Junon Sospita

Junon Sospita Junon Sospita, dans la mythologie romaine, est une facette de la déesse Junon, connue comme la protectrice et la sauveuse, particulièrement vénérée à Lanuvium, une ville du Latium au sud-est de Rome. Son nom, Sospita, signifie « celle qui sauve » ou « la salvatrice », soulignant son rôle de défenseuse, notamment dans les contextes de guerre, de fertilité et de protection des femmes. Attributs et représentation Junon Sospita est souvent représentée en guerrière, portant une peau de chèvre (parfois avec des cornes), une lance et un bouclier, symbolisant son aspect martial. Elle est également associée à un serpent, particulièrement dans son sanctuaire de Lanuvium, où un rituel annuel voyait une jeune fille offrir des gâteaux à un serpent sacré. Si le serpent acceptait l’offrande, cela était interprété comme un signe de pureté et de prospérité pour l’année à venir ; sinon, cela présageait stérilité et malheur. Ses attributs incluent également des éléments liés à la fertilité et à la protection des femmes, notamment pendant l’accouchement, où elle était invoquée pour assurer une délivrance heureuse. Elle est parfois représentée avec une grenade, symbole de l’amour conjugal, ou un paon, son oiseau sacré. Rôle et culte Junon Sospita incarnait une triple fonction, souvent interprétée à travers la théorie trifonctionnelle de Georges Dumézil : Guerrière : Protectrice de la cité et de l’État romain, invoquée pour la défense contre les ennemis. Elle était honorée par les consuls romains, qui offraient des sacrifices avant de prendre leurs fonctions. Mère : Associée à la fécondité et à la protection des femmes, particulièrement pendant la grossesse et l’accouchement. Elle était invoquée pour aider les femmes en couches et protéger les nouveau-nés. Reine : En tant que Mater Regina (« Mère Reine »), elle symbolisait la souveraineté et l’autorité divine, souvent assimilée à la déesse étrusque Uni. Son culte était particulièrement important à Lanuvium, où son sanctuaire était un centre religieux majeur, si riche que l’empereur Octavien y emprunta des fonds en 31 av. J.-C. Après la soumission de la Ligue latine en 338 av. J.-C., les Romains exigèrent un condominium sur le sanctuaire de Junon Sospita à Lanuvium, et les prodiges (phénomènes surnaturels) survenant dans son temple étaient rapportés à Rome pour y être expiés. À Rome, plusieurs temples lui furent dédiés : Un temple près de la colline du Palatin, célébrant son dies natalis (anniversaire) le 1er février, considéré comme un moment clé du mois de purification et de renouveau. Un autre dans le Forum Holitorium, voué en 197 av. J.-C. par le consul C. Cornelius Cethegus et dédié en 194 av. J.-C., où elle était honorée en tenue militaire. Ce temple, cependant, tomba en discrédit vers 90 av. J.-C., marqué par des scandales comme des actes de prostitution et la naissance de chiots sous sa statue, nécessitant une restauration ordonnée par le consul L. Iulius Caesar. Junon Sospita. Musée du Vatican Rituels et festivals Le 1er février, jour des calendes, était dédié à Junon Sospita, marquant son rôle dans la purification et la transition vers le nouveau mois. Ce jour coïncidait avec des rituels liés à la fertilité et à la protection de l’État. Le festival des Lupercales, le 15 février, impliquait également Junon Sospita, souvent sous son aspect de Junon Lucina, pour des rites de purification et de fertilité. À Lanuvium, son culte excluait les femmes de certains rituels, une pratique courante dans les cultes de divinités de la fertilité, et était associé à celui d’Hercule, autre divinité tutélaire. Origines et influences Le nom « Juno » dérive probablement de la racine latine iuvenis (jeunesse), suggérant une déesse de la vitalité et de la force. Bien qu’assimilée à la grecque Héra, Junon Sospita conserve une identité latine distincte, antérieure à l’influence hellénique. Son lien avec la déesse étrusque Uni est également notable, bien que certains chercheurs, comme ceux cités dans l’Encyclopædia Universalis, estiment que cette assimilation n’est pas systématique. Son culte à Lanuvium et son adoption à Rome après la conquête de Véies en 396 av. J.-C. (où la statue de Junon Regina fut transférée) témoignent de son importance dans l’intégration des divinités latines et étrusques dans la religion romaine. Denier Serratus Roscia – Lucius Roscius Fabatus Junon Sospita dans la culture Contrairement à l’Héra vindicative de l’Énéide de Virgile, où Junon est dépeinte comme une antagoniste cherchant à contrecarrer Énée, Junon Sospita est représentée comme une protectrice stoïque et puissante de l’État romain. Une statue en marbre du IIe siècle ap. J.-C., conservée au Vatican, la montre en guerrière, tenant lance et bouclier, incarnant force et contrôle. Cette dualité reflète la complexité des divinités romaines, perçues avec des facettes humaines changeantes. Conclusion Junon Sospita est une divinité multifacette, à la fois guerrière, protectrice des femmes et garante de la souveraineté. Son culte, ancré dans les traditions latines et intégré à Rome, illustre son rôle central dans la religion romaine, mêlant défense de l’État, fertilité et royauté. Son iconographie martiale et ses rituels, comme celui du serpent de Lanuvium, en font une figure unique, distincte de son équivalent grec Héra, et profondément enracinée dans l’identité romaine.
Cérès

Cérès Cérès, dans la mythologie romaine, est une divinité majeure, incarnant l’agriculture, les céréales, la fertilité et les liens maternels. Considérée comme l’équivalent de la Déméter grecque, elle joue un rôle essentiel dans les mythes expliquant les cycles naturels et la subsistance humaine. Son culte était particulièrement important dans une société agraire comme Rome, où la prospérité dépendait des récoltes. Le mythe de Proserpine Le récit le plus connu lié à Cérès est celui de l’enlèvement de sa fille Proserpine par Pluton, le dieu des enfers. Selon la légende, Proserpine cueillait des fleurs en Sicile lorsque Pluton, épris d’elle, l’emporta dans son royaume souterrain. Cérès, dévastée par la disparition de sa fille, parcourut le monde pour la retrouver, négligeant la terre dans son chagrin. Les champs devinrent stériles, les plantes fanèrent, et une famine menaça l’humanité. Jupiter (Zeus), alerté par la situation, intervint. Cependant, Proserpine avait mangé des graines de grenade dans les enfers, ce qui la liait partiellement à ce royaume. Un compromis fut trouvé : Proserpine passerait la moitié de l’année (ou un tiers, selon les versions) avec Pluton aux enfers, et le reste avec Cérès sur terre. Ce cycle explique les saisons : la terre fleurit au printemps et en été lorsque Proserpine est avec sa mère, et se fane en automne et en hiver lorsqu’elle retourne aux enfers. Sculpture représentant Cérès en position assise (Ier siècle apr. J.-C.) au Musée national d’art romain de Mérida (Espagne). Denier Memmia – Caius Memmius Culte et symbolismeCérès était une déesse vénérée par les agriculteurs et les citoyens romains. Son culte, influencé par les traditions grecques, incluait des rituels pour assurer de bonnes récoltes. Le festival des Céréales (Cerealia), célébré autour du 19 avril, était l’un des moments forts de son culte. Il comprenait des jeux, des processions et des offrandes de céréales. Les Ambarvalia, un autre rituel agraire, impliquaient des processions autour des champs pour purifier et bénir les cultures. Les femmes jouaient un rôle particulier dans son culte, invoquant Cérès en tant que protectrice de la maternité et des mariages. Cérès est souvent représentée comme une femme majestueuse, tenant une gerbe de blé, une faucille ou une corne d’abondance, symboles de prospérité. Elle est parfois accompagnée d’un serpent, associé à la terre et à la régénération. Son temple sur l’Aventin à Rome, partagé avec Liber et Libera (associés à Bacchus et Proserpine), était un centre important pour les plébéiens. Influence et héritageLe nom de Cérès est à l’origine du mot « céréale », reflétant son lien avec les grains essentiels à la survie. Elle était aussi une figure juridique dans la Rome antique, où les lois liées à la distribution de blé portaient parfois son nom (par exemple, les leges frumentariae). Dans un contexte plus large, Cérès symbolise la résilience maternelle et le pouvoir de la nature à se renouveler. Dans les arts et la littérature, Cérès apparaît souvent comme une figure nourricière mais aussi tragique, marquée par la perte temporaire de sa fille. Son mythe a inspiré des œuvres comme les Métamorphoses d’Ovide ou des peintures de la Renaissance et du Baroque, où elle incarne l’abondance et la douleur d’une mère.
Neptune

Neptune Neptune, dieu romain des mers, des eaux douces et des chevaux, est l’équivalent du Poséidon grec. Son nom, dérivé du latin Neptunus, pourrait être lié à des racines indo-européennes signifiant « humide » ou « brume » (nept- ou neb-). À l’origine, dans la religion italique ancienne, Neptune était probablement une divinité associée aux sources, aux rivières et à la fertilité agricole, avant que l’influence grecque ne le transforme en un puissant dieu marin. Il est l’un des douze Olympiens dans la mythologie romaine, frère de Jupiter (Zeus) et de Pluton (Hadès), formant avec eux la triade des principaux dieux. Attributs et symbolesNeptune est souvent représenté comme un homme majestueux, barbu, tenant un trident, symbole de son pouvoir sur les eaux et les tremblements de terre. Il est fréquemment accompagné de dauphins, de chevaux ou d’hippocampes, des créatures mi-chevaux, mi-poissons. Son char, tiré par ces êtres fantastiques, lui permet de parcourir les mers. Parmi ses autres symboles, on trouve le taureau, animal associé à sa force brute, et parfois le poisson. Son rôle de « Secoueur de Terre » (Terrae Motus) le lie aux séismes, un aspect hérité de Poséidon. Mythes et récitsBien que la mythologie romaine soit moins riche en récits détaillés que la grecque, Neptune joue un rôle central dans plusieurs histoires, souvent marquées par sa puissance et son tempérament impétueux : Concours pour Athènes : Dans une histoire reprise de la mythologie grecque, Neptune (Poséidon) rivalise avec Minerve (Athéna) pour devenir le protecteur d’Athènes. Il fait jaillir une source d’eau salée (ou, dans certaines versions, un cheval), mais Minerve l’emporte avec son olivier, symbole de paix et de prospérité. Furieux, Neptune menace d’inonder la région. Création du cheval : Dans une compétition divine avec Jupiter et Minerve pour offrir le meilleur cadeau à l’humanité, Neptune crée le cheval, animal noble et utile pour la guerre, l’agriculture et les transports. Colère et châtiments : Neptune est connu pour sa colère redoutable. Il déclenche des tempêtes pour punir les marins ou les mortels qui l’offensent, comme dans l’Odyssée grecque, où Poséidon tourmente Ulysse. Dans la mythologie romaine, il inonde parfois des terres pour manifester son mécontentement. Faveurs divines : Lorsqu’il est apaisé par des sacrifices ou des prières, Neptune protège les navigateurs et garantit des mers calmes. Les Romains, peuple maritime, lui rendaient souvent hommage avant les voyages en mer. Neptune. Detail from the « Mosaic of the Seasons », from the Roman era, from Palermo. Regional Archaeological Museum of Palermo Consorts et descendanceNeptune est associé à Salacia, déesse des eaux salées et parfois identifiée à la nymphe grecque Amphitrite. Leur union symbolise le mariage des mers. Parmi leurs enfants, le plus célèbre est Triton, un dieu marin mi-homme, mi-poisson, qui agit comme messager de son père et calme les flots en soufflant dans une conque. Neptune est aussi parfois lié à d’autres figures mineures, comme les Néréides (nymphes marines) ou des héros locaux dans des légendes régionales. Culte et rituelsLe culte de Neptune était important dans la Rome antique, bien que moins répandu que celui de Jupiter ou de Mars. Sa principale fête, les Neptunalia, se tenait le 23 juillet, en plein été, période de sécheresse où les eaux étaient cruciales pour l’agriculture. Les Romains construisaient des abris de feuillage (umbrae) près des rivières ou des sources, où ils festoyaient et rendaient hommage au dieu pour assurer l’abondance d’eau. Ces rituels reflétaient son rôle originel de dieu des eaux douces. Des temples dédiés à Neptune existaient, notamment à Rome, comme celui du Champ de Mars, près du Tibre. Les marins, pêcheurs et commerçants lui offraient des sacrifices (souvent des taureaux ou des chevaux) avant de prendre la mer. Dans les provinces romaines, son culte était parfois associé à des divinités locales des eaux, renforçant son influence. Neptune et les chevauxL’association de Neptune avec les chevaux est un aspect fascinant. En plus de créer le cheval, il était considéré comme le patron des courses de chars, un sport majeur dans la Rome antique. Cette connexion pourrait provenir de son rôle originel de dieu de la fertilité, les chevaux étant des symboles de force et de vitalité. Le Consualia, une fête dédiée au dieu Consus mais parfois liée à Neptune, incluait des courses de chars et des rituels agricoles. Influence culturelleNeptune est moins présent dans les récits romains que Poséidon dans les mythes grecs, car les Romains privilégiaient les divinités liées à la terre et à l’État, comme Jupiter ou Mars. Cependant, son image de dieu marin puissant a influencé l’art et la littérature. Dans la poésie romaine, comme l’Énéide de Virgile, Neptune intervient pour calmer les mers déchaînées par Junon, montrant son autorité sur les éléments. À l’époque impériale, les empereurs associaient parfois leur pouvoir à Neptune pour symboliser leur domination sur les mers et les territoires conquis. Denier Sextus Pompée – Sextus Pompeius Magnus HéritageL’image de Neptune perdure dans la culture moderne, notamment dans l’art, où il est représenté avec son trident et son char marin. La planète Neptune, nommée en son honneur, reflète son lien avec les vastes étendues océaniques. Son nom évoque encore aujourd’hui la puissance indomptable des mers.
Scylla

Scylla Scylla (ou Scylle) est un personnage fascinant de la mythologie grecque, incarnant à la fois la terreur maritime et une tragédie personnelle. Voici une exploration plus approfondie de son mythe, de son contexte et de son symbolisme : Description et rôle dans la mythologie Dans l’Odyssée d’Homère (chant XII), Scylla est dépeinte comme un monstre marin résidant dans une grotte élevée sur une falaise abrupte d’un détroit étroit, souvent identifié comme le détroit de Messine entre l’Italie et la Sicile. Elle possède six têtes aux cous longs et sinueux, chacune munie de trois rangées de dents, et douze pattes (parfois décrites comme des tentacules ou des queues de serpent). À ses hanches, des têtes de chiens aboyants ajoutent à son aspect effrayant. Lorsqu’un navire passe trop près, chaque tête saisit un marin, le dévorant instantanément. En face, de l’autre côté du détroit, se trouve Charybdis, un tourbillon mortel qui aspire et recrache la mer trois fois par jour, menaçant d’engloutir les navires entiers. Ulysse, conseillé par la sorcière Circé, choisit de naviguer plus près de Scylla, jugeant que perdre six hommes est préférable au risque de perdre tout l’équipage dans Charybdis. Malgré ses efforts pour protéger ses compagnons, Scylla arrache six d’entre eux, un moment poignant où Ulysse décrit leurs cris tandis qu’ils sont dévorés. Scylla, cratère en cloche attique à figures rouges, 450-425 avant notre ère, musée du Louvre Origine et transformation Les récits divergent sur les origines de Scylla : Version tragique (Ovide, Métamorphoses) : Scylla était une belle nymphe, convoitée par le dieu marin Glaucos. Celui-ci, éperdument amoureux, demanda à la sorcière Circé un philtre pour gagner son cœur. Mais Circé, amoureuse de Glaucos, empoisonna par jalousie l’eau où Scylla se baignait, la transformant en monstre. Scylla, horrifiée par sa nouvelle apparence, se réfugia dans le détroit, où sa rage se tourna contre les marins. Version alternative : Dans d’autres traditions, c’est Amphitrite, épouse de Poséidon, qui transforma Scylla, jalouse de l’attention que Poséidon lui portait. Origine divine : Certains textes, comme ceux d’Hésiode, suggèrent que Scylla était une créature monstrueuse dès sa naissance, fille de divinités marines comme Phorcys et Céto, ou parfois de Typhon et Échidna, la liant à d’autres monstres comme les Gorgones. Symbolisme et interprétation Scylla incarne plusieurs thèmes : Danger maritime : Avec Charybdis, elle symbolise les périls imprévisibles de la mer, un thème central dans la culture grecque, où la navigation était essentielle mais risquée. Choix impossible : L’expression « entre Scylla et Charybdis » (équivalent de « entre le marteau et l’enclume ») illustre un dilemme où toute décision entraîne une perte. Ce motif résonne dans la littérature et la philosophie. Métamorphose et tragédie : La transformation de Scylla, surtout dans la version d’Ovide, reflète le thème de la perte d’humanité par la jalousie ou la vengeance divine, un motif récurrent dans les mythes grecs (comme Arachné ou Méduse). Représentations culturelles Dans l’art antique : Scylla apparaît sur des céramiques, mosaïques et sculptures grecques et romaines, souvent avec un torse de femme, des têtes de chiens à la taille et des tentacules ou queues en bas. Une célèbre mosaïque romaine la montre attaquant un navire. Dans la littérature : Outre Homère et Ovide, Virgile (Énéide) et d’autres poètes romains mentionnent Scylla. Elle inspire aussi des œuvres modernes, comme des poèmes ou des romans fantastiques. Culture populaire : Scylla apparaît dans des films, jeux vidéo (comme God of War) et séries, souvent comme un monstre marin générique, bien que parfois son passé de nymphe soit évoqué. Denier Sextus Pompée – Sextus Pompeius Magnus Scylla et Charybdis : une dualité Le duo Scylla-Charybdis est unique par sa complémentarité. Scylla représente un danger actif et ciblé (elle choisit ses victimes), tandis que Charybdis est une force passive mais globale (elle engloutit tout). Ensemble, elles incarnent l’idée que la mer est un espace où l’homme est à la merci de forces incontrôlables, qu’elles soient précises ou chaotiques.
Flora

Flora Flore (ou Flora en latin) est une divinité romaine associée aux fleurs, au printemps et à la fertilité. Considérée comme une déesse agraire, son rôle principal était de protéger la floraison des céréales, des arbres fruitiers et des plantes sauvages. Son équivalent grec est la nymphe Chloris. Selon le poète Ovide, Chloris, séduite et enlevée par Zéphyr (le vent d’ouest), devint Flore et reçut le pouvoir de régner sur les fleurs et le printemps. Attributs et rôle Fertilité et nature : Flore symbolise le renouveau printanier et la fécondité. Elle favorise la floraison, essentielle pour les récoltes et la production de miel par les abeilles. Elle est souvent comparée à Vénus pour son rôle dans la vitalité végétale, et associée à des divinités comme Cérès (agriculture) ou Pomone (fruits). Mythes : Ovide raconte que Flore aida Junon à concevoir Mars sans Jupiter, en utilisant une fleur magique, ce qui lui valut une place importante dans le panthéon romain. Une autre légende attribue à Flore la création de la rose, transformant une nymphe morte en fleur avec l’aide d’autres dieux (Apollon, Bacchus, etc.). Culte et fêtes Floralia : Les Floralies, célébrées du 27 avril au 3 mai, étaient des fêtes populaires en l’honneur de Flore. Ces festivités, marquées par des jeux, danses, spectacles et une certaine licence (caractère joyeux et parfois érotique), symbolisaient le renouveau et la fertilité. Les participants portaient des guirlandes de fleurs, et des animaux comme des chèvres ou des lièvres étaient sacrifiés. Le Sénat rendit ces fêtes annuelles en 114 av. J.-C. après des années de disette, attribuées à la colère de Flore. Temples et flamine : Flore avait deux temples à Rome, l’un sur le Quirinal et l’autre près du Circus Maximus. Un prêtre spécifique, le Flamen Floralis, était dédié à son culte, soulignant son importance. Sandro Botticelli, Le Printemps (entre 1478 et 1482), Florence, galerie des Offices. Détail de la figure de Flore. Denier Servilia – Caius Servilius Origines et représentations Origines : Flore est une divinité italique ancienne, introduite à Rome selon la tradition par le roi sabin Titus Tatius. Son culte était répandu chez les Sabins et les Samnites. Iconographie : Représentée comme une jeune femme couronnée de fleurs ou tenant un bouquet, Flore apparaît dans l’art, notamment à la Renaissance (ex. : Le Printemps de Botticelli, où elle est montrée avec Chloris et Zéphyr). Controverse : Le chrétien Lactance décrivit Flore comme une courtisane ayant légué sa fortune pour instituer les Floralies, une version visant à discréditer son culte païen. Héritage Flore reste un symbole de la beauté et de la vitalité de la nature. Son nom est associé à la « flore » (ensemble des plantes d’une région) et inspire des œuvres artistiques, des prénoms, et même des lieux comme la place de Flore à Paris ou l’astéroïde (8) Flore.
Les Dioscures

Les Dioscures Dans la mythologie grecque, les Dioscures (en grec ancien Διόσκουροι / Dióskouroi, « jeunes garçons de Zeus ») sont Castor et Pollux (ou Polydeucès), fils jumeaux de Léda, épouse de Tyndare, roi de Sparte. Selon le mythe, Zeus, métamorphosé en cygne, séduisit Léda, qui pondit deux œufs : l’un donna Castor et Clytemnestre (enfants mortels de Tyndare), l’autre Pollux et Hélène (enfants divins de Zeus). Caractéristiques et rôles Castor : Mortel, dompteur de chevaux, associé à la chasse et à l’équitation. Pollux : Immortel, pugiliste redoutable, symbole de force et d’agilité. Ils sont les protecteurs des marins (manifestés par le feu de Saint-Elme) et des guerriers, souvent invoqués dans des situations désespérées. Ils sont aussi patrons des athlètes et associés à la constellation des Gémeaux. Exploits mythologiques Chasse du sanglier de Calydon et expédition des Argonautes : Ils participèrent à ces aventures héroïques. Sauvetage d’Hélène : Ils libérèrent leur sœur, enlevée par Thésée ou Pâris, en envahissant l’Attique. Enlèvement des filles de Leucippe : Ils ravirent Hilaire (ou Hilaera) et Phébé, provoquant une bataille avec Idas et Lyncée. Castor fut tué par Idas, et Pollux, refusant l’immortalité sans son frère, demanda à Zeus de partager son sort. Zeus les plaça dans le ciel comme la constellation des Gémeaux, alternant entre l’Olympe et les Enfers. Culte et symbolisme Sparte : Leur principal lieu de culte, où ils étaient appelés ánakes (« rois »). Leur temple était l’anakéion, et leurs fêtes, les anákeia. Ils incarnaient la dyarchie spartiate et protégeaient l’armée, représentés par les δόκανα (deux bâtons liés). Théoxénies : Lors de ces rituels, on leur offrait un banquet sacré, symbolisant leur présence. Iconographie : Représentés comme des jeunes cavaliers nus, portant des capes, des bonnets en forme d’œuf (pílos) surmontés d’étoiles, souvent avec des chevaux. Symbolisme : Pour les Pythagoriciens, leur alternance entre ciel et Enfers symbolisait l’harmonie universelle. Ils incarnaient la fraternité, l’immortalité et la dualité mortel/divin, souvent figurés sur des sarcophages romains comme symboles d’éternité. Roman sculptural group showing Castor and Pollux (or, according to other authors, Orestes and Pylades). Denier Fonteia – Manius Fonteius Dans la culture romaine Les Dioscures furent adoptés à Rome, où leur culte fut instauré en 484 av. J.-C. après leur apparition légendaire lors de la bataille du lac Regillus. Leur temple au Forum Romain était un lieu clé, et ils étaient vénérés par les chevaliers romains (equites). Une parade annuelle le 15 juillet commémorait leur victoire. Parallèles et influence Les Dioscures s’apparentent aux Ashvins de la mythologie védique, cavaliers jumeaux divins, reflétant un héritage indo-européen. Leur mythe a inspiré l’art (sculptures, peintures comme celle de Rubens) et la littérature, symbolisant l’unité fraternelle et la quête d’équilibre entre humain et divin.
Pietas

Pietas Dans la mythologie romaine, Pietas est une divinité et une vertu cardinale incarnant le sens du devoir, de la loyauté, de la piété et de la dévotion envers les dieux, la famille, les ancêtres et la patrie. Elle symbolise l’engagement moral à respecter ses obligations, qu’elles soient religieuses, familiales ou civiques, et occupe une place centrale dans la culture romaine, où elle est perçue comme une valeur fondamentale de la mos maiorum (les coutumes des ancêtres). Représentation et symbolisme Pietas est souvent représentée sous les traits d’une femme voilée, signe de modestie et de respect, tenant une patère (coupe utilisée pour les libations) ou un encensoir, en train d’accomplir un sacrifice. Dans certains cas, elle est accompagnée d’une cigogne, symbole de piété filiale, car cet oiseau était réputé prendre soin de ses parents âgés. Sur les monnaies romaines, Pietas apparaît fréquemment, notamment sous les empereurs, pour souligner la légitimité et la moralité du pouvoir impérial. Par exemple, des pièces frappées sous Auguste ou Antonin le Pieux associaient l’empereur à cette vertu pour renforcer leur image de dirigeants justes et dévoués. Rôle dans la mythologie et la littérature Pietas est particulièrement associée à Énée, le héros troyen de l’Énéide de Virgile. Énée est surnommé pius Aeneas (Énée le pieux) en raison de son dévouement exemplaire : il porte son père Anchise sur ses épaules pour le sauver de Troie en flammes, protège son fils Ascagne, et suit scrupuleusement les volontés des dieux pour fonder une nouvelle patrie en Italie. Ce portrait fait d’Énée l’archétype du Romain idéal, guidé par la Pietas. Dans d’autres récits, Pietas est parfois invoquée comme une force divine qui guide les actions des héros ou des citoyens. Elle est également liée à des figures féminines, comme les Vestales, dont la chasteté et le dévouement au culte de Vesta étaient des manifestations de cette vertu. Culte et temples Le culte de Pietas était bien établi à Rome. Un Temple de Pietas fut construit sur le Forum Holitorium (marché aux légumes) vers 181 av. J.-C., après un vœu du consul Manius Acilius Glabrio suite à une victoire militaire. Ce temple, dédié à la déesse, servait de lieu de culte public et renforçait l’idée que la piété garantissait la faveur divine pour Rome. Une autre manifestation du culte était le Ara Pietatis (Autel de la Piété), érigé sous l’empereur Claude, qui mettait en avant la piété impériale. Pietas était également célébrée lors de cérémonies familiales, comme les funérailles ou les rituels en l’honneur des di parentes (esprits des ancêtres), où les Romains exprimaient leur respect pour les générations passées. Différence avec la mythologie grecque Contrairement à la mythologie grecque, où la piété (eusebeia) est plus centrée sur la dévotion religieuse envers les dieux, la Pietas romaine englobe une dimension plus large, incluant les devoirs sociaux et politiques. Par exemple, un général romain faisant un sacrifice avant une bataille ou un citoyen honorant ses parents âgés incarnait la Pietas. Cette vertu reflète l’idéal romain d’une société ordonnée, où chaque individu contribue à l’harmonie collective par ses actions responsables. Pietas dans la politique romaine Sous l’Empire, Pietas devint un outil de propagande. Les empereurs se présentaient comme des incarnations vivantes de cette vertu pour légitimer leur autorité. Par exemple, la piété d’Auguste envers les dieux et sa restauration des temples renforçaient son image de restaurateur des valeurs traditionnelles. De même, des impératrices comme Livia ou Faustine étaient parfois associées à Pietas pour souligner leur rôle dans la stabilité de la dynastie. Anecdotes et récits Une légende célèbre liée à Pietas concerne une femme romaine emprisonnée, nourrie en secret par sa fille qui l’allaitait pour la maintenir en vie. Cette histoire, rapportée par des auteurs comme Valère Maxime, illustre la piété filiale et fut utilisée comme un exemple moral pour les Romains. Ce récit inspira même des œuvres d’art, notamment dans la peinture européenne des siècles plus tard. Pietas est bien plus qu’une simple divinité : elle est l’incarnation d’un idéal romain qui lie l’individu à sa communauté, à ses ancêtres et aux dieux. À travers son culte, ses représentations et son rôle dans la littérature, elle reflète les valeurs de discipline, de respect et de responsabilité qui définissaient la société romaine. Denier Caecilia – Quintus Cæcilius Metellus Pius
Concordia (la Concorde)

Concordia (la Concorde) Dans la mythologie romaine, Concordia est la déesse de l’harmonie, de l’unité et de la paix, en particulier dans la société et le mariage. Elle est souvent représentée comme une figure maternelle, assise, tenant un patera (coupe sacrificielle), une corne d’abondance (symbole de prospérité) ou un caducée (symbole de paix). Son équivalent grec est Homonoia, incarnant l’unité d’esprit. Fille de Jupiter (Zeus) et de Thémis, déesse de la justice, elle symbolise l’ordre et la concorde. Son culte était essentiel à la vie civique romaine, soulignant la cohésion sociale. Le premier temple de Concordia fut promis par Marcus Furius Camillus en 367 av. J.-C., pour célébrer la réconciliation entre patriciens et plébéiens après l’adoption de la Lex Licinia Sextia, ouvrant le consulat aux plébéiens. Situé sur le Forum romain, au pied du Capitole, ce temple servait souvent de lieu de réunion pour le Sénat, notamment en temps de crise. D’autres sanctuaires lui furent dédiés, comme celui de Concordia Augusta, offert par Livie, épouse d’Auguste, vers 7 av. J.-C., symbolisant l’unité de la famille impériale, avec des statues d’Auguste en Mars et de Livie en Vénus. Concordia était souvent associée à Pax (Paix) et apparaissait sur des monnaies, comme celles de Marc Aurèle, pour symboliser la stabilité. Son opposée est Discordia (Éris en grec), déesse de la discorde. Des temples lui furent aussi consacrés hors de Rome, comme à Pompéi, où la prêtresse Eumachia lui dédia un bâtiment. Elle était invoquée lors de fêtes comme la Caristia, célébrant l’harmonie familiale, et son imagerie, comme des mains jointes, représentait l’accord. Denier Mussidia – Lucius Mussidius Longus
Hercule

Hercule Hercule, connu sous le nom d’Héraclès dans la mythologie grecque, est un héros légendaire, fils de Zeus et d’Alcmène, une mortelle. Célèbre pour sa force surhumaine, il est surtout associé aux douze travaux, des épreuves imposées par le roi Eurysthée pour expier le meurtre de sa famille, commis sous l’influence d’Héra, jalouse de sa naissance. 1. Origines et Contexte Mythologique Héraclès est né de l’union de Zeus, le roi des dieux, et d’Alcmène, une mortelle de Thèbes. Zeus, pour séduire Alcmène, prit l’apparence de son mari, Amphitryon. Cette naissance illégitime attira la colère d’Héra, épouse de Zeus, qui jura de tourmenter Héraclès toute sa vie. Dès son berceau, Héra envoya deux serpents pour le tuer, mais le nourrisson, déjà doté d’une force prodigieuse, les étrangla. Ce premier exploit annonça sa destinée héroïque. Son nom, Héraclès, signifie ironiquement « gloire d’Héra » en grec, reflétant peut-être la tension entre sa grandeur et les épreuves infligées par la déesse. Dans la mythologie romaine, il devient Hercule, un nom qui s’est popularisé dans la culture occidentale. 2. Les Douze Travaux : Contexte et Symbolisme Les douze travaux sont l’épine dorsale de la légende d’Héraclès. Ils furent imposés par Eurysthée, roi de Mycènes, après qu’Héraclès, rendu fou par Héra, eut tué sa femme Mégara et leurs enfants. Pour expier ce crime, l’oracle de Delphes ordonna à Héraclès de servir Eurysthée, qui conçut des tâches apparemment impossibles pour le faire échouer. Voici quelques détails sur des travaux marquants : Lion de Némée : Sa peau était impénétrable. Héraclès l’étrangla et porta ensuite sa dépouille comme armure, un symbole iconique. Hydre de Lerne : Ce monstre à plusieurs têtes regenerait ses têtes lorsqu’on les coupait. Héraclès, aidé de son neveu Iolaos, cautérisa les cous pour empêcher la repousse. Pommes d’or des Hespérides : Ce travail nécessita ruse et voyage cosmique. Héraclès convainquit le titan Atlas de récupérer les pommes en tenant le ciel à sa place temporairement. Cerbère : Capturer le chien à trois têtes des Enfers sans armes montra sa capacité à défier la mort elle-même. Ces travaux ne sont pas seulement des exploits physiques : ils symbolisent la lutte contre le chaos, la maîtrise de soi et la quête de rédemption. Ils ont aussi une dimension géographique, couvrant des lieux mythiques du monde grec et au-delà, ce qui reflète l’idée d’un héros universel. 3. Autres Aventures Héraclès ne se limite pas aux douze travaux. Il participa à de nombreuses autres aventures : L’Expédition des Argonautes : Il accompagna Jason dans la quête de la Toison d’or, bien qu’il quitta l’expédition en chemin pour chercher son ami Hylas. La Gigantomachie : Il aida les Olympiens à vaincre les Géants, prouvant son rôle crucial dans l’ordre divin. Sauvetage de Prométhée : Héraclès libéra le titan enchaîné, un acte de gratitude pour l’aide de Prométhée dans le travail des pommes d’or. Il fonda également des cités, comme Héraclée, et engendra une lignée, les Héraclides, qui jouèrent un rôle dans les récits historiques grecs. 4. Personnalité et Complexité Héraclès n’est pas un héros parfait. Il est à la fois divin et profondément humain, sujet à des accès de rage, des erreurs tragiques et des moments de désespoir. Sa force est contrebalancée par sa vulnérabilité émotionnelle, notamment dans l’épisode où il tue sa famille sous l’emprise de la folie. Cette dualité en fait un personnage complexe : un symbole de triomphe, mais aussi de souffrance et de repentance. 5. Mort et Apothéose La mort d’Héraclès est aussi dramatique que sa vie. Trompé par le centaure Nessus, il revêt une tunique empoisonnée par le sang de l’Hydre, offerte par sa femme Déjanire, qui croyait renforcer son amour. La tunique brûle sa chair, causant une douleur insupportable. Héraclès choisit de mourir sur un bûcher funéraire au mont Œta. Dans une apothéose spectaculaire, Zeus l’élève au rang de dieu, et il rejoint l’Olympe, réconcilié avec Héra, qu’il épouse à la déesse Hébé, personnification de la jeunesse. Statue d’Hercule. Bronze doré, œuvre romaine, IIe siècle av. J.-C. Découverte au Forum Boarium au XVe siècle Denier Vibia – Caius Vibius Varus 6. Culte et Héritage Culturel Grèce : Héraclès était vénéré comme un héros et un dieu. Des sanctuaires, comme celui de Thèbes, lui étaient dédiés. Il était invoqué pour la force et la protection. Rome : Sous le nom d’Hercule, il devint un symbole de vertu et de courage. Le temple d’Hercule Victor à Rome et l’autel du Grand Autel (Ara Maxima) témoignent de son importance. Art et Littérature : Héraclès/Hercule inspira d’innombrables œuvres, des vases grecs aux statues romaines (comme l’Hercule Farnèse), en passant par les tragédies d’Euripide et de Sophocle. À l’époque moderne, il apparaît dans des films (comme Hercule de Disney) et des séries, souvent simplifié comme un héros d’action. 7. Faits Méconnus Héraclès et l’amour : Il eut de nombreuses liaisons, hommes et femmes, comme Iolaos ou Omphale, reine de Lydie, avec qui il échangea ses vêtements, un épisode explorant les thèmes de genre et d’identité. Rivalité avec Eurysthée : Eurysthée refusa parfois de valider certains travaux (comme l’Hydre, car Iolaos l’aida), ce qui montre la mesquinerie du roi face à la grandeur d’Héraclès. Symbolisme astronomique : La constellation d’Hercule dans le ciel est associée à ses exploits, notamment son combat contre le Dragon (lié au jardin des Hespérides). 8. Héraclès dans la Culture Moderne Héraclès reste une figure universelle, représentant la persévérance face à l’adversité. Il apparaît dans des jeux vidéo (God of War), des comics (Hercule chez Marvel) et des récits revisités. Cependant, ces adaptations omettent souvent la profondeur tragique du mythe original.
Sol

Sol Origines et Évolution Racines anciennes : Sol était vénéré dans la Rome archaïque sous le nom de Sol Indiges, une divinité agraire associée à la fertilité et aux cycles saisonniers. Ce culte originel était plus modeste, lié aux besoins agricoles des premières communautés romaines. Influence grecque : Avec l’influence de la culture grecque, Sol a été progressivement assimilé à Hélios, adoptant des attributs comme le char solaire et une iconographie plus élaborée. Cette hellénisation a enrichi son rôle dans la mythologie romaine. Sol Invictus : Au IIIe siècle apr. J.-C., sous l’empereur Aurélien (270-275), le culte de Sol Invictus devient une religion d’État officielle. Aurélien construit un grand temple dédié à Sol sur le Champ de Mars et établit un collège de prêtres (les pontifices Solis). Ce culte visait à unifier l’Empire face aux crises politiques et religieuses. Mythologie et Attributs Le char solaire : Sol traverse le ciel dans un quadrige tiré par quatre chevaux fougueux, souvent nommés d’après des qualités comme la vitesse ou la lumière (par exemple, Pyrois, Éoos, Aethon et Phlégon, noms hérités d’Hélios). Ce voyage symbolise le cycle quotidien du Soleil. Rôle de témoin : Comme Hélios dans la mythologie grecque, Sol est un observateur omniscient. Il voit tout ce qui se passe sur Terre, ce qui en fait un garant de la justice et un témoin des serments. Compagnons mythologiques : Sol est parfois associé à Luna (la Lune) et Aurora (l’Aurore), formant une triade cosmique. Aurora, déesse de l’aube, précède son char pour annoncer l’arrivée du jour. Disque de l’art romain symbolisant le dieu Sol datant du IIe siècle Culte et Pratiques Religieuses Temples et autels : Outre le temple d’Aurélien, un sanctuaire ancien dédié à Sol existait dans le Circus Maximus, où des courses de chars étaient organisées en son honneur. Un autre temple se trouvait sur le Quirinal, l’une des sept collines de Rome. Fêtes : La fête du Dies Natalis Solis Invicti (25 décembre) était le point culminant du culte, célébrant la « renaissance » du Soleil après le solstice d’hiver. Des jeux, sacrifices et banquets marquaient l’occasion. Cette date a influencé la fixation de Noël dans le christianisme. Sacrifices : Les offrandes à Sol incluaient des animaux (chevaux, bœufs) et des produits agricoles. Les cérémonies étaient souvent accompagnées de prières pour la prospérité et la stabilité de l’Empire. Iconographie Représentations artistiques : Sol est typiquement montré comme un jeune homme imberbe avec une couronne de rayons ou une auréole. Il porte une tunique légère ou un manteau flottant, tenant parfois un fouet (pour guider les chevaux) ou un globe (symbole de domination cosmique). Monnaies et art : Sous l’Empire, Sol apparaît fréquemment sur les pièces de monnaie, notamment sous Constantin, qui mêlait imagerie païenne et chrétienne. Les mosaïques, comme celles des villas romaines, montrent souvent Sol au centre d’un zodiaque ou dans son char. Syncrétisme et Influence Mithra et autres cultes : Sol Invictus partage des traits avec Mithra, divinité perse du culte mithraïque, également associé au Soleil et populaire parmi les soldats romains. Cette convergence reflète la fusion des traditions orientales et romaines. Transition vers le christianisme : Le culte de Sol Invictus a facilité la transition vers le christianisme, notamment par la coïncidence du 25 décembre avec la naissance du Christ. Constantin, premier empereur chrétien, a maintenu des références à Sol dans son iconographie, montrant une continuité symbolique. Héritage Dans la culture : L’image de Sol a influencé l’art et la littérature européennes, notamment à la Renaissance, où le Soleil est souvent représenté comme une figure divine ou allégorique. Symbolisme : Sol reste un symbole de puissance, de renouveau et d’éternité, repris dans des contextes modernes, comme les logos ou les métaphores littéraires. Denier Mussidia – Lucius Mussidius Longus Anecdotes et Détails Légende mineure : Une histoire romaine raconte que Sol, en tant que témoin universel, aurait aidé à révéler des complots contre l’Empire, renforçant son rôle de protecteur. Étymologie : Le mot latin sol (soleil) est à l’origine de termes comme « solaire » en français, et son nom est lié à des racines indo-européennes signifiant « briller ».