Libertas

Libertas Libertas est une divinité abstraite, typique des personnifications romaines comme Concordia (harmonie) ou Victoria (victoire). Son nom, dérivé de līber (« libre »), reflète une conception romaine de la liberté, à la fois individuelle (absence d’esclavage) et collective (autonomie politique). Contrairement aux grandes divinités comme Jupiter ou Mars, Libertas n’a pas de mythologie narrative complexe, mais elle incarne un idéal central de la République romaine, fondée en 509 av. J.-C. après l’expulsion des rois étrusques. Son équivalent grec, Éleutheria, partage des racines étymologiques (eleutheros, « libre ») mais est moins personnifié dans la mythologie grecque, où la liberté est souvent un concept philosophique plutôt qu’une divinité à part entière. Libertas, en revanche, est profondément ancrée dans les institutions et les pratiques romaines, notamment l’affranchissement des esclaves (manumissio). Certains textes tardifs la décrivent comme une fille allégorique de Jupiter (dieu souverain) et Junon (reine des dieux), soulignant son lien avec l’autorité divine et l’ordre social. Cependant, ces généalogies sont rares et probablement symboliques, servant à légitimer son rôle dans la propagande politique. La statue de la Liberté est un hommage moderne à l’ancien concept de Libertas Rôle et symbolisme Libertas incarne deux facettes de la liberté : Liberté individuelle : la libération des esclaves, un acte solennel où le pileus (bonnet phrygien) était remis à l’affranchi. Ce bonnet, porté par les esclaves affranchis lors des Saturnales, devient son attribut principal. Liberté politique : l’autonomie du peuple romain face à la tyrannie. Après l’assassinat de Jules César (44 av. J.-C.), Brutus utilise l’image de Libertas sur des monnaies pour célébrer la « libération » de Rome d’un potentiel dictateur. Ses attributs visuels renforcent ce double rôle : Pileus : symbole universel de l’émancipation, souvent tenu à la main ou posé sur une lance. Vindicta : la baguette utilisée dans les cérémonies d’affranchissement. Sceptre : signe d’autorité et de souveraineté. Joug brisé : métaphore de la fin de l’oppression. Chat : moins fréquent, mais symbole d’indépendance, car contrairement au chien, le chat ne se soumet pas facilement. Dans l’art, Libertas est souvent représentée en matrone romaine, vêtue d’une stola, avec une expression sereine mais déterminée, évoquant à la fois la dignité et la force. Culte et manifestations historiques Le culte de Libertas était à la fois religieux et politique, reflétant son importance dans la société romaine. Temples Temple sur l’Aventin (238 av. J.-C.) : construit par Tiberius Sempronius Gracchus, père des réformateurs Gracques, après une victoire militaire. Ce temple servait aussi de dépôt pour les archives sénatoriales, symbolisant la liberté comme garante de l’ordre républicain. Temple sur le Palatin (58-57 av. J.-C.) : érigé par Publius Clodius Pulcher sur l’emplacement de la maison de Cicéron, détruite en exil. Ce geste était une provocation politique, Clodius utilisant Libertas pour justifier ses réformes populistes. Le temple fut démoli à la restauration de Cicéron. Monnaies et propagande Libertas apparaît fréquemment sur les monnaies romaines, notamment dans des périodes de crise : Après la mort de Néron (68 ap. J.-C.), Galba frappe des pièces avec Libertas et l’inscription « LIBERTAS POPVLI ROMANI » pour marquer la fin de la tyrannie. Sous Brutus (44 av. J.-C.), des deniers montrent Libertas avec le pileus, célébrant l’assassinat de César comme un acte de libération. Pendant la guerre civile (49-45 av. J.-C.), les factions républicaines utilisent son image pour rallier le soutien populaire. Cérémonies L’affranchissement (manumissio vindicta) était un rituel clé lié à Libertas. Devant un magistrat, l’esclave était touché avec la vindicta, symbolisant sa transition vers la liberté. Ce rituel, souvent effectué dans un temple de Libertas, renforçait son rôle comme protectrice des affranchis. Libertas dans la politique romaine Libertas était un outil idéologique puissant, invoqué par différentes factions : Républicains : les défenseurs de la République, comme Brutus ou Cicéron, associaient Libertas à la souveraineté du Sénat et du peuple romain (SPQR). Populaires : des figures comme Clodius ou les Gracques utilisaient Libertas pour promouvoir des réformes en faveur des plébéiens. Empereurs : même sous l’Empire, des empereurs comme Galba ou Trajan invoquaient Libertas pour légitimer leur pouvoir, bien que la liberté politique réelle fût limitée. Cette ambivalence montre que Libertas était plus qu’une déesse : elle était un concept malléable, adapté aux besoins politiques du moment. Influence post-romaine L’héritage de Libertas s’étend bien au-delà de Rome, influençant l’art, la politique et les symboles modernes de liberté. Moyen Âge et Renaissance Bien que le culte païen disparaisse avec la christianisation, l’image de Libertas survit dans l’art et la littérature. Les humanistes de la Renaissance redécouvrent son iconographie, l’associant aux idéaux républicains des cités-États italiennes comme Florence. Époque moderne Libertas devient une source d’inspiration pour les révolutions et les démocraties : France : la figure de Marianne, née pendant la Révolution française, emprunte directement à Libertas. Le bonnet phrygien, porté par les sans-culottes, et le tableau de Delacroix La Liberté guidant le peuple (1830) en sont des échos. États-Unis : la Statue de la Liberté (1886), offerte par la France, est une réinterprétation explicite de Libertas. Conçue par Frédéric Auguste Bartholdi, elle porte une couronne radiée (inspirée du dieu solaire romain Sol) et une torche, symboles de lumière et de liberté. Son nom officiel, Liberty Enlightening the World, reflète cet héritage. Suisse et autres pays : Libertas inspire des figures nationales comme Helvetia (Suisse) ou la Dutch Maiden (Pays-Bas). Son effigie figure sur des monnaies modernes, comme les pièces suisses de 5 à 20 rappen ou l’American Gold Eagle. Art et culture Dans la peinture, Libertas influence des allégories de la liberté, comme dans les fresques des palais républicains ou les affiches révolutionnaires. Au cinéma et dans la littérature, son image est reprise dans des figures héroïques symbolisant l’émancipation, bien que souvent de manière implicite. Denier Brutus – Quintus Caepio Brutus Libertas dans le contexte contemporain Aujourd’hui, Libertas reste un symbole puissant, bien que parfois controversé. Son image est invoquée dans des débats sur la liberté individuelle, la démocratie, et les droits humains. Cependant, comme à Rome, elle peut être appropriée par des groupes aux agendas opposés, des
Africa

Africa Dans la culture romaine, Africa était à la fois une personnification du continent africain (plus précisément la province romaine d’Afrique, qui couvrait des parties de l’actuelle Tunisie, du nord-est de l’Algérie et de l’ouest de la Libye) et, dans certaines interprétations, une divinité ayant des racines dans les traditions berbères. Appelée Dea Africa en latin, elle symbolisait la région nord-africaine romanisée. Ses origines sont souvent associées à la déesse berbère Ifri ou Ifru, une figure liée à la guerre, à la fertilité et à la protection dans la mythologie nord-africaine préromaine. Dans les représentations artistiques, Dea Africa est généralement représentée portant une coiffe en forme d’éléphant (symbolisant la faune de la région), tenant une corne d’abondance (représentant la prospérité), et parfois accompagnée d’attributs comme un scorpion, un lion ou des gerbes de blé, qui reflètent la fertilité et la puissance de la terre. On la retrouve sur des pièces de monnaie romaines, des mosaïques (comme celle du musée d’El Djem en Tunisie) et des sculptures, souvent en tant que personnification provinciale plutôt qu’une déesse largement adorée dans le panthéon romain. Mosaïqe au sol deu la villa dite Africa dans le musée d’El Jem en Tunisie, appelée Allégorie de l’Empire ou Rome et ses provinces. Autour de Rome sont personnifiées les principales provinces: l’Egypte, l’Asie, l’Espagne, la Sicile et l’Afrique, représentée par la déesse Africa, coiffée d’une dépouille d’éléphant. By Asram – Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9479214 Denier Scipion – Eppius L’écrivain romain Pline l’Ancien a noté que « en Afrique, personne n’entreprend quoi que ce soit sans invoquer Africa », ce qui suggère son importance culturelle dans la région, bien que l’on débatte s’il s’agit d’une entité divine ou d’un rituel symbolique. Certains chercheurs estiment qu’elle était davantage une figure iconographique qu’une divinité avec un culte formel, car aucune inscription ne la désigne explicitement comme « Dea » (déesse) de la même manière que des divinités majeures comme Junon ou Minerve. Son antécédent berbère, Ifri, pourrait être lié au nom « Africa » lui-même, peut-être dérivé du mot berbère ifri (signifiant « grotte », en lien avec des tribus vivant dans des cavernes) ou du latinisé Afer (pluriel Afri), désignant les peuples locaux. Cela s’intègre à l’adoption romaine, où elle est devenue un symbole de la domination impériale et de l’identité régionale.
Junon Sospita

Junon Sospita Junon Sospita, dans la mythologie romaine, est une facette de la déesse Junon, connue comme la protectrice et la sauveuse, particulièrement vénérée à Lanuvium, une ville du Latium au sud-est de Rome. Son nom, Sospita, signifie « celle qui sauve » ou « la salvatrice », soulignant son rôle de défenseuse, notamment dans les contextes de guerre, de fertilité et de protection des femmes. Attributs et représentation Junon Sospita est souvent représentée en guerrière, portant une peau de chèvre (parfois avec des cornes), une lance et un bouclier, symbolisant son aspect martial. Elle est également associée à un serpent, particulièrement dans son sanctuaire de Lanuvium, où un rituel annuel voyait une jeune fille offrir des gâteaux à un serpent sacré. Si le serpent acceptait l’offrande, cela était interprété comme un signe de pureté et de prospérité pour l’année à venir ; sinon, cela présageait stérilité et malheur. Ses attributs incluent également des éléments liés à la fertilité et à la protection des femmes, notamment pendant l’accouchement, où elle était invoquée pour assurer une délivrance heureuse. Elle est parfois représentée avec une grenade, symbole de l’amour conjugal, ou un paon, son oiseau sacré. Rôle et culte Junon Sospita incarnait une triple fonction, souvent interprétée à travers la théorie trifonctionnelle de Georges Dumézil : Guerrière : Protectrice de la cité et de l’État romain, invoquée pour la défense contre les ennemis. Elle était honorée par les consuls romains, qui offraient des sacrifices avant de prendre leurs fonctions. Mère : Associée à la fécondité et à la protection des femmes, particulièrement pendant la grossesse et l’accouchement. Elle était invoquée pour aider les femmes en couches et protéger les nouveau-nés. Reine : En tant que Mater Regina (« Mère Reine »), elle symbolisait la souveraineté et l’autorité divine, souvent assimilée à la déesse étrusque Uni. Son culte était particulièrement important à Lanuvium, où son sanctuaire était un centre religieux majeur, si riche que l’empereur Octavien y emprunta des fonds en 31 av. J.-C. Après la soumission de la Ligue latine en 338 av. J.-C., les Romains exigèrent un condominium sur le sanctuaire de Junon Sospita à Lanuvium, et les prodiges (phénomènes surnaturels) survenant dans son temple étaient rapportés à Rome pour y être expiés. À Rome, plusieurs temples lui furent dédiés : Un temple près de la colline du Palatin, célébrant son dies natalis (anniversaire) le 1er février, considéré comme un moment clé du mois de purification et de renouveau. Un autre dans le Forum Holitorium, voué en 197 av. J.-C. par le consul C. Cornelius Cethegus et dédié en 194 av. J.-C., où elle était honorée en tenue militaire. Ce temple, cependant, tomba en discrédit vers 90 av. J.-C., marqué par des scandales comme des actes de prostitution et la naissance de chiots sous sa statue, nécessitant une restauration ordonnée par le consul L. Iulius Caesar. Junon Sospita. Musée du Vatican Rituels et festivals Le 1er février, jour des calendes, était dédié à Junon Sospita, marquant son rôle dans la purification et la transition vers le nouveau mois. Ce jour coïncidait avec des rituels liés à la fertilité et à la protection de l’État. Le festival des Lupercales, le 15 février, impliquait également Junon Sospita, souvent sous son aspect de Junon Lucina, pour des rites de purification et de fertilité. À Lanuvium, son culte excluait les femmes de certains rituels, une pratique courante dans les cultes de divinités de la fertilité, et était associé à celui d’Hercule, autre divinité tutélaire. Origines et influences Le nom « Juno » dérive probablement de la racine latine iuvenis (jeunesse), suggérant une déesse de la vitalité et de la force. Bien qu’assimilée à la grecque Héra, Junon Sospita conserve une identité latine distincte, antérieure à l’influence hellénique. Son lien avec la déesse étrusque Uni est également notable, bien que certains chercheurs, comme ceux cités dans l’Encyclopædia Universalis, estiment que cette assimilation n’est pas systématique. Son culte à Lanuvium et son adoption à Rome après la conquête de Véies en 396 av. J.-C. (où la statue de Junon Regina fut transférée) témoignent de son importance dans l’intégration des divinités latines et étrusques dans la religion romaine. Denier Serratus Roscia – Lucius Roscius Fabatus Junon Sospita dans la culture Contrairement à l’Héra vindicative de l’Énéide de Virgile, où Junon est dépeinte comme une antagoniste cherchant à contrecarrer Énée, Junon Sospita est représentée comme une protectrice stoïque et puissante de l’État romain. Une statue en marbre du IIe siècle ap. J.-C., conservée au Vatican, la montre en guerrière, tenant lance et bouclier, incarnant force et contrôle. Cette dualité reflète la complexité des divinités romaines, perçues avec des facettes humaines changeantes. Conclusion Junon Sospita est une divinité multifacette, à la fois guerrière, protectrice des femmes et garante de la souveraineté. Son culte, ancré dans les traditions latines et intégré à Rome, illustre son rôle central dans la religion romaine, mêlant défense de l’État, fertilité et royauté. Son iconographie martiale et ses rituels, comme celui du serpent de Lanuvium, en font une figure unique, distincte de son équivalent grec Héra, et profondément enracinée dans l’identité romaine.
Cérès

Cérès Cérès, dans la mythologie romaine, est une divinité majeure, incarnant l’agriculture, les céréales, la fertilité et les liens maternels. Considérée comme l’équivalent de la Déméter grecque, elle joue un rôle essentiel dans les mythes expliquant les cycles naturels et la subsistance humaine. Son culte était particulièrement important dans une société agraire comme Rome, où la prospérité dépendait des récoltes. Le mythe de Proserpine Le récit le plus connu lié à Cérès est celui de l’enlèvement de sa fille Proserpine par Pluton, le dieu des enfers. Selon la légende, Proserpine cueillait des fleurs en Sicile lorsque Pluton, épris d’elle, l’emporta dans son royaume souterrain. Cérès, dévastée par la disparition de sa fille, parcourut le monde pour la retrouver, négligeant la terre dans son chagrin. Les champs devinrent stériles, les plantes fanèrent, et une famine menaça l’humanité. Jupiter (Zeus), alerté par la situation, intervint. Cependant, Proserpine avait mangé des graines de grenade dans les enfers, ce qui la liait partiellement à ce royaume. Un compromis fut trouvé : Proserpine passerait la moitié de l’année (ou un tiers, selon les versions) avec Pluton aux enfers, et le reste avec Cérès sur terre. Ce cycle explique les saisons : la terre fleurit au printemps et en été lorsque Proserpine est avec sa mère, et se fane en automne et en hiver lorsqu’elle retourne aux enfers. Sculpture représentant Cérès en position assise (Ier siècle apr. J.-C.) au Musée national d’art romain de Mérida (Espagne). Denier Memmia – Caius Memmius Culte et symbolismeCérès était une déesse vénérée par les agriculteurs et les citoyens romains. Son culte, influencé par les traditions grecques, incluait des rituels pour assurer de bonnes récoltes. Le festival des Céréales (Cerealia), célébré autour du 19 avril, était l’un des moments forts de son culte. Il comprenait des jeux, des processions et des offrandes de céréales. Les Ambarvalia, un autre rituel agraire, impliquaient des processions autour des champs pour purifier et bénir les cultures. Les femmes jouaient un rôle particulier dans son culte, invoquant Cérès en tant que protectrice de la maternité et des mariages. Cérès est souvent représentée comme une femme majestueuse, tenant une gerbe de blé, une faucille ou une corne d’abondance, symboles de prospérité. Elle est parfois accompagnée d’un serpent, associé à la terre et à la régénération. Son temple sur l’Aventin à Rome, partagé avec Liber et Libera (associés à Bacchus et Proserpine), était un centre important pour les plébéiens. Influence et héritageLe nom de Cérès est à l’origine du mot « céréale », reflétant son lien avec les grains essentiels à la survie. Elle était aussi une figure juridique dans la Rome antique, où les lois liées à la distribution de blé portaient parfois son nom (par exemple, les leges frumentariae). Dans un contexte plus large, Cérès symbolise la résilience maternelle et le pouvoir de la nature à se renouveler. Dans les arts et la littérature, Cérès apparaît souvent comme une figure nourricière mais aussi tragique, marquée par la perte temporaire de sa fille. Son mythe a inspiré des œuvres comme les Métamorphoses d’Ovide ou des peintures de la Renaissance et du Baroque, où elle incarne l’abondance et la douleur d’une mère.
Aplustre
Ornement de la poupe d’un navire en forme d’éventail. La poupe, plus longue et plus haute que la proue, est surmontée d’un aplustre métallique, fixé, comme l’éperon, par de fortes attaches, mais recourbé en dedans et terminé en fleur de lotus largement épanouie. (Gaston Maspero; De quelques navigations des Égyptiens…) « Illustrerad Verldshistoria band I Ill 118 » par Ernst Wallis et al — own scan. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.
Pompée

Pompée 1. Contexte et jeunesse Pompée naît le 29 septembre 106 av. J.-C. dans une famille plébéienne aisée, les Pompeii, originaire du Picenum (Italie centrale). Son père, Cnaeus Pompeius Strabo, est un général romain influent mais controversé, connu pour ses victoires dans la Guerre sociale (91-88 av. J.-C.) et sa brutalité. À la mort de son père en 87 av. J.-C., Pompée, âgé de 19 ans, hérite de ses réseaux, de sa fortune et de sa clientèle dans le Picenum, ce qui lui donne une base solide pour sa carrière. Premiers pas : Dès 83 av. J.-C., Pompée lève une armée privée pour soutenir Sylla dans la guerre civile contre les partisans de Marius. À seulement 23 ans, il remporte des victoires en Italie et en Sicile, ce qui lui vaut le surnom de « Magnus » (le Grand), inspiré d’Alexandre le Grand, et une réputation de prodige militaire. Style : Pompée se distingue par son charisme, son opportunisme et sa capacité à s’entourer de fidèles lieutenants. Cependant, il est aussi critiqué pour son ambition et son manque de scrupules politiques. 2. Carrière militaire : un général d’exception Pompée s’impose comme l’un des plus grands généraux de Rome grâce à une série de campagnes qui étendent l’influence romaine et consolident son prestige. a. La guerre contre les pirates (67 av. J.-C.) Contexte : Les pirates ciliciens, basés en Méditerranée orientale, menacent le commerce romain, notamment l’approvisionnement en blé de Rome. Action : Par la Lex Gabinia, Pompée reçoit un commandement extraordinaire (imperium maius) sur toute la Méditerranée, avec des ressources quasi illimitées. En seulement trois mois, il élimine les pirates grâce à une stratégie coordonnée : il divise la mer en secteurs, utilise une flotte massive et offre la clémence aux pirates qui se rendent. Impact : Cette victoire rapide renforce son image de sauveur de Rome et lui vaut une immense popularité auprès du peuple. b. La guerre contre Mithridate VI (66-63 av. J.-C.) Contexte : Mithridate VI, roi du Pont, défie Rome depuis des décennies dans l’est (Guerres mithridatiques). Lucius Lucullus avait affaibli Mithridate, mais Pompée prend le relais grâce à la Lex Manilia. Action : Pompée défait Mithridate, le poussant au suicide en 63 av. J.-C. Il réorganise l’Orient romain, créant les provinces de Syrie et du Pont, et établissant des royaumes clients comme l’Arménie. Conquête de Jérusalem : En 63 av. J.-C., Pompée intervient dans une guerre civile en Judée, prenant Jérusalem et entrant dans le Saint des Saints du Temple, un acte perçu comme sacrilège par les Juifs. Impact : Ces campagnes font de l’Orient une région stable sous contrôle romain et rapportent un butin colossal, finançant les ambitions de Pompée. c. Autres campagnes Sicile et Afrique (82-81 av. J.-C.) : Jeune général, Pompée chasse les marianistes de Sicile et d’Afrique, gagnant le titre d’« imperator » autoproclamé. Guerre contre Sertorius (77-72 av. J.-C.) : En Hispanie, Pompée affronte Sertorius, un général rebelle. Après des débuts difficiles, il triomphe, consolidant son contrôle sur l’Espagne. 3. Carrière politique : ambition et alliances Pompée n’est pas seulement un général ; il est aussi un acteur clé de la politique romaine, bien que son parcours soit marqué par des tensions avec l’élite sénatoriale. a. Le premier triumvirat (60-53 av. J.-C.) Contexte : En 62 av. J.-C., Pompée revient d’Orient auréolé de gloire, mais le Sénat, méfiant, refuse de ratifier ses arrangements orientaux et de distribuer des terres à ses vétérans. Frustré, Pompée s’allie à Jules César et Crassus, formant le premier triumvirat, une alliance informelle pour dominer la politique romaine. Dynamique : Pompée apporte son prestige militaire, César son énergie politique, et Crassus sa richesse. L’alliance est scellée par le mariage de Pompée avec Julia, la fille de César, en 59 av. J.-C. Résultats : César devient consul en 59 av. J.-C. et fait passer des lois favorisant Pompée, comme la distribution de terres à ses vétérans. Pompée obtient aussi le contrôle de l’Hispanie par procuration. b. Consulats et influence Consul en 70 av. J.-C. : Avec Crassus, Pompée devient consul, malgré son jeune âge et son statut de non-sénateur, un précédent rare. Ils réforment la constitution pour affaiblir le Sénat et restaurer le pouvoir des tribuns de la plèbe. Consul en 55 av. J.-C. : Avec Crassus, dans le cadre du triumvirat. Consul unique en 52 av. J.-C. : Après des troubles à Rome (mort de Clodius), Pompée est nommé consul sans collègue, une position quasi dictatoriale, renforçant son image de stabilisateur. c. Théâtre de Pompée En 55 av. J.-C., Pompée inaugure le Théâtre de Pompée, le premier théâtre permanent de Rome, un chef-d’œuvre architectural. Ce projet, financé par son butin oriental, vise à immortaliser son nom et à séduire le peuple romain. Il comprend un théâtre, un jardin, et un temple dédié à Vénus Victrix, reflétant son génie de la propagande. 4. Rivalité avec César et chute La rivalité entre Pompée et César marque la fin de sa carrière et précipite la chute de la République. a. Rupture du triumvirat Mort de Julia (54 av. J.-C.) : La mort de la fille de César, épouse de Pompée, brise le lien personnel entre les deux hommes. Mort de Crassus (53 av. J.-C.) : Tué à Carrhes, Crassus laisse Pompée et César face à face, sans médiateur. Tensions : César, en Gaule, accumule gloire et richesses, tandis que Pompée, à Rome, s’appuie sur le Sénat et les optimates (faction aristocratique) pour contrer l’ascension de César. b. Guerre civile (49-48 av. J.-C.) En 49 av. J.-C., le Sénat, soutenu par Pompée, ordonne à César de dissoudre son armée. César franchit le Rubicon, déclenchant la guerre civile. Stratégie de Pompée : Pompée abandonne Rome pour regrouper ses forces en Grèce, où il dispose d’une flotte puissante et de ressources orientales. Cependant, César le poursuit avec une armée plus réduite mais mieux entraînée. Bataille de Pharsale (48 av. J.-C.) : Malgré une supériorité numérique, Pompée est défait par César, dont la tactique et la discipline l’emportent. Pompée fuit en Égypte.
Neptune

Neptune Neptune, dieu romain des mers, des eaux douces et des chevaux, est l’équivalent du Poséidon grec. Son nom, dérivé du latin Neptunus, pourrait être lié à des racines indo-européennes signifiant « humide » ou « brume » (nept- ou neb-). À l’origine, dans la religion italique ancienne, Neptune était probablement une divinité associée aux sources, aux rivières et à la fertilité agricole, avant que l’influence grecque ne le transforme en un puissant dieu marin. Il est l’un des douze Olympiens dans la mythologie romaine, frère de Jupiter (Zeus) et de Pluton (Hadès), formant avec eux la triade des principaux dieux. Attributs et symbolesNeptune est souvent représenté comme un homme majestueux, barbu, tenant un trident, symbole de son pouvoir sur les eaux et les tremblements de terre. Il est fréquemment accompagné de dauphins, de chevaux ou d’hippocampes, des créatures mi-chevaux, mi-poissons. Son char, tiré par ces êtres fantastiques, lui permet de parcourir les mers. Parmi ses autres symboles, on trouve le taureau, animal associé à sa force brute, et parfois le poisson. Son rôle de « Secoueur de Terre » (Terrae Motus) le lie aux séismes, un aspect hérité de Poséidon. Mythes et récitsBien que la mythologie romaine soit moins riche en récits détaillés que la grecque, Neptune joue un rôle central dans plusieurs histoires, souvent marquées par sa puissance et son tempérament impétueux : Concours pour Athènes : Dans une histoire reprise de la mythologie grecque, Neptune (Poséidon) rivalise avec Minerve (Athéna) pour devenir le protecteur d’Athènes. Il fait jaillir une source d’eau salée (ou, dans certaines versions, un cheval), mais Minerve l’emporte avec son olivier, symbole de paix et de prospérité. Furieux, Neptune menace d’inonder la région. Création du cheval : Dans une compétition divine avec Jupiter et Minerve pour offrir le meilleur cadeau à l’humanité, Neptune crée le cheval, animal noble et utile pour la guerre, l’agriculture et les transports. Colère et châtiments : Neptune est connu pour sa colère redoutable. Il déclenche des tempêtes pour punir les marins ou les mortels qui l’offensent, comme dans l’Odyssée grecque, où Poséidon tourmente Ulysse. Dans la mythologie romaine, il inonde parfois des terres pour manifester son mécontentement. Faveurs divines : Lorsqu’il est apaisé par des sacrifices ou des prières, Neptune protège les navigateurs et garantit des mers calmes. Les Romains, peuple maritime, lui rendaient souvent hommage avant les voyages en mer. Neptune. Detail from the « Mosaic of the Seasons », from the Roman era, from Palermo. Regional Archaeological Museum of Palermo Consorts et descendanceNeptune est associé à Salacia, déesse des eaux salées et parfois identifiée à la nymphe grecque Amphitrite. Leur union symbolise le mariage des mers. Parmi leurs enfants, le plus célèbre est Triton, un dieu marin mi-homme, mi-poisson, qui agit comme messager de son père et calme les flots en soufflant dans une conque. Neptune est aussi parfois lié à d’autres figures mineures, comme les Néréides (nymphes marines) ou des héros locaux dans des légendes régionales. Culte et rituelsLe culte de Neptune était important dans la Rome antique, bien que moins répandu que celui de Jupiter ou de Mars. Sa principale fête, les Neptunalia, se tenait le 23 juillet, en plein été, période de sécheresse où les eaux étaient cruciales pour l’agriculture. Les Romains construisaient des abris de feuillage (umbrae) près des rivières ou des sources, où ils festoyaient et rendaient hommage au dieu pour assurer l’abondance d’eau. Ces rituels reflétaient son rôle originel de dieu des eaux douces. Des temples dédiés à Neptune existaient, notamment à Rome, comme celui du Champ de Mars, près du Tibre. Les marins, pêcheurs et commerçants lui offraient des sacrifices (souvent des taureaux ou des chevaux) avant de prendre la mer. Dans les provinces romaines, son culte était parfois associé à des divinités locales des eaux, renforçant son influence. Neptune et les chevauxL’association de Neptune avec les chevaux est un aspect fascinant. En plus de créer le cheval, il était considéré comme le patron des courses de chars, un sport majeur dans la Rome antique. Cette connexion pourrait provenir de son rôle originel de dieu de la fertilité, les chevaux étant des symboles de force et de vitalité. Le Consualia, une fête dédiée au dieu Consus mais parfois liée à Neptune, incluait des courses de chars et des rituels agricoles. Influence culturelleNeptune est moins présent dans les récits romains que Poséidon dans les mythes grecs, car les Romains privilégiaient les divinités liées à la terre et à l’État, comme Jupiter ou Mars. Cependant, son image de dieu marin puissant a influencé l’art et la littérature. Dans la poésie romaine, comme l’Énéide de Virgile, Neptune intervient pour calmer les mers déchaînées par Junon, montrant son autorité sur les éléments. À l’époque impériale, les empereurs associaient parfois leur pouvoir à Neptune pour symboliser leur domination sur les mers et les territoires conquis. Denier Sextus Pompée – Sextus Pompeius Magnus HéritageL’image de Neptune perdure dans la culture moderne, notamment dans l’art, où il est représenté avec son trident et son char marin. La planète Neptune, nommée en son honneur, reflète son lien avec les vastes étendues océaniques. Son nom évoque encore aujourd’hui la puissance indomptable des mers.
Sextus Pompée

Sextus Pompée Sextus Pompée (Sextus Pompeius Magnus Pius, vers 67 – 35 av. J.-C.) est une figure clé de la fin de la République romaine, connu pour son opposition au second triumvirat (Octave, Marc Antoine, Lépide) et son rôle dans les guerres civiles. Fils cadet de Pompée le Grand et de Mucia Tertia, il symbolise la résistance républicaine face aux ambitions césariennes après l’assassinat de son père en 48 av. J.-C. Biographie et faits marquants : Jeunesse et contexte familial : Né à Rome, Sextus grandit dans l’influence de son père, l’un des plus grands généraux romains. Sa mère, Mucia Tertia, appartient à une famille puissante. Il a un frère aîné, Cnaeus Pompée, et une sœur, Pompéia. En 49 av. J.-C., lorsque César franchit le Rubicon, déclenchant la guerre civile, Sextus reste à Rome avec sa belle-mère, Cornelia Metella, tandis que son père et son frère fuient vers l’Orient. Après la défaite de Pompée à Pharsale (48 av. J.-C.), Sextus rejoint son père à Lesbos, puis en Égypte, où il assiste à l’assassinat de ce dernier. Résistance contre César : Après la mort de son père, Sextus et son frère Cnaeus continuent la lutte contre César. Sextus participe à la bataille de Munda (45 av. J.-C.) en Hispanie, où les forces pompéiennes sont écrasées. Il échappe à la capture et se réfugie en Sicile. Maître de la Sicile et pirate des mers : Après l’assassinat de César (44 av. J.-C.), Sextus s’établit en Sicile, où il constitue une puissante flotte. Il accueille les proscrits et les opposants au triumvirat, devenant une figure de la résistance républicaine. Grâce à sa flotte, il contrôle les routes maritimes, perturbant l’approvisionnement en blé de Rome. Cette stratégie lui vaut le surnom de « maître des mers » et une réputation ambiguë, parfois qualifié de pirate par ses ennemis. Conflit avec le triumvirat : En 39 av. J.-C., Sextus conclut le pacte de Misène avec Octave et Marc Antoine, qui lui accorde le contrôle de la Sicile, de la Sardaigne, de la Corse et du Péloponnèse. Cependant, ce traité est vite rompu. Octave lance une campagne contre lui, aboutissant à la bataille navale de Nauloque (36 av. J.-C.), où Sextus est défait par Agrippa, le général d’Octave. Fin et exécution : Après sa défaite, Sextus fuit vers l’Asie Mineure, où il tente de rallier des soutiens. Capturé par les forces de Marc Antoine en 35 av. J.-C., il est exécuté à Milet, probablement sur ordre d’un lieutenant d’Antoine, sans procès. Importance historique : Sextus Pompée incarne la lutte pour la survie des idéaux républicains face à l’ascension des triumvirs. Sa maîtrise des mers et son contrôle de la Sicile en firent un adversaire redoutable, mais son manque de vision politique à long terme et ses ressources limitées le condamnèrent. Il reste une figure complexe, à la fois héros républicain pour certains et opportuniste pour d’autres. Aureus Sextus Pompée – Sextus Pompeius Magnus
Scylla

Scylla Scylla (ou Scylle) est un personnage fascinant de la mythologie grecque, incarnant à la fois la terreur maritime et une tragédie personnelle. Voici une exploration plus approfondie de son mythe, de son contexte et de son symbolisme : Description et rôle dans la mythologie Dans l’Odyssée d’Homère (chant XII), Scylla est dépeinte comme un monstre marin résidant dans une grotte élevée sur une falaise abrupte d’un détroit étroit, souvent identifié comme le détroit de Messine entre l’Italie et la Sicile. Elle possède six têtes aux cous longs et sinueux, chacune munie de trois rangées de dents, et douze pattes (parfois décrites comme des tentacules ou des queues de serpent). À ses hanches, des têtes de chiens aboyants ajoutent à son aspect effrayant. Lorsqu’un navire passe trop près, chaque tête saisit un marin, le dévorant instantanément. En face, de l’autre côté du détroit, se trouve Charybdis, un tourbillon mortel qui aspire et recrache la mer trois fois par jour, menaçant d’engloutir les navires entiers. Ulysse, conseillé par la sorcière Circé, choisit de naviguer plus près de Scylla, jugeant que perdre six hommes est préférable au risque de perdre tout l’équipage dans Charybdis. Malgré ses efforts pour protéger ses compagnons, Scylla arrache six d’entre eux, un moment poignant où Ulysse décrit leurs cris tandis qu’ils sont dévorés. Scylla, cratère en cloche attique à figures rouges, 450-425 avant notre ère, musée du Louvre Origine et transformation Les récits divergent sur les origines de Scylla : Version tragique (Ovide, Métamorphoses) : Scylla était une belle nymphe, convoitée par le dieu marin Glaucos. Celui-ci, éperdument amoureux, demanda à la sorcière Circé un philtre pour gagner son cœur. Mais Circé, amoureuse de Glaucos, empoisonna par jalousie l’eau où Scylla se baignait, la transformant en monstre. Scylla, horrifiée par sa nouvelle apparence, se réfugia dans le détroit, où sa rage se tourna contre les marins. Version alternative : Dans d’autres traditions, c’est Amphitrite, épouse de Poséidon, qui transforma Scylla, jalouse de l’attention que Poséidon lui portait. Origine divine : Certains textes, comme ceux d’Hésiode, suggèrent que Scylla était une créature monstrueuse dès sa naissance, fille de divinités marines comme Phorcys et Céto, ou parfois de Typhon et Échidna, la liant à d’autres monstres comme les Gorgones. Symbolisme et interprétation Scylla incarne plusieurs thèmes : Danger maritime : Avec Charybdis, elle symbolise les périls imprévisibles de la mer, un thème central dans la culture grecque, où la navigation était essentielle mais risquée. Choix impossible : L’expression « entre Scylla et Charybdis » (équivalent de « entre le marteau et l’enclume ») illustre un dilemme où toute décision entraîne une perte. Ce motif résonne dans la littérature et la philosophie. Métamorphose et tragédie : La transformation de Scylla, surtout dans la version d’Ovide, reflète le thème de la perte d’humanité par la jalousie ou la vengeance divine, un motif récurrent dans les mythes grecs (comme Arachné ou Méduse). Représentations culturelles Dans l’art antique : Scylla apparaît sur des céramiques, mosaïques et sculptures grecques et romaines, souvent avec un torse de femme, des têtes de chiens à la taille et des tentacules ou queues en bas. Une célèbre mosaïque romaine la montre attaquant un navire. Dans la littérature : Outre Homère et Ovide, Virgile (Énéide) et d’autres poètes romains mentionnent Scylla. Elle inspire aussi des œuvres modernes, comme des poèmes ou des romans fantastiques. Culture populaire : Scylla apparaît dans des films, jeux vidéo (comme God of War) et séries, souvent comme un monstre marin générique, bien que parfois son passé de nymphe soit évoqué. Denier Sextus Pompée – Sextus Pompeius Magnus Scylla et Charybdis : une dualité Le duo Scylla-Charybdis est unique par sa complémentarité. Scylla représente un danger actif et ciblé (elle choisit ses victimes), tandis que Charybdis est une force passive mais globale (elle engloutit tout). Ensemble, elles incarnent l’idée que la mer est un espace où l’homme est à la merci de forces incontrôlables, qu’elles soient précises ou chaotiques.
Kylix
Dans la Grèce antique, un kylix (en grec ancien κύλιξ / kúlix) est un vase peu profond et évasé utilisé pour déguster du vin lors des symposia. Manufacture typique des ustensiles de banquet, coupe de libations et objet de jeux de cottabe, il connaît une diffusion maximale à partir du vie et jusqu’à la fin du ive siècle avant notre ère, quand le canthare, l’élégant calice à volutes des rituels de Dionysos, reprit sa place comme coupe à vin la plus répandue. « Dancing woman krotala BM 1920,0613.1 » par Peintre d’Evergidès — ChrisO, Travail personnel, 2007. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.