Amalthée

Amalthée Dans la mythologie grecque, Amalthée (ou Amalthéia, Ἀμάλθεια en grec) est une figure surtout connue pour avoir nourri Zeus enfant, le futur roi des dieux. Il existe deux principales versions de son identité dans les mythes : Amalthée en tant que chèvre : Dans une version, Amalthée est une chèvre divine qui a allaité Zeus bébé lorsqu’il était caché de son père, Cronos. Cronos, un Titan, avait avalé ses autres enfants pour éviter qu’ils ne le renversent, comme l’avait prédit une prophétie. La mère de Zeus, Rhéa, l’a caché dans une grotte sur l’île de Crète pour le protéger. Amalthée lui a fourni du lait pour le maintenir en vie. On raconte parfois que Zeus, plus tard, a brisé une de ses cornes et l’a transformée en Corne d’abondance (ou « cornucopia »), un symbole de richesse capable de fournir nourriture et subsistance à l’infini. Amalthée en tant que nymphe : Dans une autre version, Amalthée est une nymphe (parfois associée aux nymphes Adrastée ou Ida) qui a pris soin de Zeus. Elle l’aurait nourri avec le lait d’une chèvre (parfois sans nom ou appelée Aix, qui signifie « chèvre » en grec). Ce rôle nourricier correspond à son nom, souvent interprété comme signifiant « tendre » ou « nourrissant ». Denier Fonteia – Manius Fonteius Après que Zeus a grandi et vaincu Cronos, l’héritage d’Amalthée a perduré. Dans la version où elle est une chèvre, son histoire est parfois liée à la constellation du Capricorne, car Zeus l’aurait placée parmi les étoiles pour lui rendre hommage. La Corne d’abondance reste son symbole le plus durable, représentant la prospérité et la subsistance. Son récit est une partie modeste mais essentielle de l’histoire des origines de Zeus, mettant en lumière les thèmes du soin, de la protection et de la récompense divine.
Marsyas

Marsyas Marsyas, dans la mythologie grecque, est un satyre phrygien, figure emblématique d’un mythe tragique centré sur l’orgueil (hubris) et la rivalité artistique. Selon la légende, Marsyas trouva un aulos, un instrument à vent à double anche, abandonné par la déesse Athéna. Cette dernière, après avoir créé l’aulos, le rejeta, car jouer de cet instrument déformait son visage, ce qu’elle jugeait indigne de sa dignité divine. Une variante raconte qu’Athéna maudit l’instrument, rendant son usage dangereux pour quiconque oserait en jouer. Marsyas, doué d’un talent exceptionnel, s’exerça avec l’aulos jusqu’à atteindre une maîtrise remarquable. Grisé par son habileté, il commit l’erreur fatale de défier Apollon, dieu de la musique, de la poésie et de l’harmonie, dans un concours musical. Les termes du défi étaient clairs : le vainqueur pourrait infliger au perdant le châtiment de son choix. Ce défi, audacieux et présomptueux, opposait deux visions de la musique : l’aulos, instrument rustique et passionné associé aux cultes dionysiaques, et la lyre d’Apollon, symbole d’ordre et de raffinement. Le concours eut lieu devant un jury, souvent identifié comme les Muses, bien que certaines versions mentionnent le roi Midas ou d’autres figures. Au départ, Marsyas impressionna par la puissance émotionnelle de son jeu, tenant tête à Apollon. Cependant, le dieu, rusé, éleva la compétition à un niveau divin. Il ajouta à sa lyre une voix mélodieuse, une prouesse que Marsyas ne pouvait égaler avec l’aulos. Dans une variante plus cruelle, Apollon imposa une épreuve supplémentaire : jouer de l’instrument à l’envers. Si la lyre pouvait être manipulée ainsi, l’aulos, nécessitant un souffle précis, rendait la tâche impossible pour Marsyas. Inévitablement, Apollon fut déclaré vainqueur. Furieux de l’audace du satyre, Apollon choisit une punition d’une cruauté extrême : il fit écorcher Marsyas vivant. Certaines versions racontent que son corps fut suspendu à un pin ou à un platane, et que sa peau fut exposée comme un trophée. De son sang et de ses larmes naquit la rivière Marsyas, située en Phrygie (actuelle Turquie), un affluent du Méandre. Cette rivière devint un lieu sacré associé au mythe, et les anciens y voyaient une manifestation de la souffrance du satyre. Le mythe de Marsyas est riche en significations. Il illustre le châtiment divin réservé à ceux qui, par orgueil, osent se mesurer aux dieux. Il reflète également une tension culturelle entre deux types de musique : l’aulos, lié aux émotions brutes et aux rituels extatiques, et la lyre, incarnation de l’ordre apollinien. Ce récit met en lumière la supériorité accordée par les Grecs à l’harmonie et à la mesure sur l’excès et la démesure. Marsyas devint une figure récurrente dans l’art et la littérature antiques. Dans la sculpture, comme la célèbre statue de Marsyas suspendu (visible dans certains musées), il est représenté dans une posture de douleur, soulignant la brutalité de son châtiment. Les écrivains, tels qu’Ovide dans les Métamorphoses ou Platon dans ses dialogues, utilisent son histoire pour explorer des thèmes philosophiques, comme la limite entre l’art humain et l’inspiration divine. Le mythe a également inspiré des œuvres postérieures, notamment à la Renaissance, où Marsyas symbolisait parfois le martyre ou le sacrifice de l’artiste. Rome, Ier – IIe siècle, Marsyas supplicié, marbre, 2,56 m., Paris, musée du Louvre, collection Borghèse[ Denier Marcia – Lucius Marcius Censorinus Une anecdote liée au mythe concerne le roi Midas. Dans certaines versions, Midas, présent au concours, osa préférer le jeu de Marsyas à celui d’Apollon. Furieux, Apollon lui donna des oreilles d’âne pour punir son manque de goût, une humiliation qui complète le récit de l’arrogance punie. En somme, le mythe de Marsyas est une mise en garde contre l’hubris et une réflexion sur la nature de l’art, de la compétition et de la place des mortels face au divin. Il reste un symbole puissant de la tragédie qui frappe ceux qui outrepassent leurs limites.
Anna Perenna

Anna Perenna Anna Perenna est une figure de la mythologie romaine, une ancienne déesse associée au cycle de l’année et au renouveau. Son nom est souvent lié à l’expression latine annus perennis, qui signifie « année pérenne » ou « année éternelle ». Elle était vénérée comme une divinité du temps, en particulier du passage des saisons et de la continuité de la vie. Dans la tradition romaine, sa fête avait lieu le 15 mars, coïncidant avec les Ides de Mars, une date importante dans le calendrier romain. C’était une célébration animée où les gens se réunissaient en plein air, buvaient et festoyaient, souvent en portant des toasts à la longue vie et à la prospérité. Le poète romain Ovide la mentionne dans son œuvre Fasti, la décrivant comme une déesse qui accorde une longue vie et la reliant au renouveau de l’année. Il existe plusieurs mythes sur ses origines. L’un d’eux la dépeint comme une vieille femme qui a aidé les plébéiens en période de troubles en distribuant des gâteaux, gagnant ainsi leur vénération. Une autre version la relie à la sœur de Didon, la reine de Carthage dans l’Énéide de Virgile. Dans cette histoire, Anna s’enfuit en Italie après la mort de Didon, rencontre Énée et finit par se transformer en nymphe des rivières, devenant une figure divine du flux éternel. Sa dualité — à la fois vieille femme et jeune déesse — reflète son rôle de pont entre les fins et les débuts, un symbole de la boucle infinie du temps. Denier Annia – Caius Annius Luscus
Sanglier d’Érymanthe

Sanglier d’Érymanthe Le sanglier d’Érymanthe est une créature mythologique grecque, un énorme sanglier qui terrorisait les habitants du mont Érymanthe en Arcadie. Dans la mythologie, sa capture constitue le quatrième (ou troisième, selon les sources) des douze travaux d’Héraclès (Hercule). Eurysthée, roi de Mycènes, ordonna à Héraclès de capturer la bête vivante, une tâche exigeant ruse et force, car l’animal dévastait les cultures et était redouté de tous. Le mythe Héraclès traqua le sanglier pendant l’hiver, suivant ses traces dans la neige. Pour le débusquer, il poussa de grands cris pour le faire sortir de sa tanière, puis le poursuivit à travers la montagne, le harcelant avec des pierres et des branches. Épuisé, le sanglier tomba dans un piège préparé par Héraclès : un trou rempli de neige ou un ravin. Héraclès le maîtrisa à mains nues, l’enchaîna et le ramena vivant à Mycènes. Terrifié par la bête, Eurysthée se cacha dans une jarre de bronze. Certaines versions indiquent qu’Héraclès abandonna ensuite le sanglier sur la place du marché, où il fut tué par un inconnu, et ses défenses furent conservées dans le temple d’Apollon à Cumes. Sur son chemin, Héraclès fut hébergé par le centaure Pholos, qui lui offrit de la viande cuite et du vin. Cependant, l’ouverture d’un tonneau de vin, bien commun des centaures, attira d’autres centaures qui, ivres, attaquèrent. Héraclès les repoussa, mais des flèches empoisonnées par le sang de l’Hydre de Lerne tuèrent accidentellement Pholos et blessèrent Chiron, un centaure sage, qui souffrit atrocement avant de céder son immortalité. Héraclès, Eurysthée et le Sanglier d’Érymanthe. Face A d’une amphore à figures noires, vers 525 av. J.-C. Provenance : Étrurie Interprétation symbolique Le sanglier d’Érymanthe symbolise souvent les instincts vitaux bruts ou le « vital grossier » dans les interprétations spirituelles, représentant des énergies archaïques à maîtriser plutôt qu’à détruire, d’où l’exigence de le capturer vivant. L’épisode des centaures souligne les conséquences de l’excès et de l’impulsivité, tandis que la traque dans la neige évoque la persévérance et la ruse face à des défis apparemment insurmontables. Denier Volteia – Marcus Volteius Représentations culturelles Art : Le mythe a inspiré de nombreuses œuvres, comme une mosaïque du IIIe siècle (Musée Saint-Raymond, Espagne), un relief à la basilique Saint-Marc (Venise), une peinture de Francisco de Zurbarán (1634), une sculpture de Louis Tuaillon (1904), et un relief en marbre de la villa de Chiragan (Musée Saint-Raymond, Toulouse). Littérature : Agatha Christie utilise le sanglier comme métaphore dans sa nouvelle Le Sanglier d’Érymanthe (1940), où Hercule Poirot traque un criminel comparé à la bête. Jeux vidéo : Dans Assassin’s Creed Odyssey (2018), le sanglier d’Érymanthe est une bête légendaire affrontée en Élide, connue pour ses attaques toxiques et sa difficulté. Animation : Dans le film Disney Hercule (1997), le sanglier apparaît brièvement lors de la chanson De Zéro en Héros, attaquant Thèbes.
Attis

Attis Attis est une divinité d’origine phrygienne, associée à la végétation, à la fertilité et au cycle de la mort et de la renaissance. Il est particulièrement connu dans le contexte du culte de Cybèle, la Grande Mère, dont il était le compagnon ou l’amant. Ce culte, qui s’est répandu dans le monde gréco-romain, mettait en avant des rites parfois intenses, notamment des célébrations printanières symbolisant le renouveau. « Bust of Attis, villa Chiragan » par Caroline Léna Becker Denier Cornelia – P. Cornélius Cetegus Selon la mythologie, Attis était un jeune homme d’une grande beauté. Une des versions les plus courantes de son mythe raconte qu’il s’automutila (se castra) sous un pin, soit par folie induite par Cybèle jalouse, soit par dévotion extrême envers elle. Son sang donna vie à des fleurs ou des plantes, et son histoire devint un symbole de sacrifice et de régénération. Dans certaines traditions, il est même dit qu’il ressuscita, renforçant son lien avec les cycles naturels.
Pégase

Pégase Pégase est un cheval ailé, créature divine et unique. Selon Hésiode dans la Théogonie, il naît du sang de la Gorgone Méduse, décapitée par Persée. Lorsque Persée tranche la tête de Méduse, enceinte des œuvres de Poséidon, Pégase et son frère Chrysaor (un guerrier ou parfois un sanglier doré) jaillissent de son cou. Cette naissance miraculeuse, liée à la mer et à la violence, ancre Pégase dans une dimension surnaturelle. Certains récits attribuent à Poséidon, dieu des mers et des chevaux, un rôle direct dans sa création, renforçant son lien avec les forces naturelles et aquatiques. Le nom « Pégase » dérive probablement du grec pêgê (« source » ou « fontaine »), en référence à sa capacité à faire jaillir des sources d’eau. Une légende raconte qu’il crée la source Hippocrène sur le mont Hélicon d’un coup de sabot, une fontaine sacrée pour les Muses, symbolisant l’inspiration poétique. Une autre source, la fontaine de Pirène à Corinthe, est également associée à lui. Rôle dans les Mythes Bellérophon et les Exploits Pégase est surtout connu pour son partenariat avec Bellérophon, un héros corinthien. Selon les récits, notamment ceux de Pindare et d’Apollodore, Bellérophon reçoit une bride d’or de la déesse Athéna (ou parfois de Poséidon) pour dompter Pégase, qui était alors sauvage et insaisissable, buvant à la source de Pirène. Avec Pégase, Bellérophon accomplit des exploits légendaires : La Chimère : Il triomphe de ce monstre hybride (lion, chèvre, serpent) en le survolant et en l’attaquant depuis les airs, une prouesse rendue possible par les ailes de Pégase. Les Solymes et les Amazones : Bellérophon, chevauchant Pégase, défait ces peuples guerriers, consolidant sa gloire. Autres quêtes : Certaines versions mentionnent des victoires contre des pirates ou des ennemis locaux. Cependant, l’histoire prend une tournure tragique. Bellérophon, enivré par ses succès, cède à l’hubris et tente de voler vers l’Olympe pour rejoindre les dieux. Zeus, irrité par cette arrogance, envoie un taon piquer Pégase, provoquant la chute de Bellérophon, qui finit estropié et errant. Pégase, quant à lui, atteint l’Olympe, où il devient le porteur des foudres de Zeus et une figure céleste. Pégase et les Muses Indépendamment de Bellérophon, Pégase est étroitement lié aux Muses, divinités des arts et de la poésie. La source Hippocrène, qu’il crée sur le mont Hélicon, devient un lieu d’inspiration pour les poètes. Cette association fait de Pégase un symbole de la créativité et de l’élévation spirituelle, une monture permettant de transcender les limites humaines. Bellérophon chevauchant Pégase d’après Mary Hamilton Frye, 1914. Symbolisme et Interprétations Pégase incarne plusieurs thèmes : Liberté et Transcendance : Ses ailes symbolisent l’aspiration à s’élever au-dessus des contraintes terrestres, qu’il s’agisse de l’ambition héroïque ou de la quête artistique. Inspiration Poétique : Son lien avec Hippocrène et les Muses en fait une métaphore de la création littéraire et artistique. Dualité de l’Hubris : À travers Bellérophon, Pégase illustre le danger de l’orgueil, où l’aspiration à la grandeur peut mener à la chute. Puissance Divine : Associé à Zeus et Poséidon, il représente une force cosmique, à la fois bienveillante et indomptable. Pégase dans la Culture Mythologie et Littérature Pégase apparaît dans de nombreux textes grecs, comme les Odes de Pindare, la Bibliothèque d’Apollodore, ou les Métamorphoses d’Ovide. Il est souvent décrit comme blanc, pur, et d’une beauté surnaturelle, bien que les détails varient. Sa transformation en constellation (la constellation de Pégase) immortalise son statut divin. Art et Iconographie Dans l’art antique, Pégase est représenté sur des poteries, des mosaïques et des sculptures, souvent en vol ou aux côtés de Bellérophon. À l’époque classique, il devient un motif populaire sur les pièces de monnaie corinthiennes, symbolisant la puissance de la cité. À la Renaissance et au-delà, il inspire des artistes comme Rubens ou Tiepolo, qui le dépeignent dans des scènes dynamiques. Culture Moderne Pégase reste une figure culturelle majeure : Littérature et Cinéma : Il apparaît dans des œuvres comme Hercule de Disney, Le Choc des Titans, ou des romans de fantasy. Symbole Commercial : Pégase est utilisé comme logo par des entreprises (par exemple, la compagnie pétrolière Mobil) ou dans des noms de projets (comme le programme spatial « Pegasus »). Métaphore : L’expression « chevaucher Pégase » est parfois utilisée pour désigner un élan créatif ou une ambition démesurée. Anecdotes et Variations Dans certaines versions rares, Pégase est associé à d’autres héros, comme Persée, bien que cela soit moins courant. La constellation de Pégase, visible dans l’hémisphère nord, est l’une des plus grandes du ciel et contient l’astérisme du « Grand Carré de Pégase ». Dans la mythologie étrusque, des créatures ailées similaires existent, suggérant une influence grecque ou des parallèles culturels. Denier Cossutia – Lucius Cossutius Sabula Conclusion Pégase est bien plus qu’un simple cheval ailé : il est une incarnation de l’aspiration humaine, de la créativité et des dangers de l’orgueil. Son mythe, ancré dans des récits épiques et poétiques, continue de captiver par sa richesse symbolique et son universalité.
Bellérophon

Bellérophon Bellérophon, dans la mythologie grecque, est un héros connu pour avoir dompté le cheval ailé Pégase et vaincu la Chimère. Fils de Poséidon (ou parfois de Glaucos, roi de Corinthe), il est souvent associé à la ville de Corinthe ou à la Lycie. L’histoire principale raconte que Bellérophon, accusé à tort d’un crime par la reine Sthénébée, est envoyé par le roi Proétos en Lycie avec une lettre scellée demandant son exécution. Le roi de Lycie, Iobatès, hésite à le tuer et lui donne des tâches dangereuses, dont la plus célèbre est de tuer la Chimère, monstre à tête de lion, corps de chèvre et queue de serpent crachant du feu. Avec l’aide de Pégase, offert par Athéna ou Poséidon, Bellérophon triomphe en volant au-dessus de la bête et en lui enfonçant une lance plombée qui fond dans sa gorge. Bellérophon, Pégase et Athéna, fresque de Pompéi, première moitié du Ier siècle Denier Cossutia – Lucius Cossutius Sabula Après d’autres exploits, Bellérophon devient arrogant et tente de voler jusqu’à l’Olympe sur Pégase. Zeus, irrité par son hubris, envoie un taon piquer Pégase, faisant chuter Bellérophon. Il finit ses jours errant, aveugle et misérable, puni pour sa démesure. Le mythe illustre des thèmes classiques : la gloire héroïque, le don divin (Pégase), et la chute par l’orgueil. Les sources principales sont l’Iliade d’Homère (chant VI), les tragédies d’Euripide (perdues mais citées), et les récits de Pindare ou Apollodore.
Le Caestus : L’arme de poing la plus redoutable de l’Antiquité Romaine

Caestus Une brutalité qui a traversé les siècles Le caestus (parfois écrit cestus) n’était pas un simple gant de boxe. C’était une véritable arme de poing utilisée dans l’Antiquité, principalement par les gladiateurs et les athlètes des jeux pugilistiques. Symbole de la brutalité et de l’intensité des combats romains, son histoire nous plonge dans l’arène, là où l’acier et le cuir se mêlaient pour des affrontements à mort. De la protection au carnage : l’évolution du Caestus Initialement, les ancêtres du caestus étaient de simples lanières de cuir (similaires aux himantes grecs) destinées à protéger les mains et les poignets des pugilistes. Cependant, avec l’essor des jeux spectaculaires de la République et de l’Empire romains, cette « protection » s’est transformée en un outil de destruction terrifiant. Les versions les plus célèbres et les plus redoutées du caestus étaient composées de : Lanières de cuir épaisses : Enroulées autour de l’avant-bras jusqu’au coude. Renforts métalliques : Des pièces de fer, de bronze, voire du plomb, étaient ajoutées sur les jointures et les phalanges. On parlait alors de myrmex ou de sphairai pour les versions les plus lourdes et hérissées. Clous ou pointes : Dans les versions les plus extrêmes destinées aux combats de gladiateurs, des pointes étaient parfois insérées, garantissant des blessures profondes et spectaculaires. Le saviez-vous ? La nature mortelle du caestus était si extrême qu’elle a fini par éclipser la boxe pugilistique des Jeux Olympiques antiques. Les coups portés avec cette arme étaient souvent dévastateurs, visant à défigurer, briser les os ou tuer l’adversaire rapidement. Denier Plaetoria – L. Plaetorius Cestianus Le Caestus dans l’Arène et dans l’Art Dans le contexte des jeux de gladiateurs, le caestus était l’équipement de prédilection de certaines catégories de combattants ou utilisé lors de duels spécifiques. Les combats au caestus étaient parmi les plus sanglants et les plus attendus par la foule, car ils garantissaient une effusion de sang et une issue rapide. Aujourd’hui, l’une des représentations les plus célèbres de cet objet antique est la magnifique sculpture hellénistique du « Pugiliste des Thermes » (ou Boxeur au repos). Ce chef-d’œuvre montre un athlète épuisé et marqué par le combat, portant encore ses gants de cuir épais et renforcés, témoignage silencieux de la violence des joutes. Un héritage de brutalité Le caestus fut finalement interdit après la fin des jeux de gladiateurs et la christianisation de l’Empire, mais son image a perduré comme un symbole puissant de la violence codifiée de l’Antiquité. Il représente la sophistication des Romains à transformer même l’équipement sportif en une machine de guerre personnelle, capturant l’imagination de l’histoire et de la culture populaire jusqu’à nos jours.
Amphitrite : La Reine Mystérieuse des Mers

Amphitrite L’océan, royaume insondable et fascinant, est gouverné par de puissantes divinités. Si Poséidon en est le souverain le plus connu, il partage son trône avec une figure tout aussi essentielle, bien que souvent plus discrète : Amphitrite, la majestueuse reine des mers. L’Origine et le Statut d’Amphitrite Amphitrite appartient à la lignée des Néréides, les cinquante filles de l’Ancien de la Mer, Nérée, et de l’Océanide Doris. Elles incarnent les vagues et la douceur de la mer. Pourtant, Amphitrite s’élève au-dessus de ses sœurs en épousant Poséidon, le dieu olympien des tremblements de terre et de l’océan. Cette union n’est pas sans péripéties. Selon les mythes, Poséidon, charmé par sa beauté alors qu’elle danse avec ses sœurs près de l’île de Naxos, tente de la séduire. Amphitrite, fuyant ses avances et préférant rester vierge, se réfugie chez Atlas, aux confins du monde. Poséidon envoie alors Delphin, un messager intelligent, à sa recherche. Delphin parvient à la convaincre de revenir et d’épouser le dieu, ce qui vaut à Delphin d’être récompensé par la place d’une constellation dans le ciel : le Dauphin. « Triumph of Neptune and Amphitrite », a Roman mosaic from Cirta, now in the Louvre (ca. 315-325 AD) Denier Serratus Creperia – Quintus Creperius Rucus Son Rôle et ses Attributs En tant qu’épouse de Poséidon, Amphitrite règne sur l’ensemble du monde marin. Elle est souvent représentée : Couronnée ou voilée de filaments d’algues ou de crabes, symbolisant son statut royal. Chevauchant un hippocampe ou un char tiré par des créatures marines. Tenant un trident, bien que ce symbole soit plus fréquemment associé à Poséidon. Contrairement à Héra, son équivalent au Ciel, Amphitrite est rarement dépeinte comme une épouse jalouse ou vindicative. Son caractère est généralement associé à la quiétude et à la sérénité des fonds marins. Elle est la maîtresse des créatures des profondeurs – poissons, dauphins, phoques, et tritons – qu’elle protège et commande. La Postérité d’Amphitrite De son union avec Poséidon naissent plusieurs enfants, dont le plus célèbre est Triton, un dieu marin mi-homme, mi-poisson, souvent représenté soufflant dans une conque pour apaiser ou soulever les vagues. Elle est également parfois considérée comme la mère de Rhode (nymphe de l’île de Rhodes) et de Benthesicymé. L’Héritage dans l’Art et la Culture Bien qu’elle soit moins présente dans les récits épiques que d’autres déesses, Amphitrite a toujours exercé une forte influence dans les arts : Statuaire : Elle est fréquemment associée à des fontaines, où elle symbolise l’abondance et la beauté de l’eau. Peinture : Elle apparaît souvent dans des scènes mythologiques maritimes, notamment lors de « Triomphes de Poséidon et Amphitrite », mettant en scène leur procession majestueuse. Amphitrite demeure le symbole de la majesté tranquille de l’océan. Elle rappelle que derrière la puissance brute des vagues (incarnée par Poséidon) se trouve une force plus subtile et nourricière, essentielle à l’équilibre du monde marin.
Titus Tatius

Titus Tatius Titus Tatius est une figure centrale des récits mythologiques de la fondation de Rome, connu comme le roi des Sabins de la ville de Cures et, selon la légende, co-roi de Rome avec Romulus. Son rôle est particulièrement mis en avant dans l’épisode de l’Enlèvement des Sabines, un événement clé relaté par des historiens antiques tels que Tite-Live, Denys d’Halicarnasse et Plutarque. D’après la légende, peu après la fondation de Rome, Romulus, confronté à une pénurie de femmes pour assurer la pérennité de la ville, organisa une grande fête à laquelle furent invités les peuples voisins, dont les Sabins. Lors de cet événement, les Romains enlevèrent de force les femmes sabines pour en faire leurs épouses. Furieux de cette trahison, Titus Tatius, en tant que roi des Sabins, déclara la guerre à Rome pour venger cet affront. Il réussit à s’emparer de la colline du Capitole grâce à la trahison de Tarpeia, une jeune Romaine qui, selon certaines versions, ouvrit les portes de la forteresse en échange d’or ou par amour pour Tatius. Cependant, Tarpeia fut ensuite écrasée sous les boucliers des Sabins, soit par mépris pour sa trahison, soit parce qu’ils refusaient de la récompenser. Tatius sur le tableau les Sabines de Jacques-Louis David (Louvre). La guerre entre Romains et Sabins culmina dans une bataille acharnée dans le Forum romain. Alors que le combat faisait rage, les femmes sabines, désormais intégrées aux familles romaines et mères d’enfants romains, s’interposèrent courageusement entre les deux armées. Leur plaidoyer émouvant, implorant la paix pour éviter la destruction mutuelle de leurs pères sabins et de leurs maris romains, mit fin aux hostilités. Cet acte de réconciliation est l’un des moments les plus emblématiques de la mythologie romaine. À la suite de cette paix, Titus Tatius et Romulus conclurent un accord pour gouverner Rome conjointement, fusionnant les populations romaine et sabine en une seule entité politique. Les deux peuples furent appelés Quirites (un terme dérivé de Cures, la ville de Tatius) et partagèrent le pouvoir. Selon la tradition, cette co-régence dura cinq ans, période pendant laquelle plusieurs institutions et pratiques religieuses sabines auraient été intégrées à Rome, comme le culte de certains dieux ou des rituels spécifiques. Cependant, le règne de Tatius prit fin tragiquement : il fut assassiné à Lavinium lors d’un différend avec des alliés romains, apparemment en raison d’une offense liée à un arbitrage qu’il avait rendu. Romulus, pour éviter un nouveau conflit avec les Sabins, choisit de ne pas venger sa mort, et Tatius fut ensuite divinisé, recevant des honneurs religieux. Denier Serratus Vettia – Titus Vettius Sabinus Bien que son histoire soit légendaire et probablement embellie, Titus Tatius symbolise l’union des peuples romain et sabin, un thème central dans la construction de l’identité romaine, qui se présentait comme une synthèse de diverses influences. Certains historiens modernes suggèrent que ces récits reflètent des réalités historiques, comme des alliances ou des conflits entre communautés du Latium archaic, mais les détails restent largement mythologiques.