LesDioscures.com

Un sesterce inédit pour Caius Licinius Macer

Introduction Le but de cet article est de proposer un descriptif de cette monnaie en complément de la fiche 1808LI. (1).  Comme vous pourrez le lire, plusieurs points resteront à éclaircir, ce qui rend ce sesterce tout à fait remarquable. Type La marque de valeur ainsi que les dimensions de cette monnaie ne laisse peu de doute quant à son type : le sesterce. En effet, nous trouvons au revers la marque IIS, pour 2.5 asses. Les dimensions (0.88 gramme pour un diamètre de 11mm) sont semblables aux sesterces de la même période. Par contre cette monnaie fut frappée en 84 B.C., comme nous le verrons plus loin, est donc le dernier sesterce présentant la marque de valeur IIS. Tous les sesterces d’argent émis après 208 B.C. ne présentent plus cette marque. (2) Sesterce présentant au droit Roma ainsi que la marque de valeur et au revers Les Dioscures. Il est à noter que la marque IIS est barrée… Sesterce anonyme 211 B.C. Attribution La légende au identique au denier (3) de Caius Licinius Macer, c’est-à-dire « C. LICINI. L. F. / MACER » (Caius Licinius Lucii Filius Macer, Caius Licinius fils de Lucius Macer), ce qui en découle forcément l’attribution de ce sesterce à ce même magistrat monétaire : Caius Licinius Macer. Il devient questeur en 78 av. J.-C., est élu tribun de la plèbe en 73 av. J.-C., puis préteur en 66 av. J.-C.. C’est à la fin de cette dernière charge, en tant que gouverneur de province romaine, qu’il est accusé en 66 av. J.-C. par Cicéron de prévarication, et d’extorsion à l’encontre des deniers de l’État romain. S’estimant injustement accusé, il est néanmoins déféré devant un tribunal. Peu avant la promulgation de la sentence, il préfère se suicider pour épargner l’infamie à sa famille, ainsi que la confiscation de ses biens. (4). Descriptif du droit Tête masculine droite, barbue, aux cheveux ébouriffés, percée d’une flèche ou pilum. Cette tête à droite n’est pas sans rappeler la représentation de Vercingétorix sur le denier Hostilia (5). Ce dernier est également représenté avec une chevelure ébouriffée et barbu. C’était avant l’apparition de ce sesterce, la seule représentation d’un chef celte sur le monnayage de la république romaine.  Le denier de Lucius Hostilius Saserna fut émis en 48 B.C. tandis que Licinius Macer frappaient ces monnaies en 84 B.C ; la question pourrait alors se poser : est-ce que ce sesterce aurait-il pu inspirer le célèbre denier représentant Vercingétorix ? Vercingétorix sur le denier de Lucius Hostilius Saserna Revers du denier de Marcus Sergius Silus Ce qui interpelle surtout sur cette monnaie, c’est la cruauté et la violence quant à la représentation du personnage. En effet celui-ci a la tête transpercée par une flèche ou par un pilum… Serait-ce l’interprétation d’un célèbre guerrier celte tombé aux champs de bataille ? Ou une sentence de mise à mort ? Nous trouvons aussi une scène de grande violence sur le revers du denier de Marcus Sergius Silus, ou l’on voit un cavalier brandissant une tête coupée. Cette représentation avait surtout pour but de mettre en avant l’héroïsme d’un ancêtre de ce magistrat monétaire. (6) Nous trouvons d’autres représentations de celtes sur le monnayage de la république romaine. (7). Ceux-ci, comme sur les deux monnaies décrites plus haut, sont barbus et ont des cheveux ébouriffés mais sont représentés attachés au pied d’un trophée d’arme. La peur du gaulois ou Metus Gallicus, ancrée dans la mémoire des romains depuis le sac de Rome en 390 B.C. par Brennus, pourrait expliquer cette violence faite aux celtes sur ces différentes monnaies. Revers du denier de Jules César As de Caius Licinius Macer Caius Licinius Macer, outre ce sesterce et un denier, émis deux asses. Ils ont particularité de représenter un personnage debout sur une proue de navire et tenant une haste. Est-ce que ce personnage possède un lien direct avec celui du droit de ce sesterce ? Description du revers Sanglier à droite, IIS barré; au-dessous, légende C. LIC-INI • L F / MA-CER coupée en deux par une lance. Revers du denier de Marcus Volteius La présence du sanglier fait elle aussi une allusion aux celtes, tout comme la tête du droit. Nous retrouvons toutefois sur le monnayage de la république romaine le sanglier d’Erymanthe qui reste associé à Hercule, ce qui n’est pas le cas ici. (8). La présence de la lance pointée vers le bas et la marque de valeur IIS barrée soulève diverses questions. Conclusion Ce sesterce est unique et exceptionnel « numismatiquement » parlant. Il soulève de nombreuses interrogations, non pas quant à son attribution mais surtout par l’histoire qui y est gravée. La découverte de ce sesterce pourrait laisser envisager que d’autres magistrats monétaires auraient pu émettre ce type de monnaie… Christopher Merat (Chantecler) Rédacteur du blog LesDioscures.com Remerciements Au site artemideaste.com pour l’autorisation de l’utilisation des photos. Références (1) Rérérence LesDioscures.com 1808LI (2) Sesterce anonyme 173AN (3) Denier Licinia – Caius Licinius Macer 1272LI (4) https://fr.wikipedia.org/wiki/Caius_Licinius_Macer (5) 1432HO – Denier Hostilia – Lucius Hostilius Saserna (6) 1083SE – Denier Sergia – Marcus Sergius Silus (7) 1446JU – Denier César – Caius Julius Cæsar (8) 1319VO – Denier Volteia – Marcus Volteius

1807AN – Denier Marc Antoine et Octave – Marcus Antonius

1807AN – Denier Marc Antoine et Octave – Marcus Antonius Avers : M ANTON IMP III VIR R P C (Marcus Antonius Imperator Augurus Triumviri Rei Publicæ Constituandæ, Marc Antoine, Imperator augure triumvir pour la restauration de la République) Tête nue de Marc Antoine à droite, un lituus au-dessous. Revers : CAESAR IMP PONT III VIR R P C (Cæsar Imperator Pontifex, Triumviri Rei Publicæ Constituandæ, Octave imperator triumvir pour la restauration de la République) Tête nue d’Octave à droite. Bibliothèque nationale de France 3.7g INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Syrie Datation : 39 avant J.C. Matière : Argent Gentes : Antonia et Julia Référence : Inédite Ce denier est très similaire à la référence 1719AN, si ce n’est la présence d’un lituus sous le buste d’Antoine et l’absence de la légende AVG. Nous pouvons supposer que la présence du lituus remplace la légende AVG pour rappeler la fonction d’augure d’Antoine. Ce denier est antérieur à la guerre de Pérouse (40 avant J.-C.). Le droit est bien le portrait d’Antoine. Ce monnayage débuta en novembre 43 avant J.-C. après la constitution du second Triumvirat avec Octave et Lépide. Ce type de monnayage fut frappé jusqu’en 39 avant J.-C. Après le départ d’Antoine en 37 avant J.-C., Octave et Marc Antoine ne devaient plus jamais se revoir. Ce type fut fabriqué entre le printemps et l’été 41 avant J.-C. Ce type pourrait avoir été frappé en Syrie.

Les deniers anonymes de type « Les Dioscures »

Les deniers anonymes de type “Les Dioscures” Cet article est un guide présentant les différentes variétés de denier anonymes de type « Les Dioscures ». Nous trouvons toujours sur ces monnaies la tête de Roma casquée au droit et les Dioscures à cheval au revers et ne présentant aucun symbole ni légende. Ces deniers sont assez souvent mal attribués par les collectionneurs, les marchands et également les musées. Ce guide, assez simplifié, pourra peut-être aider à une meilleur classification. 1 _ Denier 165AN (Cr44/5) Le denier 165AN ou Cr44/5 est la première référence que nous allons aborder. Elle contient six grandes sous-variétés et un certain nombre de variations peuvent être observées. Les représentations de Roma, sur ces deniers, ont toutes des visières d’extrémité évasées ou émoussées (aucune n’a de visière à pic). Cette référence se trouve avec une légende ROMA à demi (ou pseudo) incuse, et avec une légende en relief au verso. Je n’aborderai pas toutes les variations mais seulement des six groupes principaux, car, à mon avis, nous pouvons trouver sur de nombreux deniers des différences qui ne feraient que d’agrandir le nombre de variations et complexifier leurs lectures qui en découlerait.  1_1 Variante 1 Droit : La tête de Roma est généralement petite par rapport au motif global et particulièrement par rapport à la marque de valeur «X». La visière est courte et dépasse peu du casque. Elle est composée de deux ou trois lignes généralement droites, progressivement évasées directement de la charnière au-dessus de l’oreille. Le diamètre de la bordure est relativement petit (à la fois au droit et au revers) par rapport aux autres variétés et, par conséquent, les exemples ont souvent une grande surface du flan en dehors de la bordure perlée. Revers : La queue du cheval s’étend toujours assez droit derrière le cheval. Les cavaliers sont bien proportionnés aux chevaux qui sont relativement minces. La légende «ROMA» est épelée sur une tablette surélevée en lettres semi-incuses. Caractéristiques distinctives : 1_ Petite tête de Roma à visière courte légèrement évasée composée de deux ou trois lignes droites. La visière ne s’étend pas loin du front. 2_ La queue du cheval s’étend assez droit derrière le cheval. N.B. il existe une variation avec une cape d’un Dioscures qui diffère. tur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo. 1_2 Variante 2 Droit : Semblable en style plutôt primitif de la variété ci-dessus, mais avec une tête beaucoup plus grande. La visière s’allonge beaucoup plus loin du casque et est divisée en 3 lignes aux extrémités. Les lignes extérieures sont légèrement incurvées les unes des autres. Parfois, les pointes sont reliées par de courtes lignes de démarcation. Cette variété est parfois vue avec un point au-dessous de la troncature du cou de Roma à l’avers. Revers : Les Dioscures sont plus gros par rapport aux chevaux et au motif général. La légende « ROMA » est partiellement incuse. La queue du cheval traîne vers le bas. Caractéristiques distinctives : 1_ Visière évasée, les lignes extérieures de la visière étant presque toujours légèrement incurvées dans des directions opposées les unes des autres, la visière s’étend plus loin du casque que la petite tête de la variété n ° 1 ci-dessus. 2_ Queue de cheval vers le bas. 3_ Partie gauche incurvée du cadre autour de la légende ROMA 1_3 Variante 3 Cette variété se caractérise par une aile de casque inclinée vers l’arrière ou vers le bas, contrairement à toute autre variété, ainsi que par des lanières desserrées sous le casque sans fixation des cheveux. Droit : La visière est évasée à partir de deux lignes droites ou presque droites partant du casque sur l’oreille et d’une troisième ligne plus courte entre les deux longues lignes partant de l’avant du casque, de sorte que la visière se compose de trois lignes à la fin. Près de l’extrémité, les trois lignes sont souvent, mais pas toujours, entrecoupées par deux petites lignes de démarcation reliant les trois lignes de visière près des extrémités extérieures de la visière. Les cheveux derrière le casque ne sont pas attachés, ce qui est souvent appelé le style des « mèches lâches ». Contrairement à toutes les autres variétés de Crawford 44/5, le bout de l’aile du casque est dirigé vers le bas, légèrement plus bas que la fixation de l’aile. Revers : la queue est allongée derrière le cheval. Les cavaliers sont relativement petits et proportionnés de la même manière que la variété 1. La légende “ROMA” est semi-incuse sur une tablette surélevée. Caractéristiques distinctives : 1_ Visière définie par deux longues lignes droites partant de la charnière au-dessus de l’oreille, une troisième ligne courte entre les deux lignes longues partant de l’avant du casque. 2_ Le bout de l’aile du casque est plus bas que la fixation de l’aile et pointe légèrement vers le bas. 3_ Les cheveux sont dénoués, traînant derrière l’oreille jusqu’à l’arrière du cou de façon lâche. 4_ Le collier de Roma est une simple ligne surélevée qui s’étend du haut de la nuque au sommet de la troncature du cou. 5_ La queue est allongée derrière le cheval. 1_4 Variante 4 Droit : La tête de Roma est relativement grande. La visière est évasée avec les lignes extérieures qui se recourbent. Les cheveux derrière le casque ne sont pas liés. Le collier de Roma est perlé et plus élégant et se prolongent devant au-dessus de la troncature du cou. Revers : Le cheval proche présente une queue s’étendant vers l’extérieur comme pour les variétés 1 et 3. Caractéristiques distinctives : 1_ Les lignes extérieures de la visière sont incurvées les unes des autres. Deux mèches de cheveux étroites derrière l’oreille devant le rabat de protection de la nuque du casque. Les cheveux sont non liés. 2_ Le collier de Roma est perlé et plus élégant que la variété 3. Il s’étend jusqu’à un point situé au-dessus de la troncature du cou. 1_5 Variante 5 Droit : La tête de Roma est la plus grande de toutes les autres variétés, occupant la majeure partie de l’espace disponible dans la bordure perlée. La visière incurvée s’étend de la charnière au-dessus de l’oreille sous forme

Les combinaisons de marque de contrôle du denier serratus Roscia

Les combinaisons de marque de contrôle du denier serratus Roscia Les symboles que l’on trouve sur ce denier ont une relation directe entre eux. Le tableau que vous trouvez en dessous répertorie 241 combinaisons différentes. Les premières combinaisons proviennent des croquis présents sur le livre d’Ernest Babelon « Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine ». Le tableau est constitué de 8 colonnes: Colonne 1 : Numéro ce la combinaison Colonne 2 : Croquis (les 155 premiers de Babelon) Colonne 3 : Symbole au droit Colonne 4 : Symbole au revers Colonne 5 : Le lien entre les deux symboles Colonne 6 : Le type de symbole (mot clé pour aider la recherche) Objet Animal (oiseau, cheval, etc…..) Végétal (arbre, branche, etc…..) Mobilier (banc, pied de meuble, etc…..) Contenant (amphore, vase, etc…..) Militaire (épée, bouclier, etc……) Musique (lyre, syrinx, etc……) Vêtement (chapeau, bonnet, etc…..) Anatomie (pied, tête, etc……) Colonne 7 : La forme du symbole Verticale (type bâton) Circulaire (type bouclier) Colonne 8 : Photographie du denier concerné en miniature Le tableau possède une fonction « rechercher » en haut à droite. Vous pouvez directement rechercher le denier en recherchant le symbole exacte (exemple éléphant) ou alors vous aider de mots clés (voir au-dessus).

Les différents revers du denier de Lucius Calpurnius Piso Frugi

Les différents revers du denier de Lucius Calpurnius Piso Frugi Outre les très nombreuses combinaisons de marques de contrôle, il existe également trois spécificités au revers de ce denier. En effet, le cavalier au galop, qui fait allusion aux jeux célébrés en l’honneur d’Apollon, tient dans la main une palme, un fouet ou une torche. 1 _ La Palme Il s’agit de la représentation la plus courante de ce denier. 2 _ Le fouet Le cavalier tenant un fouet est associé à la légende ROMA. Cette dernière n’est pas forcément présente sur les autres variantes. Cette représentation est moins courante que celle avec la palme. 3 _ La torche Le cavalier tenant une torche est toujours représenté galopant à gauche. Cette variante semble plus rare que les deux précédentes.

Bronze Tatinos des Rutènes et les deniers Titia et Marcia

Bronze Tatinos des Rutènes et les deniers Titia et Marcia Présentation des Rutènes Les Rutènes – latin Ruteni – sont un peuple de la Gaule celtique du sud du Massif central. Leur territoire s’étendait sensiblement sur les actuels départements du Tarn et de l’Aveyron, délimité par le plateau de l’Aubrac au nord et les confins de la Montagne Noire au sud. Les Rutènes ont donné leur nom à la ville de Rodez. Un court passage de la guerre des Gaules nous apprend que les Rutènes prirent part à la guerre ayant opposée les romains aux Arvernes et aux Allobroges (122-120 avant J.C.) et qu’ils furent l’un des peuples vaincus lors dans le cadre de la victoire remportée par Quintus Fabius Maximus. C’est probablement en conséquence de cet engagement que Rome a annexé la partie méridionale de leur territoire. (2) En 52 avant J.C., Vercingétorix dépêcha Lucterios chez les Rutènes pour les convaincre de rejoindre l’insurrection et d’attaquer la province romaine. Après l’assemblée générale des Gaules de Bibracte, les Rutènes et Cadurques reçurent comme consigne d’attaquer de nouveau la province, et plus précisément de ravager le territoire des Volques Arécomiques. Par la suite, dans le cadre du siège d’Alésia, les Rutènes fournirent un contingent de 12000 hommes à l’armée de secours. Au cours de l’hiver 52/51 B.C., après la défaite de la coalition gauloise, César installa Caius Caninius Rebilus à la tête d’une légion chez les Rutènes. (2) Entre 49 et 45 B.C., dans le cadre de la guerre civile, César recruta des archers Rutènes pour affronter les légats pompéiens Lucius Afranius et Marcus Petreius en Hispanie. (2) Le droit Nous retrouvons sur ces deux monnaies l’effigie de Mutinus Titius (Priape), faisant allusion au nom de famille Titius. Denier pour Quintus Titius 90 av JC. A gauche, le droit du denier de Quintus Titius Le revers On notera les similitudes suivantes : Cavalier à droite Présence d’une fleur sous le cheval Représentation du cheval identique Légende sous le cheval. Toutefois, Sur le bronze des Rutènes, on distingue que le cavalier tient un objet en forme de croissant (un torque?) et ceci constitue la seule différence notoire entre ces deux monnaies. Denier pour Lucius Marcius Philippus 56 av JC A gauche, le revers du denier de Lucius Marcius Philippus Conclusion Le portrait du priape au droit est fidèlement copié du denier de Quintus Titius. Ce dernier avait certainement choisi cette image divine dont le nom (Mutinus Titius) pouvait offrir quelques similitudes de consonance avec son nom et on peut imaginer que ce fut également le cas pour Tatinos. Le revers est plus difficile à interpréter. Le copie du denier de Lucius Marcius Philippus ne fait aucun doute, à part la présence de cet objet dans la main du cavalier. Est-ce qu’il y a un rapport avec les Marcii, une statue ou un aqueduc? Vu que le denier fut frappé en 56 B.C., le bronze est logiquement postérieur. Bien que les Rutènes aient envoyé un fort contingent de troupes au secours d’ Alésia, il serait étrange qu’un chef en lutte contre Rome ait choisi pour illustrer ses monnaies des thèmes proprement romains. Tatinos a de grandes chances d’être un dirigeant Rutène rallié à Rome après la bataille d’ Uxellodunum.  Note 1 – Photo illustration du bronze Tatinos provenant d’une collection privée. Source wikimoneda. 2 – La guerre des Gaules – Jules César

Les monnaies de Jules César

Les monnaies de Jules César Cet article a pour but de présenter toutes les monnaies émises par Jules César et également toutes les émissions posthumes. Le classement de ces monnaies est chronologique, de 49 à 40 avant J.C.. Chaque monnaie est accompagnée d’un descriptif permettant une meilleure compréhension du contexte. 49 avant J.C. Ce monnayage destiné au paiement des troupes a été abondamment frappé, peut-être dans un atelier itinérant attaché à César. La fabrication de ce denier a débuté avant l’invasion de l’Italie en 49 avant J.-C. 48 avant J.C. Cet aureus, en même temps qu’un denier, commémore le cinquante-deuxième anniversaire de César né le 13 juillet 100 avant J.-C. Il est frappé après la bataille de Pharsale (9 août 48 avant J.-C.) Denier similaire à l’aureus ci-dessus. Quinaire similaire à l’aureus et au denier ci-dessus, excepté Vesta au droit. Au revers de ce denier, le trophée fait référence aux victoires remportées sur les Gaulois, en particulier, Alésia où Vercingétorix s’est rendu, et la Gaule a été subjuguée. 47 avant J.C. César fut proclamé dictator iterum en 707 (47 av. J.-C.); c’est donc à cette date qu’a été frappé cet aureus sur lequel on a gravé les insignes du souverain pontificat dont César était investi depuis l’an 691 (63 av. J.-C.) . Le revers de ce denier rappelle qu’il fut fabriqué au nom de César par le gouverneur proconsulaire de Sicile, Aulus Allienus. Avant de préparer son invasion de l’Afrique, César passa par la Sicile et qu’il partit de Lilybée pour l’Afrique avant d’affronter les forces de pompéiennes de Scipion et de Caton. 47-46 avant J.C. Ce denier, frappé au moment de la campagne contre le parti pompéien qui devait se terminer par la défaite de Thapsus en Afrique et la mort de Caton le jeune à Utique en 46 avant J.-C., rappelle la filiation divine de Jules César qui se dit le fils de Vénus et descendrait de Iule, le fils de Romulus. 46 avant J.C. Cet aureus a certainement été frappé après la victoire de César sur les Pompéiens de Caton d’Utique à Thapsus, en 46 avant J.-C. Jules César est présenté sous les traits d’un augure. Au revers, les instruments rappellent que César est Augure et Grand Pontife depuis 63 avant J.-C. Au droit de ce denier , la légende indique que César est Dictateur pour la seconde fois. Le revers rappelle aussi que César est devenu Pontifex Maximus (Grand Pontife), chef de la religion romaine et ce, dès 63 avant J.-C. Cette charge rend son titulaire sacré comme celle de tribun de la plèbe. 46-45 avant J.C. Ce denier, frappé au moment de la campagne contre le parti pompéien qui devait se terminer par la défaite de Munda et la mort de Pompée le Jeune en 45 avant J.-C., rappelle la filiation divine de Jules César qui se prétend le fils de Vénus et descendrait de Iule, le fils de Romulus. Le revers renvoie aux victoires sur les Gaulois et au Triomphe de César à Rome où Vercingétorix a figuré avant d’être étranglé dans la prison Mamertine. Ce type est associé au quadruple Triomphe de César dont celui consacré à la victoire sur les Gaulois. Le revers de ce denier est similaire à celui du dessus. La tête de Vénus au droit est tourné à gauche et on notera la présence d’un lituus et d’un sceptre. 45 avant J.C. César reçut le titre de dictateur pour la troisième fois en avril 46 avant J.-C., mais le titre n’est utilisé qu’à partir d’avril 45 avant J.-C. Cet aureus est normalement daté d’octobre 45 avant J.-C. au moment où César célèbre son triomphe après la victoire de Munda en Espagne sur les fils de Pompée et où Pompée le Jeune a trouvé la mort, tandis que Sextus Pompée s’enfuyait. Ce quinaire d’or ou demi-aureus reprend les mêmes caractéristiques que l’aureus ci-dessus. Ce bronze semble provenir d’Espagne, et comme c’est en cette année que César partit en Espagne pour faire la guerre aux fils de Pompée, il est permis de croire que C. Clovius fut un des lieutenants du dictateur pendant cette guerre. Il fut peut-être un des préfets de la flotte de César, avec Q. Oppius dont les monnaies ont beaucoup d’analogie avec les siennes. 44 avant J.C. Les deniers présentés ci-dessous ont été frappé vraisemblablement avant l’assassinat du dictateur. Nous trouvons sur ces monnaies pour la première fois la tête de Jules César laurée ou voilée…. En effet, la tête voilée est peut-être posthume (donc frappés après les Ides ne mars) mais peut aussi représenter César comme Pontifex Maximus (chef de la religion romaine), titre que César avait reçu en 63 avant J.-C. Sur cet aureus, Vénus est représentée au droit et la légende comprise dans une couronne de laurier indique que César fut consul pour la cinquième fois Nous retrouvons une nouvelle fois Vénus au droit de ce denier, avec un char (essedum) au pied du trophée au revers qui selon Ernest Babelon rappellerait le triomphe de César sur les Bretons. Marcus Mettius Ce denier, historiquement fondamental, est frappé du vivant de César, peut-être après le 15 janvier 44 avant J.-C. et est donc l’un des premiers deniers où figure le portrait du dictateur. L’indication de dictateur pour la quatrième fois précède la réception du titre de dictateur à vie que reçut César juste à ce moment là. Le lituus placé derrière la tête de César rappelle qu’il est grand pontife depuis 63 avant J.-C., c’est-à-dire chef de la religion romaine.  Ce denier reprend les mêmes caractéristiques que celui du dessus. Nous trouvons au droit accompagné du lituus, un simpulum. Il existe d’autres variantes de ce denier pour M. Mettius reprenant la tête de César et Vénus au revers. Lucius Aemilius Buca César reçut le titre de Dictateur Perpétuel au début de l’année 44 avant J.-C.  Nous trouvons au revers sur ce denier un caducée et un faisceau entrecroisés, posés la tête en bas, accostés de deux mains jointes, une hache et un globe. Ici, nous trouvons au revers de ce denier, Vénus assise tenant la Victoire de la main droite et un sceptre de la gauche. Le croissant, au droit de ce denier, séparant les initiales

Les similitudes entre le quinaire Giamilos et les deniers Marcia.

Les similitudes entre le quinaire Giamilos et les deniers Marcia. Ce très rare quinaire (1), qui ne possède en commun que la légende GIAMILOS avec le bronze du même nom, reprend également plusieurs détails de différents deniers des Marcii. Les noms de Giamilos (ou Giamillus qui connait de nombreux homonymes en épigraphie), Coiaca et Vocunilios (?) proviendraient des Sénons (2). Je vais dans cet article démontrer, images à l’appui, les similitudes existantes entre ces différentes monnaies. Le revers On remarque plusieurs ressemblances entre ces deux monnaies : Présence d’une légende sous le cheval. Cavalier tenant une branche. La posture du cheval est identique (queue mi-dressée, galop, antérieur gauche au-dessus du droit). Présence d’une « fleur » sous le cheval. Sur le denier de Lucius Marcius Philippus, il s’agirait d’une statue qui pourrait avoir été localisée sur le Capitole. Denier pour Lucius Marcius Philippus Revers du denier pour Lucius Marcius Philippus frappé en 113-112 avant J.C. Le droit Les ressemblances du droit avec un autre denier Marcia sont peut-être moins flagrantes, mais si l’on émet l’hypothèse que ce Giamilos ou Giamillus ait eu un quelconque lien avec les Marcii; on pourrait donc penser que la divinité au droit serait Vénus. En effet, on la retrouve sur un denier de Lucius Marcius Censorinus frappé en 82 avant J.C.. Points de ressemblance entre ces deux monnaies : Tête féminine à droite Tête diadémée Présence d’un collier? (à confirmer sur d’autres exemplaires)   Denier pour Lucius Marcius Censorinus Droit du denier pour Lucius Marcius Censorinus frappé en 82 avant J.C. Conclusion Simone Scheers voyait au revers une imitation des Dioscures celtibériens qui apparaissent sur les drachmes d’Ampurias (3) (qui furent eux-mêmes inspirés par les deniers pour Caius et Lucius Calpurnius Piso Frugi); mais le revers du quinaire Giamilos est sans aucun doute inspiré par celui du denier de Lucius Marcius Philippus comme démontré ci-dessus. L’inspiration du droit n’est pas vraiment avérée mais la probabilité qu’il s’agisse de Vénus est importante. Ces similitudes posent des questions sur les liens qu’entretenait ce Giamilos ou Giamillus avec les Marcii.  Voici le descriptif que je propose pour ce quinaire : Avers : Buste diadémé de Vénus à droite, devant la légende GI(AM)ILOS; grènetis au pourtour. Revers : Cavalier à droite (ou statue équestre?) tenant une branche; sous le cheval une fleur; à l’exergue, légende GI(AM)ILOS. Note (1) : Exemplaire du quinaire GIAMILOS provenant d’une collection privée. 13mm pour 1.6gr (2) : Héloïse Thomas. Les images monétaires des peuples gaulois : figures primitives ou expressions d’une société en mutation ? : l’exemple des Arvernes, Bituriges, Carnutes, Eduens, Lingons, Meldes, Parisii, Senons et Sequanes. Archéologie et Préhistoire. Université de Bourgogne, 2011. Français. (3) : Simone Scheers. Les monnaies de la Gaule inspirées de celles de la Républiques romaine.

Le victoriat, une monnaie singulière…

Le victoriat, une monnaie singulière… Les deux principales raisons qui font que le victoriat est une monnaie singulière, sont qu’avant tout, sa production n’aura duré qu’environ quarante années et que d’autre part, il s’agit de la seule monnaie de la république romaine, de cette période, qui ne possède aucune marque de valeur. 1 – Préambule Jusqu’à environ 211 ans avant J.C., les pièces d’argent de Rome étaient similaires en poids et en argent aux didrachmes de la grande Grèce (sud de l’Italie et de la Sicile). Jusqu’à la Seconde Guerre punique (218 av. J.-C. – 200 av. J.-C.). La production monétaire était plutôt modeste, reflétant une utilisation dans les échanges avec les villes du sud plutôt qu’une monétisation interne complète de Rome. Les exigences de la guerre avec Carthage créèrent un besoin bien plus grand, auquel répondait la fabrication intensive de didrachmes connus également sous le nom de quadrigatus (a) (le revers représente Jupiter conduisant un char à quatre chevaux, un quadrige). Après les terribles défaites de Cannae et de Trebia, Rome a été contrainte de réduire le poids et la finesse des quadrigati. Certains des derniers quadrigati pèsent moins de cinq grammes et contiennent moins de 50% d’argent.  a) Exemplaire de quadrigatus frappé entre 225 et 217 avant J.C. (b) Premier denier émis en 211 avant J.C. Après le succès de Rome au siège de Syracuse, la plus riche des villes siciliennes qui était sous le contrôle d’Hannibal, la roue de la fortune tourna rapidement et de façon spectaculaire en faveur de Rome, créant un important afflux de richesses, essentiellement sous la forme d’argent rapporté de Syracuse. Rome devenait alors rapidement une économie entièrement monétisée et la disponibilité soudaine d’énormes quantités d’argent a conduit à la création d’une nouvelle unité monétaire, le denier (b), une pièce de monnaie d’une fois à trois fois le poids et la teneur en argent d’une drachme traditionnelle de la Grande Grèce. 2 – Création du victoriat Émis pour la première fois aux alentours de 211 avant J.C., le denier a été frappé avec un poids de quatre scrupules (un scrupule équivaut à environ 1,12 gramme). Cependant, Rome reconnaissait le besoin persistant de créer d’autres pièces de monnaie selon l’ancienne norme didrachme / drachme (probablement pour l’achat de fournitures auprès d’autres villes ou pour le commerce ou la corruption pure et simple de villes et de l’aristocratie de la Grande Grèce et / ou le paiement d’alliés des villes desservies par l’armée romaine). Par conséquent, à peu près au même moment, Rome créa une deuxième pièce, appelée victoriat (c), frappée avec un poids de trois coups scrupules. A l’époque de la frappe du victoriat, le commerce très actif de Rome avec les villes de l’Adriatique était principalement alimenté par les drachmes d’Apollonie et de Dyrrachium dont le type est une vache allaitant son veau (d). Le victoriat présente au droit la tête de Jupiter et au revers Victoire couronnant un trophée. Alors que le denier et ses fractions étaient en argent de qualité (atteignant souvent 98% de finesse), le victoriat était une monnaie dégradée tout au long de sa production entre 211 et 170 avant J.C. Il représentait en moyenne environ 70% d’argent (mais avec des variations considérables) et, contrairement au denier, ne portait aucune indication de valeur. Ainsi, intrinsèquement, un victoriat valait environ un demi denier (75% x 70% = environ 50%). Mais si l’on ne savait pas qu’il était abaissé et jugé simplement en fonction du poids, on aurait alors pensé que cela valait 3/4 du denier (3 scrupules contre 4 scrupules). Dans les différents trésors monétaires, les victoriats ne se retrouvent presque jamais mélangés avec des deniers, mais plutôt seuls. Cela indique que sa nature dégradée était bien connue dans le monde romain. D’autre part, les victoriats ont été fabriqués pendant quarante ans, alors Rome a dû avoir le sentiment qu’ils ont eu un certain succès. (c) Premier victoriat émis en 211 avant J.C. (d) Exemplaire d’une drachme d’Illyrie émis entre 620 et 294 avant J.C. (3.23gr) 3 – Attribution des victoriats 3-1 Victoriats attribués Bien que très souvent anonymes, quatre magistrats monétaires ont pu être attribués à ces monnaies grâce à leurs légendes.  Victoriat ValériaÉmis entre 211 et 210 avant J.C. par M. Valerius Laevinus. Légende: (KOP) (VAL) Victoriat CaeciliaÉmis entre 194 et 190 avant J.C. par Caecilius Metellus. Légende: (ME) Victoriat BaebiaÉmis entre 194 et 190 avant J.C. par Cnaeus Baebius Tampilus. Légende: (TAMP) Victoriat MatienaÉmis entre 179 et 170 avant J.C. par Matienus. Légende: (MAT) 3-2 Victoriat avec légende non attribué Ci-dessous, une liste de victoriats possédant une légende (parfois seulement une lettre) mais qui ne sont pas attribués. Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 208 avant J.C. Légende: C au droit et M au revers Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 208 avant J.C. Légende: CROT Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 208 avant J.C. Légende: (MP) Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 208 avant J.C. Légende: N inversé au droit Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 208 avant J.C. Légende: (VB) Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 210 avant J.C. Légende: T Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 210 avant J.C. Légende: (TL) Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 210 avant J.C. Légende: Q Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 210 avant J.C. Légende: (MT) 3-3 Victoriat avec symbole non attribué Ci-dessous, une liste de victoriats possédant un symbole non attribués. Ces symboles peuvent être soit un objet ou soit un animal. Ils pourraient être le symbole de certaines gens, à titre d’exemple, le chien se retrouvera plus tard sur des monnaies des Antestii. Victoriat AnonymeÉmis en 207 avant J.C. Symbole: Croissant de lune. Victoriat AnonymeÉmis en 207 avant J.C. Symbole: Corne d’abondance Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 210 avant J.C. Symbole: Épi de blé Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 210 avant J.C. Symbole: Fer de lance Victoriat AnonymeÉmis en 208 avant J.C. Symbole: Massue Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 208 avant J.C. Symbole: Torque Victoriat AnonymeÉmis en 209 avant J.C. Symbole: Pentagramme Victoriat AnonymeÉmis entre 206 et 195 avant J.C. Symbole: Decempeda Victoriat

1682AN – Denier Marc Antoine – Marcus Antonius

1682AN – Denier Marc Antoine – Marcus Antonius Avers : M ANTONIVS IMP III VIR R P C (Marcus Antonius Imperator Augurus Triumviri Rei Publicæ Constituandæ, Marc Antoine, Imperator augure triumvir pour la restauration de la République) Tête nue de Marc Antoine à droite. Lituus derrière le buste. Revers : PIE(TA)S COS (Pietas Consul) Pietas debout à gauche, tenant un gouvernail et une corne d’abondance. A ses pieds, une cigogne. Münzkabinett Berlin 3.27gr INDICE DE RARETE : 10+ 1 10+ ATELIER : Asie mineure Datation : 41 avant J.C. Matière : Argent Gens : Antonia Référence : RRC 516/3 Après la défaite de Brutus et Cassius à Philippes en 42 avant JC, Marc Antoine se rendit en Asie pour régler les affaires en Orient. Au cours de ce voyage, il a produit une série de pièces d’or et d’argent en l’honneur de son jeune frère Lucius Antonius, surnommé «Pietas», qui était consul en 41 av. Lucius avait été un ferme partisan de son frère et de César, et pendant qu’Antoine était absent de Rome, Lucius et la femme d’Antoine, Fulvie, agissaient dans son intérêt. Lucius a assumé le cognomen «  Pietas  » que nous voyons célébré sur cette pièce par dévotion fraternelle à son frère quand lui et Fulvie se sont disputés avec Octave, entraînant un soulèvement armé vers la fin de 41 av.J.-C. (voir Cassius Dio 48.5.4). Fait intéressant, les choses auraient pu très mal tourner pour Octave à ce moment: il tentait de remplir ses obligations envers l’armée en Italie après Philippes et d’installer un grand nombre d’anciens combattants sur des terres qui avaient été confisquées dans tout le pays, mais des retards et des complications ont entraîné une animosité qui a atteint une telle hauteur qu’Octave craignait pour sa vie. Cassius Dio nous dit que la dernière poussée vers le conflit armé a été initiée par les vétérans qui, lorsque Lucius et Fulvie ont refusé de comparaître pour un procès contre eux-mêmes et Octave concernant les progrès de la colonie des anciens combattants, se sont rangés du côté d’Octave et ont commencé à se préparer à la guerre. Lucius se retira de Rome et, convaincu que les légions de son frère arriveraient bientôt pour l’aider, resta dans la ville de Perusia dûment assiégée par Octave. Aucun sauvetage n’est venu pour Lucius et la famine l’a forcé à se rendre en février 40 av. Sa vie a été épargnée et Octave l’a nommé gouverneur d’Espagne en signe de sa bonne volonté continue envers Marc Antoine. L’imagerie sur cette pièce est symbolique du lien fraternel entre Marc Antoine et son frère. Les cigognes ont été choisies comme symboles de la piété familiale car on croyait que ces oiseaux soutiendraient leurs parents âgés de leurs propres ailes et étaient le sceau personnel d’Antoine. Combiné à la figure de Pietas, ce revers signifie donc le lien profond d’amour fraternel entre Marc Antoine et Lucius. Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon L. Antonius M. f. M. n. était fils de M. Antonius Creticus et le plus jeune des frères de Marc Antoine le triumvir. Questeur en Asie en 704 et 705, tribun du peuple en 710(44 av. J.-C.), il fit passer une loi agraire qui concilia à son frère à la fois le peuple et les vétérans des légions de César. En 713 (41 av. J.-C.) il fut consul avec P. Servilius Vatia Isauricus; un dissentiment ayant éclaté entre lui et Octave, la guerre civile s’ensuivit, et L. Antonius, sorti de Rome pour aller au secours de Fulvie, frappa, pour la solde de ses troupes, les pièces qui portent la tête de son frère le triumvir. Quelques semaines après, Pietas fut fait prisonnier à Pérouse. Mais s’étant bientôt réconcilié avec Octave, il obtint le gouvernement de l’Espagne. Dion Cassius nous apprend qu’il avait pris le surnom de Pictas à cause de son attachement pour son frère. Il parait en effet avec ce surnom sur ses monnaies, et sur des inscriptions ; il prit l’image de la Piété pour symbole de son nom. C’est après la capitulation de Pérouse que les questeurs et les proquesteurs de son armée M. Barbatius. L. Balbus, M. Nerva, L. Gellius frappèrent monnaie aux effigies de Marc Antoine et d’Octave, associées en signe de réconciliation.