Decempeda

Decempeda La décempède, au-delà d’être une simple unité de mesure, était un outil essentiel de l’ingénierie et de l’administration romaine. Voici quelques détails supplémentaires : Utilisation spécifique : La décempède était principalement utilisée par les gromatici, les arpenteurs romains. Ces professionnels jouaient un rôle crucial dans la délimitation des terres publiques (ager publicus), la fondation des colonies, l’urbanisme et la construction de routes et d’aqueducs. Autres noms : Elle était souvent désignée par le terme pertica, qui signifiait également « perche » ou « tige de mesure ». Les deux termes étaient parfois utilisés de manière interchangeable, mais la décempède était spécifiquement la perche de 10 pieds. Équivalences et système : Le système de mesure romain était basé sur le pied (pes), qui était lui-même divisé en 12 unciae (pouces) ou 16 digiti (doigts). La décempède servait de base pour des unités de mesure de surface plus grandes. Par exemple, un actus (une unité de longueur) valait 12 décempèdes, et le iugerum (une unité de surface) était basé sur des multiples de la décempède carrée. Connotation symbolique : Dans la littérature romaine, la décempède pouvait aussi avoir une connotation symbolique, représentant parfois l’autorité de l’État dans la redistribution des terres, en particulier après les conquêtes. Sa précision symbolisait l’ordre et l’organisation du pouvoir romain. Denier anonyme
César

César Jules César, né Gaius Julius Caesar le 12 juillet 100 av. J.-C. (selon certaines sources, peut-être en 102 av. J.-C.), appartenait à la gens Julia, une famille patricienne prétendant descendre d’Énée et de la déesse Vénus. Malgré la noblesse de sa lignée, sa famille n’était pas particulièrement riche. Son oncle, Marius, un général influent, lui ouvrit des portes dans la politique romaine. Jeune, César se fit remarquer par son éloquence et son ambition. À 16 ans, il perdit son père et dut naviguer dans une Rome divisée par les luttes entre populares (partisans du peuple) et optimates (élite sénatoriale). Pour échapper aux purges de Sylla, un adversaire de Marius, il s’exila temporairement. Carrière militaire et politiqueCésar gravit les échelons du cursus honorum (carrière politique romaine) avec une habileté remarquable. Il occupa des postes comme questeur, édile et préteur, utilisant chaque rôle pour gagner la faveur du peuple, notamment par des jeux publics fastueux financés à crédit. En 59 av. J.-C., il devint consul, consolidant son pouvoir grâce à une alliance informelle, le Premier Triumvirat, avec Pompée, un général puissant, et Crassus, un homme d’affaires richissime. Sa campagne dans les Gaules (58-50 av. J.-C.) fut un tournant. En soumettant les tribus gauloises, il étendit l’influence romaine jusqu’à l’Atlantique et au Rhin. Ses récits, les Commentaires sur la Guerre des Gaules (De Bello Gallico), sont à la fois un rapport militaire et une œuvre de propagande, glorifiant ses exploits. Ces succès lui valurent une immense popularité auprès du peuple et de son armée, mais aussi la méfiance du Sénat et de Pompée. Dictature et réformesEn 49 av. J.-C., défiant le Sénat, César franchit le Rubicon avec son armée, déclenchant une guerre civile contre Pompée et les optimates. Sa victoire à Pharsale (48 av. J.-C.) et la mort de Pompée en Égypte consolidèrent son pouvoir. Il poursuivit ses ennemis à travers l’Empire, nouant au passage une alliance (et une liaison) avec Cléopâtre, reine d’Égypte, dont il eut un fils, Césarion. Devenu maître de Rome, César centralisa le pouvoir. En 46 av. J.-C., il se fit nommer dictateur pour dix ans, puis à vie en 44 av. J.-C. Ses réformes furent audacieuses : il réorganisa le système judiciaire, agrandit le Sénat pour inclure ses partisans, et introduisit le calendrier julien, basé sur l’année solaire, qui inspira notre calendrier actuel. Il planifia aussi des campagnes contre les Parthes, mais n’eut pas le temps de les réaliser. Buste en marbre dit « de Jules César », découvert en 2007 dans le Rhône à Arles (France) Denier César – Lucius Flaminius Chilo Assassinat et héritageSon pouvoir quasi monarchique alarma les sénateurs, qui craignaient la fin de la République. Le 15 mars 44 av. J.-C., lors des Ides de Mars, César fut poignardé à mort dans la Curie de Pompée par une vingtaine de conspirateurs, dont Brutus, qu’il considérait comme un fils adoptif, et Cassius. Selon la légende, ses derniers mots auraient été : « Et tu, Brute ? » (Et toi, Brutus ?), bien que Suétone rapporte qu’il n’a rien dit, ou peut-être « Toi aussi, mon fils ? » en grec. Sa mort plongea Rome dans le chaos. Une nouvelle guerre civile éclata, d’où émergea son petit-neveu et fils adoptif, Octave (futur Auguste), comme premier empereur. César devint une figure mythique, son nom devenant synonyme de pouvoir absolu (les titres « tsar » et « kaiser » en dérivent). Son règne marqua la fin de la République romaine et le début de l’Empire. César dans la cultureCésar reste une icône : Shakespeare l’a immortalisé dans Jules César, où il est dépeint comme un homme à la fois grandiose et vulnérable. Ses citations, comme « Veni, vidi, vici » (Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu), résonnent encore. Il incarne l’ambition, le génie stratégique et la fragilité face à la trahison.
Caducée

Caducée Le Caducée : Symbole d’Hermès et de la Médecine Le caducée est l’un des symboles les plus reconnaissables au monde, souvent associé à la médecine et aux professions de santé. Cependant, son histoire et sa signification sont bien plus complexes et remontent à l’Antiquité, bien avant son adoption par le monde médical. Denier Octave et Marc Antoine – Caius Julius Cæsar Octavianus Origines Mythologiques : Le Bâton d’Hermès Dans la mythologie grecque, le caducée est avant tout l’attribut du dieu Hermès (Mercure chez les Romains), messager des dieux, dieu du commerce, des voyageurs, des voleurs, de l’éloquence et de la diplomatie. Il est représenté comme un bâton orné de deux serpents entrelacés, souvent surmonté d’une paire d’ailes. La légende raconte qu’Hermès aurait reçu ce bâton d’Apollon en échange de la lyre qu’il avait inventée. Une autre version populaire veut qu’Hermès ait séparé deux serpents qui se battaient en jetant son bâton entre eux, et qu’ils se soient enroulés autour. Les ailes symbolisent sa rapidité en tant que messager divin. Le Caducée et l’Asclépios : Une Confusion Fréquente Il est crucial de distinguer le caducée du bâton d’Asclépios (Esculape chez les Romains). Asclépios est le dieu grec de la médecine et de la guérison. Son symbole est un simple bâton autour duquel s’enroule un seul serpent. Ce symbole, bien plus ancien et directement lié à la pratique médicale de l’Antiquité (les serpents étant associés à la régénération et à la sagesse), est le véritable emblème de la médecine. La confusion entre les deux symboles est apparue relativement récemment, principalement au cours des XIXe et XXe siècles, notamment aux États-Unis. Le caducée d’Hermès, avec ses connotations commerciales, a été adopté par inadvertance par certaines organisations médicales, dont le service de santé de l’armée américaine. Significations du Caducée Outre son association avec Hermès, le caducée porte de nombreuses significations symboliques : Équilibre et Dualité : Les deux serpents entrelacés représentent souvent l’équilibre des forces opposées (vie et mort, bien et mal, maladie et guérison), ainsi que la dualité inhérente à de nombreux aspects de l’existence. Sagesse et Connaissance : Les serpents, animaux qui muent, sont depuis longtemps associés à la sagesse, à la régénération et à la connaissance cachée. Commerce et Négociation : En tant qu’attribut d’Hermès, le caducée symbolise la négociation, les échanges et, par extension, le commerce. Protection et Guidance : Le bâton lui-même peut être vu comme un instrument de soutien, de protection et de guidance. Le Caducée Aujourd’hui Bien que le bâton d’Asclépios soit le symbole correct et historiquement précis de la médecine, le caducée d’Hermès continue d’être largement utilisé, en particulier dans le monde anglophone, pour représenter les professions médicales et de santé. On le retrouve sur les ambulances, les insignes d’organisations médicales et diverses représentations graphiques. En France et dans de nombreux pays européens, le caducée des pharmaciens est une adaptation du caducée d’Hermès, mais il est souvent associé à la coupe d’Hygie (déesse de la santé), autour de laquelle s’enroule un serpent. Cela illustre la persistance de l’influence d’Hermès dans certains secteurs liés à la santé, malgré la distinction avec le bâton d’Asclépios. En somme, le caducée est un symbole riche d’histoire et de significations multiples. Sa popularité et sa large diffusion témoignent de la fascination humaine pour les emblèmes porteurs de sens, même lorsque leur interprétation évolue au fil du temps. Stèle de Mercure Stèle de Mercure au grand caducée, calcaire, Époque gallo-romaine, lieu de découverte: Hôtel-Dieu, 1867 Musée Carnavalet
Concordia (la Concorde)

Concordia (la Concorde) Dans la mythologie romaine, Concordia est la déesse de l’harmonie, de l’unité et de la paix, en particulier dans la société et le mariage. Elle est souvent représentée comme une figure maternelle, assise, tenant un patera (coupe sacrificielle), une corne d’abondance (symbole de prospérité) ou un caducée (symbole de paix). Son équivalent grec est Homonoia, incarnant l’unité d’esprit. Fille de Jupiter (Zeus) et de Thémis, déesse de la justice, elle symbolise l’ordre et la concorde. Son culte était essentiel à la vie civique romaine, soulignant la cohésion sociale. Le premier temple de Concordia fut promis par Marcus Furius Camillus en 367 av. J.-C., pour célébrer la réconciliation entre patriciens et plébéiens après l’adoption de la Lex Licinia Sextia, ouvrant le consulat aux plébéiens. Situé sur le Forum romain, au pied du Capitole, ce temple servait souvent de lieu de réunion pour le Sénat, notamment en temps de crise. D’autres sanctuaires lui furent dédiés, comme celui de Concordia Augusta, offert par Livie, épouse d’Auguste, vers 7 av. J.-C., symbolisant l’unité de la famille impériale, avec des statues d’Auguste en Mars et de Livie en Vénus. Concordia était souvent associée à Pax (Paix) et apparaissait sur des monnaies, comme celles de Marc Aurèle, pour symboliser la stabilité. Son opposée est Discordia (Éris en grec), déesse de la discorde. Des temples lui furent aussi consacrés hors de Rome, comme à Pompéi, où la prêtresse Eumachia lui dédia un bâtiment. Elle était invoquée lors de fêtes comme la Caristia, célébrant l’harmonie familiale, et son imagerie, comme des mains jointes, représentait l’accord. Denier Mussidia – Lucius Mussidius Longus
Hercule

Hercule Hercule, connu sous le nom d’Héraclès dans la mythologie grecque, est un héros légendaire, fils de Zeus et d’Alcmène, une mortelle. Célèbre pour sa force surhumaine, il est surtout associé aux douze travaux, des épreuves imposées par le roi Eurysthée pour expier le meurtre de sa famille, commis sous l’influence d’Héra, jalouse de sa naissance. 1. Origines et Contexte Mythologique Héraclès est né de l’union de Zeus, le roi des dieux, et d’Alcmène, une mortelle de Thèbes. Zeus, pour séduire Alcmène, prit l’apparence de son mari, Amphitryon. Cette naissance illégitime attira la colère d’Héra, épouse de Zeus, qui jura de tourmenter Héraclès toute sa vie. Dès son berceau, Héra envoya deux serpents pour le tuer, mais le nourrisson, déjà doté d’une force prodigieuse, les étrangla. Ce premier exploit annonça sa destinée héroïque. Son nom, Héraclès, signifie ironiquement « gloire d’Héra » en grec, reflétant peut-être la tension entre sa grandeur et les épreuves infligées par la déesse. Dans la mythologie romaine, il devient Hercule, un nom qui s’est popularisé dans la culture occidentale. 2. Les Douze Travaux : Contexte et Symbolisme Les douze travaux sont l’épine dorsale de la légende d’Héraclès. Ils furent imposés par Eurysthée, roi de Mycènes, après qu’Héraclès, rendu fou par Héra, eut tué sa femme Mégara et leurs enfants. Pour expier ce crime, l’oracle de Delphes ordonna à Héraclès de servir Eurysthée, qui conçut des tâches apparemment impossibles pour le faire échouer. Voici quelques détails sur des travaux marquants : Lion de Némée : Sa peau était impénétrable. Héraclès l’étrangla et porta ensuite sa dépouille comme armure, un symbole iconique. Hydre de Lerne : Ce monstre à plusieurs têtes regenerait ses têtes lorsqu’on les coupait. Héraclès, aidé de son neveu Iolaos, cautérisa les cous pour empêcher la repousse. Pommes d’or des Hespérides : Ce travail nécessita ruse et voyage cosmique. Héraclès convainquit le titan Atlas de récupérer les pommes en tenant le ciel à sa place temporairement. Cerbère : Capturer le chien à trois têtes des Enfers sans armes montra sa capacité à défier la mort elle-même. Ces travaux ne sont pas seulement des exploits physiques : ils symbolisent la lutte contre le chaos, la maîtrise de soi et la quête de rédemption. Ils ont aussi une dimension géographique, couvrant des lieux mythiques du monde grec et au-delà, ce qui reflète l’idée d’un héros universel. 3. Autres Aventures Héraclès ne se limite pas aux douze travaux. Il participa à de nombreuses autres aventures : L’Expédition des Argonautes : Il accompagna Jason dans la quête de la Toison d’or, bien qu’il quitta l’expédition en chemin pour chercher son ami Hylas. La Gigantomachie : Il aida les Olympiens à vaincre les Géants, prouvant son rôle crucial dans l’ordre divin. Sauvetage de Prométhée : Héraclès libéra le titan enchaîné, un acte de gratitude pour l’aide de Prométhée dans le travail des pommes d’or. Il fonda également des cités, comme Héraclée, et engendra une lignée, les Héraclides, qui jouèrent un rôle dans les récits historiques grecs. 4. Personnalité et Complexité Héraclès n’est pas un héros parfait. Il est à la fois divin et profondément humain, sujet à des accès de rage, des erreurs tragiques et des moments de désespoir. Sa force est contrebalancée par sa vulnérabilité émotionnelle, notamment dans l’épisode où il tue sa famille sous l’emprise de la folie. Cette dualité en fait un personnage complexe : un symbole de triomphe, mais aussi de souffrance et de repentance. 5. Mort et Apothéose La mort d’Héraclès est aussi dramatique que sa vie. Trompé par le centaure Nessus, il revêt une tunique empoisonnée par le sang de l’Hydre, offerte par sa femme Déjanire, qui croyait renforcer son amour. La tunique brûle sa chair, causant une douleur insupportable. Héraclès choisit de mourir sur un bûcher funéraire au mont Œta. Dans une apothéose spectaculaire, Zeus l’élève au rang de dieu, et il rejoint l’Olympe, réconcilié avec Héra, qu’il épouse à la déesse Hébé, personnification de la jeunesse. Statue d’Hercule. Bronze doré, œuvre romaine, IIe siècle av. J.-C. Découverte au Forum Boarium au XVe siècle Denier Vibia – Caius Vibius Varus 6. Culte et Héritage Culturel Grèce : Héraclès était vénéré comme un héros et un dieu. Des sanctuaires, comme celui de Thèbes, lui étaient dédiés. Il était invoqué pour la force et la protection. Rome : Sous le nom d’Hercule, il devint un symbole de vertu et de courage. Le temple d’Hercule Victor à Rome et l’autel du Grand Autel (Ara Maxima) témoignent de son importance. Art et Littérature : Héraclès/Hercule inspira d’innombrables œuvres, des vases grecs aux statues romaines (comme l’Hercule Farnèse), en passant par les tragédies d’Euripide et de Sophocle. À l’époque moderne, il apparaît dans des films (comme Hercule de Disney) et des séries, souvent simplifié comme un héros d’action. 7. Faits Méconnus Héraclès et l’amour : Il eut de nombreuses liaisons, hommes et femmes, comme Iolaos ou Omphale, reine de Lydie, avec qui il échangea ses vêtements, un épisode explorant les thèmes de genre et d’identité. Rivalité avec Eurysthée : Eurysthée refusa parfois de valider certains travaux (comme l’Hydre, car Iolaos l’aida), ce qui montre la mesquinerie du roi face à la grandeur d’Héraclès. Symbolisme astronomique : La constellation d’Hercule dans le ciel est associée à ses exploits, notamment son combat contre le Dragon (lié au jardin des Hespérides). 8. Héraclès dans la Culture Moderne Héraclès reste une figure universelle, représentant la persévérance face à l’adversité. Il apparaît dans des jeux vidéo (God of War), des comics (Hercule chez Marvel) et des récits revisités. Cependant, ces adaptations omettent souvent la profondeur tragique du mythe original.
Sol

Sol Origines et Évolution Racines anciennes : Sol était vénéré dans la Rome archaïque sous le nom de Sol Indiges, une divinité agraire associée à la fertilité et aux cycles saisonniers. Ce culte originel était plus modeste, lié aux besoins agricoles des premières communautés romaines. Influence grecque : Avec l’influence de la culture grecque, Sol a été progressivement assimilé à Hélios, adoptant des attributs comme le char solaire et une iconographie plus élaborée. Cette hellénisation a enrichi son rôle dans la mythologie romaine. Sol Invictus : Au IIIe siècle apr. J.-C., sous l’empereur Aurélien (270-275), le culte de Sol Invictus devient une religion d’État officielle. Aurélien construit un grand temple dédié à Sol sur le Champ de Mars et établit un collège de prêtres (les pontifices Solis). Ce culte visait à unifier l’Empire face aux crises politiques et religieuses. Mythologie et Attributs Le char solaire : Sol traverse le ciel dans un quadrige tiré par quatre chevaux fougueux, souvent nommés d’après des qualités comme la vitesse ou la lumière (par exemple, Pyrois, Éoos, Aethon et Phlégon, noms hérités d’Hélios). Ce voyage symbolise le cycle quotidien du Soleil. Rôle de témoin : Comme Hélios dans la mythologie grecque, Sol est un observateur omniscient. Il voit tout ce qui se passe sur Terre, ce qui en fait un garant de la justice et un témoin des serments. Compagnons mythologiques : Sol est parfois associé à Luna (la Lune) et Aurora (l’Aurore), formant une triade cosmique. Aurora, déesse de l’aube, précède son char pour annoncer l’arrivée du jour. Disque de l’art romain symbolisant le dieu Sol datant du IIe siècle Culte et Pratiques Religieuses Temples et autels : Outre le temple d’Aurélien, un sanctuaire ancien dédié à Sol existait dans le Circus Maximus, où des courses de chars étaient organisées en son honneur. Un autre temple se trouvait sur le Quirinal, l’une des sept collines de Rome. Fêtes : La fête du Dies Natalis Solis Invicti (25 décembre) était le point culminant du culte, célébrant la « renaissance » du Soleil après le solstice d’hiver. Des jeux, sacrifices et banquets marquaient l’occasion. Cette date a influencé la fixation de Noël dans le christianisme. Sacrifices : Les offrandes à Sol incluaient des animaux (chevaux, bœufs) et des produits agricoles. Les cérémonies étaient souvent accompagnées de prières pour la prospérité et la stabilité de l’Empire. Iconographie Représentations artistiques : Sol est typiquement montré comme un jeune homme imberbe avec une couronne de rayons ou une auréole. Il porte une tunique légère ou un manteau flottant, tenant parfois un fouet (pour guider les chevaux) ou un globe (symbole de domination cosmique). Monnaies et art : Sous l’Empire, Sol apparaît fréquemment sur les pièces de monnaie, notamment sous Constantin, qui mêlait imagerie païenne et chrétienne. Les mosaïques, comme celles des villas romaines, montrent souvent Sol au centre d’un zodiaque ou dans son char. Syncrétisme et Influence Mithra et autres cultes : Sol Invictus partage des traits avec Mithra, divinité perse du culte mithraïque, également associé au Soleil et populaire parmi les soldats romains. Cette convergence reflète la fusion des traditions orientales et romaines. Transition vers le christianisme : Le culte de Sol Invictus a facilité la transition vers le christianisme, notamment par la coïncidence du 25 décembre avec la naissance du Christ. Constantin, premier empereur chrétien, a maintenu des références à Sol dans son iconographie, montrant une continuité symbolique. Héritage Dans la culture : L’image de Sol a influencé l’art et la littérature européennes, notamment à la Renaissance, où le Soleil est souvent représenté comme une figure divine ou allégorique. Symbolisme : Sol reste un symbole de puissance, de renouveau et d’éternité, repris dans des contextes modernes, comme les logos ou les métaphores littéraires. Denier Mussidia – Lucius Mussidius Longus Anecdotes et Détails Légende mineure : Une histoire romaine raconte que Sol, en tant que témoin universel, aurait aidé à révéler des complots contre l’Empire, renforçant son rôle de protecteur. Étymologie : Le mot latin sol (soleil) est à l’origine de termes comme « solaire » en français, et son nom est lié à des racines indo-européennes signifiant « briller ».
Augure

Augure Les augures étaient des figures centrales dans la religion et la politique de la Rome antique, intégrés au collège des augures, une institution prestigieuse qui pouvait compter jusqu’à 16 membres sous l’Empire. Leur rôle consistait à pratiquer l’auspicia, l’art d’interpréter les signes divins pour approuver ou désapprouver des entreprises publiques ou privées. Voici des aspects plus approfondis : Types de signes : Auspicia ex avibus : Observation des oiseaux (leur vol, chant ou comportement). Par exemple, un vol à droite était souvent favorable, à gauche défavorable. Auspicia ex caelo : Signes célestes, comme les éclairs ou le tonnerre. Un éclair à gauche pouvait être positif pour certains rituels. Auspicia ex tripudiis : Comportement des poulets sacrés. Si les poulets mangeaient avidement, c’était un bon présage ; s’ils refusaient, un mauvais signe. Auspicia ex quadripedibus : Signes tirés d’animaux à quatre pattes, bien que moins fréquents. Rituels et pratiques :Les augures utilisaient un bâton appelé lituus pour délimiter un espace sacré (templum) où ils observaient les signes. Ils suivaient des règles codifiées, et toute erreur dans le rituel (comme un mauvais présage ignoré) pouvait annuler une action, comme une bataille ou une élection. Par exemple, un général pouvait reporter une campagne si les auspices étaient défavorables. Pouvoir politique :Les augures avaient un pouvoir considérable, car ils pouvaient bloquer des décisions en déclarant des auspices défavorables (obnuntiatio). Cela en faisait des acteurs clés dans les luttes de pouvoir. Par exemple, Cicéron, lui-même augure, soulignait l’importance de ce rôle dans son ouvrage De Divinatione. Cependant, sous l’Empire, leur influence devint plus symbolique, car les empereurs contrôlaient souvent les interprétations. Augure tenant le lituus souce: mythologica.fr Denier Marc Antoine – Marcus Antonius 4. Exemples historiques : Lors de la fondation mythique de Rome, Romulus et Rémus auraient consulté les augures pour décider qui régnerait, Romulus l’emportant grâce à un plus grand nombre d’oiseaux. En 63 av. J.-C., Cicéron, en tant qu’augure, usa de son autorité pour influencer des débats politiques contre Catilina. 5. Symbolisme et héritage :Le terme « augure » est devenu synonyme de présage dans la langue française. Le lituus, leur bâton courbé, est encore un symbole religieux dans certaines traditions. Leur rôle montre comment la religion romaine était intimement liée à la gouvernance, une pratique qui influença d’autres cultures.
Les Outils Pontificaux sous la République Romaine : Le Pouvoir du Sacré

Outils pontificaux Le titre de Pontifex Maximus (Grand Pontife) est célèbre pour son lien avec la papauté. Cependant, bien avant l’ère chrétienne, sous la République Romaine (de 509 à 27 av. J.-C.), ce titre désignait le chef d’un collège sacerdotal, les Pontifes, qui détenait l’un des pouvoirs les plus influents et subtils de l’État romain. Leurs « outils » n’étaient pas seulement des objets rituels, mais surtout des instruments conceptuels et administratifs qui leur permettaient de réguler l’ensemble de la vie publique et privée. I. L’Outil Matériel : Les Insignes du Devoir Contrairement aux magistrats revêtus de la toge prétexte et accompagnés de licteurs, les Pontifes ne s’appuyaient pas sur une symbolique militaire ou consulaire ostentatoire. Leurs outils matériels étaient discrets, mais essentiels au bon déroulement du culte : Le Simpulum : La petite louche à long manche pour la libation était l’insigne le plus courant du Pontife. Il symbolisait l’acte fondamental du sacrifice et de l’offrande, marquant la piété et l’office du prêtre. La Secespita et la Securis : Ces couteaux sacrificiels (ou l’hache pour abattre l’animal) rappelaient la fonction essentielle du Collège : présider aux rituels d’État, s’assurer qu’ils étaient exécutés more maiorum (selon la coutume des ancêtres) et dans le respect absolu des règles sacrées. La Regia : Bien que ce soit un lieu, la Regia (l’ancienne résidence du roi à l’intérieur du Forum) servait de quartier général et de trésor sacré. Elle était l’outil géographique où le Pontifex Maximus conservait les registres et exerçait son autorité. Denier Sulpicia – Publius Sulpicius Galba II. L’Outil Conceptuel : La Maîtrise du Fas Le véritable pouvoir des Pontifes résidait dans leur monopole sur l’interprétation du fas (le droit divin) et des sacra (les rites et les choses sacrées). Ils étaient les juristes et théologiens de l’État. L’Interprétation de la Volonté Divine : Le Collège était l’unique dépositaire de la connaissance religieuse accumulée. Ils étaient consultés par le Sénat et les magistrats sur la conduite des cultes, la validité des vœux publics et la nécessité de rites extraordinaires (comme les supplicationes). Leur avis était quasi-législatif, car il conditionnait la conformité d’une action politique avec la paix des dieux (pax deorum). La Surveillance des Cultes Privés : Leur autorité s’étendait au-delà de la sphère publique. Ils contrôlaient les cultes familiaux (sacra privata), les adoptions, les mariages religieux (confarreatio) et les testaments, s’assurant que la transition des biens n’entraîne pas l’extinction des rites ancestraux. III. L’Outil Administratif : Le Calendrier et les Archives Le pouvoir le plus politique du Collège résidait dans deux outils administratifs fondamentaux : Le Calendrier (Fasti) : Avant la réforme de César (lui-même Pontifex Maximus en 63 av. J.-C.), les Pontifes régulaient le temps. Ils déterminaient quels jours étaient fastes (où les affaires publiques pouvaient être menées) et néfastes (où elles étaient interdites). Mieux encore, ils décidaient de l’intercalation des mois pour réaligner le calendrier lunaire avec le solaire. Cet outil, a priori technique, leur donnait un immense pouvoir politique, leur permettant d’allonger ou de raccourcir l’année pour favoriser ou gêner un magistrat ou un opposant politique. Les Annales Maximi : Tenues à la Regia, les Grandes Annales étaient les registres officiels de l’histoire romaine, notant chaque année les événements publics majeurs, les magistrats en exercice, et surtout, les prodiges et les réponses pontificales. En contrôlant les archives, ils contrôlaient la mémoire de l’État et le précédent juridique, un pouvoir inestimable dans une société fortement attachée à la tradition. Conclusion Sous la République, les outils pontificaux étaient donc moins une collection d’objets qu’un système sophistiqué de contrôle de la connaissance et du temps. Le Pontifex Maximus et son Collège formaient une institution civile et religieuse unique, capable d’influencer chaque décision de la cité. Ce n’est qu’avec l’avènement de l’Empire que le titre, et avec lui ces outils d’autorité, fut définitivement absorbé par la personne de l’Empereur, devenant un pilier de l’auctoritas impériale.
Le Trophée (Tropaevm) : Symbole de Victoire et Architecture Commémorative dans l’Antiquité

Trophée Dans l’Antiquité, le mot latin tropaevm (ou le grec tropaion) désignait bien plus qu’une simple coupe ou une récompense. Il était l’incarnation physique de la victoire militaire, un monument érigé sur le champ de bataille, marquant le point précis où l’ennemi avait été mis en déroute. Le concept du Trophée est intrinsèquement lié à l’histoire militaire et religieuse des Grecs et des Romains. Origine et Signification Grecque Chez les Grecs, le tropaion (dérivé de tropē, la « déroute » ou le « tournant ») était initialement une structure simple, montée immédiatement après la bataille. Matériau : Il était souvent constitué d’un pieu ou d’un tronc d’arbre. Armement : Ce poteau était ensuite paré des armes (boucliers, casques, cuirasses) capturées sur les cadavres des ennemis vaincus, leur donnant l’apparence symbolique d’un guerrier. Rôle Religieux : Le trophée n’était pas seulement un monument d’orgueil ; il était avant tout dédié à une divinité, le plus souvent Zeus (Jupiter) ou Arès (Mars), en remerciement pour la victoire accordée. Il était considéré comme sacré et ne devait pas être permanent, car son maintien prolongé était perçu comme un signe d’orgueil et risquait d’attirer la jalousie des dieux. Il était de coutume de ne pas détruire le trophée ennemi, le temps se chargeant de le faire disparaître. Denier Brutus – Pedanius Costa L’Évolution Romaine : Du Champ de Bataille au Monument Permanent Les Romains ont adopté et transformé la tradition grecque. Le tropaevm romain a conservé la signification initiale sur le champ de bataille, mais a évolué vers des formes architecturales beaucoup plus durables et monumentales, destinées à être vues par la postérité. Le Trophée de Campagne : Comme en Grèce, il était initialement érigé in situ et construit avec des dépouilles. Le Trophée Architectural (Monumental) : Sous l’Empire, l’idée a été transposée dans la capitale et dans les provinces sous forme de monuments pérennes. Ces structures commémoratives pouvaient prendre plusieurs formes : Arcs de Triomphe : Ornés de reliefs illustrant les victoires et incluant des représentations de trophées. Colonnes : Comme la Colonne Trajane, souvent surmontées de statues et décorées de scènes de batailles. Monuments Autonomes : Les exemples les plus frappants sont des trophées architecturaux massifs, comme le célèbre Trophée d’Auguste (Trophée des Alpes) à La Turbie, en France, érigé pour célébrer la soumission des tribus alpines. Ces monuments étaient conçus pour impressionner et affirmer la puissance éternelle de Rome. L’Héritage du Trophée L’influence du tropaevm est immense. Le terme est passé dans le langage courant pour désigner une récompense ou un prix symbolisant la réussite sportive ou professionnelle, mais son essence reste la même : un signe visible de la victoire, de l’exploit et du dépassement. De l’humble pieu armé sur un champ de bataille grec aux imposants monuments de l’Empire romain, le Trophée est un puissant témoin de la manière dont les civilisations antiques ont choisi de célébrer, de commémorer et de sacraliser leurs succès militaires.
Temple tétrastyle du divin Jules
Le temple de César ou temple du Divin César (en latin : Aedes Divi Iulii) est un temple romain édifié sur le Forum Romain à la fin du 1er siècle av. J.-C., en l’honneur de Jules César. Le temple ferme le dernier côté encore ouvert du Forum Romain, à l’est, entre la basilique Aemilia et le temple des Dioscures. En avant du podium est construit une tribune, les Rostres de César divinisé (Rostra ad Divi Iulii), qui fait face aux Rostres impériaux de l’autre côté de l’esplanade du Forum. Le temple est dédié au culte de la comète (baptisée sidus Iuliuma) qui est apparue peu après l’assassinat de César et qui est considérée comme la manifestation de l’âme de César divinisé. Après l’assassinat de César dans la Curie de Pompée sur le Champ de Mars, son corps est exposé sur le Forum Romain. La foule, bouleversée par la mort du dictateur, érige un bûcher improvisé à proximité de la Regia, qui a été en quelque sorte le quartier général de César investi de la fonction de Pontifex Maximus. Dans un premier temps, peu après le 15 mars 44, une colonne de marbre jaune de Numidie et un autel portant l’inscription parenti patriae sont érigés à l’endroit du bûcher, mais vers la fin du mois d’avril 44, Dolabella ordonne la destruction des monuments honorifiquesa. En 42 av. J.-C., peu après la bataille de Philippes, le Sénat ordonne, à la demande des triumvirs (Marc Antoine, Octave et Lépide), la construction d’un templea à l’emplacement des monuments honorifiques détruits, dédié à Jules César qui a été divinisé, premier exemple de divinisation posthume à Rome. Dès 44, un quatrième flaminat majeur est créé afin de s’occuper du culte du divin César, le premier flamine nommé est Marc Antoine. Le temple est dédié par Auguste le 18 août 29, peu après sa victoire à la bataille d’Actium. Le temple est détruit dans un incendie sous Septime Sévère qui le fait restaurer. Les vestiges du temple sont mis au jour à l’occasion des fouilles entreprises sur le Forum en 1872. « HuelsenRecTemplumDiviIuli » by Public Domain Book: Christian Hülsen, Bretschneider und Regenberg, 1904. Author Christian Hülsen died in 1935. – Public Domain Book: Christian Hülsen, Bretschneider und Regenberg, 1904. Licensed under Public Domain via Wikimedia Commons.