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Uranie

Uranie Uranie (Οὐρανία, Ouranía, « céleste » ou « du ciel » en grec ancien) est une figure fascinante de la mythologie grecque, occupant deux rôles distincts : celui de Muse de l’astronomie et celui d’Océanide. Voici une exploration plus approfondie de ses aspects, de son symbolisme et de son influence culturelle. Uranie, Muse de l’astronomie et de l’astrologie En tant que l’une des neuf Muses, filles de Zeus (le roi des dieux) et de Mnémosyne (la déesse de la mémoire), Uranie incarne l’inspiration pour les sciences célestes, notamment l’astronomie et l’astrologie. Elle est la Muse qui guide les esprits contemplatifs vers la compréhension des mystères du cosmos. Son nom, dérivé d’Ouranos (le dieu primordial du ciel), reflète son lien étroit avec l’univers et les étoiles. Rôle et symbolisme : Uranie inspire les astronomes, les philosophes et les poètes qui cherchent à percer les secrets du ciel. Elle est associée à l’idée de l’harmonie universelle, reliant la beauté des astres à la quête de vérité et de connaissance. Dans certains textes, elle est décrite comme capable de lire l’avenir dans les constellations, ce qui fait d’elle une figure à la croisée de la science et de la divination. Son domaine englobe également l’amour universel, une notion philosophique qui transcende les passions terrestres. Représentation : Uranie est souvent dépeinte dans l’art grec et romain comme une jeune femme élégante, portant une robe bleu céleste ou un manteau orné d’étoiles. Elle tient fréquemment un globe céleste, symbole de l’univers, ou un compas, outil de mesure des distances stellaires. Parfois, elle est représentée pointant vers le ciel, invitant à la contemplation des astres. Ces attributs soulignent son rôle de guide intellectuel et spirituel. Famille mythologique : En tant que Muse, Uranie est la fille de Zeus et de Mnémosyne, née après neuf nuits d’union entre les deux divinités. Elle est donc la petite-fille de Cronos et Rhéa, et l’arrière-petite-fille d’Ouranos et Gaïa. Certaines sources lui attribuent des enfants, bien que ces récits varient : Linus, un musicien légendaire, parfois dit être son fils avec Apollon, Hermès ou Amphimarus (fils de Poséidon). Hyménée, dieu du mariage, parfois considéré comme son fils avec Apollon ou Bacchus (Dionysos). Présence dans la littérature : Uranie est invoquée dans plusieurs œuvres littéraires, notamment dans l’Antiquité et à la Renaissance. Par exemple, dans Paradise Lost de John Milton (1667), le poète anglais fait appel à Uranie pour l’inspirer dans sa narration de la création de l’univers, bien qu’il précise qu’il invoque son essence spirituelle plutôt que la figure païenne. Cette réinterprétation chrétienne montre la polyvalence d’Uranie comme symbole de la quête de vérité cosmique. Uranie, muse de l’astronomie. Marbre, tête et torse: copies romaines d’après des originaux grecs du IVe siècle av. J.-C., reste du corps : restauration moderne. Provenance : Villa Adriana près de Tivoli, 1786 Uranie, l’Océanide Dans une tradition plus ancienne, rapportée par Hésiode dans sa Théogonie (vers le VIIIe siècle av. J.-C.), Uranie est une Océanide, l’une des trois mille filles des Titans Océan (dieu des eaux) et Téthys (déesse des sources). En tant qu’Océanide, elle est une nymphe aquatique, mais son nom « céleste » suggère une connexion avec le ciel, peut-être en raison de l’association entre les eaux primordiales et l’immensité cosmique. Rôle et généalogie : Les Océanides étaient des divinités mineures liées aux rivières, aux sources et aux mers, mais certaines, comme Uranie, portaient des noms évocateurs de concepts plus abstraits. Ses grands-parents sont Ouranos (le ciel) et Gaïa (la terre), ce qui renforce son lien symbolique avec le cosmos. Contrairement à la Muse, l’Océanide Uranie n’a pas de récits mythologiques majeurs associés à elle, mais sa présence dans la Théogonie témoigne de son importance dans la cosmogonie grecque. Distinction : Bien que l’Uranie Océanide et l’Uranie Muse partagent le même nom, elles sont considérées comme des entités distinctes dans les sources mythologiques. L’Océanide appartient à une génération plus ancienne et à un contexte cosmogonique, tandis que la Muse est une figure plus tardive, associée à la culture et aux arts. Influence culturelle et héritage Uranie a laissé une empreinte durable dans divers domaines, de l’art à la science, en passant par la nomenclature moderne : Astronomie et sciences : Le nom d’Uranie a inspiré plusieurs références astronomiques : L’astéroïde (30) Urania, découvert en 1854, porte son nom en hommage à son rôle de Muse de l’astronomie. La planète Uranus, nommée en 1781 par William Herschel, tire partiellement son nom d’Ouranos, le dieu du ciel, mais la connexion avec Uranie est parfois évoquée dans les textes poétiques. De nombreux observatoires astronomiques à travers le monde portent le nom d’Uranie, comme l’Observatoire Urania à Vienne, Berlin, Budapest ou Zurich, reflétant son association avec l’étude des étoiles. Arts et littérature : Outre Milton, Uranie apparaît dans des œuvres poétiques et philosophiques où elle symbolise l’aspiration à la connaissance universelle. Elle est souvent représentée dans les peintures et sculptures de la Renaissance, aux côtés des autres Muses, comme dans les fresques du Palazzo Medici Riccardi à Florence. Philosophie : Uranie est parfois associée à l’idée d’un amour céleste ou spirituel, par opposition à l’amour terrestre incarné par Aphrodite Pandemos. Cette distinction, développée par des philosophes comme Platon, fait d’Uranie une figure de l’élévation intellectuelle et spirituelle. Uranie et Aphrodite Urania Il est important de noter la distinction entre Uranie (la Muse ou l’Océanide) et Aphrodite Urania, une épithète d’Aphrodite désignant son aspect « céleste ». Aphrodite Urania, célébrée dans des cultes à Athènes et à Chypre, représente l’amour pur et divin, inspiré par le ciel, par opposition à l’amour charnel. Bien que leurs noms soient proches, ces figures sont distinctes, bien que certaines sources poétiques puissent les rapprocher symboliquement. Denier Pomponia – Quintus Pomponius Musa Uranie, qu’elle soit Muse ou Océanide, incarne l’idée du céleste dans la mythologie grecque. En tant que Muse, elle guide les esprits vers la compréhension des étoiles et de l’univers, tandis qu’en tant qu’Océanide, elle évoque les origines cosmiques des eaux primordiales. Son héritage perdure dans les sciences, les

Thalie

Thalie Thalie, Muse de la Comédie et de la Poésie Pastorale Thalie (Θάλεια, parfois transcrit Thalia) est l’une des neuf Muses grecques, divinités des arts et des sciences, nées de Zeus et de Mnémosyne, la déesse de la mémoire. Son nom, dérivé du verbe grec θάλλειν (« prospérer », « fleurir »), reflète son association avec la joie, l’abondance et l’épanouissement. En tant que Muse, Thalie préside spécifiquement à la comédie et à la poésie pastorale (ou idyllique), deux formes d’art qui célèbrent l’humour, la légèreté et la beauté de la vie rurale. Rôle et Symbolisme Comédie : Thalie inspire les dramaturges et poètes dans la création de comédies, un genre théâtral populaire dans la Grèce antique, notamment lors des festivals comme les Dionysies. Contrairement à sa sœur Melpomène, Muse de la tragédie, Thalie incarne l’humour, la satire et les récits à fin heureuse, offrant un contrepoids aux thèmes sombres. Poésie pastorale : Elle est également liée à la poésie célébrant la nature, les bergers et les paysages bucoliques. Ce genre, popularisé plus tard par des poètes comme Théocrite, évoque une simplicité idéalisée et une harmonie avec la nature. Attributs : Thalie est souvent représentée dans l’art grec avec : Un masque comique, symbole du théâtre comique. Une couronne de lierre, plante associée à Dionysos, dieu du théâtre et de la fête. Parfois un bâton de berger ou un instrument de musique (comme une lyre ou une flûte), soulignant son lien avec la pastorale. Une expression joyeuse, reflétant son rôle de Muse de la gaieté. Sculpture romaine du IIe siècle apr. J.-C. représentant Thalie. Elle provient de la villa Cassius, près de Tivoli Parenté et Mythes Associés Origine : Selon la tradition, notamment dans la Théogonie d’Hésiode, Thalie est l’une des neuf Muses nées après neuf nuits d’union entre Zeus et Mnémosyne. Ces Muses résident sur le mont Olympe ou près des sources sacrées comme celles de l’Hélicon ou du Parnasse, où elles inspirent les mortels. Descendance : Dans certaines versions du mythe, Thalie est la mère des Corybantes, des danseurs mystiques et bruyants associés au culte de la déesse Cybèle. Leur père est souvent Apollon, dieu des arts et de la musique, ce qui renforce le lien de Thalie avec la créativité. Autres rôles : Thalie apparaît parfois dans d’autres contextes mythologiques : Comme l’une des Charites (Grâces), sous le nom de Thalie, elle incarne la festivité et la splendeur des banquets, avec Aglaé et Euphrosyne. Comme une Néréide (nymphe marine) ou une nymphe terrestre, mère des Palici (divinités siciliennes) avec Zeus, née sous terre pour échapper à la jalousie d’Héra. Importance Culturelle Dans la Grèce antique, invoquer Thalie était essentiel pour les artistes cherchant à créer des œuvres comiques ou pastorales. Les comédies, jouées lors des festivals religieux, étaient non seulement divertissantes, mais aussi un moyen de commenter la société, souvent avec une satire audacieuse. Thalie, en tant que source d’inspiration, symbolisait la capacité de l’art à unir les gens dans le rire et à célébrer la vie. Son influence s’étend au-delà de l’Antiquité : Dans la Renaissance et les périodes classiques, Thalie est souvent représentée dans l’art et la littérature comme une figure joyeuse, contrastant avec la solennité de Melpomène. Aujourd’hui, son nom inspire des marques (comme Thalie Paris, marque de sacs de luxe écoresponsable) et des références culturelles associées à la créativité et à la joie. Denier Pomponia – Quintus Pomponius Musa Distinction avec d’autres « Thalie » Pour éviter toute confusion, précisons que Thalie la Muse est distincte : De Thalie la Charite, bien que les deux partagent des thèmes de festivité. De Thalie la Néréide ou nymphe, figures mineures dans d’autres récits. De références modernes comme la marque Thalie Paris, qui s’inspire du mythe pour évoquer l’élégance et la créativité.

Polymnie

Polymnie Polymnie : Muse de la Poésie Sacrée et de l’Éloquence Polymnie, également appelée Polyhymnie (du grec Πολυύμνια, « nombreux hymnes »), est l’une des neuf Muses de la mythologie grecque, nées de l’union de Zeus et de Mnémosyne, la déesse de la mémoire. Elle est principalement reconnue comme la Muse de la poésie sacrée, des hymnes dédiés aux dieux, de la rhétorique et de l’éloquence. Cependant, selon les sources, son domaine peut s’étendre à d’autres disciplines comme le pantomime, la danse, l’agriculture, la géométrie ou encore la méditation. Son nom, dérivé de « poly » (nombreux) et « hymnos » (hymnes ou louanges), souligne son rôle central dans l’inspiration des œuvres poétiques et des discours persuasifs qui célèbrent le divin ou captivent les auditoires. Iconographie et Symbolisme Dans l’art et la littérature, Polymnie est représentée avec une aura de gravité et de contemplation, incarnant une figure d’inspiration profonde. Ses attributs distinctifs incluent : Apparence : Elle porte souvent un long manteau blanc et un voile, symbolisant la pureté et la solennité de son rôle. Elle peut être appuyée contre un pilier, évoquant la stabilité de la pensée, ou représentée avec un doigt sur les lèvres, suggérant la réflexion ou le silence méditatif. Attributs : Une couronne ornée de fleurs, de perles ou de bijoux, accompagnée de guirlandes, symboles de célébration et de beauté. Sa main droite levée, geste d’orateur ou de persuasion, reflétant son lien avec la rhétorique. Sa main gauche tenant un sceptre (signe d’autorité) ou un rouleau portant l’inscription latine suadere (« persuader »), mettant en avant son pouvoir de conviction. Parfois, elle est associée à une lyre, qu’elle aurait inventée selon certains récits, ou à un petit orgue, instruments liés à la musique sacrée et aux hymnes. Expression : Son visage sérieux et méditatif incarne l’intériorité et la profondeur intellectuelle nécessaires à la création poétique ou oratoire. Polyhymnie, muse du chant sacré. Marbre, œuvre romaine du IIe siècle ap. J.-C. Provenance : villa de Cassius près de Tivoli, 1774 Rôle dans la Mythologie et la Culture Polymnie jouait un rôle essentiel dans l’inspiration des poètes, des orateurs et des écrivains. Elle leur conférait le don de produire des œuvres mémorables, capables de toucher les cœurs et d’élever les esprits. Selon l’historien Diodore de Sicile, les « grandes louanges » inspirées par Polymnie assuraient une gloire immortelle aux auteurs d’œuvres remarquables. Son influence s’étendait aux hymnes religieux, aux discours éloquents et même aux formes artistiques impliquant la gestuelle, comme le pantomime. Dans certaines traditions, Polymnie est également créditée d’une connexion avec la mémoire (héritée de sa mère Mnémosyne), ce qui renforçait son rôle dans la préservation des récits poétiques et des connaissances. Elle était invoquée par ceux qui cherchaient à captiver un public ou à honorer les dieux à travers des paroles ou des chants. Polymnie dans l’Histoire et l’Art Polymnie a été représentée dans diverses œuvres d’art, notamment dans la sculpture et la peinture classiques. À l’époque romaine, elle était souvent associée à l’éloquence, un art hautement valorisé dans les forums et les écoles de rhétorique. À la Renaissance, les artistes et poètes redécouvrirent les Muses, et Polymnie fut fréquemment dépeinte dans des cycles illustrant les arts libéraux. Par exemple, elle apparaît dans des fresques ou des gravures aux côtés de ses sœurs, chacune incarnant un domaine artistique ou intellectuel. Anecdotes et Variations Liens avec d’autres disciplines : Certaines sources, comme celles d’Hésiode ou de Plutarque, élargissent son influence à des domaines inattendus comme l’agriculture ou la géométrie, suggérant une vision plus universelle de l’inspiration museale. Invention de la lyre : Bien que la lyre soit plus souvent associée à Apollon ou à Orphée, certaines traditions attribuent son invention à Polymnie, renforçant son lien avec la musique sacrée. Silence et méditation : Son geste du doigt sur les lèvres, parfois interprété comme un symbole de silence, pourrait aussi refléter la nécessité de la contemplation avant la création. Denier Pomponia – Quintus Pomponius Musa Polymnie incarne l’élégance et la puissance des mots, qu’ils soient chantés dans des hymnes divins ou prononcés dans des discours persuasifs. Muse de la réflexion et de la solennité, elle guide les artistes et les orateurs vers des créations qui transcendent le temps.

Paul Émile

Paul Émile Paul Émile (Lucius Aemilius Paulus) Identité : Lucius Aemilius Paulus, membre de la gens Aemilia, une influente famille patricienne romaine. Le nom « Paul Émile » est une traduction française courante de son nom latin, souvent utilisé dans les textes francophones pour désigner ce personnage historique. Vie et carrière : Naissance : Date exacte inconnue, probablement vers 260-270 av. J.-C., dans une famille romaine de haut rang. Première consulat (219 av. J.-C.) : Élu consul pour la première fois, il mena des campagnes militaires dans la région d’Illyrie (actuelle côte adriatique des Balkans) contre les pirates illyriens, consolidant le contrôle romain dans la région. Deuxième consulat (216 av. J.-C.) : Élu à nouveau consul pendant la deuxième guerre punique (218-201 av. J.-C.), une période critique où Rome affrontait Carthage sous le commandement du général Hannibal Barca. Réputation : Connu pour son expérience militaire et son approche prudente, contrairement à son co-consul Gaius Terentius Varro, considéré comme plus impulsif. Bataille de Cannes (216 av. J.-C.) : Contexte : Après les victoires d’Hannibal à la Trébie (218 av. J.-C.) et au lac Trasimène (217 av. J.-C.), Rome mobilisa une armée massive (environ 80 000 hommes) pour écraser l’armée carthaginoise, plus petite (environ 50 000 hommes), dans le sud de l’Italie. Rôle de Paulus : En tant que co-consul, il partageait le commandement avec Varro. Les sources antiques, notamment Tite-Live et Polybe, rapportent des tensions entre les deux consuls. Paulus préconisait la prudence, préférant éviter une confrontation directe sur un terrain choisi par Hannibal, tandis que Varro poussait pour une attaque immédiate. Déroulement : Le 2 août 216 av. J.-C., à Cannes (Pouilles, Italie), Hannibal utilisa une tactique de double enveloppement. Il attira les Romains dans une formation compacte, puis ses ailes (cavalerie numide et gauloise) encerclèrent l’armée romaine. Entre 50 000 et 70 000 soldats romains périrent, dont Paulus lui-même. Mort de Paulus : Selon Tite-Live, Paulus, conscient de la défaite imminente, refusa de fuir et choisit de mourir au combat, incarnant l’idéal romain de courage et de devoir. Cette décision contraste avec Varro, qui survécut et rentra à Rome. Conséquences : Pour Rome : La bataille de Cannes fut l’une des pires défaites de l’histoire romaine, affaiblissant temporairement la République. Cependant, Rome refusa de négocier avec Hannibal, mobilisant de nouvelles armées et adoptant la stratégie de Fabius Maximus (guerre d’usure). Pour Hannibal : Malgré cette victoire éclatante, Hannibal ne parvint pas à briser la résilience romaine ni à prendre Rome elle-même, marquant une limite à son succès stratégique. Héritage de Paulus : Sa mort héroïque renforça son image comme symbole de sacrifice patriotique. Son fils, Lucius Aemilius Paulus Macedonicus, restaura l’honneur familial en remportant la bataille de Pydna (168 av. J.-C.) contre la Macédoine, mettant fin à la troisième guerre macédonienne. Contexte historique : La gens Aemilia était l’une des familles les plus prestigieuses de Rome, produisant plusieurs consuls et généraux. Lucius Aemilius Paulus s’inscrivait dans cette tradition d’excellence militaire et politique. La deuxième guerre punique fut un tournant pour Rome, consolidant son statut de puissance méditerranéenne malgré des revers initiaux comme Cannes. Sources antiques : Polybe (Histoires) : Fournit un récit détaillé de la bataille, louant la discipline d’Hannibal et critiquant l’impétuosité romaine. Tite-Live (Histoire romaine) : Met l’accent sur le contraste entre Paulus et Varro, présentant Paulus comme un commandant sage mais victime des circonstances. Denier Aemilia – Lucius Æmilius Lepidus Paullus

Bonus Eventus

Bonus Eventus Bonus Eventus (Bon Succès, en français) est une personnification divine dans la religion de la Rome antique. Le savant Varron de la République romaine le qualifie d’une des douze divinités qui présidaient à l’agriculture. Associé à Lympha (en), déesse qui influait sur l’approvisionnement en eau, Bonus Eventus a peut-être à l’origine une fonction agricole, mais, pendant l’Empire romain, représente un concept plus général de la réussite et est l’une des nombreuses abstractions qui figurent sur des revers monétaires. Quelques monnaies représentant Bonus Eventus ont été frappées pour Galba et sous les règnes de Vespasien et Titus, d’Antonin le Pieux et de Septime Sévère. Sur ces pièces de monnaie et des gemmes, Bonus Eventus est un homme nu debout qui a d’habitude une jambe fléchie et la tête tournée vers la patère qu’il tient dans sa main tendue. Parfois, il porte une chlamyde qui lui couvre le dos ou un himation qui est passé sur l’épaule et dont les extrémités encadrent son torse. Des pavots et des épis sont des attributs fréquents du dieu. Dans son livre sur la sculpture, Pline l’Ancien décrit deux statues de Bonus Eventus qui étaient en fait des représentations rebaptisées de dieux grecs. L’une était un bronze d’Euphranor; et l’autre, un marbre de Praxitèle. Celle-ci se trouvait avec une statue de Fortuna dans le temple dédié à la triade capitoline ; et celle-là, entre l’Athéna recyclée située sous le Capitole et la Léto du temple de la Concorde. On ne sait trop, d’après la description de Pline, si les deux statues grecques représentaient à l’origine le même dieu grec. L’historien de l’art Adolf Furtwängler a conjecturé que Praxitèle avait représenté Agathodémon, puisque ce dernier était accompagné de Fortuna, peut-être une traduction de la Tyché grecque. Le bronze d’Euphranor passe parfois pour avoir inspiré l’iconographie des pièces de monnaie et des gemmes, car il tenait des coquelicots et des céréales. Ces attributs portent à croire à une divinité liée aux Mystères d’Éleusis, et alors que l’original grec passe très souvent pour être Triptolème, aucune représentation disponible de celui-ci ne montre la combinaison de coquelicots et de céréales, qui est associée à Déméter (la Cérès romaine). Denier Scribonia – Lucius Scribonius Libo

Mercure

Mercure Mercure (Mercurius en latin) est une figure centrale de la mythologie romaine, inspiré du dieu grec Hermès, mais avec des particularités propres à la culture romaine. Voici une exploration plus approfondie de son rôle, ses attributs, ses mythes, son culte et son héritage. Origine et identité Mercure est le fils de Jupiter (Zeus chez les Grecs), roi des dieux, et de Maïa, une des Pléiades, divinité associée aux montagnes et à la croissance. Son nom est lié au latin merx (marchandise) ou mercator (marchand), soulignant son lien avec le commerce. Dans la mythologie romaine, il est moins un dieu trickster (comme Hermès) qu’un protecteur des activités économiques et des échanges, reflétant les valeurs pragmatiques de Rome. Attributs et symboles Mercure est reconnaissable à ses attributs distinctifs : Le caducée : Un bâton ailé entouré de deux serpents, symbole de paix, de négociation et d’échanges commerciaux. Il est parfois confondu avec le bâton d’Esculape (lié à la médecine). Les sandales ailées (talaria) : Elles lui permettent de se déplacer à une vitesse fulgurante, incarnant son rôle de messager. Le pétase : Un chapeau ailé à large bord, symbole de voyage. La bourse : Représentant la richesse et le commerce. Ces attributs mettent en avant sa rapidité, son agilité et son lien avec la communication et les transactions. Rôles et fonctions Mercure est un dieu aux multiples facettes : Messager des dieux : Il transmet les volontés divines aux mortels et facilite les échanges entre les mondes céleste, terrestre et infernal. Dieu du commerce : Protecteur des marchands, il veille sur les transactions, les marchés et la prospérité économique. Patron des voyageurs : Il guide les voyageurs sur les routes et protège les chemins, d’où l’existence de bornes routières (hermes) en son honneur dans le monde gréco-romain. Dieu de l’éloquence : Associé à la persuasion et à la rhétorique, il est un modèle pour les orateurs. Protecteur des voleurs : Sa ruse légendaire en fait un patron des activités illicites, bien que cet aspect soit moins mis en avant à Rome qu’en Grèce. Psychopompe : Comme Hermès, Mercure guide les âmes des défunts vers l’au-delà, jouant un rôle dans les rites funéraires. Le mercure. Villa Medicis à Rome Mythes principaux Bien que les récits romains sur Mercure soient moins nombreux que ceux d’Hermès dans la mythologie grecque, certains mythes marquants illustrent sa personnalité : La naissance et le vol du bétail d’Apollon : Selon le mythe grec repris par les Romains, Mercure, à peine né, s’échappe de sa grotte et vole le bétail sacré d’Apollon. Pour apaiser la colère de son frère, il lui offre une lyre qu’il a inventée à partir d’une carapace de tortue et d’intestins de vache. Cet épisode met en lumière sa ruse, son ingéniosité et son talent musical. L’invention du feu : Dans certaines versions, Mercure est crédité d’avoir enseigné aux mortels l’art de faire du feu, renforçant son rôle de médiateur entre dieux et humains. Mercure et Lara : Dans un mythe romain, Mercure séduit la nymphe Lara (ou Larunda), une divinité des Lares. Après qu’elle a trahi un secret de Jupiter, Mercure la conduit aux Enfers, où elle devient une divinité silencieuse, Tacita. Culte et importance à Rome Le culte de Mercure était particulièrement développé dans la Rome antique, où le commerce jouait un rôle économique crucial. Voici quelques aspects notables : Temple de Mercure : Un temple lui fut dédié sur la colline de l’Aventin vers 495 av. J.-C., un lieu stratégique près des zones commerciales. Ce temple était un centre pour les marchands et les artisans. La Mercuralia : Une fête en son honneur avait lieu le 15 mai. Les marchands se rendaient aux puits ou aux sources, aspergeaient leurs marchandises et leurs têtes d’eau sacrée pour invoquer la prospérité et la protection de Mercure. Les collèges de marchands : Les guildes de commerçants (collegia mercatorum) vénéraient Mercure comme leur patron, renforçant son importance sociale. Mercure était également associé aux Lares, divinités protectrices des foyers et des carrefours, et parfois représenté dans les sanctuaires domestiques. Mercure dans l’art et la culture Dans l’art romain, Mercure est souvent dépeint comme un jeune homme athlétique, nu ou légèrement vêtu, portant ses attributs ailés. Ses représentations ornaient les monnaies, les mosaïques et les fresques, symbolisant la prospérité et la mobilité. À Pompéi, par exemple, des fresques de Mercure sont fréquentes dans les boutiques, témoignant de son rôle protecteur. Héritage et symbolisme Mercure a laissé une empreinte durable : Astronomie : La planète Mercure, la plus rapide à orbiter autour du Soleil, porte son nom en raison de sa vitesse. Langage : Les termes comme « mercantile » ou « mercuriel » (pour décrire une personnalité changeante et vive) dérivent de son nom. Alchimie : Dans l’alchimie médiévale, le mercure (le métal liquide) était associé à ce dieu en raison de sa fluidité et de sa capacité à se transformer, reflétant son caractère insaisissable. Mythologie comparée : Mercure partage des traits avec des divinités d’autres cultures, comme le dieu nordique Odin (messager et psychopompe) ou l’égyptien Thot (dieu de l’écriture et de la communication). Mercure dans la culture moderne Mercure reste une figure influente dans la culture contemporaine : Il inspire des marques commerciales (comme la marque automobile Mercury). Son caducée est parfois utilisé (à tort) comme symbole médical, en raison de sa confusion avec le bâton d’Esculape. Dans la littérature et les médias, Mercure/Hermès apparaît souvent comme un personnage rusé et charismatique, comme dans la série Percy Jackson ou dans des adaptations de mythes classiques. Denier Serratus Mamilia – Caius Mamilius Limetanus

Ancus Marcius

Ancus Marcius Ancus Marcius, quatrième roi légendaire de Rome (règne traditionnel : 642–617 av. J.-C.), occupe une place unique dans la tradition romaine, incarnant un pont entre la piété religieuse de son grand-père, Numa Pompilius, et l’ambition militaire de son prédécesseur, Tullus Hostilius. Fils de Numa Marcius, un proche de Numa Pompilius, il hérita d’une réputation de droiture et de modération, ce qui influença son image dans les récits historiques, notamment ceux de Tite-Live et Denys d’Halicarnasse. Conquêtes et expansion Marcius mena plusieurs campagnes militaires contre les tribus latines et sabines voisines, qui menaçaient la stabilité de Rome. Selon la tradition, il adopta une approche stratégique : avant de déclarer la guerre, il respectait les rituels religieux, comme l’envoi des fetiales (prêtres chargés de négocier ou de déclarer officiellement les hostilités). Ces victoires permirent d’agrandir le territoire romain. L’une de ses réalisations majeures fut la conquête de la côte tyrrhénienne, où il fonda Ostie, à l’embouchure du Tibre. Ce port devint crucial pour le commerce et la défense maritime de Rome, renforçant son influence économique. Il déplaça également les populations vaincues vers Rome, notamment sur la colline de l’Aventin, intégrant ces nouveaux citoyens tout en consolidant la démographie de la ville. Cette politique d’assimilation contribua à la croissance de Rome, mais posa aussi des défis d’intégration sociale. Infrastructures et legs civique Ancus Marcius est célèbre pour ses contributions à l’urbanisation de Rome. Il fit construire le Pons Sublicius, un pont en bois sur le Tibre, qui facilita les échanges commerciaux et militaires entre les deux rives. Ce pont, maintenu selon des rituels religieux stricts, symbolisait le mélange de pragmatisme et de spiritualité de son règne. Il est aussi crédité de la construction de la prison Mamertine (Carcer Tullianum), un cachot destiné aux prisonniers de haut rang, comme les chefs ennemis. Cet édifice reflétait une volonté d’établir un système de justice, même rudimentaire. En outre, il fortifia le Janicule, une colline stratégique à l’ouest du Tibre, pour protéger Rome des invasions. « Ancus-Martius » by Published by Guillaume Rouille (1518?-1589) Denier Marcia – Lucius Marcius Philippus Héritage religieux Fidèle à l’héritage de Numa, Marcius mit un point d’honneur à respecter et codifier les pratiques religieuses. Il renforça le rôle des fetiales et veilla à ce que les déclarations de guerre et les traités soient sanctifiés par des rituels, ce qui donnait une légitimité divine aux actions de Rome. Il aurait également restauré ou entretenu les institutions religieuses établies par son grand-père, consolidant le lien entre la religion et l’État. Une figure semi-légendaire Comme pour les autres rois de Rome, les récits sur Ancus Marcius mêlent histoire et mythologie. Les sources, écrites des siècles plus tard, ont tendance à idéaliser son règne pour en faire un modèle d’équilibre entre guerre et paix, force et piété. Certains historiens modernes suggèrent que des détails, comme la fondation d’Ostie, pourraient être anachroniques, car les preuves archéologiques d’une ville portuaire aussi précoce sont minces. Cependant, son rôle dans l’expansion de Rome et le développement de ses infrastructures reste plausible. Fin de règne Marcius mourut après environ 25 ans de règne, laissant le trône à Lucius Tarquinius Priscus, un étranger qui marqua un tournant dans l’histoire romaine. Sa mort est décrite comme naturelle, sans les drames qui entourent d’autres rois.

Quirinus

Quirinus Quirinus, divinité romaine ancienne, occupe une place particulière dans la mythologie et la religion de la Rome archaïque. Associé initialement à la guerre, il est parfois considéré comme un dieu sabin, reflet de l’influence des Sabins dans la formation de Rome. Son nom pourrait dériver de quiris (« lance » en sabin) ou de co-virium (« assemblée d’hommes »), suggérant un rôle lié à la fois à la force militaire et à la cohésion communautaire. Dans la triade archaïque, aux côtés de Jupiter (souveraineté divine) et Mars (guerre et agriculture), Quirinus incarne l’aspect civique ou collectif du peuple romain, peut-être en lien avec l’organisation des citoyens en tant que force militaire ou politique. Son culte était centré sur la colline du Quirinal, l’une des sept collines de Rome, qui était un bastion sabin avant la fusion avec le peuple latin. Cette colline abritait un sanctuaire dédié à Quirinus, renforçant son importance dans la topographie sacrée de la ville. La fête des Quirinalia, célébrée le 17 février, était un moment clé du calendrier religieux romain. Elle marquait un rituel dédié à Quirinus, bien que son éclat ait diminué avec le temps. Le Flamen Quirinalis, prêtre attitré de Quirinus, jouait un rôle central dans ces cérémonies. Ce flamine, l’un des trois majeurs avec ceux de Jupiter et Mars, était chargé de maintenir les rites associés, soulignant le statut élevé de Quirinus dans la religion primitive. Avec l’évolution de la religion romaine, Quirinus perd progressivement de sa singularité. À partir de la fin de la République, il est de plus en plus assimilé à Romulus, le fondateur mythique de Rome, qui, selon la légende, aurait été divinisé après son ascension au ciel. Cette identification reflète une tendance à historiciser les divinités anciennes en les liant à des figures héroïques. Ainsi, Quirinus devient une sorte de symbole patriotique, représentant l’idéal du citoyen-soldat romain. Son déclin s’accentue sous l’Empire, où des divinités comme Junon, Minerve ou les cultes impériaux prennent le pas. Cependant, son héritage persiste dans la mémoire culturelle romaine, notamment à travers le terme Quirites, utilisé pour désigner les citoyens romains dans un contexte civil, par opposition à leur rôle militaire. En résumé, Quirinus est une figure complexe, à la croisée de la mythologie, de l’histoire et de l’identité romaine. Dieu guerrier, protecteur de la communauté et symbole de Romulus, il incarne les racines sabines et les valeurs collectives de la Rome primitive, tout en s’effaçant progressivement face à l’évolution des croyances et des priorités religieuses. Denier Memmia – Caius Memmius

Villa Publica

La Villa Publica était une construction publique de la Rome antique dont le nom signifiait Maison du Peuple et qui servait de base aux opérations des censeurs. On sait qu’elle se trouvait sur le champ de Mars où elle fut érigée en 435 av. J.-C. Selon Tite-Live le premier recensement eut lieu l’année de sa construction. En 194 av. J.-C. le lieu fut restauré et agrandi. Les sources antiques nous apprennent qu’elle fut à nouveau rénovée en 34 av. J.-C. On ignore sa localisation exacte sur le champ de Mars, même s’il se trouvait dans la même zone que le Circus Flaminius et les Saepta Julia.

Cybèle

Cybèle Cybèle, ou Kybèle, est une déesse phrygienne de la fertilité, de la nature et des animaux sauvages. Originaire d’Anatolie (Turquie actuelle), elle était vénérée comme la « Grande Mère » (Magna Mater), associée aux montagnes et aux grottes, symbolisant l’abondance et la puissance de la terre. Son culte s’est répandu en Grèce dès le VIe siècle av. J.-C. et à Rome en 204 av. J.-C. pendant la deuxième guerre punique, où elle devint protectrice de l’État. Sa mythologie met souvent en scène son amant Attis, un mortel qui mourut et ressuscita, symbolisant le cycle des saisons et de la végétation. Le culte de Cybèle incluait des rituels extatiques, de la musique et des danses frénétiques menées par ses prêtres, les Galli, connus pour s’autocastrer en signe de dévotion. Elle est souvent représentée avec un lion, une couronne à tourelles et un char, soulignant son pouvoir sur la nature et les cités. Cybèle avec ses attributs traditionnels (corne d’abondance, lion et couronne en forme de remparts). Le visage est celui d’une femme romaine, sans doute d’une position importante. Marbre romain, v. 50 ap. J.-C. Denier Fabia – Caius Fabius Hadrianus Les sources principales de ses mythes incluent les Hymnes homériques, les Fastes d’Ovide et la Description de la Grèce de Pausanias. Des vestiges archéologiques, comme son temple à Pessinus et des statues en Asie Mineure, témoignent de son culte répandu. Son influence persista dans l’Empire romain jusqu’à ce que le christianisme supplante son culte au IVe siècle.