Mercure

Mercure Mercure (Mercurius en latin) est une figure centrale de la mythologie romaine, inspiré du dieu grec Hermès, mais avec des particularités propres à la culture romaine. Voici une exploration plus approfondie de son rôle, ses attributs, ses mythes, son culte et son héritage. Origine et identité Mercure est le fils de Jupiter (Zeus chez les Grecs), roi des dieux, et de Maïa, une des Pléiades, divinité associée aux montagnes et à la croissance. Son nom est lié au latin merx (marchandise) ou mercator (marchand), soulignant son lien avec le commerce. Dans la mythologie romaine, il est moins un dieu trickster (comme Hermès) qu’un protecteur des activités économiques et des échanges, reflétant les valeurs pragmatiques de Rome. Attributs et symboles Mercure est reconnaissable à ses attributs distinctifs : Le caducée : Un bâton ailé entouré de deux serpents, symbole de paix, de négociation et d’échanges commerciaux. Il est parfois confondu avec le bâton d’Esculape (lié à la médecine). Les sandales ailées (talaria) : Elles lui permettent de se déplacer à une vitesse fulgurante, incarnant son rôle de messager. Le pétase : Un chapeau ailé à large bord, symbole de voyage. La bourse : Représentant la richesse et le commerce. Ces attributs mettent en avant sa rapidité, son agilité et son lien avec la communication et les transactions. Rôles et fonctions Mercure est un dieu aux multiples facettes : Messager des dieux : Il transmet les volontés divines aux mortels et facilite les échanges entre les mondes céleste, terrestre et infernal. Dieu du commerce : Protecteur des marchands, il veille sur les transactions, les marchés et la prospérité économique. Patron des voyageurs : Il guide les voyageurs sur les routes et protège les chemins, d’où l’existence de bornes routières (hermes) en son honneur dans le monde gréco-romain. Dieu de l’éloquence : Associé à la persuasion et à la rhétorique, il est un modèle pour les orateurs. Protecteur des voleurs : Sa ruse légendaire en fait un patron des activités illicites, bien que cet aspect soit moins mis en avant à Rome qu’en Grèce. Psychopompe : Comme Hermès, Mercure guide les âmes des défunts vers l’au-delà, jouant un rôle dans les rites funéraires. Le mercure. Villa Medicis à Rome Mythes principaux Bien que les récits romains sur Mercure soient moins nombreux que ceux d’Hermès dans la mythologie grecque, certains mythes marquants illustrent sa personnalité : La naissance et le vol du bétail d’Apollon : Selon le mythe grec repris par les Romains, Mercure, à peine né, s’échappe de sa grotte et vole le bétail sacré d’Apollon. Pour apaiser la colère de son frère, il lui offre une lyre qu’il a inventée à partir d’une carapace de tortue et d’intestins de vache. Cet épisode met en lumière sa ruse, son ingéniosité et son talent musical. L’invention du feu : Dans certaines versions, Mercure est crédité d’avoir enseigné aux mortels l’art de faire du feu, renforçant son rôle de médiateur entre dieux et humains. Mercure et Lara : Dans un mythe romain, Mercure séduit la nymphe Lara (ou Larunda), une divinité des Lares. Après qu’elle a trahi un secret de Jupiter, Mercure la conduit aux Enfers, où elle devient une divinité silencieuse, Tacita. Culte et importance à Rome Le culte de Mercure était particulièrement développé dans la Rome antique, où le commerce jouait un rôle économique crucial. Voici quelques aspects notables : Temple de Mercure : Un temple lui fut dédié sur la colline de l’Aventin vers 495 av. J.-C., un lieu stratégique près des zones commerciales. Ce temple était un centre pour les marchands et les artisans. La Mercuralia : Une fête en son honneur avait lieu le 15 mai. Les marchands se rendaient aux puits ou aux sources, aspergeaient leurs marchandises et leurs têtes d’eau sacrée pour invoquer la prospérité et la protection de Mercure. Les collèges de marchands : Les guildes de commerçants (collegia mercatorum) vénéraient Mercure comme leur patron, renforçant son importance sociale. Mercure était également associé aux Lares, divinités protectrices des foyers et des carrefours, et parfois représenté dans les sanctuaires domestiques. Mercure dans l’art et la culture Dans l’art romain, Mercure est souvent dépeint comme un jeune homme athlétique, nu ou légèrement vêtu, portant ses attributs ailés. Ses représentations ornaient les monnaies, les mosaïques et les fresques, symbolisant la prospérité et la mobilité. À Pompéi, par exemple, des fresques de Mercure sont fréquentes dans les boutiques, témoignant de son rôle protecteur. Héritage et symbolisme Mercure a laissé une empreinte durable : Astronomie : La planète Mercure, la plus rapide à orbiter autour du Soleil, porte son nom en raison de sa vitesse. Langage : Les termes comme « mercantile » ou « mercuriel » (pour décrire une personnalité changeante et vive) dérivent de son nom. Alchimie : Dans l’alchimie médiévale, le mercure (le métal liquide) était associé à ce dieu en raison de sa fluidité et de sa capacité à se transformer, reflétant son caractère insaisissable. Mythologie comparée : Mercure partage des traits avec des divinités d’autres cultures, comme le dieu nordique Odin (messager et psychopompe) ou l’égyptien Thot (dieu de l’écriture et de la communication). Mercure dans la culture moderne Mercure reste une figure influente dans la culture contemporaine : Il inspire des marques commerciales (comme la marque automobile Mercury). Son caducée est parfois utilisé (à tort) comme symbole médical, en raison de sa confusion avec le bâton d’Esculape. Dans la littérature et les médias, Mercure/Hermès apparaît souvent comme un personnage rusé et charismatique, comme dans la série Percy Jackson ou dans des adaptations de mythes classiques. Denier Serratus Mamilia – Caius Mamilius Limetanus
Quirinus

Quirinus Quirinus, divinité romaine ancienne, occupe une place particulière dans la mythologie et la religion de la Rome archaïque. Associé initialement à la guerre, il est parfois considéré comme un dieu sabin, reflet de l’influence des Sabins dans la formation de Rome. Son nom pourrait dériver de quiris (« lance » en sabin) ou de co-virium (« assemblée d’hommes »), suggérant un rôle lié à la fois à la force militaire et à la cohésion communautaire. Dans la triade archaïque, aux côtés de Jupiter (souveraineté divine) et Mars (guerre et agriculture), Quirinus incarne l’aspect civique ou collectif du peuple romain, peut-être en lien avec l’organisation des citoyens en tant que force militaire ou politique. Son culte était centré sur la colline du Quirinal, l’une des sept collines de Rome, qui était un bastion sabin avant la fusion avec le peuple latin. Cette colline abritait un sanctuaire dédié à Quirinus, renforçant son importance dans la topographie sacrée de la ville. La fête des Quirinalia, célébrée le 17 février, était un moment clé du calendrier religieux romain. Elle marquait un rituel dédié à Quirinus, bien que son éclat ait diminué avec le temps. Le Flamen Quirinalis, prêtre attitré de Quirinus, jouait un rôle central dans ces cérémonies. Ce flamine, l’un des trois majeurs avec ceux de Jupiter et Mars, était chargé de maintenir les rites associés, soulignant le statut élevé de Quirinus dans la religion primitive. Avec l’évolution de la religion romaine, Quirinus perd progressivement de sa singularité. À partir de la fin de la République, il est de plus en plus assimilé à Romulus, le fondateur mythique de Rome, qui, selon la légende, aurait été divinisé après son ascension au ciel. Cette identification reflète une tendance à historiciser les divinités anciennes en les liant à des figures héroïques. Ainsi, Quirinus devient une sorte de symbole patriotique, représentant l’idéal du citoyen-soldat romain. Son déclin s’accentue sous l’Empire, où des divinités comme Junon, Minerve ou les cultes impériaux prennent le pas. Cependant, son héritage persiste dans la mémoire culturelle romaine, notamment à travers le terme Quirites, utilisé pour désigner les citoyens romains dans un contexte civil, par opposition à leur rôle militaire. En résumé, Quirinus est une figure complexe, à la croisée de la mythologie, de l’histoire et de l’identité romaine. Dieu guerrier, protecteur de la communauté et symbole de Romulus, il incarne les racines sabines et les valeurs collectives de la Rome primitive, tout en s’effaçant progressivement face à l’évolution des croyances et des priorités religieuses. Denier Memmia – Caius Memmius
Cybèle

Cybèle Cybèle, ou Kybèle, est une déesse phrygienne de la fertilité, de la nature et des animaux sauvages. Originaire d’Anatolie (Turquie actuelle), elle était vénérée comme la « Grande Mère » (Magna Mater), associée aux montagnes et aux grottes, symbolisant l’abondance et la puissance de la terre. Son culte s’est répandu en Grèce dès le VIe siècle av. J.-C. et à Rome en 204 av. J.-C. pendant la deuxième guerre punique, où elle devint protectrice de l’État. Sa mythologie met souvent en scène son amant Attis, un mortel qui mourut et ressuscita, symbolisant le cycle des saisons et de la végétation. Le culte de Cybèle incluait des rituels extatiques, de la musique et des danses frénétiques menées par ses prêtres, les Galli, connus pour s’autocastrer en signe de dévotion. Elle est souvent représentée avec un lion, une couronne à tourelles et un char, soulignant son pouvoir sur la nature et les cités. Cybèle avec ses attributs traditionnels (corne d’abondance, lion et couronne en forme de remparts). Le visage est celui d’une femme romaine, sans doute d’une position importante. Marbre romain, v. 50 ap. J.-C. Denier Fabia – Caius Fabius Hadrianus Les sources principales de ses mythes incluent les Hymnes homériques, les Fastes d’Ovide et la Description de la Grèce de Pausanias. Des vestiges archéologiques, comme son temple à Pessinus et des statues en Asie Mineure, témoignent de son culte répandu. Son influence persista dans l’Empire romain jusqu’à ce que le christianisme supplante son culte au IVe siècle.
Saturne

Saturne Mythologie et origines Saturne (Cronos chez les Grecs) est un Titan, né de l’union d’Uranus (le Ciel) et de Gaïa (la Terre). Selon la mythologie, Uranus, craignant la puissance de ses enfants, les emprisonnait dans le ventre de Gaïa. Révoltée, Gaïa arma Saturne d’une faucille (ou faux) pour renverser son père. Saturne castra Uranus, dont le sang engendra diverses divinités (comme les Furies) et dont les organes, tombant dans la mer, donnèrent naissance à Vénus. Devenu maître du cosmos, Saturne épousa sa sœur Ops (déesse de la fertilité, équivalent de Rhéa) et régna durant l’Âge d’or, une période mythique d’abondance, de paix et de justice où les humains vivaient sans labeur. Cependant, averti par une prophétie qu’il serait détrôné par son propre enfant, Saturne dévora ses fils et filles à leur naissance (Hestia, Déméter, Héra, Hadès, Poséidon). Ops cacha leur dernier fils, Jupiter (Zeus), en le remplaçant par une pierre que Saturne avala. Jupiter, élevé en secret, renversa finalement son père, libéra ses frères et sœurs, et bannit Saturne. Dans la tradition romaine, Saturne, exilé, s’installa dans le Latium (Italie centrale) sous la protection du roi Janus. Là, il enseigna aux humains l’agriculture, la viticulture et les lois, inaugurant une nouvelle ère de prospérité. Cette légende reflète l’importance de Saturne comme civilisateur et protecteur des terres fertiles. Bas-relief romain du IIe siècle apr. J.-C. représentant Saturne tenant une faucille. Culte et Saturnales Le culte de Saturne était central dans la religion romaine. Son temple, situé au pied du Capitole à Rome, abritait le trésor public (l’Aerarium Saturni), signe de son lien avec l’abondance. Construit vers 497 av. J.-C., ce temple était un lieu sacré où l’on honorait Saturne et sa parèdre Ops. Les Saturnales, célébrées du 17 au 23 décembre, étaient la fête la plus populaire de Rome. Pendant cette période : Les hiérarchies sociales étaient symboliquement inversées : les esclaves dînaient avec leurs maîtres, et l’on échangeait des cadeaux (souvent des figurines ou des chandelles). Les Romains criaient « Io Saturnalia ! » pour invoquer la joie et la liberté. Les jeux, banquets et libations honoraient l’Âge d’or de Saturne. Une statue de Saturne, dont les pieds étaient habituellement enchaînés (symbolisant son emprisonnement par Jupiter), était libérée pour l’occasion, incarnant un retour temporaire à l’égalité et à l’abondance. Ces festivités influencèrent plus tard certaines traditions des fêtes de fin d’année, comme Noël. Symbolisme et iconographie Saturne est souvent représenté comme un vieillard barbu, tenant une faux ou une serpe, symboles à la fois de l’agriculture (moisson) et du temps qui tranche tout. Cette imagerie reflète sa dualité : Dieu du temps : En grec, Cronos est parfois associé à « Chronos » (le temps personnifié), bien que ce soit une confusion tardive. Saturne incarne les cycles, la finitude et la discipline. Dieu de l’abondance : Lié à la fertilité des champs, il protège les récoltes et la richesse agricole. Figure ambivalente : À la fois bienveillant (l’Âge d’or) et cruel (dévoreur de ses enfants), Saturne représente les contradictions de la nature et du pouvoir. Dans l’art romain, il apparaît parfois voilé (symbole de mystère ou de divinité archaïque) ou accompagné d’Ops, sa compagne, qui incarne la prospérité. Saturne dans la culture et l’astrologie Littérature et philosophie : Les poètes romains, comme Virgile, glorifiaient Saturne comme le père d’une Italie primitive et idéale. Les stoïciens voyaient en lui une métaphore de la discipline et de la patience. Astrologie : La planète Saturne, nommée d’après le dieu, est associée à la restriction, à la maturité et aux défis. Dans l’horoscope, elle symbolise les leçons de vie et la persévérance. Héritage moderne : Le mythe de Saturne inspire encore aujourd’hui, notamment dans l’art (le tableau Saturne dévorant son fils de Goya) ou la littérature, où il représente le temps destructeur ou le sacrifice. Denier Neria – Cnæus Nerius Différences entre Saturne et Cronos Bien que similaires, Saturne et Cronos divergent dans leur perception : Cronos, dans la mythologie grecque, est principalement un Titan cruel, figure de chaos et de destruction. Saturne, chez les Romains, est davantage un dieu civilisateur, associé à l’ordre social et à la prospérité. Les Romains, peuple agricole, valorisaient son rôle de protecteur des champs.
Salus

Salus Salus, déesse romaine de la santé, de la sécurité et du bien-être, occupait une place centrale dans la religion et la société romaine. Son nom, dérivé du latin salus (« santé », « salut », « sécurité »), reflète son rôle englobant à la fois la prospérité individuelle et collective. Elle était une divinité protectrice, invoquée pour préserver les citoyens romains et l’État face aux maladies, aux guerres ou aux crises. 1. Rôle et signification Salus était bien plus qu’une simple déesse de la santé physique. Son domaine englobait : La santé individuelle : Protection contre les maladies et promotion de la vitalité. Le bien-être public (Salus Publica) : Garantie de la stabilité, de la prospérité et de la sécurité de Rome, en particulier en temps de crise. La sauvegarde de l’État : Elle était associée à la pérennité de l’Empire romain, incarnant l’idée que la santé du peuple et celle de l’État étaient indissociables. Cette dualité entre le privé et le public faisait de Salus une divinité particulièrement importante dans une société où la religion était intimement liée à la politique. Elle était souvent invoquée par les magistrats, les généraux et les empereurs pour légitimer leur pouvoir en affirmant qu’ils agissaient pour le bien commun. 2. Iconographie et symboles Dans l’art romain, Salus était représentée avec des attributs spécifiques qui soulignaient son rôle de guérisseuse et de protectrice : Le serpent : Symbole universel de régénération et de guérison, elle était souvent montrée nourrissant un serpent enroulé autour d’un autel ou tenant un bol d’où il buvait. Cette imagerie rappelle celle d’Hygieia, la déesse grecque de la santé. La patère : Un plat rituel utilisé pour les libations, symbolisant les offrandes aux dieux. Le sceptre ou une couronne : Signes de son autorité divine sur la santé et la prospérité. Une posture sereine : Les statues de Salus la montrent souvent assise ou debout, dégageant calme et bienveillance, incarnant la stabilité qu’elle apportait. Ces représentations étaient courantes sur les pièces de monnaie romaines, où Salus apparaissait pour célébrer des victoires militaires ou des périodes de paix et de prospérité. Par exemple, sous les empereurs, son image était utilisée pour promouvoir l’idée que le règne garantissait la Salus Populi Romani (la santé du peuple romain). 3. Culte et pratiques religieuses Le culte de Salus était profondément ancré dans la vie romaine, avec des rituels publics et privés : Temples : Le temple principal de Salus se trouvait sur la colline du Quirinal à Rome, construit vers 302 av. J.-C. après une épidémie ou une crise, selon la tradition. Ce temple servait de lieu de rassemblement pour les prières et les offrandes. Festivals : Les Salutaria, célébrations en l’honneur de Salus, incluaient des sacrifices d’animaux, des libations et des prières pour la santé publique. Ces événements étaient souvent organisés par des magistrats ou des prêtres au nom de l’État. Vœux publics : Les dirigeants romains faisaient des vœux à Salus pour la protection de l’État, souvent en lien avec des campagnes militaires ou des périodes de peste. Culte impérial : Sous l’Empire, Salus fut associée à la santé de l’empereur (Salus Augusti). Sa vénération renforçait le lien entre le bien-être de l’empereur et celui de l’État, une idée centrale dans la propagande impériale. 4. Liens avec d’autres divinités Salus partageait des traits avec plusieurs divinités, ce qui montre l’influence des cultures grecque et étrusque sur la religion romaine : Hygieia : La déesse grecque de la santé, fille d’Asclépios, était presque identique à Salus dans son rôle et son iconographie. L’influence grecque sur Rome, surtout après le IIe siècle av. J.-C., renforça cette assimilation. Asclépios : Le dieu grec de la médecine, dont le culte fut importé à Rome sous le nom d’Esculape. Salus était parfois vue comme sa compagne ou sa fille dans les contextes romains. Sancus : Une divinité romaine associée à la loyauté, aux serments et à la confiance. Certains textes suggèrent une connexion entre Salus et Sancus, peut-être en raison de leur rôle commun dans la stabilité sociale. Fortuna : Comme déesse de la chance et de la prospérité, Fortuna partageait avec Salus l’idée de protection divine sur le destin des individus et de l’État. 5. Importance culturelle et historique Salus reflétait les préoccupations fondamentales des Romains : la survie face aux épidémies, la victoire dans les guerres, et la stabilité politique. Son culte était particulièrement sollicité lors : Des épidémies : Rome, comme d’autres sociétés antiques, était vulnérable aux maladies. Salus était invoquée pour protéger la population. Des guerres : Les généraux priaient Salus pour la sécurité des soldats et la victoire, associant la santé physique à la force militaire. Des transitions politiques : Les empereurs utilisaient le culte de Salus pour renforcer leur légitimité, en se présentant comme garants de la Salus Publica. Sous l’Empire, l’image de Salus devint un outil de propagande. Par exemple, des empereurs comme Néron, Vespasien ou Trajan firent frapper des monnaies à son effigie pour célébrer leur rôle dans la restauration de la paix ou de la prospérité après des crises. 6. Héritage Avec l’avènement du christianisme, le culte de Salus déclina, mais son concept de « salut » influença le vocabulaire religieux chrétien. Le mot latin salus fut repris dans des contextes chrétiens pour désigner le salut spirituel, montrant une transition entre les croyances païennes et chrétiennes. Dans la culture moderne, l’héritage de Salus se retrouve dans des termes comme « santé » (dérivé de salus) et dans l’association persistante des serpents avec la médecine, comme dans le caducée ou le bâton d’Asclépios. Salus était une divinité polyvalente, incarnant la santé, la sécurité et la prospérité dans une société romaine où ces valeurs étaient essentielles. Son culte, à la croisée des sphères religieuse, politique et sociale, illustre l’importance accordée à l’harmonie entre l’individu et la communauté. Denier Acilia – Manius Acilius Glabrio
Diane

Diane Diane (Diana en latin) est une déesse majeure de la mythologie romaine, originellement une divinité latine associée à la procréation, la naissance, la chasse, la nature sauvage, la chasteté et la souveraineté. Voici un résumé des informations clés sur cette divinité : Origine et Étymologie Nom : Diane vient du latin Diana, dérivé de divius ou dius, lié au ciel lumineux (dium) et à la racine indo-européenne d(e)y(e)w signifiant « ciel diurne » ou « lumière ». Ce terme se retrouve dans deus (dieu), dies (jour) et Jupiter (Dius Pater). Origine : Diane est une déesse latine ancienne, bien que certains historiens, comme Theodor Mommsen, suggèrent qu’elle n’était pas originelle à Rome, en raison de son absence dans le plus ancien calendrier romain. D’autres soulignent son ancienneté, son dies natalis (fête) tombant aux Ides d’août, un jour clé du calendrier. Rôles et Attributs Diane est une déesse complexe avec plusieurs facettes : Chasse et Nature Sauvage : Assimilée à la déesse grecque Artémis dès le VIe siècle av. J.-C., Diane est la déesse de la chasse, représentée avec un arc, un carquois et souvent accompagnée de chiens, de biches ou de nymphes (Océanides et Asies). Elle protège la faune tout en étant une chasseresse. Lune et Lumière : Associée à la lune, elle est parfois appelée Luna (lune) ou Lucina (porteuse de lumière). Les cycles lunaires étaient liés aux cycles menstruels et à la grossesse, renforçant son rôle dans la fertilité. Fertilité et Accouchement : Diane protège les femmes en couches et favorise la procréation. À Aricie, des ex-voto d’organes génitaux et de mères avec enfants témoignent de ce rôle. La nymphe Égérie, associée à son culte, aide les accouchements. Souveraineté : Selon Georges Dumézil, Diane est une divinité céleste indo-européenne, garante de la succession des rois et de la souveraineté, expliquant l’importance de son sanctuaire à Aricie pour la confédération latine. Triple Déesse (Diana Triformis) : Diane est souvent vue comme une déesse à trois visages : Diana (chasseresse, terre), Luna (lune, ciel) et Hécate (monde souterrain). Cette triade, appelée Trivia (« triple voie »), reflète son rôle aux carrefours, lieux symbolisant les enfers. Son aspect infernal préexistait à l’influence grecque, bien que le nom Hécate soit d’origine grecque. Mythes et Légendes Naissance : Fille de Jupiter et de Latone, sœur jumelle d’Apollon, Diane naît sur l’île de Délos après que Latone, persécutée par Junon, y trouve refuge. Diane, née en premier, aide sa mère à accoucher d’Apollon, ce qui explique son lien avec l’enfantement. Chasteté : Ayant assisté aux souffrances de sa mère, Diane demande à Jupiter de rester vierge, comme Minerve et Vesta. Elle exige la chasteté de ses nymphes et punit sévèrement ceux qui la défient. Mythe d’Actéon : Actéon, un chasseur, surprend Diane nue en se baignant. Furieuse, elle le transforme en cerf, et il est dévoré par ses propres chiens. Ce mythe illustre sa sévérité et son attachement à la pureté. Mythe de Niobé : Niobé se moque de Latone pour n’avoir que deux enfants, contrairement à ses quatorze. En représailles, Diane et Apollon tuent tous les enfants de Niobé, Diane s’occupant des filles. Endymion : Diane, éprise du berger Endymion, le plonge dans un sommeil éternel pour préserver sa beauté et le visite chaque nuit. « Diane de Versailles » — statue d’Artémis chassant, accompagnée d’une biche. Copie romaine d’époque impériale (Ier—IIe siècle de notre ère) d’un original grec en bronze attribué au sculpteur athénien Léocharès (IVe siècle av. J.-C.) Denier Cornelia – Faustus Cornelius Sylla Cultes et Sanctuaires Aricie (Diana Nemorensis) : Le sanctuaire le plus important de Diane se trouve dans le bois sacré d’Aricie, près du lac Nemi, appelé « miroir de la déesse ». Centre de la confédération latine, il jouit d’un statut d’exterritorialité. Le prêtre, appelé rex nemorensis (« roi des bois »), est un esclave ou un pauvre qui doit tuer son prédécesseur après avoir cueilli un rameau sacré, un rituel cruel lié à l’Artémis de Tauride. Aventin à Rome : Servius Tullius, roi légendaire (VIe siècle av. J.-C.), érige un temple à Diane sur l’Aventin, symbolisant la domination de Rome sur le Latium. Ce temple, hors du pomoerium, reflète son statut de divinité commune aux Latins. La fête de Diane, la Nemoralia (13 août), coïncide avec le dies servorum (« jour des esclaves »), car Diane protège les esclaves, qui peuvent trouver asile dans ses temples. Autres sanctuaires : Diane est honorée à Capoue (Diana Tifatina), à Sens, à Olbia (Hyères), et dans un temple romain du Vicus Patricius, réservé aux femmes. Assimilation à Artémis Diane est assimilée à Artémis dès le VIe siècle av. J.-C., probablement via les colonies grecques du sud de l’Italie (comme Cumes). Cette identification, officialisée lors du lectisterne de 399 av. J.-C., enrichit son iconographie et ses mythes, mais Diane conserve des traits distincts, comme son lien avec la souveraineté et la protection des esclaves. Les auteurs latins (Virgile, Ovide, Catulle) popularisent cette fusion, rendant difficile la distinction entre substrat latin et influences grecques. Iconographie Attributs : Diane est représentée avec un arc, un carquois, une torche, un croissant de lune sur la tête, et souvent accompagnée de chiens, biches ou cerfs. Sa robe est courte, adaptée à la chasse. Statues célèbres : La Diane de Versailles et la Diane de Gabies (Louvre), l’Artémis de Pompéi (Naples), ou la Diane d’Éphèse (aux nombreuses mamelles, symbolisant la fécondité). Art post-antique : À la Renaissance, Diane est un symbole de vertu et de chasteté. Des femmes nobles, comme Diane de Poitiers, se font portraiturer en Diane chasseresse, avec arc et croissant de lune, notamment à l’école de Fontainebleau. Rôle Culturel et Symbolique Protectrice des esclaves : Diane est associée aux classes inférieures, notamment les esclaves, qui bénéficient d’asile dans ses temples. La Nemoralia leur permet de se libérer temporairement de leurs devoirs. Triple nature : Sa triade (Diana, Luna, Hécate) symbolise sa maîtrise des trois royaumes (terre, ciel, enfers) et des carrefours, lieux mystiques. Néopaganisme : Diane est vénérée dans des
Pan

Pan Pan est l’un des dieux les plus anciens et rustiques de la mythologie grecque, souvent associé à l’Arcadie, une région montagneuse et pastorale de la Grèce. Son nom pourrait dériver du mot grec « paein » (paître), reflétant son lien avec les bergers et les troupeaux, ou être lié à « pan » (tout), suggérant une connexion universelle avec la nature. Contrairement aux dieux olympiens, Pan est un dieu terrestre, incarnant l’esprit sauvage et indompté des forêts, des montagnes et des grottes. Parentage : Les récits varient sur ses origines. Il est fréquemment décrit comme le fils d’Hermès (dieu des voyageurs et des messagers) et d’une nymphe, parfois nommée Pénélope ou Dryops. D’autres versions le rattachent à Zeus ou à d’autres divinités, mais son ascendance reste floue, renforçant son caractère mystérieux. Naissance légendaire : Selon certaines histoires, sa mère, choquée par son apparence mi-chèvre à sa naissance, l’abandonna. Hermès, fier de son fils, l’emmena à l’Olympe, où les dieux, amusés par son aspect et son énergie, l’accueillirent avec joie. Caractéristiques et rôle Pan est un dieu aux multiples facettes, à la fois bienveillant et redoutable : Protecteur des bergers : Il veille sur les troupeaux et les pâturages, aidant les bergers à protéger leurs bêtes des prédateurs. On lui offrait des sacrifices rustiques, comme du lait, du miel ou des chèvres. Musique et création : Pan est le créateur de la syrinx (flûte de Pan), un instrument fait de roseaux. Ce lien avec la musique rustique en fait un patron des arts simples et naturels, contrastant avec Apollon, dieu de la lyre et de la musique raffinée. Fertilité et désir : Pan est un symbole de virilité et de désir brut. Il poursuit de nombreuses nymphes (Syrinx, Écho, Pitys) dans des récits où son ardeur est souvent repoussée, soulignant son caractère impulsif mais parfois tragique. Panique : Son pouvoir le plus célèbre est sa capacité à provoquer une peur soudaine et irrationnelle, appelée « panique ». Ce phénomène était attribué à ses cris terrifiants, capables de disperser ennemis ou voyageurs. Dans la mythologie, il utilisa ce don lors de la Titanomachie ou pour aider les Grecs contre les Perses à Marathon. Mythes principaux La poursuite de Syrinx : La nymphe Syrinx, pour échapper à l’amour passionné de Pan, implora les dieux de la transformer. Elle fut changée en roseaux au bord d’une rivière. Pan, attristé mais inspiré, coupa ces roseaux pour créer la syrinx, qu’il joua avec mélancolie. Ce mythe illustre à la fois son désir et sa créativité. Écho et Pitys : Pan poursuivit également la nymphe Écho, qui, selon certaines versions, fut déchirée par ses adorateurs en colère, ou Pitys, transformée en pin pour lui échapper. Ces récits mettent en lumière son incapacité à conquérir ses amours, contrastant avec sa puissance divine. Pan et Séléné : Dans une histoire, Pan séduisit la déesse de la Lune, Séléné, en se couvrant de laine blanche pour l’attirer dans une grotte. Ce mythe montre une facette plus rusée et romantique de Pan. Pan et la guerre : Pan joua un rôle dans des conflits mythiques. Par exemple, il aida Zeus contre Typhon en effrayant le monstre avec ses cris, ou soutint les Grecs à Marathon en semant la panique chez les Perses. Haut-relief du dieu Pan (probablement un télamon), connu sous le nom de « satyre della Valle », découverte près du théâtre de Pompée, sur le Champ de Mars, probablement de la fin de l’époque hellénistique. Culte et rituels Le culte de Pan était particulièrement vivace en Arcadie, où il était considéré comme un dieu local majeur. Ses sanctuaires, souvent des grottes naturelles ou des autels en plein air, étaient situés dans des lieux isolés, reflétant son lien avec la wilderness. Les rituels incluaient : Offrandes : Lait, miel, fromage, et parfois sacrifices d’animaux comme des chèvres. Danses et fêtes : Les célébrations en son honneur étaient joyeuses, avec des danses, des chants et des jeux, évoquant l’esprit des bacchanales. Connexion avec Dionysos : Pan était parfois associé au cortège de Dionysos, dieu du vin et de l’extase, partageant son amour pour la fête et la nature débridée. Symbolisme et interprétation Pan incarne la dualité de la nature : à la fois nourricière et sauvage, joyeuse et effrayante. Il représente : L’instinct primal : Son apparence mi-animale et ses désirs reflètent les pulsions humaines non maîtrisées. L’harmonie avec la nature : Contrairement aux dieux olympiens, Pan vit en symbiose avec le monde naturel, sans chercher à le dominer. La panique : Son pouvoir de provoquer la peur symbolise les forces incontrôlables de la nature ou de l’esprit humain. Influence culturelle Dans l’Antiquité : Pan inspira les figures des satyres et des faunes dans la mythologie romaine (le dieu romain Faunus est souvent assimilé à Pan). Son image de joueur de flûte et de créature sauvage devint un motif courant dans l’art grec et romain. Dans la littérature : Pan apparaît dans des œuvres comme les Hymnes homériques ou les poèmes de Pindare. Plus tard, il fut réinterprété dans la littérature européenne, notamment à la Renaissance et dans le romantisme, comme un symbole de la nature perdue. Pan et le christianisme : Une légende raconte que, sous l’empereur Tibère, des marins entendirent une voix annoncer « le grand Pan est mort », interprété par certains comme la fin du paganisme face au christianisme. Cependant, cette histoire est probablement apocryphe. Culture moderne : Pan influence encore la culture populaire, des représentations de faunes dans la fantasy (comme M. Tumnus dans Narnia) aux références dans la musique et la littérature écologiste, où il symbolise la connexion perdue avec la nature. Denier Vibia – Caius Vibius Pansa Pan dans le contexte grec Contrairement aux dieux olympiens, Pan n’a pas de place fixe sur l’Olympe et reste un dieu marginal, proche des mortels et des créatures de la terre. Cette marginalité en fait un contrepoint fascinant à des figures comme Apollon, dieu de l’ordre et de la civilisation. Pan représente ce qui échappe
Vesta

Vesta Vesta, dans la mythologie romaine, est la déesse du foyer, de la maison et de la famille, équivalent de la déesse grecque Hestia. Fille de Saturne (Cronos) et d’Ops (Rhéa), sœur aînée de Jupiter, Neptune, Pluton, Junon et Cérès, elle est une divinité vierge, ayant juré de rester chaste après avoir repoussé les avances d’Apollon et de Neptune. Son culte, central dans la religion romaine, symbolise la stabilité et la cohésion de la communauté. Caractéristiques principales : Symboles : Le feu sacré, la corne d’abondance, l’âne (associé à une légende où il protège son honneur face à Priape). Attributs : Représentée comme une matrone sévère, voilée, souvent sans statue, car le feu sacré incarnait sa présence. Rôle : Protectrice du foyer domestique et public, garante de la pérennité de Rome. Son feu sacré, entretenu dans le temple de Vesta sur le Forum romain, ne devait jamais s’éteindre, sous peine de présages funestes. Culte et Vestales : Temple de Vesta : Construit par Numa Pompilius, de forme ronde (évoquant les huttes primitives ou l’Univers), il abritait le feu sacré et des objets sacrés (pignora imperii) comme le palladium ou les Pénates troyens. Seules les Vestales et le Grand Pontife y avaient accès, sauf pendant les Vestalia, où les matrones pouvaient entrer pieds nus. Vestales : Six prêtresses vierges, recrutées entre 6 et 10 ans, servaient Vesta pendant 30 ans. Leur chasteté était essentielle à la sécurité de Rome. Une faute (extinction du feu ou perte de virginité) entraînait des châtiments sévères, comme l’ensevelissement vivant. Elles entretenaient le feu, préparaient la mola salsa (farine salée pour les sacrifices) et gardaient des objets sacrés. Vestalia (7-15 juin) : Fête annuelle où le temple était purifié, des offrandes étaient faites, et des ânes ornés de pains défilaient. Le 1er mars, le feu était solennellement rallumé. Origines et mythes : Origine : Probablement indo-européenne, son culte serait arrivé en Italie via Énée depuis Troie, puis transféré de Lavinium à Albe-la-Longue, et enfin à Rome par Numa. Mythes : Vesta a peu de récits mythologiques. Une histoire notable, rapportée par Ovide, raconte comment elle échappa à une tentative de viol par Priape grâce au braiement d’un âne. D’autres récits mentionnent des imprégnations miraculeuses de Vestales par un phallus divin, expliquant la naissance de figures comme Romulus et Rémus. Importance culturelle : Vesta était invoquée à la fin de chaque prière, soulignant son rôle fondamental. Chaque foyer romain lui rendait hommage via le feu domestique, reflet du feu public. Son culte, un des derniers païens actifs, fut interdit par l’empereur chrétien Théodose Ier en 394, éteignant son feu sacré après un millénaire. Étymologie : Le nom « Vesta » pourrait dériver du proto-indo-européen *h₁eu- (« brûler ») ou *wes- (« foyer »), lié au grec Hestia (« foyer »). Une autre hypothèse propose un lien avec vestio (« vêtir ») ou des termes umbriens liés à la libation. Vesta incarne la stabilité domestique et civique, son feu sacré symbolisant l’âme de Rome. Son culte rigoureux et ses prêtresses reflètent l’importance accordée à la pureté et à la continuité dans la société romaine. Denier Cassia – Quintus Cassius Longinus
Clémentia (La Clémence)

Clémentia (La Clémence) Dans la mythologie romaine, Clementia est la déesse ou la personnification de la clémence, de la miséricorde et du pardon. Voici un résumé concis : Rôle et symbolisme : Clementia incarne la vertu de la bienveillance et de la modération, souvent invoquée dans des contextes de justice ou de réconciliation. Elle est associée à l’idée de tempérer la rigueur par la compassion. Représentation : Elle est parfois représentée dans l’art ou la littérature comme une figure douce, portant des attributs comme une branche ou un sceptre, symboles de paix et de douceur. Ancient statue of Clementia in the Museo Chiaramonti Denier Hostilia – Lucius Hostilius Saserna Contexte historique : Clementia était particulièrement vénérée à Rome sous l’Empire. Jules César, par exemple, était célébré pour sa clementia (clémence envers ses ennemis), et un temple lui fut dédié après son assassinat, le Templum Clementiae. Elle était aussi associée à l’empereur Auguste et à d’autres dirigeants montrant de la miséricorde. Dans la mythologie : Bien que moins développée que d’autres divinités comme Jupiter ou Vénus, Clementia apparaît dans des textes poétiques et philosophiques comme une qualité divine. Elle n’a pas de mythes narratifs complexes, mais elle est souvent invoquée comme un idéal moral.
Aurore

Aurore Aurore, dans la mythologie romaine, est la déesse de l’aube, personnifiant le lever du jour. Équivalente à la déesse grecque Éos, elle est fille des Titans Hypérion et Théia, et sœur de Sol (le Soleil) et de Luna (la Lune). Chaque matin, Aurore se lève pour annoncer l’arrivée de son frère Sol, traversant le ciel sur un char, souvent décrit comme tiré par des chevaux ailés. Son nom latin, Aurōra, dérive du proto-italique ausōs et de l’indo-européen hₐéusōs, signifiant « l’aube » en tant qu’entité divine. Elle est une figure importante parmi les divinités indo-européennes, avec des équivalents comme Ushas dans la mythologie védique ou Aušrinė dans la tradition lituanienne. Aurore, fresque de Guernico. Denier Plautia – Lucius Plautius Plancus Bien qu’elle n’ait pas de mythes originaux propres dans la tradition romaine, ses histoires s’inspirent largement des récits grecs d’Éos. Aurore est notamment connue pour ses amours avec des mortels, comme Tithon, à qui elle demanda l’immortalité sans préciser la jeunesse éternelle, ce qui le condamna à vieillir indéfiniment. Elle incarne la lumière naissante qui dissipe l’obscurité, symbolisant le renouveau quotidien.