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1414VA – Denier Valeria – Marcus Valerius Messala

1414VA – Denier Valeria – Marcus Valerius Messala Avers : MESS(AL).F (Messalla Filius) Buste casqué de Roma à droite avec une lance derrière la tête. Revers : PA(TR)E.COS / S C (Patre Consule, Senatus Consulto) Chaise curule, au dessous un diadème autour d’un sceptre. British Museum 4.14g INDICE DE RARETE : 9 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 53 avant J.C. Matière : Argent Gens : Valeria Références : RRC 435/1 – B.13 (Valeria) – Syd.934 Le monétaire responsable de l’émission de ce denier est identifié comme Marcus Valerius Messalla (souvent désigné sous le nom de M. Valerius Messalla Filius). Voici les informations clés sur ce personnage et le contexte de sa charge : 1. Identité et Famille Filiation : Il est le fils de Marcus Valerius Messalla Rufus, qui fut consul en 53 av. J.-C. (l’année même de l’émission). C’est pour cette raison que la monnaie porte la légende unique PATRE COS (mon père étant consul). Gens Valeria : Il appartient à l’une des plus anciennes et prestigieuses familles patriciennes de Rome. Les Messallae tiraient leur nom de la prise de Messine par un ancêtre en 263 av. J.-C. Identification historique : Bien qu’il y ait des débats entre historiens, il est très probablement le Marcus Valerius Messalla qui devint consul suffect en 32 av. J.-C. 2. Contexte de son mandat (53 av. J.-C.) Être « monétaire » (triumvir monetalis) était l’une des premières étapes du cursus honorum pour un jeune aristocrate. Une année de crise : L’année 53 av. J.-C. est marquée par une anarchie politique totale à Rome. Les élections consulaires sont bloquées par des violences de rue (notamment entre les bandes de Clodius et de Milon), et la défaite de Crassus à Carrhes jette un froid sur la République. Propagande familiale : En frappant cette monnaie alors que son père est consul, le jeune Messalla utilise son droit de frappe pour glorifier l’imperium paternel. C’est un acte d’affirmation de la légitimité de sa branche familiale dans un moment d’instabilité. 3. Symbolique choisie par le monétaire Le choix des motifs sur le denier reflète ses convictions et son rang : La chaise curule : Elle représente le siège sur lequel les magistrats supérieurs (comme son père) rendaient la justice. Le sceptre et le diadème : Placés sous la chaise, ils symbolisent la soumission des rois étrangers à l’autorité de Rome, ou plus spécifiquement, le refus de la royauté au profit de la magistrature républicaine légitime. Pour aller plus loin La lignée des Valerii Messallae est fascinante car elle a su traverser les guerres civiles pour rester influente sous Auguste. Son parent le plus célèbre, Messalla Corvinus, deviendra plus tard un grand protecteur des arts et l’ami du poète Tibulle. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Vinicius. Monétaire vers 696 (58 av. J.-C.) Ce personnage fut tribun du peuple en 703 (51 av. J.-C.) et, en cette qualité, il opposa son veto à un sénatus-consulte dirigé contre Jules César. Il devint consul suffectus en 721 (33 av. J.-C.); on ne connaît pas autrement sa carrière. Les deniers qu’il a fait frapper vers l’an 696 (58 av. J.-C.) portent des types qu’on voit fréquemment à cette époque et dans les années suivantes. Ils sont en l’honneur de la Concorde, qu’on n’invoque jamais tant que durant les guerres civiles; ici, elle se rapporte au triumvirat de Pompée,César et Crassus, conclu en 695 (59 av. J.-C.). Cavedoni, après Vaillant, a reconnu dans les couronnes suspendues à la palme que tient la Victoire les quatre couronnes qui figurent sur un denier, presque contemporain, de Faustus Sylla (Cornelia, 61). Ces couronnes font allusion, comme nous l’avons dit ailleurs, aux succès de Pompée : trois d’entre elles rappellent ses victoires dans les trois parties du monde, et la quatrième est la couronne de laurier en or avec laquelle Pompée fut admis à paraître dans les cérémonies officielles. Lieux de découverte (6 exemplaires)

1413PO – Denier Pompeia – Quintus Pompeius Rufus

1413PO – Denier Pompeia – Quintus Pompeius Rufus Avers : Q. POMPEI. Q. F. RVFVS // COS (Quintus Pompeius Quinti Filius Rufus Consul, Quintus Pompeius fils de Quintus Rufus, consul) Chaise curule placée sur une estrade, entre une flèche et une branche de laurier. Revers : SVLLA. COS // Q.POMPEI RVF (Sulla Consul/ Quintus Pompeius Rufus, Sylla consul, Quintus Pompeius Rufus) Chaise curule placée sur une estrade, entre un lituus et une couronne. British Museum 3.81g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 54 avant J.C. Matière : Argent Gens : Pompeia Références : RRC 434/2 – B.5 (Pompeia) – Syd.909 Le monétaire de cette émission (54 av. J.-C.) est Quintus Pompeius Rufus. Bien que son nom soit similaire à d’autres membres de la gens Pompeia, son identité est bien établie grâce à son ascendance prestigieuse qu’il affiche sur ses monnaies. Voici les informations clés sur ce personnage : 1. Une généalogie prestigieuse Quintus Pompeius Rufus est au cœur d’une alliance entre deux des familles les plus puissantes de l’époque. Il est le petit-fils de deux hommes qui furent collègues au consulat en 88 av. J.-C. : Côté paternel : Son grand-père était Quintus Pompeius Rufus, consul en 88 av. J.-C., qui fut un allié fidèle de Sylla. Côté maternel : Son grand-père était le célèbre dictateur Lucius Cornelius Sulla (Sylla). Sa mère s’appelait Cornelia Postuma. 2. Sa carrière et sa chute Sa carrière politique fut courte et marquée par la violence des dernières années de la République : Triumvir Monetalis (54 av. J.-C.) : C’est l’année où il frappe le denier RRC 434/1. À cette époque, le poste de monétaire est souvent un premier pas vers des magistratures plus élevées. Tribun de la plèbe (52 av. J.-C.) : Il est élu tribun dans une période de chaos total à Rome, marquée par l’assassinat de Clodius Pulcher par Milon. Rufus se range du côté des partisans de Clodius et attise la colère de la foule contre Milon (le protégé de Cicéron). Exil : À la fin de son mandat de tribun, il est poursuivi en justice pour les violences survenues pendant son tribunat. Malgré le soutien de Pompée le Grand, il est condamné et doit s’exiler à Baies (en Campanie). Il finit sa vie dans une relative pauvreté, bien loin de la gloire de ses ancêtres. 3. Son message politique En frappant cette monnaie, Rufus ne se contentait pas de célébrer ses ancêtres ; il envoyait un message politique fort : Il rappelait l’année 88 av. J.-C. comme un âge d’or de l’ordre sénatorial. En plaçant le portrait de Sylla, il se positionnait clairement dans le camp des Optimates (les conservateurs), par opposition aux Populares (le camp de César). Le message véhiculé par ce denier est une affirmation de légitimité aristocratique et de puissance familiale. À une époque (54 av. J.-C.) où la République romaine est en pleine instabilité, le magistrat monétaire Quintus Pompeius Rufus utilise ce support pour envoyer un signal fort à ses contemporains. Voici les principaux axes du message de cette monnaie : 1. L’exaltation de la « Concordia » et du Consulat En représentant les deux chaises curules (sièges des hauts magistrats), le monétaire rappelle que ses deux grands-pères ont exercé le consulat ensemble en 88 av. J.-C.. Le message : Ma famille est au cœur de l’État. Elle incarne l’autorité légale (la potestas) transmise par le sang. 2. La célébration du sang de Sylla Le revers est explicitement dédié à Sylla, le célèbre dictateur. En inscrivant SVLLA COS (Sylla Consul), le monétaire : Revendique son héritage politique « optimate » (conservateur). Rappelle le prestige religieux de sa lignée via le lituus (bâton d’augure), suggérant que sa famille bénéficie de la faveur des dieux. 3. Un outil de propagande électorale En 54 av. J.-C., Quintus Pompeius Rufus cherche à progresser dans sa propre carrière (cursus honorum). Le message : « Je suis le petit-fils de deux consuls romains illustres. Je suis digne des mêmes honneurs. » C’est une forme de CV métallique distribué à travers Rome. 4. La stabilité face au chaos Alors que Jules César et Pompée le Grand dominent la scène, cette monnaie revient aux sources des institutions traditionnelles. Elle glorifie une époque où les institutions (le Sénat, le Consulat) primaient encore sur les ambitions individuelles excessives, tout en s’appuyant sur le nom de Sylla pour impressionner. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Q. Pompeius Rufus. Monétaire vers 696 (58 av. J.-C.) Nous avons cité plus haut Q. Pompeius Rufus marié à Cornélie, fille de Sylla ; le monétaire dont il s’agit ici est son fils, et par conséquent le petit-fils de Sylla. Il fut tribun du peuple en 702 (52 av. J.-C.) et monétaire vers 696 (58 av. J.-C.). Pendant son tribunat, il se fit remarquer comme partisan de Pompée son parent, et il soutint Clodius contre Milon. Aussi, accusé plus tard par ses ennemis d’avoir enfreint la loi De vi, il fut condamné et mourut en exil à Bauli en Campanie. Les monnaies de Q. Pompeius Rufus sont faciles à interpréter. Le consul Rufus mentionné sur ces deniers, est l’aïeul paternel du magistrat, celui qui fut consul avec Sylla en 666 (88 av. J.-C.); on voit en même temps le portrait de Sylla, l ‘aïeul maternel du monétaire. La chaise curule, la flèche et la branche de laurier, la couronne de laurier et le lituus sont des symboles qui se rapportent aux diverses fonctions dont furent investis les deux grand-pères du monétaire, les consuls Rufus et Sylla. On peut y voir une allusion au sacerdoce sacris faciundis et au souverain pontificat. Lieux de découverte (115 exemplaires)

1412PO – Denier Pompeia – Quintus Pompeius Rufus

1412PO – Denier Pompeia – Quintus Pompeius Rufus Avers : Q. POM. RVFI – RVFVS. COS (Quinti Pompeii Quinti Rufi, À Quintus Pompeius Rufus/ Rufus consul) Tête nue de Quintus Pompeius Rufus à droite. Revers : SVLLA. COS (Sylla consul) Tête nue de Sylla à droite. Bibliothèque nationale de France 3.74g INDICE DE RARETE : 7 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 54 avant J.C. Matière : Argent Gens : Pompeia Références : RRC 434/1 – B.4 (Pompeia) – Syd.908 Le monétaire de cette émission (54 av. J.-C.) est Quintus Pompeius Rufus. Bien que son nom soit similaire à d’autres membres de la gens Pompeia, son identité est bien établie grâce à son ascendance prestigieuse qu’il affiche sur ses monnaies. Voici les informations clés sur ce personnage : 1. Une généalogie prestigieuse Quintus Pompeius Rufus est au cœur d’une alliance entre deux des familles les plus puissantes de l’époque. Il est le petit-fils de deux hommes qui furent collègues au consulat en 88 av. J.-C. : Côté paternel : Son grand-père était Quintus Pompeius Rufus, consul en 88 av. J.-C., qui fut un allié fidèle de Sylla. Côté maternel : Son grand-père était le célèbre dictateur Lucius Cornelius Sulla (Sylla). Sa mère s’appelait Cornelia Postuma. 2. Sa carrière et sa chute Sa carrière politique fut courte et marquée par la violence des dernières années de la République : Triumvir Monetalis (54 av. J.-C.) : C’est l’année où il frappe le denier RRC 434/1. À cette époque, le poste de monétaire est souvent un premier pas vers des magistratures plus élevées. Tribun de la plèbe (52 av. J.-C.) : Il est élu tribun dans une période de chaos total à Rome, marquée par l’assassinat de Clodius Pulcher par Milon. Rufus se range du côté des partisans de Clodius et attise la colère de la foule contre Milon (le protégé de Cicéron). Exil : À la fin de son mandat de tribun, il est poursuivi en justice pour les violences survenues pendant son tribunat. Malgré le soutien de Pompée le Grand, il est condamné et doit s’exiler à Baies (en Campanie). Il finit sa vie dans une relative pauvreté, bien loin de la gloire de ses ancêtres. 3. Son message politique En frappant cette monnaie, Rufus ne se contentait pas de célébrer ses ancêtres ; il envoyait un message politique fort : Il rappelait l’année 88 av. J.-C. comme un âge d’or de l’ordre sénatorial. En plaçant le portrait de Sylla, il se positionnait clairement dans le camp des Optimates (les conservateurs), par opposition aux Populares (le camp de César). Le message véhiculé par ce denier est l’un des plus explicites et des plus audacieux de la fin de la République romaine. À travers cette pièce, Quintus Pompeius Rufus ne se contente pas de remplir une fonction administrative ; il livre un véritable manifeste politique et familial. Voici les trois axes principaux de son message : 1. La « Concordia » des deux grands-pères En plaçant son grand-père paternel (Rufus) sur l’avers et son grand-père maternel (Sylla) sur le revers, le monétaire rappelle une date précise : 88 av. J.-C. C’est l’année où ces deux hommes furent consuls ensemble. Le message est celui de l’unité et de la légitimité : il affirme que sa propre existence est le fruit de l’union des deux plus grandes figures de l’ordre établi. 2. Un cri de ralliement pour les Optimates En 54 av. J.-C., Rome est déchirée par les tensions entre Jules César (chef des Populares) et le Sénat (les Optimates). L’image de Sylla n’est pas neutre : elle symbolise la restauration du pouvoir du Sénat par la force. En affichant le portrait du Dictateur, le monétaire affiche son appartenance au camp ultra-conservateur. C’est une provocation envers les partisans de César qui voyaient en Sylla un tyran. 3. La naissance du portrait individuel C’est ici que le message devient révolutionnaire sur le plan artistique : Jusque-là, les monnaies représentaient des dieux ou des ancêtres légendaires (comme Romulus). Ici, on représente des hommes ayant réellement vécu, dont certains citoyens se souvenaient encore. Le message est : « L’histoire de Rome n’est plus faite par les dieux, mais par les grandes lignées (les gentes). » Cela préfigure le culte de la personnalité qui sera pleinement exploité par Jules César, puis par les Empereurs. 4. La fierté du « Vérisme » romain Le message passe aussi par le style. Les portraits sont d’un réalisme frappant (rides, traits sévères, nez marqués). Ce style, appelé vérisme, vise à montrer la virtus (vertu/courage) et l’autorité de l’âge. Contrairement aux Grecs qui idéalisaient leurs visages, le message de Rufus ici est : « Mes ancêtres étaient des hommes de fer, austères et déterminés. » Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Q. Pompeius Rufus. Monétaire vers 696 (58 av. J.-C.) Nous avons cité plus haut Q. Pompeius Rufus marié à Cornélie, fille de Sylla ; le monétaire dont il s’agit ici est son fils, et par conséquent le petit-fils de Sylla. Il fut tribun du peuple en 702 (52 av. J.-C.) et monétaire vers 696 (58 av. J.-C.). Pendant son tribunat, il se fit remarquer comme partisan de Pompée son parent, et il soutint Clodius contre Milon. Aussi, accusé plus tard par ses ennemis d’avoir enfreint la loi De vi, il fut condamné et mourut en exil à Bauli en Campanie. Les monnaies de Q. Pompeius Rufus sont faciles à interpréter. Le consul Rufus mentionné sur ces deniers, est l’aïeul paternel du magistrat, celui qui fut consul avec Sylla en 666 (88 av. J.-C.); on voit en même temps le portrait de Sylla, l ‘aïeul maternel du monétaire. La chaise curule, la flèche et la branche de laurier, la couronne de laurier et le lituus sont des symboles qui se rapportent aux diverses fonctions dont furent investis les deux grand-pères du monétaire, les consuls Rufus et Sylla. On peut y voir une allusion au sacerdoce sacris faciundis et au souverain pontificat. Lieux de découverte (33 exemplaires)

1411JU – Denier Brutus – Caius Servilius Ahala

1411JU – Denier Brutus – Caius Servilius Ahala Avers : BRVTVS Tête nue et barbue de Brutus l’ancien à droite. Revers : AHALA Tête nue et barbue d’Ahala à droite. Bibliothèque nationale de France 3.98g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 54 avant J.C. Matière : Argent Gens : Junia et Servilia Références : RRC 433/2 – B.30 (Junia) – Syd.907 Le message véhiculé par ce denier est l’un des plus puissants et des plus explicites de toute la numismatique romaine. En frappant cette monnaie en 54 av. J.-C., Marcus Junius Brutus ne se contente pas d’honorer ses ancêtres ; il délivre un véritable manifeste politique. Voici les trois axes principaux de son message : 1. La légitimité par le sang (L’héritage) Brutus rappelle à l’élite romaine et au peuple qu’il est l’héritier des deux plus grands « libérateurs » de l’histoire de Rome : Côté paternel : Lucius Junius Brutus, qui a chassé le roi Tarquin le Superbe et fondé la République. Côté maternel : Caius Servilius Ahala, qui a tué le tyran potentiel Spurius Maelius. Le message : « La protection de la liberté coule dans mes veines. » 2. Un avertissement contre l’autocratie En 54 av. J.-C., le Premier Triumvirat (César, Pompée et Crassus) domine la vie politique, menaçant l’équilibre républicain. En affichant ces visages, Brutus envoie un avertissement clair aux dirigeants de l’époque : Rome est une République née de l’expulsion des rois, et elle restera ainsi. C’est une déclaration de résistance face à l’ambition personnelle. 3. La défense de la Libertas Contrairement à d’autres monnaies qui célébraient des victoires militaires, celle-ci célèbre un idéal civil. Le message est que le meurtre d’un tyran n’est pas un crime, mais un acte de piété envers la patrie. C’est une justification idéologique du « tyrannicide » qui prendra tout son sens dix ans plus tard, lors de l’assassinat de Jules César. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Q. Caepio Brutus. Ce personnage célèbre était fils de M. Junius Brutus et de Servilia, soeur de Q. Servilius Caepio. Né dans l’automne de l’an 666 (88 av. J.-C.), il fut adopté par son oncle Q. Servilius Caepio, et c’est en raison de cette adoption qu’on voit figurer sur les monnaies de Brutus des souvenirs de la gens Servilia. Sur ses espèces, qu ‘il fit frapper, soit comme proconsul soit comme imperator, il prend simplement le nom de Brutus ou celui de Q. Caepio Brutus.En 705 (49 av. J.-C.), lorsqu’éclata la guerre civile entre César et Pompée, Brutus, bien que démocrate, se déclara pour le parti aristocratique; l’année suivante, il se distingua à Dyrrachium contre les troupes de César ; après Pharsale il ne dut son salut qu’à la clémence du vainqueur. Réfugié à Larissa, il résolut de quitter le parti pompéien et il écrivit à César pour solliciter son pardon. Non seulement il l’obtint, mais dès l’an 708, il fut nommé gouverneur de la Gaule Cisalpine. Rentré à Rome l’année suivante, il répudia sa femme Claudia pour épouser Porcia, soeur de Caton. En 710 (44 av. J.-C). Brutus était préteur urbain et César lui avait promis le gouvernement de la Macédoine ; il ne s’en joignit pas moins à C. Cassius pour conspirer contre la vie du dictateur qui tomba sous le poignard des assassins le 15 mars 710 (44 av. J.-C.).Le Sénat pardonna aux meurtriers, mais l’ attitude de Marc Antoine fit comprendre à Brutus que le futur triumvir se disposait à venger le dictateur. Brutus partit pour Athènes avec l ‘intention de prendre possession du gouvernement de la Macédoine dont il s ’empara grâce au secours en argent que lui fournit le questeur M. Appuleius. Mais le Sénat avait, dans l’intervalle, assigné la Macédoine à Marc Antoine qui y envoya son frère, C. Antonius, en qualité de préteur, mais avec les pouvoirs proconsulaires ; ce dernier tomba entre les mains de Brutus qui le fit mettre à mort. D’autre part, Octave, en août 711 (43 av. J.-C.), obtint du Sénat la condamnation des meurtriers de César. La guerre était devenue nécessaire : Brutus prit le titre d’ imperator et fit, à Sardes, sa jonction avec Cassius. On se battit d’abord sur mer, et finalement, dans l’automne de 712 (42 av. J.-C.), à Philippes, où Brutus et Cassius furent vaincus. Brutus désespéré se perça de son poignard.Les emblèmes qui figurent sur les monnaies de Brutus rappellent que le tyrannicide se prétendait le restaurateur de la liberté du peuple romain. Tantôt son nom n’est suivi d’aucun titre ; tantôt il prend, comme C. Cassius, le titre de proconsul ; celles-ci ont été frappées en Macédoine par le proquesteur L. Sestius. Tantôt enfin, Brutus prend le titre d’imperator ; ces dernières sont frappées par ses lieutenants en Orient, avant la bataille de Philippes : P. Cornélius Lentulus Spinther, C. Flavius Hemicillus, Pedanius Costa, L. Plaetorius Cestianus, M. Servilius, et C. Servilius Casca. Lieux de découverte (143 exemplaires)

1410JU – Denier Brutus – Quintus Caepio Brutus

1410JU – Denier Brutus – Quintus Caepio Brutus Avers: LIBERTAS Tête de Libertas (la Liberté) à droite avec collier et boucle d’oreille; le front orné d’un bijou. Revers : BRVTVS Le consul Lucius Junius Brutus l’Ancien marchant à gauche entre deux licteurs, précédé de l’accensus; la hache du dernier licteur est pointée vers le bas. British Museum 4.11g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 54 avant J.C. Matière : Argent Gens : Junia et Servilia Références : RRC 433/1 – B.31 et 32 (Junia) – Syd.906 Le message politique et idéologique porté par ce denier est l’un des plus explicites et des plus puissants de l’histoire numismatique romaine. En 54 av. J.-C., Marcus Junius Brutus ne se contente pas de frapper monnaie ; il publie un véritable manifeste républicain. 1. La revendication d’un héritage tyrannicide Le message principal est celui de la généalogie politique. En faisant figurer son ancêtre, Lucius Junius Brutus (le premier consul de Rome en 509 av. J.-C.), Brutus rappelle au peuple que le sang qui coule dans ses veines est celui de l’homme qui a expulsé le dernier roi de Rome, Tarquin le Superbe. Le message caché : « Ma famille a fondé la République en détruisant la monarchie ; je suis le gardien naturel de cette tradition. » 2. L’exaltation de la Libertas Le choix de la personnification de Libertas (la Liberté) sur l’avers n’est pas anodin. À cette époque, le climat politique à Rome est étouffant : le Premier Triumvirat (César, Pompée, Crassus) monopolise le pouvoir. Le message caché : La liberté n’est pas un concept abstrait, c’est l’essence même de Rome que les puissants actuels menacent. Brutus se positionne comme le champion de cette liberté face aux ambitions personnelles. 3. La légitimité par les institutions (Imperium) Le revers montre le consul entouré de ses licteurs et de son accensus. Cette mise en scène insiste sur l’ordre légal et républicain. Le message caché : Le pouvoir légitime est celui qui est encadré par la loi et les magistratures élues, symbolisées par les faisceaux des licteurs. C’est une critique directe contre ceux qui tentent d’exercer un pouvoir hors des structures traditionnelles (pouvoirs extraordinaires, armées privées). Une ironie historique tragique Le message de cette monnaie est presque prophétique. Dix ans plus tard, en 44 av. J.-C., Brutus passera de la propagande à l’acte en assassinant Jules César. On retrouve sur ce denier de 54 av. J.-C. toute la structure mentale qui le poussera au meurtre : Le culte des ancêtres. L’horreur de la royauté. Le devoir sacré de protéger la Libertas. Variante avec la légende LIBRETAS au revers. Bibliothèque nationale de France Bibliothèque nationale de France Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Q. Caepio Brutus. Ce personnage célèbre était fils de M. Junius Brutus et de Servilia, soeur de Q. Servilius Caepio. Né dans l’automne de l’an 666 (88 av. J.-C.), il fut adopté par son oncle Q. Servilius Caepio, et c’est en raison de cette adoption qu’on voit figurer sur les monnaies de Brutus des souvenirs de la gens Servilia. Sur ses espèces, qu ‘il fit frapper, soit comme proconsul soit comme imperator, il prend simplement le nom de Brutus ou celui de Q. Caepio Brutus.En 705 (49 av. J.-C.), lorsqu’éclata la guerre civile entre César et Pompée, Brutus, bien que démocrate, se déclara pour le parti aristocratique; l’année suivante, il se distingua à Dyrrachium contre les troupes de César ; après Pharsale il ne dut son salut qu’à la clémence du vainqueur. Réfugié à Larissa, il résolut de quitter le parti pompéien et il écrivit à César pour solliciter son pardon. Non seulement il l’obtint, mais dès l’an 708, il fut nommé gouverneur de la Gaule Cisalpine. Rentré à Rome l’année suivante, il répudia sa femme Claudia pour épouser Porcia, soeur de Caton. En 710 (44 av. J.-C). Brutus était préteur urbain et César lui avait promis le gouvernement de la Macédoine ; il ne s’en joignit pas moins à C. Cassius pour conspirer contre la vie du dictateur qui tomba sous le poignard des assassins le 15 mars 710 (44 av. J.-C.).Le Sénat pardonna aux meurtriers, mais l’ attitude de Marc Antoine fit comprendre à Brutus que le futur triumvir se disposait à venger le dictateur. Brutus partit pour Athènes avec l ‘intention de prendre possession du gouvernement de la Macédoine dont il s ’empara grâce au secours en argent que lui fournit le questeur M. Appuleius. Mais le Sénat avait, dans l’intervalle, assigné la Macédoine à Marc Antoine qui y envoya son frère, C. Antonius, en qualité de préteur, mais avec les pouvoirs proconsulaires ; ce dernier tomba entre les mains de Brutus qui le fit mettre à mort. D’autre part, Octave, en août 711 (43 av. J.-C.), obtint du Sénat la condamnation des meurtriers de César. La guerre était devenue nécessaire : Brutus prit le titre d’ imperator et fit, à Sardes, sa jonction avec Cassius. On se battit d’abord sur mer, et finalement, dans l’automne de 712 (42 av. J.-C.), à Philippes, où Brutus et Cassius furent vaincus. Brutus désespéré se perça de son poignard.Les emblèmes qui figurent sur les monnaies de Brutus rappellent que le tyrannicide se prétendait le restaurateur de la liberté du peuple romain. Tantôt son nom n’est suivi d’aucun titre ; tantôt il prend, comme C. Cassius, le titre de proconsul ; celles-ci ont été frappées en Macédoine par le proquesteur L. Sestius. Tantôt enfin, Brutus prend le titre d’imperator ; ces dernières sont frappées par ses lieutenants en Orient, avant la bataille de Philippes : P. Cornélius Lentulus Spinther, C. Flavius Hemicillus, Pedanius Costa, L. Plaetorius Cestianus, M. Servilius, et C. Servilius Casca. Lieux de découverte (175 exemplaires)

1409PL – Denier Plancia – Cnæus Plancius

1409PL – Denier Plancia – Cnæus Plancius Avers : CN. PLANCIVS / AED. CVR. S. C (Cnæus Plancius Ædilis Curulis Senatus Consulto, Cneius Plancius édile curule avec l’accord du Sénat) Tête de Diane Planciana à droite, coiffée du pétase avec boucle d’oreille et collier. Revers : Anépigraphe Bouquetin crétois à droite; derrière à gauche arc et carquois. British Museum 3.66g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 55 avant J.C. Matière : Argent Gens : Plancia Références : RRC 432/1 – B.1 (Plancia) – Syd.933 Gnaeus Plancius (Cn. Plancius) est un personnage fascinant de la fin de la République romaine, dont la vie nous est principalement connue grâce à son ami Cicéron. Voici les éléments clés sur ce magistrat monétaire : 1. Origines et Famille Origine sociale : Il appartient à l’ordre équestre (les chevaliers). Il est originaire d’Atina, une ville du Latium. Père : Son père était un publicain influent (collecteur d’impôts), président d’une société de publicains. Cicéron avait d’ailleurs défendu les intérêts financiers de cette société quelques années plus tôt. 2. Carrière Militaire et Politique (Cursus Honorum) Plancius a servi dans plusieurs provinces, ce qui explique l’iconographie voyageuse de son denier : Afrique : Il sert sous le propréteur A. Torquatus. Crète (68 av. J.-C.) : Il sert sous Q. Metellus (allusion au revers de la pièce avec la chèvre crétoise). Macédoine (62-58 av. J.-C.) : Il y sert d’abord comme tribun militaire, puis comme questeur en 58 av. J.-C. C’est à ce moment qu’il accueille Cicéron, alors en exil, et le protège contre les menaces de ses ennemis. Tribun de la plèbe (56 av. J.-C.) : Il poursuit son ascension politique à Rome. Édile Curule (55/54 av. J.-C.) : C’est en cette qualité qu’il frappe le denier RRC 432/1. Son élection fut cependant contestée par un rival malheureux, Marcus Iuventius Laterensis. 3. Le Procès de Plancius (Pro Plancio) Après son élection comme édile, Plancius est accusé de corruption électorale (ambitus). Le procès a lieu en 54 av. J.-C. Le défenseur : Cicéron, n’oubliant pas l’aide précieuse que Plancius lui avait apportée en exil, assure sa défense avec un discours célèbre, le Pro Plancio. L’argumentation : Cicéron y joue beaucoup sur l’émotion et la reconnaissance personnelle, tout en soulignant que le succès de Plancius venait de sa popularité auprès des municipalités italiennes plutôt que de la corruption. Plancius fut acquitté. 4. Engagement durant la Guerre Civile Partisan de Pompée, Plancius choisit son camp lors de la guerre civile contre Jules César. Après la défaite de Pompée à Pharsale (48 av. J.-C.), il s’exile à Corcyre (Corfou). On sait, par la correspondance de Cicéron, qu’il était encore en vie en 46 av. J.-C., cherchant à obtenir le pardon de César. Le « message » porté par cette monnaie est à la fois un curriculum vitæ politique et une affirmation de légitimité. À travers ses symboles, Cn. Plancius s’adresse aux citoyens romains pour justifier son élection et célébrer sa carrière. On peut décoder ce message en trois axes principaux : 1. Le message de légitimité politique (Légende) La légende CN·PLANCIVS AED·CVR·S·C est le message le plus direct : Affirmation du rang : Il se présente comme Aedilis Curulis (Édile Curule), une magistrature prestigieuse responsable des jeux et de l’approvisionnement de Rome. L’aval du Sénat : La mention S·C (Senatus Consulto – par décret du Sénat) indique que l’émission monétaire a été officiellement autorisée, renforçant sa crédibilité alors qu’il faisait face à des accusations de corruption électorale. 2. Le message géographique et militaire (Iconographie) Plancius utilise la monnaie pour rappeler ses services rendus à la République aux confins du monde connu : La Macédoine au droit : La tête de Diane porte une causia (chapeau macédonien). C’est un message visuel fort qui rappelle son service comme tribun militaire puis questeur en Macédoine. Selon LesDioscures.com, cette « Diane Planciana » est une divinité propre à sa famille, liée à un sanctuaire qu’ils auraient fondé ou protégé. La Crète au revers : La chèvre sauvage (bouquetin), l’arc et le carquois sont les emblèmes de la Crète. Le message ici est : « J’ai servi avec distinction sous Metellus pour pacifier cette île difficile. » 3. Le message de piété et de tradition En choisissant Diane, déesse de la chasse mais aussi protectrice des cités latines, Plancius souligne deux choses : Ses vertus de chasseur et de soldat (soulignées par le revers sauvage et archer). Son attachement à ses racines italiennes (Atina) tout en s’inscrivant dans les traditions religieuses de Rome. En résumé Le message global de la monnaie est : « Je suis Gnaeus Plancius, un magistrat légitime choisi par le Sénat, dont la valeur a été prouvée sur les champs de bataille de Macédoine et de Crète. » C’est une véritable affiche électorale en argent destinée à circuler de main en main pour restaurer son honneur durant son procès. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Le seul membre de cette famille qui ait frappé monnaie est Cn. Plancius dont l’histoire est connue par les écrits de Cicéron . Il descendait d’une famille de l’ordre équestre, originaire d’Atina, non loin d’Arpinum. Nous trouvons d’abord Cn. Plancius en Afrique, sous les ordres du propréteur A. Torquatus, puis, en 686 (68 av. J.-C.), en Crète, sous le proconsul Q. Metellus; il remplit la charge de tribun militaire en Macédoine dans l’armée de C. Antonius en 692 (62 av. J.-C.); en 696 (58 av. J.-C.) il était proquesteur dans cette même province sous le propréteur L. Appuleius, et ce fut alors qu’il se liabd’amitié avec Cicéron. Tribun du peuple en 698 (56 av. J.-C.), il se porta candidat à l’édilité, en 699 (55 av. J.-C.), sous le second consulat de Pompée et de Crassus; mais il ne fut élu que l’année suivante, 700 (54 av. J.-C.), avec A. Plotius, et c’est alors qu’il fit frapper la monnaie qui lui donne le titre d’aedilis curulis. Son collègue Plotius a aussi des médailles (V. famillePlautia). Au mois

1407LI – Denier Licinia – Publius Licinius Crassus

1407LI – Denier Licinia – Publius Licinius Crassus Avers : S.C (Senatus Consulto, avec l’accord du Sénat) Buste diadémé, lauré et drapé de Vénus à droite avec boucle d’oreille et collier. Revers : P. CRASSVS – M. – F (Publius Crassus Marci Filius, Publius Crassus fils de Marcus) La Gaule debout de face devant son cheval qu’elle tient par la bride de la main droite et une longue javeline de la main gauche; bouclier et cuirasse à ses pieds. British Museum 3.82g INDICE DE RARETE : 6 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 55 avant J.C. Matière : Argent Gens : Licinia Références : RRC 430/1 – B.18 (Licinia) – Syd.929 Le monétaire de cette émission est Publius Licinius Crassus, une figure tragique et brillante de la fin de la République romaine. Il est le fils cadet du célèbre triumvir Marcus Licinius Crassus (l’homme le plus riche de Rome) et de Tertulla. Voici les informations clés sur sa vie et sa carrière : 1. Un lieutenant de Jules César en Gaule Avant de frapper cette monnaie en 55 av. J.-C., Publius a servi avec distinction comme officier (légat) sous les ordres de Jules César lors de la Guerre des Gaules (de 58 à 56 av. J.-C.). Il s’est illustré par la soumission des tribus armoricaines et surtout par sa victoire éclatante en Aquitaine, où il a conquis presque toute la région avec des forces pourtant inférieures en nombre. C’est cette expérience militaire qui explique l’iconographie de son denier : la figure féminine au revers (la Gaule) et le cheval font directement référence à ses succès de cavalerie sur le sol gaulois. 2. Le contexte de l’émission (55 av. J.-C.) Publius revient à Rome en 55 av. J.-C. avec des troupes gauloises pour soutenir l’élection de son père et de Pompée au consulat. C’est durant cette période qu’il exerce la fonction de monétaire. L’inscription S.C. (Senatus Consulto) sur la pièce suggère qu’il a reçu une autorisation spéciale du Sénat pour frapper monnaie, peut-être pour financer les préparatifs de la future campagne contre les Parthes. 3. La fin tragique à Carrhes (53 av. J.-C.) Fidèle à son père, Publius l’accompagne lors de l’expédition contre l’Empire parthe. Lors de la désastreuse bataille de Carrhes en 53 av. J.-C., il commande la cavalerie. Encerclé par les archers d’élite parthes, il refuse de fuir et demande à son écuyer de le tuer pour ne pas tomber aux mains de l’ennemi. Sa mort fut un choc pour Rome et pour César, qui l’estimait énormément. Plutarque raconte que les Parthes ont exhibé sa tête au bout d’une pique pour démoraliser son père, Marcus Crassus, juste avant que celui-ci ne périsse à son tour. 4. Vie privée et postérité Publius était un homme très cultivé, proche de Cicéron, qui louait ses talents d’orateur et son éducation. Il avait épousé la jeune et noble Cornelia Metella, qui devint plus tard la veuve tragique de Pompée le Grand après l’assassinat de ce dernier. Le message véhiculé par le denier est une œuvre de propagande politique et familiale extrêmement précise. À travers cette monnaie, Publius Licinius Crassus ne se contente pas de frapper de l’argent ; il affirme son statut et celui de sa lignée au sein de l’élite romaine. 1. La légitimation par la conquête (La Gloire Militaire) Le revers est un message direct de victoire. Contrairement à d’autres monétaires qui célèbrent les exploits de leurs ancêtres, Publius célèbre ici ses propres succès. L’allégorie de la Gaule : En représentant une figure féminine (la Gaule ou l’Aquitaine) soumise, tenant un cheval par la bride, il rappelle au peuple romain qu’il est le conquérant des peuples de l’Ouest. Le trophée au sol : La cuirasse et le bouclier aux pieds de la figure symbolisent la fin des hostilités et la soumission totale des tribus gauloises sous son commandement. 2. L’affirmation de la protection divine (Vénus) Le choix de Vénus Victrix (Vénus Victorieuse) à l’avers n’est pas anodin : Lien avec César : En choisissant Vénus, la divinité tutélaire de la Gens Iulia, Publius affiche publiquement sa loyauté et son lien étroit avec Jules César, dont il était le protégé. L’approbation sénatoriale : La mention S.C (Senatus Consulto) renforce le message de légitimité : sa victoire et son émission monétaire sont officiellement reconnues par l’État. 3. La puissance de la Gens Licinia (Le Prestige Familial) Le message est aussi dynastique. Publius est le fils de Marcus Crassus, l’homme le plus riche de Rome. En signant P. CRASSUS M. F. (Publius Crassus, fils de Marcus), il lie ses exploits militaires personnels à la puissance financière et politique de son père. C’est un message de continuité : la nouvelle génération des Crassus possède à la fois la richesse (le père) et le génie militaire (le fils). En résumé Le message de cette monnaie est un puissant outil de communication politique : il dit aux Romains que Publius Crassus est un chef militaire victorieux, soutenu par les dieux (Vénus), fidèle à César, et le digne héritier d’une des familles les plus puissantes de la République. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon P. Licinius Crassus Dives. Questeur vers 696(58 av. J.-C.). Ce personnage est le deuxième des fils de M. Licinius Crassus. le triumvir tué à Sinnaca dans la guerre contre les Parthes en 701 (53 av. J.-C.). P. Crassus Dives fut questeur vers696 (58 av. J.-C.), époque où il frappa monnaie par délégation sénatoriale, ex senatus consulto ; il fut ensuite envoyé par César en Gaule, comme légat; il combattit contre Arioviste, les Vénètes et les Aquitains. Plus tard, il rentra à Rome, ramenant avec lui mille cavaliers gaulois enrôlés pour aller en Orient faire la guerre aux Parthes. A la fin de l’année 700 (54 av. J.-C.), il suivit son père dans son expédition, et il périt aveclui d ans le désastre de Sinnaca, près de Carrhæ, dans la haute Mésopotamie. La tête de Vénus qui figure sur son denier, est une flatterie à l’égard de Jules César qui se prétendait descendu

1406DI – Denier Fonteia – Publius Fonteius Capito

1406DI – Denier Fonteia – Publius Fonteius Capito Avers : P.FONTEIVS CAPITO·III·VIR· CONCORDIA (Publio Fonteio Capito Triumvir Concordia, À Publius Fonteius Capito triumvir monétaire, Concordia) Buste voilé et diadémé de la Concorde à droite. Revers : T·DIDI· – IMP· – VIL·PVB (Titus Didius Imperator Villam Publicam refecit, Titus Didius, Imperator, a restauré la Villa Publica) Vue de la Villa Publica. INDICE DE RARETE : 7 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 55 avant J.C. Matière : Argent Gens : Fonteia Références : RRC 429/2a – B.1 (Didia) – Syd.907 Le monétaire Publius Fonteius Capito est un personnage de la fin de la République romaine dont nous connaissons l’essentiel par ses frappes monétaires. Voici les informations clés sur lui : 🏛️ Identité et Fonction Nom Complet : Publius Fonteius Publii filius Capito (P. Fonteius P.f. Capito). Fonction : Il était Triumvir Monetalis (ou III VIR sur la monnaie), c’est-à-dire l’un des trois magistrats chargés de la frappe des monnaies à Rome. Date d’activité : Vers 55 av. J.-C. (date d’émission du denier). 👨‍👩‍👧‍👦 La Gens Fonteia Il appartenait à la Gens Fonteia, une famille (gens) d’origine plébéienne (roturière), probablement de Tusculum, qui a atteint l’ordre sénatorial (la noblesse romaine). L’inscription P. F. (Publii filius) sur la monnaie indique qu’il était le fils d’un autre Publius Fonteius. 📜 Contexte Historique du Monétaire Époque Agitée : Il frappe monnaie durant une période extrêmement volatile de la République romaine, dominée par le Premier Triumvirat (César, Pompée et Crassus). En 55 av. J.-C., Pompée et Crassus sont consuls pour la seconde fois. Connu pour une Adoption : Il est très probablement la personne qui a adopté Publius Clodius Pulcher, le célèbre démagogue et ennemi juré de Cicéron. Cette adoption est survenue vers 59 av. J.-C., car Clodius, pour être éligible au tribunat de la plèbe, devait être plébéien. 🪙 Signification de sa Monnaie  Ce denier est particulièrement intéressant pour les types qu’il représente : Avers (Concordia) : La tête de la déesse Concordia rappelle une valeur importante pour l’État romain, mais peut aussi être une allusion à la concorde au sein de sa propre famille ou entre les grandes factions politiques de l’époque. Revers (Villa Publica) : La représentation de la Villa Publica (un bâtiment public à Rome) et la mention de Titus Didius (T. DIDI IMP.) font référence à un membre de sa famille (possiblement son grand-père maternel) qui avait restauré ce bâtiment après une campagne militaire et obtenu le titre d’Imperator. En tant que monétaire, Publius Fonteius Capito utilisait ces images pour célébrer les accomplissements de ses ancêtres et affirmer le prestige de sa famille à Rome. En résumé, P. Fonteius Capito est principalement connu comme le magistrat monétaire de 55 av. J.-C. et comme un membre de la haute société romaine lié à des figures importantes de son temps. Variante avec la Villa Publica présentant des portes attachées aux colonnes. Référence : RRC 429/2b British Museum 4.03g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon T. Didius, imperator. Fils du tribun de l’an 611 dont nous venons de parler, ce T. Didius était préteur en Illyrie en 639 (115 av. J.-C.). Il défit les Thraces et les Scordisci qui avaient envahi la province romaine de Macédoine; il répara ainsi la défaite du consul C. Porcius Cato et revint triompher à Rome. En 656 (98 av. J -C.), il obtint le consulat avec Q. Caecilius Metellus. Plus tard, nommé proconsul en Espagne, il battit les Celtibériens et les Vaccéens, exila les habitants de Termessus, emporta d’assaut Colenda, après un siège de neuf mois, et dispersa les bandes de pillards qui infestaient l’Espagne : Sertorius servit sous ses ordres comme tribun militaire. Il prit part ensuite à la guerre Sociale ou des Marses et tomba sur le champ de bataille en665 (89 av. J.-C.).Le nom de ce T. Didius, qu’il ne faut pas confondre avec son père ou avec son fils, se trouve sur une médaille frappée par P. Fonteius Capito, triumvir monétaire vers l’an 700 de Rome (54 av. J.-C.). T. Didius y reçoit le titre d’imperator que lui méritèrent ses brillants succès en Espagne;  De plus, le revers de cette pièce représente la Villa publica et nous apprend qu’elle fut réparée par les soins de T. Didius, à son retour d’Espagne. C’est de la même façon que nous voyons la basilique Emilienne représentée sur un denier de Lépide qui la fit restaurer. La Villa publica servant aux réunions des comices et aux solennités publiques avait été construite sur le champ de Mars en 320 (434 av. J.-C.) par les censeurs Furius Pacilus et M. Geganius Macerinus; restaurée une première fois en 558 (196 av. J.-C.), nous manquons de renseignements sur l’embellissement dont elle fut l’objet au temps de T. Didius. Nous ignorons également pour quels motifs le monétaire P. Fonteius Capito rappela ce souvenir particulier à la gens Didia; c’étaient sans doute des liens de famille dont nous ne pouvons nous rendre compte aujourd’hui. L’analogie de la tête de la Concorde avec celle qu’on voit sur les deniers de Paullus Aemilius Lepidus (n. 10 et 11) est singulièrement frappante, de même que l’analogie du type du revers avec celui de la médaille de Lépide n. 25 qui représente la façade de la basilique Emilienne. Lieux de découverte (42 exemplaires)

1404CA – Denier Cassia – Quintus Cassius Longinus

1404CA – Denier Cassia – Quintus Cassius Longinus Avers : Anépigraphe Tête laurée du Génie du peuple romain, les cheveux longs; derrière, un sceptre. Revers : Q. CASSIVS (Quintus Cassius) Aigle debout à droite sur un foudre, les ailes déployées, entre un lituus dans le champ à gauche et un capis (vase) dans le champ à droite. British Museum 4.07g INDICE DE RARETE : 5 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 55 avant J.C. Matière : Argent Gens : Cassia Références : RRC 428/3 – B.7 (Cassia) – Syd.916  Profil de Quintus Cassius Longinus (Le Monétaire) Famille : Il appartenait à la puissante gens Cassia, une famille plébéienne (issue du peuple) mais très noble, souvent associée à la défense des droits du peuple. Fonction de Monétaire : Il frappa cette monnaie vers 55 av. J.-C., ce qui était sa première étape majeure dans la vie publique. Carrière Politique (Après la monnaie) : Sa carrière fut marquée par son alliance avec Jules César. 54-53 av. J.-C. : Il fut probablement le questeur de Pompée en Hispanie (Espagne), où il se fit remarquer par sa sévérité et sa rapacité (selon l’historien Ernest Babelon). 49 av. J.-C. : Il devint Tribun de la Plèbe. Au début de la guerre civile entre César et Pompée, il se prononça avec force en faveur de Jules César contre les projets aristocratiques du Sénat, ce qui fut un facteur déclencheur de la guerre. Fin de Carrière : Il fut nommé légat ou proconsul de César en Hispanie. Après la défaite de Pompée, il fut poursuivi par des opposants et périt finalement dans un naufrage alors qu’il tentait de s’enfuir.  Le Lien avec la Monnaie L’Aigle sur le Foudre : C’est un symbole puissant de l’Imperium (le pouvoir de commandement militaire et civil suprême) et de la souveraineté de l’État romain. Lituus et Capis : Ces objets sont les insignes des collèges de prêtres (Augures et Pontifes). Leur présence souligne l’autorité religieuse et lie le monétaire aux fondements sacrés de Rome. Le revers complet évoque donc l’autorité suprême (Imperium) et son fondement religieux. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Q. Cassius Longinus. Monétaire vers 694 (60 av. J.-C.) Le magistrat dont il s’agit ici est sans doute Q. Cassius Longinus que nous voyons en 699 (55 av. J.-C.) questeur de Pompée en Espagne, où il se signala par sa sévérité et sa rapacité. Tribun du peuple en 705 (49 av. J.-C.), il s’opposa aux projets aristocratiques du Sénat et passa dans le camp de César. Il fit la guerre en Espagne contre les partisans de Pompée, en Afrique contre Juba, roi de Numidie, puis de nouveau en Espagne, où il n’échappa qu’à grand’peine à une conspiration formée contre lui, à Cordoue. Poursuivi par le questeur M. Marcellus Æserninus, ce fut en vain qu’il appela à son secours Bogud, roi de Mauritanie; il dut successivement se réfugier à Ulia, puis à Malaca, où il s’embarqua; mais il périt bientôt dans un naufrage.Les types du denier n. 7 n’ont pas encore été expliqués. Le denier n. 8 représente la tête de la liberté plébéienne à la défense de laquelle tous les Cassii se sont dévoués. Au revers on voit le temple de Vesta qui rappelle, ainsi que la tête de la déesse sur le n. 9, le procès fameux que nous avons raconté plus haut et qui fut intenté en 641 (113 av. J.-C.) par C. Cassius aux Vestales, dans l’intérêt de la démocratie, puisqu’il consacrait le droit souverain du peuple d’absoudre ou de condamner, s’il croyait le jugement mal rendu. Le scabellum représente le siège du juge: de chaque côté du temple on voit un bulletin de vote avec les mots absolvo, condemno et une urne de vote. C’est à tort, dit Mommsen qu’on a voulu voir dans cette urne et ce bulletin une allusion à la loi Cassia, de l’an 617 (137 av. J.-C.) *, sur le vote par écrit dans les jugements du peuple, car, dans les comices, les votes n’étaient pas déposés dans des cistes. Ces tablettes représentent donc la sitella et la sorticula, employées par les tribunaux des quæstiones, dont il fut fait usage dans le procès des Vestales. Lieux de découverte (159 exemplaires)

1403CA – Denier Cassia – Quintus Cassius Longinus

1403CA – Denier Cassia – Quintus Cassius Longinus Avers : Q. CASSIVS / LIBERT (Quintus Cassius/ la Liberté) Tête diadémée de Libertas (La Liberté) à droite, avec boucles d’oreilles et un grand collier. Revers : Anépigraphe Chaise curule placée dans le temple hexastyle circulaire de Vesta, surmonté de deux acrostolia et d’une statue de Vesta, entre une urne de vote et un bulletin de vote inscrit AC (Absolvo Condemno). British Museum 4.24g INDICE DE RARETE : 7 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 55 avant J.C. Matière : Argent Gens : Cassia Références : RRC 428/2 – B.8 (Cassia) – Syd.918  Profil de Quintus Cassius Longinus (Le Monétaire) Famille : Il appartenait à la puissante gens Cassia, une famille plébéienne (issue du peuple) mais très noble, souvent associée à la défense des droits du peuple. Fonction de Monétaire : Il frappa cette monnaie vers 55 av. J.-C., ce qui était sa première étape majeure dans la vie publique. Carrière Politique (Après la monnaie) : Sa carrière fut marquée par son alliance avec Jules César. 54-53 av. J.-C. : Il fut probablement le questeur de Pompée en Hispanie (Espagne), où il se fit remarquer par sa sévérité et sa rapacité (selon l’historien Ernest Babelon). 49 av. J.-C. : Il devint Tribun de la Plèbe. Au début de la guerre civile entre César et Pompée, il se prononça avec force en faveur de Jules César contre les projets aristocratiques du Sénat, ce qui fut un facteur déclencheur de la guerre. Fin de Carrière : Il fut nommé légat ou proconsul de César en Hispanie. Après la défaite de Pompée, il fut poursuivi par des opposants et périt finalement dans un naufrage alors qu’il tentait de s’enfuir.  Le Lien avec la Monnaie Les types monétaires qu’il a choisis pour le RRC 428/1 (Temple de Vesta, table de vote A C pour Absolvo – acquitté – et Condemno – condamné) ne sont pas des références à sa propre carrière, mais à l’histoire et à la tradition juridique de sa famille, la gens Cassia. Vesta et son Temple : Rappelle un procès célèbre en 113 av. J.-C. où un de ses ancêtres, Lucius Cassius Longinus Ravilla, avait présidé un tribunal spécial pour juger des vestales accusées d’impiété. A C sur la tablette : Souligne l’importance de la Lex Cassia Tabellaria de 137 av. J.-C. (proposée par un autre ancêtre, Lucius Cassius Longinus Ravilla), qui avait introduit le vote secret par bulletin dans les assemblées du peuple, garantissant ainsi les droits démocratiques. En bref, Quintus Cassius Longinus a utilisé cette monnaie de 55 av. J.-C. pour célébrer l’héritage politique et judiciaire de sa famille, juste avant de devenir lui-même un acteur majeur (et controversé) des dernières guerres civiles. Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Q. Cassius Longinus. Monétaire vers 694 (60 av. J.-C.) Le magistrat dont il s’agit ici est sans doute Q. Cassius Longinus que nous voyons en 699 (55 av. J.-C.) questeur de Pompée en Espagne, où il se signala par sa sévérité et sa rapacité. Tribun du peuple en 705 (49 av. J.-C.), il s’opposa aux projets aristocratiques du Sénat et passa dans le camp de César. Il fit la guerre en Espagne contre les partisans de Pompée, en Afrique contre Juba, roi de Numidie, puis de nouveau en Espagne, où il n’échappa qu’à grand’peine à une conspiration formée contre lui, à Cordoue. Poursuivi par le questeur M. Marcellus Æserninus, ce fut en vain qu’il appela à son secours Bogud, roi de Mauritanie; il dut successivement se réfugier à Ulia, puis à Malaca, où il s’embarqua; mais il périt bientôt dans un naufrage.Les types du denier n. 7 n’ont pas encore été expliqués. Le denier n. 8 représente la tête de la liberté plébéienne à la défense de laquelle tous les Cassii se sont dévoués. Au revers on voit le temple de Vesta qui rappelle, ainsi que la tête de la déesse sur le n. 9, le procès fameux que nous avons raconté plus haut et qui fut intenté en 641 (113 av. J.-C.) par C. Cassius aux Vestales, dans l’intérêt de la démocratie, puisqu’il consacrait le droit souverain du peuple d’absoudre ou de condamner, s’il croyait le jugement mal rendu. Le scabellum représente le siège du juge: de chaque côté du temple on voit un bulletin de vote avec les mots absolvo, condemno et une urne de vote. C’est à tort, dit Mommsen qu’on a voulu voir dans cette urne et ce bulletin une allusion à la loi Cassia, de l’an 617 (137 av. J.-C.) *, sur le vote par écrit dans les jugements du peuple, car, dans les comices, les votes n’étaient pas déposés dans des cistes. Ces tablettes représentent donc la sitella et la sorticula, employées par les tribunaux des quæstiones, dont il fut fait usage dans le procès des Vestales. Lieux de découverte (45 exemplaires)