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Lucius Antonius

Lucius Antonius Lucius Antonius (vers 81–40 av. J.-C.), connu aussi sous le nom de Lucius Antoine, était un homme politique romain, frère cadet du triumvir Marc Antoine. Issu de la gens Antonia plébéienne, il était le troisième fils de Marcus Antonius Creticus et de Julia, né probablement en 81 av. J.-C. Son cognomen, Pietas ou Pius, soulignait sa loyauté, particulièrement envers son frère. Après la mort de leur père, Lucius et ses frères furent élevés à Rome dans un milieu aristocratique, mais leur jeunesse fut marquée par des excès : fêtes, scandales, dettes de jeu et liaisons controversées. Malgré cela, Lucius reçut vraisemblablement une éducation soignée, typique des élites romaines. Aureus Marc Antoine et Lucius Antoine Carrière et loyauté envers Marc Antoine Lucius fut un fervent soutien de Marc Antoine tout au long de sa carrière. En 44 av. J.-C., en tant que tribun de la plèbe, il proposa une loi permettant à Jules César de nommer des magistrats en chef en son absence, renforçant le pouvoir de César. En 43 av. J.-C., lors des troubles suivant l’assassinat de César, Lucius réprima violemment une révolte à Parme, autorisant le saccage de la ville pour mater l’opposition. Cette action illustre son style de commandement, souvent impitoyable. En 41 av. J.-C., nommé consul par les triumvirs (Marc Antoine, Octavien et Lépide), il célébra un triomphe le 1er janvier pour ses victoires sur des tribus alpines, un honneur prestigieux. Cependant, cette année-là, des tensions émergèrent autour de la distribution des terres aux vétérans de la guerre civile, une tâche confiée à Octavien. Ces confiscations de terres en Italie provoquèrent un mécontentement généralisé parmi les propriétaires terriens et les sénateurs. Lucius, soutenu par Fulvia, l’épouse de Marc Antoine, saisit cette opportunité pour rallier les mécontents, cherchant à affaiblir Octavien et à renforcer la position de Marc Antoine, alors absent en Orient. La guerre de Pérouse (41–40 av. J.-C.) Ce conflit dégénéra en guerre ouverte, connue sous le nom de guerre de Pérouse. Lucius, prétendant agir au nom de son frère, s’opposa à Octavien, mais ses motivations semblent avoir divergé de celles de Fulvia. Alors que Fulvia cherchait principalement à sécuriser le pouvoir de Marc Antoine, Lucius adopta un discours aux accents républicains, critiquant l’autoritarisme des triumvirs et plaidant pour la restauration des institutions traditionnelles de la République. Cette rhétorique attira certains sénateurs et Italiens, mais sa coalition restait fragile, minée par des objectifs divergents. Lucius rassembla une armée et s’installa à Pérouse, mais Marc Antoine, retenu en Orient et concentré sur ses campagnes contre les Parthes, ne lui apporta ni soutien militaire ni directives claires. Octavien, bien organisé, assiégea Pérouse en 40 av. J.-C. Après plusieurs mois de siège, Lucius, affamé et abandonné par ses alliés, fut contraint de se rendre. Octavien, dans un geste de clémence stratégique (probablement pour éviter d’aliéner davantage Marc Antoine), épargna Lucius, mais exécuta plusieurs de ses partisans et rasa partiellement Pérouse pour l’exemple. Fin de vie et héritage Après sa défaite, Lucius fut envoyé en Hispanie comme gouverneur ou avec une mission administrative, mais il mourut peu après, vers 40 av. J.-C., dans des circonstances obscures, probablement de causes naturelles ou liées à son exil. Sa mort marqua la fin de son rôle politique, et il resta dans l’ombre de son frère Marc Antoine, dont la carrière domina la scène romaine. Lucius Antonius incarne une figure complexe : un loyaliste de Marc Antoine, mais aussi un acteur politique avec des ambitions et des idéaux propres, flirtant avec une rhétorique républicaine dans une époque dominée par les luttes de pouvoir des triumvirs. Son rôle dans la guerre de Pérouse, bien que marginal dans l’histoire romaine, illustre les tensions et les divisions de cette période charnière, entre République agonisante et montée de l’autocratie.

Quintus Fabius Pictor

Quintus Fabius Pictor (254 – 201 av. J.-C.) est un homme d’État de la République romaine et un historien de langue grecque. Il est membre de la très célèbre famille romaine des Fabii. Son surnom Pictor est un cognomen familial qui remonte à son aïeul Caius Fabius Pictor (en), qui fit orner de peinture le sanctuaire de la déesse Salus à Rome en 304 av. J.-C. Petit-fils du consul Caius Fabius Pictor, il est également un parent de Quintus Fabius Maximus Verrucosus. Sénateur, il prend part en 225 av. J.-C. à la guerre contre les Gaulois puis à la deuxième Guerre punique et combat à Trasimène. Après la défaite de Cannes, il est envoyé, alors qu’il a la charge de préteur, auprès de l’oracle de Delphes pour demander au dieu d’apaiser sa colère. Plutarque raconte que l’on découvre alors la faute de deux vestales s’étant laissées séduire : l’une se suicide, tandis que l’autre est enterrée vivante. On ignore la date de son décès, on suppose qu’il vécut au moins jusqu’à la fin de la seconde guerre punique soit 201 av. J.-C., puisque Polybe le présente comme un historien de cette guerre.

Bituitos

Bituitos Bituitos (ou Bituitus) était un roi des Arvernes, une puissante tribu gauloise dans l’actuelle Auvergne, en France, au IIe siècle avant J.-C. Succédant à son père, Luern, il dirigea les Arvernes et leurs alliés, dont les Allobroges, contre les Romains en 121 avant J.-C. Malgré une armée impressionnante, estimée à 200 000 hommes, il fut vaincu par les généraux romains Domitius Ahenobarbus et Fabius Maximus lors de la bataille du Confluent, près de la confluence du Rhône et de l’Isère. Le nom celtique bitu pourrait signifier « monde ». Après sa défaite, il fut capturé, peut-être par ruse, et exhibé à Rome lors d’un triomphe. Il fut ensuite détenu à Alba. Denier Serratus Pomponia – Lucius Pomponius

Philippe V de Macédoine

Philippe V de Macédoine, né en 238 av. J.-C. et mort en 179 av. J.-C., roi de Macédoine appartenant à la dynastie des Antigonides. Philippe se présente comme le roi entre deux mondes : les premières années de son règne marquent l’apogée de la Macédoine hellénistique et se terminent avec la domination romaine. Fils de Démétrios II, il succède à son tuteur, Antigonos Dôson. Excellent général, il s’allie avec Hannibal en 215 et résiste à l’offensive romaine (première guerre de Macédoine [216-205]). Contraint à la guerre avec les Rhodiens et Attalos Ier, appuyés par Rome (deuxième guerre de Macédoine, 200-197), il leur tient tête. Mais T. Quinctius Flamininus le bat à Cynoscéphales (juin 197). La paix de 196 ôte au roi toutes ses possessions en Grèce. Il s’allie à Rome (195), contre Nabis (195), puis contre le roi de Syrie et les Étoliens (192-189), et laisse son trône à son fils aîné, Persée. « Bust of Philip V of Macedon in Palazzo Massimo (Rome) » by Livioandronico2013 – Own work. Licensed under CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons.

Caius Marius

Caius Marius Gaius Marius (c. 157–86 av. J.-C.) était un général et homme d’État romain qui a transformé la République romaine par des réformes militaires et des luttes politiques. Né à Cereatae (aujourd’hui Casamari, Italie) dans une famille modeste, il s’est élevé par son ambition et son talent martial. Ses principales contributions incluent : Réformes militaires : Vers 107 av. J.-C., en tant que consul, Marius a restructuré les légions romaines, ouvrant le recrutement aux citoyens sans terres, créant une armée professionnelle et loyale. Il a standardisé l’équipement, l’entraînement et introduit le système de cohortes, remplaçant la structure manipulaire pour plus de flexibilité. Guerre de Jugurtha : En tant que proconsul (112–105 av. J.-C.), il a vaincu Jugurtha de Numidie, démontrant son génie stratégique et obtenant un triomphe. Guerre cimbrienne : Face aux tribus germaniques (Cimbres et Teutons), il remporta des victoires décisives à Aquae Sextiae (102 av. J.-C.) et Vercellae (101 av. J.-C.), sauvant l’Italie d’une invasion. Carrière politique : Élu consul sept fois (107, 104–100, 86 av. J.-C.), un record, il exerça une influence considérable mais entra en conflit avec le Sénat, notamment avec Sylla. Ses politiques populistes, alignées sur les populares, suscitèrent des tensions. Chute : Sa rivalité avec Sylla… Pseudo-« Marius », copie libre (sans doute époque augustéenne) d’un portrait de Romain important du IIe siècle av. J.-C.

Titus Tatius

Titus Tatius, roi légendaire de Cures (ou Quirium), chez les Sabins, roi de Rome dont il partagea le trône avec Romulus. Il était déjà vieux quand le rapt des filles sabines lui fit prendre les armes contre Romulus en 745 av. J.-C. Suivant le récit traditionnel, il entra dans la citadelle grâce à la trahison de Tarpeïa et livra trois combats aux Romains. Il allait vaincre dans le dernier quand l’intervention des Sabines fit cesser le combat. C’est lui qui fit tuer Tarpéia (sur le site de la roche Tarpéienne) après que celle-ci lui eut ouvert les portes de la citadelle du Capitole. Tatius consentit à régner conjointement avec Romulus sur le peuple uni des Romains et des Quirites (populus Romanus Quiritium) ; il aurait donné son nom à une des tribus primitives de Rome, les Titienses. Suétone rapporte sans trop y croire une tradition disant qu’il aurait fait venir la famille sabine des Claudii pour qu’elle s’installe à Rome. Pour que les Sabins installés à Rome puissent exercer les cultes propres à leur peuple, il aurait créé un collège de prêtres, les prêtres Titiens. Au bout de 5 ans, Tatius fut assassiné à Lavinium, par des habitants de Laurente auxquels il refusait justice pour un vol de bétail. Son corps fut ramené à Rome pour ses funérailles. Romulus fut soupçonné d’avoir pris part à ce meurtre.

Paul Émile

Paul Émile (en latin Lucius Aemilius Paullus) est un général et homme d’État romain, mort en 216 av. J.-C. lors du désastre de Cannes (victoire de Hannibal) en Apulie, et deux fois consul, en -219 et -216, année où il périt. Il est consul une première fois en -219 avec Marcus Livius Salinator. Durant son consulat, il défait Démétrios de Pharos durant la deuxième guerre illyrienne, forçant ce dernier à se réfugier chez Philippe V de Macédoine. Durant la Deuxième Guerre punique, ce patricien est élu consul pour l’année -216 avec le plébeïen Caius Terentius Varro. Tous deux étaient partisans de la reprise de l’offensive contre Hannibal et donc de l’abandon de la politique de temporisation de Quintus Fabius Maximus Verrucosus. Malgré les conseils de Paul-Émile, qui aurait préféré livrer une bataille en montagne plutôt qu’en plaine, Varron affronte Hannibal à Cannes, conduisant à la mort de 46 000 soldats romains et de Paul Émile lui-même. Il est le père de Lucius Aemilius Paullus Macedonicus et sa fille Aemilia Tertia épouse Scipion l’Africain.

Ancus Marcius

Ancus Marcius Ancus Marcius, quatrième roi légendaire de Rome (règne traditionnel : 642–617 av. J.-C.), occupe une place unique dans la tradition romaine, incarnant un pont entre la piété religieuse de son grand-père, Numa Pompilius, et l’ambition militaire de son prédécesseur, Tullus Hostilius. Fils de Numa Marcius, un proche de Numa Pompilius, il hérita d’une réputation de droiture et de modération, ce qui influença son image dans les récits historiques, notamment ceux de Tite-Live et Denys d’Halicarnasse. Conquêtes et expansion Marcius mena plusieurs campagnes militaires contre les tribus latines et sabines voisines, qui menaçaient la stabilité de Rome. Selon la tradition, il adopta une approche stratégique : avant de déclarer la guerre, il respectait les rituels religieux, comme l’envoi des fetiales (prêtres chargés de négocier ou de déclarer officiellement les hostilités). Ces victoires permirent d’agrandir le territoire romain. L’une de ses réalisations majeures fut la conquête de la côte tyrrhénienne, où il fonda Ostie, à l’embouchure du Tibre. Ce port devint crucial pour le commerce et la défense maritime de Rome, renforçant son influence économique. Il déplaça également les populations vaincues vers Rome, notamment sur la colline de l’Aventin, intégrant ces nouveaux citoyens tout en consolidant la démographie de la ville. Cette politique d’assimilation contribua à la croissance de Rome, mais posa aussi des défis d’intégration sociale. Infrastructures et legs civique Ancus Marcius est célèbre pour ses contributions à l’urbanisation de Rome. Il fit construire le Pons Sublicius, un pont en bois sur le Tibre, qui facilita les échanges commerciaux et militaires entre les deux rives. Ce pont, maintenu selon des rituels religieux stricts, symbolisait le mélange de pragmatisme et de spiritualité de son règne. Il est aussi crédité de la construction de la prison Mamertine (Carcer Tullianum), un cachot destiné aux prisonniers de haut rang, comme les chefs ennemis. Cet édifice reflétait une volonté d’établir un système de justice, même rudimentaire. En outre, il fortifia le Janicule, une colline stratégique à l’ouest du Tibre, pour protéger Rome des invasions. « Ancus-Martius » by Published by Guillaume Rouille (1518?-1589) Denier Marcia – Lucius Marcius Philippus Héritage religieux Fidèle à l’héritage de Numa, Marcius mit un point d’honneur à respecter et codifier les pratiques religieuses. Il renforça le rôle des fetiales et veilla à ce que les déclarations de guerre et les traités soient sanctifiés par des rituels, ce qui donnait une légitimité divine aux actions de Rome. Il aurait également restauré ou entretenu les institutions religieuses établies par son grand-père, consolidant le lien entre la religion et l’État. Une figure semi-légendaire Comme pour les autres rois de Rome, les récits sur Ancus Marcius mêlent histoire et mythologie. Les sources, écrites des siècles plus tard, ont tendance à idéaliser son règne pour en faire un modèle d’équilibre entre guerre et paix, force et piété. Certains historiens modernes suggèrent que des détails, comme la fondation d’Ostie, pourraient être anachroniques, car les preuves archéologiques d’une ville portuaire aussi précoce sont minces. Cependant, son rôle dans l’expansion de Rome et le développement de ses infrastructures reste plausible. Fin de règne Marcius mourut après environ 25 ans de règne, laissant le trône à Lucius Tarquinius Priscus, un étranger qui marqua un tournant dans l’histoire romaine. Sa mort est décrite comme naturelle, sans les drames qui entourent d’autres rois.

Numa Pompilius

Numa Pompilius Numa Pompilius est une figure semi-légendaire de l’histoire romaine, dont l’existence réelle est difficile à confirmer en raison du manque de sources archéologiques ou écrites fiables pour cette période archaïque de Rome (VIIIe siècle av. J.-C.). Les récits sur Numa proviennent principalement d’historiens romains postérieurs, comme Tite-Live (Livy) et Plutarque, qui écrivaient des siècles plus tard, mélangeant faits historiques et mythologie pour glorifier les origines de Rome. Ces récits visaient à donner à la ville une aura de légitimité divine et culturelle. Numa serait né à Cures, une ville sabine, et aurait été choisi comme roi après la mort (ou l’apothéose) de Romulus, le fondateur de Rome. Son élection reflétait un désir d’équilibre entre les Romains et les Sabins, deux peuples fondateurs de la ville après l’épisode de l’enlèvement des Sabines. Contrairement à Romulus, associé à la guerre et à la fondation militaire, Numa est présenté comme un roi pacifique, un législateur et un réformateur spirituel. Réformes Attribuées à Numa Numa est crédité de nombreuses innovations qui ont façonné les institutions religieuses, sociales et politiques de Rome. Voici un aperçu détaillé : Réformes Religieuses : Pontifex Maximus : Numa aurait créé ce poste de grand prêtre, chargé de superviser les rites religieux et d’interpréter les volontés divines. Ce rôle devint central dans la politique romaine ultérieure. Collèges sacerdotaux : Les Fétiaux : Prêtres responsables des relations internationales, notamment pour déclarer les guerres et conclure les traités selon des rituels sacrés. Les Saliens : Prêtres dédiés au culte de Mars, effectuant des danses rituelles armées pour protéger la cité. Les Vestales : Bien que leur origine soit débattue, Numa est parfois crédité d’avoir organisé le culte de Vesta, avec les vierges vestales chargées de maintenir le feu sacré de Rome. Culte de divinités : Numa introduisit ou formalisa le culte de divinités comme Janus (dieu des commencements et des transitions) et Jupiter, renforçant la piété romaine. Guidance divine : Selon la légende, Numa recevait des conseils de la nymphe Égérie, qui lui transmettait des savoirs divins dans un bois sacré près de Rome. Cette relation mystique renforçait son image de roi inspiré par les dieux. Réforme du Calendrier : Avant Numa, le calendrier romain était basé sur un cycle de 10 mois, commençant en mars. Numa ajouta janvier et février, créant un calendrier de 12 mois plus proche du cycle lunaire, avec environ 355 jours. Pour corriger les décalages, des mois intercalaires étaient parfois insérés. Il attribua des significations religieuses aux jours, distinguant les dies fasti (jours propices aux affaires publiques) des dies nefasti (jours réservés aux rites religieux). Organisation Sociale et Civique : Numa divisa la population en guildes (corporations de métiers, comme les artisans ou les musiciens), favorisant la spécialisation et la cohésion sociale. Il organisa les citoyens en tribus, jetant les bases des structures administratives et électorales de Rome. Il encouragea la construction de temples et de lieux publics, renforçant le sentiment d’unité civique. Politique de Paix : Numa évita les conflits militaires, contrastant avec le règne belliqueux de Romulus. Selon Plutarque, il ferma les portes du temple de Janus (symbole de guerre) pendant tout son règne, une rare période de paix dans l’histoire romaine. Il utilisa la religion pour apaiser les tensions internes et consolider l’unité entre Romains et Sabins. Mythe et Symbolisme Numa est souvent dépeint comme l’archétype du roi-philosophe, un modèle de vertu opposé à l’image martiale de Romulus. Sa relation avec Égérie, une figure divine, le place dans une tradition de dirigeants inspirés par les dieux, comparable à Moïse recevant les tables de la Loi ou à d’autres figures mythiques. Cette connexion divine servait à légitimer ses réformes et à ancrer la religion dans la vie romaine. Les Romains ultérieurs voyaient en Numa un idéal de piété et de modération. Son règne est souvent idéalisé comme un âge d’or de simplicité et de moralité, contrastant avec les luttes de pouvoir des périodes républicaines et impériales. Perspectives Historiques Modernes Les historiens modernes, comme Mary Beard ou Gary Forsythe, adoptent une approche critique envers les récits sur Numa. Voici quelques points clés : Manque de preuves : Les récits sur Numa datent de plusieurs siècles après son supposé règne, et les premières annales romaines ont été perdues ou embellies. Les détails de sa vie sont probablement des reconstructions mythologiques. Propagande romaine : Les histoires de Numa servaient à glorifier les origines de Rome et à justifier ses institutions religieuses et politiques. Par exemple, lier le calendrier à Numa renforçait l’idée d’une Rome éternelle. Influences externes : Certaines réformes attribuées à Numa, comme le calendrier ou les collèges sacerdotaux, montrent des parallèles avec les cultures étrusques ou grecques, suggérant des influences culturelles plus larges. Cependant, même si Numa est plus mythique qu’historique, son rôle dans la tradition reflète l’importance accordée par les Romains à la religion et à l’ordre social dans leur identité collective. Héritage Numa Pompilius reste une figure emblématique de l’histoire romaine, symbolisant la transition de Rome d’une communauté guerrière à une société structurée par des lois et des rites. Son image a influencé la littérature et la pensée politique, notamment à la Renaissance, où des auteurs comme Machiavel citaient Numa comme un exemple de dirigeant sage utilisant la religion pour gouverner. Denier Pompée – Cnæus Calpurnius Piso

Vercingétorix

Vercingétorix (né aux environs de -80 sur le territoire des Arvernes, dans l’actuelle Auvergne, mort le 26 septembre -46 à Rome) est le fils du chef gaulois de la tribu des Arvernes. Il fédère la plupart des peuples gaulois et leurs chefs pour tenter de repousser le général romain Jules César, allié des quelques autres tribus gauloises, à la fin de la guerre des Gaules (-58 à -51). Vaincu à Alésia en -52, il est emprisonné, puis, six ans plus tard, exécuté à Rome à la suite du triomphe de César. L’homme fut l’un des premiers chefs ayant réussi à fédérer une partie importante des peuples gaulois, en montrant de réels talents militaires face à l’un des plus grands stratèges de son temps, Jules César. Largement oublié jusqu’à la moitié du 19ème siècle, sa figure de représentant de la civilisation gauloise est largement mise en avant sous Napoléon III ; puis, dans le cadre de l’affrontement franco-allemand, il incarne une figure mythique et nationale de tout premier ordre pour la France, dans une part importante de l’historiographie du temps. Il devient, entre 1870 et 1950, dans l’enseignement de l’histoire à des générations d’écoliers, le premier chef des Français. « Vercingetorix statère MAN » par Siren-Com — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.