1454AN – Denier Antia – Caius Antius Restio

1454AN – Denier Antia – Caius Antius Restio Avers : DEI PENATES (Dei Penates, Les dieux Penates) Bustes accolés des dieux Penates à droite. Revers : C. ANTIVS.C.F (Caius Antius Caii Filius, Caius Antius fils de Caius) Hercule marchant à droite, la léonté sur le bras gauche tenant une massue de la main droite et un trophée de la gauche. Bibliothèque nationale de France 3.95g INDICE DE RARETE : 8 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 47 avant J.C. Matière : Argent Gens : Antia Références : RRC 455/2 – B.2 (Antia) – CRR.971 Le monétaire Caius Antius Restio a représenté au droit de ses monnaies le portrait de son père, Caius Antius Restio, qui fut tribun de la Plèbe en 68 avant J.-C. Les têtes diadémées et accolées sur l’avers de ce type sont celles de Pénates, qui, selon Servius et Cicéron, étaient des divinités vénérées en privé et à la maison dans la partie la plus intime et sûre de la maison familiale. La religion romaine permettait à chaque individu de choisir ses propres pénates personnels, qui pouvaient prendre la forme des principales divinités du ciel telles que Jupiter ou Vesta, ou pouvaient également être les propres ancêtres d’un homme ou même un empereur. Ces pénates particuliers indiquent que la gens est originaire de Lavinium. Des statues des Pénates étaient consacrées dans la Penetralia ou appartement le plus secret, et à certaines occasions du vin et de l’encens étaient offerts, elles étaient également couvertes de guirlandes de coquelicots et d’ail. Parfois, des moutons et des agneaux leur étaient sacrifiés. La fête des Pénates était célébrée pendant les Saturnales, avec une journée par mois, dédiée à l’honneur de ces dieux domestiques. Variante sans léonté sur le bras gauche d’Hercule au revers. Référence : RRC 455/2b CNG 3.97g Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon Très ancienne et d’origine plébéienne, la gens Antia compte parmi ses membres les plus illustres, Sp. Antius qui fut envoyé avec trois autres Romains, en qualité d’ambassadeur, à Lar Tolumnius, roi de Véies, l’an 316 (438 av. J.-C.). Les ambassadeurs furent assassinés et, en souvenir de leur malheur, on leur érigea des statues sur le Forum. Plus tard, les membres, de la gens Antia se fabriquèrent une origine étymologique fabuleuse, imitant en cela, la plupart des plus illustres familles de Rome ; ils se prétendirent issus d’Antiades fils d’Hercule et d’Aglaé. Les Antii comptent, parmi leurs illustrations, le tribun du peuple Antius Restio qui est célèbre par la loi somptuaire qu’il fit décréter en faveur du peuple, peu après le consulat d’Æmilius Lepidus, c’est à-dire vers l’an 680 (74 av. J.-C.). Son fils C. Antius Restio est le seul magistrat monétaire qu’ait fourni cette famille ; il exerçait ses fonctions vers les années 705 à 709 (49 à 45 av. J.-C.). Sur ses monnaies, figure le type d’Hercule victorieux sur le brigand Cacus, lors de ses exploits en Italie avant la fondation de Rome, type qui se rapporte à la fois à la mythologie romaine, et à l’origine fabuleuse que s’attribuait la gens Antia; on y voit aussi le portrait du tribun du peuple, pèrè du monétaire., dont nous avons parlé plus haut. Sur la seconde pièce, on a remplacé la tête du tribun Antius Restio par celles des dieux Pénates, en souvenir de ce que ce tribun, après sa loi somptuaire, avait été obligé de s’exiler et de chercher un refuge à Lavinium, ville où les Pénates étaient honorés d’un culte particulier et-avaient un sanctuaire célèbre ; on peut rapprocher leurs deux têtes accolées de celles des Dioscures, qui figurent sur les deniers de Man. Fbnteius et de G. Sulpicius; les Pénates et les Dioscures étaient parfois assimilés dans la mythologie romaine. Si les deux deniers dont nous venons de parler ont pu être émis dans l’atelier du Capitole, il n’en est pas de même des quinaires et des sesterces qui suivent (nos 3, 4, 5, 6 et 7} ; ces pièces paraissent avoir été frappées en Mysie, où C. Antius Restio, le monétaire, dut exercer une charge importante, par exemple, celle de questeur de l’armée de Pompée, ou même de triumvir monetalis : dans ce cas, on pourrait le considérer comme un des magistrats réguliers de Rome forcés de fuir en Orient avec Pompée, à l’approche de César, en 705 (49 av. J.-C.). Les types des quinaires et des sesterces de C. Antius Restio sont copiés sur les types des monnaies autonomes des villes de Mysie. La tête de Diane avec le cerf se voit sur les monnaies de Priapus; le bucrâne avec l’autel allumé est copié les pièces de Parium sur aux mêmes types; le casque figure sur les monnaies de Lampsaque; la chouette se voit sur celles de Sigeum, de Synnada, de Lebedus, etc. Ces rapprochements nous permettent donc d’établir que les monnaies de C. Antius Restio sont sorties d’un atelier de la Mysie. En l’an 711 (43 àv. J.-C.), Restio fut compris sur les listes de proscription des triumvirs, et il ne dut son salut qu’au dévouement d’un de ses esclaves qui lui facilita les moyens de se réfugier en Sicile, auprès de Sextus Pompée. Lieux de découverte (24 exemplaires)
1383AE – Denier Lépide – Marcus Æmilius Lepidus

1383AE – Denier Lépide – Marcus Æmilius Lepidus Avers : Anépigraphe Tête féminine diadémée à droite, (Vénus ou Rome) entre une couronne derrière et un simpulum devant. Revers : M. LEPIDVS à l’exergue // AN. XV. PR. – H.O. C. S (Marcus Lepidus // Annorum quidecem progressus hostem occidit civem servavit, Marc Aemilius Lépide âgé de quinze ans s’est jeté sur un ennemi, l’a tué et a sauvé un citoyen) Statue équestre de Marcus Aemilius Lépide, tenant un trophée sur l’épaule. British Museum 3.89g INDICE DE RARETE : 9 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 61 avant J.C. Matière : Argent Gens : Aemilia Références : RRC 419/1d – B.22 (Aemilia) – Syd.828 Le Monétaire : Marcus Aemilius Lepidus (Lépide) Détail Information Nom Complet Marcus Aemilius Lepidus Période Monétaire 61 av. J.-C. Début de Carrière L’émission de cette pièce marque le début de son cursus honorum (sa carrière politique) en tant que Triumvir Monetalis (magistrat monétaire). Famille (Gens) Gens Aemilia (l’une des plus anciennes et des plus prestigieuses familles patriciennes de Rome). Père Marcus Aemilius Lepidus (Consul en 78 av. J.-C. et adversaire de Sylla). Carrière Politique Ultérieure Après avoir été monétaire, sa carrière a culminé dans des fonctions majeures : Partisan de César : Il fut un allié clé de Jules César. Maître de la Cavalerie (Magister Equitum) de César. Consul en 46 av. J.-C. (avec César) et en 42 av. J.-C. Pontifex Maximus (Grand Pontife) à partir de 44 av. J.-C. Membre du Second Triumvirat : En 43 av. J.-C., il forma le Second Triumvirat avec Octave (futur Auguste) et Marc Antoine, partageant le pouvoir et dirigeant la République après l’assassinat de César. Il est célèbre pour être le Triumvir le moins influent, mais il détenait à un moment donné les provinces d’Hispanie et de Gaule Narbonnaise, ainsi que la province d’Afrique. Après une tentative de contestation du pouvoir d’Octave, il fut contraint à l’exil et vécut retiré jusqu’à sa mort vers 13/12 av. J.-C. Référence à l’Ancêtre sur la Monnaie Il est important de noter que le revers de ce denier) ne représente pas le monétaire lui-même (le futur Triumvir), mais son illustre ancêtre, un autre Marcus Aemilius Lepidus (Consul en 187 et 175 av. J.-C.). Le message du revers (la statue équestre et l’inscription comme AN·XV·PR·H·O·C·S) sert à glorifier l’histoire et le prestige de la Gens Aemilia au moment où le jeune monétaire lançait sa propre carrière. Variante sans la légende AN. XV. PR. – H.O. C. S au revers British Museum 4.15g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Lieux de découverte (10 exemplaires)
1382AE – Denier Lépide – Marcus Æmilius Lepidus

1382AE – Denier Lépide – Marcus Æmilius Lepidus Avers : Anépigraphe Tête féminine diadémée et laurée à droite, (Vénus ou Rome) derrière une palme. Revers : M. LEPIDVS à l’exergue // AN. XV. PR. – H.O. C. S (Marcus Lepidus // Annorum quidecem progressus hostem occidit civem servavit, Marc Aemilius Lépide âgé de quinze ans s’est jeté sur un ennemi, l’a tué et a sauvé un citoyen) Statue équestre de Marcus Aemilius Lépide, tenant un trophée sur l’épaule. British Museum 3.93g INDICE DE RARETE : 10 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 61 avant J.C. Matière : Argent Gens : Aemilia Références : RRC 419/1c – B.21 (Aemilia) – Syd.830a Le Monétaire : Marcus Aemilius Lepidus (Lépide) Détail Information Nom Complet Marcus Aemilius Lepidus Période Monétaire 61 av. J.-C. Début de Carrière L’émission de cette pièce marque le début de son cursus honorum (sa carrière politique) en tant que Triumvir Monetalis (magistrat monétaire). Famille (Gens) Gens Aemilia (l’une des plus anciennes et des plus prestigieuses familles patriciennes de Rome). Père Marcus Aemilius Lepidus (Consul en 78 av. J.-C. et adversaire de Sylla). Carrière Politique Ultérieure Après avoir été monétaire, sa carrière a culminé dans des fonctions majeures : Partisan de César : Il fut un allié clé de Jules César. Maître de la Cavalerie (Magister Equitum) de César. Consul en 46 av. J.-C. (avec César) et en 42 av. J.-C. Pontifex Maximus (Grand Pontife) à partir de 44 av. J.-C. Membre du Second Triumvirat : En 43 av. J.-C., il forma le Second Triumvirat avec Octave (futur Auguste) et Marc Antoine, partageant le pouvoir et dirigeant la République après l’assassinat de César. Il est célèbre pour être le Triumvir le moins influent, mais il détenait à un moment donné les provinces d’Hispanie et de Gaule Narbonnaise, ainsi que la province d’Afrique. Après une tentative de contestation du pouvoir d’Octave, il fut contraint à l’exil et vécut retiré jusqu’à sa mort vers 13/12 av. J.-C. Référence à l’Ancêtre sur la Monnaie Il est important de noter que le revers de ce denier) ne représente pas le monétaire lui-même (le futur Triumvir), mais son illustre ancêtre, un autre Marcus Aemilius Lepidus (Consul en 187 et 175 av. J.-C.). Le message du revers (la statue équestre et l’inscription comme AN·XV·PR·H·O·C·S) sert à glorifier l’histoire et le prestige de la Gens Aemilia au moment où le jeune monétaire lançait sa propre carrière. Variante sans la légende AN. XV. PR. – H.O. C. S au revers Münzkabinett Berlin 3.92g Münzkabinett Berlin 3.92g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Lieux de découverte (2 exemplaires)
1381AE – Denier Lépide – Marcus Æmilius Lepidus

1381AE – Denier Lépide – Marcus Æmilius Lepidus Avers : Anépigraphe Tête féminine diadémée et laurée à droite, (Vénus ou Rome). Revers : M. LEPIDVS à l’exergue // AN. XV. PR. – H.O. C. S (Marcus Lepidus // Annorum quidecem progressus hostem occidit civem servavit, Marc Aemilius Lépide âgé de quinze ans s’est jeté sur un ennemi, l’a tué et a sauvé un citoyen) Statue équestre de Marcus Aemilius Lépide, tenant un trophée sur l’épaule. British Museum 3.85g INDICE DE RARETE : 10 1 10+ ATELIER : Rome Datation : 61 avant J.C. Matière : Argent Gens : Aemilia Références : RRC 419/1b – B.21 (Aemilia) – Syd.830 Le Monétaire : Marcus Aemilius Lepidus (Lépide) Détail Information Nom Complet Marcus Aemilius Lepidus Période Monétaire 61 av. J.-C. Début de Carrière L’émission de cette pièce marque le début de son cursus honorum (sa carrière politique) en tant que Triumvir Monetalis (magistrat monétaire). Famille (Gens) Gens Aemilia (l’une des plus anciennes et des plus prestigieuses familles patriciennes de Rome). Père Marcus Aemilius Lepidus (Consul en 78 av. J.-C. et adversaire de Sylla). Carrière Politique Ultérieure Après avoir été monétaire, sa carrière a culminé dans des fonctions majeures : Partisan de César : Il fut un allié clé de Jules César. Maître de la Cavalerie (Magister Equitum) de César. Consul en 46 av. J.-C. (avec César) et en 42 av. J.-C. Pontifex Maximus (Grand Pontife) à partir de 44 av. J.-C. Membre du Second Triumvirat : En 43 av. J.-C., il forma le Second Triumvirat avec Octave (futur Auguste) et Marc Antoine, partageant le pouvoir et dirigeant la République après l’assassinat de César. Il est célèbre pour être le Triumvir le moins influent, mais il détenait à un moment donné les provinces d’Hispanie et de Gaule Narbonnaise, ainsi que la province d’Afrique. Après une tentative de contestation du pouvoir d’Octave, il fut contraint à l’exil et vécut retiré jusqu’à sa mort vers 13/12 av. J.-C. Référence à l’Ancêtre sur la Monnaie Il est important de noter que le revers de ce denier) ne représente pas le monétaire lui-même (le futur Triumvir), mais son illustre ancêtre, un autre Marcus Aemilius Lepidus (Consul en 187 et 175 av. J.-C.). Le message du revers (la statue équestre et l’inscription comme AN·XV·PR·H·O·C·S) sert à glorifier l’histoire et le prestige de la Gens Aemilia au moment où le jeune monétaire lançait sa propre carrière. Variante sans la légende AN. XV. PR. – H.O. C. S au revers Bibliothèque nationale de France 3.91g Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie : Lieux de découverte (2 exemplaires)
Nerio

Nerio Nerio, dans la mythologie romaine, est une divinité sabine peu documentée mais fascinante, incarnant la force vitale, la bravoure et l’énergie guerrière. Son nom, dérivé de la racine indo-européenne *ner- (« force, vigueur »), reflète son essence. Associée étroitement à Mars, dieu de la guerre, Nerio est parfois décrite comme sa parèdre (compagne divine) ou épouse, bien que certaines sources mentionnent aussi Moles dans ce rôle. Cette relation souligne son importance dans le panthéon guerrier romain, où elle symbolise la vaillance qui complète l’aspect martial de Mars. Rôle et culte Nerio apparaît dans des textes anciens, notamment chez Aulu-Gelle (Nuits attiques, XIII, 23), qui rapporte une anecdote où un prêtre romain invoque « Mars et Nerio » ensemble, confirmant leur lien cultuel. Son culte, probablement d’origine sabine, était lié aux rituels guerriers et aux cérémonies printanières dédiées à Mars, comme le tubilustrium (23 mars) ou le quincatrus (19 mars). Ces fêtes impliquaient des purifications d’armes, des danses martiales par les Saliens (prêtres de Mars), et parfois l’offrande de dépouilles ennemies (spolia opima) à Nerio, en tant que réceptacle de la gloire guerrière. Assimilation et déclin Avec l’évolution du panthéon romain et l’influence grecque, Nerio fut progressivement assimilée à d’autres déesses. Elle partage des traits avec Bellone, déesse de la guerre frénétique, et Minerve, déesse de la stratégie militaire. Cette fusion a contribué à l’effacement de son identité distincte, surtout à partir de l’époque républicaine tardive. À mesure que Rome adoptait des divinités étrangères comme Vénus (associée à Mars dans un rôle plus amoureux), Nerio perdit de sa prominence. Son culte, ancré dans les traditions sabines et archaïques, s’estompa face à ces évolutions. Sources et interprétations Les sources primaires sur Nerio sont rares et fragmentaires : Aulu-Gelle (Nuits attiques) mentionne son lien avec Mars et son rôle dans les invocations. Plaute (Truculentus) fait référence à Nerio dans un contexte guerrier, suggérant sa reconnaissance dans la culture populaire. Tite-Live et Ovide n’évoquent pas directement Nerio mais décrivent des rituels martiaux où elle aurait pu être honorée. Les historiens modernes, comme Georges Dumézil, analysent Nerio dans le cadre de la triade indo-européenne (souveraineté, guerre, fertilité), plaçant Nerio dans la fonction guerrière aux côtés de Mars. Son rôle pourrait aussi refléter une vision romaine de la guerre comme équilibre entre force brute (Nerio) et stratégie (Minerve). Distinction avec Nérée Il est crucial de ne pas confondre Nerio avec Nérée (Nereus), le « vieillard de la mer » grec, père des Néréides. Bien que leurs noms semblent proches, Nérée est lié à l’élément aquatique (*ner- signifiant « humide » dans ce contexte), tandis que Nerio est strictement martiale. Anecdote culturelle Dans la littérature romaine, Nerio incarne une vision idéalisée de la virilité et du courage, des valeurs centrales pour les Sabins et les premiers Romains. Une légende raconte que les Sabins, après leur intégration à Rome, auraient introduit Nerio pour renforcer l’identité guerrière de la jeune cité. Son lien avec Mars pourrait aussi symboliser l’union entre les peuples sabin et latin, Mars étant une divinité partagée. Denier Gellia – Cnæus Gellius
Quintus Fabius Pictor

Quintus Fabius Pictor Quintus Fabius Pictor (vers 270–200 av. J.-C.) était un sénateur romain et le premier historien connu de Rome, considéré comme le « père de l’histoire romaine ». Membre de la gens patricienne des Fabii, son surnom « Pictor » (peintre en latin) vient de son grand-père, Gaius Fabius Pictor, qui peignit le temple de Salus en 304 av. J.-C. Fabius participa à des campagnes militaires contre les Gaulois (225 av. J.-C.) et probablement à la deuxième guerre punique (218–201 av. J.-C.), notamment à la bataille du lac Trasimène (217 av. J.-C.). En 216 av. J.-C., après la défaite romaine à Cannae, il fut envoyé comme préteur consulter l’oracle de Delphes pour obtenir des conseils divins. Son œuvre principale, une histoire de Rome écrite en grec, couvrait les événements depuis les origines mythiques de la ville (l’arrivée d’Énée en Italie) jusqu’à la deuxième guerre punique. Seuls des fragments subsistent, cités par des auteurs ultérieurs comme Polybe, Tite-Live et Denys d’Halicarnasse. Fabius s’appuya sur des sources romaines comme les Annales Maximi, les chroniques familiales et les traditions orales, ainsi que sur l’historien grec Dioclès de Peparéthos. Son choix du grec visait à toucher un public méditerranéen plus large et à défendre la politique romaine auprès des Grecs. Son œuvre, très pro-romaine, attribuait la responsabilité des guerres puniques à Carthage et idéalisait la République romaine, ce qui lui valut des critiques de Polybe pour partialité. L’histoire de Fabius introduisit les méthodes historiographiques grecques à Rome, les mêlant au traditionalisme romain pour créer une nouvelle forme d’histoire nationale, narrée ab urbe condita (depuis la fondation de la ville). Une version latine de son œuvre a peut-être existé, probablement une traduction ultérieure. Son influence marqua l’historiographie romaine, inspirant des historiens comme Caton l’Ancien. Denier Fabia – Numerius Fabius Pictor
Janus

Janus Janus, dans la mythologie romaine, est une divinité complexe et fondamentale, associée aux commencements, aux fins, aux transitions, au temps et à la dualité. Représenté avec deux visages, parfois quatre dans certaines versions, il regarde simultanément le passé et l’avenir, incarnant le seuil entre ce qui fut et ce qui sera. Son nom dérive probablement du latin ianua (porte) ou ire (aller), soulignant son rôle de gardien des passages, qu’ils soient physiques (portes, arches) ou abstraits (nouveaux cycles, changements de vie). Rôle et symbolisme Janus est le dieu des seuils et des transitions, qu’il s’agisse de l’entrée dans une nouvelle année, du début d’une guerre, d’un mariage, d’une naissance ou de la saison des semailles. Il symbolise le moment liminal, l’instant où l’on passe d’un état à un autre. Contrairement à de nombreux dieux romains, Janus n’a pas d’équivalent direct dans la mythologie grecque, ce qui en fait une figure typiquement romaine. Il est également associé à l’ordre cosmique, car il est dit avoir régné sur le Latium à l’âge d’or, avant l’arrivée des autres dieux. Dans les rituels, Janus était invoqué en premier, avant même Jupiter, car il ouvrait la voie aux autres divinités. Les Romains lui offraient des sacrifices, notamment du vin, des gâteaux de farine (strues) et de l’encens, pour marquer le début de toute entreprise importante. Le mois de janvier (Ianuarius), qui marque le renouveau de l’année, lui est dédié. Mythes et origines Les origines de Janus sont floues, car il apparaît comme une divinité ancienne, antérieure à l’influence grecque. Selon certains mythes, il était un roi mortel du Latium qui, après sa mort, fut divinisé pour sa sagesse et sa bienveillance. Une légende raconte qu’il accueillit Saturne, chassé par Jupiter, et régna avec lui dans une ère de prospérité. Une autre histoire le lie à la fondation de Rome : Janus aurait protégé le Tibre et aidé à établir la ville. Son caractère double est parfois interprété comme une représentation de la dualité inhérente à la vie : guerre et paix, chaos et ordre, commencement et fin. Certains textes le décrivent comme le créateur du monde, le divom deus (dieu des dieux), car il préside au début de toute chose. Buste romain de Janus, Musée du Vatican Le temple de Janus Le temple de Janus à Rome, situé dans le Forum, est l’un des symboles les plus connus associés au dieu. Ce sanctuaire, appelé Ianus Geminus (Janus Double), était une structure rectangulaire avec deux portes opposées. Selon la tradition, ces portes restaient ouvertes en temps de guerre, symbolisant le passage des armées, et fermées en temps de paix. La fermeture des portes était un événement rare et célébré, car les guerres étaient fréquentes dans l’histoire romaine. Sous l’empereur Auguste, par exemple, les portes furent fermées à plusieurs reprises pour marquer des périodes de paix. Denier Furia – Marcus Furius Philus Représentations et culte Janus est souvent représenté avec deux visages barbus, parfois jeunes, parfois âgés, tenant une clé (symbole de l’ouverture) ou un bâton (symbole de l’autorité). Dans l’art romain, il apparaît sur des pièces de monnaie, des bas-reliefs et des statues. Son culte était particulièrement important dans la Rome antique, où il était vu comme un protecteur de la cité et de ses transitions. Son épouse, parfois mentionnée, est la nymphe Juturna, associée aux sources et aux fontaines, bien que d’autres textes citent des partenaires comme Camese ou Carna. Janus est aussi lié à des divinités mineures des seuils et des passages, comme Portunus (dieu des ports) ou Tibérinus (dieu du Tibre). Importance culturelle Janus incarne une vision romaine du temps et du changement, où le passé et l’avenir sont indissociables. Sa dualité reflète la mentalité romaine, pragmatique mais profondément attachée aux rituels et aux cycles. Aujourd’hui, son image perdure dans l’expression « à double face » ou dans des concepts comme le « janusisme », qui désigne une attitude ambivalente ou contradictoire.
Bituitos

Bituitos Bituitos (ou Bituitus) était un roi des Arvernes, une puissante tribu gauloise dans l’actuelle Auvergne, en France, au IIe siècle avant J.-C. Succédant à son père, Luern, il dirigea les Arvernes et leurs alliés, dont les Allobroges, contre les Romains en 121 avant J.-C. Malgré une armée impressionnante, estimée à 200 000 hommes, il fut vaincu par les généraux romains Domitius Ahenobarbus et Fabius Maximus lors de la bataille du Confluent, près de la confluence du Rhône et de l’Isère. Le nom celtique bitu pourrait signifier « monde ». Après sa défaite, il fut capturé, peut-être par ruse, et exhibé à Rome lors d’un triomphe. Il fut ensuite détenu à Alba. Denier Serratus Pomponia – Lucius Pomponius
Philippe V de Macédoine

Philippe V de Macédoine Philippe V de Macédoine (238–179 av. J.-C.) est un souverain complexe dont le règne, long de 42 ans, reflète à la fois l’éclat et les limites de la Macédoine hellénistique face à l’ascension de Rome. Voici une analyse plus détaillée de son parcours, de ses actions, et de son impact, en s’appuyant sur les sources historiques (principalement Polybe et Tite-Live) et le contexte géopolitique. Contexte et Accession au Trône Né en 238 av. J.-C., Philippe est le fils de Démétrios II Étolikos et de Phthia, une princesse épirote. Orphelin jeune, il grandit sous la tutelle d’Antigone III Doson, qui agit comme régent puis roi. À la mort de ce dernier en 221, Philippe, âgé de 17 ans, hérite d’un royaume stabilisé mais menacé par des voisins ambitieux (Étoliens, Illyriens, Dardaniens) et l’émergence de Rome comme puissance méditerranéenne. Son jeune âge ne l’empêche pas de montrer rapidement des qualités de chef militaire et politique, bien que son tempérament impulsif et parfois cruel marque son règne. Premières Années : Consolidation et Guerre des Alliés (220–217 av. J.-C.) Philippe V débute son règne en affermissant l’autorité macédonienne. La guerre des Alliés, déclenchée par les tensions avec la Ligue étolienne, est son premier test majeur. Alliée à Sparte et à l’Élide, l’Étolie menace les intérêts macédoniens en Grèce. Philippe mène des campagnes rapides et efficaces, notamment en Élide et en Thessalie, démontrant sa maîtrise de la phalange et des tactiques héritées d’Alexandre le Grand. La paix de Naupacte (217) consacre sa victoire, renforçant son influence en Grèce centrale et dans le Péloponnèse, où il soutient la Ligue achéenne contre Sparte. Bust of Philip V of Macedon in Palazzo Massimo (Rome) Première Guerre Macédonienne (216–205 av. J.-C.) La deuxième guerre punique (218–201) offre à Philippe une opportunité stratégique. Fasciné par les succès d’Hannibal contre Rome, il conclut une alliance avec Carthage en 215, espérant profiter de l’affaiblissement romain pour étendre son influence en Illyrie et dans l’Adriatique. Cette décision audacieuse marque le début de son conflit avec Rome. Cependant, la première guerre macédonienne reste indécise : Philippe capture des territoires illyriens, mais sa flotte, inférieure, limite ses ambitions maritimes. Rome, bien que concentrée sur Hannibal, forme une coalition avec la Ligue étolienne, Pergame et Rhodes pour contrer Philippe. Les campagnes, marquées par des escarmouches, ne donnent lieu à aucune bataille décisive. En 205, la paix de Phoinikè met fin au conflit. Philippe conserve ses gains illyriens, un succès relatif, mais Rome prend note de son ambition. Ambitions Méditerranéennes et Deuxième Guerre Macédonienne (200–197 av. J.-C.) Après 205, Philippe cherche à dominer l’Égée et l’Asie Mineure. Il s’engage dans la première guerre crétoise (205–201), attaquant Rhodes et Pergame, deux puissances commerciales. Ses campagnes, notamment le sac de villes grecques, lui aliènent de nombreux alliés et ternissent son image. Polybe critique son « avidité » et sa brutalité, bien que ces actions reflètent les pratiques courantes de l’époque. Ces provocations, combinées à ses intrigues en Grèce (notamment contre Athènes), incitent Rome à intervenir. La deuxième guerre macédonienne (200–197) est un tournant. Philippe affronte une coalition menée par le consul Titus Quinctius Flamininus. En 197, à Cynoscéphales, la phalange macédonienne, rigide sur un terrain accidenté, est écrasée par la légion romaine, plus mobile. La défaite est cuisante : Philippe perd ses possessions grecques (Thessalie, Corinthie, etc.). Il doit payer 1 000 talents à Rome et livrer des otages, dont son fils Démétrios. La Macédoine devient un État vassal de facto. Réformes et Dernières Années (197–179 av. J.-C.) Humilié, Philippe adopte une politique pragmatique pour restaurer la puissance macédonienne : Réformes internes : Il intensifie l’exploitation des mines d’or et d’argent, renforce l’administration et déplace des populations thraces pour repeupler les régions dévastées. Alliance avec Rome : Lors de la guerre contre Antiochos III (192–188), Philippe soutient Rome, regagnant des territoires en Thessalie et en Thrace. Cependant, ses manœuvres pour récupérer des cités grecques irritent le Sénat. Drame familial : Soupçonneux et influencé par son entourage, Philippe fait exécuter son fils Démétrios en 180, accusé de comploter avec Rome. Cette décision, motivée par la rivalité avec son autre fils Persée, le hante jusqu’à sa mort. Philippe meurt en 179 à Amphipolis, épuisé par les campagnes et les tensions internes. Persée, son successeur, héritera d’un royaume plus fort mais incapable de résister à Rome. Personnalité et Héritage Les sources antiques, notamment Polybe (pro-achéen) et Tite-Live (pro-romain), dépeignent Philippe comme un roi talentueux mais impulsif, parfois cruel. Ses contemporains admirent son charisme et son énergie, mais critiquent ses décisions hâtives, comme l’alliance avec Carthage ou l’exécution de Démétrios. Polybe note qu’il aurait pu rivaliser avec Alexandre s’il avait mieux contrôlé ses ambitions. Philippe V incarne la dernière grande tentative macédonienne de préserver l’hégémonie hellénistique face à Rome. Sa défaite à Cynoscéphales symbolise la supériorité militaire romaine et le déclin des royaumes hellénistiques. Son règne, mêlant succès tactiques et erreurs stratégiques, reste une étude fascinante des dynamiques de pouvoir dans l’Antiquité. Denier Marcia – Lucius Marcius Philippus Sources et Approfondissements Sources primaires : Polybe (Histoires, livres 4–18), Tite-Live (Histoire romaine, livres 27–40), Plutarque (Vie de Flamininus). Études modernes : F.W. Walbank, Philip V of Macedon (1940) ; N.G.L. Hammond, A History of Macedonia (1972–1988). Contexte : La Macédoine de Philippe s’inscrit dans la transition entre l’héritage d’Alexandre et la domination romaine, marquée par la montée des fédérations grecques (Ligue achéenne, Ligue étolienne) et des royaumes hellénistiques (Séleucides, Lagides).
Lares

Lares Dans la mythologie romaine, les Lares (en latin Lares) sont des divinités protectrices associées au foyer, à la famille et aux lieux spécifiques comme la maison, les champs ou les carrefours. Ils sont souvent considérés comme des esprits bienveillants des ancêtres ou des gardiens divins. Points clés sur les Lares : Rôle et fonction : Les Lares protègent le foyer domestique (Lares familiares), les espaces publics (Lares compitales), les routes (Lares viales), ou encore l’État (Lares praestites). Ils veillent sur la prospérité, la sécurité et la continuité de la famille ou de la communauté. Types de Lares : Lares familiares : Associés à la maison, honorés dans un petit sanctuaire domestique appelé lararium. Chaque famille leur offrait des prières et des offrandes (fleurs, vin, encens, nourriture). Lares compitales : Protecteurs des quartiers et des carrefours, vénérés lors des fêtes comme les Compitalia. Lares praestites : Gardiens de la cité de Rome. Lares viales : Protecteurs des voyageurs et des chemins. Représentation : Les Lares sont souvent représentés comme de jeunes hommes dansant ou portant des vêtements courts, parfois tenant une coupe ou une corne d’abondance (cornucopia). Ils sont fréquemment associés aux Pénates, autres divinités du foyer, mais les Lares sont plus spécifiquement liés à la protection spirituelle. Culte et rituels : Les Romains rendaient un culte quotidien aux Lares dans le lararium, souvent placé dans l’atrium ou la cuisine. Les offrandes étaient modestes mais régulières, renforçant le lien entre la famille et ses protecteurs. Les esclaves et les affranchis pouvaient également participer au culte, les Lares symbolisant l’unité de la maisonnée. Lare de bronze du ie siècle (M.A.N., Madrid) Denier Caesia – Lucius Cæsius Origine et mythologie : Leur origine est floue, mais ils pourraient être liés aux esprits des ancêtres défunts ou à des divinités agraires primitives. Une légende raconte que les Lares sont nés de la nymphe Lara (ou Larunda) et du dieu Mercure. Importance culturelle : Les Lares incarnaient l’idée romaine de piété (pietas) et de respect envers les traditions familiales et communautaires. Leur culte a perduré jusqu’à la christianisation de l’Empire romain, où ils ont été progressivement remplacés par des figures chrétiennes.