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Nerio

Nerio Nerio, dans la mythologie romaine, est une divinité sabine peu documentée mais fascinante, incarnant la force vitale, la bravoure et l’énergie guerrière. Son nom, dérivé de la racine indo-européenne *ner- (« force, vigueur »), reflète son essence. Associée étroitement à Mars, dieu de la guerre, Nerio est parfois décrite comme sa parèdre (compagne divine) ou épouse, bien que certaines sources mentionnent aussi Moles dans ce rôle. Cette relation souligne son importance dans le panthéon guerrier romain, où elle symbolise la vaillance qui complète l’aspect martial de Mars. Rôle et culte Nerio apparaît dans des textes anciens, notamment chez Aulu-Gelle (Nuits attiques, XIII, 23), qui rapporte une anecdote où un prêtre romain invoque « Mars et Nerio » ensemble, confirmant leur lien cultuel. Son culte, probablement d’origine sabine, était lié aux rituels guerriers et aux cérémonies printanières dédiées à Mars, comme le tubilustrium (23 mars) ou le quincatrus (19 mars). Ces fêtes impliquaient des purifications d’armes, des danses martiales par les Saliens (prêtres de Mars), et parfois l’offrande de dépouilles ennemies (spolia opima) à Nerio, en tant que réceptacle de la gloire guerrière. Assimilation et déclin Avec l’évolution du panthéon romain et l’influence grecque, Nerio fut progressivement assimilée à d’autres déesses. Elle partage des traits avec Bellone, déesse de la guerre frénétique, et Minerve, déesse de la stratégie militaire. Cette fusion a contribué à l’effacement de son identité distincte, surtout à partir de l’époque républicaine tardive. À mesure que Rome adoptait des divinités étrangères comme Vénus (associée à Mars dans un rôle plus amoureux), Nerio perdit de sa prominence. Son culte, ancré dans les traditions sabines et archaïques, s’estompa face à ces évolutions. Sources et interprétations Les sources primaires sur Nerio sont rares et fragmentaires : Aulu-Gelle (Nuits attiques) mentionne son lien avec Mars et son rôle dans les invocations. Plaute (Truculentus) fait référence à Nerio dans un contexte guerrier, suggérant sa reconnaissance dans la culture populaire. Tite-Live et Ovide n’évoquent pas directement Nerio mais décrivent des rituels martiaux où elle aurait pu être honorée. Les historiens modernes, comme Georges Dumézil, analysent Nerio dans le cadre de la triade indo-européenne (souveraineté, guerre, fertilité), plaçant Nerio dans la fonction guerrière aux côtés de Mars. Son rôle pourrait aussi refléter une vision romaine de la guerre comme équilibre entre force brute (Nerio) et stratégie (Minerve). Distinction avec Nérée Il est crucial de ne pas confondre Nerio avec Nérée (Nereus), le « vieillard de la mer » grec, père des Néréides. Bien que leurs noms semblent proches, Nérée est lié à l’élément aquatique (*ner- signifiant « humide » dans ce contexte), tandis que Nerio est strictement martiale. Anecdote culturelle Dans la littérature romaine, Nerio incarne une vision idéalisée de la virilité et du courage, des valeurs centrales pour les Sabins et les premiers Romains. Une légende raconte que les Sabins, après leur intégration à Rome, auraient introduit Nerio pour renforcer l’identité guerrière de la jeune cité. Son lien avec Mars pourrait aussi symboliser l’union entre les peuples sabin et latin, Mars étant une divinité partagée. Denier Gellia – Cnæus Gellius

Janus

Janus Janus, dans la mythologie romaine, est une divinité complexe et fondamentale, associée aux commencements, aux fins, aux transitions, au temps et à la dualité. Représenté avec deux visages, parfois quatre dans certaines versions, il regarde simultanément le passé et l’avenir, incarnant le seuil entre ce qui fut et ce qui sera. Son nom dérive probablement du latin ianua (porte) ou ire (aller), soulignant son rôle de gardien des passages, qu’ils soient physiques (portes, arches) ou abstraits (nouveaux cycles, changements de vie). Rôle et symbolisme Janus est le dieu des seuils et des transitions, qu’il s’agisse de l’entrée dans une nouvelle année, du début d’une guerre, d’un mariage, d’une naissance ou de la saison des semailles. Il symbolise le moment liminal, l’instant où l’on passe d’un état à un autre. Contrairement à de nombreux dieux romains, Janus n’a pas d’équivalent direct dans la mythologie grecque, ce qui en fait une figure typiquement romaine. Il est également associé à l’ordre cosmique, car il est dit avoir régné sur le Latium à l’âge d’or, avant l’arrivée des autres dieux. Dans les rituels, Janus était invoqué en premier, avant même Jupiter, car il ouvrait la voie aux autres divinités. Les Romains lui offraient des sacrifices, notamment du vin, des gâteaux de farine (strues) et de l’encens, pour marquer le début de toute entreprise importante. Le mois de janvier (Ianuarius), qui marque le renouveau de l’année, lui est dédié. Mythes et origines Les origines de Janus sont floues, car il apparaît comme une divinité ancienne, antérieure à l’influence grecque. Selon certains mythes, il était un roi mortel du Latium qui, après sa mort, fut divinisé pour sa sagesse et sa bienveillance. Une légende raconte qu’il accueillit Saturne, chassé par Jupiter, et régna avec lui dans une ère de prospérité. Une autre histoire le lie à la fondation de Rome : Janus aurait protégé le Tibre et aidé à établir la ville. Son caractère double est parfois interprété comme une représentation de la dualité inhérente à la vie : guerre et paix, chaos et ordre, commencement et fin. Certains textes le décrivent comme le créateur du monde, le divom deus (dieu des dieux), car il préside au début de toute chose. Buste romain de Janus, Musée du Vatican Le temple de Janus Le temple de Janus à Rome, situé dans le Forum, est l’un des symboles les plus connus associés au dieu. Ce sanctuaire, appelé Ianus Geminus (Janus Double), était une structure rectangulaire avec deux portes opposées. Selon la tradition, ces portes restaient ouvertes en temps de guerre, symbolisant le passage des armées, et fermées en temps de paix. La fermeture des portes était un événement rare et célébré, car les guerres étaient fréquentes dans l’histoire romaine. Sous l’empereur Auguste, par exemple, les portes furent fermées à plusieurs reprises pour marquer des périodes de paix. Denier Furia – Marcus Furius Philus Représentations et culte Janus est souvent représenté avec deux visages barbus, parfois jeunes, parfois âgés, tenant une clé (symbole de l’ouverture) ou un bâton (symbole de l’autorité). Dans l’art romain, il apparaît sur des pièces de monnaie, des bas-reliefs et des statues. Son culte était particulièrement important dans la Rome antique, où il était vu comme un protecteur de la cité et de ses transitions. Son épouse, parfois mentionnée, est la nymphe Juturna, associée aux sources et aux fontaines, bien que d’autres textes citent des partenaires comme Camese ou Carna. Janus est aussi lié à des divinités mineures des seuils et des passages, comme Portunus (dieu des ports) ou Tibérinus (dieu du Tibre). Importance culturelle Janus incarne une vision romaine du temps et du changement, où le passé et l’avenir sont indissociables. Sa dualité reflète la mentalité romaine, pragmatique mais profondément attachée aux rituels et aux cycles. Aujourd’hui, son image perdure dans l’expression « à double face » ou dans des concepts comme le « janusisme », qui désigne une attitude ambivalente ou contradictoire.

Lares

Lares Dans la mythologie romaine, les Lares (en latin Lares) sont des divinités protectrices associées au foyer, à la famille et aux lieux spécifiques comme la maison, les champs ou les carrefours. Ils sont souvent considérés comme des esprits bienveillants des ancêtres ou des gardiens divins. Points clés sur les Lares : Rôle et fonction : Les Lares protègent le foyer domestique (Lares familiares), les espaces publics (Lares compitales), les routes (Lares viales), ou encore l’État (Lares praestites). Ils veillent sur la prospérité, la sécurité et la continuité de la famille ou de la communauté. Types de Lares : Lares familiares : Associés à la maison, honorés dans un petit sanctuaire domestique appelé lararium. Chaque famille leur offrait des prières et des offrandes (fleurs, vin, encens, nourriture). Lares compitales : Protecteurs des quartiers et des carrefours, vénérés lors des fêtes comme les Compitalia. Lares praestites : Gardiens de la cité de Rome. Lares viales : Protecteurs des voyageurs et des chemins. Représentation : Les Lares sont souvent représentés comme de jeunes hommes dansant ou portant des vêtements courts, parfois tenant une coupe ou une corne d’abondance (cornucopia). Ils sont fréquemment associés aux Pénates, autres divinités du foyer, mais les Lares sont plus spécifiquement liés à la protection spirituelle. Culte et rituels : Les Romains rendaient un culte quotidien aux Lares dans le lararium, souvent placé dans l’atrium ou la cuisine. Les offrandes étaient modestes mais régulières, renforçant le lien entre la famille et ses protecteurs. Les esclaves et les affranchis pouvaient également participer au culte, les Lares symbolisant l’unité de la maisonnée. Lare de bronze du ie siècle (M.A.N., Madrid) Denier Caesia – Lucius Cæsius Origine et mythologie : Leur origine est floue, mais ils pourraient être liés aux esprits des ancêtres défunts ou à des divinités agraires primitives. Une légende raconte que les Lares sont nés de la nymphe Lara (ou Larunda) et du dieu Mercure. Importance culturelle : Les Lares incarnaient l’idée romaine de piété (pietas) et de respect envers les traditions familiales et communautaires. Leur culte a perduré jusqu’à la christianisation de l’Empire romain, où ils ont été progressivement remplacés par des figures chrétiennes.

Amphinomos

Amphinomos Dans L’Odyssée, Amphinomos (en grec Ἀμφίνομος, signifiant « qui paît tout autour ») est l’un des prétendants de Pénélope, l’épouse d’Ulysse. Il est prince de Dulichium, fils du roi Nisos, et se distingue parmi les prétendants par son comportement relativement correct et son bon sens. Par exemple, il tente à deux reprises de dissuader les autres prétendants de comploter pour tuer Télémaque, le fils d’Ulysse, ce qui montre une certaine conscience morale. Ulysse lui-même, déguisé en mendiant, l’avertit de quitter le palais et d’abandonner la cause des prétendants, pressentant le désastre à venir. Cependant, Athéna, la déesse qui guide la vengeance d’Ulysse, s’assure qu’Amphinomos reste, scellant ainsi son destin. Lors de l’affrontement final, quand Ulysse révèle son identité et commence le massacre des prétendants, Amphinomos est tué par Télémaque d’un coup de lance. Dans la mythologie et les récits locaux siciliens, Amphinomos et Anapias sont deux frères associés à la ville de Catane, en Sicile. Selon la légende, lors d’une éruption du mont Etna, ils sauvèrent leurs parents en les portant sur leurs épaules pour les mettre à l’abri des coulées de lave. Amphinomos aurait porté son père, tandis qu’Anapias portait leur mère. Leur piété filiale et leur courage furent célébrés, et cette histoire est devenue un symbole de dévouement familial. Les versions varient, mais certaines disent que les flammes s’écartèrent miraculeusement pour les laisser passer, ou qu’ils périrent finalement après avoir sauvé leurs parents. Denier Herennia – Marcus Herennius

Pénates

Les Pénates sont des divinités étrusques puis romaines. Ils sont chargés de la garde du foyer et plus particulièrement des biens, du feu servant à faire la cuisine et du garde-manger. Le mot « Pénates » est masculin (il est employé rarement au féminin, ainsi qu’au singulier mais aussi pour des objets). Pénate est dérivé de penus qui signifie le « garde-manger ». Les peuples, dans leurs migrations, n’oubliaient pas d’apporter avec eux, non seulement le culte de leur pays d’origine, mais surtout les statues antiques, vénérées par leurs ancêtres. Ces idoles devenaient une sorte de talisman dans les nouveaux États ou les nouvelles cités, et c’est ce qu’on appelait les dieux Pénates. Les petites bourgades, les simples hameaux, les humbles maisons avaient les leurs, comme les grandes villes et les vastes États. Troie eut son Palladion, statue d’Athéna (Minerve dans l’Empire romain), la protectrice et gardienne de ses destinées ; Rome eut ses Pénates. « Ara pacis fregio lato sud » par Sailko — Travail personnel. Sous licence CC BY 2.5 via Wikimedia Commons.

Vulcain

Vulcain, Vulcanus en latin, est le dieu romain du Feu, de la Forge, des Volcans, des Métaux et le patron des forgerons. Fils de Jupiter et de Junon, il a pour parèdre tantôt Junon, tantôt Maia, tantôt Ops, tantôt Vesta et tantôt Stata Mater, mais il n’est pas l’époux de Vénus. Il réside sous l’Etna où il forge les traits de foudre pour son père. Il est représenté en costume ouvrier, vêtu de l’exomide, coiffé du pileus, tenant les tenailles (forceps) d’une main, le marteau (malleus) de l’autre, parfois auprès d’une enclume. Il incarne non seulement le feu bienfaisant, source des industries humaines, mais aussi le feu destructeur dont il peut précipiter ou suspendre le cours : sous le surnom de mitis, le doux, ou quietus, le tranquille, il est celui qui peut éteindre les incendies. Il est honoré chaque année au cours des Volcanalia. Les Romains l’ont identifié au grec Héphaïstos. Les Néoplatoniciens (et principalement le philosophe Porphyre de Tyr) en ont fait une représentation anthropomorphique du feu divin descendu sur Terre, et devenu feu central. Sa descente l’affaiblissant, il est représenté comme boiteux à cause de sa chute. Il a donc besoin de la hylè, c’est-à-dire du bois, ou de la matière comme support. « Statuette Vulcanus MBA Lyon A1981 » par Marie-Lan Nguyen (User:Jastrow), 2008-12-26. Sous licence CC BY 2.5 via Wikimedia Commons.

Priape

Dans la mythologie grecque, Priape (en grec ancien Πρίαπος / Príapos) est un dieu de la fertilité, c’est un dieu ithyphallique, protecteur des jardins et des troupeaux. Son équivalent dans la mythologie romaine se nomme en réalité Mutunus Tutunus, bien qu’il soit souvent cité sous le nom Priape. On reconnaît Priape par son gigantesque pénis constamment en érection. Cette particularité a donné son nom au terme médical priapisme. Il naît à Lampsaque, sur l’Hellespont, en Asie Mineure. Il est le fils de Dionysos et d’Aphrodite (certaines traditions lui donnent plutôt Hermès ou Adonis, voire Zeus pour père). D’autres auteurs, le vieillissant de plusieurs générations, voient en lui un Titan auquel Héra aurait confié le soin d’enseigner le maniement des armes à Arès[réf. nécessaire]. Priape est l’obscénité incarnée. Cette difformité serait due à la malveillance d’Héra, jalouse de la beauté d’Aphrodite. Nous possédons au sujet de la naissance de Priape plusieurs mythes qui ne sont probablement que des variantes d’une tradition unique. D’après celle-ci, le dieu aurait été le fruit des amours de Zeus et d’Aphrodite. La déesse de l’amour n’aurait pas échappé à la jalousie vindicative d’Héra. Quand Aphrodite fut sur le point de déposer son fardeau, l’épouse légitime de Zeus accourut auprès d’elle et lui posa la main sur le ventre. Il en résulta qu’Aphrodite mit au monde un être d’un aspect repoussant, avec une langue et un ventre énormes. Saisie d’horreur, la déesse s’enfuit, abandonnant le nouveau-né, qui fut recueilli et élevé par des bergers appréciant sa rusticité, avant de rejoindre plus tard le cortège de Dionysos. Une autre version fait de Priape le fils de Dionysos et d’Aphrodite, tandis qu’une tradition différente lui donne pour père Adonis. D’après cette légende, Aphrodite, épouse de Dionysos, aurait profité du voyage de celui-ci en Inde, pour entretenir des relations coupables avec Adonis. Au moment du retour de Dionysos, après lui avoir fait d’abord l’accueil le plus empressé, Aphrodite s’enfuit à Lampsaque où, par suite de l’intervention d’Héra, elle donne le jour à un enfant dont elle ne peut supporter la vue. Enfin, on disait encore que Priape était le fils de Dionysos et de la Naïade Chioné. Il déteste les ânes et demande qu’on lui en sacrifie un pour son culte. Son aversion pour cet animal viendrait du fait qu’une nuit où il allait, selon Ovide, violer Hestia, la déesse fut avertie par le braiment de l’un d’entre eux et put ainsi échapper aux ardeurs de Priape. Cette aventure se confond avec celle mise en circulation à une époque assez tardive qui raconte une relation que le dieu eut avec la nymphe Lotis, toujours d’après Ovide (Métamorphoses et Fastes), et qui rappelle la légende de Pan et de Syrinx. Au moment où Priape croit avoir atteint son but, Lotis est métamorphosée en l’arbre qui porte son nom, le lotus. On racontait aussi que l’entreprise du dieu n’avait échoué que parce qu’à l’instant où il allait violenter la nymphe endormie, l’âne de Silène s’était mis à braire, ce qui avait permis à Lotis de s’enfuir. De colère, Priape tua l’animal qui avait contrarié ses projets. Une explication différente est donnée de sa haine pour ces équidés : elle a pour origine une querelle avec un âne que Dionysos a doté de la parole pour lui avoir servi de monture. La cause en est la taille respective de leur membre viril. Priape comparera son organe sexuel à celui de l’animal et tuera ce dernier après avoir constaté la dimension de ses attributs. Le dieu des jardins avait tué l’âne que Dionysos plaça parmi les astres. Il est difficile de comprendre quelle est la base de ce mythe. On sait seulement qu’à Lampsaque on sacrifiait des ânes à Priape, alors que pour la fête d’Hestia, en revanche, les ânes étaient couronnés de fleurs. « Pompeya erótica6 » par Original uploader was Fer.filol — Original uploader was Fer.filol. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.

Silène

Dans la mythologie grecque, Silène (ou Papposilène) (en grec ancien Σειληνός / Seilênós) est un satyre, père adoptif et précepteur du dieu Dionysos, qui l’accompagne sans cesse. Il est en outre le dieu personnifiant l’Ivresse, assez proche en ce sens de deux autres divinités mineures faisant l’une et l’autre partie du cortège de Dionysos, Comos (la bonne Chère) et Coros (la Satiété), qu’Hérodote fait naître d’Hybris (la Démesure). Silène est qualifié de « fils d’Hermès », comme c’est le cas la plupart du temps pour les satyres, mais d’autres traditions en font le fils de Pan et d’une nymphe, ou de Pan et de Gaïa (la Terre), voire, selon Nonnos, de Gaïa fécondée par le sang d’Ouranos mutilé. Comme Dionysos, on le fait naître à Nysa, en Asie. Il est censé avoir participé à la Gigantomachie. On lui attribue, de pair avec Marsyas, l’invention de la flûte, ainsi que l’invention d’une danse particulière, qu’on nomme en son honneur la silène. Il est également le héros d’un certain nombre de contes burlesques, où son penchant pour le vin le mène à déambuler, ivre, parmi les mortels. Ainsi, un jour qu’il a trop bu, il s’égare en Phrygie et est recueilli par le roi Midas. Quelques jours après, Dionysos inquiet le retrouve chez Midas et, en remerciement, lui offre d’exaucer un vœu. Midas choisit alors de transformer tout ce qu’il touche en or (voir Midas). Venu d’Arcadie, monté sur un âne, et s’étant fait insulter à cause de son ivresse, il invoqua Zeus qui lui permit de changer ses railleurs en baudet. « Silenus Braccio Nuovo Inv2292 » par Copie de l’école de Lysippe — Jastrow (2006). Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.

Tarpeia

Dans la mythologie romaine, Tarpeia est une héroïne de la guerre sabine, fille de Sempronius Tarpeius, que Romulus avait nommé gouverneur du Capitole. Elle aurait livré la citadelle de Rome aux Sabins, alors en guerre contre les Romains. Selon Plutarque, elle est une des quatre premières vestales. Selon la variante de la légende, racontée par Properce, Tarpéia s’éprit du roi des Sabins Titus Tatius. Elle décida alors de trahir ses compatriotes en livrant à celui-ci la citadelle du Capitole, en échange de son amour. Titus Tatius promit alors le mariage à la jeune fille, puis se parjura : après que les soldats sabins se furent introduits dans les lieux, Tatius la fit écraser sous les boucliers de ses hommes. Dans une autre tradition développée par Denys d’Halicarnasse et rapportée par Ovide, Tite-Live et Plutarque, Tarpéia convoitait plutôt les lourds bracelets d’or qui ornaient le bras gauche des Sabins et réclama « ce qu’ils portaient à leur bras gauche ». Après qu’elle eut livré l’entrée du Capitole, les Sabins l’écrasèrent sous le poids de leurs bracelets et de leurs boucliers, tous deux portés au bras gauche. Selon certains historiens romains que cite Denys d’Halicarnasse, la manœuvre de Tarpéia était en réalité une ruse pour attirer les Sabins dans la citadelle, puis les dépouiller de leurs boucliers et les mettre à la merci des troupes de Romulus. Trahie par l’envoyé qu’elle utilise pour communiquer avec Tatius, elle meurt écrasée sous les boucliers des Sabins. D’autres récits encore, cités par Plutarque qui les qualifie d’invraisemblables, font de Tarpéia une Sabine enlevée par Romulus qui aurait tenté d’aider les siens par la ruse. Les Sabins l’auraient malgré tout tuée pour avoir vécu avec un Romain. Enfin, chez le poète Simylos, également cité par Plutarque, Tarpéia ne livre pas le Capitole aux Sabins, mais aux Celtes. Enfin, Ovide attribue l’ouverture des portes de la citadelle non pas à Tarpeia, mais à la déesse Junon, protectrice des Sabins. En tout état de cause, Tarpéia fut enterrée sur le lieu de sa mort et la colline est nommée Tarpéienne (mons Tarpeius) jusqu’à ce que Tarquin l’Ancien consacrât le lieu à Jupiter. Le nom resta toutefois attaché à la roche Tarpéienne (saxum Tarpeium), qui servait à précipiter les criminels, et notamment les traîtres à la patrie. « Frieze Basilica Aemilia Massimo n3 » par Marie-Lan Nguyen (2009). Sous licence CC BY 2.5 via Wikimedia Commons.

Amalthée

Amalthée Dans la mythologie grecque, Amalthée (ou Amalthéia, Ἀμάλθεια en grec) est une figure surtout connue pour avoir nourri Zeus enfant, le futur roi des dieux. Il existe deux principales versions de son identité dans les mythes : Amalthée en tant que chèvre : Dans une version, Amalthée est une chèvre divine qui a allaité Zeus bébé lorsqu’il était caché de son père, Cronos. Cronos, un Titan, avait avalé ses autres enfants pour éviter qu’ils ne le renversent, comme l’avait prédit une prophétie. La mère de Zeus, Rhéa, l’a caché dans une grotte sur l’île de Crète pour le protéger. Amalthée lui a fourni du lait pour le maintenir en vie. On raconte parfois que Zeus, plus tard, a brisé une de ses cornes et l’a transformée en Corne d’abondance (ou « cornucopia »), un symbole de richesse capable de fournir nourriture et subsistance à l’infini. Amalthée en tant que nymphe : Dans une autre version, Amalthée est une nymphe (parfois associée aux nymphes Adrastée ou Ida) qui a pris soin de Zeus. Elle l’aurait nourri avec le lait d’une chèvre (parfois sans nom ou appelée Aix, qui signifie « chèvre » en grec). Ce rôle nourricier correspond à son nom, souvent interprété comme signifiant « tendre » ou « nourrissant ». Denier Fonteia – Manius Fonteius Après que Zeus a grandi et vaincu Cronos, l’héritage d’Amalthée a perduré. Dans la version où elle est une chèvre, son histoire est parfois liée à la constellation du Capricorne, car Zeus l’aurait placée parmi les étoiles pour lui rendre hommage. La Corne d’abondance reste son symbole le plus durable, représentant la prospérité et la subsistance. Son récit est une partie modeste mais essentielle de l’histoire des origines de Zeus, mettant en lumière les thèmes du soin, de la protection et de la récompense divine.