarquant à Brundusium, ils abordèrent à Dyrrachium, sur la côte d’Epire, et Nerius installa provisoirement

1420SI – Denier Sicinia – Quintus Sicinius

1420SI – Denier Sicinia – Quintus Sicinius Avers : FORT / P. R (Fortuna Populus Romanus, La Fortune du peuple romain) Tête diadémée de la Fortune à droite avec boucles d’oreilles. Revers : Q. SICINIVS / III – VIR (Quintus Sicinius Triumvir, Quintus Sicinius triumvir monétaire) Palme et caducée posés en sautoir surmontés d’une couronne. British Museum 3.9g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 49 avant J.C. Matière : Argent Gens : Sicinia Références : RRC 440/1 – B.5 (Sicinia) – Syd.938 Quintus Sicinius est un personnage clé de la numismatique de la fin de la République romaine, bien que sa vie en dehors de ses activités monétaires soit peu documentée. Son action se concentre sur l’année charnière 49 av. J.-C., au moment où la guerre civile entre Jules César et Pompée éclate. 1. Son rôle de Triumvir Monetalis Quintus Sicinius occupait la fonction de III VIR (Triumvir Monetalis), un collège de trois jeunes magistrats responsables de la frappe des monnaies à Rome. Il appartient à la Gens Sicinia, une famille d’origine plébéienne ancienne et respectée, connue pour avoir produit plusieurs tribuns de la plèbe par le passé. 2. Le « dernier » monnayeur républicain à Rome La frappe de ce denier est historiquement significative : Contexte : Elle a été réalisée au début de l’année 49 av. J.-C., juste avant que Jules César ne s’empare de Rome après avoir franchi le Rubicon. Légitimité : En tant que partisan du Sénat et de Pompée, Sicinius a utilisé l’atelier monétaire officiel de la Ville (l’Urbs). C’est l’un des tout derniers monnayages réguliers émis à Rome avant que César ne prenne le contrôle du Trésor public (Aerarium). 3. L’exil et le second monnayage (RRC 444) Face à l’avancée rapide des troupes césariennes, Quintus Sicinius a quitté Rome pour rejoindre le camp de Pompée en Grèce ou en Orient. Il continue alors de battre monnaie pour la cause pompéienne, mais cette fois-ci dans un atelier itinérant (ou en Orient, possiblement à Éphèse). Il s’associe au préteur C. Coponius pour émettre le denier RRC 444/1 (représentant la tête d’Apollon au droit et la massue d’Hercule au revers). Ce monnayage servait à financer la flotte et les troupes de Pompée en exil. Le message véhiculé par ce denier est un acte de propagande politique subtile. En 49 av. J.-C., alors que l’Italie tremble devant l’approche des légions de César, Quintus Sicinius utilise l’imagerie monétaire pour rassurer les citoyens et affirmer la légitimité du Sénat. Selon les analyses disponibles sur LesDioscures.com, le message peut être décomposé en trois axes principaux : 1. La Protection Divine : Fortuna Populi Romani Le choix de Fortuna P.R. (la Fortune du Peuple Romain) au droit n’est pas anodin. Le message : « Le destin de Rome est entre les mains de la divinité qui a toujours protégé la cité. » Le contexte : En période de guerre civile, invoquer la Fortune du Peuple Romain (et non celle d’un général en particulier) souligne que la légitimité réside dans les institutions républicaines et le peuple, face à ce qui est perçu comme l’ambition personnelle de César. 2. La Promesse de Paix et de Prospérité Le revers associe trois symboles puissants : le caducée, le rameau de palmier et la couronne de laurier. Le Caducée (Mercure) : Il symbolise la paix, la concorde et la reprise du commerce. Le message est : « Le Sénat garantit la stabilité économique. » Le Palmier et le Laurier : Ce sont des symboles de victoire. L’ensemble : L’association du caducée et de la palme (souvent croisés en « sautoir ») suggère que la victoire (palme) mènera à la paix (caducée). C’est un message d’espoir destiné à stabiliser l’opinion publique alors que la panique gagne Rome. 3. La Légitimité Institutionnelle Contrairement aux monnaies que César frappera peu après (souvent centrées sur sa propre gloire ou ses ancêtres), le denier de Sicinius reste strictement institutionnel. La mention III VIR rappelle que la monnaie est émise par un magistrat régulièrement élu selon les lois ancestrales (mos maiorum). C’est un message de continuité républicaine : malgré la crise, les institutions fonctionnent encore. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon La famille Sicinia est très anciennement illustre dans l’histoire de la république. Un de ses ancêtres, L. Sicinius Bellutus, fut le chef des plébéiens lors de leur retraite sur le mont Sacré, en 160 (494 av. J.-C.). Un seul des membres de la gens Sicinia, Q. Sicinius, a frappé monnaie: il fut triumvir en 705 (49 av. J.-C.). C’est peut être le personnage mentionné par Cicéron, seulement par son gentilicium Sicinius, en 703 (51 av. J.-C.).Un de ses deniers porte, avec son nom, celui du préteur C. Coponius, à cause des circonstances anormales au milieu desquelles eut lieu l’émission. C’était pendant la guerre civile entre César et Pompée. Ce dernier, qui avait fui en Orient avec le Sénat et toutes ses forces militaires, avait confié une partie de sa flotte au préteur C. Coponius, qui vint mouiller avec ses vaisseaux sur la côte de la Carie et de l’île de Rhodes. Là, obligé de battre monnaie pour solder ses troupes, il en chargea un des membres du collège monétaire de cette année, qui l’accompagnait, Q. Sicinius. Celui-ci, qui n’était que magistrat urbain de Rome, dut se soumettre à une condition essentielle pour que les nouvelles espèces pussent avoir cours légal et être accréditées dans le commerce de l’Orient : il fallut mentionner qu’elles étaient frappées par l’autorité du préteur qui commandait les troupes, et en outre par l’autorité du sénat. Émises dans l’atelier d’Alinda de Carie, la plupart de ces pièces reproduisent au revers le type monétaire principal de cette ville : la peau de lion posée sur la massue d’Hercule. Quant à la tête d’Apollon, c’est le type ordinaire des monnaies d’autres villes de Carie comme Alabanda et Antioche: nul doute qu’on ait aussi voulu imiter ces pièces grecques. Nous avons pu de même constater que d’autres monétaires Pompéiens avaient copié le type des monnaies des villes

1419CL – Denier Claudia – Publius Cornelius Lentulus Marcellinus

1419CL – Denier Claudia – Publius Cornelius Lentulus Marcellinus Avers : MARCELLINVS (Marcellin) Tête nue de Marcus Claudius Marcellinus à droite; derrière, un triskèle. Revers : MARCELLVS / COS. QVINQ (Marcellus / Consul quintum, Marcellus consul pour la cinquième fois) Marcus Claudius Marcellus , vêtu de la toge marchant à droite, tenant un trophée des deux mains, s’apprêtant à gravir les marches du temple tétrastyle de Jupiter Feretrius à fronton triangulaire. British Museum 4.12g INDICE DE RARETE : 8 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 50 avant J.C. Matière : Argent Gens : Claudia Références : RRC 439/1 – B.11 (Claudia) – Syd.1147 Le monétaire (magistrat responsable de la frappe) de ce denier est Publius Cornelius Lentulus Marcellinus, une figure fascinante de la fin de la République romaine. Voici les points clés à retenir sur ce personnage : 1. Une double appartenance prestigieuse Bien que portant le nom de la gens Cornelia (l’une des plus illustres de Rome, branche des Lentuli), son surnom « Marcellinus » trahit ses origines biologiques. Il est issu de la gens Claudia par son père, mais fut adopté par un membre de la famille des Cornelii Lentuli. Cette pratique d’adoption était courante à Rome pour assurer la continuité des lignées politiques. En frappant cette monnaie, il utilise son droit de monétaire pour célébrer non pas sa famille adoptive, mais son ancêtre direct, le célèbre Marcus Claudius Marcellus. 2. Carrière politique et militaire P. Cornelius Lentulus Marcellinus a exercé la fonction de monétaire vers 50 av. J.-C., une période de tension extrême juste avant la guerre civile entre César et Pompée. Partisan de César : Contrairement à une grande partie de sa famille adoptive (souvent proche de Pompée), il semble avoir pris le parti de Jules César. Questeur en 48 av. J.-C. : Il sert comme questeur sous César durant la campagne contre Pompée. Il est notamment connu pour avoir commandé une section des fortifications à Dyrrachium. Lors d’une attaque surprise des troupes de Pompée, ses légions subirent de lourdes pertes, et il fut lui-même grièvement blessé ou mourut peu après, bien que les sources divergent sur sa fin exacte. 3. Son rôle de monétaire En choisissant de représenter Marcellus et les spolia opima sur ce denier, Marcellinus ne fait pas qu’honorer un ancêtre. Il rappelle au peuple romain la légitimité de sa famille à exercer le commandement suprême (imperium) par les armes et la piété envers les dieux. Analyse de l’expert Cette émission est un chef-d’œuvre de propagande familiale. L’utilisation du triskèle (symbole de la Sicile) derrière la tête de l’ancêtre sert à lier indéniablement le monétaire à la prise de Syracuse, l’un des plus grands succès de l’histoire militaire romaine. Cela permettait au jeune magistrat de se forger une image de leader potentiel au sein d’une Rome en plein chaos. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon P. Cornelius P. f. Lentulus Marcellinus. Monétaire vers 709 (45 av. J.-C.) M. Claudius Marcellus, lieutenant de Marius en Gaule, lors de l’invasion des Teutons en 652 (102 av. J.-C.) eut un fils qui fut adopté par un des Cornelii Lentuli, et qui épousa Cornelie de la famille des Scipions. Il prit alors le nom de P. Cornelius Lentulus Marcellinus. Ce personnage fut le père de Cn. Cornelius Lentulus Marcellinus, consul en 698 (56av. J.-C.), le grand-père de P. Cornelius Lentulus Marcellinus, questeur en 706 (48 av. J.-C.) et enfin l’arrière-grand-père de P. Cornelius Lentulus Marcellinus consul en 736 (18 av. J.-C.). C’est probablement ce dernier personnage qui a fait frapper la médaille qui suit; il a dû remplir les fonctions de magistrat monétaire vers 709 (45 av. J.-C.). On ne possède que fort peu de détails sur sa carrière ; dans tous les cas, il n’oubliait pas qu’il était issu de la gens Claudia, car il retraça sur son denier les exploits de M. Claudius Marcellus, le célèbre conquérant de Syracuse, qui fut cinq fois consul. Au droit du denier, on voit son portrait, avec la triquetra; cet emblème de la Sicile rappelle que pendant la seconde guerre Punique, Marcellus fit le siège de Syracuse et déconcerta les plans d’Archimède qui périt au moment où il était absorbé parla solution d’un problème. Le revers retrace un autre exploit de Marcellus : on le voit qui consacre au temple de Jupiter Férétrius les dépouilles opimes du chef des Gaulois, Viridomar: Marcellus l’avait tué de sa propre main, en l’an 532 (222 av. J.-C.) dans la guerre contre les Boii et les Insubrii. Virgile s’est fait l’écho de ces glorieux exploits : Aspice, ut insignis spoliis Marcellus opimisIngreditur, victorque viros supereminet omnes.Hic rem romanam magno turbante tumultuSistet eques, sternet Pænos, Gallumque rebellens,Tertiaque arma patri suspendet capta Quirino . Le descendant de ce grand homme, Marcellinus, était fier de rappeler de pareils exploits à ses contemporains, et c’est pour en perpétuer encore davantage le souvenir que Trajan a restitué le denier où ils sont représentés. Lieux de découverte (18 exemplaires)

1418SU – Denier Sulpicia – Servus Sulpicius Galba

1418SU – Denier Sulpicia – Servus Sulpicius Galba Avers : SER – S(VL)P (Servus Sulpicius) Tête laurée d’Apollon à droite. Revers : Anépigraphe Trophée naval. Silhouette masculine debout à gauche; prisonnier Macédonien à droite. British Museum 3.94g INDICE DE RARETE : 10 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 51 avant J.C. Matière : Argent Gens : Sulpicia Références : RRC 438/1 – B.8 (Sulpicia) – Syd.931 Le magistrat monétaire de cette émission est Servius Sulpicius Galba (souvent abrégé en Ser. Sulpicius sur les monnaies). Issu de la prestigieuse gens Sulpicia, l’une des plus anciennes familles patriciennes de Rome, il est une figure historique marquante de la fin de la République. Identité et Carrière Politique Servius Sulpicius Galba est principalement connu pour les faits suivants : Lien avec l’Empereur Galba : Il est très probablement le bisaïeul (arrière-grand-père) de l’empereur Galba (qui régna en 68-69 ap. J.-C.). Carrière militaire : Il a servi comme légat sous Jules César pendant la Guerre des Gaules (entre 58 et 52 av. J.-C.). César lui confia notamment la direction d’une campagne difficile contre les peuples alpins (Nantuates, Véragres et Sédunes) en 57-56 av. J.-C. Magistratures : Il fut préteur urbain en 54 av. J.-C. Il tenta d’obtenir le consulat pour l’année 49 av. J.-C., mais sa candidature fut rejetée, ce qui aurait nourri son amertume envers César. Rôle dans l’Histoire Malgré ses services passés sous les ordres de César, Servius Sulpicius Galba est resté célèbre pour avoir rejoint la conspiration contre Jules César. Il fut l’un des conjurés participant à l’assassinat du dictateur aux Ides de Mars en 44 av. J.-C. Suétone précise qu’il vouait une haine personnelle à César après son échec aux élections consulaires. Le Message de la Monnaie En tant que triumvir monetalis (vers 51 av. J.-C.), Galba utilise son droit de frappe pour glorifier son ancêtre, Publius Sulpicius Galba Maximus. Le triomphe naval : Le revers de la pièce commémore les exploits de cet ancêtre qui, en tant que proconsul en Grèce vers 209-208 av. J.-C. (pendant la deuxième guerre macédonienne), dirigea la flotte romaine et s’illustra par la prise de l’île d’Égine. La scène du captif : Le personnage portant le petasus (chapeau de voyageur) et le captif attaché au trophée illustrent la soumission des ennemis de Rome et la vente des prisonniers, un événement marquant de cette campagne militaire. En résumé : Servius Sulpicius Galba est un personnage complexe, à la fois général césarien et conspirateur républicain, dont cette monnaie servait à asseoir la légitimité politique en rappelant la gloire navale de ses aïeux. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Ser. Sulpicius Galba. Monétaire vers 690 (64 av. J.-C.). Ce monétaire est probablement le bisaïeul de l’empereur Galba. Il fit la guerre des Gaules, d’abord sous C. Promptinus en 693 (61 av. J.-C.) , puis sous Jules César, en 696 (58 av. J.-C.), et eut pour mission de soumettre les Nantuates, les Veragri et les Seduni. En 700 (54 av. J.-C.) il fut préteur urbain, et en 705 (49 av. J.-C.), candidat malheureux au consulat. Lié d’amitié avec D. Brutus et Cicéron, il commandait la légion Martia dans la campagne de Modène. Suétone nous apprend qu’il fut un des conspirateurs contre la vie de Jules César.Le revers de son denier a été expliqué très ingénieusement par Cavedoni. Il s’agit, selon ce savant, d’une allusion à la campagne de P. Sulpicius Galba Maximus, proconsul en Grèce en 545 et 546 (209 et 208 av. J.-C.), contre l’île d’Egine, au cours de la guerre contre les Etoliens et Philippe V, roi de Macédoine. Le trophée naval représente les débris de la flotte ennemie, tandis que le prisonnier sub hasta figure les prisonniers qui furent vendus à l’encan et rachetés par leurs concitoyens, symbolisés eux aussi, sur la médaille, par le personnage debout en costume grec. Lieux de découverte (3 exemplaires)

1417CO – Denier Coelia – Caius Cœlius Caldus

1417CO – Denier Coelia – Caius Cœlius Caldus Avers : C. COEL. CALDVS / COS / HIS (Caius Cœlius Caldus/ Consul/ Hispania, Caius Coélius Caldus, consul, Espagne) Tête nue à droite de Caius Cœlius Caldus; derrière soit un étendard avec inscription HIS, devant un étendard surmontée d’une hure de sanglier. Revers : L·CALDVS / VII VIR·EP IMP·A·X  CALDVS·IIIVIR (Lucius Caldus Septemviri Epulones// Caius Caldus Imperator Augur Decemvir/ Caldus triumvir, Lucius Caldus chargé du culte de Jupiter (Epulo) des sept// Caius Caldus imperator augure chargé du collège des dix/ Caldus magistrat monétaire) Autel accosté d’une victoire à gauche et d’un trophée à droite; au centre représentation de Lucius Caldus placé sur l’autel à gauche, préparant un festin lié au culte de Jupiter. British Museum 3.96g INDICE DE RARETE : 7 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 51 avant J.C. Matière : Argent Gens : Coelia Références : RRC 437/2a – B.7 (Coelia) – Syd.894 Le monétaire (magistrat responsable de l’émission de la monnaie) pour ce denier est Caius Coelius Caldus, qui a exercé cette fonction en 51 av. J.-C. Voici les informations clés sur ce personnage et les membres de sa famille qu’il met en avant sur ses pièces : 1. Le Monétaire : Caius Coelius Caldus Peu de détails nous sont parvenus sur sa carrière politique personnelle en dehors de son rôle de triumvir monetalis (membre du collège des trois magistrats monétaires). Cependant, son émission monétaire est l’une des plus célèbres de la fin de la République en raison de sa complexité et de la manière dont elle glorifie sa généalogie. 2. Son Grand-père : Caius Coelius Caldus (Consul en 94 av. J.-C.) C’est la figure centrale représentée sur l’avers de la pièce. Un « Homo Novus » : Son grand-père était un « homme nouveau », le premier de sa famille à atteindre le consulat, ce qui était une prouesse rare à Rome. Victoires militaires : Les mentions HIS (Hispania) et les enseignes militaires (le sanglier et le vexillum) rappellent ses succès militaires en Espagne citérieure. Titres : Il est désigné sur la pièce par le titre de COS (Consul). 3. Son Père : Lucius Coelius Caldus Le revers de la monnaie fait référence au père du monétaire. Rôle religieux : Il est mentionné comme VII VIR EPVL (Septemviri Epulones). Ce collège de prêtres était l’un des quatre grands collèges religieux de Rome, chargé d’organiser les banquets sacrés lors des jeux publics. C’est pour cette raison que le revers représente un lectisternium (table de banquet). 4. La symbolique de l’émission En 51 av. J.-C., la République est en pleine tension. En émettant ces monnaies, Caius Coelius Caldus cherche à : Réaffirmer le prestige de la gens Coelia. Rappeler à l’électorat romain les services rendus à l’État par ses ancêtres (tant militaires que religieux). Se positionner lui-même comme un héritier digne de ces grandes figures pour sa propre future carrière politique (cursus honorum). Variante avec la légende inversée au revers. Références : RRC 437/2b – Syd.895 British Museum 3.66g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon C. Coelius Caldus. Monétaire vers 700 (54 av. J. C.) C. Coelius Caldus qui a fait frapper l’intéressante série qui va suivre, était fils de L. Coelius Caldus et petit-fils de C. Coelius Caldus, le monétaire dont nous avons parlé plus haut. Le nouveau magistrat n’a pas laissé dans l’histoire des traces bien considérables. Nous savons pourtant qu’en l’an 704 (50 av. J.-C.) il fut nommé questeur en Cilicie pendant que Cicéron allait administrer cette province comme proconsul ; on a de Cicéron des lettres qui lui sont adressées. Nous voyons sur tous les deniers que Caldus fit frapper pendant qu’il remplit la charge d’officier monétaire, la tête de son grand-père, le tribun du peuple, la plus grande illustration de la famille. Elle est indiquée d’abord par le mot COS (consul) qui l’accompagne, ce personnage étant le seul des Coelii qui eût été honoré du consulat. Elle est aussi reconnaissable à cause des lettres L D qui figurent sur une tablette derrière la tète, et qu’on interprète par Libère, Damno, allusion aux votes secrets mis en usage par la lex tabellaria dans les procès pour attentat contre l’Etat (perduellio). C’est encore à lui que fait allusion l’enseigne militaire sur laquelle on lit HISpania et celle qui est surmontée d’un sanglier, emblème de la ville de Clunia, ou d’un javelot espagnol : il s’agit du souvenir des exploits militaires de l’ancêtre du monétaire, C. Coelius Caldus qui, vers l’an 652 (102 av. J.-C.), fit la conquête de l’Espagne ultérieure et accomplit les exploits racontés par Julius Obsequens. Sur les deux derniers deniers (nos 11 et 12), on voit derrière la tête du personnage consulaire le lituus militaire et la lance hispanique qui rappellent les mêmes faits d’armes ; de même, les deux boucliers, l’un de forme ovale et l’autre rond et plus petit, sont des armes celtibériennes ou espagnoles.  Sur les pièces nos 4 et 5, figure une tête jeune radiée, et dans le champ, un bouclier ovale sur lequel on lit quelquefois la lettre S. Borghesi interprète cette lettre par le mot Sol; il voit dans la tête radiée, la tête du Soleil, et suppose qu ‘il est ici fait allusion à victoire remportée une en Orient ; mais rien, dans la vie de l’ancêtre du monétaire, le consul de 660, ne prouve qu’il ait rempli un rôle militaire en Orient. Vaillant pensait que la tête du Soleil fait, sur ces médailles, allusion au surnom Caldus, à cause de la chaleur que répand cet astre, et Eckhel qui rapporte cette interprétation ingénieuse, la corrobore par le passage suivant de Varron : Comitiis cum SOLE CALDO ego et Q. Ascius senator tribuiis suffragium tulissemus, etc.Au revers des pièces n. 7 et suiv., nous voyons un personnage qui prépare un lectisternium au-dessous duquel on lit Lucius Caldus septemvir epulo. Ce Lucius est le père du monétaire ; nous n’avons aucun autre renseignement à son sujet, et les monnaies de son fils seules nous apprennent qu’il fut septemvir épulon.

1416CO – Denier Coelia – Caius Cœlius Caldus

1416CO – Denier Coelia – Caius Cœlius Caldus Avers : C. COEL. CALDVS / COS (Caius Cœlius Caldus/ Consul, Caius Coélius Caldus, consul) Tête nue à droite de Caius Cœlius Caldus; derrière une tablette de vote inscrite L-D. Revers : CALDVS / III VIR (Caldus triumvir, Caldus triumvir monétaire) Tête radiée de Sol à droite entre deux boucliers; le premier ovale, placé derrière la tête, l’autre rond, sous le menton. British Museum 3.97g INDICE DE RARETE : 7 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 51 avant J.C. Matière : Argent Gens : Coelia Références : RRC 437/1a – B.4 (Coelia) – Syd.891 Le Monétaire : Gaius Coelius Caldus (C. COEL CALDVS) Gaius Coelius Caldus, le monétaire de 51 av. J.-C., utilise cette émission pour célébrer la gloire de sa famille, et plus particulièrement celle de son grand-père, également nommé Gaius Coelius Caldus. 1. L’hommage à un « Homme Nouveau » (Homo Novus) Le portrait à l’avers de la pièce représente le grand-père du monétaire. Ce dernier était un personnage historique majeur : Un exploit politique : Il fut le premier de sa famille à atteindre le consulat (en 94 av. J.-C.), ce qui faisait de lui un homo novus. À Rome, il était extrêmement difficile pour quelqu’un sans ancêtres illustres de parvenir à cette fonction. Le symbolisme du vote : Derrière la tête à l’avers, on voit une tablette de vote avec les lettres L D (Libero / Damno – « Je libère » / « Je condamne »). Cela rappelle que le grand-père, en tant que tribun de la plèbe en 107 av. J.-C., avait fait passer une loi (la Lex Coelia) étendant le vote secret aux tribunaux pour les cas de haute trahison. 2. Le symbolisme du revers (Tête du Soleil) Le revers de la pièce présente une tête rayonnante du Soleil (Sol). Ce choix n’est pas seulement esthétique, il est lié au nom de la famille : Un jeu de mots (Rébus) : Le nom Caldus est une variante de Calidus (chaud). Le Soleil est donc une allusion directe au cognomen (surnom) du monétaire. Influence orientale : On y voit aussi un bouclier macédonien et un bouclier gaulois, faisant référence aux succès militaires du grand-père en Espagne et en Orient. Variante avec la lettre S (Sol) au dessus du bouclier ovale au revers Références : RRC 437/1b – B.5 (Coelia) – Syd.892 Bibliothèque nationale de France 3.96g Bibliothèque nationale de France 3.96g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon C. Coelius Caldus. Monétaire vers 700 (54 av. J. C.) C. Coelius Caldus qui a fait frapper l’intéressante série qui va suivre, était fils de L. Coelius Caldus et petit-fils de C. Coelius Caldus, le monétaire dont nous avons parlé plus haut. Le nouveau magistrat n’a pas laissé dans l’histoire des traces bien considérables. Nous savons pourtant qu’en l’an 704 (50 av. J.-C.) il fut nommé questeur en Cilicie pendant que Cicéron allait administrer cette province comme proconsul ; on a de Cicéron des lettres qui lui sont adressées. Nous voyons sur tous les deniers que Caldus fit frapper pendant qu’il remplit la charge d’officier monétaire, la tête de son grand-père, le tribun du peuple, la plus grande illustration de la famille. Elle est indiquée d’abord par le mot COS (consul) qui l’accompagne, ce personnage étant le seul des Coelii qui eût été honoré du consulat. Elle est aussi reconnaissable à cause des lettres L D qui figurent sur une tablette derrière la tète, et qu’on interprète par Libère, Damno, allusion aux votes secrets mis en usage par la lex tabellaria dans les procès pour attentat contre l’Etat (perduellio). C’est encore à lui que fait allusion l’enseigne militaire sur laquelle on lit HISpania et celle qui est surmontée d’un sanglier, emblème de la ville de Clunia, ou d’un javelot espagnol : il s’agit du souvenir des exploits militaires de l’ancêtre du monétaire, C. Coelius Caldus qui, vers l’an 652 (102 av. J.-C.), fit la conquête de l’Espagne ultérieure et accomplit les exploits racontés par Julius Obsequens. Sur les deux derniers deniers (nos 11 et 12), on voit derrière la tête du personnage consulaire le lituus militaire et la lance hispanique qui rappellent les mêmes faits d’armes ; de même, les deux boucliers, l’un de forme ovale et l’autre rond et plus petit, sont des armes celtibériennes ou espagnoles.  Sur les pièces nos 4 et 5, figure une tête jeune radiée, et dans le champ, un bouclier ovale sur lequel on lit quelquefois la lettre S. Borghesi interprète cette lettre par le mot Sol; il voit dans la tête radiée, la tête du Soleil, et suppose qu ‘il est ici fait allusion à victoire remportée une en Orient ; mais rien, dans la vie de l’ancêtre du monétaire, le consul de 660, ne prouve qu’il ait rempli un rôle militaire en Orient. Vaillant pensait que la tête du Soleil fait, sur ces médailles, allusion au surnom Caldus, à cause de la chaleur que répand cet astre, et Eckhel qui rapporte cette interprétation ingénieuse, la corrobore par le passage suivant de Varron : Comitiis cum SOLE CALDO ego et Q. Ascius senator tribuiis suffragium tulissemus, etc.Au revers des pièces n. 7 et suiv., nous voyons un personnage qui prépare un lectisternium au-dessous duquel on lit Lucius Caldus septemvir epulo. Ce Lucius est le père du monétaire ; nous n’avons aucun autre renseignement à son sujet, et les monnaies de son fils seules nous apprennent qu’il fut septemvir épulon. Les épulons, au nombre de trois à l’origine, triumviri epulones, furent portés à sept par Sylla, et formèrent le collège des septemviri epulonés ; ils furent dix sous Jules César, et enfin réduits au nombre primitif de trois par Auguste ; c’étaient des prêtres qui avaient primitivement pour office de préparer le festin de Jupiter, epulum Jovis in Capitolio, et en général d’aider les pontifes en disposant les choses nécessaires aux rites sacrés.  Le lectisternium était une cérémonie qui consistait à placer une divinité sur un lit, lectus, le bras gauche appuyé sur un coussin, pulvinus;

1415VI – Denier Vinicia – L. Vinicius

1415VI – Denier Vinicia – L. Vinicius Avers : CONCORDIAE (Concordiae, A la Concorde) Tête laurée de Concordia à droite. Revers : L.VINICI (Lucius Vinicius) Victoria (la Victoire) portant une branche de palmier et quatre couronnes. British Museum 4.02g INDICE DE RARETE : 10 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 52 avant J.C. Matière : Argent Gens : Vinicia Références : RRC 436/1 – B.1 (Vinicia) – Syd.930 Le monétaire responsable de l’émission de ce denier est Lucius Vinicius. Voici les informations clés sur ce personnage et son rôle historique : Identité et Origines Nom complet : Lucius Vinicius. Statut social : C’est un homo novus (homme nouveau), ce qui signifie qu’il est le premier de sa famille à accéder aux hautes magistratures romaines. Origine : Sa famille était issue de l’ordre équestre et originaire de la ville de Cales, en Campanie. Carrière Politique Lucius Vinicius a connu une ascension notable, évoluant dans le cercle d’influence des grandes figures de la fin de la République, notamment Jules César : Triumvir Monetalis (v. 52 av. J.-C.) : C’est à ce poste qu’il fait frapper le denier RRC 436/1. Selon les analyses de LesDioscures.com, le choix des motifs (Concorde et les quatre couronnes de la Victoire) témoigne d’une volonté de célébrer l’alliance entre Pompée, César et Crassus tout en honorant les triomphes de Pompée. Tribun de la plèbe (51 av. J.-C.) : Fidèle partisan de César, il utilise son droit de veto durant son mandat pour bloquer un senatus consultum (décret du Sénat) qui visait directement à affaiblir César. Consul suffect (33 av. J.-C.) : Il atteint le sommet de l’État sous le second triumvirat, nommé consul pour remplacer l’un des consuls sortants. Proconsul d’Asie (v. 28-25 av. J.-C.) : Plus tard dans sa carrière, il assure le gouvernement de la riche province d’Asie, confirmant son intégration durable dans la nouvelle élite impériale naissante sous Auguste. Héritage Sa réussite a permis l’établissement d’une lignée durable ; son fils, également nommé Lucius Vinicius, deviendra lui-même consul suffect en l’an 5 av. J.-C. Le message véhiculé par le cette monnaie de Lucius Vinicius est profondément politique et stratégique. En 52 av. J.-C., Rome traverse une crise institutionnelle majeure (émeutes, incendie de la Curie, meurtre de Clodius). Voici l’analyse du message codé sur cette monnaie, tel qu’on peut l’interpréter avec l’appui de sources comme LesDioscures.com : 1. L’appel à la Paix Civile (L’Avers) La présence de Concordia (la Concorde) n’est pas un choix esthétique, mais un cri de ralliement. Le contexte : La République est au bord de l’implosion. Le Sénat vient de nommer Pompée « consul unique » pour rétablir l’ordre. Le message : En affichant la déesse de l’harmonie, le monétaire prône la fin des violences de rue et le retour à l’unité entre les factions politiques (les Optimates et les Populares). 2. La Glorification de Pompée (Le Revers) La Victoire tenant une palme ornée de quatre couronnes est l’élément le plus explicite et le plus rare. L’hommage militaire : Ces couronnes font référence aux trois triomphes de Pompée le Grand (sur trois continents : Afrique, Europe, Asie). La quatrième couronne pourrait symboliser une distinction supplémentaire ou l’espoir d’une nouvelle ère de victoires sous son autorité. L’allégeance politique : Lucius Vinicius, bien que proche de César, rend ici un hommage vibrant à Pompée. À cette époque précise, l’équilibre du pouvoir repose sur la collaboration (certes fragile) entre les chefs. 3. La Légitimité de la « Nouvelle Noblesse » En tant qu’homo novus (homme nouveau), Lucius Vinicius utilise cette monnaie pour : S’ancrer dans la tradition : Il utilise des symboles républicains forts pour prouver sa piété et son respect des institutions. Se placer sous la protection des grands : En célébrant les succès de Pompée (et indirectement de César), il lie sa propre carrière à la réussite des hommes forts du moment. Synthèse du message « La paix et l’ordre (Concordia) ne reviendront que par la reconnaissance des mérites exceptionnels et des victoires (les couronnes) de nos grands généraux. » C’est une monnaie de propagande pour la stabilité, cherchant à rassurer une population romaine épuisée par les troubles civils. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Vinicius. Monétaire vers 696 (58 av. J.-C.) Ce personnage fut tribun du peuple en 703 (51 av. J.-C.) et, en cette qualité, il opposa son veto à un sénatus-consulte dirigé contre Jules César. Il devint consul suffectus en 721 (33 av. J.-C.); on ne connaît pas autrement sa carrière. Les deniers qu’il a fait frapper vers l’an 696 (58 av. J.-C.) portent des types qu’on voit fréquemment à cette époque et dans les années suivantes. Ils sont en l’honneur de la Concorde, qu’on n’invoque jamais tant que durant les guerres civiles; ici, elle se rapporte au triumvirat de Pompée,César et Crassus, conclu en 695 (59 av. J.-C.). Cavedoni, après Vaillant, a reconnu dans les couronnes suspendues à la palme que tient la Victoire les quatre couronnes qui figurent sur un denier, presque contemporain, de Faustus Sylla (Cornelia, 61). Ces couronnes font allusion, comme nous l’avons dit ailleurs, aux succès de Pompée : trois d’entre elles rappellent ses victoires dans les trois parties du monde, et la quatrième est la couronne de laurier en or avec laquelle Pompée fut admis à paraître dans les cérémonies officielles. Lieux de découverte (3 exemplaires)