Les différents revers du denier de Lucius Calpurnius Piso Frugi

Les différents revers du denier de Lucius Calpurnius Piso Frugi Outre les très nombreuses combinaisons de marques de contrôle, il existe également trois spécificités au revers de ce denier. En effet, le cavalier au galop, qui fait allusion aux jeux célébrés en l’honneur d’Apollon, tient dans la main une palme, un fouet ou une torche. 1 _ La Palme Il s’agit de la représentation la plus courante de ce denier. 2 _ Le fouet Le cavalier tenant un fouet est associé à la légende ROMA. Cette dernière n’est pas forcément présente sur les autres variantes. Cette représentation est moins courante que celle avec la palme. 3 _ La torche Le cavalier tenant une torche est toujours représenté galopant à gauche. Cette variante semble plus rare que les deux précédentes.
Le victoriat, une monnaie singulière…

Le victoriat, une monnaie singulière… Les deux principales raisons qui font que le victoriat est une monnaie singulière, sont qu’avant tout, sa production n’aura duré qu’environ quarante années et que d’autre part, il s’agit de la seule monnaie de la république romaine, de cette période, qui ne possède aucune marque de valeur. 1 – Préambule Jusqu’à environ 211 ans avant J.C., les pièces d’argent de Rome étaient similaires en poids et en argent aux didrachmes de la grande Grèce (sud de l’Italie et de la Sicile). Jusqu’à la Seconde Guerre punique (218 av. J.-C. – 200 av. J.-C.). La production monétaire était plutôt modeste, reflétant une utilisation dans les échanges avec les villes du sud plutôt qu’une monétisation interne complète de Rome. Les exigences de la guerre avec Carthage créèrent un besoin bien plus grand, auquel répondait la fabrication intensive de didrachmes connus également sous le nom de quadrigatus (a) (le revers représente Jupiter conduisant un char à quatre chevaux, un quadrige). Après les terribles défaites de Cannae et de Trebia, Rome a été contrainte de réduire le poids et la finesse des quadrigati. Certains des derniers quadrigati pèsent moins de cinq grammes et contiennent moins de 50% d’argent. a) Exemplaire de quadrigatus frappé entre 225 et 217 avant J.C. (b) Premier denier émis en 211 avant J.C. Après le succès de Rome au siège de Syracuse, la plus riche des villes siciliennes qui était sous le contrôle d’Hannibal, la roue de la fortune tourna rapidement et de façon spectaculaire en faveur de Rome, créant un important afflux de richesses, essentiellement sous la forme d’argent rapporté de Syracuse. Rome devenait alors rapidement une économie entièrement monétisée et la disponibilité soudaine d’énormes quantités d’argent a conduit à la création d’une nouvelle unité monétaire, le denier (b), une pièce de monnaie d’une fois à trois fois le poids et la teneur en argent d’une drachme traditionnelle de la Grande Grèce. 2 – Création du victoriat Émis pour la première fois aux alentours de 211 avant J.C., le denier a été frappé avec un poids de quatre scrupules (un scrupule équivaut à environ 1,12 gramme). Cependant, Rome reconnaissait le besoin persistant de créer d’autres pièces de monnaie selon l’ancienne norme didrachme / drachme (probablement pour l’achat de fournitures auprès d’autres villes ou pour le commerce ou la corruption pure et simple de villes et de l’aristocratie de la Grande Grèce et / ou le paiement d’alliés des villes desservies par l’armée romaine). Par conséquent, à peu près au même moment, Rome créa une deuxième pièce, appelée victoriat (c), frappée avec un poids de trois coups scrupules. A l’époque de la frappe du victoriat, le commerce très actif de Rome avec les villes de l’Adriatique était principalement alimenté par les drachmes d’Apollonie et de Dyrrachium dont le type est une vache allaitant son veau (d). Le victoriat présente au droit la tête de Jupiter et au revers Victoire couronnant un trophée. Alors que le denier et ses fractions étaient en argent de qualité (atteignant souvent 98% de finesse), le victoriat était une monnaie dégradée tout au long de sa production entre 211 et 170 avant J.C. Il représentait en moyenne environ 70% d’argent (mais avec des variations considérables) et, contrairement au denier, ne portait aucune indication de valeur. Ainsi, intrinsèquement, un victoriat valait environ un demi denier (75% x 70% = environ 50%). Mais si l’on ne savait pas qu’il était abaissé et jugé simplement en fonction du poids, on aurait alors pensé que cela valait 3/4 du denier (3 scrupules contre 4 scrupules). Dans les différents trésors monétaires, les victoriats ne se retrouvent presque jamais mélangés avec des deniers, mais plutôt seuls. Cela indique que sa nature dégradée était bien connue dans le monde romain. D’autre part, les victoriats ont été fabriqués pendant quarante ans, alors Rome a dû avoir le sentiment qu’ils ont eu un certain succès. (c) Premier victoriat émis en 211 avant J.C. (d) Exemplaire d’une drachme d’Illyrie émis entre 620 et 294 avant J.C. (3.23gr) 3 – Attribution des victoriats 3-1 Victoriats attribués Bien que très souvent anonymes, quatre magistrats monétaires ont pu être attribués à ces monnaies grâce à leurs légendes. Victoriat ValériaÉmis entre 211 et 210 avant J.C. par M. Valerius Laevinus. Légende: (KOP) (VAL) Victoriat CaeciliaÉmis entre 194 et 190 avant J.C. par Caecilius Metellus. Légende: (ME) Victoriat BaebiaÉmis entre 194 et 190 avant J.C. par Cnaeus Baebius Tampilus. Légende: (TAMP) Victoriat MatienaÉmis entre 179 et 170 avant J.C. par Matienus. Légende: (MAT) 3-2 Victoriat avec légende non attribué Ci-dessous, une liste de victoriats possédant une légende (parfois seulement une lettre) mais qui ne sont pas attribués. Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 208 avant J.C. Légende: C au droit et M au revers Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 208 avant J.C. Légende: CROT Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 208 avant J.C. Légende: (MP) Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 208 avant J.C. Légende: N inversé au droit Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 208 avant J.C. Légende: (VB) Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 210 avant J.C. Légende: T Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 210 avant J.C. Légende: (TL) Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 210 avant J.C. Légende: Q Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 210 avant J.C. Légende: (MT) 3-3 Victoriat avec symbole non attribué Ci-dessous, une liste de victoriats possédant un symbole non attribués. Ces symboles peuvent être soit un objet ou soit un animal. Ils pourraient être le symbole de certaines gens, à titre d’exemple, le chien se retrouvera plus tard sur des monnaies des Antestii. Victoriat AnonymeÉmis en 207 avant J.C. Symbole: Croissant de lune. Victoriat AnonymeÉmis en 207 avant J.C. Symbole: Corne d’abondance Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 210 avant J.C. Symbole: Épi de blé Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 210 avant J.C. Symbole: Fer de lance Victoriat AnonymeÉmis en 208 avant J.C. Symbole: Massue Victoriat AnonymeÉmis entre 211 et 208 avant J.C. Symbole: Torque Victoriat AnonymeÉmis en 209 avant J.C. Symbole: Pentagramme Victoriat AnonymeÉmis entre 206 et 195 avant J.C. Symbole: Decempeda Victoriat
Le Top5 des deniers de la république romaine découverts en France

Le Top5 des deniers de la république romaine découverts en France Ce classement a été calculé à partir des inventaires de 31 trésors monétaires sur le territoire Français pour un total de 3493 monnaies. 5 A la cinquième place, nous trouvons le denier de Marcus Æmilius Scaurus, frappé en 58 avant J.C. à Rome. Il représente d’un côté le roi Aretas tenant de la main gauche la bride de son chameau et de l’autre Jupiter dans un quadrige. (Nombre de denier : 51). Denier Aemilia 4 En quatrième position, le denier de Caius Vibius Pansa, frappé en 90 avant J.C. à Rome. Il représente d’un côté Apollon et de l’autre Minerve dans un quadrige. (Nombre de denier : 60). Denier Vibia 3 En troisième position, le denier de Lucius Calpurnius Piso Frugi, frappé en 90 avant J.C. à Rome. Il représente d’un côté Apollon et de l’autre un cavalier. (Nombre de denier : 65). Denier Calpurnia 2 A la deuxième place, le denier de Manius Cordius Rufus, frappé en 46 avant J.C. à Rome. Il représente d’un côté les Dioscures et de l’autre Vénus Verticordia. (Nombre de denier : 66). Denier Cordia 1 Et enfin, premier de ce classement, avec 189 deniers découverts, le célèbre denier de Jules César à l’éléphant. Il est à noter que l’on ne sait pas exactement ou ce denier fut frappé…. Denier César Si vous souhaitez en savoir plus sur les différents trésors monétaires, vous trouverez en bas de chaque chaque article une carte avec leurs localisations ainsi que les références.
Les marques de valeur sur le monnayage de la république romaine

Les marques de valeur sur le monnayage de la république romaine Le but de cet article est de répondre à de nombreuses questions sur la valeur faciale des monnaies romaine et de répondre également à quelques contre-vérités que j’ai pu lire et voir dans des cours traitant de la numismatique antique. Je ne traiterai pas ici des différentes réformes monétaires de cette période. S’il est vrai que pour l’empire romain, on ne trouve aucune indication de valeur sur les monnaies ; pour la république romaine, il en est tout autre. Le X que l’on trouve derrière la tête de Roma sur les deniers n’est pas un simple graffiti mais une marque de valeur, le chiffre romain 10 pour 10 as. Il en est de même pour les as, si vous regardez attentivement que ce soit au droit ou au revers, vous trouverez le chiffre I. Pour faire simple, si on devait comparer notre système monétaire actuel, un as est égal à un euro, une once est égale à un centime et un denier est égal à dix euros etc……. Ci-contre, un schéma représentant la correspondance de ces monnaies ainsi que les marques de valeur associées à ce système tri-métallique. Comme vous pouvez le voir, l’once est représentée par un globule. La valeur monétaire de la monnaie est lié au nombre de globules présents au droit et au revers. De plus, la valeur monétaire d’une monnaie est souvent associée à une divinité, comme vous pouvez le remarquer sur ce schéma :
L’aigle sur le monnayage de la république romaine

L’aigle sur le monnayage de la république romaine Il existe de nombreuses représentations de ce rapace, 72 exemplaires référencées sur LesDioscures.com, avec de diverses significations mais elles sont généralement liées à Jupiter. Pour plus d’informations sur une monnaie, cliquez sur la vignette pour obtenir sa fiche détaillée. L’aigle des légions On retrouve souvent cette enseigne de la légion sur le monnayage de la république, avec les ailes étendues. L’aigle est incontestablement l’animal dominant sur les enseignes militaires romaines. Deniers des légions de Marc Antoine Denier de Lucius Pinarius Scarpus Denier de Tiberius Sempronius Graccus Denier Octave Denier de Cnæus Nerius Denier Serratus d’Aulus Postumius Albinus Denier de Caius Valerius Flaccus Aigle sur un foudre Denier de Petillius Capitolinus Denier de Quintus Cassius Longinus Denier de Marcus Plætorius Cestianus Denier Serratus de Lucius Aurelius Cotta Aureus – Anonymes (60, 40 et 20 asses) Didrachme Anonyme Aigle attisant le feu Le revers de ces deniers fait référence à la fondation de la cité par Énée. Pendant que le prince et les Troyens travaillaient, ils découvrirent une louve en train d’allumer un feu et un aigle l’aidant à l’attiser. Ils décidèrent de fonder la nouvelle cité à cet endroit. Denier de Lucius Papius Celsus Aigle seul Quinaire de Manius Cordius Quinaire de Manius Cordius Sextans Anonyme Tête d’aigle Cette tête d’aigle se retrouve sur les deniers et les aureus frappés par Crassus et Scipion en rapport avec Jupiter Terminalis. Denier Scipion et Crassus Symbole de puissance continentale Denier Pompée – Terentius Varro Symbole de Jupiter Denier de Lucius Cornelius Lentulus
Les indices de rareté sur LesDioscures.com

Les indices de rareté sur LesDioscures.com Ces indices ont été mesurés de deux façons différentes. Au préalable, ils étaient calculés seulement en fonction du nombre de monnaies inventoriées dans les trésors monétaires; mais suite aux remarques fondées de numismates et de collectionneurs, j’ai décidé d’appliquer une autre méthode de calcul pour les monnaies principalement en bronze de la république romaine. En effet, la présence de monnaies en bronze dans les trésors monétaires est très rare comparée aux inventaires de musées nationaux et des ventes enregistrées. Donc, vous trouverez ci-dessous les deux différentes méthodologies pour le calcul de ces indices. 1 – Méthodologie appliquée sur les aureii, deniers, quinaires et victoriats. Ces indices ont été mesurés à partir d’un échantillon de 100454 monnaies. Toutes ces monnaies proviennent principalement d’inventaires de trésors monétaires, 439 trésors pour être précis (1), et également avec une quantité moindre du Portable Antiquities Scheme. (2) Vous trouverez en bas de chaque article une carte avec les emplacements de ces trésors ainsi que leurs références bibliographiques ou numériques. Les indices varient de 1 à 10+ et du bleu au rouge, allant de 1 pour très commun et jusqu’à 10+ pour très rare. Ils sont calculés de façon exponentielle en fonction du nombre d’exemplaires trouvés. A noter, pour les collectionneurs, que les indices présentés sur LesDioscures.com ne correspondent pas forcément au marché. Je prendrai à titre d’exemple le denier de César à l’éléphant qui possède un indice de rareté de 2 et qui peut atteindre des prix de vente assez élevés; il est juste plus prisé. 2 – Méthodologie appliquée sur les toutes les autres monnaies (monnaies en bronze, drachmes etc….) Pour toutes les autres monnaies, je me suis donc appuyé sur les inventaires des musées nationaux (3) et les historiques de ventes (4). Même principe qu’avec la première méthodologie, les indices sont attribués en fonction du nombre. 3 – Sources (1) CHRR (2) Portable Antiquities Scheme (3) CRRO (4) acsearch
Différencier les quinaires Porcia

Différencier les quinaires Porcia C’est une question que l’on m’a quelquefois posée. Il est vrai que ces deux quinaires se ressemblent et il est parfois hasardeux de donner une identification précise du fait de l’usure de ces monnaies. Pour information, les deux monnayeurs de ces quinaires sont père et fils. Le fils étant plus célèbre que son père puisqu’il s’agit de Caton d’Utique. Ce dernier est le symbole de la République romaine vertueuse et agonisante et il préfèrera se suicider plutôt que de tomber vivant entre les mains de César. Tous deux sont descendants de Caton l’Ancien. Voici deux astuces pour les différencier: Le revers de ces deux quinaires étant identiques, les différences se situent au droit : 1– La légende du droit est différente. Pour Marcus Porcius Cato (père), la légende est M. C(AT)O avec les deux lettres A et T ligaturés. Par Caton d’Utique, le fils, la légende est M. C(AT)O. PRO. PR. pour propréteur. Cliquez ici pour voir l’article de cette monnaie au complet. 2– .La présence d’une marque de contrôle au-dessous du buste de Liber au droit sur le quinaire de Marcus Cato père. Cette marque peut être soit un symbole, soit un chiffre ou soit une lettre. Cliquez ici pour voir l’article de cette monnaie au complet. En conclusion, il sera bien difficile de dissocier ces deux monnaies, car on ne trouve que très rarement ces monnaies en parfait état de conservation… Toutefois, Mr Crawford, auteur de l’ouvrage « Roman Republican Coinage » estime qu’il y a eu 400 coins pour le droit pour le quinaire de Marcus Porcius Cato (père) et seulement 50 coins pour celui de Caton d’Utique. Donc, vous avez 8 fois plus de chance, statistiquement parlant, que le monnayeur soit le père.
Les différents types d’attelage sur les deniers de la république romaine

Les différents types d’attelage sur les deniers de la république romaine On trouve au revers des deniers de la république romaine bon nombre de représentations de char. Il existe des diversités en fonction du type d’attelage, de la direction et du personnage conduisant le char. 1- Les différents types d’attelage Le bige: char attelé normalement à deux chevaux, mais sur les deniers de la république le char peut être attelé par des éléphants, des chèvres, des serpents, des chevaux marins ou encore des centaures.Le trige: char attelé à trois chevaux.Le quadrige: char attelé à quatre chevaux. 2- La direction de la représentation du char Tous les attelages sont représentés soit à gauche soit à droite. Il se trouve par ailleurs une exception avec un quadrige représenté de face. 3- Le personnage conduisant le char On trouve le plus souvent une divinité sur le char excepté Sylla et Marius qui sont représentés sur un quadrige. Victoire est la divinité la plus représentée sur les biges et les triges; sur les quadriges, il s’agit de Jupiter. Vous trouverez une synthèse reprenant les thèmes abordés ci-dessus ainsi que les références lesdioscures.com des deniers mis en avant. Bige Quadrige 4 – Diaporama Ci-dessous un diaporama présentant ces diverses représentations d’attelage :
La représentation architecturale sur les deniers de la république romaine

La représentation architecturale sur les deniers de la république romaine 1) La « Columna Minucia » (135 av JC) La première représentation d’un bâtiment sur les monnaies républicaines est la « Columna Minucia ». Cette colonne de bronze fut élevée en l’honneur de Lucius Minucius Augurinus, préfet de l’Annone en 439 avant J.-C. pour avoir maintenu le prix des grains pendant une famine qui avait touché l’Urbs et se trouvait près du mur de Servius (Regio XIII) à l’extérieur de la “porta Trigemina”. Denier pour Caius Minucius Augurinus frappé en 135 avant J.C. Autre représentation de ce document sur le denier de Tiberius Minucius frappé en 134 avant J.C. 2) L ’Aqua Marcia Pour D. Sear, il pourrait s’agir sur ce denier d’une représentation de “l’Aqua Marcia”, représenté sur le revers du denier de Lucius Marcius Philippus frappé en 56 avant J.-C., qui a été érigé par Quintus Marcius Rex en 144 avant J.-C. Autre représentation de ce monument sur le denier de Lucius Marcius Philippus (56 avant J.C.). Ancus Marcius était le quatrième roi de Rome (640-616 avant J.-C.). La gens Marcia prétendait descendre directement de ce monarque qui avait introduit l’eau courante à Rome grâce à un aqueduc. La statue équestre fait référence à Quintus Marcius Rex, qui, en 144 avant J.-C., en tant que préteur, fit réparer les vieux aqueducs et édifier celui qui servait l’eau au Capitole (Aqua Marcia). Cet aqueduc se trouvait dans la Regio VIII du Forum. 3) Le « Comitium » (113-112 av JC) Le denier de P. Licinius Nerva nous montre une scène de vote du Comitium qui était situé dans la Regio VIII en face de la maison du Sénat. Cet espace était ouvert et regroupait les trente curies où, originellement, les trois tribus de Rome étaient réunies pour voter les lois, élire les magistrats ou s’ériger en tribunal. C’est Caius Licinius Crassus, tribun de la Plèbe en 145 avant J.-C., qui le premier, introduisit le vote séparé pour les Comices. En 139 avant J.-C., l’urne de vote fut utilisée pour recueillir les suffrages permettant l’élection des magistrats. La scène de revers dépeint la scène de vote telle qu’elle se pratiquait depuis cette époque et qui n’est pas très éloignée de nos bureaux de vote actuels. Au revers de ce denier, le premier personnage remplit son devoir de citoyen en plaçant son bulletin (tabella) dans l’urne et le second reçoit son bulletin d’un assesseur pour aller voter à son tour. 4) Le temple de Jupiter Capitolin (78 av JC) Le Temple de Jupiter, placé sur le Capitole (Regio VIII) fut dédicacé en 509 avant J.-C. Le temple devait être d’ordre toscan. Il fut totalement détruit par un incendie le 6 juillet 83 avant J.-C. Le second temple ne sera achevé qu’en 69 avant J.-C. (Hill Monuments, op. cit., p. 24). D’après Mommsen, ce denier commémorait les Ludi Romani ou Magni, institués par Tarquin l’Ancien en l’honneur de Jupiter et organisés par les Édiles Curules, qui avaient lieu en septembre du 4 au 19. Les fêtes comprenaient des jeux, courses, luttes, des représentations théâtrales et une grande procession jusqu’au temple de Jupiter Capitolin. Denier pour Marcus Volteius frappé en 78 avant J.C. 5) Le temple de Préneste Le temple a été construit aux environs de 150 av JC. Il dominait un paysage de terrasses agrémentées d’escaliers, rampes obliques et bassins, dont il reste des vestiges importants. Denier pour Marcus Plaetorius Cestianus frappé 69 av. J.C. 6) Le puit Scribonien Le revers de ces deniers représente le « puteal Scribonianum », (le puits scribonien), autel érigé par un ancêtre du monétaire, qui se trouvait sur le Forum (Regio VIII) près de l’arc de Fabius (Actien) et dont les restes furent découverts dans les années 50. Denier pour Lucius Scribonius Libo frappé en 62 av J.C. Autre représentation du puit scribonien sur le denier de Lucius Æmilius Lepidus Paullus frappé en 62 avant J.C. 7) Le temple de Vénus Erycina Précédemment, ce denier était censé représenter le temple de Vénus à Eryx en Sicile, bâti selon la légende par Énée. Cette idée est aujourd’hui abandonnée au profit d’un temple de Vénus Erycina, placé juste à l’extérieur de la Porte Colline. C’est à cet endroit que les Syllaniens avaient écrasé les derniers partisans de Marius, victoire qui leurs ouvrit les portes de Rome. Devant le temple, l’enceinte de Servius est représentée devant la Porte Colline qui fut construit en 378 avant J.-C. et qui était attribué traditionnellement au roi Servius Tullius. Denier pour Caius Considius Nonianus frappé en 57 av J.C. 8) Temple hexastyle circulaire de Vesta (55 av J.C.) Le quatrième temple de Vesta qui figure sur le denier de Cassius Longinus a été bâti après la destruction du précédent en 241 avant J.-C. Il sera ensuite reconstruit en marbre par Auguste avant de disparaître dans le grand incendie de Rome en 64 sous Néron. Le revers fait référence au procès de trois Vestales mené par Lucius Cassius Longinus Ravilla en 113 avant J.-C. C’est pourquoi, sur la tablette de vote, se trouvent les lettres AC, Absolvo Condemno, (acquitté ou condamné). La tête de Libertas n’est pas sans similitude avec celle de Quintus Caepio Brutus. Denier de Quintus Cassius Longinus frappé en 55 avant J.C. 9) La Villa Publica (55 av J.C.) La Villa Publica était située sur le Champ de Mars (Regio IX), mais aucune trace n’en subsiste aujourd’hui. Elle était utilisée par les magistrats pour la réception des ambassadeurs étrangers. La Villa aurait été bâtie en 435 avant J.-C. (Tite-Live, IV, 22.7) et fut agrandie en 194 avant J.-C. (Tite-Live, XXXIV, 44.5), puis en 93 avant J.-C. par T. Didius, et enfin par Fonteius Capito en 34 avant J.-C. T. Didius, un ancêtre du monétaire avait été consul en 98 avant J.-C. puis Proconsul en Espagne. À la fin de la guerre, il reçut le titre d’Imperator et eut le privilège du Triomphe à son retour à Rome. Il restaura et embellit la Villa Publica. T. Didius appartenait au parti de Marius. Denier de Titus Didius frappé en 55 avant J.C. 10)