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Philippe V de Macédoine

Philippe V de Macédoine Philippe V de Macédoine (238–179 av. J.-C.) est un souverain complexe dont le règne, long de 42 ans, reflète à la fois l’éclat et les limites de la Macédoine hellénistique face à l’ascension de Rome. Voici une analyse plus détaillée de son parcours, de ses actions, et de son impact, en s’appuyant sur les sources historiques (principalement Polybe et Tite-Live) et le contexte géopolitique. Contexte et Accession au Trône Né en 238 av. J.-C., Philippe est le fils de Démétrios II Étolikos et de Phthia, une princesse épirote. Orphelin jeune, il grandit sous la tutelle d’Antigone III Doson, qui agit comme régent puis roi. À la mort de ce dernier en 221, Philippe, âgé de 17 ans, hérite d’un royaume stabilisé mais menacé par des voisins ambitieux (Étoliens, Illyriens, Dardaniens) et l’émergence de Rome comme puissance méditerranéenne. Son jeune âge ne l’empêche pas de montrer rapidement des qualités de chef militaire et politique, bien que son tempérament impulsif et parfois cruel marque son règne. Premières Années : Consolidation et Guerre des Alliés (220–217 av. J.-C.) Philippe V débute son règne en affermissant l’autorité macédonienne. La guerre des Alliés, déclenchée par les tensions avec la Ligue étolienne, est son premier test majeur. Alliée à Sparte et à l’Élide, l’Étolie menace les intérêts macédoniens en Grèce. Philippe mène des campagnes rapides et efficaces, notamment en Élide et en Thessalie, démontrant sa maîtrise de la phalange et des tactiques héritées d’Alexandre le Grand. La paix de Naupacte (217) consacre sa victoire, renforçant son influence en Grèce centrale et dans le Péloponnèse, où il soutient la Ligue achéenne contre Sparte. Bust of Philip V of Macedon in Palazzo Massimo (Rome) Première Guerre Macédonienne (216–205 av. J.-C.) La deuxième guerre punique (218–201) offre à Philippe une opportunité stratégique. Fasciné par les succès d’Hannibal contre Rome, il conclut une alliance avec Carthage en 215, espérant profiter de l’affaiblissement romain pour étendre son influence en Illyrie et dans l’Adriatique. Cette décision audacieuse marque le début de son conflit avec Rome. Cependant, la première guerre macédonienne reste indécise : Philippe capture des territoires illyriens, mais sa flotte, inférieure, limite ses ambitions maritimes. Rome, bien que concentrée sur Hannibal, forme une coalition avec la Ligue étolienne, Pergame et Rhodes pour contrer Philippe. Les campagnes, marquées par des escarmouches, ne donnent lieu à aucune bataille décisive. En 205, la paix de Phoinikè met fin au conflit. Philippe conserve ses gains illyriens, un succès relatif, mais Rome prend note de son ambition. Ambitions Méditerranéennes et Deuxième Guerre Macédonienne (200–197 av. J.-C.) Après 205, Philippe cherche à dominer l’Égée et l’Asie Mineure. Il s’engage dans la première guerre crétoise (205–201), attaquant Rhodes et Pergame, deux puissances commerciales. Ses campagnes, notamment le sac de villes grecques, lui aliènent de nombreux alliés et ternissent son image. Polybe critique son « avidité » et sa brutalité, bien que ces actions reflètent les pratiques courantes de l’époque. Ces provocations, combinées à ses intrigues en Grèce (notamment contre Athènes), incitent Rome à intervenir. La deuxième guerre macédonienne (200–197) est un tournant. Philippe affronte une coalition menée par le consul Titus Quinctius Flamininus. En 197, à Cynoscéphales, la phalange macédonienne, rigide sur un terrain accidenté, est écrasée par la légion romaine, plus mobile. La défaite est cuisante : Philippe perd ses possessions grecques (Thessalie, Corinthie, etc.). Il doit payer 1 000 talents à Rome et livrer des otages, dont son fils Démétrios. La Macédoine devient un État vassal de facto. Réformes et Dernières Années (197–179 av. J.-C.) Humilié, Philippe adopte une politique pragmatique pour restaurer la puissance macédonienne : Réformes internes : Il intensifie l’exploitation des mines d’or et d’argent, renforce l’administration et déplace des populations thraces pour repeupler les régions dévastées. Alliance avec Rome : Lors de la guerre contre Antiochos III (192–188), Philippe soutient Rome, regagnant des territoires en Thessalie et en Thrace. Cependant, ses manœuvres pour récupérer des cités grecques irritent le Sénat. Drame familial : Soupçonneux et influencé par son entourage, Philippe fait exécuter son fils Démétrios en 180, accusé de comploter avec Rome. Cette décision, motivée par la rivalité avec son autre fils Persée, le hante jusqu’à sa mort. Philippe meurt en 179 à Amphipolis, épuisé par les campagnes et les tensions internes. Persée, son successeur, héritera d’un royaume plus fort mais incapable de résister à Rome. Personnalité et Héritage Les sources antiques, notamment Polybe (pro-achéen) et Tite-Live (pro-romain), dépeignent Philippe comme un roi talentueux mais impulsif, parfois cruel. Ses contemporains admirent son charisme et son énergie, mais critiquent ses décisions hâtives, comme l’alliance avec Carthage ou l’exécution de Démétrios. Polybe note qu’il aurait pu rivaliser avec Alexandre s’il avait mieux contrôlé ses ambitions. Philippe V incarne la dernière grande tentative macédonienne de préserver l’hégémonie hellénistique face à Rome. Sa défaite à Cynoscéphales symbolise la supériorité militaire romaine et le déclin des royaumes hellénistiques. Son règne, mêlant succès tactiques et erreurs stratégiques, reste une étude fascinante des dynamiques de pouvoir dans l’Antiquité. Denier Marcia – Lucius Marcius Philippus Sources et Approfondissements Sources primaires : Polybe (Histoires, livres 4–18), Tite-Live (Histoire romaine, livres 27–40), Plutarque (Vie de Flamininus). Études modernes : F.W. Walbank, Philip V of Macedon (1940) ; N.G.L. Hammond, A History of Macedonia (1972–1988). Contexte : La Macédoine de Philippe s’inscrit dans la transition entre l’héritage d’Alexandre et la domination romaine, marquée par la montée des fédérations grecques (Ligue achéenne, Ligue étolienne) et des royaumes hellénistiques (Séleucides, Lagides).

Lares

Lares Dans la mythologie romaine, les Lares (en latin Lares) sont des divinités protectrices associées au foyer, à la famille et aux lieux spécifiques comme la maison, les champs ou les carrefours. Ils sont souvent considérés comme des esprits bienveillants des ancêtres ou des gardiens divins. Points clés sur les Lares : Rôle et fonction : Les Lares protègent le foyer domestique (Lares familiares), les espaces publics (Lares compitales), les routes (Lares viales), ou encore l’État (Lares praestites). Ils veillent sur la prospérité, la sécurité et la continuité de la famille ou de la communauté. Types de Lares : Lares familiares : Associés à la maison, honorés dans un petit sanctuaire domestique appelé lararium. Chaque famille leur offrait des prières et des offrandes (fleurs, vin, encens, nourriture). Lares compitales : Protecteurs des quartiers et des carrefours, vénérés lors des fêtes comme les Compitalia. Lares praestites : Gardiens de la cité de Rome. Lares viales : Protecteurs des voyageurs et des chemins. Représentation : Les Lares sont souvent représentés comme de jeunes hommes dansant ou portant des vêtements courts, parfois tenant une coupe ou une corne d’abondance (cornucopia). Ils sont fréquemment associés aux Pénates, autres divinités du foyer, mais les Lares sont plus spécifiquement liés à la protection spirituelle. Culte et rituels : Les Romains rendaient un culte quotidien aux Lares dans le lararium, souvent placé dans l’atrium ou la cuisine. Les offrandes étaient modestes mais régulières, renforçant le lien entre la famille et ses protecteurs. Les esclaves et les affranchis pouvaient également participer au culte, les Lares symbolisant l’unité de la maisonnée. Lare de bronze du ie siècle (M.A.N., Madrid) Denier Caesia – Lucius Cæsius Origine et mythologie : Leur origine est floue, mais ils pourraient être liés aux esprits des ancêtres défunts ou à des divinités agraires primitives. Une légende raconte que les Lares sont nés de la nymphe Lara (ou Larunda) et du dieu Mercure. Importance culturelle : Les Lares incarnaient l’idée romaine de piété (pietas) et de respect envers les traditions familiales et communautaires. Leur culte a perduré jusqu’à la christianisation de l’Empire romain, où ils ont été progressivement remplacés par des figures chrétiennes.

Amphinomos

Amphinomos Dans L’Odyssée, Amphinomos (en grec Ἀμφίνομος, signifiant « qui paît tout autour ») est l’un des prétendants de Pénélope, l’épouse d’Ulysse. Il est prince de Dulichium, fils du roi Nisos, et se distingue parmi les prétendants par son comportement relativement correct et son bon sens. Par exemple, il tente à deux reprises de dissuader les autres prétendants de comploter pour tuer Télémaque, le fils d’Ulysse, ce qui montre une certaine conscience morale. Ulysse lui-même, déguisé en mendiant, l’avertit de quitter le palais et d’abandonner la cause des prétendants, pressentant le désastre à venir. Cependant, Athéna, la déesse qui guide la vengeance d’Ulysse, s’assure qu’Amphinomos reste, scellant ainsi son destin. Lors de l’affrontement final, quand Ulysse révèle son identité et commence le massacre des prétendants, Amphinomos est tué par Télémaque d’un coup de lance. Dans la mythologie et les récits locaux siciliens, Amphinomos et Anapias sont deux frères associés à la ville de Catane, en Sicile. Selon la légende, lors d’une éruption du mont Etna, ils sauvèrent leurs parents en les portant sur leurs épaules pour les mettre à l’abri des coulées de lave. Amphinomos aurait porté son père, tandis qu’Anapias portait leur mère. Leur piété filiale et leur courage furent célébrés, et cette histoire est devenue un symbole de dévouement familial. Les versions varient, mais certaines disent que les flammes s’écartèrent miraculeusement pour les laisser passer, ou qu’ils périrent finalement après avoir sauvé leurs parents. Denier Herennia – Marcus Herennius

Pénates

Pénates Les Pénates tirent leur nom du mot latin penus, qui désigne le garde-manger ou les provisions stockées dans une maison, symbolisant l’abondance et la survie de la famille. Leur rôle est d’assurer la prospérité matérielle et spirituelle du foyer. Bien que leur origine exacte soit floue, ils sont profondément enracinés dans la religion romaine archaïque, qui accordait une grande importance aux divinités domestiques. Selon la légende, les Pénates auraient des racines troyennes. Dans l’Énéide de Virgile, Énée, fuyant Troie en flammes, emporte avec lui les Pénates de la ville, symboles de la continuité de son peuple. Ces Pénates, sous forme de statuettes sacrées, sont considérés comme des protecteurs divins qui guident Énée vers l’Italie pour fonder une nouvelle patrie, qui deviendra Rome. Une fois à Lavinium (une des premières étapes d’Énée en Italie), les Pénates auraient été vénérés, puis transférés à Rome, où ils deviennent les Pénates publics, abrités dans le temple de Vesta sur le Forum romain. Évocation de l’arrivée d’Énée en Italie. Les Pénates de Troie sont abrités dans un temple situé à gauche au-dessus des rochers – bas-relief de l’autel de la Paix Auguste à Rome Rôle et symbolisme Pénates domestiques : Chaque foyer romain avait ses propres Pénates, souvent représentés par deux petites figurines (parfois anthropomorphes, parfois abstraites) placées dans un petit sanctuaire domestique (lararium). Ils étaient invoqués lors des repas et des rituels familiaux pour garantir la prospérité, la santé et la cohésion familiale. Les Pénates étaient si intimement liés à la maison qu’on disait qu’ils « suivaient » une famille en cas de déménagement. Pénates publics : À l’échelle de l’État, les Pénates représentaient la pérennité et la légitimité de Rome. Ils étaient associés à la survie de la communauté et à la protection divine de l’État. Leur lien avec Troie renforçait l’idée d’une continuité entre l’ancienne cité et la grandeur romaine. Les Pénates étaient souvent associés à d’autres divinités domestiques : Les Lares, qui protégeaient le foyer et les limites de la propriété. Vesta, déesse du feu sacré et du foyer, dont le culte public était étroitement lié aux Pénates publics. Culte et pratiques Le culte des Pénates était à la fois privé et public : Dans le foyer : Les Romains rendaient un culte quotidien aux Pénates, souvent par des offrandes simples comme du pain, du vin, des fruits ou de l’encens. Lors des repas, une petite portion de nourriture était parfois mise de côté pour eux. Les Pénates étaient invoqués lors d’événements familiaux importants (mariages, naissances, décès) pour bénir la famille. Dans l’État : Les Pénates publics étaient vénérés par les prêtres et les magistrats dans le temple de Vesta. Leur culte était particulièrement important lors de crises ou de transitions politiques, car ils symbolisaient la stabilité de Rome. Les Vestales, gardiennes du feu sacré, jouaient un rôle clé dans leur protection. Les Pénates n’étaient pas des divinités individualisées avec des récits mythologiques complexes, comme Jupiter ou Mars. Leur pouvoir résidait dans leur présence discrète mais essentielle, incarnant la sécurité et la continuité. Représentations et iconographie Les Pénates étaient souvent représentés comme : De petites statuettes en bois, en bronze ou en terre cuite, parfois abstraites ou prenant la forme de jeunes hommes (peut-être en écho à des divinités comme les Dioscures, Castor et Pollux). Dans l’art, ils apparaissent rarement seuls, mais on les trouve parfois dans des scènes domestiques ou mythologiques, comme Énée portant les Pénates hors de Troie. Leur apparence variait selon les foyers et les époques, car chaque famille pouvait personnaliser ses Pénates. Les Pénates publics, en revanche, étaient des objets sacrés dont la forme exacte reste mystérieuse, car leur accès était réservé aux prêtres. Importance culturelle Les Pénates reflètent des valeurs fondamentales de la société romaine : La famille : En protégeant le foyer, ils incarnaient l’importance de la domus (maison) comme noyau de la société. La continuité : Leur lien avec Troie et leur rôle dans la fondation de Rome soulignaient l’idée d’une destinée divine pour la cité. La piété : Le culte des Pénates était un acte de pietas (devoir religieux et familial), une vertu centrale pour les Romains. Ils étaient si intégrés à la vie quotidienne que l’expression « revenir à ses Pénates » signifiait rentrer chez soi, un usage qui perdure dans certaines langues modernes (comme en français). Denier Antia – Caius Antius Restio Textes anciens et sources Pour explorer les Pénates, les sources littéraires clés incluent : Virgile, Énéide : Livre II décrit Énée sauvant les Pénates de Troie ; Livre III montre leur rôle dans la quête d’une nouvelle patrie. Tite-Live, Histoire romaine : Mentionne les Pénates publics en lien avec les origines de Rome. Ovide, Fastes : Décrit certains aspects du culte domestique et public.

Vulcain

Vulcain Vulcain (Vulcanus en latin) est le dieu romain du feu, des volcans, de la forge et le patron des forgerons. Équivalent du dieu grec Héphaïstos, il incarne le feu bienfaisant, source des industries humaines, et le feu destructeur qu’il peut maîtriser ou déchaîner, surnommé mitis (le doux) ou quietus (le tranquille) pour sa capacité à éteindre les incendies. Fils de Jupiter et Junon, il est souvent décrit comme difforme et boiteux, rejeté à la naissance par sa mère ou précipité de l’Olympe par Jupiter, tombant sur l’île de Lemnos ou dans la mer, où il est recueilli par les nymphes Thétis et Eurynomé. Attributs et rôle Symboles : Marteau, tenailles, enclume, vêtu d’une exomide (tunique d’ouvrier) et coiffé d’un pileus (bonnet conique).  Forge : Située sous l’Etna ou dans les îles Éoliennes (notamment Vulcano, d’où le terme « volcan »), il y fabrique armes, bijoux et foudres pour Jupiter, aidé des Cyclopes.  Rôle : Protecteur des forgerons et artisans, il est aussi associé à la foudre, aux gaz volcaniques et aux incendies estivaux. Sa fonction de forgeron découle de son assimilation à Héphaïstos. Mythes principaux Naissance et rejet : Né laid et difforme, Junon, honteuse, le jette de l’Olympe. Recueilli par Thétis et Eurynomé, il apprend la forge dans une grotte sous-marine, créant des bijoux splendides. Une autre version attribue sa chute à Jupiter, furieux de son soutien à Junon, le rendant boiteux.  Vengeance contre Junon : Pour punir sa mère, Vulcain lui offre un trône d’or piégé qui l’immobilise. Il ne la libère qu’en échange de la main de Vénus, la déesse de la beauté.  Mariage avec Vénus : Marié à Vénus, il est trompé par elle avec Mars. Jaloux, il les piège dans un filet métallique invisible, exposant leur adultère aux rires des dieux.  Progéniture : Père de nombreux enfants, souvent illégitimes, comme les Cabires (avec la nymphe Cabeirô), les dieux Paliques (avec la nymphe Etna), Cacus, Caeculus (fondateur de Préneste) et Servius Tullius. Vulcain portant la tunique et le bonnet conique des artisans, bronze romain du ier siècle ap. J.-C., musée des Beaux-Arts de Lyon Culte et fêtes Volcanalia (23 août) : Fête annuelle pour apaiser Vulcain et protéger les récoltes des incendies. Les Romains jetaient des poissons vivants dans le feu en sacrifice (Ludi Piscatorii).  Vulcanal : Sanctuaire près du Capitole, contenant un arbre sacré et des statues, et un temple sur le Champ de Mars, hors de la ville pour des raisons de sécurité.  Flamine : Vulcain avait un prêtre dédié, signe de son importance. Origines et étymologie Origines : Dieu ancien, peut-être étrusque (lié à Velchans) ou méditerranéen, introduit à Rome par Titus Tatius ou Romulus. Certains le rattachent au Tibre ou à Ostie.  Nom : Deux hypothèses : dérivé de l’étrusque Velchans via le crétois Welkhanos (qualificatif de Zeus) ou de wļkā- (« éclat lumineux »), signifiant « maître de l’éclat ». Denier Serratus Aurelia – Lucius Aurelius Cotta Parèdres et associations Compagnes : Junon, Maia (déesse de la croissance, assimilée à la Terre), Ops, Vesta ou Vénus. Stata Mater, double de Vesta, incarne la stabilité du feu.  Liens culturels : Assimilé à Héphaïstos, il hérite de ses mythes, mais conserve une dimension romaine liée au feu destructeur et protecteur.  Vulcain est une figure complexe, à la fois créateur et destructeur, vénéré pour sa maîtrise du feu et craint pour sa puissance. Son culte, ancré dans la vie romaine, reflète l’importance du feu dans la civilisation antique.

Caius Marius

Caius Marius Gaius Marius (c. 157–86 av. J.-C.) était un général et homme d’État romain qui a transformé la République romaine par des réformes militaires et des luttes politiques. Né à Cereatae (aujourd’hui Casamari, Italie) dans une famille modeste, il s’est élevé par son ambition et son talent martial. Ses principales contributions incluent : Réformes militaires : Vers 107 av. J.-C., en tant que consul, Marius a restructuré les légions romaines, ouvrant le recrutement aux citoyens sans terres, créant une armée professionnelle et loyale. Il a standardisé l’équipement, l’entraînement et introduit le système de cohortes, remplaçant la structure manipulaire pour plus de flexibilité. Guerre de Jugurtha : En tant que proconsul (112–105 av. J.-C.), il a vaincu Jugurtha de Numidie, démontrant son génie stratégique et obtenant un triomphe. Guerre cimbrienne : Face aux tribus germaniques (Cimbres et Teutons), il remporta des victoires décisives à Aquae Sextiae (102 av. J.-C.) et Vercellae (101 av. J.-C.), sauvant l’Italie d’une invasion. Carrière politique : Élu consul sept fois (107, 104–100, 86 av. J.-C.), un record, il exerça une influence considérable mais entra en conflit avec le Sénat, notamment avec Sylla. Ses politiques populistes, alignées sur les populares, suscitèrent des tensions. Chute : Sa rivalité avec Sylla… Pseudo-« Marius », copie libre (sans doute époque augustéenne) d’un portrait de Romain important du IIe siècle av. J.-C.

Fontaine de Juturne

La fontaine de Juturne (en latin : lacus Iuturnae) est une fontaine de Rome construite sur une source ou un puits sur le Forum Romain. La fontaine est associée à un autel dédié à la nymphe Juturne. Le nom de Lacus Iuturnae se rapporte aussi bien à la source qu’à l’autel qui se dresse tout près. La fontaine se tient dans le coin sud du Forum Romain, au pied du Palatin, entre le temple de Castor et celui de Vesta. Avant la construction du premier aqueduc, la source de Juturne est une des plus anciennes et importantes de Rome. Il est dit que l’eau de la fontaine possède des propriétés curatives. Les plus vieux et les infirmes viennent déposer des offrandes près de la fontaine pour s’assurer la bénédiction de Juturne pour la guérison de leur maladie. Selon la légende, l’autel marque le lieu où, en 495 av. J.-C., les jumeaux Castor et Pollux ont fait une halte afin de laisser leurs chevaux s’abreuver alors qu’il passe par Rome pour annoncer la victoire romaine à la bataille du lac Régille. Un temple qui leur est dédié, le temple de Castor et Pollux, est construit tout près. Toujours selon la légende, la divinité elle-même serait apparue au-dessus de la source après la victoire des Romains à Pydna en 168 av. J.-C. « BronJutarna » par Original uploader was Michiel1972 at nl.wikipedia — Transferred from nl.wikipedia. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

Priape

Priape Dans la mythologie grecque et romaine, Priape est une divinité mineure associée à la fertilité, à la virilité, aux jardins et à la protection des cultures. Voici un résumé de son mythe et de son rôle : Origine et généalogie Priape est généralement considéré comme le fils de Dionysos (dieu du vin) et d’Aphrodite (déesse de l’amour), bien que certaines versions mentionnent d’autres parents, comme Hermès ou Zeus. Sa naissance est souvent liée à une malédiction : selon une légende, Héra, jalouse d’Aphrodite, maudit Priape dans le ventre de sa mère, le dotant d’un phallus démesurément grand et d’une apparence grotesque, ce qui le rend à la fois comique et repoussant. Caractéristiques et rôle Symbole de fertilité : Priape est avant tout une divinité agraire, protectrice des jardins, des vergers, des vignes et des troupeaux. Son image, souvent représentée sous forme de statues ithyphalliques (avec un phallus en érection), était placée dans les champs pour encourager la fertilité et éloigner les voleurs ou les mauvais esprits. Protecteur et gardien : On lui attribuait un rôle de gardien des espaces cultivés, et ses statues servaient à marquer les limites des propriétés tout en effrayant les intrus. Aspect comique : Dans la littérature, notamment romaine, Priape est souvent dépeint comme un personnage burlesque, vaniteux et frustré, incapable de satisfaire ses désirs malgré son apparence hyper-virile. Les Priapées, recueils de poèmes romains, le mettent en scène dans des situations humoristiques ou satiriques. Mythes principaux L’un des récits les plus connus concerne son rejet par les autres dieux. À cause de son apparence monstrueuse, Priape fut banni de l’Olympe et relégué à la campagne, où il devint un dieu rustique. Une autre histoire raconte sa tentative de séduire la nymphe Lotis (ou la déesse Vesta dans certaines versions) pendant son sommeil, mais il fut trahi par le braiement d’un âne, ce qui le ridiculisa. Fresque de Priape dans la Maison des Vettii à Pompéi Denier Titia – Quintus Titius Culte et représentations Culte : Priape était vénéré dans des sanctuaires ruraux, notamment à Lampsaque (en Asie Mineure), considérée comme son lieu de culte principal. Les offrandes incluaient des fruits, des fleurs ou des légumes, symboles de la fertilité. Iconographie : Il est représenté comme un homme barbu, souvent grotesque, avec un phallus surdimensionné, tenant des outils agricoles ou des fruits. Ses statues étaient courantes dans les jardins romains. Symbolisme Priape incarne une vision ambivalente de la sexualité et de la fertilité : à la fois source de vie et objet de moquerie. Son culte reflète l’importance de la fertilité dans les sociétés agraires, mais aussi une approche ludique et parfois ironique des thèmes sexuels dans la culture gréco-romaine.

Silène

Silène Dans la mythologie grecque, Silène (ou Silenus, Σειληνός en grec) est une figure associée au vin, à l’ivresse et à la sagesse rustique. Il est généralement représenté comme un satyre âgé, jovial, chauve, barbu et bedonnant, souvent ivre et chevauchant un âne. Silène est un compagnon proche de Dionysos, le dieu du vin, de la fête et de l’extase, et est parfois décrit comme son précepteur ou père adoptif. Aspects principaux de Silène dans la mythologie : Rôle et caractéristiques : Silène est le chef des satyres, créatures mi-humaines, mi-chèvres, connues pour leur amour de la musique, de la danse et de la débauche. Il incarne l’esprit de l’indulgence, mais possède également une sagesse profonde, souvent révélée lorsqu’il est ivre. Cette dualité en fait un personnage complexe, mêlant sottise et perspicacité. Il est souvent représenté dans l’art comme ivre, ayant besoin de soutien ou montant un âne, avec une outre de vin à la main. Histoires mythologiques : Le roi Midas : Une célèbre légende raconte que Silène, errant ivre, arrive dans le royaume de Midas en Phrygie. Midas le traite avec bienveillance et le ramène à Dionysos, qui, en signe de gratitude, accorde à Midas le célèbre toucher d’or. Sagesse prophétique : Dans certaines histoires, Silène est capturé et forcé de partager sa sagesse. Il déclare notamment que le meilleur sort pour les humains est « de ne pas naître du tout, et le second meilleur est de mourir vite », reflétant une vision pessimiste mais philosophique. Silène portant Dionysos enfant, copie d’un original de l’école de Lysippe, musées du Vatican. Denier Vibia – Caius Vibius Pansa Importance culturelle : Silène était une figure centrale dans les festivals et rituels dionysiaques, symbolisant la liberté et le chaos apportés par le vin. Dans l’art et la littérature, il apparaît dans les scènes de processions dionysiaques, souvent aux côtés des ménades (suivantes frénétiques de Dionysos) et d’autres satyres.

Tarpeia

Tarpeia Tarpeia est un personnage légendaire de la mythologie romaine, associé à la fondation de Rome et à la guerre contre les Sabins, consécutive à l’enlèvement des Sabines. Fille de Sempronius Tarpeius (ou Spurius Tarpeius selon certaines sources), gouverneur de la citadelle du Capitole, elle est connue pour avoir trahi Rome, bien que les versions de son histoire varient, la dépeignant tantôt comme une traîtresse, tantôt comme une héroïne. Voici un résumé des principales variantes de sa légende, basé sur les sources anciennes : Trahison par amour ou cupidité (version la plus courante) : Selon Properce, Tarpeia, parfois présentée comme une vestale, tombe amoureuse du roi sabin Titus Tatius et promet de lui ouvrir les portes du Capitole en échange de son amour ou d’un mariage. Dans d’autres récits (Tite-Live, Denys d’Halicarnasse, Plutarque), elle convoite les bracelets d’or portés au bras gauche des Sabins et demande « ce qu’ils portent à leur bras gauche » comme prix de sa trahison. Une fois les Sabins entrés dans la citadelle, ils l’écrasent sous leurs boucliers (également portés au bras gauche), soit pour punir sa traîtrise, soit pour masquer leur dépendance à une trahison pour leur victoire. Cette version est illustrée sur une monnaie d’Auguste montrant Tarpeia ensevelie sous les boucliers.  Ruse héroïque : Certains historiens romains, cités par Denys d’Halicarnasse et Tite-Live, proposent une version où Tarpeia agit par ruse pour aider Rome. Elle aurait demandé les boucliers des Sabins, espérant les désarmer pour faciliter une contre-attaque romaine. Cependant, trahie par son émissaire ou mal comprise, elle est écrasée sous les boucliers. Cette version vise à réhabiliter Tarpeia, à qui un culte local était rendu sur le Capitole. Une version de la légende : Tarpéia tuée par les Sabins pour avoir refusé de trahir Rome, frise de la basilique Æmilia. 3. Autres variantes : Plutarque mentionne des récits où Tarpeia est une Sabine enlevée par Romulus, cherchant à aider son peuple par ruse, mais tuée pour avoir vécu avec un Romain. Il cite aussi le poète Simylos, qui associe Tarpeia à une trahison au profit des Celtes, et non des Sabins. Ovide attribue l’ouverture des portes à Junon, protectrice des Sabins, minimisant le rôle de Tarpeia.  Lucius Calpurnius Piso Frugi dépeint Tarpeia comme une héroïne cherchant à s’emparer des armes ennemies sans intention de trahir. Conséquences et symbolisme : Tarpeia est enterrée sur la colline du Capitole, qui porte temporairement son nom (mons Tarpeius) avant d’être consacrée à Jupiter par Tarquin l’Ancien. La « roche Tarpéienne » (saxum Tarpeium), d’où elle aurait été précipitée ou où elle fut tuée, devient un lieu d’exécution pour les traîtres et criminels sous la République romaine, comme Spurius Cassius Vecellinus (485 av. J.-C.) ou Marcus Manlius Capitolinus (384 av. J.-C.).  Son histoire inspire l’expression latine Arx Tarpeia Capitoli proxima (« la roche Tarpéienne est proche du Capitole »), signifiant que la gloire peut précéder une chute rapide, une mise en garde contre l’orgueil ou la traîtrise. Interprétations modernes : Georges Dumézil voit dans la légende de Tarpeia un parallèle avec des mythes indo-européens, comme la guerre des Ases et des Vanes en Scandinavie, soulignant des motifs de trahison et de réconciliation. Salomon Reinach associe la roche Tarpéienne à un lieu sacré où étaient exposés les boucliers ennemis, suggérant que Tarpeia pourrait être une divinité locale transformée en personnage légendaire.  Des analyses récentes, comme celles de Tara S., explorent la dimension de genre, Tarpeia incarnant la transgression féminine dans une société patriarcale, punie pour son désir (amour ou or). Denier Auguste – P.Petronius Turpilianus Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.