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Amalthée

Amalthée Dans la mythologie grecque, Amalthée (ou Amalthéia, Ἀμάλθεια en grec) est une figure surtout connue pour avoir nourri Zeus enfant, le futur roi des dieux. Il existe deux principales versions de son identité dans les mythes : Amalthée en tant que chèvre : Dans une version, Amalthée est une chèvre divine qui a allaité Zeus bébé lorsqu’il était caché de son père, Cronos. Cronos, un Titan, avait avalé ses autres enfants pour éviter qu’ils ne le renversent, comme l’avait prédit une prophétie. La mère de Zeus, Rhéa, l’a caché dans une grotte sur l’île de Crète pour le protéger. Amalthée lui a fourni du lait pour le maintenir en vie. On raconte parfois que Zeus, plus tard, a brisé une de ses cornes et l’a transformée en Corne d’abondance (ou « cornucopia »), un symbole de richesse capable de fournir nourriture et subsistance à l’infini. Amalthée en tant que nymphe : Dans une autre version, Amalthée est une nymphe (parfois associée aux nymphes Adrastée ou Ida) qui a pris soin de Zeus. Elle l’aurait nourri avec le lait d’une chèvre (parfois sans nom ou appelée Aix, qui signifie « chèvre » en grec). Ce rôle nourricier correspond à son nom, souvent interprété comme signifiant « tendre » ou « nourrissant ». Denier Fonteia – Manius Fonteius Après que Zeus a grandi et vaincu Cronos, l’héritage d’Amalthée a perduré. Dans la version où elle est une chèvre, son histoire est parfois liée à la constellation du Capricorne, car Zeus l’aurait placée parmi les étoiles pour lui rendre hommage. La Corne d’abondance reste son symbole le plus durable, représentant la prospérité et la subsistance. Son récit est une partie modeste mais essentielle de l’histoire des origines de Zeus, mettant en lumière les thèmes du soin, de la protection et de la récompense divine.

Marsyas

Marsyas Marsyas, dans la mythologie grecque, est un satyre phrygien, figure emblématique d’un mythe tragique centré sur l’orgueil (hubris) et la rivalité artistique. Selon la légende, Marsyas trouva un aulos, un instrument à vent à double anche, abandonné par la déesse Athéna. Cette dernière, après avoir créé l’aulos, le rejeta, car jouer de cet instrument déformait son visage, ce qu’elle jugeait indigne de sa dignité divine. Une variante raconte qu’Athéna maudit l’instrument, rendant son usage dangereux pour quiconque oserait en jouer. Marsyas, doué d’un talent exceptionnel, s’exerça avec l’aulos jusqu’à atteindre une maîtrise remarquable. Grisé par son habileté, il commit l’erreur fatale de défier Apollon, dieu de la musique, de la poésie et de l’harmonie, dans un concours musical. Les termes du défi étaient clairs : le vainqueur pourrait infliger au perdant le châtiment de son choix. Ce défi, audacieux et présomptueux, opposait deux visions de la musique : l’aulos, instrument rustique et passionné associé aux cultes dionysiaques, et la lyre d’Apollon, symbole d’ordre et de raffinement. Le concours eut lieu devant un jury, souvent identifié comme les Muses, bien que certaines versions mentionnent le roi Midas ou d’autres figures. Au départ, Marsyas impressionna par la puissance émotionnelle de son jeu, tenant tête à Apollon. Cependant, le dieu, rusé, éleva la compétition à un niveau divin. Il ajouta à sa lyre une voix mélodieuse, une prouesse que Marsyas ne pouvait égaler avec l’aulos. Dans une variante plus cruelle, Apollon imposa une épreuve supplémentaire : jouer de l’instrument à l’envers. Si la lyre pouvait être manipulée ainsi, l’aulos, nécessitant un souffle précis, rendait la tâche impossible pour Marsyas. Inévitablement, Apollon fut déclaré vainqueur. Furieux de l’audace du satyre, Apollon choisit une punition d’une cruauté extrême : il fit écorcher Marsyas vivant. Certaines versions racontent que son corps fut suspendu à un pin ou à un platane, et que sa peau fut exposée comme un trophée. De son sang et de ses larmes naquit la rivière Marsyas, située en Phrygie (actuelle Turquie), un affluent du Méandre. Cette rivière devint un lieu sacré associé au mythe, et les anciens y voyaient une manifestation de la souffrance du satyre. Le mythe de Marsyas est riche en significations. Il illustre le châtiment divin réservé à ceux qui, par orgueil, osent se mesurer aux dieux. Il reflète également une tension culturelle entre deux types de musique : l’aulos, lié aux émotions brutes et aux rituels extatiques, et la lyre, incarnation de l’ordre apollinien. Ce récit met en lumière la supériorité accordée par les Grecs à l’harmonie et à la mesure sur l’excès et la démesure. Marsyas devint une figure récurrente dans l’art et la littérature antiques. Dans la sculpture, comme la célèbre statue de Marsyas suspendu (visible dans certains musées), il est représenté dans une posture de douleur, soulignant la brutalité de son châtiment. Les écrivains, tels qu’Ovide dans les Métamorphoses ou Platon dans ses dialogues, utilisent son histoire pour explorer des thèmes philosophiques, comme la limite entre l’art humain et l’inspiration divine. Le mythe a également inspiré des œuvres postérieures, notamment à la Renaissance, où Marsyas symbolisait parfois le martyre ou le sacrifice de l’artiste. Rome, Ier – IIe siècle, Marsyas supplicié, marbre, 2,56 m., Paris, musée du Louvre, collection Borghèse[ Denier Marcia – Lucius Marcius Censorinus Une anecdote liée au mythe concerne le roi Midas. Dans certaines versions, Midas, présent au concours, osa préférer le jeu de Marsyas à celui d’Apollon. Furieux, Apollon lui donna des oreilles d’âne pour punir son manque de goût, une humiliation qui complète le récit de l’arrogance punie. En somme, le mythe de Marsyas est une mise en garde contre l’hubris et une réflexion sur la nature de l’art, de la compétition et de la place des mortels face au divin. Il reste un symbole puissant de la tragédie qui frappe ceux qui outrepassent leurs limites.

Anna Perenna

Anna Perenna Anna Perenna est une figure de la mythologie romaine, une ancienne déesse associée au cycle de l’année et au renouveau. Son nom est souvent lié à l’expression latine annus perennis, qui signifie « année pérenne » ou « année éternelle ». Elle était vénérée comme une divinité du temps, en particulier du passage des saisons et de la continuité de la vie. Dans la tradition romaine, sa fête avait lieu le 15 mars, coïncidant avec les Ides de Mars, une date importante dans le calendrier romain. C’était une célébration animée où les gens se réunissaient en plein air, buvaient et festoyaient, souvent en portant des toasts à la longue vie et à la prospérité. Le poète romain Ovide la mentionne dans son œuvre Fasti, la décrivant comme une déesse qui accorde une longue vie et la reliant au renouveau de l’année. Il existe plusieurs mythes sur ses origines. L’un d’eux la dépeint comme une vieille femme qui a aidé les plébéiens en période de troubles en distribuant des gâteaux, gagnant ainsi leur vénération. Une autre version la relie à la sœur de Didon, la reine de Carthage dans l’Énéide de Virgile. Dans cette histoire, Anna s’enfuit en Italie après la mort de Didon, rencontre Énée et finit par se transformer en nymphe des rivières, devenant une figure divine du flux éternel. Sa dualité — à la fois vieille femme et jeune déesse — reflète son rôle de pont entre les fins et les débuts, un symbole de la boucle infinie du temps. Denier Annia – Caius Annius Luscus

Sanglier d’Érymanthe

Sanglier d’Érymanthe Le sanglier d’Érymanthe est une créature mythologique grecque, un énorme sanglier qui terrorisait les habitants du mont Érymanthe en Arcadie. Dans la mythologie, sa capture constitue le quatrième (ou troisième, selon les sources) des douze travaux d’Héraclès (Hercule). Eurysthée, roi de Mycènes, ordonna à Héraclès de capturer la bête vivante, une tâche exigeant ruse et force, car l’animal dévastait les cultures et était redouté de tous. Le mythe Héraclès traqua le sanglier pendant l’hiver, suivant ses traces dans la neige. Pour le débusquer, il poussa de grands cris pour le faire sortir de sa tanière, puis le poursuivit à travers la montagne, le harcelant avec des pierres et des branches. Épuisé, le sanglier tomba dans un piège préparé par Héraclès : un trou rempli de neige ou un ravin. Héraclès le maîtrisa à mains nues, l’enchaîna et le ramena vivant à Mycènes. Terrifié par la bête, Eurysthée se cacha dans une jarre de bronze. Certaines versions indiquent qu’Héraclès abandonna ensuite le sanglier sur la place du marché, où il fut tué par un inconnu, et ses défenses furent conservées dans le temple d’Apollon à Cumes. Sur son chemin, Héraclès fut hébergé par le centaure Pholos, qui lui offrit de la viande cuite et du vin. Cependant, l’ouverture d’un tonneau de vin, bien commun des centaures, attira d’autres centaures qui, ivres, attaquèrent. Héraclès les repoussa, mais des flèches empoisonnées par le sang de l’Hydre de Lerne tuèrent accidentellement Pholos et blessèrent Chiron, un centaure sage, qui souffrit atrocement avant de céder son immortalité. Héraclès, Eurysthée et le Sanglier d’Érymanthe. Face A d’une amphore à figures noires, vers 525 av. J.-C. Provenance : Étrurie Interprétation symbolique Le sanglier d’Érymanthe symbolise souvent les instincts vitaux bruts ou le « vital grossier » dans les interprétations spirituelles, représentant des énergies archaïques à maîtriser plutôt qu’à détruire, d’où l’exigence de le capturer vivant. L’épisode des centaures souligne les conséquences de l’excès et de l’impulsivité, tandis que la traque dans la neige évoque la persévérance et la ruse face à des défis apparemment insurmontables. Denier Volteia – Marcus Volteius Représentations culturelles Art : Le mythe a inspiré de nombreuses œuvres, comme une mosaïque du IIIe siècle (Musée Saint-Raymond, Espagne), un relief à la basilique Saint-Marc (Venise), une peinture de Francisco de Zurbarán (1634), une sculpture de Louis Tuaillon (1904), et un relief en marbre de la villa de Chiragan (Musée Saint-Raymond, Toulouse). Littérature : Agatha Christie utilise le sanglier comme métaphore dans sa nouvelle Le Sanglier d’Érymanthe (1940), où Hercule Poirot traque un criminel comparé à la bête. Jeux vidéo : Dans Assassin’s Creed Odyssey (2018), le sanglier d’Érymanthe est une bête légendaire affrontée en Élide, connue pour ses attaques toxiques et sa difficulté. Animation : Dans le film Disney Hercule (1997), le sanglier apparaît brièvement lors de la chanson De Zéro en Héros, attaquant Thèbes.

Attis

Attis Attis est une divinité d’origine phrygienne, associée à la végétation, à la fertilité et au cycle de la mort et de la renaissance. Il est particulièrement connu dans le contexte du culte de Cybèle, la Grande Mère, dont il était le compagnon ou l’amant. Ce culte, qui s’est répandu dans le monde gréco-romain, mettait en avant des rites parfois intenses, notamment des célébrations printanières symbolisant le renouveau. « Bust of Attis, villa Chiragan » par Caroline Léna Becker Denier Cornelia – P. Cornélius Cetegus Selon la mythologie, Attis était un jeune homme d’une grande beauté. Une des versions les plus courantes de son mythe raconte qu’il s’automutila (se castra) sous un pin, soit par folie induite par Cybèle jalouse, soit par dévotion extrême envers elle. Son sang donna vie à des fleurs ou des plantes, et son histoire devint un symbole de sacrifice et de régénération. Dans certaines traditions, il est même dit qu’il ressuscita, renforçant son lien avec les cycles naturels.

Pégase

Pégase Pégase est un cheval ailé, créature divine et unique. Selon Hésiode dans la Théogonie, il naît du sang de la Gorgone Méduse, décapitée par Persée. Lorsque Persée tranche la tête de Méduse, enceinte des œuvres de Poséidon, Pégase et son frère Chrysaor (un guerrier ou parfois un sanglier doré) jaillissent de son cou. Cette naissance miraculeuse, liée à la mer et à la violence, ancre Pégase dans une dimension surnaturelle. Certains récits attribuent à Poséidon, dieu des mers et des chevaux, un rôle direct dans sa création, renforçant son lien avec les forces naturelles et aquatiques. Le nom « Pégase » dérive probablement du grec pêgê (« source » ou « fontaine »), en référence à sa capacité à faire jaillir des sources d’eau. Une légende raconte qu’il crée la source Hippocrène sur le mont Hélicon d’un coup de sabot, une fontaine sacrée pour les Muses, symbolisant l’inspiration poétique. Une autre source, la fontaine de Pirène à Corinthe, est également associée à lui. Rôle dans les Mythes Bellérophon et les Exploits Pégase est surtout connu pour son partenariat avec Bellérophon, un héros corinthien. Selon les récits, notamment ceux de Pindare et d’Apollodore, Bellérophon reçoit une bride d’or de la déesse Athéna (ou parfois de Poséidon) pour dompter Pégase, qui était alors sauvage et insaisissable, buvant à la source de Pirène. Avec Pégase, Bellérophon accomplit des exploits légendaires : La Chimère : Il triomphe de ce monstre hybride (lion, chèvre, serpent) en le survolant et en l’attaquant depuis les airs, une prouesse rendue possible par les ailes de Pégase. Les Solymes et les Amazones : Bellérophon, chevauchant Pégase, défait ces peuples guerriers, consolidant sa gloire. Autres quêtes : Certaines versions mentionnent des victoires contre des pirates ou des ennemis locaux. Cependant, l’histoire prend une tournure tragique. Bellérophon, enivré par ses succès, cède à l’hubris et tente de voler vers l’Olympe pour rejoindre les dieux. Zeus, irrité par cette arrogance, envoie un taon piquer Pégase, provoquant la chute de Bellérophon, qui finit estropié et errant. Pégase, quant à lui, atteint l’Olympe, où il devient le porteur des foudres de Zeus et une figure céleste. Pégase et les Muses Indépendamment de Bellérophon, Pégase est étroitement lié aux Muses, divinités des arts et de la poésie. La source Hippocrène, qu’il crée sur le mont Hélicon, devient un lieu d’inspiration pour les poètes. Cette association fait de Pégase un symbole de la créativité et de l’élévation spirituelle, une monture permettant de transcender les limites humaines. Bellérophon chevauchant Pégase d’après Mary Hamilton Frye, 1914. Symbolisme et Interprétations Pégase incarne plusieurs thèmes : Liberté et Transcendance : Ses ailes symbolisent l’aspiration à s’élever au-dessus des contraintes terrestres, qu’il s’agisse de l’ambition héroïque ou de la quête artistique. Inspiration Poétique : Son lien avec Hippocrène et les Muses en fait une métaphore de la création littéraire et artistique. Dualité de l’Hubris : À travers Bellérophon, Pégase illustre le danger de l’orgueil, où l’aspiration à la grandeur peut mener à la chute. Puissance Divine : Associé à Zeus et Poséidon, il représente une force cosmique, à la fois bienveillante et indomptable. Pégase dans la Culture Mythologie et Littérature Pégase apparaît dans de nombreux textes grecs, comme les Odes de Pindare, la Bibliothèque d’Apollodore, ou les Métamorphoses d’Ovide. Il est souvent décrit comme blanc, pur, et d’une beauté surnaturelle, bien que les détails varient. Sa transformation en constellation (la constellation de Pégase) immortalise son statut divin. Art et Iconographie Dans l’art antique, Pégase est représenté sur des poteries, des mosaïques et des sculptures, souvent en vol ou aux côtés de Bellérophon. À l’époque classique, il devient un motif populaire sur les pièces de monnaie corinthiennes, symbolisant la puissance de la cité. À la Renaissance et au-delà, il inspire des artistes comme Rubens ou Tiepolo, qui le dépeignent dans des scènes dynamiques. Culture Moderne Pégase reste une figure culturelle majeure : Littérature et Cinéma : Il apparaît dans des œuvres comme Hercule de Disney, Le Choc des Titans, ou des romans de fantasy. Symbole Commercial : Pégase est utilisé comme logo par des entreprises (par exemple, la compagnie pétrolière Mobil) ou dans des noms de projets (comme le programme spatial « Pegasus »). Métaphore : L’expression « chevaucher Pégase » est parfois utilisée pour désigner un élan créatif ou une ambition démesurée. Anecdotes et Variations Dans certaines versions rares, Pégase est associé à d’autres héros, comme Persée, bien que cela soit moins courant. La constellation de Pégase, visible dans l’hémisphère nord, est l’une des plus grandes du ciel et contient l’astérisme du « Grand Carré de Pégase ». Dans la mythologie étrusque, des créatures ailées similaires existent, suggérant une influence grecque ou des parallèles culturels. Denier Cossutia – Lucius Cossutius Sabula Conclusion Pégase est bien plus qu’un simple cheval ailé : il est une incarnation de l’aspiration humaine, de la créativité et des dangers de l’orgueil. Son mythe, ancré dans des récits épiques et poétiques, continue de captiver par sa richesse symbolique et son universalité.

Bellérophon

Bellérophon Bellérophon, dans la mythologie grecque, est un héros connu pour avoir dompté le cheval ailé Pégase et vaincu la Chimère. Fils de Poséidon (ou parfois de Glaucos, roi de Corinthe), il est souvent associé à la ville de Corinthe ou à la Lycie. L’histoire principale raconte que Bellérophon, accusé à tort d’un crime par la reine Sthénébée, est envoyé par le roi Proétos en Lycie avec une lettre scellée demandant son exécution. Le roi de Lycie, Iobatès, hésite à le tuer et lui donne des tâches dangereuses, dont la plus célèbre est de tuer la Chimère, monstre à tête de lion, corps de chèvre et queue de serpent crachant du feu. Avec l’aide de Pégase, offert par Athéna ou Poséidon, Bellérophon triomphe en volant au-dessus de la bête et en lui enfonçant une lance plombée qui fond dans sa gorge. Bellérophon, Pégase et Athéna, fresque de Pompéi, première moitié du Ier siècle Denier Cossutia – Lucius Cossutius Sabula Après d’autres exploits, Bellérophon devient arrogant et tente de voler jusqu’à l’Olympe sur Pégase. Zeus, irrité par son hubris, envoie un taon piquer Pégase, faisant chuter Bellérophon. Il finit ses jours errant, aveugle et misérable, puni pour sa démesure. Le mythe illustre des thèmes classiques : la gloire héroïque, le don divin (Pégase), et la chute par l’orgueil. Les sources principales sont l’Iliade d’Homère (chant VI), les tragédies d’Euripide (perdues mais citées), et les récits de Pindare ou Apollodore.

Amphitrite

Amphitrite Amphitrite est une figure de la mythologie grecque, connue comme la déesse de la mer et l’épouse de Poséidon, le dieu des océans, des tremblements de terre et des chevaux. Elle était l’une des Néréides, un groupe de 50 nymphes marines qui étaient les filles de Nérée, le « Vieil Homme de la Mer », et de Doris. Le nom d’Amphitrite est souvent associé à l’immensité et à la puissance de la mer, certaines interprétations suggérant qu’il signifie « celle qui encercle en troisième » (peut-être en référence à la mer qui entoure la terre). Dans les mythes, Poséidon choisit Amphitrite comme épouse après l’avoir vue danser avec ses sœurs. Au début, elle résista à ses avances et s’enfuit auprès d’Atlas, mais Poséidon envoya un dauphin pour la retrouver et la convaincre de revenir. Elle finit par accepter de l’épouser, et le dauphin fut récompensé par une place parmi les étoiles, devenant la constellation du Dauphin (Delphinus). Ensemble, Amphitrite et Poséidon eurent plusieurs enfants, dont Triton, un triton qui servait de messager. « Triumph of Neptune and Amphitrite », a Roman mosaic from Cirta, now in the Louvre (ca. 315-325 AD) Denier Serratus Creperia – Quintus Creperius Rucus Contrairement à d’autres déesses grecques, Amphitrite n’a pas beaucoup d’histoires indépendantes – elle est souvent représentée aux côtés de Poséidon, reflétant son rôle de consort plutôt que d’actrice autonome. Dans l’art, elle est généralement montrée avec une couronne ou un sceptre, chevauchant un char avec Poséidon ou entourée de créatures marines. Sa présence symbolise les aspects calmes et nourriciers de la mer, en contraste avec la nature plus tumultueuse de Poséidon.

Proserpine

Proserpine Proserpine, ou Perséphone dans la mythologie grecque, est une déesse complexe de la mythologie romaine, associée à la fois à la fertilité de la terre et au royaume des Enfers. Fille de Cérès (déesse de l’agriculture, des moissons et de la fertilité) et de Jupiter (roi des dieux), elle incarne le lien entre le monde des vivants et celui des morts, ainsi que le cycle éternel des saisons. Son mythe principal, celui de son enlèvement par Pluton (Hadès), est l’un des récits les plus célèbres de la mythologie, riche en symbolisme et en significations culturelles. Le mythe de l’enlèvement D’après les sources romaines, comme Ovide dans les Métamorphoses (Livre V), Proserpine cueillait des fleurs dans un pré, souvent situé en Sicile (près d’Enna, un lieu sacré associé à Cérès), en compagnie de nymphes. Parmi les fleurs, le narcisse est parfois mentionné comme l’ayant attirée. Pluton, dieu des Enfers, émergea alors de la terre dans son char, frappé par la beauté de Proserpine, et l’enleva pour en faire sa reine. Ce rapt, parfois décrit comme violent, fut orchestré avec l’assentiment implicite de Jupiter, ce qui reflète les dynamiques patriarcales des récits mythologiques. Cérès, ignorant où se trouvait sa fille, entra dans une profonde détresse. Sa quête désespérée la mena à parcourir le monde, négligeant son rôle de déesse des moissons. La terre devint stérile, les cultures dépérirent, et l’humanité souffrit de famine. Dans certaines versions, Cérès, furieuse, utilisa son pouvoir pour punir la terre jusqu’à ce que sa fille lui soit rendue. Elle apprit finalement la vérité grâce à Hélios (le Soleil, qui voit tout) ou à Hécate, déesse associée à la magie et aux carrefours. L’enlèvement de Proserpine, Bosquet de la Colonnade à Versailles, bas-relief sculpté par François Girardon Le compromis et les saisons Jupiter, face à la crise, ordonna à Pluton de rendre Proserpine. Cependant, un obstacle survint : Proserpine avait mangé des graines de grenade dans les Enfers (le nombre varie selon les récits, souvent trois ou six). Dans la mythologie, consommer de la nourriture dans les Enfers liait une personne à ce royaume. En conséquence, un compromis fut établi : Proserpine passerait une partie de l’année (généralement un tiers, soit quatre mois, ou la moitié, selon les versions) avec Pluton dans les Enfers, et le reste avec sa mère Cérès sur terre. Ce cycle explique les saisons dans la pensée antique : Printemps et été : lorsque Proserpine est avec Cérès, la terre est fertile, les plantes prospèrent, et la vie s’épanouit. Automne et hiver : lorsque Proserpine retourne aux Enfers, Cérès, en deuil, laisse la terre se flétrir, provoquant le froid et la stérilité. Ce récit est une allégorie du cycle agricole, où la « mort » apparente de la nature en hiver précède sa renaissance au printemps. Symbolisme et rôle culturel Le mythe de Proserpine est riche en significations. Il symbolise : Le cycle de la vie et de la mort : Proserpine, passant entre le monde des vivants et celui des morts, incarne la dualité de l’existence et la promesse de renouveau. La fertilité et l’agriculture : son lien avec Cérès en fait une figure essentielle des cultes agraires. Le mariage et la transition féminine : son passage de jeune fille (Kore, « la jeune fille » en grec) à reine des Enfers reflète les rites de passage dans les sociétés antiques, où le mariage marquait un changement de statut. Dans la Rome antique, Proserpine était vénérée comme une déesse des Enfers, souvent aux côtés de Pluton (ou Dis Pater). Elle était parfois invoquée dans des contextes funéraires ou dans des rituels liés aux âmes des défunts. Son culte était moins répandu que celui de Cérès, mais elle jouait un rôle important dans les mystères religieux, notamment ceux d’Éleusis (adaptés à Rome), où les initiés cherchaient des vérités sur la vie après la mort. Représentations littéraires et artistiques Le mythe de Proserpine a inspiré de nombreuses œuvres : Littérature : Ovide (Métamorphoses et Fastes) et Claudien (De Raptu Proserpinae) décrivent son enlèvement avec des détails poétiques. Ces textes mettent souvent l’accent sur la douleur de Cérès et la transformation de Proserpine en reine des Enfers. Art : Dans l’art romain, Proserpine est représentée comme une jeune femme gracieuse ou une reine majestueuse, parfois avec des attributs comme la torche (symbole de Cérès ou des Enfers) ou la grenade. Des sculptures et des fresques, comme celles de Pompéi, illustrent son rapt ou son rôle aux Enfers. Postérité : Le mythe a influencé l’art et la littérature européens, de la Renaissance (par exemple, le tableau L’Enlèvement de Proserpine de Bernini) au romantisme, où il symbolise la perte et le renouveau. Variantes et interprétations Certaines versions du mythe suggèrent que Proserpine, avec le temps, embrassa son rôle de reine des Enfers, devenant une figure puissante et respectée. Dans d’autres récits, elle reste une victime, arrachée à sa mère contre sa volonté. Ces variations reflètent des débats antiques sur le consentement, le pouvoir et la condition féminine. Le nombre de mois passés aux Enfers varie : un tiers (quatre mois) dans certaines sources romaines, la moitié (six mois) dans les versions grecques. La grenade, symbole de fertilité mais aussi de lien irrévocable, est un élément clé, parfois interprété comme un acte de choix de Proserpine ou comme une ruse de Pluton. Denier Cassia – Lucius Cassius Longinus Importance religieuse Dans les cultes romains, Proserpine était parfois associée à Libera, une déesse de la fertilité et du vin, dans le trio Cérès-Liber-Libera. Son lien avec les Enfers en faisait une figure invoquée dans les rituels liés à la mort et à l’au-delà. Les Mystères d’Éleusis, bien que grecs, influencèrent Rome et promettaient aux initiés une vie meilleure dans l’au-delà, en partie grâce au mythe de Proserpine, qui triomphe de la mort par son retour cyclique. En résumé, Proserpine est bien plus qu’une victime dans son mythe : elle est une déesse de transition, de renouveau et de pouvoir, reliant le monde terrestre et souterrain. Son histoire, ancrée

Vacuna

Vacuna Vacuna est une divinité mineure de la religion romaine, souvent associée à la campagne et à la vie rurale. Son rôle exact est mal défini, car les sources antiques sont fragmentaires et parfois contradictoires. Voici ce que l’on sait : Origines et associations : Son nom semble dériver du latin vacuus (« vide », « libre » ou « dégagé »), ce qui pourrait indiquer un lien avec le repos, la liberté ou l’absence de travail après les moissons. Certains érudits pensent qu’elle représentait le calme ou la sérénité des campagnes. Vacuna est parfois considérée comme une déesse sabine, une population italique voisine des Romains, dont les cultes ont été intégrés à la religion romaine. Cette origine sabine la rapproche de divinités comme Feronia, une autre déesse liée à la fertilité et à la nature. Elle est parfois assimilée à des divinités comme Diane (déesse de la chasse et des espaces sauvages), Cérès (déesse de l’agriculture) ou même Victoire, bien que ces associations restent spéculatives. Rôles et cultes : Vacuna était probablement vénérée par les agriculteurs et les communautés rurales. Ses rites auraient eu pour but de protéger les champs, d’assurer des récoltes abondantes ou de favoriser la prospérité des terres. Selon certaines sources, comme Ovide dans ses Fasti, des célébrations en son honneur avaient lieu dans des sanctuaires ruraux, où les paysans se réunissaient pour des offrandes ou des fêtes après les travaux agricoles. Ces moments de repos collectif pourraient expliquer son lien avec la « vacuité » ou le loisir. Un sanctuaire dédié à Vacuna aurait existé près du territoire sabin, peut-être dans la région de Rieti, où des inscriptions et des autels lui ont été associés. Sources littéraires : Ovide mentionne Vacuna brièvement, suggérant qu’elle était une figure respectée dans les campagnes. Pline l’Ancien la cite également, mais sans préciser son rôle exact. Une anecdote amusante vient de l’humaniste médiéval Boccace, qui, par erreur, a associé Vacuna à la « paresse » ou à l’oisiveté, une interprétation probablement influencée par l’étymologie de vacuus mais non confirmée par les sources antiques. Vacuna et la confusion moderne : Le nom de Vacuna peut prêter à confusion avec le mot « vaccin », mais il n’y a aucun lien mythologique ou étymologique. Le terme « vaccin » vient de vacca (« vache » en latin), en référence à l’utilisation du virus de la vaccine (cowpox) par Edward Jenner pour immuniser contre la variole au XVIIIe siècle. Dans la culture populaire ou les discussions modernes, certains pourraient faire un rapprochement erroné entre Vacuna et des mythes autour des vaccins, mais cela relève de la pure coïncidence phonétique. Vacuna incarne l’importance de la ruralité dans la Rome antique, où la vie agricole était au cœur de la société. Les divinités mineures comme elle étaient souvent invoquées dans des contextes locaux, par des communautés spécifiques, contrairement aux grands cultes d’État dédiés à Jupiter ou Mars. Son caractère obscur reflète la richesse et la diversité des croyances romaines, qui incluaient de nombreuses divinités liées à des aspects précis de la vie quotidienne. Denier Plaetoria – Marcus Plætorius Cestianus